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    Plan détaillé Texte intégral Le carré des fidèles. Composition et trajectoires des membres de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon La place et le rôle des communicants dans le dispositif de campagne Une incorporation militante de l’impératif communicationnel Notes de bas de page Auteur

    De l'attachée de presse au conseiller en communication

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    La fabrique d’un présidentiable

    La diffusion des impératifs de la communication dans l’entourage de Jean-Luc Mélenchon en 2012

    Romain Mathieu

    p. 111-123

    Texte intégral Le carré des fidèles. Composition et trajectoires des membres de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon La place et le rôle des communicants dans le dispositif de campagne Une incorporation militante de l’impératif communicationnel Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Le 22 avril 2012, Jean-Luc Mélenchon recueille 11,1 % des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle1. Créé trois ans plus tôt par le Parti communiste français (PCF) et des dissidents socialistes et trotskistes2, le Front de gauche3 (FG) n’avait jusque-là obtenu que des résultats modestes. Président d’un « petit » parti fondé en 20084, soutenu principalement par un parti en déclin5 et représentant un segment politique marginal, Jean-Luc Mélenchon est initialement loin de figurer parmi les principaux protagonistes de cette élection. Dans ce contexte, sa progression, à partir de janvier 2012, dans les enquêtes d’opinion et l’affluence croissante dans ses meetings ont été perçues comme une « surprise » et comme la démonstration d’une campagne réussie. De même, en mars 2012, un sondage pour L’Humanité6 renforçait l’idée d’une possible percée électorale en mettant en exergue la progression des intentions de vote, l’accroissement des bonnes opinions et la baisse régulière des sondés déclarant une insuffisante connaissance du candidat du FG pour se prononcer.

    2La qualité et l’inventivité de la communication du candidat ont constitué deux des explications avancées pour rendre compte de cette dynamique. Concomitamment à sa percée dans les sondages, la campagne de Jean-Luc Mélenchon va faire l’objet d’une plus grande attention médiatique. Le cadrage adopté témoigne de son changement de statut en ce qu’il apparaît désormais comme le « quatrième homme », voire le « troisième homme » de l’élection. Dans une logique de dévoilement, les médias vont s’intéresser à l’organisation de la campagne et à l’équipe du candidat tandis que ce cadrage est totalement absent des articles relatifs aux autres candidats de gauche radicale. Cet intérêt pour les coulisses va prendre plusieurs modalités, des plus originaux (bande dessinée7) aux plus classiques avec des papiers décrivant la trajectoire8 de celui qui va être présenté comme le communicant de Jean-Luc Mélenchon, Arnauld Champremier-Trigano9, qui apparaît tout autant « promu que promoteur10 ».

    3La présence de communicants dans le staff de campagne de celui qui peut apparaître comme un « petit » candidat est en elle-même une illustration de la généralisation, depuis les années 196011, de la communication politique. Elle tend ainsi à devenir une « activité sociale autonome12 » et un outil perçu comme indispensable13 et « fondamental14 » par les professionnels politiques qui sont désormais rares à ne pas recourir aux conseils de communicants15 : « Un “nouveau” type d’expertise s’impose aujourd’hui comme une part nécessaire et évidente de l’action politique. […] Ce qui compte, c’est de comprendre comment il est désormais presque inconcevable d’agir en politique en l’absence d’“études” et sondages, de stratégies de communication et d’affiches “4 × 3”, de conseils en communication ou publicitaires16. » Cela participe d’une transformation de l’activité politique (professionnalisation et accroissement du coût des campagnes, etc.17). Le développement de ces pratiques et techniques suppose l’incorporation des normes et croyances quant à leur nécessité et utilité, induisant un corollaire : celui d’avoir recours à des experts qui ont en retour tout intérêt à se présenter comme indispensables18. Faisant l’objet d’une « institutionnalisation inachevée19 », le rôle de communicant conserve un « caractère mystérieux20 » et apparaît comme un « prolongement largement renouvelé21 » de la figure de l’attaché de presse.

    4L’incorporation militante des techniques, pratiques, représentations et croyances au fondement de cette activité spécialisée aux contours incertains que constitue la communication politique est particulièrement sensible dans l’équipe de Jean-Luc Mélenchon. En effet, le dispositif de campagne du FG lors de cette élection présidentielle témoigne à un double niveau de ce processus, tout à la fois par le recrutement de conseillers en communication et par l’usage d’une forme d’expertise militante relative à la communication politique. En d’autres termes, le poids de la communication lors de la campagne de Jean-Luc Mélenchon ne tient pas seulement à l’influence des communicants, mais également (et peut-être même davantage) au fait que les membres de son équipe de campagne mobilisent, implicitement ou explicitement, un même cadre interprétatif légitimant les techniques, représentations et croyances de la communication.

    5Cette étude se fonde sur un ensemble d’entretiens réalisés auprès de membres de l’équipe de campagne et des dirigeants et militants du PG et du FG investis dans la campagne présidentielle de 2012 afin de reconstituer leurs trajectoires militantes, l’organigramme de la direction de campagne, et les représentations quant aux manières de faire campagne. Ce premier corpus est complété par le dépouillement de documents internes et de la presse partisane. Enfin, les articles de presse relatifs à l’équipe de campagne ont également été incorporés au corpus.

    Le carré des fidèles. Composition et trajectoires des membres de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon

    6La délimitation de l’équipe de campagne est rendue difficile par la faible structuration du FG22. Les fonctions y sont peu définies et publicisées. Le FG constitue par ailleurs une marque politique commune regroupant des équipes partisanes tout à la fois alliées et rivales. Les instances décisionnelles de cette coalition sont donc plurielles, enchevêtrées, et leurs attributions floues23. La coordination nationale du FG constitue officiellement l’espace de direction politique de cette coalition et de la campagne présidentielle, secondée par une instance consultative ad hoc, le comité national de campagne (CNC). Mais les directions de chaque parti coalisé, tout en participant aux instances communes, développent des activités de campagne autonomes. Enfin, une direction de campagne a été constituée par et pour le candidat.

