1Dans les lettres adressées au supérieur du séminaire, l’évocation de la vie spirituelle des clercs mobilisés occupe naturellement une place importante. Alors que le chapitre précédent a abordé les moyens qui pouvaient la favoriser, c’est le contenu de cette vie de l’âme que nous envisageons ici.

Les obstacles à la vie spirituelle

2C’est en de très rares occasions que l’on trouve dans les lettres étudiées ici l’aveu de la peur avant de partir au combat, perçue alors comme dégradante par rapport à l’image que le clerc mobilisé doit donner aux autres, mais aussi à lui-même. Il se doit, en effet, de considérer cette vie terrestre comme de moindre valeur que celle avec le Christ. Ernest Aurambout est l’un des seuls à oser cet aveu :

Je me croyais plus maître de moi et ce matin, je me suis aperçu une fois de plus que j’avais peur de la souffrance et que je reculais devant elle. Nous devions en effet partir en auto-camion et l’ordre était arrivé que nous gagne