Chapitre 19eme. De l’administration des hopitaux
p. 163-170
Texte intégral
1De toutes les fonctions publiques aux quelles j’ay été appellé, celles d’administrateur des hopitaux que j’ay exercées pendant neuf années avant la revolution ont le plus flatté mon amour propre et mon inclination. proposé par le Bureau pour remplir une place vacante, j’eus le triple avantage de réunir en ma faveur l’unanimité des suffrages, de trouver des collegues instruits, pleins de zèle et parfaitement unis et de pouvoir satisfaire mon gout naturel pour le service et le soulagement des pauvres et des malades. Je fus installé dans cette place honorable le 15 juin 1782.
2Lhopital General et l’hotel dieu du Mans sont regis par une seule et même administration composée suivant les reglemens de onze membres : cinq ecclesiastiques, savoir, un représentant de l’Eveque, un chanoine de la Cathedrale, un curé de la ville, un Benedictin et le superieur du Seminaire et six laiques, un conseiller au presidial, un avocat, deux Negocians ou marchands et deux bourgeois. Les diverses branches de cette administration importante sont reparties entre ses membres. Chacun d’eux commissaire en sa partie est chargé de la surveillance des détails de l’exécution des Reglemens et des deliberations du Bureau auquel il fait le rapport des objets soumis à sa decision. chaque administrateur est en outre a tour de Role commissaire en mois et a en cette qualité l’inspection generale sur tout l’ensemble des deux maisons. Les comptes du Receveur sont arretés tous les mois par deux deputés du Bureau et chaque année il rend son compte general a l’administration en presence du Lieutenant general et de deux deputés de l’hotel de ville.
3En qualité de Negociant, j’etois chargé du soin des manufactures ; il y en avoit alors trois interessantes :
La grande manufacture composée de sept atteliers dans lesquels environ 150 viellards, enfans et ouvriers etoient occupés a degraisser, carder, filer et doubler la laine, a tricoter des bas, gands, chaussons et bonnets, a fabriquer des galons, des étamines, des étoffes pour lhabillement des sœurs et des pauvres, a draper et fouler les dits bas, étoffes, etc., a les teindre en diverses couleurs, a faire des bas au metier en laine, fil, soye et coton et enfin des toiles pour l’entretien de la lingerie des deux maisons. L’origine de cette manufacture remonte a peu pres a l’époque de l’établissement de lhopital a l’exception de l’attelier des bas au metier du aux bienfaits de quelques ames charitables qui ont fourni les premiers metiers et fait batir la boutique quelques années avant mon administration.
La manufacture de Blondes et dentelles qui occupoit alors vingt cinq a trente jeunes filles a été établie par mon père le 4 novembre 1763 et a commencé sans aucun fonds et sans autre avance que les métiers payés par des personnes charitables. Les succès de cet établissement sont le fruit de l’intelligence, du zèle et des soins assidus de la soeur Desclées. cette bonne fille originaire de Caen etoit venue par hazard au Mans ou elle s’occupoit depuis quelque tems a enseigner a plusieurs jeunes demoiselles a faire de la dentelle. mon pere eut occasion de la connoitre ; il etoit alors administrateur. il calcula quil y avoit à lhopital un grand nombre de petites filles qui ne gagnoient rien ou presque rien quon pourroit les emploier utilement a ce genre d’ouvrage et apres avoir sondé les dispositions de la maitresse quil desiroit leur donner, il proposa ce nouvel établissement au Bureau qui en sentit les avantages. il recut Mlle desclées et fit un traité avec elle, mais bientot elle renonca au benefice de ce traité pour se consacrer gratuitement en qualité de sœur au service de la maison.
La manufacture de chandeles établie le 3 mars 1766 sous l’administration de M. Livré apotiquaire : voyant l’embarras de vendre les suifs de la maison et les difficultés toujours renouvelées de la part des chandeliers pour les acheter, il proposa au Bureau de faire faire de la chandele a lhopital pour l’usage des deux maisons en luy faisant connoitre que de cette operation il resulteroit un benefice certain. Sa proposition fut acceptée et le Bureau le chargea de former cet établissement. il réussit si bien dès la premiere année que non seulement les deux maisons furent fournies de chandelles, mais encore plusieurs communautés et particuliers de la ville. cette fabrique n’occupoit qu’une sœur, un ouvrier en chef, un petit compagnon et une fille.