    7À un premier niveau, celui de la « direction politique de la campagne », Jean-Luc Mélenchon est (bien) entouré par un directeur de campagne (François Delapierre, PG) et deux directeurs adjoints issus du PCF (Olivier Dartigolles) et de la Gauche unitaire (Alain Faradji). Ce dispositif est complété par une porte-parole (Clémentine Autain, Fédération pour une alternative sociale et écologique) et un « conseiller spécial » (Éric Coquerel, PG). Enfin, Pierre Laurent (PCF) prend la présidence du CNC. À l’exception de celle du directeur de campagne, ces fonctions sont davantage diplomatiques qu’effectives et ont pour objet de donner à voir et de préserver les équilibres entre acteurs coalisés. Ainsi, la présidence du CNC n’a qu’une faible incidence sur la campagne : cette instance consultative, lieu d’une activité peu intense, constitue avant tout une vitrine de la diversité des soutiens à Jean-Luc Mélenchon24.

    8Alors que ce premier niveau vise à garantir les équilibres internes à la coalition, la direction effective de la campagne est composée d’une équipe resserrée dont la composition échappe à toute négociation entre acteurs coalisés et privilégie la proximité politique au candidat. François Delapierre dirige une équipe structurée autour de quatre pôles25 : argumentaire ; logistique (trésorerie, déplacement, etc.) ; communication ; événementiel (meetings). La grande majorité de ses membres sont adhérents du PG (ou présentés comme sympathisants) et ont été membres du PS et de Pour la République Sociale26 (PRS). La trajectoire de François Delapierre, souvent décrit comme le « bras droit27 » et l’« héritier28 » de Jean-Luc Mélenchon, est marquée par un long compagnonnage avec ce dernier. Il commence à militer lors du mouvement Devaquet (1986) avant de s’investir dans le syndicalisme lycéen (FIDL), étudiant (UNEF-ID) et à SOS Racisme. Il adhère en parallèle au PS, et milite à la Nouvelle école socialiste puis à la Gauche socialiste (GS). Membre du cabinet ministériel de Jean-Luc Mélenchon de 2000 à 2002, il occupe depuis une position centrale dans les dispositifs du groupe Mélenchon : directeur de publication d’À Gauche, délégué général de PRS (2004-2008) puis secrétaire national du PG et conseiller régional d’Île-de-France (2010-2015). Le pôle argumentaire est dirigé par Laurent Mafféïs et Mathias Tavel. Ancien membre du cabinet ministériel de Jean-Luc Mélenchon, Laurent Mafféïs est désormais son directeur de cabinet après avoir été son assistant parlementaire. Adhérent du PS depuis le milieu des années 1990 (GS), il milite également à PRS et participe à la fondation du PG en 2008. Même s’il n’apparaît dans aucun organigramme partisan, il y occupe une position clé par la rédaction d’argumentaires (puis des éditos) dans À Gauche et la direction d’une collection aux éditions Bruno Leprince visant à publier les principaux dirigeants du PG. Le second est membre du PG depuis 2008 et assistant parlementaire de Jean-Luc Mélenchon depuis 2011.

    9Le pôle logistique est tout autant composé de fidèles. Ex-socialiste (1982-2008), Marie-Pierre Oprandi est trésorière de la campagne présidentielle29. Conseillère municipale de Massy, elle succède à Jean-Luc Mélenchon comme conseillère générale de Massy-Ouest à partir de 2004 et sera, de 2004 à 2011, vice-présidente du conseil général de l’Essonne. Les déplacements et l’agenda du candidat sont principalement pris en charge par Christian Marre et Helen Gilda-Duclos. Ancien inspecteur d’académie passé par le cabinet du ministère de l’enseignement professionnel, le premier est décrit par Jean-Luc Mélenchon comme un « ami » consacrant « six mois de sa retraite30 » à sa campagne. Helen Gilda-Duclos gère l’agenda du candidat. Elle adhère au PS en 2002 (dans l’Essonne) et s’investit immédiatement à Nouveau Monde. À partir de 2004, elle milite surtout à PRS. Les multiples intersections entre professionnalisation politique et engagement intense mais bénévole témoignent de la structure du groupe Mélenchon : bénévole quasi permanente, elle s’occupe de la communication interne et de la logistique (PRS, PG), avant d’être salariée auprès des élus parisiens du PG (2010-2011) tout en étant la principale animatrice, bénévole, du siège national du PG, puis devient secrétaire de Jean-Luc Mélenchon (2011-2012). Elle sera ensuite l’une de ses assistantes parlementaires jusqu’en 2013 ; après une période d’inactivité professionnelle pendant laquelle elle continue à effectuer les mêmes activités partisanes, elle est l’une des deux salariées du PG en 2015. D’une manière plus générale, la faiblesse des ressources du PG rend difficile le recrutement de permanents et la capacité à « se rendre disponible » constitue une manifestation de la fidélité politique, de l’intensité de l’engagement31 et une règle implicite du recrutement de l’entourage de Jean-Luc Mélenchon.

    10Gabriel Amard (PG) est le principal responsable du pôle évènementiel. S’engageant dans le mouvement contre la loi Devaquet, il adhère au PS puis entame une carrière politique ascendante par la conquête rapide de mandats locaux. Conseiller municipal de Longjumeau (1989-1995), puis maire de Viry-Châtillon en 1995 à seulement 28 ans, il démissionne de ce mandat en 2006, tout en demeurant conseiller municipal et président de la Communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne. Il est élu conseiller régional en 1998 puis conseiller général (2001-2008). Membre de PRS, il participe à la création du PG en 2008 et en est l’un des principaux dirigeants, en charge de la propagande puis du développement du parti et enfin des « apparitions publiques ». Il dirige également un organisme de formation des élus et l’association des élus du PG. Gendre de Jean-Luc Mélenchon32, sa proximité est tout à la fois politique et familiale. En 2012, il est en charge de l’organisation des meetings, ce qui l’amène à s’entourer d’une équipe de militants issus du PG parmi lesquels plusieurs ont des formations dans le domaine de la communication et travaillent à ses côtés aux Lacs de l’Essonne, mais aussi à travailler avec Pellicam. Basée à Viry-Châtillon et travaillant régulièrement avec le PG, cette entreprise prend en charge la partie « technique » des meetings.

