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    Plan détaillé Texte intégral L’ultracrépidérianisme et le péché d’hubris rassuriste de Didier Raoult et de ses confrères Le populisme médical de Didier Raoult La griserie des plateaux qui aggrave la confusion scientifique Conclusion Notes de bas de page Auteurs

    Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs »

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Le pseudo traitement à l’hydroxychloroquine

    Errements de Didier Raoult et amplifications journalistiques

    Arnaud Mercier et Marina Alcaraz

    p. 55-78

    Texte intégral L’ultracrépidérianisme et le péché d’hubris rassuriste de Didier Raoult et de ses confrères Didier Raoult et l’hydroxychloroquine : l’effet gourou Le populisme médical de Didier Raoult La griserie des plateaux qui aggrave la confusion scientifique Conclusion Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1Il est indispensable de souligner la spécificité historique de l’expérience vécue en 2020 dans le monde. L’humanité n’avait pas connu un défi sanitaire aussi majeur depuis un siècle, c’est-à-dire depuis la fameuse « grippe espagnole », restée gravée dans les mémoires. La population, comme les politiciens, les chefs d’entreprises, les journalistes et même la plupart des médecins, manquaient cruellement de culture sanitaire épidémique.

    2Nulle surprise donc face à la profusion de discours contradictoires durant la phase aigüe de la pandémie de Covid-19. De sourdes luttes d’influence ont opposé, lors des grands confinements du premier semestre de 2020, les tenants d’une politique sanitaire protectrice face à un ennemi viral inconnu et dangereux, aux fidèles d’une économie ouverte qui, face à la science médicale et à la virologie en particulier, ont adopté une posture allant à l’encontre du discours sanitaire, afin de préserver leurs intérêts économiques. Mais cette querelle venait aussi percuter des lignes de fracture préexistantes. C’est ainsi que les zélateurs d’une médecine « douce » ou « naturelle » se sont opposés à des choix de protection et de vaccination défendus sur des bases scientifiques, avec l’innovation conceptuelle de l’ARN1 messager à la clé. Des militants autolabélisés comme « antisystème » ont fait de l’opposition aux prescriptions sanitaires globales un nouveau front de leur lutte politique contre les figures et discours d’autorité, quitte à recourir à des fausses informations sur la Covid pour produire une infodémie2.

    3Un tel contexte a créé un vaste halo de désinformation autour du noyau de données fiables sur le SARS-CoV-2. Désinformation qui n’est pas forcément composée de mensonges éhontés, ni de fabrications ex nihilo de faux renseignements. Il existe des formes plus hybrides, plus détournées, avec des approximations scientifiques et des dénis médicaux, relayés par certains politiciens qui y trouvaient matière à servir leurs intérêts.

    4Comme si ce terreau fertile à toutes les confusions, toutes les irrationalités, toutes les manipulations ne suffisait pas, il a fallu que des chercheurs médicaux dérapent aussi, assénant avec certitude et arrogance leurs vérités d’un jour, présentant leurs résultats aussi précaires que provisoires comme des évidences prouvées – leur morgue de sachant étant inversement proportionnelle à la fiabilité de leurs savoirs. La science s’est donc retrouvée au cœur de controverses qui n’avaient pas la forme habituelle de la disputatio académique. Engloutis par le maelstrom de la politisation et de la polémique, de nombreux discours scientifiques ont perdu toute pertinence ou toute base rationnelle objectivable. Des scientifiques se sont dévoyés dans des fautes de raisonnement et des jeux de posture.

    5Didier Raoult a offert à cet égard un exemple emblématique, même s’il est loin d’être un cas isolé. Il faut rappeler qu’assez tôt, un début de consensus scientifique s’est fait jour3 autour d’un scepticisme sur les vertus thérapeutiques réelles du traitement (hydroxychloroquine + azithromycine) qu’il préconisait4. Dès le 23 juillet 2020, le Haut Conseil de la santé publique constate que « malgré les nombreuses études focalisées sur cette molécule [l’azithromycine], aucun essai clinique ne permet de conclure à l’efficacité de cette molécule avec un niveau de preuve suffisant5 ». À la même époque, l’OMS met fin aux essais cliniques à base d’hydroxychloroquine car les « résultats provisoires montrent que l’hydroxychloroquine et le lopinavir/ritonavir n’entraînent que peu ou pas de réduction de la mortalité des patients atteints de Covid-19 hospitalisés, par comparaison aux soins standard6 ». La société savante européenne de microbiologie clinique (European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases) a conduit une méta-analyse durant l’été 2020 qui invalida totalement l’hypothèse selon laquelle ce traitement pourrait être bienfaisant. Selon ses conclusions, l’hydroxychloroquine prise seule n’a d’effet ni positif ni négatif sur les hospitalisés pour la Covid-19. Pire, le traitement associant hydroxychloroquine et azithromycine augmenterait le risque de mortalité7, ce que bien des publications académiques sont venues confirmer par la suite. De même, les contre-expertises sont venues rapidement souligner les approximations épistémologiques8 et les faiblesses méthodologiques énormes du protocole initial de traitement de l’IHU, l’assimilant à de la mauvaise science9. La chercheuse Elisabeth Bik a notamment débusqué les fraudes scientifiques sur le site PubPeer. Didier Raoult a répondu en invoquant du harcèlement10, et a activé la logique d’une procédure bâillon11, hélas de plus en plus fréquemment utilisée12. L’article « L’hydroxychloroquine et l’azithromycine comme traitement de la Covid-19 : résultats d’un essai clinique ouvert non randomisé » publié avec complaisance en 2020 dans la revue International Journal of Antimicrobial Agents, et qui a servi de base de légitimation scientifique à Didier Raoult, a été définitivement rétracté par l’éditeur Elsevier le 19 janvier 202513.

    6Didier Raoult s’est montré incapable d’accepter les critiques qui lui étaient adressées. C’est d’une absence d’humilité que souffrirait le professeur Didier Raoult, au dire des deux journalistes qui ont longuement enquêté sur lui : « Il ne regrette rien. Il ne regrette jamais rien. Il a eu raison. Il a toujours raison. Même quand il se trompe. […] Le professeur semble définitivement dévoré par son égo14. »

    7Cette contribution fait retour sur l’épisode auquel a été mêlé Didier Raoult pour en analyser tous les ressorts.

    L’ultracrépidérianisme et le péché d’hubris rassuriste de Didier Raoult et de ses confrères

    8Il s’avère difficile de dresser un inventaire exhaustif des erreurs que les scientifiques et médecins ont pu exposer à l’opinion durant les deux premières années d’une pandémie inédite. Essayons de rendre compte des principales, sans hiérarchie particulière.

    9Le tout début de l’épidémie a donné lieu à des postures médicales et politiques rassurantes, visant à convaincre que tout était sous contrôle ou que rien n’était alarmant. Le réflexe de la plupart des médecins a été de réduire l’inconnu à du connu, en établissant des parallèles avec l’épidémie annuelle récurrente de la grippe, ou en évoquant les mânes du virus H1N1, un épisode pendant lequel les autorités avaient surréagi et créé une psychose disproportionnée par rapport à la menace réelle. Selon un procédé bien connu de réassurance, des savoirs préalablement acquis ont été plaqués sur un problème nouveau, mal examiné, pour remédier à la situation d’incertitude. Le professeur de médecine (et homme politique) Philippe Juvin a ainsi proclamé sur LCI le 2 février 2020 qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer (« l’épidémie ne touche que très peu la France et nous sommes entraînés aux virus ») et que le vrai défi, c’était la grippe, relayant l’opinion commune à l’époque dans le corps médical selon laquelle le coronavirus n’était rien d’autre qu’une « grippette ».

