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    Plan détaillé Texte intégral Du fascisme « totalitaire » à sa progressive exclusion de la catégorie du totalitarisme La réintégration du fascisme parmi les totalitarismes Un contexte idéologique favorable à la diffusion du concept de totalitarisme Notes de bas de page Auteur

    L’Europe et le totalitarisme

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Fascisme italien et totalitarisme : un parcours historiographique

    Olivier Forlin

    p. 101-114

    Texte intégral Du fascisme « totalitaire » à sa progressive exclusion de la catégorie du totalitarisme Le fascisme et l’invention du terme totalitaire L’exclusion du fascisme de la catégorie du totalitarisme La réintégration du fascisme parmi les totalitarismes L’évolution des analyses de De Felice Le rôle d’Emilio Gentile Un contexte idéologique favorable à la diffusion du concept de totalitarisme Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1La question des rapports entre fascisme italien et totalitarisme est de celles qui ont suscité nombre de débats et controverses, en Italie et ailleurs. Le parcours de l’historiographie sur le sujet depuis l’entre-deux-guerres a été pour le moins sinueux : du fascisme pour lequel le qualificatif « totalitaire » a été inventé au milieu des années 1920, on est passé à un fascisme progressivement exclu de la catégorie du totalitarisme (de la fin des années 1930 aux années 1970) avant d’y être réintégré à partir du tournant des années 1970-1980. Au cours de ces différentes phases, et même si un type d’interprétation est devenu dominant, la question a continué à susciter des approches divergentes qui se firent l’écho de contextes et d’enjeux politiques, idéologiques et mémoriels particuliers. L’historien y trouve là un terrain d’étude fécond, à l’instar de Bernard Bruneteau qui fit de l’histoire du concept de totalitarisme l’un de ses objets d’analyse privilégiés.

    2Je retracerai l’historiographie de ces rapports entre fascisme italien et la catégorie du totalitarisme en examinant comment, après avoir été qualifié de totalitaire, le fascisme italien fut écarté du cercle des régimes totalitaires. Puis j’analyserai sa réintroduction dans la catégorie sous l’influence des travaux de Renzo De Felice et d’Emilio Gentile. Faute de place et parce que la question a récemment fait l’objet de mises au point1, je ne traiterai pas ici des recherches et débats récents qui, s’ils sont dominés par la tendance à considérer le fascisme comme un totalitarisme, continuent à être marqués par des lectures divergentes.

    Du fascisme « totalitaire » à sa progressive exclusion de la catégorie du totalitarisme

    Le fascisme et l’invention du terme totalitaire

    3Le terme totalitaire fut inventé en Italie pour tenter de saisir la réalité du fascisme italien. Il apparaît autour de 1923-1925, avant donc le basculement du fascisme dans un régime de dictature véritable à parti unique en 1925-1926. Il a été forgé par des intellectuels, journalistes ou militants politiques issus des milieux antifascistes libéraux, libéraux-démocrates et démocrates-chrétiens, courants profondément attachés aux institutions de la démocratie libérale2. Ces intellectuels-militants n’ont pas développé de réflexion approfondie sur la notion de totalitarisme mais ont utilisé l’adjectif pout tenter de cerner ce qui était perçu comme une nouveauté radicale dans le fascisme. Ils prirent conscience que le fascisme s’inscrivait en rupture complète avec le système libéral qu’il cherchait à détruire. Ils furent attentifs aux méthodes nouvelles qu’il utilisait.

    4Ainsi, l’historien Luigi Salvatorelli, libéral-démocrate, s’inquiétait de l’usage, par le fascisme, de la violence comme moyen de pression pour favoriser son accession au pouvoir. Il pointait sa volonté de détruire la Constitution et l’héritage libéral du Risorgimento3. Luigi Sturzo, le leader de l’aile gauche du parti populaire italien (PPI, démocrate-chrétien), parlait de la conception totalitaire de l’État à l’issue de la Marche sur Rome dans laquelle il ne vit pas seulement une simple crise gouvernementale4. Giovanni Amendola, journaliste et homme politique libéral-démocrate, sans doute le premier à utiliser le mot totalitaire, l’employa à propos de la loi Acerbo adoptée en 1923 qui constituait à ses yeux une négation des principes démocratiques5.

    5Ces intellectuels et militants politiques furent attentifs aux projets du nouveau régime : notamment ceux par lesquels il cherchait à contrôler les esprits, dépassant de loin le seul monopole du pouvoir politique. Amendola estimait ainsi que le fascisme, en cherchant à convertir les Italiens et à contrôler les consciences, tentait d’imposer son idéologie comme religion obligatoire6. Il Popolo, organe de l’aile gauche du PPI, évoquait en mai 1924 l’« âme totalitaire » du fascisme.

    6En mettant en relief la dimension totalitaire du régime fasciste, certains ont été amenés à comparer l’expérience fasciste à celle du bolchevisme7 : c’est le cas en 1926 de l’ancien président du Conseil (juin 1919-juin 1920) Francesco Saverio Nitti8 et de Luigi Sturzo qui, au milieu des années trente, proposait une analyse du totalitarisme dans laquelle il rapprochait bolchevisme, fascisme et nazisme9. En France, en 1936, le philosophe libéral Élie Halévy10 et Emmanuel Mounier11, philosophe chrétien et fondateur de la revue Esprit, comparaient de la même manière fascisme, nazisme et régime soviétique à l’aune de la catégorie du totalitarisme.

    L’exclusion du fascisme de la catégorie du totalitarisme

    7Mais, avec l’avènement du nazisme au pouvoir en janvier 1933, le régime hitlérien, dont la construction de la dictature totalitaire fut rapide, fit de plus en plus écran à celui de Mussolini. Parallèlement, en URSS, la répression atteignit des sommets en 1936-1938. Aussi, à partir de la deuxième moitié des années 1930, la réflexion sur le totalitarisme eut tendance à se focaliser sur le nazisme et le communisme, en particulier chez les intellectuels allemands antinazis en exil. Dans L’ennemi totalitaire publié en 1940, Franz Borkenau ne reconnaissait au fascisme qu’un totalitarisme à l’état embryonnaire en raison des obstacles rencontrés sur la voie de l’édification totalitaire (l’Église, l’armée, la bureaucratie), l’absence de persécution à l’encontre de boucs émissaires et de révolution sociale dans l’Italie fasciste12. Franz Neumann a étudié, dans Behemoth paru en 1942, les rapports entre le parti et l’État dans l’Allemagne nazie, l’URSS de Staline et l’Italie fasciste. À propos du fascisme, il le concevait comme une réponse à la faiblesse de l’État dans l’histoire italienne ; aussi, il estimait que le PNF avait été soumis et incorporé à l’État13. Hannah Arendt s’est appuyée sur ces travaux et a exclu comme eux de la catégorie du totalitarisme le fascisme pour ne conserver que l’URSS de Staline et l’Allemagne nazie à partir de 1938. Elle a justifié cette mise à l’écart au terme de l’analyse du rapport entre le fascisme et l’État, le régime de Mussolini ayant pour objectif de conquérir, et non de détruire, l’État libéral. Cette conquête visait à intégrer la société à l’État et résoudre le divorce entre le peuple et la nation, sans se situer au-dessus de lui, la primauté de l’État restant intangible. Arendt a aussi invoqué la faiblesse des condamnations à l’encontre des opposants politiques et l’absence de désignation d’ennemis objectifs par un régime fasciste qualifié de « parti au-dessus des partis » pour le classer parmi les dictatures autoritaires de l’entre-deux-guerres14.

