Les chevaux républicains font aussi partie d’une histoire atlantique…
p. 253-258
Texte intégral
1François Hilaire Gilbert est né le 18 mars 1757 à Châtellerault. Pour ses 16 ans, son père l’envoie à Paris où il subit son apprentissage dans différents collèges1. En 1780, à 23 ans il n’a toujours pas trouvé de situation, pourtant la rencontre chez son mentor M. de Villette, avec Philibert Chabert directeur de l’école vétérinaire d’Alfort, transforme sa vie et décide de son destin. De suite le directeur perçoit les qualités du jeune homme et en fait son assistant. L’école dont Chabert a la responsabilité a été fondée le 8 juillet 1767. Elle fait partie de la vague de fondation des écoles techniques qui correspondent à la mise en place d’une politique publique de valorisation des savoirs au profit du plus grand nombre, preuve s’il en est de la volonté de réforme qui marqua le règne de Louis XVI2. Formé pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), Chabert est un maréchal-ferrant dont l’habilité fait merveille. En plus du poste de directeur qu’il occupe depuis 1779 après la mort du fondateur de l’école Bourgelat, il exerce les fonctions de professeur de maréchalerie et responsable des hôpitaux, domaine dans lequel il excelle bien moins. Chabert, pariant sur le talent de Gilbert, lui offre une place d’élève vétérinaire. Sans le sou, il se présente, à n’en pas douter sur le conseil de Chabert, à l’audience de Necker, qui accepte de lui octroyer une bourse pour ses études. Il doit parvenir au grade de maître ès arts, ce qu’il annonce avec fierté à son père le 6 avril 17813. Dans cette lettre, il fait une confidence d’importance, révélant sa volonté de joindre « le titre de médecin d’homme à celui de médecin vétérinaire », première marque de sa volonté de ne pas séparer une médecine de tous les êtres vivants, humains et non humains. Il sait aussi qu’il doit taire cette intuition de joindre les deux médecines car son maître Chabert, résolument classique dans l’art de soigner les bêtes, n’est prêt à adopter ce discours4. Pourtant Gilbert exprime bien une idée qui germe en son temps, lorsque la médecine organique commence à considérer le corps dans son ensemble, et les fonctions animales comme déterminantes de la santé globale et garante de l’intégrité du corps, considéré dans sa seule dimension physique5. Le statut intellectuel et scientifique de l’école évoluait. À l’art de guérir les animaux, concentré surtout à l’art hippiatrique, succédait un enseignement général, spéculatif, s’approchant d’une zootechnie, comme science capable de tenir compte de facteurs médicaux, physiologiques, environnementaux et économiques pour améliorer les races d’animaux utiles6.
2Parmi les animaux dont le vétérinaire issu de l’ouest de la France va s’occuper, en plus des bovins et des ovins, le cheval occupe une place à part dans les manuscrits déposés aux archives du Val-de-Marne avec les autres documents qui retracent l’histoire de l’école vétérinaire. Le lourd dossier consacré dans le fonds Gilbert au cheval démontre la façon dont le vétérinaire n’a jamais délaissé, malgré son intérêt pour tous les autres animaux, sa réelle fascination pour cette créature animale qu’il considère particulièrement douée et d’autant plus utile pour l’agriculture, le transport, la guerre, essentielle dans et par « la refonctionnalisation » républicaine de ses atouts naturels. L’enjeu est important du point de vue politique. En ce temps de Révolution et de naissance de la République dans le feu de la guerre, le cheval doit être protégé, développé, sélectionné et reproduit pour aider au triomphe de la République dans le vaste mouvement des Révolutions atlantiques.
