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Les évêques français de Verdun à Vatican II

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Frédéric Le Moigne

Cinquième partie. Un épiscopat à bout de souffle

Chapitre 15. Fin de règne

Texte intégral

1Les dernières années d’exercice de cette génération de prélats sous le régime gaullien furent beaucoup moins marquées par les questions politiques et la théologie du loyalisme que par le bouillonnement ecclésial autour du concile. Cet événement provoqua l’effacement de l’épiscopat septua – ou octogénéraire du fait de sa démission imposée mais aussi de la remise en cause brutale de l’Église monarchique incarnée par ces prélats.

Les évêques et de Gaulle

  • 1 Semaine religieuse du diocèse de Sens et Auxerre, 14 juin 1958.
  • 2 Weygand M., « Pour une reconnaissance publique des droits de Dieu », L’Homme nouveau, 15 juin 1958

2L’attitude du corps épiscopal dans la République gaullienne s’inscrivait dans la continuité du loyalisme et du notabilisme pratiqués sous le régime précédent. Il restait cependant un fond d’antigaullisme chez ces évêques qui n’avaient rien oublié de la Libération. Mgr Lamy l’exprima très bien après la crise de mai 1958 en voulant adresser à l’intéressé et à ses partisans une leçon de théologie politique sur le long terme : « Pendant l’Occupation allemande, beaucoup de prélats ont recommandé l’obéissance au pouvoir établi, c’est-à-dire au Maréchal Pétain. Cette attitude a été vivement reprochée à un certain nombre d’évêques, à commencer par le cardinal Suhard, archevêque de Paris. Et cependant ce n’était que l’application de la doctrine sociale de l’Église1 ». Le référendum de septembre 1958 sur la nouvelle constitution permet de mieux situer la position de la hiérarchie. La référence à la « laïcité » dans le préambule du texte fit une nouvelle fois réagir le camp catholique. Contrairement à 1946 cependant, les évêques ne furent pas à l’origine de la mobilisation menée, dès la fin du mois de juin, par le camp intégriste2 dopé par le conflit algérien et dans une moindre mesure par les militants scolaires. Celle-ci put d’autant mieux se développer que la parole hiérarchique se fit absente durant la période estivale. Certes, le cardinal Gerlier, directement sollicité (et on pense ici aux liens avec Michelet), intervint fin juillet, lors du pèlerinage des parlementaires à Lourdes, pour affirmer clairement que la « laïcité » ne pouvait conduire au « non » et condamner l’interprétation intégriste ; mais son propos ne fut pas relayé en août. La campagne fut donc intense en septembre et se caractérisa dans un premier temps par une série de prises de position épiscopales sévères sur le texte référendaire.

  • 3 Semaine religieuse d’Angers, 7 septembre 1958.
  • 4 La Vie diocésaine de Rouen du 12 septembre 1958.
  • 5 L’organe de l’Action française prit appui sur la déclaration publiée dans DC du 14 septembre 1958, (...)
  • 6 Semaine religieuse du diocèse de Sées, 12 septembre 1958.
  • 7 Ibid., 8 mars 1957.
  • 8 Un médecin bisontin exprima cela au cardinal Feltin (AHAP 1D XV 19 « Constitution 58 »).

3Chappoulie s’était découvert le premier3. Ses positions sur l’Algérie le préservaient de collusion intégriste. Le « oui » étant acquis dans sa région, il n’en était que plus libre pour regretter le maintien de la formule de laïcité. On retrouve ces réserves chez Mgr Lefebvre, très précis pour définir les acceptions négatives de la laïcité française. De manière révélatrice, Mgr Martin ne reprit que ce passage de la déclaration de Bourges tout en cherchant à se distinguer de la lecture intégriste4. En ajoutant Mgr Cazaux, citant lui aussi l’archevêque de Bourges, il est possible de déceler un réseau intégraliste regroupant des anciens du Séminaire français de Rome. Si cette posture d’autonomisation rompait quelque peu avec une pratique du loyalisme caractéristique de cette génération, elle semblait ramener par sa conception fermée de la laïcité l’épiscopat en 1925. Symboliquement, Chappoulie eut ainsi droit aux honneurs de Aspects de la France5. Un évêque de l’ancienne garde, tel que celui de Sées, Pasquet, âgé de 88 ans, témoignait de ce recul puisqu’il associa l’évêque d’Angers et Le Cour Grandmaison pour appeler à un « oui sans enthousiasme et sans illusion6 ». Le prélat normand était loin de citer le cardinal Gerlier, en restant fixé sur le Jacques Chevalier de 1940 et sa vision pessimiste d’un pays totalitaire niant officiellement Dieu7. Cette réserve hiérarchique, et en particulier celle de Mgr Chappoulie qui eut un écho national, fut mal comprise de certains catholiques gaullistes reprochant à l’épiscopat de faire le jeu des communistes8.

  • 9 Semaine religieuse d’Orléans du 8 septembre 1958.
  • 10 L’Actualité religieuse Au 16 septembre 1958.
  • 11 « Oui ou non ? », Bulletin religieux du diocèse d’Aire et de Dax, 12 septembre 1958.
  • 12 Semaine religieuse du diocèse de Limoges, 19 septembre 1958.

