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    Plan détaillé Texte intégral Des hommes de presse avant les communicants : aux sources de la communication politique ? Michel Bongrand : l’ascension irrésistible d’un compagnon De Michel Bongrand à Thierry Saussez : un passage de témoin entre deux générations de communicants Notes de bas de page Auteur

    De l'attachée de presse au conseiller en communication

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    Table des matières

    Le fil d’Ariane des communicants gaullistes, de Michel Bongrand à Thierry Saussez

    Une histoire de famille ?

    Jérôme Pozzi

    p. 55-68

    Texte intégral Des hommes de presse avant les communicants : aux sources de la communication politique ? Michel Bongrand : l’ascension irrésistible d’un compagnon De Michel Bongrand à Thierry Saussez : un passage de témoin entre deux générations de communicants Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1L’objet de cette étude est d’éclairer les itinéraires mêlés et bien souvent entremêlés de deux personnalités qui ont été au cœur du petit monde des communicants gaullistes. Comment ces deux hommes – Michel Bongrand et Thiery Saussez – sont-ils devenus, en l’espace de quelques années, des « références » au sein de leur famille politique, à l’instar d’un Jacques Séguéla pour le Parti socialiste des années 1980, même s’ils ont pu également, à certains moments, être victimes de leur succès et faire l’objet de critiques ? Partant du principe qu’en politique il n’y a pas de hasard, mais des circonstances plus ou moins favorables et des rencontres plus ou moins fortuites, nous allons essayer de mettre en lumière le fil d’Ariane qui relie ces deux générations distinctes de spin doctors à la française, en portant notre attention sur les connexions entre ces deux communicants et les liens qui les unissent avec des élus et des personnalités de la Cinquième République. Nous proposons donc une approche fondée sur une étude de leurs parcours et de leurs réseaux, plus que sur le contenu proprement dit de la communication politique qu’ils ont mise en œuvre à l’occasion de telle ou telle campagne électorale, même si, lorsque l’on étudie un tel domaine1, la frontière est souvent mince entre le contenu et le contenant. Les sources que nous avons utilisées sont constituées des papiers personnels de Michel Bongrand2, d’une interview de Thierry Saussez, des nombreux ouvrages publiés par ces communicants3, des entretiens d’anciens parlementaires collectés dans le cadre de nos travaux sur le gaullisme4 et des mémoires de responsables des mouvements gaullistes qui évoquent leurs campagnes électorales et le rôle croissant pris par la communication politique5.

    Des hommes de presse avant les communicants : aux sources de la communication politique ?

    2Au sein de la famille gaulliste, comme pour d’autres familles politiques, les années 1950 sont marquées par la présence d’un certain nombre de journalistes dans l’entourage des hommes politiques et dans l’organigramme des partis. Lancé en avril 1947 par le général de Gaulle, le Rassemblement du peuple français (RPF) n’échappe pas à la règle. Dans l’organisation pyramidale du RPF figure un « service de presse-propagande » dont les premiers locaux sont situés au 19 boulevard des Capucines, près de l’Opéra Garnier avant qu’ils ne soient transférés rue de Solférino peu avant l’été 1949 pour cause de restriction budgétaire6. Ce transfert de locaux se double du remplacement d’André Malraux – secondé par Diomède Catroux – par Edmond Michelet à la tête du « service de presse-propagande7 ». Toutefois, dans les faits, les deux responsables de ce service, aussi prestigieux soient-ils, sont secondés par des collaborateurs qui veillent à l’intendance, et ce dans une double direction. C’est notamment la mission qui est confiée à Brigitte Friang, chargée des relations avec la presse du RPF de 1947 à 19518. En aval, elle s’occupe de diffuser les communiqués du général de Gaulle par l’intermédiaire des grandes agences de presse françaises et étrangères. En amont, elle organise les conférences de presse du Général, en collaboration étroite avec son cabinet. Brigitte Friang n’a que 23 ans lorsqu’elle accède à ce poste sensible dans l’organe de direction du Rassemblement. Après la mise en sommeil du RPF, elle devient correspondante de guerre en Indochine, puis elle rejoint le cabinet d’André Malraux, nommé ministre de l’Information en juin 1958, avant de devenir grand reporter aux actualités télévisées de l’ORTF (1965-1968). Néanmoins, son engagement gaulliste ne lui évite pas d’être limogée de l’ORTF au lendemain des événements de mai 1968 car elle avait défendu une certaine indépendance de la presse vis-à-vis du pouvoir9. Un second exemple peut être évoqué en la personne de Philippe Ragueneau, nommé chef des services de presse du RPF en 1949. Cet ancien élève d’HEC avait entamé une carrière de journaliste à la Libération comme directeur de l’hebdomadaire L’Avenir de l’Ouest. Au sein du mouvement gaulliste, il reçoit comme mission de tisser des liens avec la presse locale et régionale afin d’annoncer les réunions du mouvement gaulliste. Les relations qu’il noue progressivement avec des journalistes dans différents départements lui rendent particulièrement service en 1958 lorsqu’il est chargé des relations avec la presse dans le cabinet du général de Gaulle à Matignon10 (juin 1958-janvier 1959). Au sein de ce cabinet, dont le directeur est Georges Pompidou, Philippe Ragueneau peut compter sur la collaboration de Simonne Servais pour assurer la connexion avec la presse11. De 1947 à 1951, elle a été l’attachée de presse de plusieurs ministres des Finances successifs (René Mayer, Henri Queuille, Maurice Petsche), puis est nommée adjoint au directeur du service de presse de l’OTAN, poste qu’elle occupe jusqu’en juin 1958. En 1962, lorsque Georges Pompidou accède à Matignon, elle rejoint son entourage comme attachée de presse12.

    3Ces deux exemples démontrent, dans la lignée d’études désormais nombreuses sur le RPF13, à quel point l’aventure du Rassemblement a permis de mettre en place des équipes, de nouer des amitiés et de constituer des réseaux qui vont connaître leur apogée après le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958, y compris dans le domaine de la communication. À titre d’exemple, c’est dans le compagnonnage de la France libre, puis des premières heures du RPF que se fonde l’amitié entre Jacques Foccart, futur homme de l’ombre du général de Gaulle à l’Élysée, le jeune général de brigade Jacques Chaban-Delmas et le résistant Michel Bongrand, qui va devenir dans les années 1970 le « pape de la communication » politique, pour reprendre une expression dont les journalistes ont quelque peu abusé. Il convient donc de rappeler brièvement quelques étapes du parcours de Michel Bongrand, afin d’expliquer pourquoi il devient incontournable dans le petit monde des communicants. À l’instar de Thierry Saussez – même s’il n’appartient pas à la même génération14 que celui qu’il considère comme son mentor – itinéraires et réussites respectifs doivent être compris à la lueur de leurs engagements politiques. Comme a pu l’affirmer Michel Bongrand dans une interview : « Les relations publiques ne sont que la somme des relations privées15. »

    Michel Bongrand : l’ascension irrésistible d’un compagnon

    4Dans la foulée de l’appel du 18 juin 1940, Michel Bongrand, qui n’est alors âgé que de 19 ans, tente à trois reprises de rejoindre le général de Gaulle à Londres. La troisième tentative est la bonne. Il arrive à Londres, rencontre le Général et s’engage dans les parachutistes de la France libre (FFL). C’est en Grande-Bretagne que Michel Bongrand fait la connaissance de Jacques Foccart et qu’ils effectuent ensemble un stage d’entraînement de commando parachutiste16. La consultation des papiers de Michel Bongrand révèle que les deux hommes se rencontrent régulièrement et entretiennent des relations épistolaires suivies jusque dans les années 1990. M. Bongrand commençant toujours ses lettres à J. Foccart par « Mon colonel17 », en souvenir de leur passé commun dans les FFL18.

