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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Profil sociodémographique, parcours de formation et passé politique des membres des équipes de campagne numérique Analyse comparative des situations professionnelles : avant/après la webcampagne Notes de bas de page Auteur

    De l'attachée de presse au conseiller en communication

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Avant/après

    Le rôle de la campagne dans la carrière des faiseurs des webcampagnes de l’élection présidentielle française de 2012

    Gersende Blanchard

    p. 125-137

    Texte intégral Profil sociodémographique, parcours de formation et passé politique des membres des équipes de campagne numérique Analyse comparative des situations professionnelles : avant/après la webcampagne Quels types de postes au sein de l’équipe de campagne numérique pour quels types de profils ? Les univers professionnels d’emploi antérieur et postérieur au passage par l’équipe de campagne numérique Les membres des équipes de webcampagne du gagnant et des perdants de l’élection : des trajectoires inversées Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Les travaux sur l’Internet politique privilégient largement l’analyse des stratégies de communication partisane en ligne, majoritairement en période de campagne électorale, et s’intéressent à l’offre politique, c’est-à-dire aux usages que font les partis et candidats d’Internet pour faire campagne, sans toujours prendre en considération ceux qui participent à l’élaboration de cette offre1. Toutefois, on observe, de manière récente, la recrudescence de travaux qui se préoccupent davantage des conditions de la « fabrication2 » des stratégies de communication partisane en ligne et de ses acteurs3. Dans la continuité de cette dynamique de recherche lancée, cette communication se consacre à ceux qui composent les équipes de campagne numérique officielle des candidats à l’élection présidentielle française de 2012. Les études jusqu’ici menées sur les auxiliaires des personnels politiques concernent surtout les collaborateurs d’élus ou les membres de gouvernement, qu’il s’agisse de ceux qui les conseillent ou de ceux qui écrivent pour eux4. En revanche, plus rares sont les enquêtes qui s’intéressent à ceux qui accompagnent les hommes et les femmes politiques en amont de leur élection, ou pour reprendre Jacques Gerstlé, dans leurs activités liées à la conquête du pouvoir5.

    2Adoptant une perspective sociologique, cette communication propose une analyse des trajectoires de ceux qui composent les équipes de campagne en ligne des candidats à l’élection présidentielle de 2012. Elle s’inscrit dans la tradition des travaux relevant de la sociologie politique qui s’intéressent aux professionnels du champ politique et à l’engagement politique6.

    3La diversité constatée au niveau des profils militant des faiseurs de la communication électorale en ligne invite à interroger leur parcours de formation et la manière dont le passage par l’équipe de webcampagne d’un ou une candidat e s’articule avec leur trajectoire professionnelle et politique. Ainsi, il s’agit de repositionner ce passage dans l’histoire d’une carrière, en examinant les situations professionnelles de ces communicateurs7 antérieurement et postérieurement à leur participation à l’équipe de webcampagne. Les différences de trajectoires entre les membres des équipes du gagnant et celles des perdants seront notamment observées.

    4L’analyse que nous présentons repose sur les données recueillies à partir d’une démarche d’enquête qualitative et quantitative menée dans le cadre du projet de recherche collectif enpolitique.com8 et ultérieurement. Sont mobilisées les données récoltées au moyen de 23 entretiens semi-directifs9 et de 21 questionnaires sociodémographiques10 auprès de différents acteurs impliqués dans l’élaboration et la gestion de la campagne en ligne de six des dix candidats à l’élection présidentielle française de 2012. Il s’agit des six candidats ayant obtenu le plus de suffrages au premier tour de l’élection présidentielle française de 2012 : François Hollande, le candidat du Parti socialiste ; Nicolas Sarkozy, le candidat de l’Union pour un mouvement populaire ; Marine Le Pen, la candidate du Front national ; François Bayrou, le candidat du Modem ; Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche et Eva Joly, la candidate d’Europe-Écologie-Les Verts. L’un des objectifs de l’enquête vise à aller au-delà de l’analyse de l’activité des acteurs figurant dans l’organigramme officiel de la campagne. Il s’agit, d’une part de prêter la même attention aux décideurs de la webcampagne qu’aux « petites mains11 » et, d’autre part de s’intéresser aux communicateurs, au-delà des seuls communicants, afin de saisir la diversité des profils des faiseurs de la communication électorale en ligne.

    5La première partie de cette communication rend compte des propriétés sociales et politiques des membres des équipes de campagne numérique officielle des candidats à l’élection présidentielle française de 2012 sur lesquels porte l’étude. La seconde partie, quant à elle, se focalise sur les trajectoires de ces communicateurs et propose d’analyser l’expérience de leur passage par les équipes de campagne numérique.

    Profil sociodémographique, parcours de formation et passé politique des membres des équipes de campagne numérique

    Figure 1. – Présentation du profil sociodémographique et de formation des enquêtés.

