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    Plan détaillé Texte intégral Une socialisation juvénile progressiste L’engagement massif d’une classe d’âge dans le parti de Frei L’insertion dans les réseaux démocrates-chrétiens Bibliographie Notes de bas de page Auteur

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    La jeunesse démocrate-chrétienne du Chili dans les années 1960 : engagement et désengagement dans le parti d’Eduardo Frei Montalva

    Élodie Giraudier

    p. 23-50

    Texte intégral Une socialisation juvénile progressiste L’engagement massif d’une classe d’âge dans le parti de Frei L’insertion dans les réseaux démocrates-chrétiens Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    « Il y avait un message, le message de Frei Montalva, il m’[a] profondément touch[é] comme toute ma génération parce que c’était ce concept de “Révolution dans la liberté”. Il fallait faire un changement, mais il fallait le faire en respectant les libertés, pas dans la ligne de la révolution cubaine, pas dans la ligne violente, cette vision de centre, cette vision modérée et cet esprit chrétien-social solidaire, ce message de Frei, des paysans, de la réforme agraire, la terre pour celui qui la travaille, ce type de concepts m’[a] touché très profondément […], c’est pourquoi il [a été] presque pour moi très naturel d’entrer au Parti démocrate-chrétien1. »

    1Le diplomate Héctor Casanueva Ojeda s’est engagé en 1964 au Parti démocrate-chrétien (PDC)2, fondé en 1957. Il avait alors 14 ans. Au Chili, 49,5 % de la population avait moins de 19 ans en 1960. Dans L’Esprit du temps, Edgar Morin a évoqué en 1962 l’apparition de la jeunesse avec ses propres modèles culturels, transnationaux et transclassistes, esquissant l’image d’un mouvement planétaire3. La jeunesse est devenue en même temps un acteur politique tandis que l’enseignement supérieur se massifiait et se féminisait4. La jeunesse chilienne5 ne pouvait pas voter avant l’âge de 21 ans, mais elle constituait un enjeu important pour la démocratie chrétienne (DC). Du fait de leur « situation sociale de disponibilité », les étudiants étaient surreprésentés « dans un grand nombre de mouvements6 » et faisaient partie du recrutement démocrate-chrétien.

    2À partir de 1957, la Jeunesse démocrate-chrétienne (JDC) ou le Front de la jeunesse du PDC a rassemblé tous les jeunes de 15 à 30 ans, pour lesquels elle organisait des formations et des activités. Sa structure était calquée sur celle du PDC, avec un président national, des structures provinciales et communales. Les étudiants pouvaient également entrer à la Démocratie chrétienne universitaire (DCU). Les DCU étaient indépendantes du PDC : leurs militants ne militaient pas forcément au PDC ou à la JDC. Elles étaient représentées à tous les niveaux (national, université et faculté).

    3Les jeunes chiliens qui se sont engagés au PDC dans les années 1960 se définissent eux-mêmes comme une « génération7 ». Pour Marc Bloch, une « communauté d’empreinte, venant d’une communauté d’âge, fait une génération8 ». À l’instar de Jean-Pierre Azéma, Ludivine Bantigny estime qu’« une génération se reconnaît dans des événements majeurs qui la fondent9 ». Dans le Chili des années 1960, cette génération de la « guerre froide globale10 » a été marquée par des événements nationaux, latino-américains et mondiaux comme la seconde place de Salvador Allende à l’élection présidentielle de 1958, la révolution cubaine11, qui suscita à ses débuts un intérêt y compris dans les rangs démocrates-chrétiens, la réunion du concile Vatican II (1962-1965)12, l’ascension politique d’Eduardo Frei Montalva, qui gouverna le Chili de 1964 à 1970, et le mouvement de réforme universitaire (1967-1968).

    4Cette contribution se distingue des études sur les années 1960 et notamment 1968 au Chili et en Amérique latine13, car elle suggère une mobilisation des jeunes démocrates-chrétiens sur une période beaucoup plus longue, allant des années 1950 avec les réactions phalangistes contre le coup d’État guatémaltèque du 27 juin 1954 et les campagnes sénatoriale (1957) puis présidentielle (1958) de Frei Montalva, à la scission du PDC en 1969 et la fondation d’un parti marxiste, le Movimiento de Acción Popular Unitaria (MAPU). De plus, elle s’intéresse aux processus d’engagement et de désengagement de la jeunesse démocrate-chrétienne en utilisant des sources orales et en empruntant à la sociologie et à la science politique des grilles d’analyse et des concepts comme la socialisation14, le multi-militantisme et les pressions micro-sociales15.