    8Si la contribution des analyses savantes fut déterminante pour extraire le fascisme de la catégorie des régimes totalitaires, des facteurs politiques et mémoriels ont également conforté cette tendance.

    9La construction de la mémoire collective en Italie après 1945 fut marquée par une tendance au refoulement de pans entiers de la réalité historique du fascisme. Ce processus de défascisation rétrospective15 fut favorisé par l’effondrement rapide du fascisme en juillet 1943, tendant à accréditer l’idée selon laquelle le régime, dépourvu d’assises dans la société italienne, reposait essentiellement sur le mythe de Mussolini. Il était perçu comme ayant été aux mains d’une minorité radicalisée qui s’était emparée du pouvoir par un coup de force et l’avait conservé uniquement par la répression et la propagande. La population n’avait jamais consenti au régime ; restée passive, voire contrainte par l’appareil répressif, elle en fut la victime. Dans ces conditions, les interrogations sur l’héritage du fascisme dans l’Italie d’après-guerre n’eurent pas lieu d’être tout comme le questionnement sur le fascisme comme phénomène totalitaire puisque la réalité du consensus était niée. Le refoulement d’une partie des réalités du ventennio a également concerné les violences perpétrées par le régime dont on sait la place centrale qu’elles eurent en Italie, dans les colonies et les pays occupés en 1940-1943. La question est majeure dans la perspective qui nous intéresse car la violence à l’encontre d’ennemis intérieurs et la guerre extérieure sont des moyens puissants aux mains des régimes totalitaires pour mobiliser les masses et ainsi entretenir la dynamique totalitaire visant à forger l’homme nouveau16. Or, en l’absence de grands procès en Italie après la guerre, sur le modèle du procès de Nuremberg, pour juger des crimes commis par le fascisme, ces violences de masse furent pour une part oubliées17. La responsabilité des crimes de la guerre était entièrement rejetée sur les Allemands, tandis que la représentation des « bons Italiens », victimes du fascisme et du conflit, était confortée18.

    10Sur le plan politique, les lectures dominantes après 1945 ont également contribué à retirer le fascisme de la catégorie des régimes totalitaires. Les interprétations issues du courant libéral-démocrate (le fascisme comme produit des déséquilibres historiques de l’Italie) et celles élaborées dans la mouvance marxiste (le fascisme comme créature de la réaction du capital et des classes possédantes) ont eu tendance à nier l’autonomie politique et culturelle du fascisme19. Étaient ainsi recyclées les thèses de la prise du pouvoir à la suite d’un coup de force d’une minorité, de son maintien au pouvoir par les seules répression et propagande, de la complicité des couches sociales dominantes, de la passivité des masses, etc. Le contexte de guerre froide incitait par ailleurs les communistes à dénoncer le concept de totalitarisme accusé d’être utilisé comme une arme politique au service de la lutte anticommuniste20.

    11Les facteurs liés au contexte mémoriel, à l’hégémonie des interprétations issues des milieux antifascistes, aux réflexions savantes sur le totalitarisme, convergeaient pour imposer une nette distinction entre fascisme italien et régimes totalitaires. L’historiographie du fascisme des années 1960 et du début des années 1970 en subit les effets, comme en témoignent les travaux d’Alberto Aquarone21 et ceux de Renzo De Felice (les troisième et quatrième volumes de sa biographie de Mussolini parus en 1968 et 197422). Influencés par les travaux d’Arendt, les deux historiens ont avancé plusieurs arguments pour exclure le fascisme de la famille des totalitarismes : compromis passé par le régime avec les groupes dirigeants établis, renforcement de l’État au détriment du PNF, renforcement du pouvoir personnel de Mussolini qui poussait De Felice à estimer que Mussolini avait absorbé le fascisme en imposant une dictature personnelle. Pour gouverner, le Duce se serait appuyé davantage sur les hauts fonctionnaires que sur les cadres du PNF parce que plus compétents et plus dociles politiquement que ceux-ci. Aquarone et De Felice considéraient ainsi que le parti fasciste avait subi un processus, achevé au début des années 1930, de dépolitisation et de subordination à l’État.

    12Ces analyses commencèrent à être remises en question progressivement à partir de la seconde moitié des années 1970, paradoxalement en partie sous l’influence des recherches du même De Felice, et surtout sous celles d’Emilio Gentile.

    La réintégration du fascisme parmi les totalitarismes

    L’évolution des analyses de De Felice

    13Les positions de Renzo De Felice sur les rapports entre fascisme et totalitarisme ont évolué dans le volume (le cinquième) de la biographie de Mussolini publié en 1981, Lo Stato totalitario, dédié aux années 1936-1940. L’historien y a en partie révisé ses conceptions antérieures qui l’avaient conduit à souligner les continuités entre le régime libéral et le fascisme23. Après la période du consensus culminant avec l’annexion de l’Éthiopie en mai 1936, s’ouvrit une phase au cours de laquelle l’adhésion au régime se lézarda, les Italiens comprenant mal les nouvelles initiatives de Mussolini en politique extérieure (intervention en Espagne, rapprochement avec l’Allemagne) et constatant que les discours aux accents « socialisants » n’étaient guère suivis de mesures sociales. Désormais partenaire de Hitler, en déplacement en Allemagne en septembre 1937, Mussolini put constater que le totalitarisme y était beaucoup plus enraciné qu’en Italie ; tandis que le régime nazi avait déjà fait surgir une nouvelle classe dirigeante, elle peinait à émerger en Italie. Dans cette perspective, et inquiet de la question de sa succession, le risque était fort que l’après-Mussolini soit marqué par une reprise en main du pouvoir par les groupes dirigeants traditionnels. Aussi, à partir de 1937, le Duce procéda à une relance du processus totalitaire caractérisée par un durcissement et une militarisation du régime, un embrigadement croissant des masses, la mise en œuvre d’un antisémitisme d’État en 193824, des réformes culturelles comme l’interdiction du vouvoiement de politesse (le lei) dans le domaine de la langue. L’objectif demeurait d’enraciner l’idéologie fasciste dans les consciences de manière à accélérer la révolution anthropologique censée accoucher de l’homme nouveau. De Felice mettait ainsi en relief la dynamique totalitaire inscrite dans la logique du régime. Il a toutefois nuancé ses analyses estimant qu’en 1940, la fascisation demeurait en deçà des objectifs du régime et concluant à un totalitarisme manqué25.

    Le rôle d’Emilio Gentile

    14Davantage que De Felice dont il a été l’élève, Emilio Gentile a placé la conception du fascisme comme totalitarisme au centre de ses travaux. Il s’est inspiré, dans cette démarche, à la fois d’un ensemble de textes sur l’héritage totalitaire du fascisme publiés en Italie après 1945 et de réflexions savantes sur le totalitarisme.