    11Bien que moins prégnants, ces principes structurent également le recrutement des principaux communicants de Mediascop qui officient durant cette campagne. Malgré la présence de ce prestataire, Hélène Magdo (PG, ex-PS, ex-PRS), assistante parlementaire de Jean-Luc Mélenchon, continue de gérer les relations-presse avec Sofia Chikirou33 (Mediascop). Ancienne militante du PS (1997-2007), proche de Laurent Fabius, cette dernière rejoint brièvement la Gauche moderne avant d’adhérer au PG. Le directeur de la communication, Arnauld Champremier-Trigano, a également un parcours militant conséquent, empreint d’une certaine proximité au groupe Mélenchon bien qu’il n’en soit pas directement partie prenante. Adhérent au PS (1990-2002), il milite à l’UNEF-ID dont il deviendra vice-président en 1994, à la même époque que François Delapierre et Alexis Corbière (celui-ci intègre le BN de l’UNEF-ID et en devient vice-président en 1995), bien que chacun y milite dans une tendance concurrente. Il sera assistant parlementaire avant de privilégier une carrière journalistique puis dans la communication. C’est à ce titre qu’il réalise une série de web-reportages sur le départ du PS de Jean-Luc Mélenchon. Les clients de Mediascop34 témoignent d’ailleurs des réseaux tissés tout au long de cette carrière combinant étroitement engagement politique, journalisme et communication. Cette trajectoire apparaît comme rassurante pour les acteurs « politiques » de la campagne :

    « C’est aussi des gens qui ont une histoire militante. Pas tous. Mais par exemple, Arnaud, c’est un ancien militant de l’UNEF. Tu vois ? C’était un haut responsable de l’UNEF. Donc, c’est quelqu’un qui a eu un sens… voilà, il a fait des congrès… il connaît très bien le monde de la politique » (Charlotte Girard35, février 2016, Paris).

    12Le recrutement de l’équipe de campagne du candidat laisse apparaître plusieurs caractéristiques, en premier lieu une forte homogénéité politique, caractérisée par des trajectoires politiques proches36. Tous ou presque sont membres du PG ou en sont proches, nombreux sont ceux qui ont été au PS et à PRS. Pour certains, cela s’accompagne d’un même lieu de vie et de militantisme (Essonne), de liens professionnels durables et pour beaucoup, de relations amicales et/ou de profonde camaraderie, quand il ne s’agit pas de relations familiales.

    La place et le rôle des communicants dans le dispositif de campagne

    13Dans ce dispositif de campagne, le rôle des communicants apparaît assez loin de l’image des spin doctors qui façonnent ou façonneraient à outrance l’image et le discours du candidat. Ils se construisent d’ailleurs une image en opposition avec cette figure, tel Arnauld Champremier-Trigano, refusant les « recettes » des « gourous de la com en 1980-1990 qui vendaient un politique comme un yaourt37 ».

    14La publication des dépenses de campagne fournit quelques indications. À l’inverse des principaux autres candidats, les comptes de Jean-Luc Mélenchon38 ne font apparaître aucun achat de sondages et le « conseil en communication » ne représente que 0,1 % de son budget. Ce chiffre, qui ne permet pas de mesurer l’influence des communicants, ne rend qu’imparfaitement compte des dépenses réelles de conseil en communication car celles-ci peuvent être intégrés à d’autres postes budgétaires (notamment par le recrutement direct de conseillers en communication). Mais, là encore, les dépenses restent modestes et ne représentent que 3 % du budget de Jean-Luc Mélenchon contre 28,8 % pour Eva Joly, 19,6 % pour Marine Le Pen ou encore 13 % pour François Bayrou. Trois postes concentrent l’essentiel des dépenses de Jean-Luc Mélenchon : les réunions publiques (54 %), la propagande imprimée (21 %) et les activités en ligne (7,5 %), soit pour ce dernier poste, un budget supérieur à celui de François Hollande. Or, les communicants sont les principaux acteurs des activités en ligne et si la dynamique de campagne a conduit à un fort accroissement du budget qui est multiplié par cinq entre le début39 et la fin de campagne (coût croissant des meetings et de la propagande imprimée), dans le même temps le budget alloué aux activités en ligne est multiplié par sept.

    15Plus encore, la division du travail politique au sein de l’équipe de campagne tend à limiter le rôle des communicants. Les deux prestataires interviennent sur deux champs distincts et limités. Pellicam prend en charge la logistique des meetings et intervient peu quant au discours sauf à émettre des suggestions liées à la scénarisation des meetings. Mediascop intervient quant aux réseaux sociaux et aux relations-presse. Ce second acteur est davantage en position de conseiller le candidat quant à son image ou aux éléments de langage utilisés, même s’il reste dans une position dominée. Par ailleurs, le recrutement des communicants n’est effectué qu’après la délimitation des principaux axes de campagne et le contenu des meetings et du matériel de propagande (ces derniers faisant l’objet de longues tractations entre acteurs coalisés particulièrement coûteuses à remettre en cause) échappe très largement à leur champ d’action :

    « Tout ce qui était tract et autre, non. Ils n’intervenaient pas là-dessus. Ce qui était meeting… Bon, ils avaient forcément leur mot à dire sur les meetings, un peu comme le prestataire quand on travaillait avec Pellicam… Les meetings, c’était plusieurs outils de communication qui entraient en résonnance en même temps. Si tu n’as pas le prestataire avec les moyens techniques et tout le… visuellement, ce que tu veux donner à voir, c’est aussi un moyen de communication comme un autre. Donc, il y avait une discussion politique avec notre prestataire, Pellicam, à ce niveau-là. Mediascop intervenait aussi un petit peu à ce niveau-là, quand il y avait des meetings. Ils travaillaient avec Pellicam sur ce qu’on voulait donner à voir, visuellement. Ils avaient quand même un rôle de conseil, ou se le sont donné en tout cas, je ne sais pas si c’était prévu au départ, mais ils ont rempli un tout petit peu ce rôle-là aussi, mais c’était essentiellement presse et réseaux sociaux » (Helen Gilda-Duclos, avril 2016, Paris).