3Bien utilisé le cheval est un animal républicain comme les autres et point seulement marqué par ses signes aristocratiques. Bien plus que cela, il est le moteur de la guerre révolutionnaire, il est le garant de la victoire de la République7. Les vétérinaires prennent conscience de cette responsabilité que leur ont léguée les fondateurs de l’école, Bourgelat mais également Bertin8. La forge et la ferrure font partie des enseignements de base des futurs vétérinaires9. Prévenir les épizooties ou les guérir constituait le second aspect de l’éducation hippiatrique. Le troisième objectif portait une plus grande ambition zootechnique puisqu’il s’agissait de savoir, plus que choisir les bons chevaux, les créer par croisements divers et sélection des étalons. « Relever la race » dit-on alors, spécificité désormais du métier de vétérinaire, devant absolument se distinguer et se démarquer du maquignon dans ce domaine. Le cheval a constitué le fondement de l’art vétérinaire10. Gilbert a conservé une somme de documents de tous types, descriptions d’ouvertures de chevaux, détails d’épizooties, anatomie détaillée du cheval, cours spécifiques sur la jambe et le pied du cheval qui suffisent à démontrer sa grande compétence dans le domaine équidé. Non seulement les documents sont de sa main, mais il n’hésite pas à recopier des articles de l’encyclopédie de Rozier, des pages de Buffon qui continue de l’inspirer11. Comme à son habitude de scientifique lettré, Plutarque, Ségèce, Simon l’Athénien, Xénophon, Quintillien Varron, Platon, Pline, Aristote, Saladin, sont longuement recopiés et médités. Surtout de nombreux carnets montrent de façon méthodique des séries de mensurations de tous types d’étalons et de juments.
« Le cheval étant le plus utile, le plus intéressant à tous égards des animaux domestiques, son éducation fera l’objet des premières leçons que l’on donnera aux élèves dans ce cours. On leur développera avec précision tous les principes qu’ont donnés sur les haras les auteurs anciens et modernes et qu’ils ont noyé dans un grand nombre de très gros volumes […]. On leur apprendra à distinguer dans les étalons et les juments, les qualités requises pour donner de ces productions et les vices qui peuvent s’y opposer et doivent les faire exclure […]. On leur donnera des notions claires sur les différentes races, on leur en fera connaitre le caractère distinctif, on leur apprendra quelles sont celles dont le croisement donne les plus belles productions, quels sont les défauts qui se communiquent par accouplement, quels sont ceux que l’on peut faire disparaitre par l’assortiment des individus […]. On leur indiquera l’âge auquel on peut faire saillir les étalons suivant leur constitution et leur degré de finesse ; celui que doit avoir aussi la jument pour donner de beaux poulains. Le temps le plus propre à l’accouplement et les raisons de cette préférence, les précautions à prendre […]. Les soins à donner pendant la gestation, le genre de travail dont elle est capable […]. Les précautions à prendre pour rendre le travail moins difficile, prévenir les dangers qui exposent trop souvent et la mère et sa production […]. L’attention que l’on doit au poulain […]. Quels sont les moyens de corriger les écarts de la nature, l’âge auquel on doit sevrer le poulain, l’âge auquel on doit le mettre en pâturage […]. Quelles sont les pratiques des différents peuples à ce sujet, les différences dictées par le climat, le sol, les pâturages […]. Attirer l’attention sur l’insalubrité de l’air, les intempéries, la propreté de l’écurie, les pansements, les aliments, la qualité de l’eau, la nature de l’herbe à manger. Le premier objet de ce cours sera de donner aux élèves toutes les connaissances pour l’éducation la conservation et l’entretien de la santé du cheval. »
