Savoirs et compétences : du policier à la police
p. 229-236
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Index géographique : France
Texte intégral
1En 1906, Célestin Hennion, qui, quelques années plus tard, après avoir succédé à Lépine comme préfet de Police de Paris, allait fonder l’École pratique professionnelle des services actifs de la PP, déclarait :
« On semble trouver naturel, alors qu’on exige un stage assez long de la plupart des employés de l’État, même quand leur emploi comporte plus de routine que d’initiative, de jeter d’emblée dans les fonctions de police qui touchent à tous les intérêts matériels et moraux du pays, des hommes jeunes dont le cerveau et la conscience n’ont été scrutés que par un examen puéril permettant à peine de se rendre compte de leurs connaissances premières », alors même qu’ils « se destinent à une profession dont la complexité n’a point d’égale ».
2Et Edmond Locard, en 1919, écrivait encore plus vigoureusement, dans « La police : ce qu’elle est, ce qu’elle devrait être », à propos de la préférence donnée à d’anciens militaires dans le recrutement :
« Que l’armée soit l’école de l’honneur, j’y souscris. Qu’elle soit l’école des braves, je veux bien. Mais ce que je sais, c’est qu’elle n’est pas l’école de la police. Et ceci pour trois raisons au moins : c’est que les sous-officiers apportent à leur carrière trois vertus qui n’y trouvent point d’utilisation, à savoir : l’insolence, l’habitude de la noce, et la paresse. […] Un homme qui pendant 10 ans de sa vie a eu pour devise : “Ne rien faire, s’en f… et rendre compte”, doit rester où il est et ne pas encombrer une carrière où il faut avant tout de l’initiative, de l’audace et de la décision 1. »
3« Complexité » de la profession, d’un côté ; « initiative », « audace » et « décision », de l’autre : il me semble que nous avons-là un concentré du dilemme du recrutement et de la formation (initiale ou continue) des policiers. Quelles doivent être chez eux les parts respectives du caractère ou des connaissances acquises par la formation ? Ou, celle de la « compétence », opposée à la « qualification », pour reprendre les termes plus sociologiques de Dominique Monjardet, dans un article publié il y a une vingtaine d’années sous le titre « Compétence et qualification comme principes d’analyses de l’action policière 2. »
4Il s’agit d’une question fondamentale qui engage toute la conception que l’on se fait de l’institution, de ses finalités et de ses missions, du type d’agent d’exécution que cette conception requiert et, en conséquence du mode d’inculcation des aptitudes recherchées. Ce qui renvoie, en définitive, à la nature du régime politique au sein duquel la police opère et du type de relation que ce régime entretient avec ses sujets, question qui surgit dans toute son acuité dans les périodes de transition politique.
5Mais les deux citations ci-dessus impliquent aussi, à leur manière, des évaluations de la qualité des agents en place. Car c’est une chose d’énoncer les qualités personnelles (innées ou acquises) que l’on souhaiterait trouver chez les policiers, c’en est une autre que de les évaluer et surtout d’évaluer leurs effets. C’est sous ces deux aspects que je vais présenter quelques remarques et formuler au passage quelques questions à propos des articles de cette section.
Compétences vs qualifications
6Dans l’article que j’ai évoqué, Dominique Monjardet analyse deux représentations contemporaines et antagoniques de la profession policière. « Pour les uns – écrit-il – la compétence policière est produite par la rencontre de certaines qualités professionnelles de l’individu et d’un éventail aussi large que possible d’expériences ». Dans cette conception, les facteurs déterminants sont « les qualités individuelles » dont on est ou non pourvu dès le départ, et « le terrain » qui permet d’accumuler l’expérience : la police est un « art », « le modèle idéal est celui du compagnonnage 3 ».
7Dans la conception opposée, ce qui prévaut, c’est la qualification « fondée d’abord sur des connaissances formelles, dont la maîtrise permet de minimiser l’influence des qualités personnelles et pallier l’inégalité des expériences. « Dans cette conception, le bon policier n’est plus un “compagnon” longuement initié aux “secrets du métier”, mais un technicien assuré d’un savoir rigoureux, précis, non ambigu, qui lui permet d’avoir prise sur tout événement singulier 4. »
8Cette tension entre compétence et qualification n’est pas propre à la police et on pourrait aisément transposer cette opposition à la question de l’enseignement et au débat sur la nécessité ou non d’une formation des enseignants à la pédagogie. Mais ce qui différencie les enseignants des policiers de ce point de vue, c’est que personne ne nie que les enseignants doivent au moins maîtriser le corpus de connaissances qu’ils sont censés enseigner. Le débat porte plutôt sur le point de savoir si la transmission de ces connaissances est elle-même une technique susceptible d’être inculquée à des apprentis enseignants ou si elle doit reposer avant tout sur le charisme de ces derniers. Dans le cas des policiers, la question se limite à l’acquisition des normes, des connaissances et des savoir-faire nécessaires à l’accomplissement de leur mission et au point de savoir s’il faut s’en remettre pour cela à un dispositif de formation spécifique ou bien à la formation sur le tas, par le collectif de travail.