    16Le recours à des communicants a ainsi pour corollaire une segmentation des tâches qui leur sont dévolues et la réaffirmation constante d’une hiérarchisation entre les « communicants » et les « politiques » :

    « C’est toujours le politique qui a décidé, jamais la communication. […] pour te donner l’ordre, il allait dans le sens politique vers la communication, et non l’inverse, ça c’est sûr ! » (Éric Coquerel40, février 2016, Paris).

    « Il y avait vraiment la volonté de conserver la direction politique dans tous les actes de communication. C’est-à-dire que quand bien même on s’associait les services, notamment de Champremier-Trigano et de son équipe qui disaient ce qu’ils pensaient bon de leur point de vue de communicants sur un certain nombre de choix. Et parfois, ils n’étaient pas du tout d’accord et parfois ils se sont battus pour essayer d’avoir gain de cause. Et à chaque fois, si François était aussi déterminé de son côté, c’était François qui l’emportait. Parce que pour le coup, il n’y avait pas de négociation… il y avait pour le coup une hiérarchisation très claire dans l’esprit de Jean-Luc et dans son équipe rapprochée autour de François. Une hiérarchisation selon laquelle jamais les communicants ne prendraient le pas sur les politiques » (Charlotte Girard).

    17La communication et les communicants sont renvoyés à une simple dimension technique, une ressource parmi d’autres pour diffuser et façonner une offre électorale, même si dans le même temps, les acteurs reconnaissent l’inventivité et le dynamisme des communicants. Cette limitation symbolique de leur rôle se retrouve dans les récits relatifs à l’organisation des meetings. En filigrane, se joue une lutte d’interprétation et d’appropriation de la campagne et de ses effets supposés positifs sur les résultats électoraux obtenus, mais ces luttes expriment également l’indétermination des fonctions relevant de la « communication » et du « politique », et la faible institutionnalisation du rôle des communicants.

    Une incorporation militante de l’impératif communicationnel

    18Les données recueillies témoignent d’une diffusion, d’une incorporation et d’une prise en charge militante de « l’impératif communicationnel41 » et de la diffusion des technologies et représentations des communicants politiques42. Cela apparaît facilité par une représentation de la compétition politique axée sur le jeu plutôt que sur les enjeux43, c’est-à-dire davantage sur le déroulé de la partie plutôt que sur le contenu des programmes (sans que cela ne s’oppose à une valorisation militante de la dimension idéologique de la campagne). Le rapport ambivalent des acteurs aux enquêtes d’opinions et à la presse en est une illustration. Ainsi, si le candidat du FG ne commande aucun sondage (probablement par souci d’économie), les enquêtes publiées sont analysées avec attention et fortement attendues : « Oh, écoute, on est… on est très distants des sondages, mais on les regarde attentivement ! » (Éric Coquerel). Cette croyance en l’utilité et en les effets politiques des sondages (pour ces acteurs, il apparaît impossible d’agir politiquement en l’absence de ces instruments44) apparaît commune aux membres de l’équipe de campagne. Charlotte Girard évoque les effets négatifs, supposés évidents, de mauvais sondages sur la campagne : « On avait aussi été plombés par un sondage qui nous mettait à 4 % à l’été. On a démarré, vraiment [Rire] avec des chaussures de scaphandrier ! » La manière d’appréhender la compétition électorale témoigne également de cette grille de lecture centrée sur le jeu :

    « Parce qu’il pouvait y avoir des rebonds, des chausse-trappes, des pièges, etc. C’est de bonne guerre… c’est comme ça ! Une campagne, c’est quand même une course impitoyable. Et puis, à côté de ça, tu avais aussi un scénario qu’on essayait de tenir ! […] il y avait […] la campagne, et puis tu avais la manière de la raconter. C’était pensé comme ça. Il y avait un scénario. Voilà. Qui était en fait l’histoire de la campagne JLM 2012. Tu vois ? C’était pensé comme un scénario avec des évènements, des rebonds, etc. et donc, il fallait trouver et les mots et les opportunités médiatiques de raconter ça. »

    19Cet extrait souligne également l’usage des techniques de storytelling, reposant sur la mise en cohérence du fond et de la manière de faire campagne, et sur l’incorporation de la position d’outsider. Les tentatives de « marquer » la campagne, de « faire l’évènement » et ainsi de ne pas seulement subir un agenda politique sur lequel ils n’ont que peu d’influence, répondent à un objectif d’inversion du stigmate, en faisant de cette position faible dans la compétition électorale une manifestation de l’extériorité à « l’oligarchie » du candidat du FG : « Les autres, c’est… c’était le système en fait. C’était l’oligarchie, etc. Et nous, nous n’étions pas de ce monde-là. »

    20Malgré cette construction symbolique d’une candidature extérieure au « système », la participation aux principales émissions télévisées est considérée comme un passage obligé de la campagne car « les grandes émissions, celles de grande écoute comme Des paroles et des actes, c’est là qu’on touchait un maximum de personnes, parce que là, cela chiffrait en millions ! » (Helen Gilda-Duclos). À ce titre, elles font l’objet d’une longue préparation : séance de média-training du candidat avec son entourage, recherche de la « petite phrase », de la « bonne formule », de celle « qui fait mouche ». Celle-ci s’effectue lors de discussions informelles du candidat et de ses conseillers, mais aussi lors des meetings qui sont l’occasion de tester des formules qui seront ensuite généralisées comme éléments de langage. Le discours est ainsi ajusté aux besoins des médias tels qu’ils sont anticipés par les acteurs afin de s’assurer une reprise, tant dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux.