    Répartition de la population d’enquête selon le sexe Effectifs (n = 23) Pourcentage
    Femme 4 17 %
    Homme 19 83 %
    Total 23 100 %
    Âge des répondants au moment de la campagne présidentielle de 2012 Effectifs (n = 21) Pourcentage
    Entre 20 et 25 ans 7 33 %
    Entre 26 et 30 ans 6 29 %
    Entre 31 et 35 ans 5 24 %
    Plus de 36 ans 3 14 %
    Total 21 100 %
    Proportion d’étudiants parmi la population d’enquête durant la campagne présidentielle française de 2012 Effectifs (n = 23) Pourcentage
    Statut d’étudiant au moment de la campagne… 5 22 %
    Niveau de diplôme Bac + 4 et Bac + 5 parmi les répondants au moment de l’enquête (entre octobre 2012 et février 2013) Effectifs (n = 21) Pourcentage
    Bac + 4 et Bac + 5 14 67 %
    Bac + 3 ou équivalent 1 5 %
    Bac + 2 4 19 %
    Baccalauréat général, technologique ou professionnel 2 9 %
    Total 21 100 %
    Domaine d’études des répondants ayant suivi une formation dans le supérieur* Effectifs (n = 19) Pourcentage (calcul à refaire)
    Communication 3 16 %
    Science politique 3 16 %
    Histoire 3 16 %
    Philosophie 3 16 %
    Commerce 2 10,5 %
    Mathématiques 2 10,5 %
    Web 1 5 %
    Création artistique 1 5 %
    Informatique 1 5 %
    Total 19 100 %

    * La question se lisait comme suit : « Dans quel(s) domaine(s) avez-vous effectué vos études ? » Il s’agissait d’une question ouverte. Ont été prises en compte les réponses indiquées pour le premier domaine d’études lorsque plusieurs réponses ont été données par les répondants.

    Figure 2. – Passé politique des enquêtés (n = 21).

    Effectifs Pourcentage
    Est adhérent d’un parti politique au moment de l’entretien 13 62 %
    Est ou a été membre du mouvement des jeunes d’un parti politique 5 24 %
    A déjà été candidat à une élection politique (municipale, cantonale, régionale, législative, sénatoriale, européenne) 8 38 %

    6La population des membres des équipes de webcampagne officielle des candidats à l’élection présidentielle de 2012 que nous avons rencontrée est largement dominée par une population d’hommes. Ceux-ci représentent effectivement 19 des 23 enquêtés. En 2012, année de la campagne à l’élection présidentielle française, la moyenne d’âge des répondants au questionnaire était de : 29,7 ans. Le plus jeune des répondants avait 20 ans en 2012 et le plus âgé 45 ans. Un peu plus de la moitié des répondants avaient moins de 31 ans (13 sur 21, soit 61 %). Les données recueillies auprès des individus interrogés permettent de témoigner d’une masculinité et d’une certaine jeunesse au sein des équipes de campagne numérique sans que nous soyons en mesure de pouvoir attester qu’il s’agirait là de caractéristiques propres aux équipes en charge de la communication électronique des candidats, puisque sans point de comparaison avec le reste des membres des équipes de campagne.

    7Les résultats des questionnaires montrent que plus de la moitié des répondants ont validé un diplôme équivalent à Bac + 4 ou Bac + 5 (14 sur 21 répondants, soit 67 %). Parmi les 7 autres répondants, le plus haut niveau de diplôme obtenu est le baccalauréat pour 2 des répondants ; un Bac + 2 pour 4 des répondants et un Bac + 3 pour l’un des autres répondants. Par ailleurs, il est intéressant de relever que cinq des personnes interviewées étaient étudiantes au moment de la campagne présidentielle française de 2012 et qu’une partie d’entre elles (3 sur 5) avait rejoint l’équipe de campagne numérique en tant que stagiaire. Ces résultats montrent une certaine homogénéité de profil par rapport au niveau de formation, puisque la quasi-totalité des répondants est diplômée de l’enseignement supérieur (19 sur 21 des répondants, soit 90 %). En revanche, l’examen des trajectoires, tant sur le plan des parcours de formation empruntés que du passé politique, fait ressortir une diversité et participe de l’hétérogénéité du groupe socioprofessionnel que représentent les faiseurs des webcampagnes de 2012 rencontrés. Ainsi, comme Agnès Chauveau12 le relevait déjà à propos des consultants politiques, leurs parcours sont éclectiques. On trouve des autodidactes qui se présentent comme des professionnels du web s’étant « formés sur le tas » (E16, E22) et qui ont fondé des agences dans le secteur du numérique, sans être passés par des formations spécialisées dans le domaine. D’autres, sont issus d’une formation universitaire en science politique (3 sur 19 des répondants). Seuls trois des 23 membres des équipes de webcampagne interrogés ont suivi un cursus en communication, sachant que sur les trois, deux étaient encore étudiants au moment de la campagne présidentielle française de 2012. Au final, un seul des 23 acteurs interrogés a suivi une formation spécialisée dans les métiers du numérique pour devenir « webmaster » (E2).

    8Si on se penche sur le passé politique des enquêtés, on peut constater que presque deux tiers des répondants ont déclaré être adhérents d’un parti politique au moment de l’entretien (13 sur 21, soit 62 %). Parmi ces derniers, dix ont également indiqué exercer ou avoir exercé des responsabilités au sein d’un parti politique (soit 76 %) et la moitié de ceux qui ont déclaré avoir déjà été candidat à une élection politique ont également indiqué avoir été élus (4 sur 8). En revanche, moins d’un quart des répondants (5 sur 21, soit 24 %) est passé par le mouvement de jeunesse d’un parti politique, qui ne constitue donc aucunement un passage obligé pour accéder aux équipes de campagne numérique des candidats à l’élection présidentielle de 2012, quelle que soit l’étiquette politique du candidat ou de la candidate observée. En effet, sur les cinq répondants concernés, deux membres de l’équipe de campagne numérique de la candidate du Front national sont passés par le mouvement des jeunes de ce parti ; deux membres de l’équipe de campagne numérique de François Bayrou ont été membre du Mouvement des jeunes socialistes pour l’un et des Jeunes de l’Union pour la démocratie française pour l’autre ; enfin un membre de l’équipe de campagne numérique du candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a été membre du Mouvement des jeunes socialistes.