4Ce reproche n’eût pu se concevoir à la lecture de plusieurs déclarations hiérarchiques. Début septembre, certaines d’entre elles (Renard à Versailles, Picard de la Vacquerie9) s’en étaient déjà tenues à la défense du bien commun pour appeler au « oui ». Devant la mise en avant des déclarations sceptiques qui prenaient le temps de la réflexion, certains prélats se sont décidés à argumenter davantage pour le vote positif. Ce fut le cas de Richaud et de Mathieu. Cet investissement de deux anciens élèves du père Le Floch colore de loyalisme le socle intégraliste des séminaristes de la via Santa Chiara. Le premier souligna le caractère crucial du vote dans le contexte national et international10 ; le second réaffirma la ligne de 1946 : « Il ne s’agit pas dans notre Constitution de cette conception jacobine et païenne de la Laïcité11 », tout en se demandant si, entre les mains d’un autre gardien de la Constitution que de Gaulle, la référence à la « République laïque » ne pouvait pas être explosive. Mgr Rastouil semblait pour son compte répondre aux doutes de l’épiscopat intégraliste : « Peut-on voter « oui » ? Rien ne s’y oppose. L’affirmation à l’article 2 [...] signifie simplement que cette République n’est pas confessionnelle, et cela n’est discuté par personne...12 ». Par gaullisme, Mgr Théas, un ancien du séminaire français, ne s’embarrassait d’aucune explication pour affirmer que « les catholiques doivent voter « oui ».

  • 13 Semaine religieuse du diocèse de Sens et Auxerre, 20 septembre 1958.
  • 14 « Les cardinaux : « Votez librement... Mais surtout votez oui » », numéro du 18 septembre 1958.
  • 15 Quinzaine diocésaine de Cambrai, 21 septembre 1958.
  • 16 AHAP 1D XV 17 « Témoignage chrétien », lettre du 29 septembre 1958.

5Ces prises de position étaient d’autant plus franches qu’elles s’appuyaient sur la tardive déclaration cardinalice de la mi-septembre13. Concise, cette dernière s’appliquait surtout à condamner la campagne intégriste et à refuser d’examiner d’éventuelles considérations religieuses pour retenir le vote positif. Les cardinaux, de tradition loyaliste et à majorité sulpicienne (Roques, Gerlier, Liénart, Feltin, Grente) ménageaient certainement le pouvoir gaulliste en vue des négociations scolaires. L’Humanité, relayant d’ailleurs les milieux de l’ACO, laissa entendre cela : « Après le Maréchal, le Général, il n’y a là, après tout, qu’une belle continuité14 ». Mgr Guerry, le doctrinaire intégraliste de l’épiscopat, formé au séminaire français de Rome, conclut le débat en faisant la leçon à ses anciens condisciples tout en ne partageant pas la lecture des optimistes : la revendication intégraliste était selon lui « imprudente [...] à l’heure présente dans un pays dominé par le laïcisme officiel15 ». Enfin, dans une lettre adressée à l’archevêque de Paris, le cardinal Gerlier ne cacha pas quant à lui sa satisfaction devant le verdict des urnes : « Je vous écris dans l’enthousiasme provoqué unanimement par le vote d’hier, qui a vraiment dépassé les espérances16 ».

  • 17 « Orléans a réservé un accueil enthousiaste au chef de l’État », La Croix du 11 mai 1959.
  • 18 AHAP Fonds Lalande « Cardinal Suhard », duplicata de la lettre.
  • 19 AHAP 1D XIV 15, témoignages oraux et lettre de Le Sourd en date du 27 mai 1959.
  • 20 AHAP 1DXIV 15, lettre du 14 mai 1959.
  • 21 Archives diocésaines de Luçon AA XIV, lettre du 20 avril 1963.