    5Gravement blessé lors d’un saut en parachute, il termine la guerre comme lieutenant-parachutiste. À la Libération, il reçoit la rosette de la Résistance, la Croix de guerre et la Légion d’honneur. Au début des années 1990, c’est Jacques Chaban-Delmas en personne qui lui remet la cravate de commandeur de la légion d’honneur. Comme il l’écrivit dans l’un de ses ouvrages : « La Résistance m’a enseigné la nécessité de constituer des réseaux et de maintenir le secret19. » En 1947, il adhère au RPF et justifie cet engagement en disant que cela « correspondait moins à un engagement partisan qu’à l’adhésion à un mouvement d’unité nationale susceptible de mettre fin au régime des partis ainsi qu’aux affrontements idéologiques qui avaient été responsables de l’écroulement du pays en juin 194020 ». Au RPF, il fait partie des quelques compagnons qui participent au lancement du mouvement gaulliste dans la capitale : « À ce moment-là, il s’agissait de se battre contre les communistes ; j’ai donc choisi les arrondissements dans lesquels on matraquait dur, c’est-à-dire les 11e, 12e, 13e, 18e, 19e et 20e, des arrondissements vraiment populaires. Je tenais des réunions publiques avec Jacques Soustelle et André Malraux21. » Pourtant, même s’il peut compter sur des soutiens de poids dans la famille gaulliste, il s’éloigne de la vie politique et embrasse une carrière dans le privé qui va le conduire de la publicité à la communication proprement dite. Il s’inscrit aux cours de l’École technique de publicité22 et au bout de deux ans de formation continue, obtient le titre de « Publicitaire breveté par l’État », le seul diplôme de publicitaire qui existe à cette époque, dans la même promotion que Jacques Douce23, le futur patron de l’agence Havas. Il débute sa carrière comme conseiller publicitaire des éditions Jean Darroux puis rejoint le groupe d’Yves Bossard en 1960, une société de consultants. C’est au sein de cette société qu’il fait la connaissance du polytechnicien Jean-René Fourtou et qu’il se lie d’amitié avec lui. Ingénieur-conseil en organisation chez Bossard, Jean-René Fourtou prend la direction du groupe en 197224. Yves Bossard confie à M. Bongrand les rênes d’une filiale du groupe, dénommée « Services et méthodes », dont le slogan est « Savoir faire savoir ». Cette filiale sert de rampe de lancement à M. Bongrand dans les années 1960 pour exercer ses fonctions de consultant dans deux domaines : la publicité et la politique. Dans la publicité, il s’illustre en s’occupant avec succès de la campagne de promotion des aventures de James Bond dans Goldfinger, sorti sur les écrans en 1964. En politique, après s’être heurté au refus du général de Gaulle à qui il avait proposé de diriger sa campagne pour l’élection présidentielle de 1965, il se met au service du candidat centriste Jean Lecanuet25. Le bon score obtenu par le maire de Rouen à la présidentielle (plus de 15 % des suffrages exprimés), dont il est aux côtés de Denis Baudouin l’un des conseillers les plus écoutés, le propulse sur le devant de la scène. En effet, si un certain nombre d’historiens ont pu écrire que Jean Lecanuet devait en grande partie son succès aux techniques de communication modernes introduites par M. Bongrand, force est de constater – en sens inverse – que celui-ci a bénéficié de cette campagne comme d’un accélérateur de carrière. D’ailleurs Michel Bongrand et Denis Baudouin se retrouvent quelques années plus tard pour conseiller Georges Pompidou26. Le premier, entre autres, pour la campagne de la majorité lors des élections législatives de 1967 – Jacques Foccart ayant joué sur ce plan le rôle d’intermédiaire entre M. Bongrand et l’Élysée27 –, le second en octobre 1970 lorsqu’il prend la direction du service de presse de l’Élysée en remplacement de Simonne Servais28.

    6Michel Bongrand entend importer en France les techniques utilisées dans les campagnes américaines. En 1960, il s’était rendu aux États-Unis pour suivre la campagne de J.-F. Kennedy en compagnie de Jacques Marette29, futur député gaulliste du 15e arrondissement (1962-1984) et ministre des Postes et télécommunications (1962-1967). De ce séjour aux États-Unis, ils font le même constat, à savoir la nécessité de moderniser la communication de l’UNR qu’ils considèrent comme trop « vieillotte ». Jacques Marette teste de nouvelles méthodes lors d’une élection législative partielle qui a lieu dans le 9e arrondissement de Paris en juin 1961. À titre d’exemple, Jacques Marette raconte qu’« au cours de la dernière semaine avant le premier tour, fut lancée une importante campagne téléphonique, inspirée des méthodes largement utilisées aux États-Unis et en Grande-Bretagne30 ». Le 9e arrondissement comptait environ 8 000 abonnés téléphoniques et la circonscription avait été divisée en 71 secteurs, numérotés de 1 à 71 et comprenant chacun plusieurs rues. Les numéros de téléphone étaient relevés par des militants de l’UNR dans l’annuaire téléphonique, charge à eux ensuite de passer les appels pour convaincre leurs interlocuteurs de voter pour le candidat gaulliste, en l’occurrence Gabriel Kaspereit31. En outre, en amont de la campagne, Jacques Marette demande à l’IFOP de réaliser un sondage « pour connaître les motivations électorales des habitants de la circonscription32 ». Ceci est facilité d’une part, par le fait que l’IFOP travaille à cette date pour l’État et fournit de temps à autre des enquêtes statistiques au ministère de l’Intérieur. D’autre part, le directeur de l’IFOP (1953-1972), Roland Sadoun, est un ami de Michel Bongrand depuis qu’ils étaient ensemble sur les bancs du lycée Carnot33.

    7Toutefois, c’est sans doute à l’occasion des élections législatives de 1967 que Michel Bongrand peut exercer tous ses talents de communicant et moderniser la campagne des candidats investis par le mouvement gaulliste34. Le directeur de la société Services et Méthodes affirme fièrement : « La campagne électorale de papa est morte ! Fini les préaux d’écoles ! Des méthodes nouvelles existent qui nous permettront de vendre 487 députés gaullistes35. » Parmi ces « méthodes nouvelles », trois sont privilégiées par Services et Méthodes. Tout d’abord, la conception des affiches. Pour chaque circonscription, l’équipe pilotée par M. Bongrand réalise un montage où le candidat paraît aux côtés de Georges Pompidou, technique qui était à cette époque novatrice. En outre, une série d’affiches à caractère national et identiques sur l’ensemble du territoire métropolitain a été tirée. Ces affiches mettent l’accent sur la Cinquième République, au détriment des symboles identifiés au gaullisme, comme la croix de Lorraine36. Ensuite, pour chaque candidat, qu’il s’agisse de députés sortants ou de nouveaux venus, un « dossier du candidat » a été préparé. Celui-ci comporte des fiches sur la situation nationale, réparties dans de nombreuses rubriques thématiques, avec notamment des éléments sur les composantes locales. Ainsi, une « fiche circonscription » présente les données démographiques, sociologiques et économiques ou des informations bien utiles pour un parachuté, comme la liste des maires de la circonscription ou les jours de marché et manifestations diverses. Ces fiches doivent permettre au candidat de définir les principaux axes de sa campagne et de circonscrire son électorat potentiel. Toutefois, ce vade mecum fut considéré a posteriori par les candidats comme trop volumineux et difficilement exploitable. Enfin, Michel Bongrand et ses collaborateurs organisent des séminaires de formation pour conseiller les candidats sur leur communication. Ceux-ci sont réunis par groupe de cinquante pendant un ou plusieurs week-ends, au cours desquels sont abordées également des questions pratiques comme l’organisation matérielle de leur campagne. Yves Guéna, qui avait été élu député de la Dordogne en 1962, écrit dans ses Mémoires à ce sujet :