    21La mise en scène du siège de campagne fournit un autre exemple du soin apporté à la construction de l’image du candidat et de sa campagne. Surnommé « L’Usine » en raison de son emplacement dans un ancien bâtiment industriel en proche banlieue, il devient un symbole de la campagne et un support de sa mise en récit. Les responsables du FG communiquent sur sa rénovation effectuée essentiellement par des militants, son ameublement fait de bric et de broc, afin de donner à voir une campagne faite par des « amateurs », avec les moyens du bord, dans laquelle la solidarité et le plaisir de faire campagne remplacent ou remplaceraient les moyens plus importants des principaux candidats.

    22Tout est ainsi pensé ou retraduit en fonction de cet impératif communicationnel. En témoigne le soin apporté à l’image du candidat et de son entourage, jusque dans le choix des personnes qui accompagnent Jean-Luc Mélenchon lors de ses déplacements, sur les plateaux télévisés ou même lors des repas afin de donner à voir un entourage le plus diversifié possible. Cette pratique atteste implicitement de la croyance en l’efficacité et en l’utilité électorale de faciliter « l’identification » des électeurs potentiels à des acteurs affichant des caractéristiques sociopolitiques similaires ou proches. Les usages des réseaux sociaux (forte présence du candidat, activisme de ses sympathisants, développement d’une application pour smartphone, « gamification » du militantisme, etc.) font l’objet de la même mise en récit.

    23La diffusion de cet impératif communicationnel se retrouve également dans l’usage fait des techniques traditionnelles de campagne électorale comme les meetings45. S’ils ont progressivement pris une place considérable dans la campagne du FG, l’affluence y est encore relativement réduite jusqu’en janvier 2012. Pour parer à l’éventualité d’une salle partiellement remplie, véritable cauchemar des organisateurs, et ainsi se prémunir des images de gradins et de chaises vides qu’ils jugent peu mobilisatrices, ceux-ci adoptent différents dispositifs46 visant à créer une impression de forte affluence : cheminement d’entrée dans la salle, présence ou non de chaises dans la fosse, draps noirs tendus sur certains gradins, emplacement de la scène, etc. Devenant au fil de la campagne une marque de fabrique du FG, les meetings vont prendre une nouvelle ampleur via des retransmissions en direct dans d’autres lieux, etc. La scénarisation des meetings est particulièrement soignée, surtout pour un candidat de gauche radicale : présence d’une animatrice « chauffant » la salle ; enchaînement rapide de courtes interventions, de clips vidéos et de musiques (en particulier On lâche rien ! d’HK et Les Saltimbanks) précédant l’entrée en scène du candidat ; nombreuses animations sur scène et dans les travées ; entrée du candidat, fendant la foule sous les acclamations, etc. La scénarisation des meetings est ainsi conçue comme un instrument de communication :

    « Si tu fais des choses très dynamiques, plein de témoignages de personnes qui parlent deux minutes et quelqu’un d’autre qui arrive et qui parle deux minutes… tu as des petits tableaux comme ça qui arrivent les uns derrière les autres, tu entrecoupes ça avec des clips, de la musique, quelque chose qui tient un rythme, cela peut être très intéressant, très dynamique, cela donne de l’énergie, cela donne du mouvement, et puis tu peux articuler tout un truc, plein de choses, travailler différentes thématiques de cette manière. Des choses vraiment très intéressantes. Ce que je pouvais reprocher à des choses qu’on a pu faire, et en particulier avec nos partenaires, c’est le tunnel d’intervenants qui parlent… qui sont censés parler un quart d’heure, mais comme le premier parle une demi-heure, chacun derrière, c’est la surenchère pour parler plus longtemps que l’autre et donc tu finis avec une réunion qui dure quatre heures » (Helen Gilda-Duclos).

    24Elle oppose ainsi une forme « ancienne », « peu dynamique » et « à bannir », et une forme novatrice, moderne, et « dynamique » de faire campagne qui serait l’apanage de la campagne de Jean-Luc Mélenchon et le distinguerait des anciennes pratiques du FG et de la gauche radicale. Cette recherche d’une autre manière de faire campagne passe donc, et de manière quelque peu singulière pour cet espace politique, par l’incorporation de l’impératif communicationnel dans les pratiques militantes.

    25De même, les concurrences permanentes entre acteurs coalisés attestent de représentations et de croyances communes sur la manière de faire campagne, sur la place de la communication et la nécessité et les moyens d’être vu. C’est bien parce que ces acteurs partagent ces représentations qu’ils peuvent se retrouver en concurrence pour les mêmes profits symboliques : disposer du meilleur emplacement pour un stand, avoir le plus d’intervenants, le plus grand temps d’intervention et le plus de drapeaux47 aux couleurs du parti dans le public, etc. Les espaces susceptibles d’être dans l’axe des caméras font tout autant l’objet d’une intense concurrence se traduisant parfois par de véritables murs d’affiches. Les récits relatifs à l’organisation du meeting de la place de la Bastille attestent d’une concurrence entre équipes du PG et des Jeunes communistes (JC) pour être les premiers à pied d’œuvre et ainsi s’assurer une meilleure visibilité. Dans d’autres cas, les acteurs vont tenter de neutraliser ces logiques concurrentielles en constituant des « espaces neutres » comme nous l’explique un militant à propos du meeting de Marseille. Alors qu’il venait de s’installer dans un arbre avec un autre militant pour agiter des drapeaux – dans le champ des caméras –, il se fait déloger à coups de projectiles par des militants d’une autre organisation, les accusant de contrevenir à un accord intervenu entre équipes locales pour ne placer aucun visuel dans lesdits arbres. Les exemples pourraient être multipliés. Ils attestent de la conflictualité de la coalition, mais plus encore, de la prise en compte, à tous les niveaux, des impératifs de la communication, en particulier l’idée selon laquelle l’action politique ne se résume pas à faire, mais probablement autant à faire savoir et à faire voir.