    9La part importante d’adhérents d’un parti parmi les répondants ne doit toutefois pas laisser croire à une homogénéité de profil sur le plan partisan. Parmi les faiseurs de la campagne électorale numérique se côtoient des adhérents-militants de la « première heure » et ceux qui n’ont adhéré au parti que pour la campagne ou même après la campagne, quand d’autres (qui représentent tout de même 8 des 21 répondants au questionnaire) ne sont plus ou n’ont jamais été adhérents d’un parti politique13 et se revendiquent même comme tel : « parce que moi je suis pas une militante et je suis pas adhérente non plus au [nom du parti] » (E17). D’ailleurs l’ensemble des stagiaires interrogés (au nombre de 3) n’était pas adhérent du parti du ou de la candidate au moment où ils ont rejoint son équipe de campagne numérique. Un autre enquêté, quant à lui, nous a présenté son adhésion comme une nécessité pour justifier auprès des autres, au premier rang desquels les militants, la fonction et les actions assumées au sein de l’équipe de campagne et pour la campagne : « mais là on nous dit euh enfin on nous fait comprendre que c’est pas possible d’avoir le rôle qu’on a si on n’est pas militant […] on commence à travailler avec le réseau des formateurs du [nom du parti], ces gens ne comprendraient pas si on n’était pas militant et donc bon ben on se dit on va prendre notre carte… » (E30). On peut alors considérer ici que l’adhésion au parti se révèle être une manière de se montrer aux autres et de montrer sa bonne volonté. Pour une autre interviewée, étudiante en stage au moment de la campagne, l’adhésion au parti est envisagée comme une nécessité professionnelle et non pas comme un acte d’engagement politique, en ce qu’elle considère la politique comme un « travail » : « la politique c’est mon travail » (E9). Devenus adhérents du parti dans la perspective d’une participation à la campagne ou bien durant la campagne, ces personnes ne le sont pas restées ensuite alors même que l’une d’entre elles a travaillé pour un député du même parti que le candidat dont elle avait rejoint l’équipe de campagne numérique après l’élection législative de 2012. Ces profils de membres des équipes de campagne numérique s’inscrivent dans l’évolution en défaveur des militants professionnels au profit de « salariés accessoirement encartés14 », déjà repérée par Philippe Aldrin et Thierry Barboni. Évolution qui accompagne le processus de professionnalisation et de technicisation de la vie politique et « du métier d’élu lui-même poussant ce dernier à lui préférer des experts (en communication, en gestion de l’action publique) ou des “petites mains” mercenaires de la politique15 ».

    Analyse comparative des situations professionnelles : avant/après la webcampagne

    Quels types de postes au sein de l’équipe de campagne numérique pour quels types de profils ?

    10Parmi les membres des équipes de campagne numérique, on trouve des responsables politiques qui assument par ailleurs des fonctions au sein du parti en tant qu’élus ou nominés ; des personnels recrutés pour et salariés par le ou la candidate dans le cadre de sa campagne sous la forme de contrat à durée déterminée (CDD) ; des étudiants en stage qui intègrent l’équipe de campagne dans le cadre de leur formation diplômante et enfin des prestataires qui exercent pour des sociétés à qui le ou la candidate fait appel de manière occasionnelle ou permanente durant la campagne électorale.

    11Les étudiants, stagiaires ou non, sont le plus souvent ceux à qui incombe la gestion des réseaux socionumériques. Affectés au poste de « community manager », d’organisateur des « riposte party » ou bien en charge de l’alimentation du contenu de sites web, ils assument des fonctions qui relèvent davantage de l’opérationnel (E9, E11, E12, E17, E25). L’accès à des postes à responsabilités au sein des équipes de webcampagne reste l’apanage de ceux qui ont fait leur preuve, ceux qui sont fidèles au parti mais surtout au candidat ou à la candidate et ceux qui disposent d’un capital politique. Ainsi on remarque que six des 23 personnes interviewées qui ont participé à l’équipe de campagne numérique d’un ou une candidate à l’élection présidentielle de 2012 étaient investies, bénévolement et à titre militant, en amont dans la communication numérique du ou de la candidate en question, et notamment dans le cadre des primaires pour les candidats des partis où se sont déroulés des primaires, ce qui était le cas pour trois des six candidats étudiés : Eva Joly, François Hollande, et Jean-Luc Mélenchon. Le recrutement de ces personnes au sein de l’équipe de campagne numérique du ou de la candidate pour l’élection présidentielle s’apparente à une forme de rétribution matérielle du militantisme partisan16 et laisse à penser que les critères de l’affinité idéologique et de la loyauté peuvent directement jouer17. Il ne faut cependant pas croire pour autant que les postes de stratèges sont réservés aux seuls cadres politiques. Certaines équipes de campagne numérique, à droite comme à gauche de l’échiquier politique, ont également intégré des prestataires qui ont été positionnés sur des postes à responsabilités, comme « directeur de la communication de la campagne » du candidat (E5) ou bien « responsable du web 2.0 pour [nom de la personne candidate] » (E13). Les prestataires que l’on retrouve à ces fonctions, peuvent, à titre personnel, être politiquement engagés auprès de la personne candidate pour laquelle ils interviennent et encartés au sein du parti qu’elle représente, mais cela n’est pas systématiquement le cas. Enfin, on retrouve également sur les postes relevant d’une fonction stratégique – comme par exemple « directeur de la communication de la… webcampagne » (E21) ou « responsable de la stratégie sociale pendant la campagne » (E20) – des personnes qui exerçaient aux côtés du ou de la candidate dans les positions qu’il ou elle a pu occuper antérieurement à la déclaration de sa candidature, et notamment lorsqu’il ou elle était chef·fe du parti ou élu·e. Il apparaît donc particulièrement intéressant d’observer les situations professionnelles de ces communicateurs avant leur passage par l’équipe de campagne électorale numérique de 2012 pour appréhender la diversité des trajectoires rencontrées.