    10Le 7 mars, la même posture prédomine chez une consœur, Christine Katlama, infectiologue à l’hôpital de la Pitié Salpetrière. Interviewée par CNews, elle parle « d’épidémie médiatique psychotique », comme si l’épidémie devait sa seule réalité au fait que les médias en parlent. Elle précise dans la même entrevue : « Le message pour les Français qui sont quand même très affolés par l’épidémie médiatique psychotique, c’est que c’est une affection réellement bénigne. On est parfaitement organisé dans les systèmes hospitaliers. […] L’institution hospitalière s’est parfaitement organisée. On a même des lits vides ! Les choses sont sous contrôle. » De même, Michel Cymes, médecin star de la télévision très connu du grand public, avait comparé la Covid à une forme de grippe, avant de faire son « mea culpa » peu de temps après15.

    11Rabattre le coronavirus sur une grippe annuelle, comme le firent Didier Raoult et beaucoup de membres du corps médical au début de la crise, a été une des narrations fréquemment utilisées pour minimiser la menace, en rendant acceptable un risque jugé hypothétique. Un autre biais cognitif qui touche les médecins hospitaliers s’est aussi activé : l’excès de confiance. « Tout est sous contrôle » ou « l’Italie n’est pas comparable, car le système hospitalier est bien moins moderne et organisé qu’en France » font partie des éléments de langage qui ont été prononcés en début d’épidémie, ou entre deux vagues, par une partie du corps médical.

    12Le professeur Didier Raoult a offert un florilège de ces petites phrases assénées avec la morgue tranquille de celui qui sait et qui fait la leçon au reste du monde en relativisant les discours empreints d’inquiétude. Comme d’autres médecins qui lui ont emboîté le pas, il s’agissait de se grandir aux yeux de l’opinion en affectant la certitude de ceux qui savent face aux ignorants qui se perdent dans des hypothèses, des questionnements, des inquiétudes forcément infondées, car émanant de profanes ou de pseudo-spécialistes.

    13Dans une vidéo mise en ligne sur le site de l’IHU le 23 janvier 2020, Didier Raoult s’agace de ce qu’il perçoit comme un vent de panique : « Il y a trois Chinois qui meurent et ça fait une alerte mondiale. » Le 2 février 2020, dans Le Journal du Dimanche, il s’exclame : « Ce coronavirus n’est pas si méchant. » Le 17 février 2020, dans une autre vidéo, intitulée « Coronavirus : moins de morts que par accidents de trottinette », il pérore : « La chose la plus intelligente qui a été dite, c’est par Trump, qui a dit “au printemps ça va disparaître” parce que c’est vrai que la plupart des infections virales saisonnières disparaissent au printemps. » Il conclut par un assertif « beaucoup de bruit pour pas grand-chose ». Huit jours plus tard, dans une nouvelle vidéo intitulée « Coronavirus, fin de partie » (titre plus tard modifié en un plus prudent « Coronavirus, vers une sortie de crise ? »), il apparaît tout aussi sûr et tranché, vantant de premiers essais convaincants de la chloroquine : « C’est probablement l’infection respiratoire la plus facile à traiter de toutes. » Lors d’une interview publiée par La Provence le 21 mars 2020, Didier Raoult déclare au sujet de la France : « Là, on en est à moins de 500 [morts]. On va voir si on arrive à en tuer 10 000, mais ça m’étonnerait. » Le titre de l’article reprenait une autre phrase du savant de Marseille où il auto-célébrait sa clairvoyance : « Je ne suis pas un outsider, je suis en avance. » Dans une vidéo de l’IHU mise en ligne le 14 avril 2020, il persiste et signe, affirmant qu’il est « possible » que « l’épidémie disparaisse au printemps et que d’ici quelques semaines, il n’y ait plus de cas ». Sur la perspective de création d’un vaccin, il est tout aussi assertif : « Honnêtement la chance qu’un vaccin pour une maladie émergente devienne un outil de santé publique est proche de zéro » (Paris Match, 9 mai 2020). Devant les caméras de BFMTV, le 30 avril 2020, il répond, au sujet d’un risque de rebond épidémique, que « c’est de la science-fiction » : « J’ai l’opinion que sur des infections respiratoires dans lesquelles il y a des secondes vagues, il n’y en a pas. Donc je ne vois pas pourquoi il y en aurait pour celle-là. » Enfin, le 12 mai 2020, dans son débriefing devant ses collègues de l’IHU, il fanfaronne et prophétise avec assurance que « cet épisode est en train de se résoudre et qu’il n’y a nulle part de deuxième vague… L’épidémie est en train de se terminer ». On peut citer encore, le 6 octobre 2020, sa contribution à l’une des erreurs médicales les plus tenaces de cette épidémie, à savoir le long déni officiel du caractère majoritairement aéroporté par microgouttelettes des contaminations : « Le risque d’exposition aéroportée est relativement faible à côté du risque d’exposition manuportée. » Où on voit que l’ultracrépidérianisme du professeur Raoult atteint des sommets.

    Didier Raoult et l’hydroxychloroquine : l’effet gourou

    14Le 22 mars, dans les colonnes du Parisien, Didier Raoult se fait prophétique : « Pour traiter la Covid-19, tout le monde utilisera la chloroquine », précisant que « dans mon équipe nous sommes des gens pragmatiques, pas des oiseaux de plateaux télé ». L’annonce hyper-précoce qu’un remède (plus ou moins miracle) existait face à ce coronavirus inconnu, pour lequel on manquait largement de recul, est emblématique du populisme scientifico-médical de Didier Raoult, encouragé par certains journalistes. Adepte forcené de l’autopromotion vantarde16, le savant de Marseille s’est fait mousser sur sa chaîne YouTube comme sur les plateaux télé et dans la presse, tout en raillant ou méprisant ses confrères : « J’ai produit plus de données en maladies infectieuses que n’importe qui au monde » déclare-t-il ainsi dans Le Parisien du 23 mars 2020.

    15Ce qui s’est mis en place devant l’opinion publique lors de la première vague épidémique et au cours des mois qui ont suivi, c’est un système de communication fonctionnant en vase clos, produisant des énoncés assertifs et cohérents de prime abord, qui ont pu être livrés aux médias et aux politiques avec la force apparente de la science. Didier Raoult avait su mettre en place avant l’épidémie son propre circuit d’information et de mise en circulation des connaissances que son institut (l’IHU) produisait. Il avait ouvert une chaîne YouTube pour annoncer urbi et orbi ses « découvertes » et donner ses avis et, en parallèle, il avait créé un réseau de publications amies, où il lui était loisible de publier aisément, en bénéficiant de complaisances, car les revues étaient hébergées au sein de l’IHU, ou bien elles comprenaient des membres éminents de l’IHU au sein de leur comité de rédaction ou leur comité scientifique17. Les preprints (articles prépubliés sans avoir été validés et contrôlés par les pairs)¸ productions intermédiaires entre les vidéos grand public et les articles académiques publiés ont joué un rôle pernicieux : ils ont encouragé un emballement des publications scientifiques, et ont très vite été repris par des médias en mal de nouvelles fraîches, en étant drapés de toutes les apparences de la science (alors même que plusieurs preprints qui ont défrayé la chronique ne sont finalement jamais parus, faute d’appareillage de preuves concluant).

    16Didier Raoult a ainsi pu proclamer ses opinions personnelles sur YouTube, tout en se parant des atours de la science, grâce à la légitimité acquise par des publications dans des revues apparemment au-dessus de tout soupçon à qui n’y regarde pas de trop près. Ses vidéos, offrant des réponses simples et rassurantes dans des temps incertains et stressants, ont connu un large succès d’audience, certaines ont ainsi pu dépasser le million de vues, ce qu’il a perçu comme un adoubement supplémentaire de ses thèses. Il s’est aussi targué de cette validation par la vox populi pour ses papiers académiques : « Nous, le premier papier qu’on a mis sur la chloroquine azithromycine en preprint, il a été vu plus de 600 000 fois » (vidéo IHU parue le 21 avril 2020).

