1 J.-J. Rousseau, Œuvres complètes. Sur le gouvernement de Pologne, III, p. 960. Pour une interprétation opposée du volontarisme, B. Constant, Écrits politiques, Gallimard, 1997, p. 215.
2 De Democraten, 1797, n° 45. Les rédacteurs en sont notamment Ockerse et Gogel. On retrouve la même idée, mais exprimée de façon plus rousseauiste encore dans le journal de Konijnenburg, De Republikein, 1795, n° 2, p. 69. À propos de l'enseignement, les législateurs se réfèrent peu à des étrangers, contrairement donc au domaine constitutionnel et juridique. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne soient imprégnés des théories en vogue à l'époque, notamment de celles des Allemands, qui font référence en la matière. A. Baggerman et R. Dekker, Kind van de toekomst. De wondere wereld van Otto van Eck, Amsterdam, 2005, p. 69-77.
3 Condorcet, Premier mémoire sur l'instruction publique, Klincksieck, 1989. Pour Rabaut Saint-Etienne, l'école se contente d'instruire, et ce sont les fêtes et les rassemblements patriotiques qui éduquent. Cité par D. Julia, Les Trois couleurs du tableau noir. La Révolution, Belin, 1989, p. 348.
4 On peut comparer avec la France. M. Ozouf, La fête révolutionnaire. Et A. Jourdan, Monuments de la Révolution. Une histoire de représentation, H. Champion, 1997. Sur l'Amérique, F. Rudolph, Essays on Education, Cambridge Mss. & Londres, 1965.
5 Cité par B. Baczko, « Instruction publique », in Dictionnaire critique de la Révolution française. Institutions et créations, p. 275-298.
6 Ce qui vaut en Hollande vaut ailleurs, à savoir que les hommes peuvent savoir lire, sans savoir écrire. On trouve à peu près le même pourcentage d'alphabétisation aux États-Unis. C.F. Kaestle, Education and Social Change, Cambridge, 1980, p. 10.
7 J. de Vries et A. v.d. Woude, op. cit., p. 212 ; W. Frijhoff, La Société néerlandaise et ses gradués, 1575-1814, Amsterdam, 1981.
8 La traduction du nom de cette société est de la Décade philosophique. Sous l'Empire, on trouve aussi Société pour l'utilité publique. W. Mijnhardt, Tot Heil van het Menschdom. Culturele genootschappen in Nederland, 1750-1815, Amsterdam/Atlanta, 1987, p.259-294. W. Frijhoff, "Van onderwijs naar opvoedend onderwijs. Ontwikkelingslijnen van opvoeding en onderwijs in Noord-Nederland in de achttiende eeuw", in Onderwijs en Opvoeding in de Achttiende eeuw, APA, Amsterdam, 1983, p. 3-39. Sur les cours donnés par le Nut sur les droits, De Republikein, 1795, n° 8, p. 71.
9 J. Lenders, De Burger en de volksschool. Culturele en mentale achtergronden van een onderwijshervorming Nederland 1780-1850, Amsterdam, 1988, p. 24-85. Lehembre constate la même situation en France. B. Lehembre, Naissance de l'école moderne, p. 5-16.
10 W. Mijnhardt et J. Kloek, 1800. Blaauwdrukken voor een samenleving, Den Haag, 2001, p. 283. Et il semblerait que les réformes scolaires de Prusse aient également été connues en Amérique. J. B. Conant, Thomas Jefferson and the Development of American Public Education, California Press, 1963, p. 17. Mais aussi en France, cf. « Renseignements sur l'instruction publique en Allemagne, fournis par un ancien capitaine au service de la Prusse », AN F17-1309.