4Je fus effraié d’abord de l’immensité de la tâche qui m’etoit imposée, mais je fus bientôt rassuré par les ressources que je trouvay dans l’ordre exact établi par mes predecesseurs et maintenu avec un zèle incroiable par les soeurs chargées de la direction de ces trois manufactures de l’achat des matieres premiere, des differens genres de fabrication, vente ou employ de ces memes matieres. apres avoir etudié les bases, les formes et les resultats des anciens comptes. je formai un tableau progressif des produits et benefices de chaque partie pendant les administrations anterieures a la mienne. L’envie et lespoir de reussir aussi bien que ceux qui m’avoient devancé dans cette carriere animerent mon courage et redoublerent mes efforts. Sils ont eu quelques succès, j’en dois et j’en rends de bon cœur la gloire au seul et souverain auteur de tout bien.
5Voicy un aperçu du1 produit des manufactures en question, il suffira pour faire connoitre combien ces établissemens sont precieux a lhopital, combien i1 est essentiel de les soutenir, de les encourager, de les étendre et de multiplier sil est possible les branches de fabrication dans cette espece de maisons ou on ne manque jamais de bras lorsquon sait et quon veut bien les emploier.
Grande manufacture
6Le Benefice de 6 années 1770 a 1775 montoit a 71 519 £ 8 S 3 d qui font une année commune de 11 919 £ 18 S a ½celuy des 6 années suivantes montoit a 77 703 £ 1 S, qui font une année commune de 12 950 £ 10 S 2 d celuy des neuf années de mon administration 1782 a 1790 montoit à 116 629 £ 13 S qui font une année commune de 12 958 £ 19 S. Benefice total de 21 années 265 852 £ 2 S 3 d avec un capital de 20 000 £ porté par degrés a 30 000 £ a la fin desdites 21 années.
Manufacture de Blondes et dentelles
7administration de M. leprince pere du 4 novembre 1763 au 31 décembre 1768 5 années et 2 mois ont donné un produit de 11 475 £ 3 S 2 d qui font une année commune de 2 295 £ 1 S 7 d 3/5
8administration de M. Cureau 7 années 1769 a 1775 Benefice 26 337 £ 2 S 10 d année commune 3 762 £ 8 S 11 d 5/7
9administration de M. Duhail six années l776 a 1781 Benefice 23 360 £ 2 S 3 d année commune 3 893 £ 7 S 0 d ½
10enfin mon administration neuf années 1782-1790 Benefice 40 904 £ 16 S 6 d année commune 4 544 £ 10 S 8 d 2/3
11total du Benefice de 27 ans 2 mois du 4 novembre 1763 au 31 décembre 1790 sans aucun fonds
12ny avance 102 077 £ 4 S 9 d.
Manufacture de chandeles
13du 3 mars 1766 au 1er janvier 1769 2 années 10 mois Benefice 1,985 £ 1 S année commune 661 £ 13 S 8 d
147 années 1769-1775 Benefice 7 400 £ 17 S 3 d année commune 1 057 £ 3 S 3 d 6/7
156 années 1776-1781 Benefice 5 555 £ 4 S 6 d année commune 925 £ 17 S 5 d N. B. la cherté des suifs et le defaut de consommation nont laissé aucun Benefice en 1781.
169 années 1782-1790 Benefice 5 869 £ 4 S 6 d année commune 652 £ 2 S 8 d 2/3
17total du Benefice de 24 ans et 10 mois aussi sans aucun fonds la manufacture aiant tenu compte au bureau de la valeur des suifs quil luy avoit fourni pour son établissement 20 810 £ 7 S 3 d.
18Les soins et les operations qu’exigeoient de moy les manufactures de lhopital ne m’empechoient pas de prendre part aux autres branches de l’administration et de m’occuper avec mes collegues des moyens de les ameliorer, d’augmenter les recettes et revenus, de diminuer les depenses, de detruire les abus, de maintenir l’ordre et de pourvoir a la subsistance et entretien de onze cent personnes ou environ y compris plus de 450 enfans trouvés en nourrice.
