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Les révoltes blanches à Saint-Domingue aux xviie et xviiie siècles

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Charles Frostin

Chapitre VII. L’antimilitarisme des Blancs et des gens de Couleur

L’épreuve de force de 1769

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Géographique :

France

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Extrait du texte

Le 15 janvier 1766, désabusé par une dure expérience du gouvernement de Saint-Domingue et sollicitant son rappel, Charles d’Estaing écrivait au duc de Choiseul : « Il ne fut jamais de condition plus affreuse que la mienne : battre le ciment au Maroc serait moins pénible et décrotter les souliers sur le Pont-Neuf est plus noble1. » L’année suivante, Choiseul lui-même confiait à un de ses agents diplomatiques : « L’on a bien de la peine à gouverner les États dans lesquels nous vivons, encore plus de peine à gouverner ceux d’Amérique2. » Prononcées l’une au niveau de l’administration locale, l’autre au niveau du pouvoir central, ces deux réflexions désabusées témoignaient de l’alarmante détérioration du climat politique américain depuis la guerre de Sept Ans. Un vent de révolte soufflait en effet sur le nouveau monde, phénomène de vaste envergure perceptible avec la multiplication des foyers de troubles, ici et là, sensiblement à la même époque.

S’impose surtout le rapprochement entre l...

© Presses universitaires de Rennes, 2008

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