    15Les textes sur l’héritage totalitaire du fascisme forment ce qu’Emilio Gentile appelle un « patrimoine oublié » eu égard au contexte politico-mémoriel de défascisation rétrospective qui caractérisa l’Italie de l’après-guerre. Ce sont des essais et témoignages d’intellectuels devenus antifascistes au cours ou à l’issue de la guerre. Ils s’interrogeaient sur leurs parcours qui les avaient vus passer du fascisme, souvent dans les rangs du courant du fascisme « révolutionnaire » (beaucoup furent membres des Groupes universitaires fascistes) à la critique à l’endroit du régime fasciste à la fin des années 1930 puis, sous l’effet de la guerre, à l’antifascisme politique et à la Résistance, avant de rejoindre les partis de gauche à la Libération. Contrairement à la tendance dominante qui s’affirmait dans les milieux antifascistes, ils souhaitaient affronter l’héritage fasciste dans l’Italie nouvelle. Deux revues issues du vivier marxiste, Il Politecnico dirigée à Milan par Elio Vittorini, et Società basée à Florence, ont réservé une place de choix à ces témoignages26 jusqu’à ce que les autorités du PCI, en 1946-1947, expriment leurs désaccords envers des récits qui permettaient de réfléchir sur la portée du totalitarisme fasciste sur les Italiens27. Les cadres du PCI étaient en effet en train d’imposer une lecture du fascisme niant sa dimension totalitaire et le consentement obtenu auprès d’une partie des masses.

    16D’autres hommes de culture ou des politiques ont au même moment publié des textes détectant dans la tendance des partis politiques à confondre leurs intérêts avec ceux de l’État, et dans l’enchevêtrement des pouvoirs entre le parti dominant et l’État, autant de marques de l’héritage totalitaire fasciste dans l’Italie nouvelle28. Certains ont examiné les méthodes et objectifs des deux partis de masse, la démocratie chrétienne et le PCI, pour s’inquiéter de ce qu’ils percevaient comme des traits totalitaires : prétentions à l’hégémonie politique, idéologie universaliste, organisation capillaire, création d’organisations-relais pour encadrer les masses. Ces thématiques développées par Lelio Basso, membre du parti socialiste (PSI), dans Due totalitarismi. Fascismo e democrazia cristiana publié en 195129, sont également présentes dans les réflexions de Nicola Chiaromonte. L’ancien militant du mouvement socialiste-libéral Giustizia e Libertà30 a rejoint pendant la guerre froide le réseau anticommuniste du Congrès pour la Liberté de la Culture auquel était rattachée la revue Tempo presente lancée en 1955 et dirigée par Ignazio Silone et Chiaromonte31. Des analyses semblables ont été publiées en 1952 dans les colonnes de Preuves, autre revue, française celle-là, du Congrès, sous la plume de Chiaromonte32 ou celle de Gustave Mersu33.

    17Avec la redécouverte de ces textes de la décennie post-Seconde Guerre mondiale passés alors quasiment inaperçus ou rapidement oubliés, Emilio Gentile s’est également inspiré de réflexions savantes sur le totalitarisme, à commencer par celles d’Hannah Arendt : s’il a récusé ses analyses sur le fascisme italien, il a repris son interprétation du totalitarisme pour démontrer l’appartenance du fascisme à la catégorie des régimes totalitaires34. Il s’est aussi appuyé sur les réflexions de George Mosse qui l’ont conduit à s’intéresser à l’étude de l’idéologie et de la culture envisagées comme des phénomènes autonomes et dont il était possible de tirer des explications à propos du succès du nazisme et du fascisme auprès d’une partie des masses35. Il a également emprunté à Mosse son acception large de l’idéologie appréhendée non seulement comme un corps de doctrine mais aussi comme un ensemble cohérent de mythes, de rites, de cérémonies et de symboles, ainsi qu’un style politique fait d’appel à l’instinct, à la violence, de primat de l’action36. Cette conception a été intégrée dans ses premiers travaux publiés au milieu des années 197037.

    18Toutefois, contrairement à Mosse, il estime que l’idéologie et la culture seules ne suffisent pas pour saisir le fascisme ; elles furent sous-tendues par un système d’organisation et d’institutions rationnel qui les rendirent politiquement efficaces. Ceci l’a conduit à élaborer une définition du concept de totalitarisme entendu comme « une expérience de domination politique mise en œuvre par un mouvement révolutionnaire et organisée par un parti à la discipline militaire38 ». Il a aussi mis en évidence les relations étroites entre les différents éléments du totalitarisme (parti révolutionnaire, religion politique, monopole du pouvoir, conquête de la société, révolution anthropologique et ambitions expansionnistes). Par leurs interactions, ces éléments confèrent au totalitarisme la dimension d’une expérience de domination continue dotée une dynamique intrinsèque. Jamais achevé, le processus totalitaire doit ainsi être saisi en tenant compte du contexte historique dans lequel il s’inscrit.

    19Fort de cette approche, Emilio Gentile s’est intéressé de près, à partir des années 1980-1990, à l’étude des moyens, de l’organisation et des institutions créées par le fascisme. Il a examiné en particulier le rôle dévolu au parti dans le processus totalitaire avant de se consacrer à la religion politique du fascisme. Après Dante Germino39 et Ernst Nolte40 dans les années 1960, E. Gentile a à son tour étudié le parti fasciste à travers plusieurs articles et dans La Voie italienne au totalitarisme paru en 199541. Il y ausculte les structures du parti, ses rapports avec l’État et Mussolini, les politiques de ses différents secrétaires. Il remet en cause la thèse de sa liquidation politique. Il estime en premier lieu que le parti a fortement contribué à saper les fondements de l’État libéral pour construire l’État totalitaire, indiquant notamment que les conflits qui opposèrent des représentants locaux et régionaux de l’État à ceux du PNF se résolurent le plus souvent au profit de ces derniers42. S’il reconnaît ensuite que le parti était bien soumis au Duce qui restait le tout premier centre d’élaboration des décision politiques, il rappelle que Mussolini était le chef du PNF. Il souligne également que le parti avait la charge de former une nouvelle classe dirigeante et de désigner le successeur de Mussolini. Enfin, il insiste sur l’extension des domaines d’intervention du parti dans la société et l’État. Et plutôt que de raisonner en termes de confrontation entre le parti et l’État comme le firent Aquarone ou De Felice, il met en relief un processus d’hybridation entre les deux entités.

    20Après les travaux sur le PNF, Emilio Gentile s’est consacré, à partir des années 1990 dans divers articles43 et ouvrages44, aux questions de sacralisation du politique et de la religion politique du fascisme. Sa démarche s’inscrit là sur un terrain conceptuel exploré par Éric Voegelin, penseur catholique conservateur formé en Autriche. En 1952, dans The New Science of Politics, il approfondissait sa réflexion théorique sur le concept de religion politique amorcée depuis la fin des années 1930. Il affirmait que les idéologies tendues vers la régénération de l’homme – dont le fascisme et le communisme – s’appuient sur les espérances millénaristes traditionnelles qu’elles transfèrent dans le domaine de la politique. Ainsi, l’État fasciste ou communiste sacralise la sphère politique et cherche à imposer sa religion politique à la société. L’idéologie sert dès lors à mobiliser des croyants au moyen d’une foi, de mythes et de rites. Cette voie inaugurée par Voegelin a été également travaillée par Waldemar Gurian, exilé allemand converti au catholicisme45, et Augusto Del Noce, philosophe catholique italien, lui aussi conservateur, qui a analysé le fascisme comme le produit de la sécularisation : religion politique, il aurait comblé le terrain laissé vacant par la sécularisation des sociétés modernes46.

