Unitatis Redintegratio : Novalis, les jésuites, l’Europe et les totalitarismes
p. 63-70
Texte intégral
« Le poète a toujours raison,
Qui voit plus loin que l’horizon »Jean Ferrat.
1Cela ne s’invente pas : l’auteur des Hymnes à la Nuit, dans l’œuvre duquel allait pour la première fois s’opérer, en Allemagne, le retournement qui devait conduire la culture européenne, de la rationalité sèche et sans âme des Lumières, à la redécouverte de la profondeur intime de l’être – ce René, ce Rimbaud d’outre-Rhin, est né le jour d’une éclipse de soleil, le 2 mai 17721. Les Grecs disaient que ceux que les dieux aiment meurent jeunes ; Novalis s’est éteint à vingt-neuf ans, en 1801, sans avoir eu le temps de voir publier l’essai qu’il avait intitulé Europe ou la Chrétienté, qui date de 17992. Quoique les responsables de l’Athenaeum fussent ses camarades et ses amis, ils refusèrent en effet, avec l’approbation de Goethe, de l’insérer dans leur revue, et il est bien possible que son texte ait dû cette essoyne à sa charge antikantienne, même si Novalis n’y fait nulle part au magister de Königsberg l’honneur de le nommer. Non content d’avoir de fait produit en 1784, à la veille donc du retour du tragique qu’allait signifier pour la pauvre humanité la déchirure révolutionnaire, son Idée d’une Histoire universelle d’un Point de Vue cosmopolitique3, qui avait présenté l’unité républicaine du genre humain comme rien moins qu’une exigence de la nature, Kant avait, en 1795, au moment même où les guerres napoléoniennes allaient succéder aux révolutionnaires, saisi l’occasion du traité passé à Bâle cette année-là entre la Prusse et le Directoire4 pour y aller, avec la même sagacité caractéristique5, d’un opuscule Sur la Paix perpétuelle6. Que les poètes voient plus loin que les philosophes, preuve en est que le thème principal d’Europe ou la Chrétienté était, à rebours, que l’unité de l’Europe était non pas à venir, mais derrière nous7, et cela parce qu’après avoir existé au Moyen Âge sous les espèces de la Chrétienté (que Novalis peignait sous les couleurs les plus favorables), elle avait été brisée par la réforme protestante.
2Sans même parler de son anti-kantisme, ce point de vue, relevé des attaques les plus incisives contre la personne et contre l’œuvre de Luther, ne pouvait évidemment paraître qu’inadmissible à Berlin sous la plume d’un auteur dont l’Eglise protestante commençait par ailleurs à chanter les hymnes, surtout l’année même – 1800 – où l’Allemagne luthérienne était scandalisée par la conversion au catholicisme du comte de Stolberg8, première d’une longue série qu’a renouvelée en notre temps Ernst Jünger. Peut-être Novalis a-t-il disparu trop tôt pour franchir ce pas-là ; mais toujours est-il qu’à l’intérieur du scandale pour protestants que constituait Europe ou la Chrétienté, ses considérations sur les jésuites9 ne pouvaient faire l’effet que d’un scandale au carré.
3Car, alors que la philosophie du siècle avait professé pour l’ordre de saint Ignace une haine qu’elle avait précisément recueillie du protestantisme allemand d’abord, du jansénisme français ensuite, et que Voltaire avait poussée jusqu’à la tolérance du cannibalisme, du moment que ce fût un jésuite qu’on mangeât10, Novalis déborde pour la Compagnie d’une chaude sympathie qui vise avant tout l’intelligence ignatienne.
« Ce nouvel ordre religieux, écrivait-il, rouvrit la voie à l’ancienne tradition, et, dans un miracle d’intelligence et de fermeté, prit en sa charge le règne papal et la restauration de sa puissance. Jamais encore on n’avait vu pareille Société dans l’histoire mondiale. Aucun plan de conquête universelle n’a jamais été conçu, même par le vieux Sénat romain, avec plus d’assurance dans le succès. Jamais encore on n’avait pensé avec autant d’intelligence à la réalisation d’une plus grandiose idée. »
4Et de circonstancier l’ampleur des réalisations jésuites : sur le plan intellectuel, « les trésors de la connaissance venaient, de nouveau, s’accumuler dans leurs cellules ». Sur la mappemonde,
« ce qui avait été, ce qui était perdu en Europe, ils allèrent dans les autres parties du monde et jusqu’au plus lointain Orient ou à l’extrême Occident chercher à le reconquérir de toutes les manières, comme aussi à reprendre et à faire valoir la dignité apostolique, […] et sur toute l’étendue immense des Amériques à la Chine, par-dessus l’Europe, ils maintenaient leur miraculeuse unité de doctrine et d’action ».