    ***

    26Des communicants sont bien présents dans l’entourage de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle de 2012. Leur présence est déjà en elle-même une manifestation de l’intégration de l’agir communicationnel dans le répertoire de mobilisation électorale48, y compris pour des outsiders dans la compétition électorale. Bien qu’ils soient recrutés pour leur expertise communicationnelle, ils partagent, certes de manière moins sensible, des caractéristiques assez similaires à celles des autres membres de l’équipe du candidat, tant en ce qui concerne leurs sympathies politiques que leurs trajectoires militantes. Il n’en reste pas moins que leur rôle est sujet à des luttes de délimitation qui témoignent de la faible institutionnalisation de ce rôle de communicant. Enfin, les représentations des acteurs quant à la compétition électorale et aux manières d’y participer attestent également de cette « banalisation de la communication politique49 ». En ce sens, le rôle de communicant est d’autant plus difficile à circonscrire que les « politiques » produisent également des savoirs pratiques et incorporés quant à la communication, qui apparaît, dans leurs récits, comme une manière évidente, indispensable et indépassable d’agir en campagne.

    Notes de bas de page

    1Sur ces résultats, cf. Cautrès B., « Le vote Mélenchon. Le poids de l’héritage communiste et les limites d’une dynamique », in Perrineau P. (dir.), Le vote normal. Les élections présidentielle et législatives d’avril-mai-juin 2012, Paris, Presses de Sciences Po, 2013, p. 111-131.

    2Mathieu R., « Trajectoires de dissidents. La redéfinition collective et individuelle des engagements partisans », in Higelé J.-P. et Jacquot L. (dir.), Figures de l’engagement. Objets – Formes – Trajectoires, Nancy, Presses universitaires de Nancy, p. 115-132.

    3Sur la genèse et la composition du FG : Mathieu R., « Tous ensemble ! » ? Les dynamiques de transformation de la gauche radicale française, thèse de doctorat en science politique, université de Lorraine, 2015.

    4Mathieu R., « “Respectez notre NON !”. Du 29 mai 2005 à la construction du Parti de gauche (2005-2009) », Cahier d’Histoire Immédiate, no 47 sur Les oppositions à l’Europe communautaire, coordonné par Pozzi J. et Reungoat E., 2015, Presses universitaires du Midi, p. 15-39.

    5Lavabre M.-C. et Platone F., Que reste-t-il du PCF ?, Paris, Autrement, 2003 ; Andolfatto D., PCF. De la mutation à la liquidation, Monaco, Éd. du Rocher, 2005 ; Mischi J., Le communisme désarmé, Marseille, Agone, 2015.

    6IFOP, mars 2012, « Analyse sur la dynamique électorale de Jean-Luc Mélenchon ».

    7Télérama, 3234, 4 janvier 2012, « Jean-Luc Mélenchon ».

    8Les « proches » de Jean-Luc Mélenchon font également l’objet d’une certaine attention médiatique. Cf. Libération, 9 avril 2012 : « Les piliers de la maison Mélenchon ».

    9Stratégie, 1664, 2 février 2012 : « Arnauld Champremier-Trigano, un dandy politique au front » ; Aujourd’hui en France, 17 février 2012 : « Arnauld Champremier-Trigano, dans l’ombre de Jean-Luc Mélenchon » ; Libération, 2 avril 2012 : « Ça brasse ».

    10Georgakakis D., « La double figure des conseils en communication politique. Mises en scène des communicateurs et transformations du champ politique », Sociétés contemporaines, 24, 1995, p. 78.

    11Offerlé M., Sociologie de la vie politique française, Paris, La Découverte, 2004, p. 42-46 ; Riutort, P., Sociologie de la communication politique, Paris, La Découverte, 2007.

    12Offerlé M., op. cit., p. 43.

    13Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication. L’institutionnalisation inachevée d’une position locale singulière. Le cas de la mairie de Rennes », Politix, 7-8, 1989, p. 80.

    14Braud P., Sociologie politique, 9e éd., Paris, LGDJ, 2006, p. 650.

    15Legavre J.-B., « Les communicants politiques », in Cohen A., Lacroix B. et Riutort P. (dir.), Nouveau manuel de science politique, Paris, La Découverte, 2009, p. 604.

    16Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité, p. 80.

    17Wuillème T., « L’étude des partis sous l’angle de la communication politique : une mise en perspective », in Andolfatto D., Greffet F. et Olivier L. (dir.), Les partis politiques. Quelles perspectives ?, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 233 ; Offerlé M., Les partis politiques, 6e éd., Paris, PUF, 2009, p. 96.

    18Lagroye J., François B. et Sawicki F., Sociologie politique, 5e éd., Paris, Presses de Sciences Po, 2006, p. 436-441.

    19Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité.

    20Georgakakis D., art. cité, p. 77.

    21Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité, p. 86.

    22Mathieu R., « “Tous ensemble !” ? Genèse et institutionnalisation d’une coalition partisane improbable », Civitas Europa, 37, 2016, p. 295-315.

    23Mathieu R., « À la recherche de la démocratie en coalition. L’exemple du Front de gauche », in Andolfatto D. et Goujon A. (dir.), Les partis politiques, ateliers de la démocratie, Bruxelles, Éd. de l’université de Bruxelles, 2016, p. 109-119.

    24Andolfatto D., « Splendeurs et misères du Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon, le PCF et les élections de 2012 », in Communisme, 2013, p. 478.

    25Ces catégories constituent une reconstitution a posteriori à partir des matériaux recueillis.

    26Organisation constituée autour de Jean-Luc Mélenchon en 2004.

    27Libération, 20 juin 2011 : « Le PCF s’efface pour Mélenchon ».

    28Libération, 10 avril 2012 : « Les piliers de la maison Mélenchon » ; Libération, 11 mai 2013 : « “Delap”, le Mélenchon à sang froid ».