    21Emilio Gentile, tout en divergeant de ces trois penseurs sur d’autres thématiques, inscrit, sur cette question, sa démarche dans ce filon analytique. Il postule en effet que la sacralisation du politique correspond à la « formation d’une dimension religieuse à l’intérieur de la sphère politique, dimension distincte des institutions religieuses traditionnelles et autonome par rapport à ces dernières47 ». Selon lui, le fascisme italien est une forme historique du rapport entre sacralisation politique et modernité. En effet, l’idéologie fasciste, intégrant les mythes, rites et symboles, a une dimension religieuse : elle est sacralisée, imposée aux Italiens comme une foi et exigeant d’eux une obéissance, et elle poursuit un objectif majeur, de type eschatologique, qui est une révolution anthropologique : la régénération de l’être humain. À l’extérieur, l’idéologie fasciste a un dessein expansionniste visant, à terme, à créer une nouvelle civilisation supranationale.

    22E. Gentile aboutit à une conception du fascisme articulée autour des notions de totalitarisme et de religion politique. Il considère que le fascisme est doté dès l’origine d’un projet totalitaire consistant à forger l’homme nouveau et créer une civilisation nouvelle. Les moyens du projet sont présents eux aussi dès l’origine : mouvement révolutionnaire de masse, composé principalement de classes moyennes à l’identité façonnée par l’expérience de la Grande Guerre, le fascisme est organisé en parti-milice discipliné, hiérarchisé et militarisé. Tendu vers la conquête du pouvoir, il construit l’État totalitaire comme outil d’encadrement et d’intégration des masses afin de les homogénéiser et de remodeler l’homme. Adossé à cette conception, l’historien affirme l’existence d’une forme singulière, fasciste, du totalitarisme, d’une « voie italienne au totalitarisme » distincte des autres expériences totalitaires (nazie et soviétique). Affirmer que le fascisme ait été « moins totalitaire » que les régimes nazi ou soviétique n’a guère de sens selon lui : le totalitarisme étant un processus de domination continu, il n’est jamais achevé dans aucun régime48.

    Un contexte idéologique favorable à la diffusion du concept de totalitarisme

    23Depuis le milieu des années 1970, et plus encore depuis les années 1990, plusieurs mutations idéologiques sont intervenues pour favoriser la diffusion du concept de totalitarisme et son utilisation dans l’étude historique du fascisme italien. La première concerne la remise en cause, dans une partie des milieux intellectuels en France et en Italie, des mythes révolutionnaires : après la levée de « l’immunité idéologique » du modèle soviétique en 1956, ce fut au tour des mythes communistes du tiers-monde (chinois, cubain, vietnamien…) de s’effondrer dans une partie des milieux intellectuels de gauche à partir de la seconde moitié des années 1970. Contrairement à ce qui s’était produit après 1956, ces mêmes milieux ont alors récusé le marxisme qui a amorcé un reflux après avoir exercé une hégémonie idéologique d’environ une trentaine d’années. Ils ont convergé avec les cercles intellectuels libéraux pour former un front antitotalitaire qui s’est aussi nourri de l’engagement en faveur des dissidents d’Europe de l’Est dont les combats et les œuvres eurent une forte résonance en Europe occidentale49. Ces mutations ont contribué à faire sortir le totalitarisme de la marginalité dans laquelle il avait été tenu en France et en Italie pendant les premières décennies de la guerre froide ; la traduction des Origins of totalitarianism en italien en 1967, puis en français à partir de 1972, en constitue une butte témoin. Ces tendances ont été renforcées par la chute du communisme en Europe en 1989-1991 qui a contribué à l’élargissement de la diffusion de la notion désormais fréquemment utilisée dans les débats publics ainsi que dans les manuels d’histoire de l’enseignement secondaire et supérieur. Si une partie des historiens spécialistes du communisme en ont fait, et ce depuis les années 1980 au moins, un de leurs outils privilégiés, et si certaines de leurs œuvres ont eu un écho important50, d’autres historiens et nombre de politologues, toutefois, en contestent fortement l’usage51.

    24En Italie, deux autres éléments du contexte politique et idéologique des années 1990 ont milité en faveur de l’usage du concept de totalitarisme appliqué au fascisme. Le premier renvoie à la crise italienne des années 1990. Elle fut une crise du régime républicain dont le socle idéologique, l’antifascisme, qui était aussi le pilier de l’identité collective italienne, fut fragilisé. Aux yeux d’une partie des forces politiques et des intellectuels, le paradigme antifasciste se révélait désormais incapable de constituer le ciment de l’unité nationale. La situation a incité des chercheurs à s’interroger sur les racines de ces dysfonctionnements, et à les déceler dans l’héritage totalitaire du fascisme dans l’Italie de l’après-guerre : ce legs aurait favorisé le surgissement de la partitocratie dès la fondation du système républicain.

    25Le second élément du contexte politico-idéologique des années 1990-2000 concerne la relecture de la période fasciste opérée par une partie des forces politiques et des milieux intellectuels de droite et relayée par les médias de masse. Afin de légitimer l’accession au pouvoir des partis de droite, notamment Alliance nationale, l’héritier du néo-fascisme, l’histoire du fascisme a été revisitée de manière à dédiaboliser le régime et ses dirigeants et à en valoriser les réalisations52. C’est le sens notamment des interventions de Silvio Berlusconi déclarant à un journal britannique en 2003 que « Mussolini n’a jamais tué personne » ou que le confinement des opposants pouvait être assimilé à un « séjour en camps de vacances à la frontière53 ». C’est aussi le sens de plusieurs publications pseudo-historiques dressant des portraits élogieux de Mussolini, à l’instar du livre d’Arrigo Petacco, Uomo della provvidenza paru en 2004. Afin de contester ce révisionnisme historique aux fondements et aux finalités politiques, certains historiens et intellectuels ont remis en évidence la dimension totalitaire du fascisme et sa logique de violence à l’encontre des « ennemis » du régime.

    ⁂

    26Incontestablement, sous l’influence des travaux de Renzo De Felice et surtout ceux d’Emilio Gentile, sous le poids également des mutations politiques et idéologiques intervenues depuis le milieu des années 1970, plus nombreuses sont les recherches qui confèrent au fascisme italien le label totalitaire54. Particulièrement celles qui s’inscrivent dans le champ de l’histoire politique du fascisme : elles concernent l’étude des institutions du régime, des répressions et violences contre les opposants, contre les juifs à partir de 1938, des politiques coloniale, d’expansion puis d’occupation en Europe. Le constat est analogue dans le domaine de l’histoire culturelle : en mettant au jour, au milieu des années 1970, le consensus que le régime avait construit autour de lui, De Felice a en effet incité des historiens à s’interroger sur la nature et les modalités de ce consensus (organisation des intellectuels et de la culture, structures d’encadrement de la population) dont on sait qu’il fut un moyen du totalitarisme.

    27De Felice lui-même, dans l’analyse du raidissement totalitaire de la seconde moitié des années 1930, a été influencé par les recherches d’Emilio Gentile, ainsi qu’il l’indique dans l’introduction à la traduction française du livre parue en 198855. L’influence de ces conceptions est particulièrement tangible sur les historiens français spécialistes du fascisme qui partagent un fort consensus à propos du fascisme comme totalitarisme56 ; il est vrai que de nombreux livres et articles d’Emilio Gentile sont traduits en français. Tel n’est pas le cas en Italie où, selon les types d’approches historiennes privilégiées57 et en raison également du rapport complexe de la société italienne à la mémoire du ventennio, les positions demeurent tranchées58.