5Il n’était jusqu’à l’aspect protéiforme de leur activité, où la tradition protestante, anglicane et pascalienne avait vu la marque la plus claire de leur hypocrisie, qui ne devînt, sous la plume de Novalis, pure application du mot de saint Paul, « Je me suis fait tout pour tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns11. » « Ils ne se laissaient pas non plus distancer dans leur effort pour gagner la popularité, écrivait-il, et ils étaient parfaitement au fait de tout ce que Luther devait à ses artifices démagogiques, à son étude et à sa connaissance du peuple. On les voyait partout fonder des écoles, se hâter au confessionnal, monter en chaire, ne laisser pas chômer les presses, devenir des poètes, de savants philosophes, des ministres, des martyrs » : quant à l’éloge, le ton est, on le voit, absolument celui de Chateaubriand trois ans plus tard, dans Le Génie du christianisme12.
6Le fait demeurait pourtant massif, et Novalis ne se donnait pas le ridicule de chercher à le dissimuler, que toute cette énergie avait abouti au plus cuisant des échecs : « De nos jours, le voici en sommeil, cet ordre redoutable, et dans quel état pitoyable aux extrêmes frontières de l’Europe ! » En 1799, un quart de siècle avait en effet déjà passé depuis que le bref Dominus ac Redemptor, du triste Clément XIV, avait supprimé la Compagnie13, et que « les timidités et les faiblesses des supérieurs, les jalousies entre les princes et les autres Ordres religieux, les intrigues de Cour et autres circonstances fortuites étaient venues briser leur élan plein d’audace ». Anéanti par la Puissance même pour laquelle il avait combattu, l’Ordre à cette époque ne subsistait plus que dans un état quasi limbaire, en Russie, et cela parce que, dans la condition de décadence où était descendue à cette époque l’autorité apostolique, les décisions qui en émanaient ne pouvaient être rendues exécutoires que par celle des États. Or, si les monarchies prétendues catholiques s’étaient hâtées de publier le bref d’extinction qu’elles avaient, pour leur propre perte, extorqué à la papauté, Catherine II, toute schismatique et voltairienne qu’elle fût14, avait pourtant jugé que des éducateurs jésuites pourraient encore lui être utiles dans les territoires qu’elle venait de démembrer à la Pologne : elle s’était donc bien gardée de donner chez elle force de loi à la bulle, moyennant quoi quelques Pères avaient pu survivre en corps dans les frontières de son Empire, à condition que c’y fût à petit bruit15.
⁂
7Aussi bien cette admiration sans borne que Novalis témoigne aux jésuites, que son constat sans fard de leur échec sont à comprendre sur le fond, tout ensemble, de la nostalgie de l’unité et de l’aspiration à la retrouver dont toute son œuvre est habitée.
8On réfère souvent l’une et l’autre à je ne sais quel vague sentiment de la Nature dont la culture allemande serait en permanence hantée ; mais peut-être est-ce là faire trop bon marché de l’extraordinaire remarque en coin que glisse Novalis dans son texte, lorsqu’il se demande « combien le monde eût pu vivre de temps encore », si n’avait été « réduit à néant, ou peu s’en faut, le dernier rempart de l’unité catholique ». Combien le monde eût pu vivre de temps encore : avec sa charge d’irrémédiable, le mot évoque celui de Talleyrand, soupirant que qui n’avait pas connu l’Ancien Régime ne pouvait pas savoir ce que c’était que la douceur de vivre ; il démontrerait à lui seul que Novalis n’a pas écrit Europe ou la Chrétienté, avec sa peinture idyllique d’un Moyen Âge de chevaliers, de dames, et de prêtres, par une espèce de goût intemporel autant qu’anticipé pour l’heroic fantasy, mais comme un texte temporellement situé, un texte d’après la catastrophe, qui vise à prendre la mesure de la fracture provoquée dans l’histoire et dans la culture européenne par la révolution française. À ceci près qu’il y insiste sur les responsabilités du clergé tardo-médiéval dans le naufrage de la Chrétienté16, la généalogie qu’il esquisse du désastre est en effet exactement celle que la pensée contre-révolutionnaire avait commencé d’en retracer ; elle va de la Réforme à la Révolution par la philosophie des Lumières, elle-même pré-annoncée par la philologie protestante, dont l’effet desséchant sur la religion devait, d’après Novalis, devenir inévitable, du moment même où le Réformateur avait décidé de traduire la Bible17. En dressant les uns contre les autres révolutionnaires de Gauche et contre-révolutionnaires de Droite, la Révolution a donc fait rejouer la fracture que la Réforme avait provoquée entre les protestants et les Romains, et c’est précisément parce que les jésuites lui apparaissent comme les défenseurs de cette unité catholique perdue que Novalis leur témoigne cette chaude sympathie, non d’ailleurs sans indiquer ce qui, à son avis, avait dès l’origine rendu illusoire l’entreprise ignacienne.