9On observe que selon les pays, la pondération entre ces deux éléments est très variable. Dans le système bureaucratique français de formation initiale, c’est la qualification qui prime, puisque c’est le niveau d’étude préalable et la réussite d’un concours qui déterminent le grade d’entrée dans la carrière policière. Inversement, d’autres systèmes mettent l’accent sur la compétence, sanctionnée par l’avancement d’agents entrés au bas de la hiérarchie et progressivement promus à des fonctions de responsabilité croissante.
10Est-il possible de lire l’histoire de la police, telle qu’elle nous est à très gros traits restituée par ces cinq chapitres, comme un déplacement sur l’axe compétences- qualifications et de quelle manière ? Ceux-ci nous permettent de balayer une longue période historique, car ils peuvent être lus comme pointant trois moments clés de la « professionnalisation » policière. Il y a d’abord celui du passage, aux alentours du xviiie siècle, d’une conception extensive à une conception de plus en plus restrictive de la « police », avec les articles de Guillaume Garner et de Stéphane Nivet, puis, celui de la révolution scientifique de la police au tournant du xixe xxe siècle, abordée par Noémi Lévy et, enfin, celui de la crise contemporaine de la professionnalisation policière, avec les contributions de Marc Loriol, Valérie Boussard et Sandrine Caroly, d’une part, et de Frédéric Ocqueteau, de l’autre.
11Je précise au préalable que je n’entrerai pas dans le débat conceptuel sur la notion de profession et que – comme me semble-t-il les auteurs en question – j’entends ici par « professionnalisation », le processus par lequel a émergé progressivement un groupe d’agents spécialisés dans l’activité policière (policing), exerçant leur activité à plein-temps au sein d’une bureaucratie hiérarchisée.
L’histoire de la police entre compétences et qualifications
La mutation du xviiie siècle
12Les contributions de Garner et de Nivet montrent, chacune à leur manière, un moment de la première mutation, au xviiie siècle d’une conception extensive de la police comme organisation politique et administrative d’une collectivité, à une conception plus restrictive d’organe gouvernemental spécialisé.
13À propos de l’Allemagne, Guillaume Garner permet de mesurer l’ampleur du changement du concept de police. Entre 1750 et 1850, on passe ainsi d’une conception de la « police » comme forme d’encadrement de la politique économique de l’État absolutiste, entendue très largement, à une conception plus restrictive qui paraît se rapprocher de celles qui étaient en vigueur à la fin de l’Ancien Régime en France. Du point de vue du sujet qui nous occupe, on paraît se trouver clairement du côté de la « qualification », l’auteur mentionnant notamment que le principe d’un dispositif de formation spécifique aux agents est posé dès cette époque : formation universitaire, stages, voyages d’étude, formation statistique. Mais ce que décrit Garner a-t-il véritablement eu une traduction dans la vie réelle ? J’observe qu’il se fonde principalement sur les théoriciens de la « policey » qui paraissent s’adresser avant tout à des administrateurs. L’auteur relève toutefois l’évolution que représente l’apparition, à partir des années 1820, de manuels à caractère plus pratique, destinés aux « praticiens de la police ».
14Le texte de Stéphane Nivet sur la police lyonnaise nous fait en quelque sorte franchir l’étape suivante, celle où l’on passe d’une fonction d’administration urbaine temporaire, qui se coule dans les modes traditionnels de gouvernement local à une fonction de plus en plus spécialisée, de mieux en mieux rémunérée et stable, et en définitive, à la constitution d’un métier distinct. En cela, Lyon participe d’un mouvement général à cette époque, comme l’ont montré les travaux de Catherine Denys et de Vincent Milliot 5, et il serait intéressant de préciser si Lyon présente à cet égard des spécificités.