    « La société Services et Méthodes de Michel Bongrand prépara donc avec application et à une échelle encore jamais connue en France une campagne à l’américaine où chaque circonscription avait été analysée, toutes les situations possibles inventoriées. Nous avions suivi des séminaires où l’on nous enseignait l’art et la manière de présenter une affiche ou de composer un journal afin que nous nous fassions valoir, comme le directeur commercial d’une firme lance un produit sur le marché. Tout un tintamarre qui au bout du compte ne servit pas à grand-chose dans les combats fragmentaires, circonscription par circonscription, et qui se traduisit au plan national par des affiches fort peu convaincantes avec des slogans du genre : “La majorité c’est vous”, soulignés d’un doigt vengeur37. »

    8Dans une même veine, Raymond Triboulet, député du Calvados (1958-1973), écrit :

    « jamais pour les gaullistes, je n’ai vu un tel branle-bas. Chaque candidat de l’UNR-UDT […] reçoit donc un cartable avec tous les cahiers et livres de l’année électorale. Chaque sujet est traité par le b. a.-ba pour jeune énarque innocent : il y a les questions pièges, bleues, vertes, rouges et les réponses définitives qui clouent le bec. Matignon prend à tel point les choses en main, jusque dans le détail, que nous recevons des conseils sur le meilleur vêtement électoral, la meilleure posture, la meilleure photographie conquérante que nous sommes invités à faire tirer chez le même photographe38 ».

    9Somme toute, au mitan des années 1960, un certain nombre de techniques novatrices sont importées en France et utilisées au sein de la famille gaulliste, même si elles ne font pas l’unanimité dans ses rangs. Michel Bongrand joue dans ce transfert un rôle de premier plan, même s’il n’est qu’un expert parmi d’autres39 et que Services et Méthodes a en face d’elle d’autres sociétés de conseils, comme Bernard Krief Consultants40 par exemple. L’influence de la vie politique américaine n’est pas négligeable comme en témoigne l’impact de la publication du livre du journaliste politique américain Theodore White, The Making of the President, qui porte sur la campagne de JFK et qui est traduit en français en 196241. Signalons sur ce point que l’un des conseillers de J. F. Kennedy, Joseph Napolitan42, fonde quelques années plus tard aux côtés de Michel Bongrand l’International Association of Political Consultants (IAPC, 1969). En outre, dans la lignée de M. Bongrand, le fait de se rendre aux États-Unis pour suivre in vivo et in situ une campagne à l’américaine semble constituer une étape quasi indispensable pour des communicants. Ainsi, le jeune Michel Noir qui commença sa carrière comme consultant indépendant en marketing, avant d’être élu député RPR de Lyon à 34 ans en 197843, part quelques semaines aux États-Unis en 1976 pour suivre la campagne de Jimmy Carter. L’année suivante, il publie un ouvrage tiré de son immersion outre-Atlantique, au titre évocateur Réussir une campagne électorale : suivre l’exemple américain ? Il semble alors fasciné par le marketing politique44 et écrit à ce sujet :

    « Le but du responsable marketing vendant des dentifrices et le but du directeur de campagne d’un candidat sont identiques : persuader d’acheter son produit plutôt qu’un autre […]. Quand la vente d’un produit diminue, la firme peut, soit envisager l’élimination progressive du produit, soit une remise en cause de son effort pour ce produit (nouvelles cibles, nouvelle image). Mais le produit risque bien de n’être plus qu’un produit dopé. La transposition est là totale : il est des hommes ou des thèmes politiques qui appartiennent au passé45. »

    Nous touchons là un des reproches principaux qui a été fait à M. Bongrand en 1967, à savoir celui de « vendre des députés comme des savonnettes46 », ce à quoi l’intéressé rétorqua avec humour : « Si les savonnettes se vendaient aussi mal que les hommes politiques se vendent eux-mêmes, l’industrie des corps gras et dérivés serait en difficulté47. »

    De Michel Bongrand à Thierry Saussez : un passage de témoin entre deux générations de communicants

    10En 1968, Michel Bongrand quitte le groupe Bossard et la direction de Services et Méthodes pour fonder sa propre société : MBSA (Michel Bongrand Société Anonyme). La victoire étriquée de la majorité aux élections législatives de 1967, ajoutée au coût financier de la campagne facturée par M. Bongrand, tout comme la courte durée de la campagne présidentielle de 1969 amènent Georges Pompidou à faire une campagne plus simple48 et à se passer des conseils du communicant. L’ancien Premier ministre ne veut pas d’une campagne à l’américaine. Il gère lui-même son image et confie aux publicitaires de l’agence Havas la réalisation de ses affiches et la location des meilleurs emplacements commerciaux pour celles-ci. Après une petite traversée du désert, M. Bongrand recrute en 1972 un nouveau collaborateur, Thierry Saussez, qui n’a alors que 23 ans. Leur dénominateur commun, avant d’appartenir au petit monde de la communication, réside dans le fait d’être issus de la même famille politique.

    11Natif de Colombes en banlieue parisienne, Thierry Saussez est issu d’une famille modeste. Ses parents, bien que n’étant pas engagés en politique, ont de profondes convictions gaullistes. En 1965, Thierry Saussez colle des affiches pour de Gaulle49 et milite ensuite dans les rangs de l’UJP, dont il devient le responsable départemental des Hauts-de-Seine50. Lors de la campagne du référendum de 1969, il organise des tournées d’orateurs et des conférences auxquelles participent des parlementaires comme Gabriel Kaspereit et Pierre Mazeaud51. Au début des années 1970, il compte faire une carrière politique. Dans la perspective des législatives de 1978, il lance une feuille militante baptisée Vivre en Parisis qui doit lui servir de tremplin pour une éventuelle candidature à la députation dans le Val-d’Oise52, même s’il y renonce, estimant qu’il était « trop éloigné des appareils pour obtenir l’investiture53 ».

    12Néanmoins, l’entrain avec lequel Thierry Saussez s’engage en politique lui permet de se faire repérer par deux barons du gaullisme, ce qui l’amène à rejoindre les entourages, d’abord en tant qu’organisateur d’événements, ensuite comme conseiller en communication lors des campagnes électorales. Tout d’abord Roger Frey, ministre de l’Intérieur (mai 1961-avril 1967) qui est séduit par les notes que le jeune Saussez lui envoie et qui le recommande personnellement auprès de Michel Bongrand. Celui-ci lui apprend les ficelles du métier et en fait son bras droit pendant dix ans (1972-1982), avant la rupture entre les deux hommes et le départ de Th. Saussez, qui fonde sa société Image et Stratégie (1982). Ensuite, Jacques Baumel, secrétaire général de l’UNR (décembre 1962-juin 1967), député et maire de Rueil-Malmaison (1971-2004) qui le prend dans son équipe municipale en 1983 et qui en fait son adjoint… à la communication54. La suite est bien connue. Thierry Saussez espérait lui succéder en 2001, mais Jacques Baumel préféra transmettre son fief à Patrick Ollier, ce qui conduisit Th. Saussez à prendre la tête d’une liste dissidente55.

