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John McGahern

 | 
Anne Goarzin

4. Intégrer la répétition

Intégrer la répétition

Texte intégral

Lignes de fond

  • 1 On lira utilement à ce sujet les remarques que fait Nicole Ollier dans « L’évitement du sens dans T (...)

1 Comment exprimer la particularité de l’expérience de la souffrance physique et morale lorsque la violence, conjonction d’animosité verbale et d’agression physique, est la seule réponse à la frustration ou aux interrogations du sujet ; quand les mots se figent en un silence assourdissant ou ne sont au contraire que des tautologies, qui répètent pour éviter de donner un sens 1 ? Chez McGahern, le corps abîmé du malade est progressivement ostracisé. À l’inverse, la pornographie surexpose le corps obscène pour mieux mettre en évidence comment il peut devenir une machine sans pensée. Corps sous-, ou sur-exposé : ce sont là deux modes de représentation qui faussent le sens parce qu’ils créent des situations artificielles et limitent nécessairement toute quête du sens. Le corps est constamment soumis à des contraintes extérieures, au point que même les expressions innocentes du plaisir ludique sont contaminées par une extrême formalisation. Le carnaval lui-même demeure un débordement institué et canalisé, comme si la recherche de formes « expressionnistes » plus aptes à dire la différence du sujet se heurtait continuellement aux limites formelles imposées par la société ou par le sujet. Il se pourrait alors que ce soit par le renouvellement des formes qui préexistent au sujet (notamment les rituels religieux) que l’on parvient le mieux à s’accommoder de la répétition.

Notes

1 On lira utilement à ce sujet les remarques que fait Nicole Ollier dans « L’évitement du sens dans The Barracks », Études Irlandaises, op. cit., p. 87.

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