    17Ce système clos de légitimation lui a permis de percer le mur médiatique, de voir ses annonces reprises, puis d’être invité sur les plateaux télé. Entre mars et juillet 2020, il a bénéficié d’une quarantaine d’articles dans les plus connus des grands quotidiens et hebdomadaires français – il a notamment fait la couverture de Paris Match comme une « star » – en sus de deux interviews d’une heure chacune sur LCI le 26 mai et sur BFMTV le 3 juin, et de deux invitations sur France2 dans l’émission « Vous avez la parole » les 26 mars et 4 juin. L’INA a calculé sa visibilité médiatique durant la semaine du 23 au 29 mars 2020, marquée par l’annonce de son « traitement miracle ». « BFMTV n’a pas hésité à prononcer les mots “chloroquine” jusqu’à 35 fois par heure, et “Didier Raoult” jusqu’à 15 fois par heure – les résultats sont d’ailleurs largement identiques sur les autres chaînes d’info continue18. » L’INA a aussi fait une étude sur une plus longue période, publiée en juin 2020, qui montre que le nom de Didier Raoult a été cité près de 1 000 fois sur les chaînes d’info, certaines journées, avec une moyenne de 112 citations quotidiennes sur la période du confinement19.

    18C’est ainsi qu’est né ce qu’on peut qualifier d’effet gourou. Les déclarations du professeur marseillais furent attendues par une partie de l’opinion et des décideurs comme des oracles. Didier Raoult devenait le phare éclairant la voie rédemptrice au milieu de la nuit épidémique et son halo de brouillard scientifique. Le jeu médiatique a contribué à créer cet effet gourou, comme l’admet la journaliste politique de France 2, Nathalie Saint-Cricq, dont Renáta Varga restitue les propos :

    « Il a du charisme, il est le contraire de toutes les grisailleries qu’on a pu voir sur tous les plateaux des chaînes info […]. C’est toujours lui qui donne le tempo. […] nous les médias on s’est tous rués sur lui, quand on a trouvé un médecin qui avait une grande gueule, qui avait les cheveux longs, qui ne ressemblait pas à quelqu’un tout propre et qui avait du caractère, on lui a tendu des micros. Ça marche, il faut dire que chaque fois qu’on l’interviewe, ça fait de l’audience, donc c’est aussi un petit peu notre créature20. »

    Le populisme médical de Didier Raoult

    19Mais Didier Raoult est aussi la « créature » d’une partie du monde politique, singulièrement des élus de la région Provence-Alpes Côte d’Azur, qui avaient partie liée avec l’IHU, jusque dans son organigramme. Il a obtenu le soutien de nombreux politiques en France, mais aussi au Brésil et aux États-Unis. L’agenda politique était très clair chez les décideurs comme Trump ou Bolsonaro : affirmer qu’un traitement efficace existait justifiait leur hostilité à toute mesure allant vers un confinement qui casserait les dynamiques de croissance économique. Avoir un traitement efficace devenait la contrepartie nécessaire pour pouvoir dire qu’il fallait que chacun continue à aller au travail ou y retourne très vite. Pour contrebalancer leur discours probusiness qui manquait d’empathie et mettait sciemment en danger la vie d’autrui, comme le préconisait la très libertarienne Great Barington Declaration, des gouvernants ont gonflé les vertus thérapeutiques du traitement du docteur Raoult, en dépit de toutes les critiques issues du reste du monde médical.

    20Cette politisation est aussi le fait de l’action et des propos de Didier Raoult lui-même. Il a, par son attitude, transmué la disputatio académique en polémique. Catherine Kerbrat-Orecchioni pointe le fait que ce type de posture met en retrait l’argumentation fondée en raison et qu’a contrario « le pathos, la passion, jouent […] un rôle essentiel dans les discours polémiques21 ». Pour Kerbrat-Orecchioni, on trouve donc dans les discours polémiques « inexorablement des procédés discursifs relatifs au champ sémantique guerrier que sont l’agressivité, la véhémence, les insultes, etc. Cela va de pair avec une attaque vers la personne plutôt qu’à l’encontre des arguments. Le discours polémique attaque une cible, souvent personnalisée au travers d’une personne ou d’un groupe22 ». Il ne faut donc pas s’étonner si tous les coups sont permis, si la mauvaise foi, la surenchère, l’hyperbole ou l’invective se déploient de concert.

    21Or, la polémique est le système de défense choisi par Didier Raoult pour fuir la disputatio argumentée avec ses pairs face aux nombreuses publications qui ont démonté la pseudo démonstration de l’efficacité de son traitement. Optant pour une posture de populisme médical, jouant l’opinion du peuple contre les autorités scientifiques, il ouvre, le 25 mars 2020, un compte Twitter (devenu X) pour disséminer ses propos, et obtient plus de 250 000 abonnés dans la semaine – il en a plus de 940 000 début octobre 2022 pour seulement 14 abonnements. Et un de ses collaborateurs, Éric Chabrière, s’est comporté sur Twitter comme un véritable porte-flingue, insultant et menaçant les récalcitrants aux thèses du maître23. Parallèlement, des groupes de soutien et des pétitions en faveur de Didier Raoult se sont multipliés sur la toile24.

    22Le terme populiste est souvent utilisé à tort et à travers, de façon à discréditer un adversaire politique. Il convient donc d’être rigoureux dans le choix de ce terme et de le définir avec méthode. Le politiste allemand Jan-Werner Müller repère plusieurs caractéristiques dont la combinaison définit selon lui une posture populiste. La dénonciation des intellectuels et des journalistes, comme sachants, comme arrogants, comme méprisants, est un trait constant. Au-delà de cette dimension anti-élitiste, la dimension antipluraliste est décisive, car les leaders populistes revendiquent une forme de monopole de la légitimité : « Nous – et seulement nous – représentons le peuple véritable25. » En découle leur choix de rejeter toutes les forces partisanes dans un vocable unificateur aussi caricatural que flou, comme l’establishment ou le système. Le populisme est un mode d’exercice d’un leadership particulier qui se rattache au charisme d’un dirigeant dont l’action politique est guidée par le lien direct qu’il entretient et entend maintenir avec le peuple. Cette relation est nourrie par un franc parler et même un parler iconoclaste, pour mieux marquer la rupture avec le style convenu du protocole et de la tolérance démocratiques : « Le parler dru de ces leaders, qui usent volontiers de tours familiers et de tournures argotiques, ravale l’idiolecte des professionnels et des experts de la politique au rang de moyen cynique de dissimulation et de mensonge » écrit Christian Godin26.

    23Plus spécifiquement, Gideon Lasco et Nicole Curato retiennent trois traits définitionnels du « populisme médical27 » : l’appel au peuple via le bon sens populaire, contre les élites médicales technocratiques ou politiques ; l’appel à l’action immédiate, au regard de l’urgence sanitaire ; la simplification outrancière d’une situation complexe, en profitant de la paralysie relative des décideurs et/ou des prudences scientifiques pour apparaître comme un pôle de certitude et d’action fiable.

