Chapitre 3. Causes de mésintelligence
p. 49-54
Texte intégral
1J’ai tâché de me rendre un compte exact de la composition des pouvoirs et des sentiments divers qui partageaient les esprits. Tels étaient les instruments dont le ministère avait à se servir pour donner à la Restauration des fondements solides. Le succès dépendait de l’harmonie à établir entre des corps appelés à la même œuvre.
2Il se manifesta bientôt, au contraire, un fâcheux esprit de défiance ; le mécontentement et l’aigreur allèrent toujours croissant. Une désunion chaque jour plus prononcée eut pour résultat la cassation de la Chambre élue après une seule session. Les conséquences plus éloignées, mais aussi inévitables, ont été le tiraillement perpétuel auquel le gouvernement a été condamné, les fluctuations de sa politique, et enfin tout ce qui s’est vu durant les quinze années qui ont suivi.
3D’où a pu provenir le désaccord dont les suites ont été si funestes ? Quels moyens eussent pu le prévenir ? Quelles fautes ont été commises ? Quelle part faut-il attribuer à la situation même dans laquelle on était engagé ? C’est ce qu’il s’agit de rechercher.
4Je crois apercevoir une double cause du mauvais succès de cette première et si importante session, l’inexpérience du gouvernement délibératif, qui était commune au ministère et aux nouveaux élus, et les difficultés, peut-être insurmontables, qu’offrait ce gouvernement lui-même, surtout dans les circonstances de cette époque.
5Quant aux fautes que l’inexpérience a dû faire commettre, c’était surtout la tâche du ministère de s’en garantir, et même d’en préserver les autres. C’est à ceux qui prennent en main la direction des affaires, de connaître le jeu de la machine compliquée qu’ils se sont chargés de faire mouvoir. On ne peut demander que du zèle à une assemblée ; l’habileté est la part de ceux qui se placent au gouvernail ; c’est à eux de régler l’impulsion, ils ne le peuvent que par la confiance, leur premier talent doit être de l’obtenir et de la conserver ; c’est là l’épreuve de leur capacité.
6À l’ouverture des Chambres, la majorité de celle des députés était bien disposée en faveur du Cabinet. Sa formation était un triomphe qu’elle semblait avoir obtenu, même avant d’être réunie ; elle le regardait, en quelque sorte, comme son ouvrage, et était toute préparée à agir de concert avec lui.
7Le ministère se montra, dès le premier abord, inquiet des embarras qu’il semblait prévoir de la part de cette Chambre, et en garde contre l’ardeur qu’il lui supposait. Au lieu de montrer de la confiance à tous les royalistes, afin d’en obtenir d’eux, il laissa voir toutes les appréhensions qu’ils n’eussent dû attendre que de Fouché, s’il fut resté en place.
8Les députés sentaient la nécessité de s’entendre avec le gouvernement, pour opposer une force suffisante aux ennemis qui menaçaient encore le Trône. Ils étaient bien éloignés, sans doute, de se résigner à un rôle passif ; ils pensaient que, puisqu’ils étaient appelés aux affaires de l’État, c’était pour y prendre une part réelle. Mais s’ils désiraient faire prévaloir leurs idées, c’était en les faisant partager à ceux qui avaient la confiance du Roi, bien loin de vouloir se séparer d’eux. Lorsque M. de Vitrolles31 essaya, dans un petit écrit, de leur enseigner la marche du gouvernement représentatif tel que les Anglais l’ont mis en pratique, et toute la théorie de l’opposition, ils montrèrent peu de goût pour cette doctrine exotique.
9On ne peut mieux juger l’esprit de la majorité qu’en se rappelant sa conduite constante. Dans chaque affaire, elle formait sa commission de ceux qui partageaient ses vues avec le plus d’énergie ; mais lorsqu’elle apprenait que ses commissaires avaient éprouvé de la résistance de la part du ministère, elle conseillait toujours la voie de la transaction. Les membres des commissions étaient pour elle des négociateurs. Lorsqu’enfin le débat était porté devant elle, elle était partagée entre le sentiment de l’honneur qui la portait à soutenir l’opinion de la commission, qui était la sienne, et la prudence, qui lui défendait une opposition caractérisée. L’honneur l’emportait dans le vote public, et la prudence dans le vote secret. Toutes les fois que le bureau voyait du doute sur les délibérations par assis et levé, et qu’il fallait passer au scrutin, ce dernier mode donnait plus de voix que l’autre aux propositions ministérielles. C’est la seule Chambre où cela soit arrivé. Dans toutes les autres assemblées, il se trouve des hommes circonspects qui craignent de contrarier le ministère en face, et qui ne confient leur véritable opinion qu’à l’urne qui la cache ; le gouvernement perd toujours des voix au scrutin secret. C’est aussi la forme que les oppositions réclament partout.