    13En tant que bras droit de Michel Bongrand, Thierry Saussez est chargé de la communication de candidats de la majorité lors des campagnes électorales et de l’organisation des meetings auxquels le Premier ministre participe. À titre d’exemple, c’est lui qui organise la journée de la majorité à Provins le 7 janvier 1973 autour de Pierre Messmer. La réussite de cette manifestation conduit Alain Peyrefitte, député-maire de Provins, à lui confier ensuite la partie communication de ses campagnes législatives. En 1974, Th. Saussez et M. Bongrand font la campagne de Jacques Chaban-Delmas pour l’élection présidentielle. Toutefois, dans l’entourage du candidat Chaban, ils doivent faire face à la concurrence des conseillers envoyés par Jacques Douce56, le PDG de l’agence Havas57, au premier rang desquels figurent Philippe Guilhaume58 et Georges Roquette59. Pourtant, en dépit de réussites sensibles, deux éléments permettent d’avancer l’idée selon laquelle l’agence MBSA est en quelque sorte mise sur la touche au début des années 1980. Tout d’abord, l’échec de la campagne de J. Chaban-Delmas et dans la foulée l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République, suivie de la nomination de Jacques Chirac à Matignon font que M. Bongrand est écarté de la communication des gaullistes car il est, selon ses propres termes : « breveté antichiraquien notoire à cause de [sa] fidélité à Chaban60 ». Par conséquent, M. Bongrand et Th. Saussez se rapprochent des giscardiens. Ils font par exemple la campagne de Michel d’Ornano pour les élections municipales de Paris en mars 1977 contre Jacques Chirac. En 1978, Philippe Mestre, qui est le directeur de cabinet du Premier ministre Raymond Barre, demande à M. Bongrand de lui trouver un slogan pour les élections législatives (12 et 19 mars 1978), en l’occurrence « Barre confiance61 », repris en 1988 pour l’élection présidentielle. Ensuite, la victoire de François Mitterrand en mai 1981 – à laquelle Jacques Séguéla62 et Jacques Pilhan63 ont contribué dans leurs domaines respectifs de compétences –, en d’autres termes l’alternance droite-gauche, marque une rupture importante pour les communicants gaullistes. Selon Thierry Saussez, MBSA aurait alors perdu les trois quarts de ses contrats politiques suite à l’accession du candidat socialiste à l’Élysée64. De même, MBSA ne se voit plus confier les campagnes publicitaires des agences qui dépendent de l’État. En effet, il convient de rappeler que M. Bongrand avait été chargé avant 1981 de l’organisation de certaines d’entre elles, comme celle lancée par la Sécurité routière pour le port de la ceinture de sécurité avec le slogan : « Un petit clic vaut mieux qu’un grand choc » (1975).

    14Le déclin progressif de l’influence de M. Bongrand confirme Th. Saussez dans son intention de faire cavalier seul. Il réactive ses relais dans la famille gaulliste et en 1983, Achille Peretti le choisit comme conseiller pour sa campagne des élections municipales à Neuilly (6 et 13 mars). C’est à cette occasion qu’il rencontre Nicolas Sarkozy, avec qui il se lie d’amitié et dont il va faire ensuite toutes les campagnes, même s’il n’a pas toujours été son communicant officiel. La confiance et la fidélité qui lient Thierry Saussez à Nicolas Sarkozy expliquent pourquoi le chef de l’État choisit de le nommer en 2008 à la tête du Service d’information du gouvernement65 (SIG). Dans les années 1980, Thierry Saussez devient le communicant en vue au sein de la droite. Au début de l’année 1986, il publie un ouvrage intitulé Politique séduction dont le sous-titre est Comment les hommes politiques réussissent à vous plaire. Il rappelle dans cet ouvrage les deux directions vers lesquelles le communicant doit s’atteler, à savoir la notoriété du candidat et ensuite son image, c’est-à-dire la perception par l’électorat des qualités du candidat66. Il considère que le conseiller en communication doit jeter les bases d’une stratégie, celle-ci devant répondre à quatre questions simples : « quoi dire ? quand le dire ? à qui le dire ? par quels moyens le dire67 ? » La sortie de cet ouvrage est bien relayée dans les médias. Par ailleurs, Thierry Saussez n’a pas hésité à mobiliser des moyens divers pour en faire la promotion, avec un certain sens de la communication… Ainsi, il le fait porter dans toutes les rédactions par un faux motard élyséen, avec ce texte : « Le président souhaiterait vous joindre le plus rapidement. Vous pouvez l’appeler sur sa ligne directe au… » Les journalistes se pressent pour composer le numéro de téléphone en question et tombent sur une bande enregistrée imitant la voix de François Mitterrand qui fait l’éloge de Politique séduction68. La sortie de ce livre vaut à Thiery Saussez d’être invité sur le plateau de l’émission 7 sur 7 d’Anne Sinclair où il est présenté comme « le Jacques Séguéla de la droite69 ». Cette visibilité le rend quasiment incontournable et à l’époque de la première cohabitation (1986-1988), la majorité fait appel à lui pour façonner l’image de Michèle Barzach, nommée ministre de la Santé quelques jours après la formation du gouvernement, mais qui est alors inconnue du grand public70.

    15Enfin, la campagne présidentielle de 1988 est l’occasion d’une compétition à distance entre Michel Bongrand et Thierry Saussez. Le premier apporte ses conseils à Raymond Barre71, même si l’ancien Premier ministre lui préfère Jacques Bille72 pour diriger sa campagne73, car il se méfie un peu du côté flamboyant de M. Bongrand. Il faut dire que celui-ci n’hésite pas à employer les grands moyens en détournant une publicité à la mode pour une barre chocolatée (« Mars et ça repart ») afin de vanter les mérites de Raymond Barre. Il lance ainsi une campagne d’affichage intitulée « Barre et ça repart ! ». Les murs d’un certain nombre de villes voient fleurir ces affichettes qui associent Raymond Barre à une barre chocolatée dans les semaines qui précèdent le 1er tour (24 avril 1988). Toutefois, ce coup d’éclat de Michel Bongrand ne bouleverse pas la communication du candidat centriste qui est restée finalement assez classique74.

    16De son côté, Thierry Saussez fait la campagne de Jacques Chirac au cours de laquelle il est chargé d’organiser le meeting de la réconciliation de la majorité dans l’entre-deux-tours. Ce meeting a lieu à Bercy le 29 avril 1988 et Thierry Saussez tient à ce que cette manifestation symbolise l’union de la majorité. Pour ce faire, il opte pour une mise en scène novatrice, avec une scène en forme de « vaisseau spatial » inclinée vers le public et deux rampes qui descendent vers le centre75. Jacques Chirac et Raymond Barre doivent descendre chacun de leur côté l’une des deux rampes, faire la moitié du chemin et se retrouver au milieu de la scène pour se serrer la main. Pourtant, même si la réussite de ce rassemblement auquel assistent près de 20 000 personnes est à porter au crédit de Thierry Saussez, il ne permet pas d’enrayer la dynamique en faveur de François Mitterrand qui s’est exprimée quelques jours plus tôt dans les urnes et qui aboutit à sa réélection au soir du 8 mai 1988.