4Le souci de Gilbert est d’autant plus louable qu’en 1795 la situation concernant le troupeau des équidés est grave12. Plus que les réquisitions abusives, les remontes exigées par la surmortalité des chevaux aux armées, chevaux de bâts, ou chevaux de cavalerie, c’est, tous les spécialistes en conviennent, la destruction des haras par un décret malheureux proposé par le comte de Noailles le 29 janvier 1790 qui a entièrement détruit des années d’effort et mis la France dans une position de retard encore plus manifeste par rapport à Albion13. Dans un mémoire lu à l’Institut national donc après 1795, devant la classe de mathématiques et de sciences physiques auxquelles sont rattachées les sciences de l’animal, Gilbert pose avec une acuité toute contemporaine l’enjeu du débat sur les chevaux :
« Le gouvernement doit se réserver toutes les expériences qui quoique très importantes ne peuvent avoir aucun attrait pour les particuliers […] les particuliers ne font que les expériences qui vont rapporter rapidement, il faut que leur intérêt soit très prochain ; les hommes sont pressés de jouir et les français sont à cet égard plus hommes que les autres […] quel sera le particulier assez riche, assez zélé, assez intrépide, pour franchir les déserts de l’Arabie et s’exposer aux dangers trop réels d’un pareil voyage afin d’extraire de ce pays quelques-uns des étalons reconnus pour les germes les plus propres à régénérer nos races avilies et dégradées ? Qui fera le sacrifice de 20 000 francs pour l’achat seulement d’un cheval indépendamment des frais et surtout des risques d’une aussi longue route. Il n’y a donc que le gouvernement qui puisse se charger du soin qui est au-dessus des facultés d’un particulier : on va plus loin il est de son devoir de le faire. Mais si les recettes ne couvrent pas les dépenses ? Les recettes d’un établissement consacré à des expériences, à des recherches, à des améliorations ? A-t-on bien réfléchi sur la véritable valeur de ce mot recette ? Sont-ce bien les produits pécuniaires des recettes qu’on doit balancer avec les dépenses ? A-t-on calculé la valeur d’une seule pratique utile répandue après un laps de temps plus ou moins long sur une surface aussi étendue que celle de la République ? »
5Dans cette perspective, Maisons-Alfort doit devenir un centre national de recherches scientifiques. Dans un second temps, il se propose de réformer les haras pour y accueillir les étalons qui devront, à partir de chaque département, être recensés et réunis dans les meilleures conditions possibles et tout particulièrement dans les régions comme le Perche ou la Normandie où les chevaux ne se sont point dégradés. Il faudra ensuite disposer de moyens pour acheter les pur-sang arabes ou anglais14. Il s’agit surtout, par une politique de croisement, d’améliorer les races et de produire des étalons et des poulinières selon une méthode à parfaire. Gilbert rappelle dans ses carnets de travail qu’avant 1789, la France comptait près de 3 000 étalons enregistrés. La suppression des haras, la vente à l’enchère en septembre 1790 dans chaque département des étalons « achetés sur des fonds publics », pour être vendus à l’étranger ou être hongrés, puis la guerre, « ont fini d’anéantir les chevaux en France ». Le comité d’agriculture de la Convention nationale demanda plusieurs rapports aux citoyens Boucher et Delmas pour imaginer la formation de sept grands dépôts, adoptés le 2 germinal an III (22 mars 1795). Le 7 thermidor an III (25 juillet 1795), un projet de règlement doit conclure la procédure. Les citoyens Boucher, expert depuis cinquante ans dans l’art de la cavalerie, et le citoyen Huzard, directeur de Maisons-Alfort et spécialiste à son tour d’hippiatrie qui s’adjoint immédiatement les services de Gilbert, sont chargés de le rédiger. Ils prévoient de découper le pays selon 15 divisions réparties en deux classes correspondant à des qualités différentes. 