    Notes de bas de page

    1Voir Matard-Bonucci Marie-Anne, « À propos d’un retour : le concept de totalitarisme dans l’historiographie du fascisme italien », in Baudouin Jean et Bruneteau Bernard (dir.), Le totalitarisme. Un concept et ses usages, Rennes, PUR, 2014, p. 117-140.

    2Voir Bruneteau Bernard, Le totalitarisme. Origines d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942, Paris, Éditions du Cerf, 2010, p. 36-41.

    3Salvatorelli Luigi, Nazionalfascismo, Turin, Éd. Gobetti, 1923.

    4Sturzo Luigi, L’Italie et le fascisme (1926), Paris, Felix Alcan, 1927. Voir Pouthier Jean-Luc, « Luigi Sturzo et la critique de l’État totalitaire », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 21, janvier-mars 1989, p. 83-89.

    5Amendola Giovanni, « Maggiornanza e minoranza », Il Mondo, 12 mai 1923 ; reproduit dans Amendola Giovanni, La democrazia italiana contro il fascismo, 1922-1924, Milan/Naples, Riccardo Ricciardi, 1960. Réforme du système électoral pour les élections à la Chambre des députés, la loi prévoyait que la liste ayant rassemblé au moins 25 % des voix emporterait les deux tiers des sièges. Elle fut appliquée aux élections d’avril 1924 et permit au Listone, liste constituée autour du parti national fasciste, d’obtenir les deux tiers des sièges et au PNF d’en avoir la majorité absolue.

    6Amendola Giovanni, La democrazia italiana contro il fascismo, 1922-1924, op. cit.

    7Pour une analyse approfondie des premières comparaisons entre fascisme et communisme, nous renvoyons aux travaux de Bruneteau Bernard, Le Totalitarisme. Origines d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942, op. cit., p. 36-46. Bruneteau Bernard, « Affirmation du principe de comparabilité : Bolchevisme-Fascisme-Nazisme, 1923-1940 », in Courtois Stéphane (dir.), Quand tombe la nuit. Origines et émergence des régimes totalitaires en Europe, 1900-1934, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2001, p. 261-279.

    8Nitti Francesco Saverio, Bolchevisme, fascisme et démocratie, Paris, Progrès civique, 1926.

    9Sturzo Luigi, L’État totalitaire. Publié en espagnol en 1935, puis en anglais en 1936, ce texte fut publié en français en 1938 comme un chapitre du livre Politique et morale, Paris, Éd. Bloud et Gay, 1938. Il est reproduit dans Traverso Enzo, Le Totalitarisme. Le xxe siècle en débat, Paris, Le Seuil, 2001, p. 216-234 ; Bruneteau Bernard, Le Totalitarisme. Origines d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942, op. cit., p. 255-263.

    10Il développa cette approche dans des conférences données à la Société française de philosophie en 1936 ; elles furent publiées en 1938 dans L’Ère des tyrannies.

    11Mounier Emmanuel, Manifeste au service du personnalisme, Paris, Aubier-Montaigne, 1936.

    12Borkenau Franz, The Totalitarian Enemy, Londres, Faber and Faber, 1940.

    13Neumann Franz, Béhémoth. Structure et pratique du national-socialisme (1942), Paris, Payot, 1987.

    14Arendt Hannah, Le système totalitaire (1972), Paris, Le Seuil, 2005. Le livre est la troisième partie de The Origins of Totalitarianism paru aux États-Unis en 1951.

    15Gentile Emilio, « Héritage et refoulement du totalitarisme dans l’Italie républicaine », in Courtois Stéphane (dir.), Le jour se lève. L’héritage du totalitarisme en Europe, 1953-2005, Monaco, Éd. du Rocher, 2006, p. 344-357. Gentile Emilio, « L’héritage fasciste entre mémoire et historiographie. Les origines du refoulement du totalitarisme dans l’analyse du fascisme », in Lazar Marc (dir.), Italie : la présence du passé, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 100, octobre-décembre 2008, p. 51-62.

    16Bruneteau Bernard « “Le totalitarisme” : une querelle sans fin ? », in Baudouin Jean et Bruneteau Bernard (dir.), Le totalitarisme. Un concept et ses usages, op. cit., p. 28.

    17Battini Michele, Peccati di memoria: la mancata Norimberga italiana, Rome/Bari, Laterza, 2003. Focardi Filippo et Klinkhammer Lutz, « The question of Fascist Italy’s war crimes: the construction of a self-acquitting myth (1943-1948) », Journal of Modern Italian Studies, vol. 9, no 3, 2004, p. 330-348. La Rovere Luca, « The Examination of Conscience of the Nation: The Lost Debate About the Collective Guilt in Italy, 1943-1945 », Totalitarian Movements and Political Religions, vol. 9, no 2-3, septembre 2008, p. 187-202.

    18Bidussa David, Il mito del bravo Italiano, Milan, Il Saggiatore, 1993. Focardi Filippo, « La memoria della guerra e il mito del “bravo italiano”. Origine e affermazione di un autoritratto collettivo », Italia contemporanea, no 220-221, septembre-décembre 2000, p. 393-399.

    19Forlin Olivier, Le fascisme. Historiographie et enjeux mémoriels, Paris, La Découverte, 2013, p. 57-69.

    20Bruneteau Bernard, « “Le totalitarisme” : une querelle sans fin ? », art. cité, p. 11-30.

    21Aquarone Alberto, L’Organizzazione dello Stato totalitario, Turin, Einaudi, 1965.

    22De Felice Renzo, Mussolini, il fascista, t. II : L’organizzazione dello Stato fascista (1925-1929), Turin, Einaudi, 1968 ; Mussolini, il Duce, t. I : Gli anni del consenso (1929-1936), Turin, Einaudi, 1974.

    23De Felice Renzo, Mussolini, il Duce, t. II : Lo Stato totalitario (1936-1940), Turin, Einaudi, 1981.

    24Matard-Bonucci Marie-Anne, L’Italie fasciste et la persécution des juifs, Paris, Perrin, 2007.

    25Voir la traduction partielle de l’ouvrage en français, De Felice Renzo, Le fascisme un totalitarisme à l’italienne ?, Paris, PFNSP, 1988, p. 30-33.

    26Società a ainsi publié les premiers chapitres de Dal Diario di un borghese, le journal de Ranuccio Bianchi Bandinelli (il les publia sous le pseudonyme de Giovanni Douro), le directeur de la revue. L’ouvrage sortit en 1948 (Mondadori). Dans Il Politecnico parut la « Lettre de l’écrivain Giaime Pintor à son frère » Luigi écrite le 28 novembre 1943 à Naples à la veille de sa participation à une action de résistance où il trouva la mort. Elle fut intégrée à l’ouvrage posthume de G. Pintor, Il Sangue d’Europa publié en 1950 chez Einaudi.

    27Ajello Nello, Intellettuali e PCI, 1944-1958 (1979), Bari/Rome, Laterza, 1997, p. 66-75 et 129-137.