6Les rapports de l’épiscopat français avec de Gaulle s’enrichirent d’un nouvel épisode, en mai 1959, lors de la fête de Jeanne d’Arc à Orléans. Devant de nombreux prélats (Richaud désormais cardinal, Robin évêque de Blois, Renard évêque de Versailles accompagné de son auxiliaire, Ménager) et en présence du président de la République, Mgr Théas tenta de rehausser le traditionnel panégyrique de la sainte avec la voix du cardinal Suhard et sa confidence recueillie selon lui en août 1944 : « Il est évident que l’Esprit-Saint est avec le général de Gaulle17 ». La réaction du plus proche secrétaire de Suhard, l’abbé Le Sourd, ne se fit pas attendre. Il écrivit, le 13 mai, à l’évêque de Lourdes pour lui dire sa surprise. Se fiant à une version encore plus démonstrative des propos de Théas – « Il est évident que le Général de Gaulle est inspiré (ou selon d’autres journaux, assisté) par le Saint-Esprit. » –, il écrivit : « Jamais, le Cardinal ne m’a tenu de propos de ce genre (ou alors ce serait ironique)18 ». Bouëssé, engagé alors dans la biographie de l’ancien archevêque de Paris, ne manqua pas de solliciter d’autres proches : Villain estima que Suhard « avait dit cela comme une moquerie de paysan » ; Paul Hibout confirma l’extrême réserve de l’archevêque à l’égard de Gaulle, et le père Le Sourd écrivit qu’il eût « mieux valu garder le silence19 ». L’historien ajoutera à ces témoignages le simple fait que Théas, interné en août à Compiègne, n’a rencontré l’archevêque de Paris que le 6 septembre 1944. S’il est aisé de contredire le prélat, il est plus intéressant de chercher les finalités d’un discours ambitieux puisqu’il cherchait à apurer les comptes du 26 août 1944 pour réimposer, lors du premier anniversaire du régime gaullien, l’épiscopat au centre de la sacralité de l’État, comme il l’avait fait avec Pétain. D’ailleurs, Théas écrivit à Bouëssé : « Le Général a été très heureux, il me l’a dit le jour même à Orléans et, hier, le 13 mai, je recevais du chef de l’État une lettre autographe, entièrement de sa main où je trouve ce passage : “Laissez-moi ajouter que les paroles du Vénéré Cardinal Suhard que vous avez rapportées ont été pour moi aussi émouvantes que possible”20 ». Même s’il faut rester prudent quant aux véritables sentiments du général de Gaulle, raisons d’État et d’Église semblaient se rejoindre sur le dos de la vérité historique. Cette tentative de Théas, si elle révélait par le haut un gaullisme épiscopal qu’il s’agirait de mieux repérer, doit davantage être comprise comme l’acte isolé de l’évêque franc-tireur des Pyrénées. Pour approcher le sentiment profond de cette génération, on pourra s’arrêter dans un premier temps sur l’avis de Mgr Cazaux, consulté par l’archevêque de Paris au moment des discussions concordataires de 1963. L’ordinaire de Luçon se montrait très hostile à ce projet qui risquait de mettre l’Église de France sous la « coupe » de Charles de Gaulle en en faisant ses « fonctionnaires21 ». Cazaux défendait ardemment le régime de Séparation en pensant naturellement à la loi Debré qui révélait les mauvaises intentions du chef de l’État. Son argumentation faisait le parallèle avec la situation difficile de l’Église à la Libération.

7Cette relation tumultueuse entre l’épiscopat français et de Gaulle peut être illustrée par l’élection du cardinal Tisserant à l’Académie française en 1961. Le prélat gaulliste fut préféré par le pouvoir et ses académiciens à un évêque métropolitain prioritaire mais toujours fidèle à Pétain. On évita seulement au cardinal de curie le discours d’hommage à son ennemi, Léon Bérard, en lui confiant le siège occupé par Maurice de Broglie. En 1969 cependant, lors de la conférence donnée à Saint-Sulpice pour le 60e anniversaire de son accession au sacerdoce devant une assemblée en majorité composée de prêtres, le cardinal Feltin formula quant à lui sa dernière profession de foi maréchaliste dans un discours-testament qui n’avait plus rien à cacher :

  • 22 AHAP 1D XV 24 (2).

« Quand on dit que le M. Pétain a été un traître, c’est vraiment une calomnie inouïe! [...] et je vous avoue, en toute simplicité, que cela me révolte! [...] quand on pense que ce vieillard qui a été, pour la gloire de la France, vraiment une force et une lumière, est mort ainsi misérablement, on ne peut être qu’attristé, et j’estime que la France a écrit là une page douloureuse de son histoire; elle commence à le comprendre22 ».

8Le prélat de 86 ans et alors retraité offrit par ailleurs sa grille de lecture de la crise d’autorité de mai 1968 en évoquant la responsabilité initiale de Charles de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale :

« Personnellement, je lui reproche [au général de Gaulle] : d’avoir laissé s’étendre, pendant l’occupation, avec la radio de Londres que vous avez pu entendre dans votre jeunesse, ce courant d’idées contre le M. Pétain et le gouvernement d’alors : « N’obéissez pas, faites ce que vous voulez, agissez selon vos vues, selon votre personnalité, agissez selon votre conscience, n’acceptez pas les ordres, etc...» Cela ne paraît rien, mais quand, tous les soirs, on répète la même chose, à une population toute entière, cette idée finit par pénétrer. Il est très certain que l’état d’esprit de votre génération qui souffre d’un manque d’obéissance, de simplicité, d’ordre, où chacun veut vivre à sa guise, vient, pour une part, de cette propagande insensée qui s’est faite à l’excès pendant toute l’occupation ».

  • 23 Barrau G., Le mai 1968 des catholiques. Éditions de l’Atelier, 1998, 144 p.
  • 24 Entretien accordé en 1972 à C. Beaufort, cité dans Masson C., op. cit., p. 664.

9À côté de la voix mieux connue de Mgr Marty réagissant sur le présent de 6823, celle de Feltin, regardant quant à elle vers le passé, intéresse par son rapprochement historique. Depuis l’après-guerre, le prélat n’avait cessé de tirer sur la corde résistante pour expliquer les frondes de la jeunesse. La génération du baby-boom, ainsi confondue avec sa devancière, n’offrait qu’un prétexte d’attaque contre de Gaulle, « arroseur arrosé » ou pyromane de la contestation que le vent de l’histoire avait retournée à retardement contre lui. Le cardinal Liénart ne put s’empêcher également de faire une allusion à la jeunesse étudiante allant dans le même sens, et cette fois devant le chef de l’État, qui ne fut pas bien reçue par l’intéressé24.