15Nivet nous montre aussi qu’à partir du milieu du xviiie siècle, les édiles lyonnais se préoccupèrent davantage des qualités personnelles des futurs commissaires (« honnêteté, prudence, activité, intelligence, exactitude, expérience, bonne vie et mœurs », p. 4) et, ont cherché à les doter d’une certaine qualification en codifiant leurs pratiques par des règlements de plus en plus précis. On voit même apparaître ce qu’on appellerait aujourd’hui des échanges de « bonnes pratiques », avec cet échange d’informations relatives à l’éclairage urbain, entre Paris et Lyon ; il serait d’ailleurs intéressant d’examiner cette circulation d’informations dans un cadre géographique plus large. Cependant, Nivet ne nous dit pas de quelle manière les responsables vérifiaient les qualités des candidats, et il ne semble pas, par ailleurs, qu’il ait existé un dispositif de formation spécifique. Il ne nous dit rien non plus des agents subalternes. On voit bien, néanmoins, émerger le souci d’amélioration de la qualité des cadres de l’institution policière émergente et il serait intéressant de savoir dans quelle mesure on retrouve cette préoccupation ailleurs qu’à Lyon.
Le tournant du xxe siècle
16Au tournant du xxe siècle, on peut considérer que la police prend sa figure actuelle dans la plupart des pays développés ou désireux de se moderniser. Dans les représentations communes, le terme « police » est désormais synonyme de sécurité publique et de police criminelle. L’élévation du niveau d’instruction, l’avènement de la démocratie parlementaire, le développement de la presse et des moyens de communication, ainsi que les mutations des techniques policières conduisent un peu partout à repenser la question du recrutement et de la formation des policiers.
17L’avant Première guerre mondiale est aussi une période d’intenses échanges internationaux dans le domaine criminologique et policier 6 et c’est dans ce contexte que se situe la contribution de Noémi Lévy, qui éclaire un domaine largement méconnu, celui de la modernisation de la police ottomane, en partie sous influence française.
18L’aspect le plus intéressant réside me semble-t-il dans la forte différenciation entre police criminelle et police de sécurité publique et il serait intéressant de savoir si elle procède d’une véritable réflexion. La première se modernise en s’intégrant dans la révolution scientifique et technique en cours à cette époque, avec le développement des techniques d’identification, de communication et celui de la criminalistique. La seconde – objet du manuel de Feridun – se présente comme une sorte de police de proximité fondée sur la qualité des relations que le policier aura su nouer avec la population et qui se voudrait plus protectrice que répressive.
19Il est également intéressant de constater que cette modernisation s’accompagne de la mise en place d’un dispositif de formation. Toujours est-il que ces développements, de l’aveu même de l’auteur, restent marqués d’un grand point d’interrogation : jusqu’à quel point cet idéal s’est-il concrétisé et surtout comment a-t-il évolué ? Le fait que ce manuel de 1910 soit encore en usage laisse perplexe.
20Ce chapitre attire également notre attention sur la formidable puissance du mythe de la science combattant le crime, dont les effets se font sentir aujourd’hui plus que jamais, alors même que les recherches montrent que la police scientifique et technique joue un rôle en réalité mineur dans l’élucidation de la plus grande partie des affaires 7.
La période contemporaine
21J’en viens maintenant à la période contemporaine, pour laquelle, par un heureux concours de circonstances, nous disposons d’une contribution portant sur les gardiens de la paix et d’une autre sur les commissaires.
22La crise de la police de sécurité publique est avérée. L’échec des réformes de ces dernières années, également, qu’il s’agisse de la police de proximité tentée par la Gauche ou de la réorientation donnée par la Droite depuis 2002 (au point que les deux camps évoquent maintenant la nécessité d’un retour à une police « de quartier 8 »). On peut penser que la crise actuelle tient en partie à la disjonction, bien soulignée par Marc Loriol, Valérie Boussard et Sandrine Caroly, entre le travail policier réel, concret, et la représentation imaginaire que les agents s’en font. Ce constat n’est pas neuf, ce qui a un caractère rassurant pour ceux qui croient, comme moi, au caractère cumulatif de la connaissance scientifique. J’ajouterai que les auteurs en font une analyse convaincante, qui se situe clairement dans le prolongement des réflexions d’Everett Hughes 9, lorsqu’ils expliquent que cette représentation mythifiée du travail policier permet aux agents « de “tenir” les différents aspects contradictoires de leurs activités tout en préservant leur motivation et leur intérêt pour le travail » (p. 1) ; on pourrait ajouter qu’ériger la chasse aux « méchants » en seul « vrai travail policier » est autrement plus valorisant que de se représenter son métier comme un « sale boulot » d’éboueur social.