40 départements de première classe doivent fournir chacun 260 étalons, par le biais d’un inspecteur divisionnaire des haras qui opère cette sélection15. Chaque fois, sont spécifiés quels types de chevaux sont attendus pour chaque dépôt, selon leur taille fonction et destination. Huit autres dépôts répondent de façon plus spécifique aux besoins locaux. Le projet repose sur l’idée de l’amélioration constante des chevaux. Les trois auteurs soutiennent que trois ans d’une politique soutenue constituent une première étape. En sept ans, la République pourrait disposer, grâce « à ce plan de régénération », des meilleurs coursiers et chevaux de trait de l’Europe, si le gouvernement est capable de constance. « De la sorte, dans dix ans, la France aura un élevage excellent auquel il ne suffira que de prélever parfois en Asie, en Afrique et en Espagne, d’excellents chevaux pour communiquer par leur sang, ces qualités inappréciables, de force de vigueur, de légèreté qui se trouvent dans la chaleur du climat où ils ont pris naissance. » Gilbert ne se contente pas de considérations théoriques mais appuie ses remarques sur sa propre mission à Pompadour. En effet le 15 messidor an IV (3 juillet 1796) Gilbert a reçu l’ordre de la part du ministre de l’Intérieur Benezech de se transporter au haras de Pompadour pour relancer son activité. Il y séjourne entre le mois d’août et de septembre 1796, livrant ensuite au ministre un rapport de 17 pages. Selon une méthode éprouvée, il établit deux types de documents. Le premier, à son usage, est un tableau dans lequel il consigne soigneusement ses observations sur le nom de l’étalon, les périodes de monte des étalons, leur âge, le nombre de saillies, les qualités des poulinières, les grossesses, les meilleurs reproducteurs. Un autre document dont il a éprouvé l’efficacité depuis 1786 et son grand voyage dans le bassin parisien liste une série de questions soigneusement préparées et posées aux techniciens qui s’occupent quotidiennement des chevaux. Les interrogations portent sur l’origine des chevaux, la taille, le genre et les espèces. Le second volet s’intéresse à la nourriture des chevaux, la composition chimique des pâturages mais aussi la nature de l’eau et ses qualités. Un troisième thème regarde les autres animaux élevés dans la région. Il s’agit de savoir s’il est possible de concilier élevage de bêtes à cornes avec les chevaux. Une quatrième focale éclaire la nature des pacages, des communaux et à la répartition des champs. Vient ensuite une série de questions sur la tradition d’élevage des chevaux, le nom des éleveurs, leur nombre. L’ultime série de demandes porte sur la ponction des réquisitions, le nombre de mules et de baudets, la pratique de chevaux ou de bœufs de labours.
6Le projet de relance du centre est d’autant plus ambitieux qu’en 1790 le fonds du Haras comportait 151 chevaux, juments, poulains, 6 mules et 10 bœufs. Les dégâts, mauvaises ventes, mauvais traitements et négligence font qu’il ne reste désormais que 12 étalons venus de Versailles, deux de Chambord, un cheval espagnol et 6 juments de Limoges, soit 23 étalons et 6 juments. Le château se trouve à l’abandon, pillé, les écuries guère mieux loties. Gilbert perçoit le potentiel du domaine qui, remis sur pied avec une gestion sage et dynamique à la fois, peut retrouver sans tarder son lustre. Il suffit d’un directeur énergique, de bouviers, de gardiens et de palefreniers, de 150 quintaux de seigle et de 200 quintaux d’avoine prélevés sur les magasins de Lubersac et l’impulsion sera donnée. Que le ministre impose son autorité à l’administration cantonale de Lubersac et au juge de paix, ainsi qu’à l’agent national de Pompadour… et ça ira. Il ne faut plus perdre de temps et envoyer au plus vite 20 à 25 juments, ayant au moins 6 pouces, mesurées à la poitrine et saines de constitution. À ces conditions peut conclure Gilbert, Pompadour peut devenir « une pépinière de race dans tous les autres départements de la République […]. Les haras de la République doivent relever l’espèce des chevaux de manière à mettre la cavalerie sur un pied formidable, et donner la plus grande énergie à l’agriculture et au commerce ».
7Gilbert passe quelques semaines sur le site de Pompadour, calcule, rédige, conseille, prescrit, établit des plans, donne des ordres et s’en revient à Paris, conscient des efforts à faire pour que la France garde ses chevaux et en développe un élevage organisé par l’État. En un mot il relance l’établissement encore ouvert aujourd’hui.