11 En 1802, Lezay-Marnesia aurait ainsi souhaité que Napoléon fasse usage des théories du pédagogue suisse, mais le premier consul dit « qu'il n'avait pas le temps de s'occuper de l'a.b.c ». A. Rufer, La Suisse et la Révolution française, Paris, 1973, p. 252. La Législative accordera à Pestalozzi le titre de citoyen français. Outre Pestalozzi, à partir de 1799, les écrits de l'Allemand Niemeyer sont traduits en néerlandais. Mais les philanthropes les avaient donc précédés. Notamment Joachim Campe et Christian Weisse. J. van Eijnatten, "Paratexts, bookreviews and Dutch literary publicity. Translations from German into Dutch, 1760-1796", in Wolfenbütteler Notizen zur Buchgeschichte, 25, 2000, p. 95-127.
12 J. Lenders, op. cit., p.34-39. S. Schama, "Schools and Politics in the Netherlands, 1796-1814", The Historical Journal, XIII, 4, 1970, p. 589-610.
13 Les députés ont du mal à supprimer tout enseignement religieux ou toute référence à celui-ci. Ils sont confrontés au désir de former des patriotes républicains et des citoyens vertueux et croyants. De là les contradictions. La Bible, oui, mais pas de sectes ou de dogmes. Voir aussi W. Frijhoff, op. cit., p. 8 et p. 13. Nieuwe Vaderlanddsche Bibliotheek, 1798, p. 92. Le journal s'oppose à ce que la religion soit enseignée à l'école. Ce sont aux ministres des diverses sectes à s'en préoccuper. Sur la France, D. Julia, op. cit., p.188-213.
14 B. Lehembre, op. cit., p. 5-16. Rollin avait dès 1719 ouvert la voie dans son Traité de l'éducation, qui connut huit éditions. J.-M. Smith, op. cit., p. 60-64.
15 W. Berns, Making Patriots, Chicago, 2001, "God before Country ?" p. 23-46.
16 Lehembre, op. cit., p. 12.
17 L'école de Liancourt, reconnue quant à elle par le gouvernement en 1786 en tant qu'école d'éducation militaire, devient peu à peu un centre d'instruction professionnelle. C. Duprat, Le temps des philanthropes, CTHS, 1993, 2 vol., I, p. 24 et p. 35.
18 D. Roche, La France des Lumières, Fayard, 1993, p.381-385 (sur les nouvelles tendances et le goût pour la pédagogie) et p. 388 (sur l'hostilité des élites à la scolarisation massive).
19 Ibid., p. 388-389. L'observation se trouve dans la Nouvelle Héloïse, mais l'on sait tout le mal que pensait Rousseau d'une démocratisation des arts et des sciences et du déclassement social qui s'ensuivrait.
20 Au sujet de la politique scolaire et éducative de la Révolution française, si souvent abordée et bien connue, et notamment sur les idées de Saint-Just, B. Baczko, « Instruction publique », p. 275-298. Sur Jefferson et l'éducation publique, J.-B. Conant, op. cit., p. 3-24.
21 J. Lenders, op. cit., p. 57-60. Le projet de Vatebender est publié en 1793 et ressemble à s'y méprendre à ceux de Lepeletier et de Saint-Just. Uniformité d'enseignement jusque dans les costumes, internats pour séparer les enfants de l'influence néfaste de leurs parents, volonté d'effacer les habitudes et de leur en substituer de nouvelles en vue de gommer l'origine sociale, méritocratie stimulée par la remise de prix etc. En fin de parcours, seuls iraient étudier à l'université les plus doués, les autres apprendraient un métier. Mais, réaliste, Vatebender comprenait fort bien que les réformes allaient heurter les parents, qui refuseraient de se séparer de leurs enfants. En France, à l'inverse, les parents tiennent aux internats, qui semblent plus ancrés dans les mœurs. W. Frijhoff, "De triomf van burger en burgerdeugd ? De Nederlandse en Franse Revoluties in vergelijkend perspectief", in Opstand der Burgers. De Franse Revolutie na 200 jaar, (éd. S.W. Couwenberg), Kampen, 1988, p. 81. Et sur la France, D. Julia, op.cit., p. 270-71.
22 Essays on Education, op. cit., p. 14. Voir Saint-Just, L'Esprit de la Révolution. Fragments sur les institutions républicaines, 10/18, 1963. En Allemagne, Fichte ne prévoit pas autre chose.