« Éternellement elle restera, cette Société, comme le modèle de toute société dont l’inspiration intérieure, dont tout le désir organique prétend à une expansion infinie comme à une éternelle durée ; mais éternellement aussi elle demeurera comme preuve que le Temps en son cours insurveillé suffit, seul, à rendre vaines les entreprises les plus fortes d’intelligence et de prudence – et que l’irrésistible développement de l’espèce dans son tout l’emporte sur l’artificiel développement de l’une de ses parties. Chaque chose particulière contient en soi sa propre mesure ; seule la capacité de l’espèce est incommensurable. Tous les plans aboutissent fatalement à l’échec, qui n’ont pas tenu compte rigoureusement de toutes les possibilités et aptitudes de l’espèce18. »
9En d’autres termes, depuis la rupture de l’unité médiévale, en Europe le tout n’est pas dans le fragment19, et l’erreur primordiale des jésuites avait été de ne pas vouloir le voir : la recomposition de l’unité ne peut pas s’opérer sur le mode employé à cette fin par la grenouille de la fable, qui voulut se faire aussi grosse que le bœuf20 ; elle exige qu’y participent toutes les pièces éparses de l’ancien ensemble.
10Or c’est en fait par cette conviction que le texte de Novalis pointe vers des réalités politiques dont il allait falloir des décennies pour que l’Europe mesure la terrible prégnance. Le phénomène totalitaire du xxe siècle européen – telle est du moins ma conviction – est, en effet, directement issu de la rupture dont Europe ou la Chrétienté déplore la radicalité : nationaux et socialistes, socialistes et nationaux, nationaux-socialistes enfin, le fascisme, le stalinisme et le nazisme ont tous été des centrismes qui ont prétendu réconcilier, mais sur le mode de l’addition des extrêmes, la droite et la gauche que la Révolution avait séparées. Pas un théoricien ne le pressentait alors, et toutefois, parce que les poètes voient plus loin que les philosophes, l’élégie jésuite de Novalis est comme illuminée de fulgurations qui jettent un jour fuligineux sur le sombre avenir que les partis totalitaires allaient réserver à l’Europe.
11D’abord il n’exclut nullement que de l’échec présent des fils de saint Ignace, il puisse être un jour interjeté appel : évoquant, à la toute fin du passage, la survie souterraine de la Compagnie dans l’Empire russe, il laisse entendre qu’il ne tient pas pour impossible qu’elle réussisse à en ressurgir – et c’est bel et bien ce qui a fini par se faire21. Au moment où il traçait ces lignes, Novalis était-il au courant des tentatives de restauration qui, en repartant du petit reste russe, s’étaient esquissées dès 1793 dans les États de Parme22, puis qui allaient se renouveler dans les Deux-Siciles23, en attendant le rétablissement général de 1814 ? C’est possible, car le moindre mouvement de ce qui avait surnagé des jésuites faisait jaser – mais ces considérations ont certainement moins d’importance divinatoire sous sa plume que les allusions qu’il a insérées, au centre, puis à la toute fin de son texte, à un autre mode éventuel de réapparition pour la Compagnie. « Remarquable, a-t-il écrit, tout d’abord, cette société le sera plus encore comme mère des sociétés dites secrètes, un germe historique qui n’était assurément pas mûr alors, mais d’une importance historique considérable » – avant de conclure que « cet Ordre redoutable, peut-être ressurgira-t-il un jour avec le peuple qui le protège, et, sous un autre nom peut-être, pour se répandre à nouveau sur son ancienne patrie ».