    29Elle a également été trésorière de PRS puis du PG et est sa directrice administrative et financière depuis 2015.

    30Mélenchon J.-L., « Pendant la tempête, la campagne », 10 novembre 2011, réf. citée [http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/11/10/pendant-la-tempete-la-campagne/].

    31Lefebvre R., « Militer au parti socialiste pour le transformer. L’engagement à la “gauche” du PS », in Geay B. et Willemez L. (dir.), Pour une gauche de gauche, Bellecombe, Le Croquant, 2008, p. 217-237.

    32Andolfatto D., art. cité, p. 479.

    33En 2017, elle est directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon. Cf. Le Journal du dimanche, 30 octobre 2016, « Sofia Chikirou, l’atout caché de Jean-Luc Mélenchon ».

    34Cette agence a ainsi eu parmi ses clients, le PCF, le cabinet de l’architecte Roland Castro, le gouvernement équatorien ou encore Egalis (dirigé par Caroline De Haas). Avec cette dernière, Arnauld Champremier-Trigano dirige la communication de Cécile Duflot en 2016.

    35Animatrice des meetings présidentiels, cette maîtresse de conférences en droit public est une ancienne militante socialiste (2002-2008), tout d’abord à NPS puis à Trait d’Union et à PRS. Compagne de François Delapierre, elle participe à la création du PG en 2008 et y occupe diverses fonctions nationales. Elle est coresponsable de la rédaction du programme de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Avec Manuel Bompard, elle est désignée pour mener la liste européenne de la France insoumise en 2019.

    36Une définition extensive de l’équipe de campagne aurait encore renforcé ces conclusions.

    37Libération, 2 avril 2012 : « Ça brasse ».

    38Journal officiel, 31 juillet 2012.

    39Stratégie, 1664, 2 février 2012, art. cité.

    40Dirigeant d’une entreprise de communication sportive, il est passé par la LCR et le MRC qu’il quitte en 2003 pour fonder le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale. Ce parti est dissous lors de la création du PG en 2008, dont il est depuis l’un des principaux dirigeants et, depuis 2015, son cocoordinateur national.

    41Riutort P., Sociologie de la communication politique, Paris, La Découverte, 2007.

    42Legavre J.-B., « Les communicants politiques », op. cit., p. 604-605.

    43Riutort P., « Médias et politiques », in Cohen A., Lacroix B. et Riutort P. (dir.), op. cit., p. 599.

    44Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication politique », art. cité, p. 80.

    45Cossart P., Le meeting politique. De la délibération à la manifestation (1868-1939), Rennes, PUR, 2010.

    46Mathieu R., « Les meetings dans la campagne présidentielle du Front de gauche : l’exemple du meeting de Besançon », communication au 12e congrès de l’AFSP, ST24, 2013.

    47Mathieu R., thèse citée, p. 680-686.

    48Desrumaux C. et Lefebvre R., « Pour une sociologie des répertoires d’actions électorales », Politix, 113 (1), 2016, p. 5-16.

    49Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité, p. 85.

    Auteur

    • Romain Mathieu

      Docteur en science politique, université de Lorraine, IRENEE

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    1Sur ces résultats, cf. Cautrès B., « Le vote Mélenchon. Le poids de l’héritage communiste et les limites d’une dynamique », in Perrineau P. (dir.), Le vote normal. Les élections présidentielle et législatives d’avril-mai-juin 2012, Paris, Presses de Sciences Po, 2013, p. 111-131.

    2Mathieu R., « Trajectoires de dissidents. La redéfinition collective et individuelle des engagements partisans », in Higelé J.-P. et Jacquot L. (dir.), Figures de l’engagement. Objets – Formes – Trajectoires, Nancy, Presses universitaires de Nancy, p. 115-132.

    3Sur la genèse et la composition du FG : Mathieu R., « Tous ensemble ! » ? Les dynamiques de transformation de la gauche radicale française, thèse de doctorat en science politique, université de Lorraine, 2015.

    4Mathieu R., « “Respectez notre NON !”. Du 29 mai 2005 à la construction du Parti de gauche (2005-2009) », Cahier d’Histoire Immédiate, no 47 sur Les oppositions à l’Europe communautaire, coordonné par Pozzi J. et Reungoat E., 2015, Presses universitaires du Midi, p. 15-39.

    5Lavabre M.-C. et Platone F., Que reste-t-il du PCF ?, Paris, Autrement, 2003 ; Andolfatto D., PCF. De la mutation à la liquidation, Monaco, Éd. du Rocher, 2005 ; Mischi J., Le communisme désarmé, Marseille, Agone, 2015.

    6IFOP, mars 2012, « Analyse sur la dynamique électorale de Jean-Luc Mélenchon ».

    7Télérama, 3234, 4 janvier 2012, « Jean-Luc Mélenchon ».

    8Les « proches » de Jean-Luc Mélenchon font également l’objet d’une certaine attention médiatique. Cf. Libération, 9 avril 2012 : « Les piliers de la maison Mélenchon ».

    9Stratégie, 1664, 2 février 2012 : « Arnauld Champremier-Trigano, un dandy politique au front » ; Aujourd’hui en France, 17 février 2012 : « Arnauld Champremier-Trigano, dans l’ombre de Jean-Luc Mélenchon » ; Libération, 2 avril 2012 : « Ça brasse ».

    10Georgakakis D., « La double figure des conseils en communication politique. Mises en scène des communicateurs et transformations du champ politique », Sociétés contemporaines, 24, 1995, p. 78.

    11Offerlé M., Sociologie de la vie politique française, Paris, La Découverte, 2004, p. 42-46 ; Riutort, P., Sociologie de la communication politique, Paris, La Découverte, 2007.

    12Offerlé M., op. cit., p. 43.

    13Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication. L’institutionnalisation inachevée d’une position locale singulière. Le cas de la mairie de Rennes », Politix, 7-8, 1989, p. 80.

    14Braud P., Sociologie politique, 9e éd., Paris, LGDJ, 2006, p. 650.