23 Essays on Education., p.222-223. Et R.B. Nye, The Cultural Life of the New Nation, 2 vol., New York, 1960, I, p.45-53. Dès 1773, des hommes, tel Joel Barlow, sont d'avis que l'Amérique est la nation de l'avenir.
24 Mirabeau, « Discours sur l'éducation publique », in L'instruction publique en France pendant la Révolution, Klincksieck, 1990, p. 23.
25 On n'y verra donc pas seulement un contrôle et une discipline, comme le suggèrent Jan Lenders ou Arianne Baggerman et Rudolf Dekker, sur l'exemple de Foucault. Notons qu'aux États-Unis sont abandonnées à partir de 1800 les initiatives en faveur d'une éducation publique gratuite. Jusque-là certains Etats y avaient consacré 2 % de leur budget. C.F. Kaestle, The Evolution of an Urban School System. New York City, 1750-1850, Cambridge Mss. & Londres, 1973, p. 64-74.
26 Mépris dont témoignait le concours lancé par l'académie de Lyon qui avait pour titre La Découverte de l'Amérique a-t-elle été utile ou nuisible au genre humain ? et auquel avait participé Mandrillon, cité plus haut – très négatif à l'époque, comme Raynal et bien d'autres. Cf. J.P. Greene, The Intellectual Construction of America, North Carolina Press, 1993. Sur les Pays-Bas qui souffraient des sarcasmes britanniques, E. Koolhaas-Grosfeld, "Nationale versus goede smaak", TvG, 1982, 4, p. 605-636.
27 D. Mornet, Les Origines intellectuelles de la Révolution française, La Manufacture, 1989, p. 302 ff. et p. 344 ff. La monarchie française elle-même devient patriotique, comme en témoignent les commandes officielles de tableaux nationaux et de statues des grands hommes. Sur le sujet, A. Jourdan, Les Monuments de la Révolution, p. 47-51.
28 Cité par B. Lehembre, op. cit., p. 7.
29 Ibid., p. 86-88.
30 D. Julia, op. cit., p. 285. Le 3 brumaire an IV, Lakanal propose de décréter un projet pour l'instruction des filles, sous prétexte que l'ignorance entraîne « une entière nullité morale », inconcevable dans une république. Il obtient gain de cause sur le moment. Le Moniteur, vol. 26, p. 326.
31 D. Julia, op. cit., p. 268. Une centaine d'écoles centrales sont créées, qui remplacent les quelque trois cents collèges d'Ancien Régime.
32 Ibid., p. 86. Les écoles centrales étaient entretenues avec les centimes additionnels.
33 B. Lehembre, op. cit., p. 142-143. D. Julia, op. cit., p. 269. Dans un autre texte, Destutt de Tracy conseille malgré tout pour le peuple « une éducation sommaire, mais complète en son genre ». La classe savante, par contre donnera plus de temps à ses études. Notons par ailleurs que dans les écoles centrales accouraient les fils d'artisans qui suivaient les cours de dessin – sans plus (AN F17 1341 a).
34 AN F17 – 1338 ; 1341a ; 1339. En l'an VII est publié un livre officiel pour les écoles primaires, qui contient la déclaration des droits et des devoirs de l'homme et du citoyen ; le catéchisme français ou principes de philosophie, de morale et de politique républicaine de La Chabeaussière (paru dès l'an II) et l'instruction des enfants ou conseils d'un père à son fils de François de Neufchâteau. Les écoles centrales formeraient des instituteurs pour les campagnes. Sur Bénézech qui passait jusqu'ici pour royaliste, AN F 17-1339.
35 Voir J.O. Boudon (éd.), Napoléon et les lycées, Nouveau Monde Édition, 2004. La loi du 11 floréal an X y figure en annexe. Elle prévoit une rétribution payée par les parents. Seront exemptés ceux qui ne peuvent payer, à raison d'un pourcentage d'un 5e de boursiers par école. Sur l'enseignement consulaire et impérial, le beau livre de J.-P. Bertaud, Quand les enfants parlaient de gloire. L'armée au cœur de la France de Napoléon, Aubier, 2006.