12Comme toujours, ces aperçus sont susceptibles d’une interprétation platement érudite. S’agissant de la Compagnie comme mère des sociétés secrètes, on se satisferait alors de rappeler que le fantasme qui la réduit à l’une d’entre elles est presque aussi vieux qu’elle, et qu’il se fonde sur ce qu’avaient dans l’origine eu de déconcertant, chez les jésuites, l’absence de tout habit religieux qui les identifie, leur abstinence de tout office claustral, leur vœu spécial, surtout, d’obéissance au pape. Aussi furent-ils, dès le début du xviie siècle, dans les Monita secreta qu’un transfuge de leurs rangs attribua sans vergogne au général Acquaviva, caricaturés en une espèce de reviviscence de la secte des Assassins, et Dieu sait si, Jacques Clément, Ravaillac, Titus Oates et même Damien aidant, le thème allait ensuite faire fortune24, des Provinciales à Eugène Sue25, Alexandre Dumas26 et Michel Zévaco27. Mais, à la toute fin du xviiie siècle, sa faveur était encore accrue par le mystère de leur maintien discret en Russie, qui permettait de voir dans leur disparition non pas vraiment une suppression, mais plutôt une occultation, parente finalement de celle que toute une ribambelle de soi-disant initiés prêtait à l’Ordre du Temple, pour mieux pouvoir prétendre que c’étaient eux qui le prolongeaient.
13Or de ces sociétés secrètes, la Révolution et ses abords avaient permis soit de mesurer28, soit de fantasmer l’action. En 1789, l’Allemagne se remettait à peine de la frayeur que lui venait de lui causer le complot des Illuminés de Bavière29 ; en 1799, l’abbé Barruel – comme par hasard, ex et futur jésuite, car il avait été de l’ancienne Compagnie et, après 1814, il se fit réintégrer dans la nouvelle30 – était au zénith du succès européen que lui avaient valu ses Mémoires pour servir à l’Histoire du Jacobinisme31, dans lesquels il avait cloué au pilori, comme ouvriers diaboliques de la Révolution, les Illuminés, les francs-maçons et les philosophes. Et comme il n’est pas douteux que le tapage continental fait par son livre soit arrivé jusqu’aux oreilles de Novalis (l’ouvrage avait été très vite publié en Allemagne32), l’Érudition pourrait, avec cela, tenir toute la question pour liquidée, et se rendormir sur les deux siennes.
14Quant à la dimension russe des réflexions terminales de Novalis, même motif, même punition. De 1796 à 1801, le trône des tsars fut occupé par l’empereur Paul I33. Son crypto-catholicisme était un secret de Polichinelle ; il découlait de sa fascination pour les Ordres de chevalerie, dont le tout premier avait tout justement été celui du Temple, et cette fascination venait de le conduire, après qu’en 1798 Bonaparte avait, sur la route de l’Égypte, dépouillé de sa souveraineté sur Malte l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, à s’en accaparer la grande-maîtrise : si bien qu’on pourrait ramener ce qu’écrivait Novalis de la possible résurgence russe des fils de saint Ignace à l’idée que, dans la mesure où le tsar hébergeait déjà chez lui ce qui restait de la Compagnie, il aurait pu tout aussi bien, ou tout aussi mal, se bombarder Général des jésuites reconstitués.
⁂
15Voilà donc ce que permet de voir la démarche érudite, et sans doute ce n’est pas tout à fait rien. Mais, si l’on veut percevoir la dimension proprement divinatoire du texte de Novalis, il faut dépasser l’érudition, pour accepter de se laisser suggestionner, sur un mode qui est justement celui-là même de la poésie, par le simple rapprochement de ces quelques thèmes, les jésuites, les sociétés secrètes comme germe historique, la Russie, l’Allemagne : car c’est alors seulement qu’on peut devenir sensible à l’importance, dans l’histoire du phénomène totalitaire au xxe siècle, des sociétés secrètes qu’ont été, à tant d’égards, aussi bien le NSDAP que le parti bolchevique, comme au caractère crucial qu’a revêtu, pour l’un comme pour l’autre, le modèle jésuite – il est, de ce point de vue, absolument logique qu’Arendt ait cité les Monita secreta dans ses Origines du Totalitarisme34.