    24Didier Raoult possède bien tous ces traits. Fort de son statut, de son dossier de publications académiques, il se présente non sans arguments, comme une figure d’autorité, en qui on peut avoir une confiance aveugle, tout en se positionnant comme un rebelle face aux autres professeurs de médecine, aux « huiles parisiennes » (certaines phases de la polémique sur l’hydroxychloroquine ont étrangement revêtu les oripeaux des rivalités footballistiques PSG/OM). Il a adopté « une tonalité de revanche sociale et professionnelle28 » dans son jeu de posture. Il a entretenu un climat clivant de polémique, refusant de reconnaître les vertus de l’évaluation par les pairs, au profit d’une popularité politique et d’un soutien d’une partie de la population, tout en revendiquant le droit du médecin de tester tous les traitements librement, dans le but louable de sauver des vies dans l’urgence. Il a aussi claqué la porte du conseil scientifique assez rapidement. D’où son choix de s’affranchir des règles académiques, en communiquant directement à destination du grand public, en flattant l’opinion (les vidéos institutionnelles de l’IHU s’intitulaient : « Bulletin scientifique de l’IHU – Nous avons le droit d’être intelligents ! »), en sous-entendant que son objectif consistait à rendre les idées médicales accessibles à chacun, grâce à la vulgarisation audiovisuelle assumée par le patron de l’IHU lui-même. Cet énoncé, populiste, sonne comme la revendication d’un droit dont le peuple, victime d’une forme de rétention d’informations scientifiques par la communauté savante, serait injustement privé. L’intelligence est posée comme siégeant du côté des idées défendues à l’IHU, fussent-elles jugées originales, voire marginales. Et le « nous » englobe le « bon peuple » et cette figure de « Gaulois réfractaire » (selon le label repris par le président Macron), qui répand la bonne parole contre les élites médicales parisiennes et contre les médias : il est significatif que, dès que des journalistes ont commencé à relayer les objections scientifiques contre son remède, Didier Raoult ait pris en grippe une partie des médias. Le 3 juin 2020 sur BFMTV il se félicite du succès de ses comptes de réseaux socionumériques, en évoquant un « tournant historique dans la distribution de l’information », formule qui exprime sa satisfaction face à la double désintermédiation, journalistique et scientifique, que cela lui permet. Selon Xavier Olessa-Daragon, le « populisme opportuniste » de Didier Raoult « pourrait ainsi être vu comme précisément une manière de contourner ses confrères pour prospérer sur le seul soutien populaire29 ». De fait, le soutien a été attesté dans de nombreux sondages favorables30.

    25Didier Raoult a incarné rapidement une figure de résistant contre le supposé conformisme technocratique, contre l’excessive prudence de scientifiques ne jurant que par des protocoles expérimentaux solides et randomisés pour décider de l’efficacité ou non d’un traitement, contre « big pharma » qui étoufferait un remède éprouvé et peu cher pour assurer ses bénéfices futurs grâce à l’imposition d’un nouveau traitement coûteux. Dans une étude des graphes de réseaux apportant sur Twitter leur soutien au professeur Raoult au printemps 2020, Smyrnaois, Tsimboukis et Loubere identifient deux groupes. L’un « constitué essentiellement de comptes appartenant à des politiques et des médias de droite (les Républicains, Valeurs actuelles)31 », l’autre, relevant de la sphère anglophone, qui « comprend, parmi les comptes les plus cités, le président Trump et ses supporteurs, comme le présentateur vedette de Fox News, Tucker Carlson32 ». Les trois chercheurs observent « une convergence entre les soutiens français du Pr Raoult qui vont de la droite parlementaire à l’extrême droite proche de Marine Le Pen en passant par les nouveaux réactionnaires, auxquels vient s’ajouter dès mai 2020, une communauté relativement petite, mais néanmoins significative constituée par des comptes de l’extrême droite complotiste33 ».

    La griserie des plateaux qui aggrave la confusion scientifique

    26En invitant sur les plateaux ou dans leurs colonnes des personnalités qualifiées, censées être compétentes, les journalistes présentent les scientifiques en experts qui savent. Ils leur demandent dès lors de dire la vérité (fut-elle partielle) à un grand public supposé avide de savoir à quoi s’en tenir. L’argument d’autorité s’impose d’autant plus que l’expert porte une blouse blanche et possède des titres et des qualités professionnelles reconnues. Mais certaines rédactions ont souvent invité des personnalités médicales sans trop connaître leur pedigree et sans être en mesure d’évaluer avec précision la valeur de leurs travaux. Le docteur Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins, s’est ému de ce phénomène de vedettariat médiatique inapproprié :

    « Nous déplorons qu’aujourd’hui, par un effet de médiatisation à outrance, des médecins de notoriété ou d’expertise connue ou inconnue, se soient retrouvés propulsés devant les médias. Ils ont transformé leur sentiment personnel en parole d’expertise34. »

    27L’accès à une forte médiatisation (et donc à une provisoire notoriété) pour des médecins et des scientifiques qui n’en ont pas l’habitude, peut provoquer une griserie des plateaux, comme il y a, en alpinisme, une « ivresse des sommets ». Dès lors que vous obtenez le statut « d’expert », mieux encore « d’expert reconnu », la tentation est grande de tomber dans l’ultracrépidarianisme et de se mettre à parler de ce que vous ne connaissez pas, de sortir de votre champ de compétences en énonçant des propos qui sont entachés d’erreurs d’analyse par incompétence, en mélangeant analyse scientifique, analyses personnelles et convictions.

    28L’invitation de personnalités qui ne sont pas véritablement expertes du sujet n’est pas liée uniquement à un manque de connaissance du champ scientifique au sein des rédactions. Il peut y avoir aussi un choix intentionnel de privilégier soit des scientifiques dont les propos iconoclastes ou rassuristes rencontreront l’intérêt des téléspectateurs, soit des experts qui ont des discours divergents ou jugés plus originaux. Cela a été souvent le cas sur CNews, qui a d’ailleurs fini par être mise en demeure par l’ARCOM le 10 mai 2022 pour une émission diffusée le 21 novembre 2021, avec comme invité le professeur Perronne, défenseur zélé du protocole de l’IHU :

    « Au regard du contexte de l’époque, les déclarations de l’invité sur l’inexistence d’une cinquième vague et la fin prochaine de l’épidémie de la Covid-19 en France d’une part, et l’affirmation selon laquelle l’utilisation de certains traitements pour traiter les patients atteints de la Covid-19 aurait permis d’éviter tout décès, d’autre part, ne reflétaient manifestement pas, en l’état des informations alors disponibles, la réalité de la situation sanitaire en France et des connaissances médicales. Or, d’une part, cet invité était le seul membre du corps médical présent en plateau et, d’autre part, ces déclarations n’ont pas fait l’objet d’une contradiction suffisante par les personnes présentes en plateau35. »

    29CNews a aussi complaisamment invité le docteur Jean-Philippe Toussaint ou le statisticien Laurent Toubiana qui niaient tout risque d’une seconde vague. Il y a eu le même type de mise en demeure pour RMC et son émission « Les grandes gueules » du 31 août 2020.

    30Sous couvert d’ouverture à la diversité des points de vue, les médias ont offert aux Français une cacophonie informationnelle. À ce sujet, la journaliste Caroline Pastorelli affirme :

    « Le public a été confronté à une extraordinaire pluralité des voix et des points de vue personnifiés, exacerbés et phagocytés par l’écrasante personnalité du Pr Didier Raoult – notamment parce qu’il a utilisé […] un langage et des codes médiatiques auxquels les téléspectateurs étaient habitués. Le débat sur la vérité scientifique s’est joué, probablement pour la première fois de l’histoire des sciences, en direct à la télévision. Mais il a été inintelligible pour le plus grand nombre et le rôle de décryptage des journalistes (“donner des clés pour comprendre”) a été imparfaitement assuré, ceux-ci étant peu préparés à couvrir un sujet si complexe36. »

    31Les scientifiques eux-mêmes ont pointé du doigt la responsabilité des médias, à l’image d’Éric Caumes, qui estime que ces derniers « ont accordé autant d’importance à quelqu’un qui pense globalement comme 1 % des scientifiques qu’à quelqu’un qui pense comme 99 % des scientifiques. Cela nourrit la controverse, la polémique, mais ce n’est pas très sain, parce que la plupart d’entre nous, plus de 95 % des infectiologues, nous étions tous d’accord entre nous37 ».