36 AN F17-9367.
37 D. Julia, op. cit., p. 348.
38 P. van Limburg Brouwer, Het leven van Mr. Samuel Wiselius Ipz., Groningue, 1846, p. 61-62.
39 Ce sont ceux de Vatebender, de Schneitter et Rogge et d'Ankringa.
40 De Gou, 1796, p. 56 et p. 131.
41 Ibid., p. 132, p. 161 et p. 163-164.
42 Notons qu'en ceci, et même si ce n'est pas ici notre propos explicite, Van Manen se rapproche des libéraux et par ailleurs, que le problème des institutions culturelles permet de peaufiner la classification des partis en présence et de distinguer ici aussi entre unitaristes dirigistes et libéraux.
43 De Gou, 1796, p. 168-169.
44 La dernière partie de l'article sera modifiée en « ce qui peut stimuler la destination d'un citoyen libre ». De Gou, 1796, p. 340-341. La référence à l'apprentissage par les enfants des droits et des devoirs de l'homme et du citoyen ne sera pas rétablie, ce qui suggère une crainte sur le potentiel contestataire qu'ils contiennent. En France, le manuel destiné aux écoles du Directoire comprend encore une déclaration des droits, détail qui ne me semble pas avoir été noté par les historiens.
45 La Bible elle-même pose problème quant à l'enseignement public, puisque dans cet enseignement sont également impliqués les enfants juifs. La liste des manuels de 1810 ne laisse aucun doute : malgré les projets de 1797-1798 en faveur d'un enseignement « déconfessionalisé », l'histoire chrétienne et biblique a repris le dessus. Une liste spéciale est ajoutée pour les écoles juives, ce qui implique leur maintien et l'échec de leur « nationalisation ».
46 L'article 705 mentionne : « L'État fait en sorte que l'enseignement religieux soit favorisé, que l'on puisse exercer son culte et que les professeurs de religion soient rémunérés correctement ». De Gou, 1797, III, annexes, p. 109-110.
47 Dans les deux premières assemblées nationales se retrouvent respectivement : douze pasteurs et trois curés et trois théologiens exerçant une fonction séculière ; et treize pasteurs ; quatre curés et un théologien. Ce qui constitue une minorité non négligeable, d'autant que plusieurs font partie des commissions importantes. A. Elias et P. Schölvinck, op. cit. Le comptage est la nôtre.
48 Sur le problème des églises, G.J. Schutte, "Gereformeerden en de Nederlandse revolutie in de achttiende eeuw", T.v.G, 3/4, 1989, p. 508-514. Et sur les protestations massives que la constitution de 1798 provoqua dans l'Église réformée, puisque l'État allait d'ici trois ans leur soustraire leurs revenus et leurs biens, M. v.d. Vrugt, "De Staatsregeling van 1798 en de kerkgenootschappen" in De Staatsregeling voor het Bataafsche Volk van 1798, (éd. O. Moorman van Kappen et E.C. Coppens), Nijmegen, 2001, p. 169-182. Il y aurait ainsi eu une pétition signée par 215 000 à 250 000 personnes contre les mesures stipulées dans la Constitution – soit 10 % environ de la population. Mais l'Église réformée officielle a choisi une tactique différente des catholiques français et a préféré opter pour une résistance pacifique : lenteurs, blocages, procès, délais (tout cela avec un certain succès) et pétitions (sans succès). En 1801, les mesures furent rapportées et la tactique s'avéra payante pour un temps, du moins.
49 Un des députés craint que ce ne donne naissance à des sectes philosophiques, comme il en allait dans l'Antiquité. Bosveld, in De Gou, 1797, I, p. 634. Sur le professeur du peuple, en tant que propagandiste, ibid., p. 650, 652.