    28Voir Il Risorgimento liberale, mai 1946, référence citée par Emilio Gentile, « L’héritage fasciste entre mémoire et historiographie. Les origines du refoulement du totalitarisme dans l’analyse du fascisme », art. cité.

    29Basso Lelio, Due totalitarismi. Fascismo e democrazia cristiana, Milan, Garzanti, 1951.

    30Mouvement antifasciste, il fut fondé en France en 1929 par Carlo Rosselli.

    31Grémion Pierre, Intelligence de l’anticommunisme. Le Congrès pour la liberté de la culture à Paris, 1950-1975, Paris, Fayard, 1995.

    32Chiaromonte Nicola, « Lettre d’Italie », Preuves, no 11, janvier 1952.

    33Mersu Gustave, « Pourquoi le communisme est-il si fort en Italie ? », Preuves, no 18-19, août-septembre 1952.

    34Gentile Emilio, « Le silence de Hannah Arendt. L’interprétation du fascisme dans Les origines du totalitarisme », in Matard-Bonucci Marie-Anne et Milza Pierre (dir.), Le fascisme italien : débats, historiographie et nouveaux questionnements. Revue d’histoire moderne et contemporaine, no 55-3, juillet-septembre 2008, p. 11-34.

    35Mosse George, « The Genesis of Fascism », Journal of Contemporary History, vol. 1, no 1, 1966, p. 14-26. Voir aussi Mosse George, La Révolution fasciste (1999), trad. fr., Paris, Le Seuil, 2003.

    36Gentile Emilio, « A Provisional Dwelling: The Origin and Development of the Concept of Fascism in Mosse’s Historiography », in Payne Stanley G., Sorkin David J. et Tortorice John S. (dir.), What History tells. George L. Mosse and the Culture of Modern Europe, Madison, University of Winconsin Press, 2004, p. 41-109.

    37Gentile Emilio, « Alcune considerazioni sull’ideologia fascista », Storia contemporanea, vol. 5, no 1, 1974. Gentile Emilio, Le origini dell’ideologia fascista, 1918-1925, Rome/Bari, Laterza, 1975.

    38Gentile Emilio, Qu’est-ce que le fascisme ? Histoire et interprétation (2002), trad. fr., Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2004. Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique : définitions et réflexions critiques sur les critiques d’une interprétation », Raisons politiques, no 22, mai 2006, p. 119-173.

    39Germino Dante L., The Italian Fascist Party in Power. A Study in Totalitarian Rule, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1962.

    40Nolte Ernst, Le fascisme dans son époque, vol. 1 : L’Action française ; vol. 2 : Le fascisme italien ; vol. 3 : Le national-socialisme (1963), trad. fr., Paris, Julliard, 1970. Gentile Emilio, « Le fascisme italien : une révolution au-delà de l’antimarxisme et de la contre-révolution », in Nolte Ernst, Fascisme et totalitarisme, éd. S. Courtois, Paris, R. Laffont, 2008, p. 233-250.

    41Gentile Emilio, « Fascism in Italian Historiography: In search of an Individual Historical Identity », Journal of Contemporary History, vol. 21, no 2, 1986, p. 179-208. Gentile Emilio, « Le rôle du parti dans le laboratoire totalitaire », Annales ESC, 3, 1988, p. 567-591. Gentile Emilio, La voie italienne au totalitarisme. Le parti et l’État sous le régime fasciste (1995), trad. fr., Monaco, Éd. du Rocher, 2004.

    42Gentile Emilio, « Le rôle du parti dans le laboratoire totalitaire », art. cité.

    43Gentile Emilio, « Fascism as a Political Religion », Journal of Contemporary History, vol. 25, no 2-3, mai-juin 1990, p. 229-251. Gentile Emilio, « The Sacralization of Politics: Definitions, Interpretations and Reflections on the Question of Secular Religion and Totalitarianism », Totalitarian Movements and Political Religions, vol. 1, no 1, 2000, p. 18-55. Gentile Emilio, « Political Religion: A Concept and its Critics; A Critical Survey », Totalitarian Movements and Political Religions, vol. 6, no 1, juin 2005, p. 19-32. Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique : définitions et réflexions critiques sur les critiques d’une interprétation », art. cité.

    44Gentile Emilio, La religion fasciste. La sacralisation de la politique dans l’Italie fasciste (1993), trad fr., Paris, Perrin, 2002.

    45Gurian Waldemar, « Le totalitarisme en tant que religion politique » (1953), in Traverso Enzo, Le Totalitarisme, op. cit, p. 448-460.

    46Del Noce Augusto, L’époque de la sécularisation (1970), Paris, Éd. des Syrtes, 2001.

    47Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique : définitions et réflexions critiques sur les critiques d’une interprétation », art. cité.

    48Gentile Emilio, Qu’est-ce que le fascisme ? Histoire et interprétation (2002), trad. fr., Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2004. Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique… », art. cité.

    49Hourmant François, Le désenchantement des clercs. Figures de l’intellectuel dans l’après-Mai 68, Rennes, PUR, 1997.

    50Furet François, Le passé d’une illusion. Essai sur l’idée communiste au xxe siècle, Paris, R. Laffont, 1995. Courtois Stéphane (dir.), Le livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Paris, R. Laffont, 1997.

    51Lazar Marc, « Les historiens français face au concept de totalitarisme. Les exemples du fascisme italien et du communisme », in Baudoin Jean et Bruneteau Bernard, Le totalitarisme. Un concept et ses usages, op. cit., p. 33-53.

    52Forlin Olivier, Le fascisme. Historiographie et enjeux mémoriels, op. cit., p. 106-122.

    53The Spectator, 11 septembre 2003.

    54De nombreux travaux d’histoire politique et culturelle du fascisme sont cités par Matard-Bonucci Marie-Anne, « À propos d’un retour : le concept de totalitarisme dans l’historiographie du fascisme italien », art. cité. Matard-Bonucci Marie-Anne, Totalitarisme fasciste, Paris, CNRS Éditions, 2018. Forlin Olivier, Le fascisme…, op. cit., p. 130-136.

    55De Felice Roberto, Le fascisme, un totalitarisme à l’italienne ?, op. cit., p. 31-33. Voir aussi Gentile Emilio, Renzo De Felice. L’Historien dans la cité (2003), trad. fr., Monaco, Éd. du Rocher, 2008.

    56Lazar Marc, « Les historiens français face au concept de totalitarisme… », art. cité, p. 40-43.

    57Les travaux d’histoire sociale tendent généralement à récuser l’usage du concept de totalitarisme à propos du fascisme. Voir par exemple Dogliani Patrizia, Le fascisme des Italiens. Une histoire sociale (2008), trad. fr., Grenoble, UGA Éd., 2020.

    58Ainsi Sabino Cassese s’inscrit nettement contre l’interprétation du fascisme comme totalitarisme : Cassese Sabino, L’Italie, le fascisme et l’État. Continuités et paradoxes (2010), trad. fr., Paris, Éd. Rue d’Ulm/Presses de l’ENS, 2014.

    Auteur

    • Olivier Forlin

      Université Grenoble-Alpes.