10De pareilles dispositions étaient certainement précieuses, on pouvait en tirer un grand parti ; le ministère qui a méconnu la majorité qui s’offrait à lui, a manqué de l’habileté qu’on eût dû lui supposer ; ce n’était pas celui qu’il fallait aux circonstances du temps, il pouvait être, si l’on veut, difficile de le découvrir, mais enfin il ne s’est pas rencontré.
11Voyons maintenant quelle influence ont eu sur les événements l’état du pays, et la Charte qu’on venait de lui donner.
12Les ministres caressaient un plan de conciliation qui put calmer toutes les passions, même celle du bien qui a ses erreurs, comme les autres. C’est toujours le premier besoin de tous les gouvernements, après de longs troubles. Mais ce n’est rien d’envisager le but si l’on ne voit en même temps la route qui doit y conduire.
13Si le Roi, en rentrant dans ses États, eut pu s’emparer franchement de la dictature, ou s’il se fut du moins borné à continuer le régime auquel Bonaparte avait accoutumé la France, et qui n’était que le pouvoir absolu voilé sous des formes délibératives, il eût dû annoncer la volonté de régler seul la grande transaction dont la France avait besoin et qu’elle ne pouvait se donner elle-même ; il eût pu faire une part raisonnable à toutes les exigences, et les contenir dans les bornes qu’il leur aurait tracées. Il y eût eu bien des mécomptes et des résistances diverses, mais avec de la fermeté, de la sagesse et de la constance, on eût pu parvenir à dominer les partis, et soumettre à un arbitrage nécessaire leurs prétentions et leurs rivalités.
14Au lieu de cela, on voulut complaire à la Révolution, en donnant un gouvernement représentatif à une nation qui n’avait plus de corps unis par d’anciennes habitudes et par des intérêts communs, et qui restait divisé par des passions contraires.
15Il dut paraître impossible, en 1815, de rétracter une concession qui n’avait pas été assez mûrie en 1814. On prit même un parti tout contraire. C’était donc avec la Charte que l’on était obligé de gouverner. Mais on devait apercevoir aussi les conséquences nécessaires de cette subite innovation. On allait mettre en présence des prétentions qui s’excluaient, les exalter par la publicité, les irriter par le débat. Les partis que la main puissante du dernier maître avait subjugués, divisaient de nouveau la France. La plus mauvaise position, pour le gouvernement du Roi, était de se placer entre eux, en affectant une neutralité impossible. Quand on appelle des assemblées à partager le pouvoir, on ne peut pas s’isoler d’elles, ni se faire un plan à part. Il faut vouloir, non ce qu’on pourrait choisir, mais ce qu’on pourra obtenir.
16D’après la composition de toutes ces assemblées, le gouvernement a de grands moyens pour donner la prépondérance à l’un ou à l’autre des partis qui se la disputent, mais il est obligé d’en adopter un et de s’allier avec celui qui a le plus de sympathies avec lui, non pour lui obéir aveuglément, mais pour être en état de le diriger ; non pour faire à l’autre une guerre insensée, mais pour le réduire à l’impuissance, pour le dissoudre, en lui faisant perdre les espérances qui sont la vie des partis, après lui avoir donné satisfaction sur tout ce qui est compatible avec le principe de l’ordre établi. Un grand politique a dit : « Un prince, en s’attachant à un parti, peut vaincre l’autre, mais c’est une entreprise vaine de vouloir combattre tous les deux en même temps32. »
17On avait voulu un traité de paix entre l’ancienne France et la nouvelle, et l’on avait affaibli le pouvoir royal qui eût pu en dicter les conditions. On avait ouvert aux deux classes rivales un grand rendez-vous, qui loin d’être une sorte de conférence pour leur conciliation, devait se changer trop facilement en une arène pour de nouveaux combats. Ils ne pouvaient finir que par une victoire, et c’était du côté où elle serait fatale pour le trône qu’on semblait placer le poids de son autorité, tant il est difficile d’être toujours conséquent dans les mesures de politique intérieure.
18Il est bien vrai pourtant que la cause que l’on paraissait favoriser n’était nullement celle que l’on avait l’intention de faire triompher. Le cabinet avait la prétention de s’appuyer sur un parti mitoyen pour faire la loi aux deux autres. Il rappelait souvent, avec complaisance, le grand exemple de Henri IV. C’était juger l’histoire avec autant de légèreté que le temps présent.