23Lorsque l’on se tourne du côté des commissaires de police, avec le portrait qu’en dresse Frédéric Ocqueteau, le tableau n’est pas plus réjouissant : ce qu’il nous décrit, au fond, c’est une déperdition d’identité professionnelle des commissaires, de plus en plus éloignés du terrain et de l’action policière et transformés en managers de leurs services. Maigret doit se retourner dans sa tombe ! Mais cette boutade m’inspire précisément une question : est-ce que la situation décrite par l’auteur s’applique à toutes les branches de la Police Nationale ? Ne faudrait-il pas distinguer entre la sécurité publique et ses gros bataillons, et la Police judiciaire, les Renseignements généraux ou la Direction de la Surveillance du Territoire 10, où, comme l’a bien montré Monjardet 11, les compétences professionnelles sont mieux assurées et dont les commissaires ont peut-être conservé leurs attributions traditionnelles ?
24Mais il me semble que ces deux contributions attirent fortement l’attention sur l’autre aspect que j’ai mentionné et sur lequel je vais maintenant m’attarder, celui de l’évaluation des compétences et des qualifications, et de leurs effets.
La crise de l’évaluation
25Les institutions policières françaises sont soumises, depuis quelques années à une forte demande d’ » évaluation de leur performance ». Cette question est abordée par Loriol et al. sous l’aspect de la « politique du chiffre » impulsée par Nicolas Sarkozy 12, et par Ocqueteau, sous celui des nouveaux indicateurs budgétaires et de la notation des commissaires. Ces deux études montrent bien à quel point cette démarche – dont la légitimité est incontestable – est délicate et peut être pervertie.
26L’échec de la police de proximité tient, comme le montrent nos auteurs, à la prégnance de la représentation imaginaire du « vrai travail policier » qui agit de la base (les gardiens de la paix) au sommet et à la dévalorisation des autres tâches qui en résulte. Elle tient à des causes multiples : aux carences des capacités administratives et surtout managériales dans le pilotage de la réforme au sein de l’institution13 ; à la sous-estimation de la résistance de la culture professionnelle des policiers (illustrée par les articles de Loriol et al. et Ocqueteau) ; à l’incapacité de l’institution policière à imaginer et à mettre en œuvre les indicateurs adéquats, notamment dans le domaine de la prévention, et plus généralement à imaginer d’autres indicateurs que ceux qui ramènent nécessairement à la seule lutte contre la délinquance, comme le nombre de faits constatés ou élucidés (dont l’exemple cité par Loriol et al. montre bien l’insuffisance). Il faut dire néanmoins que la question n’est pas simple, et que la police française n’est pas la seule à s’être cassée les dents sur la difficulté à mesurer dans quelle mesure une stratégie policière parvient à réduire la délinquance. Mais dans le cas français, cela tient beaucoup, me semble-t-il, à la crainte de l’institution de se soumettre à un regard extérieur et à sa position uniquement défensive en la matière. La manière dont le ministère de l’Intérieur s’est accaparé, sous la forme de l’Observatoire National de la Délinquance, les recommandations de la Commission Caresche-Pandraud de créer un organisme indépendant dans le domaine de la production statistique en matière de sécurité illustre bien cette volonté de contrôle de l’information 14.
27Dans ce contexte, on aurait pu penser que la Loi d’Organisation de la Loi de Finances (LOLF), et par conséquent le Parlement, pouvait jouer un rôle de contrepoids utile, en imposant aux différentes administrations d’expliciter leurs objectifs et les critères permettant d’en vérifier la réalisation. Car jusqu’alors, comme on le constatait en lisant les rapports budgétaires, les parlementaires se fondaient presqu’uniquement, pour apprécier les demandes budgétaires, sur des informations fournies par les institutions concernées et qu’ils ne se donnaient généralement pas les moyens de vérifier 15.
28L’analyse d’Ocqueteau donne à cet égard à réfléchir. Ce qu’il montre, en effet, me semble-t-il, c’est que les critères retenus méconnaissent généralement une distinction fondamentale en matière d’évaluation, qui est la distinction entre le « produit » (la réalisation de l’activité prescrite) et l’« impact » (les effets de cette activité) : prétendre mesurer « la réduction de la délinquance générale » par l’évolution du nombre de faits constatés et le taux d’élucidation c’est prétendre mesurer l’impact des activités à partir d’une mesure de l’activité elle-même. Or, pour mesurer l’impact de l’action policière, qui est au fond ce qui est le plus important, il faut que l’institution policière accepte le regard extérieur et aussi de rendre compte de son action, c’est-à-dire d’être « responsable 16 ».
29Et c’est à ce point que je pense être en léger désaccord avec Ocqueteau, lorsqu’il paraît lier le principe de l’accountability avec ce qu’il appelle le « credo néolibéral », ce qui dans le contexte français contemporain est une référence forcément péjorative.