    ***

    17L’étude des parcours croisés de Michel Bongrand et Thierry Saussez, dont l’histoire est étroitement liée à celle de la famille gaulliste, permet de mettre en évidence trois éléments de réflexion. En premier lieu, le lien fort qui existe entre militant et communicant dans le parcours de ces deux communicants de droite, ce qui n’est pas à proprement parler une spécificité des mouvements gaullistes et de ceux qui en ont plus ou moins revendiqué l’héritage. Qu’il s’agisse de M. Bongrand ou de Th. Saussez, c’est d’abord leur engagement militant qui leur permet de tisser la toile d’un réseau relationnel, ce qui fait qu’ils deviennent ensuite quasiment incontournables dans la communication électorale et dans l’organisation d’événements pour les leaders de leur camp. Ils ont appris leur métier sur le terrain et ont eux-mêmes assuré la formation d’un certain nombre de compagnons. C’est par exemple le cas de Jean-Jacques Guillet, député des Hauts-de-Seine (1993-2017), qui a été longtemps le bras droit de Charles Pasqua et qui a été le collaborateur de M. Bongrand (1974-1976). Ce lien militant-communicant est-il rompu aujourd’hui ? Rien ne permet de l’affirmer. Si on prend l’exemple de Franck Louvrier qui a été le plus proche conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions de communication et de relations avec les médias, nous sommes face à un parcours qui est somme toute assez classique. Entré au RPR en 1988 à l’âge de 20 ans, il milite dans sa ville de Nantes et fait la campagne de Jacques Chirac pour l’élection présidentielle. Il devient ensuite l’attaché parlementaire de la députée RPR de Loire-Atlantique Élisabeth Hubert (1994), puis son conseiller presse lorsqu’elle est nommée ministre de la Santé, après la victoire de Jacques Chirac à l’élection présidentielle de 199576. En 1996, il est nommé chef du service de presse du RPR par Alain Juppé et à l’automne 1999, il devient le chef de cabinet de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly. En deuxième lieu, le lien qui unit le communicant et l’homme politique qu’il sert est un aspect fondamental de la communication politique. Ce lien à lui seul pourrait faire l’objet d’une quantité d’analyses qui relèvent sans doute plus de la psychologie que de l’histoire politique. Ce lien est bien souvent quasi filial, même s’il y a chez un certain nombre de communicants la volonté de servir d’abord des idées, voire leurs propres convictions, avant de conseiller telle ou telle personnalité qui représente leur camp. Par conséquent, il paraît difficile de classer ces communicants dans la catégorie des mercenaires de la politique, même si leurs activités – tout au moins pour la plupart d’entre eux – sont à mille lieues de la philanthropie. Enfin, la question de l’influence réelle des conseils qui sont prodigués par les communicants mérite d’être soulevée. Il est souvent difficile de faire la part entre ce qui a trait à la réalité et ce qui peut être considéré comme une forme de reconstruction mémorielle. Les conseillers ont tendance à surinterpréter le poids de leurs conseils, alors que l’homme politique est celui qui prend, en dernier ressort, la décision qui sera ensuite jugée par l’opinion, ce qui tend quelque peu à relativiser cette prétendue influence. Comme a pu l’écrire Thierry Saussez : « La communication n’est qu’un haut-parleur. Elle amplifie le message. Bon ou mauvais. Elle sert de révélateur. En bien ou en mal. Le jury est permanent. C’est l’opinion. Un mauvais produit, même promotionné, ne tiendra pas le parcours. Un bon produit ne réussira pas sans communication77. »

    Notes de bas de page

    1Dans une perspective générale, voir Delporte Ch., La France dans les yeux. Une histoire de la communication politique de 1930 à nos jours, Paris, Flammarion, 2007 ; Aldrin Ph. et Hubé N., Introduction à la communication politique, Louvain, De Boeck, 2017.

    2Nous remercions Mme Caroline Bongrand de nous avoir autorisé l’accès aux papiers privés de son père, qui sont en cours de dépôt et de classement aux archives du Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP), ainsi que pour l’entretien qu’elle nous a accordé.

    3La bibliographie de Thierry Saussez est particulièrement abondante. Voir entre autres : Saussez Th., Politique séduction, Paris, Jean-Claude Lattès, 1986 ; Nous sommes ici par la volonté des médias, Paris, Robert Laffont, 1990 ; La prise de l’Élysée. Les campagnes présidentielles de la Ve République, Paris, Plon, 2007 (coécrit avec Séguéla J.).

    4Pozzi J., Les mouvements gaullistes. Partis, associations et réseaux 1958-1976, Rennes, PUR, 2011.

    5Voir entre autres Triboulet R., Un ministre du Général, Paris, Plon, 1985, et Guéna Y., Le temps des certitudes 1940-1969, Paris, Flammarion, 1982.

    6Guy Cl., En écoutant de Gaulle. Journal 1946-1949, Paris, Grasset, 1996, p. 480.

    7Friang B., « Le service de presse-propagande d’André Malraux, du temps du RPF », in Fondation Charles de Gaulle – université Bordeaux 3, De Gaulle et le RPF, 1947-1955, Paris, A. Colin, 1998, p. 163-170.

    8Voir le témoignage de Friang B., dans Fondation Charles de Gaulle, Avec de Gaulle. Témoignages, t. II : Le temps du Rassemblement (1946-1958), Paris, Nouveau Monde Éditions, 2005, p. 219-230.

    9Voir Bourdon J., Histoire de la télévision sous de Gaulle, Paris, INA/Anthropos, 1990, p. 266, et Astoux A., Ondes de choc. Mai 1968 à l’ORTF, Paris, Plon, 1978.

    10Voir le témoignage de Ragueneau Ph., dans Fondation Charles-de-Gaulle, Avec de Gaulle. Témoignages, t. II : Le temps du Rassemblement (1946-1958), Paris, Nouveau Monde Éditions, 2005, p. 380-396.

    11Lachaise B., « Les membres du cabinet du général de Gaulle à Matignon en 1958. Portrait de groupe », in Lachaise B., Le Béguec G. et Turpin F. (dir.), Georges Pompidou, directeur de cabinet du général de Gaulle (juin 1958-janvier 1959), Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2006, p. 61-72.

    12Voir Tricaud S., L’entourage de Georges Pompidou (1962-1974). Institutions, Hommes et Pratiques, Bruxelles, PIE/Peter Lang, p. 414-415.

    13Voir entre autres les actes du colloque De Gaulle et le RPF, 1947-1955, réf. citée.

    14Michel Bongrand est né en 1921, alors que Thierry Saussez est né en 1949.

    15Interview de Michel Bongrand dans CB News, no 5, supplément au no 770 du 1er décembre 2003, p. 8.

    16Turpin F., Jacques Foccart. Dans l’ombre du pouvoir, Paris, CNRS Éditions, 2015, p. 26.

    17CHSP, Fonds Michel Bongrand, carton no 1, lettres de personnalités.

    18Muracciole J.-F., Les Français libres. L’autre Résistance, Paris, Tallandier, 2009.

    19Bongrand M., Le marketing politicien. Grandeur et décadence des stratégies de pouvoir, Paris, Éd. Bourin, 2006, p. 24.

    20Ibid.

    21Témoignage de Bongrand M., dans Parlement[s]. Histoire et Politique, 2005, no 4, p. 42-51.