19La France, à la fin du XVIe siècle, était partagée entre les catholiques, à qui les Guises avaient su persuader qu’il n’y avait de sécurité pour l’ancienne religion du pays que dans la violation de la loi salique, les calvinistes, qui trouvaient dans cette loi fondamentale une protection pour la Réforme, et les politiques qui ne voulaient sacrifier ni l’un ni l’autre des deux grands principes de l’ordre ancien. Henri IV connaissait la France ; il comprit sa position, il adjura à Saint-Denis, après la victoire d’Ivry ; c’était le moment convenable. Il appela dans ses conseils Jeannin et Villeroi qui avaient été longtemps les intermédiaires de Mayenne auprès de lui ; c’était adopter le parti politique. Mais ce parti avait une puissance réelle, il était formé des personnes les plus éclairées de l’époque, de beaucoup de seigneurs, de quelques prélats même, des magistrats restés fidèles, du fonds de la bourgeoisie de la capitale et des grosses villes, qui avait alors une grande importance, et qui s’en montrait satisfaite. Ces hommes bien intentionnés étaient conduits moins par des calculs personnels que par des vues d’intérêt public, ce qui faisait leur force. Enfin le Roi n’avait pas seulement pour lui l’éclat de ses belles actions et la confiance qu’inspirait son caractère, mais surtout il avait heureusement conservé, sans partage, le pouvoir nécessaire pour faire le bien par lui-même. Il n’avait pas besoin d’États généraux qui, dans la disposition des esprits, ne lui auraient octroyé des subsides qu’à la condition d’en surveiller l’emploi, et pour faire une guerre d’extermination aux réformes, c’est-à-dire de continuer la guerre civile que l’autorité royale devait éteindre.
20Quel était, je ne dis pas dans la Chambre, mais dans la France, le tiers parti dont le ministère de 1815 cherchait à s’entourer, pour appuyer sa marche équivoque ? Il fallut commencer par le créer. On prétendit le former d’une part, d’hommes honnêtes mais timides, qui avaient plutôt des inquiétudes que des convictions, et de l’autre de tous ceux qui, aux vieilles rancunes de 1789, joignaient la part récente des vengeances du parti impérial qu’ils avaient trahi. C’était recruter des hommes dont le symbole politique était dicté, ou par leurs craintes, ou par leurs aversions. Ce noyau se grossit de tous ceux qui dans un grand changement ne voyaient qu’un moyen d’avancer leurs affaires, toujours prêts à se ranger avec le parti dominant, aussi longtemps qu’il pourra l’être, et qui, sans lui donner de la force, l’encombrent d’une cohue qui ne lui apporte que des applaudissements stériles et des prétentions incommodes.
21Cette opinion mitoyenne qui ne se composait que de la partie faible des deux autres, ne pouvait entrer en lutte avec l’une d’elles, moins encore avec les deux en même temps. Dans notre nouveau régime, où l’élection entretient les passions, il ne peut y avoir réellement que deux opinions, plus ou moins prononcées, suivant la diversité des tempéraments de ceux qui l’embrassent. M. de Richelieu parut prendre M. Lainé33 pour le type de la classe moyenne. Ce fut la grande erreur du système suivi. M. Lainé était un homme sui generis, imbu de tous les préjugés bourgeois, avec un dévouement austère à la légitimité. Il n’était suivi que d’un petit groupe qui, sans son patronage, se serait confondu avec la majorité royaliste. Le vrai représentant de la portion de la bourgeoisie qui s’était soumise conditionnellement à la Restauration, c’était M. Royer-Collard34.
22L’étude de l’état du pays, en 1815, eût suffi pour reconnaître l’impuissance d’un tiers parti. Les faits subséquents en ont fourni des preuves sans réplique. Depuis le jour où le gouvernement se sépara avec éclat des royalistes par l’ordonnance du 5 septembre, jusqu’à celui où il sentit la nécessité de se rapprocher d’eux par la loi mal conçue du double vote, il y a eu chaque année des élections, ou intégrales, ou par cinquième, et la Chambre a été à peu près deux fois renouvelée. Tous les ministres ont lutté sincèrement, dans ces élections, en faveur du centre, et ont fait à la gauche une guerre aussi vive qu’à la droite ; c’est un témoignage qu’on ne peut leur refuser. Quelquefois même, ils ne se montrèrent pas fort scrupuleux sur les moyens. Quel a été le résultat des efforts de l’administration ? La gauche s’est constamment renforcée.
23Lorsqu’en 1819, M. Lainé comprit qu’il était de son devoir, et de l’intérêt même de son parti, de se rallier à la droite, il parvint à peine à se faire suivre d’une dizaine de ses anciens amis. Dira-t-on qu’il fut contrarié par l’influence de M. Decazes, alors principal ministre ? Mais il faut toujours reconnaître, ou que les élections précédentes avaient réduit à presque rien le véritable centre, malgré l’appui qui le secondait, ou que la plupart de ceux qui le composaient, préférèrent, par inclination, de se tourner vers la gauche, dont ils n’avaient été séparés que par moins d’impatience, ou qu’enfin leur tiédeur naturelle, insensible aux alarmes de leur ancien chef, ne pouvait l’être qu’à la faveur ministérielle du moment. Quelque explication que l’on choisisse, soit que le centre n’eût pas trouvé de sympathie dans les électeurs, soit qu’il eût lui-même des sentiments fort peu rassurants, soit qu’il se renfermât dans un insupportable égoïsme politique, il en résultera également que ce n’était pas dans un pareil parti que le pouvoir pouvait prendre confiance, et que c’était une grande erreur de s’opiniâtrer à chercher de la force du côté qui ne pouvait en offrir au Trône. On doit convenir aujourd’hui que le centre n’aurait jamais dû être employé que comme renfort et comme modérateur du royalisme.