    32Cette confusion naît d’une translation vers l’univers médiatique d’usages et coutumes de la disputatio académique. À l’occasion de cette translation, s’exerce une transmutation. Les règles de la disputatio sont ignorées, et la médiatisation en fait une polémique publique, comme toutes celles qui animent tant de plateaux télé. Dès lors, foin de méthodologies, de prudence académique, de raisonnements circonstanciés. Ce n’est plus tant le pedigree qui compte, la reconnaissance des mérites de chaque intervenant par sa communauté d’appartenance, son degré de spécialisation et de pertinence attesté par des publications ciblées et reconnues. Sont d’abord pris en compte les propos défendus et l’aptitude de chacun à les défendre avec force. Leur caractère iconoclaste, en rupture avec le consensus scientifique ambiant, loin de les discréditer, leur donne au contraire toute leur force médiatique, et leur permet d’être adoubés sur les plateaux. Un des grands talents de Didier Raoult est justement d’asséner des vérités, sans s’encombrer des précautions scientifiques d’usage, car il se pose en « sachant ». Cette posture fut aussi adoptée par de nombreux médecins au début de l’épidémie, comme nous l’avons mentionné plus haut.

    33Les médias se sont mis en scène comme l’espace social où se faisait la science de la Covid, au risque de provoquer des dérapages. Ainsi, le 5 avril 2020, le quotidien Le Parisien a publié un sondage38 visant à connaître l’opinion des Français sur le traitement de la Covid à base de chloroquine, comme si une stratégie médicale devait se décider à l’applaudimètre. Dans un avis de septembre 2021, le comité d’éthique du CNRS est revenu sur cet épisode :

    « On ne peut que s’inquiéter que le choix d’un traitement puisse être décidé par l’opinion publique sur la base d’une pétition ou d’un sondage et que des décisions politiques puissent être prises en se fondant sur des croyances ou des arguments irrationnels, faisant uniquement appel à la peur ou à l’émotion39. »

    Conclusion

    34Durant la pandémie, des journalistes et des scientifiques ont trouvé un intérêt commun à jouer à une mascarade scientifique selon un jeu pervers de promotion croisée, chacun se valorisant grâce à l’autre. Les journalistes invitent des scientifiques ayant un prestige supposé et/ou devenus médiatiquement bankables, pendant que des scientifiques acquièrent une visibilité et une notoriété aussi inédite qu’inespérée grâce à des invitations médiatiques. La popularité devient alors pour beaucoup d’entre eux une reconnaissance de substitution permettant de fuir les canons fastidieux et sévères de la reconnaissance par les pairs.

    35Un épisode emblématique de ce phénomène s’est produit le 25 octobre 2020. Éric Morillot (animateur de l’émission « Les incorrectibles » sur la radio rassuriste et souvent complotiste Sud Radio, qui a accueilli tous les médecins qui niaient la possibilité d’une seconde vague) reprend les critiques formulées par l’AFP contre les mensonges40 du professeur Perronne, en soulignant que le corps médical dans son ensemble conteste ses affirmations formulées sur Sud Radio quelques jours auparavant. Comme il l’invite pour avoir un droit de réponse, il lui lance une remarque, qui se veut bienveillante et empathique : « Vous êtes quand même assez seul ? » La réponse du Professeur Perronne, soutien indéfectible du Pr Raoult, est symptomatique d’une conception de la science où la validité des résultats dépendrait de l’approbation de l’opinion publique : « Non je ne suis pas seul ! Je suis soutenu par des millions de Français41 ! » Le cas Didier Raoult nous donne à méditer sur la bonne manière de médiatiser la science, dont les énoncés reposent sur des démonstrations vérifiables. La vérité scientifique ne se décrète pas sur des plateaux de télévision, ni sur la base de la popularité des scientifiques. Alors que les fausses informations continuent à déferler, les scientifiques mais aussi les médias doivent faire leur examen de conscience.

    36L’exemple de Didier Raoult montre comment un discours rassurant et des propos populistes ont pu créer l’illusion d’une vérité alternative, d’une post-vérité. Son positionnement antisystème a permis de donner de la crédibilité à ses arguments souvent tranchés et a semé la confusion entre, d’un côté, des hypothèses et des conclusions plus ou moins vérifiées scientifiquement et, de l’autre, des hypothèses mises en avant dans des médias et soutenus par des politiques, sur des bases qui dérogeaient totalement aux exigences scientifiques. L’épisode Raoult a aussi rappelé que celui « qui parle le plus fort » a des chances d’être écouté, au détriment de celui qui porte plus humblement des discours scientifiquement prouvés. Cet épisode a aussi révélé la désintermédiation de la parole scientifique qui ne passe plus forcément par les revues scientifiques, ni par le filtre des journalistes, mais s’adresse directement au grand public via les réseaux sociaux. L’épisode Raoult pose ainsi la question du rôle des réseaux sociaux (ici de la chaîne YouTube de l’IHU) dans la diffusion d’informations erronées à destination du grand public, sans le nécessaire contrôle des pairs.

    37Pour éviter que les errements dont nous avons été témoins ne se reproduisent, il faut sans aucun doute réarmer les rédactions en journalistes scientifiques et médicaux. Il serait sans doute aussi utile de mener une réflexion collective, à froid, sur les erreurs commises, afin d’identifier les bonnes pratiques à valoriser. Mais ne soyons pas naïfs : une partie des errements médiatiques ont pour origine la défense de positions politiques et idéologiques contre lesquelles l’appel à un argumentaire scientifique rigoureux ne peut rien. Il convient de dénoncer avec vigueur cette politisation ou idéologisation de la science, comme nous l’avons fait ici, quitte à adopter un ton plus percutant que l’usage académique ordinaire.

    Notes de bas de page

    1L’ARN s’apparente à une copie transitoire d’une protéine afin de transmettre une information à notre génome. Le vaccin à ARN messager consiste donc à stimuler nos cellules pour qu’elles fabriquent elles-mêmes le composant contre lequel notre organisme va apprendre à se défendre.

    2Mercier Arnaud, « Pandémie de Covid-19 et infodémie de fake news », Revue internationale d’intelligence économique, vol. 13, no 1, 2021, p. 15-36.

    3Coulomb Damien, « Hydroxychloroquine et Covid-19 : des résultats préliminaires et contradictoires », Le quotidien du médecin, 2 avril 2020, [https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie/hydroxychloroquine-et-covid-19-des-resultats-preliminaires-et-contradictoires], consulté le 8 décembre 2022.

    4Et qu’il justifiait en arguant de « l’urgence scientifique » de la situation sanitaire, urgence qui a donné lieu par le passé à des dérapages, comme ce fut le cas avec l’affaire de la ciclosporine présentée officiellement, à tort, comme remède miracle contre le sida dès octobre 1985. Voir à ce sujet : Dodier Nicolas, « L’espace public de la recherche médicale. Autour de l’affaire de la ciclosporine », Réseaux, vol. 17, no 95, 1999, p. 107-154.

    5Rapport du HCSP, « Coronavirus SARS-CoV-2 : actualisation de la prise en charge », 23 juillet 2020, p. 282.

    6« L’OMS met un terme à l’étude de l’hydroxychloroquine et du lopinavir/ritonavir comme traitements potentiels de la Covid-19, communiqué de presse », World Health Organization, 4 juillet 2020, [https://www.who.int/fr/news/item/04-07-2020-who-discontinues-hydroxychloroquine-and-lopinavir-ritonavir-treatment-arms-for-covid-19], consulté le 8 décembre 2022.