    22L’ETP a été créée en 1927 par des publicitaires. Ses locaux étaient situés rue Duperré dans le 9e arrondissement de Paris. Voir Chessel M.-E., « L’enseignement de la publicité en France au xxe siècle », Le Temps des médias, 2004/1, no 2, p. 137-149.

    23Bongrand M., op. cit., p. 31.

    24Directeur général de Bossard consultants (1972), puis président du groupe Bossard (1977), Jean-René Fourtou remplace Jean-Marie Messier au poste de PDG du groupe Vivendi Universal en juillet 2002.

    25Voir dans le présent volume la communication de Riccardo Brizzi.

    26Baudouin D., Dans les allées du pouvoir, Paris, Jean-Claude Lattès, 1990.

    27Turpin F., op. cit., p. 232.

    28Tricaud S., op. cit., p. 154-156.

    29Jacques Marette est le frère de la psychanalyste Françoise Dolto.

    30Marette J., « L’UNR et l’élection législative partielle du 9e arrondissement (4-11 juin 1961) », Revue française de science politique, 1961, vol. 11, no 4, p. 819-840.

    31Gabriel Kaspereit a été député de Paris (1961-1997) et maire du 9e arrondissement (1983-2001).

    32Marette J., art. cité.

    33Entretien avec Caroline Bongrand, 21 mars 2016. Les trois principaux collaborateurs de M. Bongrand au sein de Services et Méthodes étaient Pierre Haïm, Claude Barret et Richard Béranger.

    34Voir Pozzi J., Les mouvements gaullistes. Partis, associations et réseaux 1958-1976, Rennes, PUR, 2011, p. 141-145, et « Investitures, parachutages et communication politique des candidats gaullistes lors de la campagne des élections législatives de 1967 », in Kocher-Marboeuf E. et Dubasque F. (dir.), Terres d’élections. Les dynamiques de l’ancrage politique 1750-2009, Rennes, PUR, 2014, p. 375-384.

    35D’après Krief Cl., « Les mêmes hommes qui ont lancé James Bond sont aujourd’hui chargés de lancer le gaullisme… Voici comment s’y prendre », Le Nouvel Observateur, 30 mars 1966.

    36AN, Fonds J. Foccart, carton no 387, dossier no 1150, réunion du Comité d’action de la Cinquième République du 14 décembre 1966. Les principaux slogans des affiches sont : « Vivre en paix. Vivre mieux. Cinquième République », « La majorité c’est vous. Vous voulez le progrès, l’indépendance, la paix. Vous choisirez la stabilité, l’efficacité Cinquième République », « Vous aussi votez Cinquième République », « Stabilité, sécurité, majorité ».

    37Guéna Y., Le temps des certitudes 1940-1969, Paris, Flammarion, 1982, p. 134.

    38Triboulet R., Un ministre du Général, Paris, Plon, 1985, p. 268.

    39Legavre J.-B., « La quête des origines. Retour sur la fondation de la communication politique experte en France », Questions de communication, 7, 2005, p. 323-344.

    40Bernard Krief Consultants a été créée en 1960. Par la suite, Jean-Pierre Raffarin occupa le poste de directeur général de cette société (1981-1988).

    41White Th., La victoire de Kennedy ou Comment on fait un Président, Paris, Robert Laffont, 1962.

    42Ancien journaliste, Joe Napolitan (1929-2013) a commencé à conseiller des candidats du Parti démocrate en 1956. Il prend rapidement le titre de « consultant politique » et participe à la campagne présidentielle de J. F. Kennedy en 1960, au cours de laquelle il s’occupe notamment des sondages, aux côtés de Pierre Salinger pour la presse et de Leonard Reinsch pour l’audiovisuel. Voir Napolitan J., The Election Game and How to Win It, New York, Doubleday & Co, 1972.

    43Né en 1944, Michel Noir a été maire (1989-1995) et député de Lyon (1978-1995). Sur l’ascension politique de M. Noir, voir Frémontier J., Les cadets de la droite, Paris, Seuil, 2e éd., 1990.

    44Noir M., « L’utilisation des techniques de marketing dans une campagne présidentielle », Pouvoirs, 1980, no 14, p. 69-80.

    45Noir M., Réussir une campagne électorale : suivre l’exemple américain ?, Éditions d’Organisation, 1977, p. 33.

    46Bongrand M., op. cit., p. 74.

    47Ibid.

    48Voir Pozzi J., « Les mouvements gaullistes dans le cadre de l’élection présidentielle de 1969. Une famille politique rassemblée autour du dauphin désigné », in Fogacci F., Francille C. et Le Béguec G. (dir.), L’élection présidentielle de 1969, Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2016, p. 31-44.

    49Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    50Audigier F., Génération gaulliste. L’Union des jeunes pour le progrès, une école de formation politique (1965-1975), Nancy, PUN, 2005, p. 334.

    51Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    52Thierry Saussez souhaitait se présenter dans la 2e circonscription (Sannois, Franconville, Cormeilles-en-Parisis, Taverny) qui avait été perdue en 1973 par le député gaulliste Jacques Richard. C’est finalement Jean-Pierre Delalande qui reconquiert cette circonscription en 1978 sous les couleurs de l’UDR.

    53Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    54Legavre J.-B., « D’un groupe à l’autre. Le passage de l’expertise en communication à la pratique politique professionnelle », Politix, vol. 9, no 35, 1996. p. 131-148.

    55Bresson G., « La maison Baumel en feu à Rueil », Libération, 9 mars 2001. Thierry Saussez a été par la suite candidat aux élections municipales du Lavandou dans le Var en 2001.

    56Jacques Douce est entré chez Havas au début des années 1950. Artisan du renouveau de l’agence, il en devient le directeur commercial (1959), puis le PDG (1973). Voir Lefebure A., Havas. Les arcanes du pouvoir, Paris, Grasset, 1992, p. 311-346.

    57Delporte Ch., op. cit., p. 263.

    58Neveu par alliance de Jacques Chaban-Delmas, Philippe Guilhaume (1942-1994) était le gendre du patron de presse André Schmit, qui a appartenu à tous les cabinets de François Mitterrand sous la Quatrième République. En 1989-1990, Ph. Guilhaume préside les deux chaînes de télévision A2-FR3. Il est le père de l’animatrice de télévision Virginie Guilhaume.

    59Ancien comptable de l’agence Havas, qui se suicida au début des années 1980, Georges Roquette était « le responsable de la gestion des fonds, de la répartition des commissions, surcommissions et des pots-de-vin » (d’après Lefebure A., réf. citée). Voir également le témoignage d’André Rousselet, successeur de Jacques Douce à la tête d’Havas en 1982 (Rousselet A., À mi-parcours. Mémoires, Paris, Kero, 2015).

    60Bongrand M., op. cit., p. 127.

    61Op. cit., p. 129-130.

    62Seguela J. et Saussez Th., La prise de l’Élysée. Les campagnes présidentielles de la Ve République, Paris, Plon, 2007.

    63Bazin F., Jacques Pilhan, le sorcier de l’Élysée, Paris, Perrin, 2011.

    64Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    65Thierry Saussez est resté à la tête du SIG d’avril 2008 à octobre 2010. Le SIG avait succédé en 1996 au Service d’information et de diffusion (SID), créé en 1976, qui s’inscrivait dans la continuité du Service de liaison interministérielle pour l’information (SLII, 1963).

    66Saussez Th., Politique séduction, Paris, Jean-Claude Lattès, 1986, p. 122.