19Ladministration desirant connoitre au vrai l’état des Revenus et charges des deux maisons, jentrepris le Relevé de toutes les parties des comptes du Receveur pendant les dix dernieres années pour en former une commune de Recettes et de depense. ce netoit pas un petit ouvrage. avec du tems et de la patience j’en vins a bout et apres quelques mois de travail je presentai au Bureau un compte general raisonné composé de 25 articles de produit ou recette et douze de depense ou consommation. chacun de ces articles contenoit année par année les details, causes, moyens et progressions du Revenu et de la mise avec les observations necessaires sur chaque objet qui pouvoit en être susceptible et malgré les augmentations considerables sur les Revenus tant fixes que casuels dus en grande partie aux bons soins de l’administration et aux bienfaits des âmes charitables, le resultat de mon compte presentoit un deficit pour l’année commune de 672 £ 15 S.
20Les depenses avoient augmenté en proportion du rencherissement des denrées des marchandises et materiaux pour les refections et reparations du plus grand nombre de pauvres et malade et de la multiplication prodigieuse des enfans trouvés2. plus lhopital en recevoit par an plus il perdoit ; il ne touchoit pour chacun que 60 £ par an jusqu’a l’age de 7 ans. cette somme étoit insufisante surtout depuis un certain nombre d’années pour satisfaire aux frais de transport de trousseaux, de nourrice, de voyages frequens de la sœur chargée de cet employ dans les differentes paroisses a 5 et six lieues a la Ronde pour visiter, placer ou changer ces enfans ; de la nourriture, gages et entretien de dix personnes au moins sans cesse occupées desdits enfans, etc., etc. dailleurs la majeure partie d’entre eux parvenus a l’age de sept ans avec des infirmités suite inevitable du vice de leur origine ou n’aiant pas la force de gagner leur vie etoient absolument a la charge de la maison.
21L’administration étoit bien secondée par les sœurs chargées sous sa surveillance du soin des pauvres, du gouvernement des malades, des details des manufactures, de l’inspection des differens atteliers et de la direction de tous les emplois.
22Ces sœurs forment une Congregation libre et particuliere aux hopitaux du Mans : elle a été etablie sous le pontificat de M de Tressan qui approuva son reglement3. Les personnes du sexe qui desirent se consacrer aux services des pauvres sont reçues par le Bureau après une année d’épreuve pendant laquelle elles passent successivement dans les principaux emplois.
23Lorsquelles sont reçues elles sont placées dans celuy que le Bureau juge plus analogue a leurs talens et plus convenables aux besoins de la maison. ces besoins exigent de tems en tems des changemens aux quels les sœurs doivent se soumettre suivant leur regle qui leur prescrit le sacrifice de leurs gouts et de leurs volontés a tout ce qui peut faire et augmenter le bien etre des pauvres dont elles se glorifient d’etre appellées les servantes.
24Je me suis édifié un grand nombre de fois pendant le cours de mon administration dans la société de ces bonnes sœurs. vivement penetrées de l’amour de leur état, elles en pratiquoient toutes les vertu d’une maniere exemplaire et en remplissoient avec empressement, même avec plaisir les devoirs et les fonctions les plus penibles4.
25En 17915, Je fus obligé de renoncer a cette administration ainsi que mes collegues excepté un seul qui fut entrainé par le torrent de la Revolution6.
26L’esprit d’anarchie, de Revolte, d’irreligion et d’insubordination7 fit en peu de tems dans les deux maisons et particulierement a lhopital les progrès les plus prompts. les grands meneurs qui avoient fomenté et dirigé cette insurrection la portoient au point d’y interesser les autorités superieures. ce fut en vain que nous portames nos justes plaintes au département avec priere de seconder nos efforts pour retablir l’ordre. pour toute reponse, on nous enjoignit de designer un chapelain pour remplacer Mr Turmeau qui avoit refusé de prester le serment prescrit aux prestres. Sur notre refus de deferer a cette injonction et de nous rendre a l’intimation qui nous fut signifiée par huissier sous peine de destitution, nous fumes declaré dechus de nos fonctions aux quelles nous ne renoncames qu’apres avoir fait et consigné nos protestations sur les registres de l’administration. on voulut aussi forcer les sœurs de reconnoitre l’Eveque constitutionel comme premier administrateur et de prester un serment contraire a leurs principes. toutes les sœurs excepté deux refuserent courageusement et furent éliminées de la maniere la plus scandaleuse sans égard au grand age de quelques unes et aux services importans et gratuits que toutes avoient rendu depuis 10-20-30-40 années et plus a lhopital et aux pauvres.