    7Fiolet Thibault et al., « Effect of Hydroxychloroquine with or without Azithromycin on the Mortality of Coronavirus Disease 2019 (Covid-19) Patients: a systematic Review and Meta-Analysis », Clinical Microbiology and Infection, vol. 27, no 1, 2021, p. 19-27.

    8Cova Florian, « L’épistémologie opportuniste de Didier Raoult », Menace théoriste, 20 août 2020, [https://menace-theoriste.fr/lepistemologie-opportuniste-de-didier-raoult/], consulté le 8 décembre 2022.

    9Gorski David, « Dr Didier Raoult: Bad Science on Covid-19 and bullying Critics », Respectful Insolence, 14 avril 2020, [https://respectfulinsolence.com/2020/04/14/didier-raoult-bad-science-bully/], consulté le 8 décembre 2022.

    10« Communiqué de presse de l’IHU », Méditerranée infection, 21 juin 2021, [https://www.mediterranee-infection.com/harcelement-de-mme-elisabeth-bik-et-pubpeer/], consulté le 8 décembre 2022.

    11Larousserie David, « Didier Raoult entame un bras de fer judiciaire contre une spécialiste de l’intégrité scientifique », lemonde.fr, 18 mai 2021, [https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/05/18/bras-de-fer-judiciaire-entre-didier-raoult-et-une-specialiste-de-l-integrite-scientifique_6080545_1650684.html], consulté le 8 décembre 2022.

    12Vue la montée en puissance du phénomène, un rapport a été publié en 2017 sur ce sujet à la demande du ministère de l’Enseignement supérieur. Il précise en avant-propos : « Depuis plusieurs années, des enseignants-chercheurs sont l’objet de plaintes en diffamation ou en dénigrement, à la suite de leurs travaux scientifiques publiés dans des revues académiques ou dans la presse généraliste. Ces plaintes, dénommées “procédures bâillons”, ont manifestement pour objet ou pour effet de porter atteinte à leur liberté d’expression. » Broyelle Camille, Filiberti Emmanuelle, Malabat Valérie, Mazeaud Denis et Surel Yves, « Rapport sur les procédures bâillons », Vie publique, 20 avril 2017, [https://www.vie-publique.fr/rapport/36562-les-procedures-baillons], consulté le 8 décembre 2022. Voir aussi Valentin Caroline, « Les procédures-bâillons », Cités, no 100, 2024, p. 395-408.

    13Gautret Philippe et al., 2025, « Retraction Notice to “Hydroxychloroquine and Azithromycin as a Treatment of Covid-19: Results of an open-label non-randomized clinical Trial” [International Journal of Antimicrobial Agents 56 (2020), 105-949] », International Journal of Antimicrobial Agents, no 65, p. 107416.

    14Chemin Ariane et Etchegoin Marie-France, Raoult, une folie française, Paris, Gallimard, 2021, p. 240.

    15« Coronavirus : “J’ai probablement trop rassuré les Français”, le mea culpa de Michel Cymes », Le Parisien, 17 mars 2020, [https://www.leparisien.fr/societe/coronavirus-j-ai-probablement-trop-rassure-les-francais-le-mea-culpa-de-michel-cymes-17-03-2020-8281755.php], consulté le 8 décembre 2022.

    16Comme, par exemple, dans cette vidéo de l’IHU parue le 26 mai 2020 : « Moi je suis une star des maladies infectieuses, j’ai tout eu, j’ai un cursus qui fait rêver à peu près n’importe qui, aussi bien en fonctions officielles, j’ai été le plus jeune président d’université de France, le plus jeune président médecin, le plus jeune de tous les professeurs de la classe exceptionnelle, le professeur le plus ancien dans le grade le plus élevé de tout ce pays en médecine. J’ai tout eu dans ma vie. »

    17Gingras Yves et Khelfaoui Mahdi, « Être juge et partie, ou comment contrôler une revue scientifique », The Conversation France, 21 juin 2020, [https://theconversation.com/etre-juge-et-partie-ou-comment-controler-une-revue-scientifique-140595], consulté le 8 décembre 2022.

    18Bayet Antoine et Hervé Nicolas, « Comment Didier Raoult et la chloroquine ont surgi dans le traitement médiatique du coronavirus », La revue des médias, 31 mars 2020, [https://larevuedesmedias.ina.fr/etude-coronavirus-covid19-traitement-mediatique-raoult-chloroquine], consulté le 8 décembre 2022.

    19Bayet Antoine, Hervé Nicolas et Doukhan David, « Temps d’antenne, personnalités émergentes, place des femmes : un bilan de l’information sous Covid-19 à la télé », La revue des médias, 24 juin 2020, [https://larevuedesmedias.ina.fr/coronavirus-etude-bilan-antenne-television-information-personnalites-femmes], consulté le 12 décembre 2023.

    20Saint-Cricq Nathalie, « Vous avez la parole », France 2, 4 juin 2020, retranscription de Varga Renáta, « “La polémique Raoult” : brouillage de la communication », REFSICOM, 6 décembre 2020, [http://www.refsicom.org/783], consulté le 12 décembre 2020.

    21Kerbrat-Orecchioni Catherine, Le Discours polémique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1980, p. 10.

    22Ibid., p. 11.

    23Audureau William, Laurent Samuel et Vaudano Maxime, « Sur les réseaux sociaux, les méthodes radicales des pro-Raoult », lemonde.fr, 14 juillet 2021, [https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/07/14/sur-les-reseaux-sociaux-les-methodes-extremes-des-pro-raoult_6088257_4355770.html], consulté le 8 décembre 2022.

    24Demagny Xavier, « YouTube, Twitter, Facebook : Didier Raoult est devenu une star du web (et pas que pour le meilleur) », France Inter, 27 mars 2020, [https://www.radiofrance.fr/franceinter/youtube-twitter-facebook-didier-raoult-est-devenu-une-star-du-web-et-pas-que-pour-le-meilleur-1876582], consulté le 12 décembre 2023.

    25Müller Jan-Werner, Qu’est-ce que le populisme ? Définir enfin la menace, Paris, Premier Parallèle, 2016, p. 31.

    26Godin Christian, « Qu’est-ce que le populisme ? », Cités, no 49, 2012, p. 16.

    27Lasco Gideon et Curato Nicole, « Medical Populism », Social Science and Medicine, no 221, 2019, p. 1-8.

    28Pierru Frédéric, « Entrepreneur versus Mandarins. Pour une sociologie de l’“affaire Raoult” », Savoir/Agir, vol. 5, no 3, 2020, p. 125.

    29Olessa-Daragon Xavier, « Le cas Raoult. 10 points sur le style populiste médical », Le Grand continent, 26 mai 2020, [https://legrandcontinent.eu/fr/2020/05/26/le-cas-raoult-10-points-sur-le-style-populiste-medical/], consulté le 8 décembre 2022.

    30Barthélémy Philippe « Les Français font plus confiance au professeur Raoult qu’à Olivier Véran face à l’épidémie », Capital.fr, 29 mai 2020, [https://www.capital.fr/economie-politique/les-francais-font-plus-confiance-au-professeur-raoult-qua-olivier-veran-face-a-lepidemie-1371319], consulté le 8 décembre 2022.

    31Smyrnaios Nikos, Tsimboukis Panos et Loubère Lucie, « La controverse de Didier Raoult et de sa proposition thérapeutique contre la Covid-19 sur Twitter : analyse de réseaux et de discours », Communiquer : revue de communication sociale et publique, no 32, 2021, p. 63-81.

    32Ibid.

    33Ibid.

