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Séjour Montagne de la Cour 1838, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46

p. 191-218


Extrait

Gnoti seauton1

1Si les impressions de la première jeunesse ont tant de puissance sur l’âme et restent si fortement empreintes dans la mémoire, ce n’est pas seulement parce qu’elles sont les premières, c’est aussi parce qu’elles sont produites par les idées les plus nobles, par les affections les plus sacrées. C’est au seuil de la vie comme au berceau des âges que se trouvent les pensées les plus solennelles, les sentiments les plus saints : la religion, l’amour filial ; c’est alors que l’âme de son premier jet s’élève vers son créateur, s’élance vers l’immortalité ; c’est alors que l’étendue et la grandeur de nos espérances nous fait sentir toute la dignité de notre être. Vient ensuite le temps que l’on appelle l’âge des passions, mais qui est en effet celui des affections sensuelles, des petites intrigues, des mesquines ambitions. Une vie factice se hante sur la véritable vie, une vie d’émotions physiques, d’intérêts actuels, de rêves d’orgueil et de vanité. Nos nobles

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