⁂
8Un premier constat s’impose. Le vétérinaire a développé une vraie pensée de la relation que le bon docteur doit entretenir avec les animaux dont il a la responsabilité. Ainsi dans la nécrologie du citoyen Wagner, ancien directeur des haras du Pin, il note dans une série de manuscrits datée de 1795-1798, après avoir décrit la bonté de l’éleveur pour les équidés :
« Il ne trouvait jamais de chevaux méchants, la confiance franche avec laquelle il les approchait lui gagnait sur le champ celle des plus inabordables, tant il est vrai que c’est de la cruauté, de la défiance, de la faiblesse que nait le plus souvent, toujours peut être, la méchanceté ; vérité trop peu connue qui mériterait de l’être de tous ceux qui aspirent au gouvernement des êtres réunis en société qu’ils soient doués ou privés de raison16. »
9Il faut redoubler avec le monde des silencieux animés, d’attention, de prudence, voire bienveillance, puisque seul l’établissement d’une relation de confiance établit la qualité du rapport humain/animal.
10Un second constat s’avère précieux et des plus suggestifs. Une des missives de Gilbert insiste tout particulièrement sur la nécessité pour la République de ne surtout pas se détourner de la recherche scientifique, du soutien aux éleveurs qui tentent des expériences de croisements entre races de chevaux et qui ont besoin de l’argent public pour faire progresser le cheptel français. Des propos qui résonnent encore aujourd’hui, dans le milieu universitaire… où lorsque les chevaux républicains disent aussi l’état des savoirs de la République et la capacité ou non des institutions à suivre ceux qui consacrent leur vie à la recherche, à l’encadrement du savoir et à sa transmission pour le bien commun17.
Notes de bas de page
1L’ensemble des données strictement biographiques sur la vie de Gilbert proviennent de la biographie que rédigea un de ses neveux en 1843. Delafourchadière A., François Hilaire Gilbert, sa vie, sa correspondance, Châtellerault, chez Duclos et Varigault, 1843. Récemment, dans le cadre d’un mémoire de la revue Ethnozootechnie, Pierre Bonnaud a repris de façon informative ce récit de vie. La vie et l’œuvre de François-Hilaire Gilbert (1757-1800), hors-série no 5 de la Société d’ethnozootechnie et de la Société française d’histoire de la médecine et des sciences vétérinaires, 2004.
2Brian Éric, La mesure de l’État. Administrateurs et géomètres au xviiie siècle, Paris, Albin Michel 1994 ; Serna Pierre, « Comment meurt une Monarchie », in Cornette Joël (dir.), Histoire politique de l’Ancien Régime, Paris, Seuil, 2010, p. 355-445.
3Delafourchadière A., op. cit., p. 31.
4Barroux Gilles, Philosophie, maladie et médecine au xviie siècle, Paris, Honoré Champion, 1970 ; Id., Philosophie de la régénération, médecine, biologie, mythologies, Paris, L’Harmattan, 2009.
5Chappey Jean Luc, « Idéologie et perspectives européennes de l’idée républicaine sous le Directoire : enjeux politiques et scientifiques de la diffusion des théories médicales de John Brown en Europe (vers 1780-vers 1820) », in Serna Pierre (dir.), Républiques sœurs. Le Directoire et la Révolution atlantique, Rennes, PUR, 2009, p. 185-203.
6Serna Pierre, L’animal en république, genèse du droit des bêtes, 1789-1802, Toulouse, Anacharsis, 2016.
7Roche Daniel, « Le cheval et ses élevages. Perspectives de recherche », Cahiers d’histoire, XLII, juillet décembre 1997, p. 511-520.
8Mulliez Jacques, « Bertin, l’administration des haras et l’élevage du cheval (1763-1780) », in L’État et la rénovation de l’agriculture au xviiie siècle, Paris, Presses universitaires de France, 1970, p. 111-152 ; sur Bourgelat, voir Furcy Grognier Louis, Notice historique et raisonnée sur C. Bourgelat, Fondateur des écoles vétérinaires ; ou l’on trouve un aperçu statistique sur ces établissemens, Paris, 1805, et Cottereau Philippe et Weber-Godde Janine, Claude Bourgelat 1712-1779, un Lyonnais fondateur des deux premières écoles vétérinaires du monde, ENS Éditions, 2011.