    Les univers professionnels d’emploi antérieur et postérieur au passage par l’équipe de campagne numérique

    12Pour ses membres, à commencer par les étudiants, l’expérience au sein de l’équipe de campagne numérique d’un ou une candidat e ne constitue qu’une étape dans leur carrière professionnelle. Toutefois, une distinction peut être établie à partir de l’univers professionnel dans lequel les personnes rencontrées font ou aspirent à faire carrière, selon qu’il s’agisse de l’univers politique ou d’un autre univers. Ainsi l’expérience en tant que « community manager » au sein de l’équipe de webcampagne du ou de la candidate ne représente qu’un jalon dans le parcours de professionnalisation en communication de cette enquêtée qui, encore étudiante au moment de l’entretien, explique s’être désormais éloignée de la politique et travailler en « contrat pro » (E 17) pour des entreprises de marques de luxe. Pour ce profil d’étudiants, la politique est avant tout considérée comme un domaine de profession et non pas comme un débouché en lien avec leurs opinions politiques ou leur carrière militante18. D’autres étudiants interrogés cherchent, quant à eux, à multiplier les expériences pour se spécialiser dans le domaine de la communication politique et comptent déjà à leur actif plusieurs stages réalisés auprès d’élus ou de candidats appartenant à différentes tendances politiques, comme l’illustrent les propos de cette enquêtée qui a participé à l’équipe de webcampagne du candidat socialiste en 2012 :

    « Donc j’ai fait des études de… j’ai fait un bac littéraire euh… je voulais être attachée de presse sinon qui n’avait rien à avoir avec la politique ou pas… je voulais juste être attachée de presse. J’ai fait un IUT de com à Grenoble et là en fait, j’ai fait mon premier stage au Conseil Général du Puy de Dôme parce que je suis née là-bas. […] Et donc, euh premier contact avec la politi… enfin, politique disons qu’avec la communication, des collectivités, externe, ça m’a bien plu. Donc deuxième stage, je l’ai fait à la mairie de Grenoble, donc pareil j’étais en relations presse. Et quand je suis arrivée à Paris, donc pour faire l’EFAP, mon premier stage, je l’ai fait au cabinet ministériel de François Baroin et à ce moment-là, il était porte-parole du gouvernement donc Fillon [sous la présidence de la République de Nicolas Sarkozy, également candidat à l’élection présidentielle de 2012]. Et je m’occupais de tout ce qui était la veille de l’actualité des médias et aussi notamment des réseaux sociaux et d’Internet, parce que dans le cabinet personne touchait du tout à ces trucs-là. Et du coup, par la force des choses, je m’y suis intéressée. Mais euh… et ça, donc c’était en 2011, début 2011 et en fait, euh… j’étais allée là-bas par curiosité parce qu’on… je voulais postuler par curiosité » (E9).

    13On peut aussi évoquer cet enquêté qui, après avoir effectué deux stages, l’un au sein de l’équipe de campagne numérique d’un candidat à l’élection présidentielle de 2012 et l’autre dans un parti d’une obédience politique différente, a enchaîné, pour sa dernière année d’études, avec un contrat d’apprentissage au sein d’une agence parisienne spécialisée en communication numérique (E12).

    14Le passage par l’équipe de campagne numérique d’un ou une candidat e constitue un élément déterminant – voire déclencheur – de la poursuite d’une carrière dans l’univers politique : en permettant le début d’une carrière en politique en tant qu’attachée parlementaire par exemple (E9) ou en servant de faire-valoir pour légitimer et se légitimer d’une expertise et d’un savoir-faire dans le domaine :

    « Ça [l’expérience de la campagne présidentielle] nous a donné la légitimité pour fonder l’entreprise ensuite, parce que si on n’avait pas eu ça, ça aurait été beaucoup plus, on aurait mis beaucoup plus de temps à se constituer une légitimité. Donc c’est clair que ça a été hyper important euh pour moi à ce titre euh et après, à titre personnel… donc avant j’avais un métier que je trouvais très intéressant et que j’aimais vraiment bien […] donc j’étais consultant dans une boîte de conseil. […] Je dirais que, donc, ce que ça m’a apporté c’est donc un, pour la boîte, sinon je n’aurais jamais pu la créer » (E30).

    15Même si, comme le consent cet enquêté lui-même, « un des sujets qu’on a eus après 2012, c’était de, d’arriver à travailler pour d’autres clients que le [nom du parti que représentait le candidat dont il avait rejoint l’équipe de campagne en 2012] » (E30).

    16Pour ces différents enquêtés, aux profils et aux statuts divers, le passage par l’équipe de campagne numérique d’un ou une candidat e se révèle une expérience mise au service d’un projet professionnel dans l’univers politique. À l’instar de Philippe Aldrin et Thierry Barboni, on peut dire que « l’activité politique se banalise, en quelque sorte, en ce qu’elle est pensée comme une activité professionnelle19 ».

