Correspondance avec le Christ. (novembre-décembre 1915)

111 Novembre 15

Je me sens poussé à écrire, ce que je n’aime guère, car les sentiments du cœur demandent le silence et le secret. Pourtant relire les inspirations du Christ me fera grand bien, et puis, écrire m’enflamme plus le cœur. Du reste, ce petit cahier restera entre Dieu et moi.

Je suis encore trop attaché aux créatures et pas assez exclusivement à Dieu comme je le voudrais. Comment faire ? Je prie beaucoup et souvent dans ce but. Il me faudrait agir aussi en me mortifiant plus en m’exerçant au détachement. Aide toi et le ciel t’aidera. Mais que je suis faible pour m’aider et agir ! – Mon Dieu venez à mon secours ! Faites tout ce à quoi je ne puis arriver moi-même ou donnez-moi les forces nécessaires pour pouvoir ce que vous voulez.

Quam sordet tellus cum coelum aspicio !2 – Pauvre humanité ! que de tares de tous les genres ! La guerre en révèle d’énormes et d’innombrables. Mais sans chercher dans les autres, combien j’en trouve en moi. Quel contraste entre ce désir immense