    15Legavre J.-B., « Les communicants politiques », in Cohen A., Lacroix B. et Riutort P. (dir.), Nouveau manuel de science politique, Paris, La Découverte, 2009, p. 604.

    16Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité, p. 80.

    17Wuillème T., « L’étude des partis sous l’angle de la communication politique : une mise en perspective », in Andolfatto D., Greffet F. et Olivier L. (dir.), Les partis politiques. Quelles perspectives ?, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 233 ; Offerlé M., Les partis politiques, 6e éd., Paris, PUF, 2009, p. 96.

    18Lagroye J., François B. et Sawicki F., Sociologie politique, 5e éd., Paris, Presses de Sciences Po, 2006, p. 436-441.

    19Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité.

    20Georgakakis D., art. cité, p. 77.

    21Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité, p. 86.

    22Mathieu R., « “Tous ensemble !” ? Genèse et institutionnalisation d’une coalition partisane improbable », Civitas Europa, 37, 2016, p. 295-315.

    23Mathieu R., « À la recherche de la démocratie en coalition. L’exemple du Front de gauche », in Andolfatto D. et Goujon A. (dir.), Les partis politiques, ateliers de la démocratie, Bruxelles, Éd. de l’université de Bruxelles, 2016, p. 109-119.

    24Andolfatto D., « Splendeurs et misères du Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon, le PCF et les élections de 2012 », in Communisme, 2013, p. 478.

    25Ces catégories constituent une reconstitution a posteriori à partir des matériaux recueillis.

    26Organisation constituée autour de Jean-Luc Mélenchon en 2004.

    27Libération, 20 juin 2011 : « Le PCF s’efface pour Mélenchon ».

    28Libération, 10 avril 2012 : « Les piliers de la maison Mélenchon » ; Libération, 11 mai 2013 : « “Delap”, le Mélenchon à sang froid ».

    29Elle a également été trésorière de PRS puis du PG et est sa directrice administrative et financière depuis 2015.

    30Mélenchon J.-L., « Pendant la tempête, la campagne », 10 novembre 2011, réf. citée [http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/11/10/pendant-la-tempete-la-campagne/].

    31Lefebvre R., « Militer au parti socialiste pour le transformer. L’engagement à la “gauche” du PS », in Geay B. et Willemez L. (dir.), Pour une gauche de gauche, Bellecombe, Le Croquant, 2008, p. 217-237.

    32Andolfatto D., art. cité, p. 479.

    33En 2017, elle est directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon. Cf. Le Journal du dimanche, 30 octobre 2016, « Sofia Chikirou, l’atout caché de Jean-Luc Mélenchon ».

    34Cette agence a ainsi eu parmi ses clients, le PCF, le cabinet de l’architecte Roland Castro, le gouvernement équatorien ou encore Egalis (dirigé par Caroline De Haas). Avec cette dernière, Arnauld Champremier-Trigano dirige la communication de Cécile Duflot en 2016.

    35Animatrice des meetings présidentiels, cette maîtresse de conférences en droit public est une ancienne militante socialiste (2002-2008), tout d’abord à NPS puis à Trait d’Union et à PRS. Compagne de François Delapierre, elle participe à la création du PG en 2008 et y occupe diverses fonctions nationales. Elle est coresponsable de la rédaction du programme de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Avec Manuel Bompard, elle est désignée pour mener la liste européenne de la France insoumise en 2019.

    36Une définition extensive de l’équipe de campagne aurait encore renforcé ces conclusions.

    37Libération, 2 avril 2012 : « Ça brasse ».

    38Journal officiel, 31 juillet 2012.

    39Stratégie, 1664, 2 février 2012, art. cité.

    40Dirigeant d’une entreprise de communication sportive, il est passé par la LCR et le MRC qu’il quitte en 2003 pour fonder le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale. Ce parti est dissous lors de la création du PG en 2008, dont il est depuis l’un des principaux dirigeants et, depuis 2015, son cocoordinateur national.

    41Riutort P., Sociologie de la communication politique, Paris, La Découverte, 2007.

    42Legavre J.-B., « Les communicants politiques », op. cit., p. 604-605.

    43Riutort P., « Médias et politiques », in Cohen A., Lacroix B. et Riutort P. (dir.), op. cit., p. 599.

    44Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication politique », art. cité, p. 80.

    45Cossart P., Le meeting politique. De la délibération à la manifestation (1868-1939), Rennes, PUR, 2010.

    46Mathieu R., « Les meetings dans la campagne présidentielle du Front de gauche : l’exemple du meeting de Besançon », communication au 12e congrès de l’AFSP, ST24, 2013.

    47Mathieu R., thèse citée, p. 680-686.

    48Desrumaux C. et Lefebvre R., « Pour une sociologie des répertoires d’actions électorales », Politix, 113 (1), 2016, p. 5-16.

    49Legavre J.-B., « Du militant à l’expert en communication », art. cité, p. 85.

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    Mathieu, R. (2019). La fabrique d’un présidentiable. In J. Pozzi (éd.), De l’attachée de presse au conseiller en communication (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/149nq
    Mathieu, Romain. « La fabrique d’un présidentiable ». In De l’attachée de presse au conseiller en communication, édité par Jérôme Pozzi. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2019. https://doi.org/10.4000/149nq.
    Mathieu, Romain. « La fabrique d’un présidentiable ». De l’attachée de presse au conseiller en communication, édité par Jérôme Pozzi, Presses universitaires de Rennes, 2019, https://doi.org/10.4000/149nq.

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    Format

    Pozzi, J. (éd.). (2019). De l’attachée de presse au conseiller en communication (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/149p1
    Pozzi, Jérôme, éd. De l’attachée de presse au conseiller en communication. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2019. https://doi.org/10.4000/149p1.
    Pozzi, Jérôme, éditeur. De l’attachée de presse au conseiller en communication. Presses universitaires de Rennes, 2019, https://doi.org/10.4000/149p1.
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