    17Parmi les membres des équipes de webcampagne, on retrouve notamment des personnes qui, avant la campagne, ont travaillé pour la communication numérique d’un parti, d’un élu ou du candidat alors qu’il jouissait d’un mandat électoral (E9, E11, E15, E19, E20, E21). Ainsi, ces communicateurs peuvent faire valoir une certaine expérience en matière de communication politique en ligne en amont de leur participation à l’équipe de webcampagne du ou de la candidate pour la présidentielle de 2012. Le parcours professionnel et politique de ces individus témoigne donc d’une certaine continuité. Les personnes extérieures à l’univers politique ayant rejoint des équipes de webcampagne d’un ou une candidat e font valoir, quant à elle, l’expertise dont elles bénéficient dans d’autres champs professionnels tel que la communication ou le numérique. Ainsi cette interviewée qui n’avait jamais travaillé dans l’univers politique avant la campagne fait valoir une longue expérience professionnelle dans le domaine de la communication, « depuis vingt ans », en entreprise, dans des « boîtes de pub » (E26). Tandis que d’autres interviewés font valoir une reconnaissance et une expertise dans le domaine du numérique (E17 et E22). L’ensemble des acteurs qui sont intervenus en tant que prestataires et dont l’activité professionnelle antérieure à leur participation à la campagne numérique était extérieure à l’univers politique ont retrouvé leur univers d’origine à l’issue de celle-ci, celui de la communication ou du digital. Leur passage par l’équipe de campagne numérique d’un ou une candidat e à l’élection présidentielle est alors considéré comme une expérience valorisante et valorisable notamment auprès de leurs futurs clients, comme le laissent entendre les propos de cet enquêté :

    « Enfin bosser pour une présidentielle, c’est vraiment, à mon avis, ce qu’on peut faire de mieux dans ce métier. […] Et puis une présidentielle, d’abord un, y avait le côté historique de la chose. C’est-à-dire que euh bon, déjà le, euh… Les agences qui travaillent euh… Dans le cadre d’une présidentielle, c’est que c’est déjà à la base un club très fermé. Des agences qui travaillent sur le digital, sur euh… sur une campagne présidentielle, c’est un club, un club encore plus fermé » (E17).

    18Ainsi l’intégration à l’équipe de campagne numérique d’un ou une candidat e à l’élection présidentielle de 2012 apparaît liée à une forme d’expertise, si ce n’est spécifiquement en matière de campagne politique numérique, a minima en matière de communication ou de connaissance du numérique.

    Les membres des équipes de webcampagne du gagnant et des perdants de l’élection : des trajectoires inversées

    19Une partie des membres des équipes de webcampagne ont un parcours qui témoigne d’un certain va-et-vient entre différents secteurs d’activité, comme l’illustrent les propos de cet interviewé : « J’ai fait du privé avant d’aller dans la politique, et je retourne dans le privé, après la politique » (E19). C’est ce que montre également la trajectoire de cet enquêté qui, avant la campagne, était en poste à l’Élysée et suite à la défaite du candidat dont il avait rejoint l’équipe exerce la fonction de « responsable partenariats Europe » d’une entreprise privée.

    « Avant de commencer la campagne, j’ai travaillé trois ans à l’Élysée. […] Euh, je m’occupais à la fois de tous les dossiers numériques mais également du pilotage de la cellule web. […] euh, et notamment du pilotage des… réseaux sociaux de l’Élysée et du Président à l’époque [qui s’est à nouveau porté candidat à l’élection présidentielle française de 2012] » (E20).

    20Trois des enquêtés membres de l’équipe de campagne numérique du candidat et président sortant ont connu un va-et-vient similaire qui les a menés à quitter, si ce n’est de manière définitive tout au moins momentanément, l’univers politique. Cela est moins vrai pour les autres enquêtés membres d’une équipe de campagne numérique d’un candidat – autre que celle du président sortant – qui n’a pas remporté l’élection présidentielle et dont les carrières se sont poursuivies dans l’univers politique. À titre d’exemple, ceux-ci ont pu retrouver leur poste en tant que salarié au sein du parti du ou de la candidate dont ils avaient rejoint l’équipe de campagne.

    21On observe un mouvement opposé entre les membres de l’équipe du candidat qui a remporté l’élection présidentielle et celles de ceux qui l’ont perdue. Pour les enquêtés qui étaient membres de l’équipe de campagne numérique du candidat vainqueur de l’élection présidentielle de 2012, le passage par l’équipe de campagne numérique officielle a permis l’accès à l’univers politique quand cela n’était pas le cas antérieurement à la campagne, avec un recrutement soit à des postes au sein de ministères20, soit à de meilleurs postes, tel cet enquêté qui de « collaborateur d’élu » a été promu « responsable communication web de l’Élysée » (E8) après l’élection présidentielle.

    22L’analyse comparée des situations professionnelles antérieures et postérieures au passage par l’équipe de webcampagne confirme le constat précédemment dressé par Jean-Baptiste Legavre21 concernant la non étanchéité des frontières entre les univers professionnels de la politique et les autres univers professionnels, ainsi que la fréquence (en fonction des résultats des élections ?) du passage (voire des allers-retours) d’un univers à l’autre.