24Dans notre première session, ceux des membres de la Chambre qui avaient obtenu la confiance la plus soutenue de la majorité, et qui l’ont toujours conservée, avaient fait d’inutiles tentatives dans des conférences avec le président du Conseil, pour lui faire apercevoir l’inanité de son système, en tâchant de le rassurer sur les inconvénients d’un zèle qu’il eût pu régler. Il était peu propre à peser des considérations qui dérangeaient les idées qu’on lui avait faites. Ces conseils lui semblèrent apparemment dictés par l’esprit de parti, ou peut-être suspects de vues ambitieuses. Ceux qui les avaient donnés, sans fruit, crurent devoir les suivre dans leur conduite personnelle. Ils choisirent leur place au centre de la majorité, pour déterminer avec elle l’attitude qu’elle devait prendre, et la tenir unie dans une même direction, en attendant les événements qui ne dépendaient pas d’eux.
Notes de bas de page
31 Eugène-Auguste-François de Vitrolles (1774-1854), servit, en émigration, dans l’armée de Condé. Rentré en France sous le Consulat, il se mit au service de Napoléon en qualité d’inspecteur des Bergeries impériales. Il a raconté dans ses Mémoires comment il fut amené à prendre une part active aux événements qui conduisirent à Paris le comte d’Artois, en avril 1814. Au service du parti ultra-royaliste, il fit toujours figure d’indépendant, sans doute du fait qu’il avait refusé d’adhérer à la société secrète des Chevaliers de la foi. Il fut député des Basses-Alpes en 1815. Privé de son titre de ministre d’État en 1818, il resta sans position officielle jusqu’en 1827 ; il fut alors nommé ministre de France à Florence où il devait prendre, en juillet, la relève de Lamartine. En 1830, il tenta en vain de sauver la couronne. L’écrit auquel Corbière fait allusion fut publié en 1814, sous le titre Le ministère dans le gouvernement représentatif.
32 Fra Paolo, Histoire du concile de Trente, livre 3, chapitre 2, en parlant du fameux intérim de Charles-Quint, et du jugement qu’en porta sur le champ le vieux pape Paul III (note de Corbière).
33 Joseph-Louis-Joachim Lainé (1767-1835), avocat bordelais, fut élu membre du Corps législatif en 1808. Il provoqua la colère de Napoléon en 1813, en contestant sa politique guerrière. Il accueillit avec empressement le duc d’Angoulême à Bordeaux, le 12 mars 1814. Sous la Restauration, il fut élu député de la Gironde et président de la Chambre des députés. Le duc de Richelieu l’appela en 1816 pour remplacer Vaublanc au ministère de l’Intérieur. Il fit adopter, en février 1817, la loi électorale qui porte son nom. Cette loi avait pour but de légitimer la prépondérance de la classe moyenne. Devant la montée régulière des libéraux à la Chambre, il fut le premier à réclamer le rapprochement du ministère avec la droite ultraroyaliste. Il démissionna en même temps que le duc de Richelieu qui le rappela, lors de son second ministère, sans attributions précises. Louis XVIII l’éleva à la dignité de pair en 1822.
34 Pierre-Paul Royer-Collard (1763-1845), avocat, adhéra à l’esprit réformateur de 1789. Élu, en 1797, au Conseil des Cinq-Cents, il organisa, avec Camille Jordan et Corbière, un cercle royaliste. Le coup d’État de Fructidor annula son élection et le tourna vers la monarchie. Il fut, pendant quelque temps, à Paris, correspondant secret de Louis XVIII. Il se lança dans les études philosophiques, introduisant en France les doctrines de l’école écossaise de Thomas Reid. En 1811, il fut nommé à la chaire de philosophie à la Sorbonne. Sous la Restauration, il fut député de la Marne et président de la commission de l’Instruction publique. Il devint, à partir de 1816, le leader des doctrinaires, groupe royaliste constitutionnel. Il s’opposa à la loi électorale de 1820 et à celle sur la liberté de la presse de la même année, à l’intervention française en Espagne et à la loi sur le sacrilège en 1825. Il soutint le gouvernement Martignac. Il fut élu président de la Chambre des députés en 1828, et combattit la politique de la fin du règne de Charles X. Il se rallia à Louis-Philippe.
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