27Des lors le bouleversement devint general et sous tous les rapports dans les hopitaux du Mans ; les Revenus et les fonds des manufactures dilapidés, la suppression de Rentes considerables, la reduction de celles sur l’état, la vente de plusieurs biens fonds dont un fut acquis par un administrateur du tems et le discredit des assignats mirent cet établissement precieux a deux doigts de sa perte ; il etait menacé d’une plus grande encore par les suites d’une immoralité sans exemple soutenue ou soufferte par des administrateurs choisis dans le sens des premiers auteurs du desordre general, les quels administrateurs etoient secondés par les deux sœurs apostates aux quelle on adjoignit deux vieilles aides et plusieurs filles étrangeres dont le moindre défaut était de n’avoir aucune des qualités nécessaires.
28Lorsque l’horizon politique et moral fut un peu éclairci, M. auvray Préfet du departement s’empressa de reformer l’administration des hopitaux qui n’etoit plus composée que de cinq membres ; il nomma cinq nouveaux administrateurs et les installa luy meme en les invitant et les autorisant a faire toutes les reformes qu’ils jugeroient convenables. Je fis partie de cette nouvelle administration. nous nous concertames mes collegues et moy pour remplir de notre mieux la mission a laquelle nous étions appellés. le premier usage que nous fimes de nos pouvoirs fut de reformer un mauvais économe et de renvoyer un Receveur infidele. nous fimes ce que nous pumes pour faire rentrer les sœurs qui avoient été renvoyées si injustement, mais elles refuserent de souscrire aux conditions qui leur furent proposées, particulierement celle de n’en recevoir dabord que 5 ou 6 ; ainsi nous fumes obligés de nous servir de celles que nous avions trouvé en place jusqu’au moment ou Mr le Prefet put obtenir des sœurs de 1a charité. il avoit négocié cette affaire a Paris avec la Superieur Generale qui envoia dabord 12 de ses Sœurs bien choisies pour retablir lordre et la subordination dans nos hopitaux. nous n’en fumes instruits qu’au moment de leur arrivée ; le prefet vint les installer et les anciennes se retirerent de lhotel dieu dans les petits appartemens qui leur furent designés pour y demeurer en qualité de pensionaires sans pouvoir s’immiscer en manier quelconque dans le gouvernement des hopitaux.
29L’administration n’a eu qu’a se louer des Sœurs de la charité ; elle s’est fait un devoir de seconder leur zèle de tout son pouvoir pour retablir la morale, le travail et la soumission. L’expulsion de quelques mauvais sujets a intimidé les autres. d’un autre côté l’économie, 1a liquidation d’une partie de nos Rente, le Remplacement d’une partie de celles en Bled que lhopital avoit perdues et le remboursement des sommes considerables dues par l’état pour les enfans trouvés, les militaires, etc nous ont mis bientôt en état de Rembourser la majeure partie des dettes.
30La grande manufacture dans la quelle je nay trouvé que 9 000 francs environ de fonds au lieu de 30 que j’y avois laissé en 1791, se remonta sensiblement. les Sœurs de la Charité ont retabli celle de dentelles qui en moins de 3 ans s’est fait un fonds de mille écus8.
31A l’époque du Concordat l’église de lhopital fut une des premieres ouvertes, le concours immense de fidèles qui sy reunissoient avant lorganisation des autres paroisses a procuré par les dons et la location des chaises qui produisirent plus de 3 000 livres dans la 1ere année, le moyen de faire les reparations et decorations necessaires au culte. par un mal entendu ou par jalousie on voulut restreindre ce culte aux personnes de la maison et interdire le son des cloches. ladministration secondée par Mr l’évêque nommé en cette qualité administrateur a obtenu que le culte catholique soit exercé publiquement dans l’église de lhopital ainsi qu’il l’étoit avant la Revolution.
32En 1808 aiant été designé par le sort pour sortir de ladministration conformement a la loi du Renouvellement du Bureau, j’ai ete réelu pour cinq ans par le ministre de l’interieur sur la demande de mes collegues qui m’ont inscrit en tête de la liste des candidats par eux présentée au gouvernement. au mois de mars 1812 les Sœurs d’évron connues sous le nom de filles de la chapelle au Riboul ont remplacé les Soeurs de la charité. Jay ete encore réelu pour cinq ans a partir du 1er janvier 1813.