    5Pour pallier l’absence d’archives officielles du PDC et pour reconstituer les trajectoires de ces jeunes qui se sont engagés en politique dans les années 1960, 45 entretiens ont été réalisés avec des démocrates-chrétiens (DC) et d’anciens militants16. Les contacts ont été réalisés à la fois grâce à un informateur privilégié et à l’effet « boule de neige » : un DC comme Eugenio Ortega nous conseilla de discuter avec l’un de ses amis, Tomás Moulian. Des militantes et des représentants de différents courants internes ont été sollicités. Les entretiens semi-directifs ont porté sur le milieu social, la formation, le moment et les raisons de l’adhésion au PDC. Si les témoignages enregistrés en 2013 sur les années 1960 peuvent comporter des oublis et une reconstruction du passé qui répond au contexte présent, ils permettent néanmoins d’atteindre la subjectivité, de mieux reconstituer l’environnement de cette jeunesse et de comprendre comment une partie de la jeunesse, qui s’était engagée massivement dans un parti antimarxiste, s’est désengagée du PDC en 1969 et a fondé un parti marxiste, le MAPU.

    6Cette contribution décrit tout d’abord l’environnement familial, l’éducation, la formation spirituelle, sociale et politique de ces jeunes Chiliens des années 1960. Leur jeunesse s’est déroulée dans des milieux plus progressistes que les anciens militants de la Phalange nationale, un parti de centre gauche et prédécesseur du PDC (1938-1957)17. Ensuite, ce texte explore les raisons, le contexte et les modalités de l’engagement massif de cette génération dans le parti de Frei. Si l’adhésion au PDC a souvent été précédée par une période de lecture, l’arrivée du parti au gouvernement relativise l’importance accordée à la formation. Enfin, l’insertion de la génération Frei dans les réseaux démocrates-chrétiens diffère selon l’appartenance aux groupes de pouvoir et aux courants idéologiques. La réforme universitaire a à la fois consacré l’affirmation politique de ces jeunes démocrates-chrétiens et précipité le départ d’une partie d’eux eux vers des partis et mouvements plus radicaux.

    Une socialisation juvénile progressiste

    7En comparaison avec les phalangistes, les jeunes Chiliens nés dans les années 1940 qui entrèrent au PDC dans les années 1960 provenaient d’un milieu plus hétérogène socialement et plus ouvert sur le plan politique et religieux, tout comme sur le plan éducatif.

    8À partir de 1957, la fondation du PDC a réuni les militants de la Phalange nationale (4 000 à 4 500 membres) et du Parti conservateur social-chrétien18 (40 000 inscrits), lequel était une formation de centre issue d’une division interne du Parti conserveur (1949). Le PDC était sociologiquement plus hétérogène que la Phalange, car les phalangistes étaient surtout des intellectuels tandis que de nombreux ouvriers et domestiques militaient dans les rangs conservateurs sociaux-chrétiens19.

    9Sur les 45 représentants de cette génération vus en entretien, 41 viennent d’un milieu favorisé, comme les phalangistes, mais quatre viennent d’un milieu défavorisé. La base sociale de la démocratie chrétienne (DC) reflétait les évolutions de la société chilienne, la croissance très rapide des périphéries urbaines et la formation de bidonvilles surnommés poblaciones callampas. Attirées par les emplois dans l’industrie, les populations rurales gagnaient les villes : 75 000 personnes vivaient dans les poblaciones, soit 6,25 % de la population de Santiago en 1952, 8,05 % (200 000 habitants) en 1966, 13,4 % en 197020.

    10Ainsi, le père de Ricardo Hormazábal21 était originaire d’un petit village de campagne, Villa Prat de Curicó, à 200 km au sud de Santiago. Il avait rejoint la capitale pour travailler comme ouvrier dans une brasserie. Chez les Hormazábal Sánchez, l’électricité ou le gaz était parfois coupé en raison de factures impayées et les enfants ont travaillé très tôt dans l’épicerie familiale22. D’autres militants étaient issus de familles du petit patronat, de fonctionnaires, d’employés de chemins de fer, d’enseignants (pour l’un des deux parents) et de commerçants.

