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Chapitre VIII. Instabilité du monde fictionnel

p. 199-222


Extrait

1Les pièces hongroises subissent à la fois l’influence de la lignée Labiche-Feydeau et celle de Schnitzler. Aussi différents soient-ils, ces deux patronages ont en commun une construction paradoxale de leur environnement fictionnel. Les deux dramaturges français opposent au réalisme des milieux et des décors l’invraisemblance de l’intrigue. Ils reprennent les lois et conventions de l’environnement de référence du spectateur mais en proposent une version rendue invraisemblable par une application outrancièrement mécanique de celles-ci. Chez Schnitzler, la peinture du monde des instincts passe par une représentation des types sociaux proche de l’esthétique naturaliste. Cette représentation est cependant entièrement marquée par l’idée qu’il s’agit d’un monde en décomposition. Schorske explique en effet que Schnitzler voit dans la société dans laquelle il vit « la culture esthético-morale en décomposition de la Vienne fin-de-siècle »1. Son théâtre est pris entre une volonté de repr

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