    34Dr Patrick Bouet, « Interview », Egora.fr, 23 octobre 2020, [https://www.egora.fr/actus-pro/interview-exclusive/61818-gestion-du-covid-medecins-dans-les-medias-raoult-le-president-de?nopaging=1], consulté le 8 décembre 2022.

    35Décision no 2022-288 du 10 mai 2022, publiée au JO du 20 mai 2022.

    36Pastorelli Caroline, « Une chaîne d’information continue face au charivari de la pandémie », Les cahiers du journalisme, no 7, 2021, p. D-39.

    37« Covid-19 : Didier Raoult “nous a donné une bonne leçon d’utilisation malfaisante des réseaux sociaux et des médias”, estime le professeur Éric Caumes », FranceInfo.fr, 26 octobre 2020, [https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/video-covid-19-didier-raoult-nous-a-donne-une-bonne-lecon-d-utilisation-malfaisante-des-reseaux-sociaux-et-des-medias-estime-eric-caumes_4156527.html], consulté le 8 décembre 2022.

    38Mateus Christine, « Covid-19 : 59 % des Français croient à l’efficacité de la chloroquine », leparisien.fr, 5 avril 2020, [https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-59-des-francais-croient-a-l-efficacite-de-la-chloroquine-05-04-2020-8294535.php], consulté le 8 décembre 2022.

    39« Avis no 2021-42, approuvé le 25 juin 2021 », cnrs.fr, septembre 2021, [https://comite-ethique.cnrs.fr/wp-content/uploads/2021/09/AVIS-2021-42.pdf], consulté le 12 décembre 2023.

    40Charpentrat Julie, « Réanimation, tests PCR, hydroxychloroquine : plusieurs déclarations du Pr Perronne sont fausses ou trompeuses », AFP factuel, 22 octobre 2020, [https://factuel.afp.com/reanimation-tests-pcr-hydroxychloroquine-plusieurs-declarations-du-pr-perronne-sont-fausses-ou], consulté le 8 décembre 2022.

    41« Christian Perronne, les incorrectibles », Sud Radio, 25 octobre 2020, [https://www.facebook.com/DirectSudInfo/videos/christian-perronne-les-incorrectibles-eric-morillot-251020/440164140704238/], consulté le 8 décembre 2022.

    Auteurs

    • Arnaud Mercier

      Université Paris Panthéon-Assas.

      Arnaud Mercier est professeur en sciences de l’information et de la communication l’université Paris Panthéon-Assas (CARISM, UR 2293).

    • Marina Alcaraz

      Université Paris Panthéon-Assas.

      Marina Alcaraz est journaliste, docteur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris Panthéon-Assas, chercheuse associée au CARISM UR 2293 et à l’IMSIC.

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    1L’ARN s’apparente à une copie transitoire d’une protéine afin de transmettre une information à notre génome. Le vaccin à ARN messager consiste donc à stimuler nos cellules pour qu’elles fabriquent elles-mêmes le composant contre lequel notre organisme va apprendre à se défendre.

    2Mercier Arnaud, « Pandémie de Covid-19 et infodémie de fake news », Revue internationale d’intelligence économique, vol. 13, no 1, 2021, p. 15-36.

    3Coulomb Damien, « Hydroxychloroquine et Covid-19 : des résultats préliminaires et contradictoires », Le quotidien du médecin, 2 avril 2020, [https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie/hydroxychloroquine-et-covid-19-des-resultats-preliminaires-et-contradictoires], consulté le 8 décembre 2022.

    4Et qu’il justifiait en arguant de « l’urgence scientifique » de la situation sanitaire, urgence qui a donné lieu par le passé à des dérapages, comme ce fut le cas avec l’affaire de la ciclosporine présentée officiellement, à tort, comme remède miracle contre le sida dès octobre 1985. Voir à ce sujet : Dodier Nicolas, « L’espace public de la recherche médicale. Autour de l’affaire de la ciclosporine », Réseaux, vol. 17, no 95, 1999, p. 107-154.

    5Rapport du HCSP, « Coronavirus SARS-CoV-2 : actualisation de la prise en charge », 23 juillet 2020, p. 282.

    6« L’OMS met un terme à l’étude de l’hydroxychloroquine et du lopinavir/ritonavir comme traitements potentiels de la Covid-19, communiqué de presse », World Health Organization, 4 juillet 2020, [https://www.who.int/fr/news/item/04-07-2020-who-discontinues-hydroxychloroquine-and-lopinavir-ritonavir-treatment-arms-for-covid-19], consulté le 8 décembre 2022.

    7Fiolet Thibault et al., « Effect of Hydroxychloroquine with or without Azithromycin on the Mortality of Coronavirus Disease 2019 (Covid-19) Patients: a systematic Review and Meta-Analysis », Clinical Microbiology and Infection, vol. 27, no 1, 2021, p. 19-27.

    8Cova Florian, « L’épistémologie opportuniste de Didier Raoult », Menace théoriste, 20 août 2020, [https://menace-theoriste.fr/lepistemologie-opportuniste-de-didier-raoult/], consulté le 8 décembre 2022.

    9Gorski David, « Dr Didier Raoult: Bad Science on Covid-19 and bullying Critics », Respectful Insolence, 14 avril 2020, [https://respectfulinsolence.com/2020/04/14/didier-raoult-bad-science-bully/], consulté le 8 décembre 2022.

    10« Communiqué de presse de l’IHU », Méditerranée infection, 21 juin 2021, [https://www.mediterranee-infection.com/harcelement-de-mme-elisabeth-bik-et-pubpeer/], consulté le 8 décembre 2022.

    11Larousserie David, « Didier Raoult entame un bras de fer judiciaire contre une spécialiste de l’intégrité scientifique », lemonde.fr, 18 mai 2021, [https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/05/18/bras-de-fer-judiciaire-entre-didier-raoult-et-une-specialiste-de-l-integrite-scientifique_6080545_1650684.html], consulté le 8 décembre 2022.

    12Vue la montée en puissance du phénomène, un rapport a été publié en 2017 sur ce sujet à la demande du ministère de l’Enseignement supérieur. Il précise en avant-propos : « Depuis plusieurs années, des enseignants-chercheurs sont l’objet de plaintes en diffamation ou en dénigrement, à la suite de leurs travaux scientifiques publiés dans des revues académiques ou dans la presse généraliste. Ces plaintes, dénommées “procédures bâillons”, ont manifestement pour objet ou pour effet de porter atteinte à leur liberté d’expression. » Broyelle Camille, Filiberti Emmanuelle, Malabat Valérie, Mazeaud Denis et Surel Yves, « Rapport sur les procédures bâillons », Vie publique, 20 avril 2017, [https://www.vie-publique.fr/rapport/36562-les-procedures-baillons], consulté le 8 décembre 2022. Voir aussi Valentin Caroline, « Les procédures-bâillons », Cités, no 100, 2024, p. 395-408.

    13Gautret Philippe et al., 2025, « Retraction Notice to “Hydroxychloroquine and Azithromycin as a Treatment of Covid-19: Results of an open-label non-randomized clinical Trial” [International Journal of Antimicrobial Agents 56 (2020), 105-949] », International Journal of Antimicrobial Agents, no 65, p. 107416.

    14Chemin Ariane et Etchegoin Marie-France, Raoult, une folie française, Paris, Gallimard, 2021, p. 240.

    15« Coronavirus : “J’ai probablement trop rassuré les Français”, le mea culpa de Michel Cymes », Le Parisien, 17 mars 2020, [https://www.leparisien.fr/societe/coronavirus-j-ai-probablement-trop-rassure-les-francais-le-mea-culpa-de-michel-cymes-17-03-2020-8281755.php], consulté le 8 décembre 2022.