50 De Gou, 1797, I, p. 624-674.
51 Le rapport de la commission des sept du 29 décembre 1796 parlait déjà de réduire à une les cinq universités existantes. Point sur lequel s'étaient élevés plusieurs députés lors de la discussion du 27 mars 1797. De Gou, 1797, I, p. 671-676.
52 L'argument est de Van Beyma. Sur Vitringa, Trip et van Beyma, De Gou, 1797, II, p. 280-282
53 44 voix contre 43. Ibid., p. 283.
54 P. Boekholt et E. de Booy, Geschiedenis van de school in Nederland, Assen, 1987, p. 119-123.
55 Il semblerait que parmi les opposants à cette constitution il y ait eu un grand nombre de réformés. Schutte, op.cit., p........512. Aux réformés doivent s'ajouter les membres des corporations, elles aussi visées par la Constitution. Sur Konijnenburg, de Gou, 1798, I, p. 175.
56 De Gou, 1798, I, p.479.
57 Le projet d'Ockerse est reproduit dans De Gou, 1798, II, 323-329.
58 De Gou, 1798, II, 106-112 (Constitution) et 1798, I, p. 629 (Points constitutionnels convenus).
59 Rappelons qu'en France, l'instruction publique relevait du ministère de l'Intérieur. Consacrer un ministère à l'éducation nationale était donc une originalité qui démontrait bien les priorités du gouvernement. Schama constate à juste titre qu'il s'agit là du premier ministère d'Éducation nationale en Europe – en Occident, puisque l'Amérique elle non plus n'a pas une telle institution. Schama signale aussi que 3 % du budget annuel y est consacré. S. Schama, op. cit., p. 604 et p. 597. Ce dernier point peut paraître invraisemblable, puisque l'ensemble des départements des affaires intérieures ne disposent en 1802 que de 4,7 % du budget national ; et en 1804, de 2 %. En 1802, Van der Palm obtient la modeste somme de 82 000 florins pour l'enseignement public. H. Boels, Binnenlandse Zaken. Een reconstructie 1795-1806, Den Haag, 1993, p. 329.
60 De Gou, 1798, II, p. 124. Sur les instructions du ministre, I. van Hoorn, De Nederlandse schoolwetgeving van het lager onderwijs, 1796-1907, Groningue, 1907, p. 13, articles 24 et 27.
61 Acceptée en novembre 1798 par l'Assemblée nationale, la Bibliothèque nationale sera bientôt interprétée comme une bibliothèque réservée aux législateurs et à leurs fonctionnaires. L'abbé Flament, d'origine française en est responsable. On lui doit un catalogue imprimé et un règlement. C'est Louis Bonaparte qui modifiera l'institution et la transformera en véritable bibliothèque publique. Une même tendance se fait sentir à Washington : la bibliothèque du Congrès est d'abord conçue pour le gouvernement et ses fonctionnaires. Sur Van Kooten, Ch. Jeurgens et P. Klep, Informatieprocessen van de Bataafs-Franse overheid, 1795-1813, RGP, den Haag, 1995, p.91-92.
62 J. Lenders, op.cit., p.36 ff. Influencé par Foucault, Lenders ne le formule pas de la sorte. Sur les ambitions des pédagogues nouveaux, A. Baggerman et R. Dekker, op.cit., p.387-468.
63 Ibid., p.38-40. Et le recueil d'articles, Tweehonderd jaar onderwijs en de zorg van de Staat, (éd. P. Boekholt, et alii.), Gorcum, 2002, qui reproduit le texte officiel de 1801.
64 Ici classique signifie par groupe et non par tête.
65 Th. Storimans, "Het karakter van 200 jaar regelgeving inzake de inrichting van het lager onderwijs in Nederland", in Tweehonderd jaar onderwijs en de zorg van de Staat, p. 87-101.
66 Lettre de Van der Palm au directoire exécutif, de juin 1800. Van Hoorn, op. cit., p. 21. Van den Ende préfère souligner les succès des premières mesures, A. v.d. Ende, Geschiedkundige schets van Neërlands schoolwetgeving, Deventer, 1846, p. 11.