    ***

    23L’examen des profils et trajectoires des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la communication électronique officielle des candidats à l’élection présidentielle française de 2012 a permis d’appréhender le rôle de la webcampagne dans la carrière de ceux qui la produisent. Parmi les faiseurs de la communication électorale électronique des candidats se côtoyaient à la fois des personnes qui faisaient carrière ou aspiraient à faire carrière dans l’univers politique22 et des personnes qui faisaient ou aspiraient à faire carrière dans l’univers de la communication, politique ou non. Dans les deux cas ou perspectives de carrière, l’équipe de campagne numérique constitue une étape, un passage et parfois même une voie d’accès soit vers l’univers politique, soit vers l’univers de la communication. Ainsi, la politique est considérée, par ceux qui œuvrent aux campagnes officielles des candidats à l’élection présidentielle française de 2012, comme un univers de débouché professionnel, que ce soit à court ou à long terme.

    Notes de bas de page

    1Voir notamment Greffet F., « Les partis politiques français sur le web », in Andolfatto D., Les partis politiques. Quelles Perspectives ?, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 161-177 ; Serfaty V. (dir.), L’Internet en politique, des États-Unis à l’Europe, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2002 ; Gibson R. et al. (dir.), Net Gain ? : Political Parties and the Impact of the New Information Communication Technologies, Londres, Routledge, 2003 ; Gibson R. et Ward S., « Parties in the digital age – A review article », Representation, vol. 45, no 1, 2009, p. 87-100 ; Greffet F., Continuerlalutte. com. Les partis sur le web, Paris, Presses de Sciences Po, 2011 ; Lilleker D. et al., « Informing, engaging, mobilizing or interacting : Searching for a European model of web campaigning », European Journal of Communication, vol. 26, 2011, p. 195-213.

    2Riffault T., « Fabriquer de la politique. La production du discours politique lors d’une campagne électorale (2013-2014) », Réseaux, vol. 2, no 190-191, 2015, p. 13-44.

    3Villalba B., « De l’apprentissage à la professionnalisation des usages techniques : la politisation des TIC chez les Verts », Terminal, 92, 2005, p. 41-53 ; Howard Ph., New Media Campaigns and Political Culture in America, Cambridge, Cambridge University Press, 2006 ; Blanchard G., La communication politique partisane sur Internet : des pratiques et des stratégies nouvelles ?, thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication, sous la direction d’Isabelle Pailliart, université Grenoble 3, soutenue le 26 novembre 2007 et « La mise en œuvre de la communication électronique des partis politiques français : le poids des pratiques politiques et organisationnelles », Les Enjeux de l’information et de la communication, 2009 ; Pène Cl., « La nouvelle “science électorale” américaine », Politique étrangère, no 2, 2013, p. 127-139 ; Théviot A., Mobiliser et militer sur Internet : reconfiguration des organisations partisanes et du militantisme au Parti Socialiste et à l’Union pour un Mouvement Populaire, thèse de doctorat en science politique, sous la direction d’Antoine Roger, université Bordeaux 4, soutenue le 10 octobre 2014 ; Lefebvre R., « La modernisation du porte-à-porte au Parti socialiste. Réinvention d’un répertoire de campagne et inerties militantes », Politix, vol. 1, no 113, 2016, p. 91-115.

    4Courty G. (dir.), Le travail de collaboration avec les élus, Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2005 ; Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication politique », Politix, vol. 2, no 7, 1989, p. 80-90 et « D’un groupe à l’autre. Le passage de l’expertise en communication à la pratique politique professionnelle », Politix, vol. 9, no 35, 1995, p. 131-148 ; Ollivier-Yaniv C., La communication comme outil de gouvernement. Définition et enjeux de la politique du discours, Habilitation à diriger des recherches en sciences de l’information et de la communication, sous la direction de Simone Bonnafous, université Paris 12, 2008.

    5Voir Gerstlé J., La communication politique, Paris, A. Colin, 2004.

    6Voir notamment : Legavre J.-B., « L’horizon local de la communication politique : retour sur la diffusion d’une expertise », art. cité ; Chauveau A., « L’homme politique et la télévision. L’influence des conseillers en communication », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 4/2003 (no 80), p. 89-100 ; Ollivier-Yaniv C., « Quels “professionnels” de la communication et des relations avec les médias à la Défense ? Carrière militaire et communication », Langage & société, vol. 94, no 4, 2000, p. 75-96 et La communication comme outil de gouvernement. Définition et enjeux de la politique du discours, réf. citée ; Demazière D. et Le Lidec P., Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014 ; Fillieule O., « Propositions pour une analyse processuelle de l’engagement individuel. Post scriptum », Revue française de science politique, vol. 51 (1), 2001, p. 199-215.

    7Parler en termes de « communicateur » n’induit pas forcément que l’on regroupe derrière cette dénomination uniquement des experts en communication, et c’est en cela qu’est faite la distinction avec ceux que l’on désigne habituellement par le vocable de communicants.

    8Ce projet de recherche a été financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et le Fonds de recherche du Québec, société et culture (FRQSC). Il a été réalisé sous la responsabilité scientifique de Fabienne Greffet (université de Lorraine, France) et Thierry Giasson (université Laval, Québec, Canada). Participaient également à ce projet en France : Gersende Blanchard (université Lille 3), Simon Gadras (université Lyon 2), Stéphanie Wojcik (université Paris-Est Créteil) ; et au Québec : Frédérick Bastien (université de Montréal) et Mireille Lalancette (université du Québec à Trois Rivières).