16Côté russe, les mœurs du bolchevisme ont ainsi dû au moins autant à Netchaïev35 qu’à Marx, et Netchaïev, dont Dostoïevsky s’est inspiré pour tracer, dans Les Possédés, le portrait de ce Piotr Stepanovitch Verkhovensky dans lequel Lénine aimait si peu à se voir préfigurer36, Netchaïev était l’auteur d’un Catéchisme révolutionnaire, qui prêchait si fanatiquement discipline implacable et dévouement absolu à la Cause que Bakounine lui-même le jugeait convaincu qu’une organisation politique digne de ce nom ne pouvait reposer que « sur les principes de Machiavel et la devise des jésuites37 » – or certes Bakounine n’entendait pas par là Ad majorem Dei gloriam. Novalis écrivait que la résurgence russe des jésuites, telle qu’il l’entrevoyait, pourrait s’opérer « sous un autre nom peut-être, pour se répandre à nouveau sur son ancienne patrie » : ainsi le parti bolchevique, avec les dépendances que lui furent, à travers l’Europe, les différents partis communistes.
17Mais la prescience dont témoigne Europe ou la Chrétienté n’était pas moindre côté allemand. Cent trente ans plus tard, Himmler devait concevoir sa SS comme un nouvel Ordre noir38, et Eichmann à Jérusalem employait encore, pour décrire l’obéissance aveugle à laquelle il avait été dressé dans ses rangs (et dont il prétendait qu’elle devait lui valoir acquittement) l’expression de Kadavergehorsam, « obéissance de cadavre39 » : sous laquelle il n’est, je pense, pas trop aventuré de repérer le Perinde ac cadaver de saint Ignace.
18Donc les poètes voient plus loin que les philosophes.
Notes de bas de page
1Voyez Guerne Armel, « Novalis ou la vocation d’éternité », in Novalis, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », deux volumes, 2004 (1975), t. I, p. 8, note 1.
2Voyez Novalis, Europe ou la Chrétienté, in Œuvres complètes, op. cit., p. 303-324.
3Paris, Vrin, 1999.
4Sur la trahison par la Prusse des intérêts de l’Europe lors de la signature du traité de Bâle, voyez Von Thadden Rudolf, La Prusse en Question. Histoire d’un État perdu, Arles, Actes Sud, 1985 (Munich, 1981), chap. vi : « La Prusse et l’Europe », p. 97-98.
5Voyez De Quincey Thomas, Les derniers Jours d’Emmanuel Kant, Toulouse, Ombres, 1996 ; Bothul Jean-Baptiste, La Vie sexuelle d’Emmanuel Kant, Paris, Mille et une Nuits, 2000 ; Boutang Pierre, Ontologie du Secret, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2016 (1973), « Domaines », section II, « Ressemblance et analogie », chap. ii : « L’analogie », p. 243-279, « Analogie d’attribution et analogie de proportion », p. 254-260, spécialement p. 255-256.
6Voyez Kant, Projet de Paix perpétuelle, Paris, Vrin, 1990.
7Voyez Contamine Henry, L’Europe est derrière nous, Paris, Fayard, 1953.
8Voyez De Stael Madame, « Du catholicisme », in De l’Allemagne, Paris, Garnier-Flammarion, 1993 (1968), deux volumes, t. II, partie IV, chap. iv, p. 255-262.
9Voyez Europe ou la Chrétienté, op. cit., p. 313-315.
10Voyez Candide, chap. xvi : « Ce qui advint aux deux voyageurs avec deux filles, deux singes, et les sauvages appelés Oreillons », in Voltaire, Romans et Contes, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, p. 211-214.
11Voyez I Corinthiens IX 22.
12Voyez Le Génie du christianisme, IVe partie, livre IV : « Missions », et IV, chap.v : « Éducation. Écoles, collèges, universités, Bénédictins et Jésuites ».
13Voyez Lacouture Jean, Jésuites. Une multibiographie, Paris, Le Seuil, 1991, 2 vol., t. I : Les Conquérants, chap. xiv : « La corrida des Lumières », p. 437-477 ; Fabre Pierre-Antoine et Goujon Patrice, Suppression et Rétablissement de la Compagnie de Jésus (1773-1814), Namur, Lessius, 2014.
14Voyez Carrère d’Encausse Hélène, Catherine II, Paris, Fayard, 2002.
15Voyez Beauvois Daniel, « Les jésuites dans l’Empire russe 1772-1820 », Dix-huitième Siècle, VIII, 1976, p. 257-272.
16Voyez Europe ou la Chrétienté, op. cit., p. 310-311.
17Ibid., p. 312.
18Ibid., p. 312.
19Voyez Von Balthasar Hans Urs, Das Ganze im Fragment. Aspekte der Geschichtstheologie, Einsiedeln, Benziger, 1963.