67 H. Boels, op. cit., p. 321.
68 De Gou, 1801, p. 395 (Gogel) et p.451-453 (Van Hooff).
69 Twee honderd jaar onderwijs en de zorg van de staat, p.91-92. Sur ce rapport, Van den Ende, op.cit., p.14-21.
70 La liste des manuels publiée en 1810 mentionne ainsi une liste spéciale pour les élèves juifs, puisque la religion (protestante) est réinsérée dans le programme.
71 Sur Adriaan van den Ende, devenu inspecteur général, voir W. Frijhoff, « La réforme de l'enseignement secondaire dans les départements hollandais », in Napoléon et les lycées, p. 165-194.
72 La loi est du 3 avril 1806. Louis Bonaparte ne fait son entrée à La Haye que le 18 juin. Van Hoorn, op. cit., p. 211-217.
73 A. v.d. Ende, Ophelderende aanmerkingen op de boekenlijst, La Haye, 1811.
74 P. Boekholt et E. de Booy, Geschiedenis van de school in Nederland, vanaf de middeleeuwen tot aan de huidige tijd, Assen, 1987, p. 132-142. P. Boekholt est bien moins positif sur les résultats enregistrés. Pourtant, il s'agit bel et bien d'un début d'uniformisation, de sécularisation et de « nationalisation » du primaire. Voir aussi A. v.d. Ende, op. cit., p. 11.
75 J. Leune, "Onderwijs en maatschappelijke verandering", in Tweehonderd jaar onderwijs en zorg van de Staat, p. 12-16. Et Th. Storimans, op. cit., p. 93.
76 Webster est un des premiers à vouloir codifier et standardiser la langue américaine – et à vouloir la distinguer de l'anglais. Sur ses efforts et son patriotisme, J.J. Ellis, op. cit., p. 174-212.
77 Sur les Provinces-Unies, Swildens, cité par N. van Sas, op. cit., p. 106-109. Swildens se dressait contre la francisation (de termes, comme municipalité et décret) et les néologismes (du genre acclamatie ou organiseren) en vogue chez ses contemporains. Sur les États-Unis, qui ne demeurent pas en reste, Essays on Education, p. 9-15 (Rush) et p. 239-247 (Lafitte) et sur la France, B. Lehembre, op. cit., p. 122-129
78 De Gou, 1797, I, p. 212-213 (Hahn) et 1797, II, p. 255. À cette critique, Vreede répond en invoquant les travaux de la commission de rédaction, chargée d'épurer le texte en question.
79 Notons que Paulus employait déjà ce terme, de même que l'auteur des observations de son traité. En français, cela veut dire « pouvoir donnant la loi » et « pouvoir maintenant la loi », ce qui, on le comprend, ne sera pas décrété, car le pouvoir législatif étant suprême, il fait et donne les lois. Les députés de 1798 choisiront de l'appeler « pouvoir représentatif suprême », afin de bien montrer que seul il représente la nation.
80 De Gou, 1797, I, p. 173 et p. 294 ou p. 303.
81 Du coup, les Democraten annonçaient la publication à court terme d'un dictionnaire des mots nouveaux, en plusieurs livraisons. N. van Sas, « L'impératif patriotique », Annales historiques de la Révolution française, n° 4, 2001, p. 25-26.
82 De Gou, op. cit., 1797, I, p. 721 (Hahn) et p. 344 (Hoffman).
83 Mijnhardt et Kloek, op. cit., p. 429-438.
84 Sur John Adams, Goffinon, op. cit., I, p. 53-54. Adams aurait souhaité que soit mentionnée dans la Constitution l'obligation pour l'État de veiller à l'éducation et à l'encouragement des lettres et des sciences.
85 AN F17-1341 a-b. Dans son rapport du 16 pluviôse an VIII, le conseil de l'Instruction publique avoue que « le moment n'est pas encore venu de s'occuper avec succès des écoles primaires ». Il faudra d'abord « former des instituteurs capables de les bien diriger ». Et ces instituteurs seraient donc formés par les écoles centrales – puisque l'école normale a été entre-temps supprimée.