    9Ces 23 entretiens, réalisés dans le cadre du projet enpolitique.com ou ultérieurement ont été menés quelques mois après l’élection présidentielle, entre octobre 2012 et février 2013, ou à partir de mars 2017. Leur durée est comprise entre quarante-six minutes, pour le plus court, et deux heures quinze minutes pour le plus long. L’ensemble des entretiens réalisés ont été enregistrés et retranscrits dans leur intégralité et de manière littérale. Les extraits qui en sont issus et qui sont cités dans cette communication se donnent donc à lire comme ils ont été enregistrés. À chaque entretien correspond un numéro. Précisons dès lors que les références des entretiens seront présentées de la manière suivante dans le texte : la lettre « E » suivie du numéro attribué à l’entretien, le tout figurant entre parenthèses et sans autre distinction.

    10À l’issue de l’entretien, un court questionnaire était également soumis et avait pour but de permettre de dresser le profil sociodémographique et politique de la personne interviewée. Pour deux des personnes interviewées, le questionnaire sociodémographique n’a pas pu être récupéré.

    11Dauvin P., La communication des collectivités locales. L’ambivalence politique, Paris, L’Harmattan, 2015.

    12Chauveau A., « L’homme politique et la télévision. L’influence des conseillers en communication », art. cité, p. 89.

    13Sébastien Michon a également constaté une telle diversité au niveau de l’appartenance et de la relation au parti politique de la part des assistants des députés français au Parlement européen, cf. Michon S., « Composition et organisation de l’entourage des eurodéputés français : spécificités et logiques de structuration des équipes parlementaires », in Demazière D. et Le Lidec P., Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, Rennes, PUR, 2014, p. 125-143.

    14Aldrin Ph. et Barboni Th., « Ce que la professionnalisation de la politique fait aux militants. L’identité du permanent socialiste, du militant professionnel au salarié encarté », in Surdez M., Voegtli M. et Voutat B., Identifier, S’identifier. À propos des identités politiques, Éditions Antipodes, Lausanne, 2009, p. 222.

    15Ibid.

    16Gaxie D., « Économie des partis et rétributions du militantisme », Revue française de science politique, 27 (1), février 1977, p. 123-154.

    17Dauvin P., La communication des collectivités locales. L’ambivalence politique, réf. citée ; Aldrin Ph. et Barboni Th., in Surdez M., Voegtli M. et Voutat B., art. cité.

    18Comme évoqué précédemment, les stagiaires interrogés n’étaient pas adhérents du parti du ou de la candidate au moment où ils ont rejoint son équipe de campagne numérique. Ils ne jouissent pas d’un capital militant.

    19Aldrin Ph. et Barboni Th., in Surdez M., Voegtli M. et Voutat B., art. cité.

    20Même si cela a pu être momentané, seulement pour quelques mois, comme a pu le confier l’un des enquêtés (E30).

    21Legavre J.-B., art. cité.

    22Damazière D. et Le Lidec P., réf. citée.

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    • Gersende Blanchard

      Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, université de Lille, GERIICO

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    1Voir notamment Greffet F., « Les partis politiques français sur le web », in Andolfatto D., Les partis politiques. Quelles Perspectives ?, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 161-177 ; Serfaty V. (dir.), L’Internet en politique, des États-Unis à l’Europe, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2002 ; Gibson R. et al. (dir.), Net Gain ? : Political Parties and the Impact of the New Information Communication Technologies, Londres, Routledge, 2003 ; Gibson R. et Ward S., « Parties in the digital age – A review article », Representation, vol. 45, no 1, 2009, p. 87-100 ; Greffet F., Continuerlalutte. com. Les partis sur le web, Paris, Presses de Sciences Po, 2011 ; Lilleker D. et al., « Informing, engaging, mobilizing or interacting : Searching for a European model of web campaigning », European Journal of Communication, vol. 26, 2011, p. 195-213.

    2Riffault T., « Fabriquer de la politique. La production du discours politique lors d’une campagne électorale (2013-2014) », Réseaux, vol. 2, no 190-191, 2015, p. 13-44.

    3Villalba B., « De l’apprentissage à la professionnalisation des usages techniques : la politisation des TIC chez les Verts », Terminal, 92, 2005, p. 41-53 ; Howard Ph., New Media Campaigns and Political Culture in America, Cambridge, Cambridge University Press, 2006 ; Blanchard G., La communication politique partisane sur Internet : des pratiques et des stratégies nouvelles ?, thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication, sous la direction d’Isabelle Pailliart, université Grenoble 3, soutenue le 26 novembre 2007 et « La mise en œuvre de la communication électronique des partis politiques français : le poids des pratiques politiques et organisationnelles », Les Enjeux de l’information et de la communication, 2009 ; Pène Cl., « La nouvelle “science électorale” américaine », Politique étrangère, no 2, 2013, p. 127-139 ; Théviot A., Mobiliser et militer sur Internet : reconfiguration des organisations partisanes et du militantisme au Parti Socialiste et à l’Union pour un Mouvement Populaire, thèse de doctorat en science politique, sous la direction d’Antoine Roger, université Bordeaux 4, soutenue le 10 octobre 2014 ; Lefebvre R., « La modernisation du porte-à-porte au Parti socialiste. Réinvention d’un répertoire de campagne et inerties militantes », Politix, vol. 1, no 113, 2016, p. 91-115.

    4Courty G. (dir.), Le travail de collaboration avec les élus, Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2005 ; Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication politique », Politix, vol. 2, no 7, 1989, p. 80-90 et « D’un groupe à l’autre. Le passage de l’expertise en communication à la pratique politique professionnelle », Politix, vol. 9, no 35, 1995, p. 131-148 ; Ollivier-Yaniv C., La communication comme outil de gouvernement. Définition et enjeux de la politique du discours, Habilitation à diriger des recherches en sciences de l’information et de la communication, sous la direction de Simone Bonnafous, université Paris 12, 2008.