20Voyez La Fontaine, Fables, I, 3.
21Voyez Inglot Marek, La Compagnia di Gesù nell’Impero russo (1772-1820) e la sua parte nella restaurazione della Compagnia, Rome, Presses de l’Université grégorienne, 1997.
22Voyez Inglot Marek, op. cit., p. 166-179.
23Voyez Fabre Pierre-Antoine et Goujon Patrice, op. cit., p. 96-97.
24Voyez Leroy Michel, Le Mythe jésuite. De Béranger à Michelet, Paris, PUF, coll. « Écritures », 1992.
25Voyez Le Juif errant.
26Voyez Le Vicomte de Bragelonne.
27Voyez la série des Pardaillan.
28Voyez Cochin Augustin, La Machine révolutionnaire. Œuvres, Paris, Tallandier, 2018.
29Voyez Le Forestier René, Les Illuminés de Bavière et la Franc-Maçonnerie allemande, Milan, Archè, 2001 (Paris, 1915). Sur le rôle du modèle jésuite dans le fonctionnement de l’Ordre excogité par Weishaupt, voyez chap. iv : « Caractères généraux de la société », p. 73-111, spécialement p. 96-99.
30Sur Barruel, voyez Riquet Michel s. j., Augustin de Barruel. Un jésuite face aux Jacobins francs-maçons (1741-1820), Paris, Beauchesne, 1989 ; Briec-Le Guillou Yane-Laure, La Révolution française selon Augustin Barruel : théoriser un complot contre l’autel et le trône (1741-1820), Brest, université de Bretagne occidentale, mémoire de master 2, 2020.
31Voyez Barruel Augustin, Mémoires pour servir à l’Histoire du Jacobinisme, Chiré-en-Montreuil, Éditions de Chiré, 2 vol., 2005 (Londres, 1797-1798).
32À Hambourg chez Fauche en 1798-1799 ; à Augsbourg aux Libraires associés en 1799 ; à Brunswick en 1800 ; à Hambourg encore, chez Fauche toujours, en 1803.
33Voyez Blondy Alain, Paul Ier. La folie d’un tsar, Paris, Perrin, 2020.
34Voyez Arendt Hannah, Les Origines du Totalitarisme, t. III : Le Système totalitaire, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1972, chap. ii : « Le mouvement totalitaire », section 2 : « La propagande totalitaire », note 45, p. 259 (renvoyant au livre d’Henri Rollin sur les Protocoles des Sages de Sion, L’Apocalypse de notre Temps, Paris, Gallimard, 1939, réédité chez Allia en 1991).
35Sur Netchaïev, voyez Venturi Franco, Les Intellectuels, le Peuple et la Révolution. Histoire du populisme russe au xixe siècle, Paris, Gallimard, 1972 ; Figes Orlando, La Révolution russe, Paris, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 2009 (Londres, 1996), 2 vol., t. I, chap. iv : « Encre rouge », p. 266-268.
36« C’est une saleté réactionnaire, en disait-il […] Je n’ai pas de temps à perdre. J’ai feuilleté le livre, puis je l’ai jeté aux oubliettes. De tels écrits sont inutiles. Quel profit puis-je en tirer ? », cité par Figes Orlando, op. cit., t. I, chap. ix, p. 696.
37Voyez Figes Orlando, op. cit., p. 268.
38Voyez Höhne Heinz, L’Ordre noir. Histoire de la SS, Tournai, Casterman, 1972 (Hambourg, 1966), spécialement chap. vi : « L’Ordre noir », p. 87-101, en particulier p. 93.
39Cité par Arendt Hannah, Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, Paris, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 1991, (New York, 1963), chap. viii : « Les devoirs d’un citoyen qui respecte la loi », p. 222.
Auteur
-
Fabrice Bouthillon
Université de Bretagne occidentale, Centre de recherches bretonne et celtiques (CRBC).
Fabrice Bouthillon est ancien élève de l’ENS-Ulm et de l’École française de Rome, licencié en théologie catholique de l’université de Strasbourg. Il est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bretagne occidentale, et membre du Centre de recherches bretonne et celtiques (CRBC). Ses recherches portent sur l’histoire des totalitarismes. Dernières publications : Bonaparte comme Précurseur. Rapport sur la banalité du Mâle, Brest, Dialogues, 2019 et Situer le fascisme. L’addition italienne des extrêmes 1914-1945, Paris, Le Cerf, 2025.

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