33Dans la même année 1813, Jay procuré conjointement avec Mr le curé de la Couture une nouvelle branche de manufacture a lhopital : Mlle Elbert chasubliere decedée au mois de fevrier a institué sa legataire universelle sa jeune éleve Julie Rosalie hillebrand et nommé Mr le curé de la Couture et moy ses executeurs testamentaires chargés de tirer le meilleur parti de son don au profit de la legataire. le principal objet de ce don etoit le magazin d’ornemens d’église faits d’étoffes, galons et franges d’or, d’argent et soie, que nous avons cedé au nom de la mineure a lhopital pour la somme de 3 000 francs. L’administration sest chargée de ces effets avec obligation d’en payer l’interet au denier vingt, jusquau remboursement qui ne pourra avant la majorité de ladite Dlle hillebrand qui aura lieu au 6 octobre 1816. La nouvelle manufacture a commencé au moy de may sous la direction de la sœur sacristaine et la surveillance de la superieure. tout fait espérer que cette entreprise sera avantageuse a lhopital qui en faveur des pauvres et par une bonne manutention doit obtenir la preference de la fourniture de plusieurs églises et particuliers d’autant plus quon sera assuré d’etre bien et exactement servi et a meilleur compte qu’ailleurs.
Notes de bas de page
1 La modestie de l’auteur lui fait raturer « progrès ».
2 L’étude de M. Memin sur Arnage et Pontlieue, deux paroisses de la périphérie mancelle, nous montre une corrélation entre le nombre d’enfants trouvés qui arrivent à l’hôpital et le nombre des naissances illégitimes recensées.
3 « Le 1er mai 1696, un règlement est arrêté pour les sœurs de l’hôpital général et de l’hôtel Dieu du Mans, par les administrateurs d’iceux, et approuvé le 18 du même mois par l’évêque de Tressan » Pesche, Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Monnoyer, 1831, t. III, p. 555. Ce règlement comprenait des dispositions fort sévères à leur égard : « Elles porteront aussi un grand respect à MM. Les directeurs spirituels de la maison et, dans cet esprit, ne parleront jamais dans leurs conversations, ni de leur mérite, ni de leurs défauts », « Elles ne sortiront point sans nécessité, et jamais sans permission… », op. cit., t. III, p. 555-557.
4 Les plus célèbres de ces religieuses furent Hélène de Tucé, morte en 1685, et Marie de Samson, la nièce de l’historien dom Jean Bondonnet, décédée en 1721.
5 Le changement d’écriture nous indique que Leprince d’Ardenay compléta ce chapitre à la fin de sa vie.
6 Dans les dernières années qui précédèrent la Révolution, l’Hôpital-Général était régi par, outre l’évêque du Mans, MM. Tessier et Fay, chanoines de Saint-Julien ; Courte, curé de Saint-Jean-de-la-Cheverie ; Vaucheret, lazariste, supérieur du séminaire, et dom Le Fèvre, célerier de l’abbaye Saint-Vincent, administrateurs ecclésiastiques ; Chesneau des Portes, conseiller au Siège Présidial ; Leprince d’Ardenay, écuyer ; Le Peletier de Feumusson l’aîné ; Trotté de la Bouverie, avocat ; Boisnard de la Fuye, lieutenant des Eaux et Forêts, et Le Tessier, ancien marchand, administrateurs laïcs. Les événements ne tardèrent pas à modifier ce personnel dont les sentiments n’étaient pas assez favorables aux idées révolutionnaires. Dès l’année 1791, l’administration fut ainsi renouvelée : Prudhomme de la Boussinière, évêque constitutionnel, ou l’abbé Mauxion, vicaire épiscopal, en son absence, seuls ecclésiastiques ; MM. Le Tessier, Franchet, Barbeu du Bourg, Le Tourneur, Le Clerc, Bouvet, Bousson et Bournet. En rapprochant ces deux listes, il est facile de voir que le seul administrateur qui fit défection et dont nous parle Leprince d’Ardenay fut Le Tessier, ancien marchand.
7 Ce témoignage a d’autant plus de valeur que Leprince d’Ardenay s’était montré, dès le début, favorable aux principes de la Révolution qu’il avait considérée comme une ère de réforme. En sa qualité de Maire du Mans, il avait même accepté d’en faire exécuter d’importantes et graves décisions, telles que la suppression des antiques communautés religieuses de la Ville.
8 Les ressources des hospices et maisons de secours du Mans s’étaient effondrées. L’Annuaire du département de la Sarthe pour l’an XIII indique les revenus de 1789 qui se montaient à 113 145,39 F et ceux de l’an XIII qui n’étaient plus que de 68 497,15 F.
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