La période conciliaire

  • 25 L’expression appartient à Etienne fouilloux, Les pouvoirs en France..., op. cit., p. 117.

10L’évocation de la fin de ces évêques offre une confrontation passionnante entre temps court de la rupture conciliaire et temps long de l’héritage tridentin incarnée par ses derniers « chevaliers de la tradition25 ». Les conditions de l’effacement de la génération Maglione-Valeri, au moment de Vatican II pour ce qui est du gouvernement épiscopal, puis à la fin de la décennie 60 ou dans les années soixante-dix pour sa disparition physique, permettent de poser une dernière fois la question de l’héroïcité épiscopale et de son altération, cette fois-ci dans un cadre purement ecclésial. Dans la mémoire des témoins, l’ultime symbole de l’Église monarchique, distante, pompeuse, arrogante de l’avant-Concile reste bien représenté par ces prélats grands Seigneurs impressionnant les enfants les jours de confirmation. La question du rapport de ces évêques avec le jeu social de représentation qu’ils menaient mérite d’être posée. La confusion de l’être dans la fonction a naturellement interdit chez les acteurs la mise à distance. Mais il se trouve que l’édification a parfois soulevé des interrogations. Lors de la disparition de son ami, Maurice Dubourg, Mgr Feltin rappela ainsi que le prélat portait sur lui un petit carton où il avait écrit :

  • 26 AHAP 1D XV 30, oraison funèbre.

« Lui tout! Moi rien! J’en suis convaincu! Conséquence : je dois disparaître. Je dois aimer qu’on me tienne pour rien, qu’on se passe de moi. Et pourtant je suis chef d’un diocèse [...]. Comment concilier le devoir d’humilité (la conscience de mon néant) avec le devoir de ma charge. Vous seul, mon Dieu, pouvez me dicter ma conduite26! ».

  • 27 En collaboration avec Monique de Saint-Martin, « La Sainte Famille, l’épiscopat français dans le c (...)
  • 28 Entretien avec l’auteur en 1994.
  • 29 Images de Rome et de Pie XII, préface de Mgr Roques, Rennes, Bahon-Rault, 1956, 180 p.
  • 30 Journal d’un théologien 1946-1956, édité et présenté par É. Fouilloux, Cerf, 2000, p. 63-132.

11L’esprit d’humilité encouragé par les maîtres de Saint-Sulpice avait été entendu par ces séminaristes d’élite qui, bien souvent dès leur ordination, se soumirent ou du moins s’intéressèrent à la règle salésienne en pratiquant notamment l’examen de conscience quotidien par écrit. Ainsi étendue, la formule qualifiant le cardinal Verdier de « premier prêtre de France » permet de nuancer la représentation des Princes de l’Église. L’édifice élitaire reposait plus sûrement sur les bases définies par Pierre Bourdieu27 des « héritiers » et des « oblats ». Les premiers reproduisant naturellement les codes de distinction ; les seconds mettant d’autant plus d’énergie à reproduire le système qu’ils avaient été choisis et promus pour le défendre. Le premier groupe comprenait des individualités issues des séminaires d’excellence, de familles installées incarnant parfaitement le modèle d’évêques bourgeois (Richaud, Chappoulie, Gerlier, Lamy, Petit de Julleville) ; le second, des « produits » de la méritocratie catholique provinciale extraits de la petite paysannerie ou du monde ouvrier (Suhard, Roques). On rencontre dans l’anecdote assassine d’un prêtre28 évoquant comment Mgr Roques – fils de mégisseur du Tarn – avait montré à plusieurs desservants, un jour de confirmation, son nouveau vêtement cardinalice, debout sur une table, comme une volonté de revendiquer le chemin d’élévation sociale parcouru. L’acte correspondait exactement à l’esprit de l’ouvrage de son secrétaire particulier, l’abbé Pannetier, racontant dans Les plis de la pourpre29, les cérémonies du consistoire au Vatican, vues à travers les yeux pleins de fierté de son cardinal. Ce regard sur Rome était aussi complaisant que celui – contemporain – du père Congar était exigeant30.

  • 31 Sulivan J. (abbé Lemarchand), Mais il y a la mer, Gallimard, 1964, p. 43.
  • 32 « Présentation de son Excellence Mgr Gouyon », Semaine religieuse du diocèse de Rennes du 4 janvie (...)

12Avec cet archevêque « oblat » de Rennes, parfaitement enraciné dans le réel, on peut d’ailleurs tenter de toucher la cohérence des « chevaliers de la tradition ». Roques était connu dans son clergé pour sa maniaquerie sur la tenue de son clergé (notamment le port du chapeau31). Comme d’autres évêques de sa génération, il défendit jusqu’au bout la soutane – paravent de la tradition considéré comme le meilleur garde-fou à l’intégrité de la mission du prêtre –, puis restreignit au maximum la diffusion du clergyman lors de son adoption nationale en 1963. Cette position étendue au Concile produisit cet avertissement général sur les dangers de la désincarnation de l’Église héritée de Trente : « Ce qui ne veut pas dire, je pense, que si la religion doit être débarrassée de toutes les fanfreluches ou du clinquant, elle soit désincarnée à un point qu’il ne lui resterait rien d’humain ; car elle est faite par des hommes et pour des hommes32 ».