    67Ibid.

    68Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    69Ibid.

    70Saussez Th., Le style réinvente la politique, Paris, Presses de la Renaissance, 2004, p. 63-64.

    71Voir Rimbaud Ch., Raymond Barre, Paris, Perrin, 2015, en particulier le chapitre xv : « Candidat à la présidence ». Il convient de souligner que Michel Bongrand et Thierry Saussez s’étaient occupés de l’image de Raymond Barre lorsqu’il était à Matignon et avaient organisé la communication de sa campagne législative à Lyon (1978).

    72Jacques Bille a été conseiller technique au cabinet du Premier ministre Raymond Barre (1976-1978), puis directeur du SID (Service d’information et de diffusion du Premier ministre) de 1978 à 1981. De 1982 à 2004, J. Bille a été le vice-président de l’Association des agences-conseils en communication (AACC).

    73Bongrand M., op. cit., p. 218.

    74Les différents slogans mis en œuvre dans le camp barriste étaient : « Barre confiance », « Il est temps de faire confiance aux Français », « Du sérieux, du solide, du vrai », « Avec Barre on peut y croire ». Voir Séguéla J. et Saussez Th., La prise de l’Élysée. Les campagnes présidentielles de la Ve République, Paris, Plon, 2007, p. 168-170.

    75Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    76Gorius A. et Moreau M., Les gourous de la com’. Trente ans de manipulations politiques et économiques, Paris, La Découverte, 2012, p. 191-204. D’après les auteurs de cet ouvrage, l’arrière-arrière-grand-père de Franck Louvrier était Aristide Lecomte, le plus proche conseiller d’Aristide Briand.

    77Saussez Th., Politique séduction, Paris, Jean-Claude Lattès, 1986, p. 111.

    Auteur

    • Jérôme Pozzi

      Maître de conférences en histoire contemporaine, université de Lorraine, CRULH

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    1Dans une perspective générale, voir Delporte Ch., La France dans les yeux. Une histoire de la communication politique de 1930 à nos jours, Paris, Flammarion, 2007 ; Aldrin Ph. et Hubé N., Introduction à la communication politique, Louvain, De Boeck, 2017.

    2Nous remercions Mme Caroline Bongrand de nous avoir autorisé l’accès aux papiers privés de son père, qui sont en cours de dépôt et de classement aux archives du Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP), ainsi que pour l’entretien qu’elle nous a accordé.

    3La bibliographie de Thierry Saussez est particulièrement abondante. Voir entre autres : Saussez Th., Politique séduction, Paris, Jean-Claude Lattès, 1986 ; Nous sommes ici par la volonté des médias, Paris, Robert Laffont, 1990 ; La prise de l’Élysée. Les campagnes présidentielles de la Ve République, Paris, Plon, 2007 (coécrit avec Séguéla J.).

    4Pozzi J., Les mouvements gaullistes. Partis, associations et réseaux 1958-1976, Rennes, PUR, 2011.

    5Voir entre autres Triboulet R., Un ministre du Général, Paris, Plon, 1985, et Guéna Y., Le temps des certitudes 1940-1969, Paris, Flammarion, 1982.

    6Guy Cl., En écoutant de Gaulle. Journal 1946-1949, Paris, Grasset, 1996, p. 480.

    7Friang B., « Le service de presse-propagande d’André Malraux, du temps du RPF », in Fondation Charles de Gaulle – université Bordeaux 3, De Gaulle et le RPF, 1947-1955, Paris, A. Colin, 1998, p. 163-170.

    8Voir le témoignage de Friang B., dans Fondation Charles de Gaulle, Avec de Gaulle. Témoignages, t. II : Le temps du Rassemblement (1946-1958), Paris, Nouveau Monde Éditions, 2005, p. 219-230.

    9Voir Bourdon J., Histoire de la télévision sous de Gaulle, Paris, INA/Anthropos, 1990, p. 266, et Astoux A., Ondes de choc. Mai 1968 à l’ORTF, Paris, Plon, 1978.

    10Voir le témoignage de Ragueneau Ph., dans Fondation Charles-de-Gaulle, Avec de Gaulle. Témoignages, t. II : Le temps du Rassemblement (1946-1958), Paris, Nouveau Monde Éditions, 2005, p. 380-396.

    11Lachaise B., « Les membres du cabinet du général de Gaulle à Matignon en 1958. Portrait de groupe », in Lachaise B., Le Béguec G. et Turpin F. (dir.), Georges Pompidou, directeur de cabinet du général de Gaulle (juin 1958-janvier 1959), Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2006, p. 61-72.

    12Voir Tricaud S., L’entourage de Georges Pompidou (1962-1974). Institutions, Hommes et Pratiques, Bruxelles, PIE/Peter Lang, p. 414-415.

    13Voir entre autres les actes du colloque De Gaulle et le RPF, 1947-1955, réf. citée.

    14Michel Bongrand est né en 1921, alors que Thierry Saussez est né en 1949.

    15Interview de Michel Bongrand dans CB News, no 5, supplément au no 770 du 1er décembre 2003, p. 8.

    16Turpin F., Jacques Foccart. Dans l’ombre du pouvoir, Paris, CNRS Éditions, 2015, p. 26.

    17CHSP, Fonds Michel Bongrand, carton no 1, lettres de personnalités.

    18Muracciole J.-F., Les Français libres. L’autre Résistance, Paris, Tallandier, 2009.

    19Bongrand M., Le marketing politicien. Grandeur et décadence des stratégies de pouvoir, Paris, Éd. Bourin, 2006, p. 24.

    20Ibid.

    21Témoignage de Bongrand M., dans Parlement[s]. Histoire et Politique, 2005, no 4, p. 42-51.

    22L’ETP a été créée en 1927 par des publicitaires. Ses locaux étaient situés rue Duperré dans le 9e arrondissement de Paris. Voir Chessel M.-E., « L’enseignement de la publicité en France au xxe siècle », Le Temps des médias, 2004/1, no 2, p. 137-149.

    23Bongrand M., op. cit., p. 31.

    24Directeur général de Bossard consultants (1972), puis président du groupe Bossard (1977), Jean-René Fourtou remplace Jean-Marie Messier au poste de PDG du groupe Vivendi Universal en juillet 2002.

    25Voir dans le présent volume la communication de Riccardo Brizzi.

    26Baudouin D., Dans les allées du pouvoir, Paris, Jean-Claude Lattès, 1990.

    27Turpin F., op. cit., p. 232.

    28Tricaud S., op. cit., p. 154-156.

    29Jacques Marette est le frère de la psychanalyste Françoise Dolto.

    30Marette J., « L’UNR et l’élection législative partielle du 9e arrondissement (4-11 juin 1961) », Revue française de science politique, 1961, vol. 11, no 4, p. 819-840.

    31Gabriel Kaspereit a été député de Paris (1961-1997) et maire du 9e arrondissement (1983-2001).

    32Marette J., art. cité.

    33Entretien avec Caroline Bongrand, 21 mars 2016. Les trois principaux collaborateurs de M. Bongrand au sein de Services et Méthodes étaient Pierre Haïm, Claude Barret et Richard Béranger.

    34Voir Pozzi J., Les mouvements gaullistes. Partis, associations et réseaux 1958-1976, Rennes, PUR, 2011, p. 141-145, et « Investitures, parachutages et communication politique des candidats gaullistes lors de la campagne des élections législatives de 1967 », in Kocher-Marboeuf E. et Dubasque F. (dir.), Terres d’élections. Les dynamiques de l’ancrage politique 1750-2009, Rennes, PUR, 2014, p. 375-384.