86 Nous nous retrouvons donc avec S. Schama qui conclut lui aussi sur le choix raisonnable effectué aux Pays-Bas, mais note moins explicitement le souci de prestige national qui habite les législateurs. Voir aussi J. Lenders, op. cit., p. 265-267.
87 En France, le conseil de l'Instruction publique constate que les fils d'artisan suivent en masse les cours de dessin de l'école normale. Dans l'Hérault, par exemple, il y aurait eu pas moins de 348 élèves dans ce cas (AN F17-1341 a-b).
88 « Nous aurions peine à rendre l'effet qu'a produit sur nous la première école primaire où nous sommes entrés en Hollande... C'est précisément une de celles que la charité publique entretient pour les enfants des familles les plus indigentes... Deux salles vastes, claires, bien aérées y contenaient trois cents de ces enfants, tous proprement vêtus, se plaçant tous sans désordre, sans bruit, sans impolitesse... ils apprennent par des méthodes sûres et promptes à lire couramment, à écrire d'une belle main et avec une entière correction, à faire de tête et par écrit tous les calculs nécessaires dans la vie commune. » Noël et Cuvier, cité par S. Schama, article cité, p. 590. Ce rapport était très connu en France ; plusieurs recteurs le mentionnent sous l'Empire (AN F17-9367).
89 De Democraten, 1797, n° 45. Rien n'est moins vrai, mais c'est peu connu. Voir les chapitres suivants.
90 Et même si certains membres du Nut ont puisé leur inspiration à l'école philanthropique allemande. Notons que le Nut publie et traduit aussi des manuels pour les écoles. On y reviendra à propos de la liste officielle : Algemeene boekenlijst voor de scholen van Nederland, 1810 – dans le chapitre 9.
91 Guizot rappelle que sous la Restauration, Cuvier justement était à l'Instruction publique, ministère créé en 1827 et Cousin avait entrepris une enquête sur l'enseignement en Hollande et en Allemagne. La création de la Société pour l'Instruction élémentaire créée alors ressemble à la société du Nut. F. Guizot, Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps, III, Leipzig/Bruxelles, 1860, p. 57 et p. 61. M. Gontard, L'Enseignement primaire en France de la Révolution à la loi Guizot, Impr. nationale, 1959, p. 290-302. Voir l'article de M. v.d. Burg, « Quelque chose à imiter. Koning Lodewijk en het nationaal lager onderwijs », Negentiende Eeuw, 30, 3-4, 2006.
92 Lakanal mentionne ainsi en l'an III que la dépense causée par l'ensemble des écoles primaires serait de 49 200 000 livres et se pose la question de savoir si cette dépense doit être supportée en entier par le gouvernement – avant de répondre négativement. De fait, comme en Amérique, il suggère que l'enseignement soit gratuit pour les pauvres et payant pour les riches. L'opinion n'en sera pas persuadée, ni chez les uns, ni chez les autres. Sur l'Amérique et les efforts de Jefferson, J.B. Conant, Thomas Jefferson and the Development of American Public Education, p. 3-24 ; entre autres p. 7 sur l'opinion. Lakanal, in L'Instruction publique en France sous la Révolution, Klincksieck, 1990, p. 225. Sur la régénération, M. Ozouf, L'Homme régénéré, p. 116-157.
93 La grande divergence entre les trois nations est donc la priorité accordée en Hollande à l'instruction élémentaire de tous les enfants – au détriment du reste du secondaire. Pour le reste, régresse aussi chez toutes les trois l'attention accordée au début à l'enseignement de la philosophie et des principes politiques. Ce sont les « vertus sociales et religieuses » qui reprennent le dessus. Mais mieux que la France du Consulat et de l'Empire, qui réintroduit le cursus classique d'Ancien Régime, Hollande et Amérique privilégient l'histoire nationale moderne. Voir le chapitre sur l'éducation et l'histoire.
94 L'expression est de S. Schama, article cité, p. 609.