13La hiérarchie d’avant le concile peut être comparée à une bulle, régie par les usages de représentation de l’ancien régime (la pompe romaine, le titre, l’agenouillement, le baiser, la cappa magna), mais devant composer avec la réalité complexe et mouvante de l’Église. Elle peut être représentée de manière schématique par le cardinal Feltin, archétype physique du cardinal bien en chair, cherchant par les cures à effacer la succession des repas mondains, officiant à Monaco ou célébrant un baptême pour la famille impériale, mais également contraint de revendre sa Panhard acquise lors de son arrivée à Paris sous la pression de ses prêtres-ouvriers (un des leurs travaillant aux établissements Panhard et Levassor). Les fantasmes anticléricaux sur la richesse ne correspondaient plus à l’Église de la Séparation, mais encore un peu à l’Église anté-conciliaire du secret, à l’image de ses palais épiscopaux qui ressemblaient au mieux à des résidences bourgeoises avec un personnel réduit aux religieuses et au valet-chauffeur (illustration n° 5).

  • 33 Ibid. 12 septembre 1964.

14Cette Église hiérarchique se donna encore à voir durant le concile avec les derniers grands enterrements de ses hiérarques morts en exercice à plus de 80 ans (Mathieu et Rémond en 1963, Sembel en 1964, Gerlier et Mégnin en 1965). Percevait-on cependant à Rennes, durant ce mois de septembre 1964 que l’on enterrait en même temps que le cardinal Roques toute une Église ? L’application de l’ensemble des acteurs à respecter le dernier grand deuil diocésain tendrait à le prouver : le récit édifiant de l’agonie par La Semaine religieuse33, la confection du masque mortuaire, le respect figé des nombreux fidèles amassés le long du cortège funèbre, les notables tenant les cordons du poêle, la longue théorie des prélats, l’homélie du cardinal Richaud célébrant la « fermeté » de l’archevêque de Rennes « lorsqu’il s’est agi de prémunir les esprits en matière doctrinale et sociale contre de faciles entraînements » étaient autant de signes donnés par l’Église de la longue durée à celle du concile.

  • 34 Je renvoie le lecteur à la bibliographie.
  • 35 Perrin L., « Approche du rôle des évêques français », op. cit., p. 122.
  • 36 Semaine religieuse du diocèse de Rennes du 4 janvier 1964.
  • 37 AHAP 1D XV 24 (2), Dossier A.

15Dans ce cadre, il paraît possible d’écrire que cette génération d’évêques a, dans sa majorité, traversé l’événement conciliaire sans y laisser sa marque. Certes, le performant chantier de l’histoire de Vatican II34 a permis de repérer l’influence des personnalités (Liénart bien sûr au moment de l’ouverture pour briser, comme par revanche sur 1953, le verrou de la curie, les interventions de Lefebvre ou de Guerry et celle de Feltin en faveur de la langue vernaculaire35). Mais une majorité de cet épiscopat trop vieux a mal compris l’aggiornamento. L’archevêque de Rennes utilisa d’ailleurs l’humour roncallien pour le signifier à l’issue de la première session : « Si Jean XXIII avait su comment cela aurait tourné, il ne l’aurait pas engagé36 ». La mort a privé le cardinal Roques des autres sessions qui, à lire ses souvenirs, ont profondément ennuyé Maurice Feltin : « Je ne suis pas intervenu souvent durant ces sessions, car il y avait tellement de bavards qui occupaient la tribune en répétant ce que les prédécesseurs avaient dit [pour se montrer dans leur journal et à leurs diocésains]. Il y avait, du reste, tant d’hommes de haute valeur théologique ou philosophique, que je me sentais petit garçon devant leurs exposés37 ». Les limites théologiennes de cette génération pragmatique étaient avouées sans mal par un de ses membres trop essoufflé. Les théologiens français eurent avec le concile le dernier mot sur des évêques qui avaient souvent voulu les dominer depuis l’Occupation. Certes, Mgr Guerry y démontra sa vitalité intellectuelle, mais il n’était plus accompagné que par des prélats de la génération nommée après 1945 (Garrone, Villlot, Huyghe, Ancel). Le concile a consacré ce que l’âge de toute façon imposait, c’est-à-dire le renouvellement bien retardé des générations au sein de l’épiscopat français. Il est ainsi intéressant de constater que les démissions, dans une continuité établie depuis 1955, mais à un rythme de plus en plus affirmé (Chevrier et Lamy en 62, Flynn en 63, Le Bellec et Gaudron en 64, Couderc et Louis en 65), ont précédé le décret Christus Dominus du 28 octobre 1965 imposant aux évêques de plus de 75 ans de renoncer à leur charge.