9Sur le rôle économique du cheval, on renvoie à la somme de Roche Daniel, La culture équestre de l’Occident, xvie-xixe siècle, l’ombre du cheval, t. 1 : Le cheval moteur, essai sur l’utilité équestre, vol. 1, Paris, Fayard, 2008, 479 p.
10Claude Bourgelat a créé les deux écoles vétérinaires de Lyon et d’Alfort léguant un traité réédité pour chaque génération d’élèves vétérinaires de la période étudiée : Éléments de l’art vétérinaire à l’usage des élèves des écoles royales vétérinaires, précis anatomique du corps du cheval, comparé avec celui du bœuf et du mouton, Paris, chez Vallat-la-Chapelle, 1766-1769, in-8o, 530 p. ; 2e éd. augmentée, Paris, chez la Ve Vallat-la-Chapelle, 1791 ; Paris, chez J.-B. Huzard, 1793, in-8o ; 3e éd. identique à la précédente, Paris, chez Mme Huzard, 1798, 2 vol. in-8o, 378 et 466 p. ; 4e éd. augmentée et publié avec des notes par J.-B. Huzard, Paris, Mme Huzard, 1807, 2 vol. in-8o, 425 et 455 p. ; Paris, Mme Huzard, 1832, in-8o ; traduit et publié en allemand, en italien, en espagnol.
11Voir Rozier, Cours complet d’agriculture théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire, suivi d’une Méthode pour étudier l’agriculture par principes, ou Dictionnaire universel d’agriculture, par une société d’agriculteurs, et rédigé par M. l’abbé Rozier, Paris, Hôtel Serpente (t. I-VII), chez Delalain fils (t. VIII), chez Moutardier (t. IX-X), 1781-1800.
12Voir Roche Daniel, La gloire et la puissance. Histoire de la culture équestre, xvie-xixe siècle, Paris, Fayard, 2011.
13Voir archives parlementaires, vol. 11, séances du 29 janvier 1790. Gilbert rappelle « un décret funeste, rend à l’enthousiasme sur la proposition inconsidérée d’un membre de l’assemblée constituante qui réduisait à la nullité un nombre considérable d’étalons dont beaucoup ne le devaient en beauté et an qualité aux chevaux du monde les plus distingués et détruisit dans un moment les fruits de quarante années de recherches de travaux et de dépenses », I et p. 2007, « Rapport de la classe des sciences physiques et mathématiques de l’Institut national à l’assemblée générale vente du domaine de Sceaux », 12 pages in-quarto.
14Toutes les références suivantes sont extraites du carton AD Val-de-Marne, I et p. 2009, Notes sur le cheval.
15Paris, Seine-et-Oise, Oise, et Seine-et-Marne, la Normandie, la Bretagne, le Poitou avec l’Aunis, la Saintonge, l’Angoumois, puis le limousin avec l’Auvergne, mais encore la Navarre avec le Béarn, et enfin la Franche-Comté avec Alsace-Lorraine, constituent les sept premiers dépôts.
16AD Val-de-Marne, I et p. 2209, Notes sur le cheval. Éloge funèbre de Gilbert, pour Wagner, directeur des haras du Pin.
17Que Guy Saupin me permette de lui dédier ces dernières lignes, puisqu’il fait lui aussi partie de ces hussards noirs des différentes républiques qui ont consacré toute leur vie active à apprendre et faire apprendre.
Auteur
-
Pierre Serna
Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
Pierre Serna est professeur d’histoire de la Révolution française et de l’Empire, Institut d’histoire de la Révolution française (IHFR), Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC-UMR CRNS 8066), université Paris I Panthéon-Sorbonne.
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