    35D’après Krief Cl., « Les mêmes hommes qui ont lancé James Bond sont aujourd’hui chargés de lancer le gaullisme… Voici comment s’y prendre », Le Nouvel Observateur, 30 mars 1966.

    36AN, Fonds J. Foccart, carton no 387, dossier no 1150, réunion du Comité d’action de la Cinquième République du 14 décembre 1966. Les principaux slogans des affiches sont : « Vivre en paix. Vivre mieux. Cinquième République », « La majorité c’est vous. Vous voulez le progrès, l’indépendance, la paix. Vous choisirez la stabilité, l’efficacité Cinquième République », « Vous aussi votez Cinquième République », « Stabilité, sécurité, majorité ».

    37Guéna Y., Le temps des certitudes 1940-1969, Paris, Flammarion, 1982, p. 134.

    38Triboulet R., Un ministre du Général, Paris, Plon, 1985, p. 268.

    39Legavre J.-B., « La quête des origines. Retour sur la fondation de la communication politique experte en France », Questions de communication, 7, 2005, p. 323-344.

    40Bernard Krief Consultants a été créée en 1960. Par la suite, Jean-Pierre Raffarin occupa le poste de directeur général de cette société (1981-1988).

    41White Th., La victoire de Kennedy ou Comment on fait un Président, Paris, Robert Laffont, 1962.

    42Ancien journaliste, Joe Napolitan (1929-2013) a commencé à conseiller des candidats du Parti démocrate en 1956. Il prend rapidement le titre de « consultant politique » et participe à la campagne présidentielle de J. F. Kennedy en 1960, au cours de laquelle il s’occupe notamment des sondages, aux côtés de Pierre Salinger pour la presse et de Leonard Reinsch pour l’audiovisuel. Voir Napolitan J., The Election Game and How to Win It, New York, Doubleday & Co, 1972.

    43Né en 1944, Michel Noir a été maire (1989-1995) et député de Lyon (1978-1995). Sur l’ascension politique de M. Noir, voir Frémontier J., Les cadets de la droite, Paris, Seuil, 2e éd., 1990.

    44Noir M., « L’utilisation des techniques de marketing dans une campagne présidentielle », Pouvoirs, 1980, no 14, p. 69-80.

    45Noir M., Réussir une campagne électorale : suivre l’exemple américain ?, Éditions d’Organisation, 1977, p. 33.

    46Bongrand M., op. cit., p. 74.

    47Ibid.

    48Voir Pozzi J., « Les mouvements gaullistes dans le cadre de l’élection présidentielle de 1969. Une famille politique rassemblée autour du dauphin désigné », in Fogacci F., Francille C. et Le Béguec G. (dir.), L’élection présidentielle de 1969, Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2016, p. 31-44.

    49Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    50Audigier F., Génération gaulliste. L’Union des jeunes pour le progrès, une école de formation politique (1965-1975), Nancy, PUN, 2005, p. 334.

    51Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    52Thierry Saussez souhaitait se présenter dans la 2e circonscription (Sannois, Franconville, Cormeilles-en-Parisis, Taverny) qui avait été perdue en 1973 par le député gaulliste Jacques Richard. C’est finalement Jean-Pierre Delalande qui reconquiert cette circonscription en 1978 sous les couleurs de l’UDR.

    53Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    54Legavre J.-B., « D’un groupe à l’autre. Le passage de l’expertise en communication à la pratique politique professionnelle », Politix, vol. 9, no 35, 1996. p. 131-148.

    55Bresson G., « La maison Baumel en feu à Rueil », Libération, 9 mars 2001. Thierry Saussez a été par la suite candidat aux élections municipales du Lavandou dans le Var en 2001.

    56Jacques Douce est entré chez Havas au début des années 1950. Artisan du renouveau de l’agence, il en devient le directeur commercial (1959), puis le PDG (1973). Voir Lefebure A., Havas. Les arcanes du pouvoir, Paris, Grasset, 1992, p. 311-346.

    57Delporte Ch., op. cit., p. 263.

    58Neveu par alliance de Jacques Chaban-Delmas, Philippe Guilhaume (1942-1994) était le gendre du patron de presse André Schmit, qui a appartenu à tous les cabinets de François Mitterrand sous la Quatrième République. En 1989-1990, Ph. Guilhaume préside les deux chaînes de télévision A2-FR3. Il est le père de l’animatrice de télévision Virginie Guilhaume.

    59Ancien comptable de l’agence Havas, qui se suicida au début des années 1980, Georges Roquette était « le responsable de la gestion des fonds, de la répartition des commissions, surcommissions et des pots-de-vin » (d’après Lefebure A., réf. citée). Voir également le témoignage d’André Rousselet, successeur de Jacques Douce à la tête d’Havas en 1982 (Rousselet A., À mi-parcours. Mémoires, Paris, Kero, 2015).

    60Bongrand M., op. cit., p. 127.

    61Op. cit., p. 129-130.

    62Seguela J. et Saussez Th., La prise de l’Élysée. Les campagnes présidentielles de la Ve République, Paris, Plon, 2007.

    63Bazin F., Jacques Pilhan, le sorcier de l’Élysée, Paris, Perrin, 2011.

    64Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    65Thierry Saussez est resté à la tête du SIG d’avril 2008 à octobre 2010. Le SIG avait succédé en 1996 au Service d’information et de diffusion (SID), créé en 1976, qui s’inscrivait dans la continuité du Service de liaison interministérielle pour l’information (SLII, 1963).

    66Saussez Th., Politique séduction, Paris, Jean-Claude Lattès, 1986, p. 122.

    67Ibid.

    68Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    69Ibid.

    70Saussez Th., Le style réinvente la politique, Paris, Presses de la Renaissance, 2004, p. 63-64.

    71Voir Rimbaud Ch., Raymond Barre, Paris, Perrin, 2015, en particulier le chapitre xv : « Candidat à la présidence ». Il convient de souligner que Michel Bongrand et Thierry Saussez s’étaient occupés de l’image de Raymond Barre lorsqu’il était à Matignon et avaient organisé la communication de sa campagne législative à Lyon (1978).

    72Jacques Bille a été conseiller technique au cabinet du Premier ministre Raymond Barre (1976-1978), puis directeur du SID (Service d’information et de diffusion du Premier ministre) de 1978 à 1981. De 1982 à 2004, J. Bille a été le vice-président de l’Association des agences-conseils en communication (AACC).

    73Bongrand M., op. cit., p. 218.

    74Les différents slogans mis en œuvre dans le camp barriste étaient : « Barre confiance », « Il est temps de faire confiance aux Français », « Du sérieux, du solide, du vrai », « Avec Barre on peut y croire ». Voir Séguéla J. et Saussez Th., La prise de l’Élysée. Les campagnes présidentielles de la Ve République, Paris, Plon, 2007, p. 168-170.

    75Entretien avec Thierry Saussez, 13 avril 2016.

    76Gorius A. et Moreau M., Les gourous de la com’. Trente ans de manipulations politiques et économiques, Paris, La Découverte, 2012, p. 191-204. D’après les auteurs de cet ouvrage, l’arrière-arrière-grand-père de Franck Louvrier était Aristide Lecomte, le plus proche conseiller d’Aristide Briand.

    77Saussez Th., Politique séduction, Paris, Jean-Claude Lattès, 1986, p. 111.

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