La retraite et l’effacement

16Après trente à quarante années de pouvoir, les « éléphants » de cette génération épiscopale ont toutefois eu du mal à quitter le pouvoir. Liénart mit trois ans à partir et se décida en mars 1968. Lefebvre, cardinal depuis 1960, prit le temps de préparer sa succession et démissionna en 1969 à 77 ans. Richaud mourut en fonction en 1968 à l’âge de 81 ans. Feltin, encore présent lors des premières séances de la nouvelle Conférence des évêques de France, où il continuait de porter la soutane au côté des nouveaux prélats ayant adopté le clergyman, vécut très mal les circonstances de sa démission en 1966. Après avoir travaillé en apparente bonne intelligence avec son coadjuteur, Pierre Veuillot, sur la création des nouveaux diocèses de région parisienne en 1963 et la reconnaissance des « prêtres au travail » en 1965, le nouveau retraité de 83 ans voulut rester à l’archevêché, rue Barbet de Jouy; ce que lui refusa son successeur. Le coadjuteur renversait ainsi la domination passée et on peut y voir le signe d’une prise de pouvoir de la nouvelle génération. La cohabitation rendue impossible renvoyait également à nombre d’expériences conflictuelles de presbytères.

  • 38 Selon l’expression de Pierre Bourdieu (art. cit., p. 2).

17Les conditions de ce départ déterminèrent Maurice Feltin, accueilli chez les religieuses des Annonciades à Thiais, à tenter de créer une maison pour les retraités de l’épiscopat, de la même façon que cette génération avait créé le sanatorium de Thorenc pour les tuberculeux du clergé. Le sens de l’organisation poussé jusqu’au bout mérite d’être souligné. Les dégradations de l’âge justifiaient naturellement cette idée de la part d’un homme encore très conscient intellectuellement mais quasi-aveugle et atteint par l’arthrose (qui l’empêcha de se vêtir seul à partir de juillet 1968). La volonté de rompre la solitude était notable en reconstituant, à défaut des liens de la famille humaine pourtant très entretenus chez les Feltin, la vraie « sainte famille38 », celle des frères en épiscopat (ainsi préférée à la seule compagnie des sœurs religieuses...) Il faut naturellement voir dans ce projet une nouvelle preuve de cette confusion de l’homme et de la fonction, avec un évêque qui ne pouvait cesser de l’être. L’épiscopat retraité, en marge de l’histoire qui ne se faisait plus avec lui, surtout dans cette période d’après-Concile, méritait avec cette maison « en dur » de se réunir pour mieux affronter en communauté la tempête et ainsi trouver sa place. Il faut sûrement la voir comme une réponse à la collégialité en marche incarnée par leurs successeurs. Enfin, une maison épiscopale pouvait satisfaire le besoin de reconnaissance, de représentation (et de train de vie?) de ces Seigneurs à l’heure où on avait de plus en plus tendance à les appeler « Père évêque ».

  • 39 Décennie complexe qui a trouvé son historien : Pelletier D., La crise catholique. Religion, sociét (...)

18À défaut de maison, Maurice Feltin créa en 1967 un bulletin de liaison pour les retraités de l’épiscopat, au titre pré-conciliaire – Olim Episcopi, exactement soixante ans après avoir lancé celui des séminaristes-soldats de Saint-Sulpice. Celui-ci recueillait deux à trois fois par an les confidences des prélats sur leur santé, l’évocation des disparus, les activités des rares valides (voyages, écriture). La sombre lecture laissée sur le monde et l’Église de l’après-Concile39 n’étonnera guère. Le tableau peint à Strasbourg par Mgr Weber (âgé de 80 ans), il est vrai marqué par les événements de mai 1968, était assez représentatif de l’état d’esprit général :

  • 40 AHAP 1D XV 16, Lettre I, 24 juin 1968.

« Je ne suis pas sans souffrir, comme vous, de certaines tendances du clergé, des religieux : que n’entend-on pas dire? Je souffre des désordres sociaux et scolaires : quand retrouvera-t-on l’équilibre? Il y a des livres ahurissants, des articles fantastiques. J’ai un peu l’impression que doivent avoir des psychiatres devant certains malades : est-ce lui qui est fou ou moi?
[...] : Ai-je perdu mon temps durant ma vie de prêtre ou d’évêque40? ».

  • 41 Au soir d’une vie. Témoignages des remous du modernisme au renouveau conciliaire, Le Centurion, 19 (...)
  • 42 « « J’aime notre époque » nous dit le Cardinal Feltin », Ecclesia. L’Église dans le monde, 253, av (...)

19Le prélat répondit à sa manière en s’investissant dans la rédaction de mémoires41 qui lui permirent ainsi qu’à ses frères en épiscopat recevant l’ouvrage avec plaisir de s’évader. Le cardinal Feltin avait beau donner le change au journaliste, Jean Toulat, en reprenant la formule optimiste apprise à Saint-Sulpice42, il confiait plus sûrement à ses confrères quelques mois plus tard : « Durant mon épiscopat de 45 ans, je n’ai jamais vraiment vécu dans une atmosphère analogue à celle d’aujourd’hui » (Lettre XI, courant 1972). Ces tenants de l’autorité ressentaient durement toutes les tensions ecclésiales – la crise des vocations, les départs de prêtres, les contestations de l’intérieur, à l’image de Mgr Courbe « bouleversé par ce qui se passe et se dit » (Lettre VI, début de 1970), ou de Mgr Lamy : « Il est temps de dire « non », de crier « halte là!», de retrouver la foi simple et respectueuse, le sens de l’Église » (Lettre VIII, avril 1971). L’année 1970 marquait incontestablement une césure à partir de laquelle les jugements épiscopaux se raidirent. Les souvenirs de Feltin s’indignèrent, de manière représentative certainement, contre ce temps d’« anarchie et d’agitation liturgique » et Mgr Théas s’insurgea contre le déclin de la dévotion mariale (Lettre XV, courant 1975). Des octogénaires qui avaient récité toute leur vie le Pater noster pouvaient-ils utiliser le tutoiement ?