    16Comme, par exemple, dans cette vidéo de l’IHU parue le 26 mai 2020 : « Moi je suis une star des maladies infectieuses, j’ai tout eu, j’ai un cursus qui fait rêver à peu près n’importe qui, aussi bien en fonctions officielles, j’ai été le plus jeune président d’université de France, le plus jeune président médecin, le plus jeune de tous les professeurs de la classe exceptionnelle, le professeur le plus ancien dans le grade le plus élevé de tout ce pays en médecine. J’ai tout eu dans ma vie. »

    17Gingras Yves et Khelfaoui Mahdi, « Être juge et partie, ou comment contrôler une revue scientifique », The Conversation France, 21 juin 2020, [https://theconversation.com/etre-juge-et-partie-ou-comment-controler-une-revue-scientifique-140595], consulté le 8 décembre 2022.

    18Bayet Antoine et Hervé Nicolas, « Comment Didier Raoult et la chloroquine ont surgi dans le traitement médiatique du coronavirus », La revue des médias, 31 mars 2020, [https://larevuedesmedias.ina.fr/etude-coronavirus-covid19-traitement-mediatique-raoult-chloroquine], consulté le 8 décembre 2022.

    19Bayet Antoine, Hervé Nicolas et Doukhan David, « Temps d’antenne, personnalités émergentes, place des femmes : un bilan de l’information sous Covid-19 à la télé », La revue des médias, 24 juin 2020, [https://larevuedesmedias.ina.fr/coronavirus-etude-bilan-antenne-television-information-personnalites-femmes], consulté le 12 décembre 2023.

    20Saint-Cricq Nathalie, « Vous avez la parole », France 2, 4 juin 2020, retranscription de Varga Renáta, « “La polémique Raoult” : brouillage de la communication », REFSICOM, 6 décembre 2020, [http://www.refsicom.org/783], consulté le 12 décembre 2020.

    21Kerbrat-Orecchioni Catherine, Le Discours polémique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1980, p. 10.

    22Ibid., p. 11.

    23Audureau William, Laurent Samuel et Vaudano Maxime, « Sur les réseaux sociaux, les méthodes radicales des pro-Raoult », lemonde.fr, 14 juillet 2021, [https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/07/14/sur-les-reseaux-sociaux-les-methodes-extremes-des-pro-raoult_6088257_4355770.html], consulté le 8 décembre 2022.

    24Demagny Xavier, « YouTube, Twitter, Facebook : Didier Raoult est devenu une star du web (et pas que pour le meilleur) », France Inter, 27 mars 2020, [https://www.radiofrance.fr/franceinter/youtube-twitter-facebook-didier-raoult-est-devenu-une-star-du-web-et-pas-que-pour-le-meilleur-1876582], consulté le 12 décembre 2023.

    25Müller Jan-Werner, Qu’est-ce que le populisme ? Définir enfin la menace, Paris, Premier Parallèle, 2016, p. 31.

    26Godin Christian, « Qu’est-ce que le populisme ? », Cités, no 49, 2012, p. 16.

    27Lasco Gideon et Curato Nicole, « Medical Populism », Social Science and Medicine, no 221, 2019, p. 1-8.

    28Pierru Frédéric, « Entrepreneur versus Mandarins. Pour une sociologie de l’“affaire Raoult” », Savoir/Agir, vol. 5, no 3, 2020, p. 125.

    29Olessa-Daragon Xavier, « Le cas Raoult. 10 points sur le style populiste médical », Le Grand continent, 26 mai 2020, [https://legrandcontinent.eu/fr/2020/05/26/le-cas-raoult-10-points-sur-le-style-populiste-medical/], consulté le 8 décembre 2022.

    30Barthélémy Philippe « Les Français font plus confiance au professeur Raoult qu’à Olivier Véran face à l’épidémie », Capital.fr, 29 mai 2020, [https://www.capital.fr/economie-politique/les-francais-font-plus-confiance-au-professeur-raoult-qua-olivier-veran-face-a-lepidemie-1371319], consulté le 8 décembre 2022.

    31Smyrnaios Nikos, Tsimboukis Panos et Loubère Lucie, « La controverse de Didier Raoult et de sa proposition thérapeutique contre la Covid-19 sur Twitter : analyse de réseaux et de discours », Communiquer : revue de communication sociale et publique, no 32, 2021, p. 63-81.

    32Ibid.

    33Ibid.

    34Dr Patrick Bouet, « Interview », Egora.fr, 23 octobre 2020, [https://www.egora.fr/actus-pro/interview-exclusive/61818-gestion-du-covid-medecins-dans-les-medias-raoult-le-president-de?nopaging=1], consulté le 8 décembre 2022.

    35Décision no 2022-288 du 10 mai 2022, publiée au JO du 20 mai 2022.

    36Pastorelli Caroline, « Une chaîne d’information continue face au charivari de la pandémie », Les cahiers du journalisme, no 7, 2021, p. D-39.

    37« Covid-19 : Didier Raoult “nous a donné une bonne leçon d’utilisation malfaisante des réseaux sociaux et des médias”, estime le professeur Éric Caumes », FranceInfo.fr, 26 octobre 2020, [https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/video-covid-19-didier-raoult-nous-a-donne-une-bonne-lecon-d-utilisation-malfaisante-des-reseaux-sociaux-et-des-medias-estime-eric-caumes_4156527.html], consulté le 8 décembre 2022.

    38Mateus Christine, « Covid-19 : 59 % des Français croient à l’efficacité de la chloroquine », leparisien.fr, 5 avril 2020, [https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-59-des-francais-croient-a-l-efficacite-de-la-chloroquine-05-04-2020-8294535.php], consulté le 8 décembre 2022.

    39« Avis no 2021-42, approuvé le 25 juin 2021 », cnrs.fr, septembre 2021, [https://comite-ethique.cnrs.fr/wp-content/uploads/2021/09/AVIS-2021-42.pdf], consulté le 12 décembre 2023.

    40Charpentrat Julie, « Réanimation, tests PCR, hydroxychloroquine : plusieurs déclarations du Pr Perronne sont fausses ou trompeuses », AFP factuel, 22 octobre 2020, [https://factuel.afp.com/reanimation-tests-pcr-hydroxychloroquine-plusieurs-declarations-du-pr-perronne-sont-fausses-ou], consulté le 8 décembre 2022.

    41« Christian Perronne, les incorrectibles », Sud Radio, 25 octobre 2020, [https://www.facebook.com/DirectSudInfo/videos/christian-perronne-les-incorrectibles-eric-morillot-251020/440164140704238/], consulté le 8 décembre 2022.

    Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs »

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    Mercier, A., & Alcaraz, M. (2025). Le pseudo traitement à l’hydroxychloroquine. In C. Mercier, J.-P. Warren, & R. Malet (éds.), Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs » (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/1429v
    Mercier, Arnaud, et Marina Alcaraz. « Le pseudo traitement à l’hydroxychloroquine ». In Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs », édité par Charles Mercier, Jean-Philippe Warren, et Régis Malet. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2025. https://doi.org/10.4000/1429v.
    Mercier, Arnaud, et Marina Alcaraz. « Le pseudo traitement à l’hydroxychloroquine ». Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs », édité par Charles Mercier et al., Presses universitaires de Rennes, 2025, https://doi.org/10.4000/1429v.

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    Mercier, C., Warren, J.-P., & Malet, R. (éds.). (2025). Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs » (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/142am
    Mercier, Charles, Jean-Philippe Warren, et Régis Malet, éd. Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs ». Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2025. https://doi.org/10.4000/142am.
    Mercier, Charles, et al., éditeurs. Post-vérité : la crédibilité du discours scientifique à l’heure des « faits alternatifs ». Presses universitaires de Rennes, 2025, https://doi.org/10.4000/142am.
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