      Olivier Forlin est maître de conférences en histoire contemporaine, université Grenoble-Alpes et membre du Laboratoire universitaire Histoire Culture Italie Europe (LUHCIE). Ses thèmes de recherche portent sur l’histoire des intellectuels au xxe siècle, l’histoire des relations politiques et culturelles entre la France et l’Italie aux xxe-xxie siècles, l’historiographie et la mémoire du fascisme en Italie et en France. Il a notamment publié : L’Italie et les intellectuels français, 1945-1955, Paris, L’Harmattan, 2006 ; Le fascisme. Historiographie et enjeux mémoriels, Paris, La Découverte, 2013.

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    1Voir Matard-Bonucci Marie-Anne, « À propos d’un retour : le concept de totalitarisme dans l’historiographie du fascisme italien », in Baudouin Jean et Bruneteau Bernard (dir.), Le totalitarisme. Un concept et ses usages, Rennes, PUR, 2014, p. 117-140.

    2Voir Bruneteau Bernard, Le totalitarisme. Origines d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942, Paris, Éditions du Cerf, 2010, p. 36-41.

    3Salvatorelli Luigi, Nazionalfascismo, Turin, Éd. Gobetti, 1923.

    4Sturzo Luigi, L’Italie et le fascisme (1926), Paris, Felix Alcan, 1927. Voir Pouthier Jean-Luc, « Luigi Sturzo et la critique de l’État totalitaire », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 21, janvier-mars 1989, p. 83-89.

    5Amendola Giovanni, « Maggiornanza e minoranza », Il Mondo, 12 mai 1923 ; reproduit dans Amendola Giovanni, La democrazia italiana contro il fascismo, 1922-1924, Milan/Naples, Riccardo Ricciardi, 1960. Réforme du système électoral pour les élections à la Chambre des députés, la loi prévoyait que la liste ayant rassemblé au moins 25 % des voix emporterait les deux tiers des sièges. Elle fut appliquée aux élections d’avril 1924 et permit au Listone, liste constituée autour du parti national fasciste, d’obtenir les deux tiers des sièges et au PNF d’en avoir la majorité absolue.

    6Amendola Giovanni, La democrazia italiana contro il fascismo, 1922-1924, op. cit.

    7Pour une analyse approfondie des premières comparaisons entre fascisme et communisme, nous renvoyons aux travaux de Bruneteau Bernard, Le Totalitarisme. Origines d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942, op. cit., p. 36-46. Bruneteau Bernard, « Affirmation du principe de comparabilité : Bolchevisme-Fascisme-Nazisme, 1923-1940 », in Courtois Stéphane (dir.), Quand tombe la nuit. Origines et émergence des régimes totalitaires en Europe, 1900-1934, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2001, p. 261-279.

    8Nitti Francesco Saverio, Bolchevisme, fascisme et démocratie, Paris, Progrès civique, 1926.

    9Sturzo Luigi, L’État totalitaire. Publié en espagnol en 1935, puis en anglais en 1936, ce texte fut publié en français en 1938 comme un chapitre du livre Politique et morale, Paris, Éd. Bloud et Gay, 1938. Il est reproduit dans Traverso Enzo, Le Totalitarisme. Le xxe siècle en débat, Paris, Le Seuil, 2001, p. 216-234 ; Bruneteau Bernard, Le Totalitarisme. Origines d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942, op. cit., p. 255-263.

    10Il développa cette approche dans des conférences données à la Société française de philosophie en 1936 ; elles furent publiées en 1938 dans L’Ère des tyrannies.

    11Mounier Emmanuel, Manifeste au service du personnalisme, Paris, Aubier-Montaigne, 1936.

    12Borkenau Franz, The Totalitarian Enemy, Londres, Faber and Faber, 1940.

    13Neumann Franz, Béhémoth. Structure et pratique du national-socialisme (1942), Paris, Payot, 1987.

    14Arendt Hannah, Le système totalitaire (1972), Paris, Le Seuil, 2005. Le livre est la troisième partie de The Origins of Totalitarianism paru aux États-Unis en 1951.

    15Gentile Emilio, « Héritage et refoulement du totalitarisme dans l’Italie républicaine », in Courtois Stéphane (dir.), Le jour se lève. L’héritage du totalitarisme en Europe, 1953-2005, Monaco, Éd. du Rocher, 2006, p. 344-357. Gentile Emilio, « L’héritage fasciste entre mémoire et historiographie. Les origines du refoulement du totalitarisme dans l’analyse du fascisme », in Lazar Marc (dir.), Italie : la présence du passé, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 100, octobre-décembre 2008, p. 51-62.

    16Bruneteau Bernard « “Le totalitarisme” : une querelle sans fin ? », in Baudouin Jean et Bruneteau Bernard (dir.), Le totalitarisme. Un concept et ses usages, op. cit., p. 28.

    17Battini Michele, Peccati di memoria: la mancata Norimberga italiana, Rome/Bari, Laterza, 2003. Focardi Filippo et Klinkhammer Lutz, « The question of Fascist Italy’s war crimes: the construction of a self-acquitting myth (1943-1948) », Journal of Modern Italian Studies, vol. 9, no 3, 2004, p. 330-348. La Rovere Luca, « The Examination of Conscience of the Nation: The Lost Debate About the Collective Guilt in Italy, 1943-1945 », Totalitarian Movements and Political Religions, vol. 9, no 2-3, septembre 2008, p. 187-202.

    18Bidussa David, Il mito del bravo Italiano, Milan, Il Saggiatore, 1993. Focardi Filippo, « La memoria della guerra e il mito del “bravo italiano”. Origine e affermazione di un autoritratto collettivo », Italia contemporanea, no 220-221, septembre-décembre 2000, p. 393-399.

    19Forlin Olivier, Le fascisme. Historiographie et enjeux mémoriels, Paris, La Découverte, 2013, p. 57-69.

    20Bruneteau Bernard, « “Le totalitarisme” : une querelle sans fin ? », art. cité, p. 11-30.

    21Aquarone Alberto, L’Organizzazione dello Stato totalitario, Turin, Einaudi, 1965.

    22De Felice Renzo, Mussolini, il fascista, t. II : L’organizzazione dello Stato fascista (1925-1929), Turin, Einaudi, 1968 ; Mussolini, il Duce, t. I : Gli anni del consenso (1929-1936), Turin, Einaudi, 1974.

    23De Felice Renzo, Mussolini, il Duce, t. II : Lo Stato totalitario (1936-1940), Turin, Einaudi, 1981.

    24Matard-Bonucci Marie-Anne, L’Italie fasciste et la persécution des juifs, Paris, Perrin, 2007.

    25Voir la traduction partielle de l’ouvrage en français, De Felice Renzo, Le fascisme un totalitarisme à l’italienne ?, Paris, PFNSP, 1988, p. 30-33.

    26Società a ainsi publié les premiers chapitres de Dal Diario di un borghese, le journal de Ranuccio Bianchi Bandinelli (il les publia sous le pseudonyme de Giovanni Douro), le directeur de la revue. L’ouvrage sortit en 1948 (Mondadori). Dans Il Politecnico parut la « Lettre de l’écrivain Giaime Pintor à son frère » Luigi écrite le 28 novembre 1943 à Naples à la veille de sa participation à une action de résistance où il trouva la mort. Elle fut intégrée à l’ouvrage posthume de G. Pintor, Il Sangue d’Europa publié en 1950 chez Einaudi.

    27Ajello Nello, Intellettuali e PCI, 1944-1958 (1979), Bari/Rome, Laterza, 1997, p. 66-75 et 129-137.