20Le constat général sur la crise ecclésiale ne déboucha pas sur une recherche de responsabilités. Le passé était ainsi invoqué comme un dédouanement collectif, comme lorsque Mgr Martin, s’appuyant sur les créations institutionnelles de l’épiscopat anté-conciliaire affirmait avec fierté n’avoir « pas si mal travaillé » (Lettre XIV, juin 1974). La plupart du temps silencieux sur le nouvel épiscopat, les retraités ne pouvaient parfois cacher leur irritation. À 85 ans Mgr Lamy ironisa ainsi sur le « jargon sociologique » du secrétariat de l’épiscopat (Lettre XII, 1973). Mgr de Bazelaire ne jugea plus bon d’assister en 1973 à l’Assemblée plénière car on n’y était, selon lui, plus très accueillant pour les anciens. Les « Olim » plaignaient surtout leurs successeurs confrontés à une telle crise. Feltin souligna dans ses souvenirs l’extension négative de la collégialité qu’il avait pourtant souhaitée ou du moins votée. Le créateur des commissions épiscopales regrettait leur inflation post-conciliaire, ainsi que le trop grand nombre de réunions régionales ou nationales qui rognaient le pouvoir de décision individuel des évêques.

21Pourrait-on cependant parler pour certains de retraite heureuse? L’érudit Jean Villepelet, lecteur assidu de La Revue des deux mondes et des ouvrages de Georges Lenôtre sur la Révolution française et de l’abbé Bremond, put ainsi goûter, jusqu’en 1982 et sa mort à 90 ans, aux longues heures retrouvées pour l’étude historique. Ce temps avantageait naturellement les évêques plus intellectuels, à l’image de Mgr Weber qui fournit de nombreuses contributions à La Documentation catholique ou à L’Église en Alsace. Le temps manqua à Emile Guerry (disparu en 1969) pour achever un ouvrage commencé avec passion sur saint Jean. Un prélat plus jeune – Mgr de Bazelaire – accomplit à 77 ans le rêve de toute une vie – un voyage sur les traces de Charles de Foucauld en Afrique.

22Pour les retraités, la lecture constitua un refuge, celle des anciens naturellement – Mgr Lefebvre dit ainsi lire saint Augustin en réaction contre un « temps où le trouble règne dans beaucoup d’esprits » (Lettre VII, décembre 1970), mais aussi celle des contemporains critiques, avec le plébiscite, à défaut du Paysan de la Garonne de Maritain, du cheval de Troie dans la cité de Dieu de Dietrich von Hildebrand considéré par Mgr Audrain comme « un courant d’air pur » (Lettre VIII). On opposait alors volontiers la « sagesse » de celui qui avait fait la préface du précédent ouvrage – le cardinal Daniélou – associé à Henri de Lubac pour mieux critiquer les « imprudences » des travaux de « certains théologiens d’aujourd’hui » (Guerry dans le premier numéro). Liénart se montrait néanmoins soucieux de suivre les travaux exégétiques et théologiques du moment, ceux de Claude Tresmontant en particulier, alors que la majorité épiscopale en restait à L’histoire du christianisme de Daniel-Rops. Cette génération épiscopale se révélait en tout cas très peu littéraire et ne s’intéressait plus à la politique.

  • 43 La Croix du Nord Dimanche, numéro spécial 17 au 17 février 1973.

23L’humilité conciliaire paraît avoir touché ce bulletin sur un point : l’espace nécrologique. Loin des évocations ronflantes des éloges funèbres, les disparus étaient pudiquement présentés et associés simplement à leurs réalisations (Mgr Lefebvre et son rapport doctrinal de 1957 par exemple). C’était à l’image de ces lettres dignes face à la mort qui, dès le départ, plutôt que de porter le poids déjà lourd des défunts de la génération, préférèrent évoquer le temps de la jeunesse. Feltin que l’on savait paralysé depuis 1972 était ainsi réconforté par Mgr Béjot qui évoqua le jeune sergent instructeur de Saint-Sulpice (Lettre de 1974) ou par Mgr Weber qui rappela qu’il fut un gymnaste hors pair à Besançon. Les souvenirs humains, ceux de « petits vieux » dans leurs hospices, éloignaient de la vision hautaine des Grands Seigneurs de cathédrales. Il y a là un contraste avec la fin mise en scène de l’évêque en exercice de l’avant-Concile. On constatera pour finir que la ritualisation des obsèques recherchée par Liénart (décédé à 89 ans) ou Feltin (qui s’éteignit à 92 ans) au moment du dépouillement conciliaire des années soixante-dix consista essentiellement dans la mise en valeur de leur identité d’anciens combattants. Le premier en demandant que le drapeau de son régiment (le 201e RI) fût placé dans sa chambre mortuaire43; le second en souhaitant que ses médailles militaires fussent disposées au pied de sa dernière couche et du catafalque à Notre-Dame de Paris, devant le président Giscard d’Estaing. Ces volontés, qui n’ont rien d’exceptionnel dans le monde combattant, intéressent cependant dès lors qu’on compare cette ostentation laïque et patriotique à la perte de visibilité de cette génération d’évêques dans le dépouillement de la monumentalité funéraire catholique post-conciliaire. Ancien Seigneur de l’Église, Mgr Villepelet était ainsi le premier évêque enterré dans la cathédrale de Nantes à ne pas avoir son blason sculpté sur une plaque commémorative qui n’était pas écrite en latin. Dans la cathédrale de Vannes, le gisant qui avait été encore adopté dans la décennie 1940 pour figurer Mgr Tréhiou dans la mort fut abandonné pour son successeur Mgr Le Bellec disparu en 1970. Une Église s’effaçait. ..