30Parti de l’opposition entre deux conceptions de la profession policière, nous voici parvenu – au fil de notre lecture des contributions concernées – à la question fondamentale de l’accountability de l’institution policière elle-même, c’est-à-dire de l’obligation faite à cette dernière de rendre compte de son action, thème omniprésent de la recherche sur la police depuis une vingtaine d’années, mais dont on trouvait déjà le concept dans les articles 12, 14 et 15 de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen 17. Les cinq textes ici réunis éclairent ainsi, chacun à sa manière, les thèmes fondamentaux de la réflexion sur la police et il faut leur en savoir gré.
Notes de bas de page
1 J’emprunte ces deux citations à l’ouvrage de J.-M. Berlière, Le monde des polices en France, xixe-xxe siècle, Bruxelles, Éditions Complexe, 1996, p. 72.
2 Paru dans Sociologie du travail, 1, 1987, p.47-58.
3 D. Monjardet, Ce que fait la police. Sociologie de la force publique, Paris, La Découverte, 1996, p. 116-117.
4 Ibid., p. 118-119.
5 Cf. C. Denys et V. Milliot, « Espaces policiers, xviie-xxe siècles », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, n° 50-1, janvier-mars 2003, numéro spécial, et V. Milliot, « Réformer les polices urbaines au siècle des Lumières : le révélateur de la mobilité », Crime, Histoire & Sociétés / Crime, History & Societies, vol. 10, n° 1, 2006, p. 25-50.
6 M. Deflem, « “Wild beasts without nationality” : the uncertain origins of Interpol, 1898-1910 », P. Reichel, The handbook of transnational crime and justice, Thousand Oaks, Sage, 2005, p. 275-285 ; M. Kaluszynski, « Les congrès internationaux d’anthropologie criminelle (1885-1914) », Mil neuf cent. Revue d’histoire intellectuelle, n° 7, 1989, p. 59-70.
7 J.-P. Brodeur, « L’enquête criminelle », Criminologie, vol. 38, 2005, N° 2 p. 39-64 ; L. Mucchielli, « L’élucidation des homicides : de l’enchantement technologique à l’analyse du travail des enquêteurs de police judiciaire », Déviance et Société, vol. 30, 2006, n° 1, p. 91-119.
8 S. Roché, Police de proximité. Nos politiques de sécurité, Paris, 2005 ; D. Monjardet, « Comment apprécier une politique policière ? Le Premier ministère Sarkozy (7 mai 2002-30 mars 2004) », Sociologie du travail, n° 48, 2006, p. 188-208.
9 E. C. Hughes, Men and their work, Westport, Conn., Greenwood Press., 1981 [1958], en particulier p. 49-55.
10 Ces deux dernières sur le point d’être fusionnées.
11 D. Monjardet, Ce que fait la police. Sociologie de la force publique, Paris, La Découverte, 1996.
12 Dont on trouvera une analyse percutante dans le récent ouvrage de Matelly et Mouhanna, J.-H. Matelly et C. Mouhanna, Police, des chiffres et des doutes, Paris, Michalon, 2007.
13 S. Roché, Police de proximité. Nos politiques de sécurité, Paris, 2005 ; D. Monjardet, « L’information, l’urgence et la réforme. Réflexions sur le fonctionnement de la Direction centrale de la sécurité publique », S. Roché, Réformer la police et la sécurité. les nouvelles tendances en Europe et aux États-Unis, Paris, Odile Jacob, 2004, p. 127-142.
14 C. Caresche et R. Pandraud, « Le rapport Caresche-Pandraud sur les statistiques de la délinquance », Regards sur l’actualité, n° 280, 2002, p. 35-48.
15 À cet égard, le très intéressant rapport d’information sénatoriale du sénateur Aymeri de Montesquiou, à l’occasion duquel le Sénat avait demandé à un grand cabinet d’audit une évaluation de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale constitue une innovation intéressante et très riche d’informations originales, A. de Montesquiou, Intérieur, sécurité et libertés locales : sécurité (Annexe n° 22 du Rapport général (...) sur le projet de loi de finances pour 2004), Paris, Sénat, 2003.
16 J’utilise ce terme pour traduire l’anglais « accountable », de préférence à celui de « redevable » qu’emploie Ocqueteau.
17 Art. 12 : La garantie des Droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée
Art. 14 : Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.
Art.15 : La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
Voir à ce sujet E. Picard, « Commentaire de l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen », Les cahiers de la sécurité intérieure, 1991, n° 5, p. 201-224.
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