    28Voir Il Risorgimento liberale, mai 1946, référence citée par Emilio Gentile, « L’héritage fasciste entre mémoire et historiographie. Les origines du refoulement du totalitarisme dans l’analyse du fascisme », art. cité.

    29Basso Lelio, Due totalitarismi. Fascismo e democrazia cristiana, Milan, Garzanti, 1951.

    30Mouvement antifasciste, il fut fondé en France en 1929 par Carlo Rosselli.

    31Grémion Pierre, Intelligence de l’anticommunisme. Le Congrès pour la liberté de la culture à Paris, 1950-1975, Paris, Fayard, 1995.

    32Chiaromonte Nicola, « Lettre d’Italie », Preuves, no 11, janvier 1952.

    33Mersu Gustave, « Pourquoi le communisme est-il si fort en Italie ? », Preuves, no 18-19, août-septembre 1952.

    34Gentile Emilio, « Le silence de Hannah Arendt. L’interprétation du fascisme dans Les origines du totalitarisme », in Matard-Bonucci Marie-Anne et Milza Pierre (dir.), Le fascisme italien : débats, historiographie et nouveaux questionnements. Revue d’histoire moderne et contemporaine, no 55-3, juillet-septembre 2008, p. 11-34.

    35Mosse George, « The Genesis of Fascism », Journal of Contemporary History, vol. 1, no 1, 1966, p. 14-26. Voir aussi Mosse George, La Révolution fasciste (1999), trad. fr., Paris, Le Seuil, 2003.

    36Gentile Emilio, « A Provisional Dwelling: The Origin and Development of the Concept of Fascism in Mosse’s Historiography », in Payne Stanley G., Sorkin David J. et Tortorice John S. (dir.), What History tells. George L. Mosse and the Culture of Modern Europe, Madison, University of Winconsin Press, 2004, p. 41-109.

    37Gentile Emilio, « Alcune considerazioni sull’ideologia fascista », Storia contemporanea, vol. 5, no 1, 1974. Gentile Emilio, Le origini dell’ideologia fascista, 1918-1925, Rome/Bari, Laterza, 1975.

    38Gentile Emilio, Qu’est-ce que le fascisme ? Histoire et interprétation (2002), trad. fr., Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2004. Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique : définitions et réflexions critiques sur les critiques d’une interprétation », Raisons politiques, no 22, mai 2006, p. 119-173.

    39Germino Dante L., The Italian Fascist Party in Power. A Study in Totalitarian Rule, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1962.

    40Nolte Ernst, Le fascisme dans son époque, vol. 1 : L’Action française ; vol. 2 : Le fascisme italien ; vol. 3 : Le national-socialisme (1963), trad. fr., Paris, Julliard, 1970. Gentile Emilio, « Le fascisme italien : une révolution au-delà de l’antimarxisme et de la contre-révolution », in Nolte Ernst, Fascisme et totalitarisme, éd. S. Courtois, Paris, R. Laffont, 2008, p. 233-250.

    41Gentile Emilio, « Fascism in Italian Historiography: In search of an Individual Historical Identity », Journal of Contemporary History, vol. 21, no 2, 1986, p. 179-208. Gentile Emilio, « Le rôle du parti dans le laboratoire totalitaire », Annales ESC, 3, 1988, p. 567-591. Gentile Emilio, La voie italienne au totalitarisme. Le parti et l’État sous le régime fasciste (1995), trad. fr., Monaco, Éd. du Rocher, 2004.

    42Gentile Emilio, « Le rôle du parti dans le laboratoire totalitaire », art. cité.

    43Gentile Emilio, « Fascism as a Political Religion », Journal of Contemporary History, vol. 25, no 2-3, mai-juin 1990, p. 229-251. Gentile Emilio, « The Sacralization of Politics: Definitions, Interpretations and Reflections on the Question of Secular Religion and Totalitarianism », Totalitarian Movements and Political Religions, vol. 1, no 1, 2000, p. 18-55. Gentile Emilio, « Political Religion: A Concept and its Critics; A Critical Survey », Totalitarian Movements and Political Religions, vol. 6, no 1, juin 2005, p. 19-32. Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique : définitions et réflexions critiques sur les critiques d’une interprétation », art. cité.

    44Gentile Emilio, La religion fasciste. La sacralisation de la politique dans l’Italie fasciste (1993), trad fr., Paris, Perrin, 2002.

    45Gurian Waldemar, « Le totalitarisme en tant que religion politique » (1953), in Traverso Enzo, Le Totalitarisme, op. cit, p. 448-460.

    46Del Noce Augusto, L’époque de la sécularisation (1970), Paris, Éd. des Syrtes, 2001.

    47Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique : définitions et réflexions critiques sur les critiques d’une interprétation », art. cité.

    48Gentile Emilio, Qu’est-ce que le fascisme ? Histoire et interprétation (2002), trad. fr., Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2004. Gentile Emilio, « Fascisme, totalitarisme et religion politique… », art. cité.

    49Hourmant François, Le désenchantement des clercs. Figures de l’intellectuel dans l’après-Mai 68, Rennes, PUR, 1997.

    50Furet François, Le passé d’une illusion. Essai sur l’idée communiste au xxe siècle, Paris, R. Laffont, 1995. Courtois Stéphane (dir.), Le livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Paris, R. Laffont, 1997.

    51Lazar Marc, « Les historiens français face au concept de totalitarisme. Les exemples du fascisme italien et du communisme », in Baudoin Jean et Bruneteau Bernard, Le totalitarisme. Un concept et ses usages, op. cit., p. 33-53.

    52Forlin Olivier, Le fascisme. Historiographie et enjeux mémoriels, op. cit., p. 106-122.

    53The Spectator, 11 septembre 2003.

    54De nombreux travaux d’histoire politique et culturelle du fascisme sont cités par Matard-Bonucci Marie-Anne, « À propos d’un retour : le concept de totalitarisme dans l’historiographie du fascisme italien », art. cité. Matard-Bonucci Marie-Anne, Totalitarisme fasciste, Paris, CNRS Éditions, 2018. Forlin Olivier, Le fascisme…, op. cit., p. 130-136.

    55De Felice Roberto, Le fascisme, un totalitarisme à l’italienne ?, op. cit., p. 31-33. Voir aussi Gentile Emilio, Renzo De Felice. L’Historien dans la cité (2003), trad. fr., Monaco, Éd. du Rocher, 2008.

    56Lazar Marc, « Les historiens français face au concept de totalitarisme… », art. cité, p. 40-43.

    57Les travaux d’histoire sociale tendent généralement à récuser l’usage du concept de totalitarisme à propos du fascisme. Voir par exemple Dogliani Patrizia, Le fascisme des Italiens. Une histoire sociale (2008), trad. fr., Grenoble, UGA Éd., 2020.

    58Ainsi Sabino Cassese s’inscrit nettement contre l’interprétation du fascisme comme totalitarisme : Cassese Sabino, L’Italie, le fascisme et l’État. Continuités et paradoxes (2010), trad. fr., Paris, Éd. Rue d’Ulm/Presses de l’ENS, 2014.

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    Forlin, O. (2025). Fascisme italien et totalitarisme : un parcours historiographique. In F. Hourmant (éd.), L’Europe et le totalitarisme (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/149l3
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