    5Voir Gerstlé J., La communication politique, Paris, A. Colin, 2004.

    6Voir notamment : Legavre J.-B., « L’horizon local de la communication politique : retour sur la diffusion d’une expertise », art. cité ; Chauveau A., « L’homme politique et la télévision. L’influence des conseillers en communication », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 4/2003 (no 80), p. 89-100 ; Ollivier-Yaniv C., « Quels “professionnels” de la communication et des relations avec les médias à la Défense ? Carrière militaire et communication », Langage & société, vol. 94, no 4, 2000, p. 75-96 et La communication comme outil de gouvernement. Définition et enjeux de la politique du discours, réf. citée ; Demazière D. et Le Lidec P., Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014 ; Fillieule O., « Propositions pour une analyse processuelle de l’engagement individuel. Post scriptum », Revue française de science politique, vol. 51 (1), 2001, p. 199-215.

    7Parler en termes de « communicateur » n’induit pas forcément que l’on regroupe derrière cette dénomination uniquement des experts en communication, et c’est en cela qu’est faite la distinction avec ceux que l’on désigne habituellement par le vocable de communicants.

    8Ce projet de recherche a été financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et le Fonds de recherche du Québec, société et culture (FRQSC). Il a été réalisé sous la responsabilité scientifique de Fabienne Greffet (université de Lorraine, France) et Thierry Giasson (université Laval, Québec, Canada). Participaient également à ce projet en France : Gersende Blanchard (université Lille 3), Simon Gadras (université Lyon 2), Stéphanie Wojcik (université Paris-Est Créteil) ; et au Québec : Frédérick Bastien (université de Montréal) et Mireille Lalancette (université du Québec à Trois Rivières).

    9Ces 23 entretiens, réalisés dans le cadre du projet enpolitique.com ou ultérieurement ont été menés quelques mois après l’élection présidentielle, entre octobre 2012 et février 2013, ou à partir de mars 2017. Leur durée est comprise entre quarante-six minutes, pour le plus court, et deux heures quinze minutes pour le plus long. L’ensemble des entretiens réalisés ont été enregistrés et retranscrits dans leur intégralité et de manière littérale. Les extraits qui en sont issus et qui sont cités dans cette communication se donnent donc à lire comme ils ont été enregistrés. À chaque entretien correspond un numéro. Précisons dès lors que les références des entretiens seront présentées de la manière suivante dans le texte : la lettre « E » suivie du numéro attribué à l’entretien, le tout figurant entre parenthèses et sans autre distinction.

    10À l’issue de l’entretien, un court questionnaire était également soumis et avait pour but de permettre de dresser le profil sociodémographique et politique de la personne interviewée. Pour deux des personnes interviewées, le questionnaire sociodémographique n’a pas pu être récupéré.

    11Dauvin P., La communication des collectivités locales. L’ambivalence politique, Paris, L’Harmattan, 2015.

    12Chauveau A., « L’homme politique et la télévision. L’influence des conseillers en communication », art. cité, p. 89.

    13Sébastien Michon a également constaté une telle diversité au niveau de l’appartenance et de la relation au parti politique de la part des assistants des députés français au Parlement européen, cf. Michon S., « Composition et organisation de l’entourage des eurodéputés français : spécificités et logiques de structuration des équipes parlementaires », in Demazière D. et Le Lidec P., Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, Rennes, PUR, 2014, p. 125-143.

    14Aldrin Ph. et Barboni Th., « Ce que la professionnalisation de la politique fait aux militants. L’identité du permanent socialiste, du militant professionnel au salarié encarté », in Surdez M., Voegtli M. et Voutat B., Identifier, S’identifier. À propos des identités politiques, Éditions Antipodes, Lausanne, 2009, p. 222.

    15Ibid.

    16Gaxie D., « Économie des partis et rétributions du militantisme », Revue française de science politique, 27 (1), février 1977, p. 123-154.

    17Dauvin P., La communication des collectivités locales. L’ambivalence politique, réf. citée ; Aldrin Ph. et Barboni Th., in Surdez M., Voegtli M. et Voutat B., art. cité.

    18Comme évoqué précédemment, les stagiaires interrogés n’étaient pas adhérents du parti du ou de la candidate au moment où ils ont rejoint son équipe de campagne numérique. Ils ne jouissent pas d’un capital militant.

    19Aldrin Ph. et Barboni Th., in Surdez M., Voegtli M. et Voutat B., art. cité.

    20Même si cela a pu être momentané, seulement pour quelques mois, comme a pu le confier l’un des enquêtés (E30).

    21Legavre J.-B., art. cité.

    22Damazière D. et Le Lidec P., réf. citée.

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    Blanchard, Gersende. « Avant/après ». In De l’attachée de presse au conseiller en communication, édité par Jérôme Pozzi. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2019. https://doi.org/10.4000/149nz.
    Blanchard, Gersende. « Avant/après ». De l’attachée de presse au conseiller en communication, édité par Jérôme Pozzi, Presses universitaires de Rennes, 2019, https://doi.org/10.4000/149nz.

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    Pozzi, J. (éd.). (2019). De l’attachée de presse au conseiller en communication (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/149p1
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    Pozzi, Jérôme, éditeur. De l’attachée de presse au conseiller en communication. Presses universitaires de Rennes, 2019, https://doi.org/10.4000/149p1.
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