Notes

1 Semaine religieuse du diocèse de Sens et Auxerre, 14 juin 1958.

2 Weygand M., « Pour une reconnaissance publique des droits de Dieu », L’Homme nouveau, 15 juin 1958.

3 Semaine religieuse d’Angers, 7 septembre 1958.

4 La Vie diocésaine de Rouen du 12 septembre 1958.

5 L’organe de l’Action française prit appui sur la déclaration publiée dans DC du 14 septembre 1958, dans son numéro du 26 septembre.

6 Semaine religieuse du diocèse de Sées, 12 septembre 1958.

7 Ibid., 8 mars 1957.

8 Un médecin bisontin exprima cela au cardinal Feltin (AHAP 1D XV 19 « Constitution 58 »).

9 Semaine religieuse d’Orléans du 8 septembre 1958.

10 L’Actualité religieuse Au 16 septembre 1958.

11 « Oui ou non ? », Bulletin religieux du diocèse d’Aire et de Dax, 12 septembre 1958.

12 Semaine religieuse du diocèse de Limoges, 19 septembre 1958.

13 Semaine religieuse du diocèse de Sens et Auxerre, 20 septembre 1958.

14 « Les cardinaux : « Votez librement... Mais surtout votez oui » », numéro du 18 septembre 1958.

15 Quinzaine diocésaine de Cambrai, 21 septembre 1958.

16 AHAP 1D XV 17 « Témoignage chrétien », lettre du 29 septembre 1958.

17 « Orléans a réservé un accueil enthousiaste au chef de l’État », La Croix du 11 mai 1959.

18 AHAP Fonds Lalande « Cardinal Suhard », duplicata de la lettre.

19 AHAP 1D XIV 15, témoignages oraux et lettre de Le Sourd en date du 27 mai 1959.

20 AHAP 1DXIV 15, lettre du 14 mai 1959.

21 Archives diocésaines de Luçon AA XIV, lettre du 20 avril 1963.

22 AHAP 1D XV 24 (2).

23 Barrau G., Le mai 1968 des catholiques. Éditions de l’Atelier, 1998, 144 p.

24 Entretien accordé en 1972 à C. Beaufort, cité dans Masson C., op. cit., p. 664.

25 L’expression appartient à Etienne fouilloux, Les pouvoirs en France..., op. cit., p. 117.

26 AHAP 1D XV 30, oraison funèbre.

27 En collaboration avec Monique de Saint-Martin, « La Sainte Famille, l’épiscopat français dans le champ du pouvoir », Actes de la recherche en sciences sociales, 44-45, novembre 1982, p. 6.

28 Entretien avec l’auteur en 1994.

29 Images de Rome et de Pie XII, préface de Mgr Roques, Rennes, Bahon-Rault, 1956, 180 p.

30 Journal d’un théologien 1946-1956, édité et présenté par É. Fouilloux, Cerf, 2000, p. 63-132.

31 Sulivan J. (abbé Lemarchand), Mais il y a la mer, Gallimard, 1964, p. 43.

32 « Présentation de son Excellence Mgr Gouyon », Semaine religieuse du diocèse de Rennes du 4 janvier 1964.

33 Ibid. 12 septembre 1964.

34 Je renvoie le lecteur à la bibliographie.

35 Perrin L., « Approche du rôle des évêques français », op. cit., p. 122.

36 Semaine religieuse du diocèse de Rennes du 4 janvier 1964.

37 AHAP 1D XV 24 (2), Dossier A.

38 Selon l’expression de Pierre Bourdieu (art. cit., p. 2).

39 Décennie complexe qui a trouvé son historien : Pelletier D., La crise catholique. Religion, société, politique en France (1965-1978), Payot, 2002, 322 p.

40 AHAP 1D XV 16, Lettre I, 24 juin 1968.

41 Au soir d’une vie. Témoignages des remous du modernisme au renouveau conciliaire, Le Centurion, 1970, 195 p.

42 « « J’aime notre époque » nous dit le Cardinal Feltin », Ecclesia. L’Église dans le monde, 253, avril 1970, p. 14-16.

43 La Croix du Nord Dimanche, numéro spécial 17 au 17 février 1973.

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