    11Sur le plan politique, si les familles conservatrices et/ou libérales restaient présentes, ces membres de la Jeunesse démocrate-chrétienne provenaient davantage du centre au sens large, laïc ou social-chrétien. Ils étaient issus de milieux catholiques sociaux : les parents Hormazábal Sánchez distribuaient de l’aide alimentaire aux ouvriers du salpêtre qui partaient chercher du travail dans le sud du Chili23. Cette génération s’est donc socialisée à une époque où la hiérarchie catholique avait clairement adopté des positions progressistes24.

    12Notons que ses membres n’ont pas tous été éduqués dans les établissements d’élite. À l’instar d’Ignacio Balbontín, ils sont plus souvent passés par le Saint George’s College de la capitale, tenu par la congrégation de Sainte-Croix25 depuis 1943. Ses prêtres suivaient la doctrine sociale de l’Église, puis des positions proches des théologies de la libération26. Lorsque Frei Montalva voyageait aux États-Unis, il se rendait fréquemment à l’université de Notre-Dame (Indiana), un bastion de la congrégation, dirigé entre 1952 et 1987 par le « curé des Kennedy », le père Hesburgh.

    13Ces jeunes démocrates-chrétiens ont le plus souvent reçu un enseignement laïc, privé ou public27. En ville, certaines familles choisissaient des établissements d’excellence comme l’Instituto Nacional28, mais l’offre éducative était plus réduite dans les zones rurales et pour les milieux modestes. À l’université, l’opposition entre l’enseignement public et privé, laïc et catholique continuait. Andrés Zaldívar a étudié à l’université du Chili, dans une atmosphère laïque29. Au contraire, Eugenio Ortega et d’autres DC ont fréquenté l’Université catholique de la capitale30.

    14À la fin des années 1950, à peine 1 % des étudiants était d’origine paysanne ou ouvrière31. Le budget d’un étudiant était d’environ 300 dollars, ce qui représentait le double de celui d’un ouvrier32. De ce fait, les enfants d’ouvriers allaient rarement à l’université alors que ce groupe social représentait trois Chiliens sur dix. Vicente Arias a pu étudier grâce à la gratuité de l’université et parce qu’« on [lui] donnait les livres qui étaient passés de mode33 ».

    15Les membres de la JDC ont néanmoins côtoyé les plus démunis à travers des activités de sensibilisation cordonnées par des organisations catholiques et étudiantes comme l’Action catholique et les fédérations d’élèves. L’Église souhaitait encadrer les nouvelles populations urbaines qu’étaient les pobladores34. Sur le plan pratique, les étudiants ne pouvaient pas se déplacer facilement à la campagne et les périphéries urbaines concentraient un très grand nombre de pauvres35. Les jeunes militants démocrates-chrétiens menaient des actions ponctuelles comme l’alphabétisation des adultes selon la méthode de Paulo Freire qui s’était exilé au Chili après le coup d´État brésilien de 196436. Or, l’élimination de l’analphabétisme était une des priorités du nouveau président chilien. Après la victoire de Frei en 1964, des militants de la JDC passèrent l’été à construire des écoles, ouvrir des chemins et à former des professeurs37.

    16Il existait aussi des opérations de construction de maisons « en dur » dans les bidonvilles, de transfert des poblaciones et de travail social dans une población précise. En 1961, à Santiago, Otto Boye participa ainsi à « l’Opération Techo » :

    « Pour moi, ce fut une expérience bien impressionnante parce que c’est peut-être l’unique fois que j’[ai] v[u] comment vivaient exactement les habitants des « poblaciones callampas » à cette époque, […] j’[ai] v[u] leurs lits, je les [ai] aid[és] à transporter […] les choses [en leur] posse[ssion], qui étaient très peu nombreuses […]. Je pense que toutes ces actions […] [ont] augment[é] la sensibilité sociale, c’est-à-dire de nous rendre compte que le problème numéro un de la société chilienne était la pauvreté […]38. »

    17Bien que cette action bénévole fût organisée par la Federación de Estudiantes de la Universidad de Chile (FECH, fondée en 1906)39, elle entrait en résonnance avec la socialisation catholique, qui mettait l’accent sur l’aide aux plus démunis et la mobilisation de la jeunesse. L’expérience du militantisme étudiant permettait donc de renforcer des dispositions ou d’en activer de nouvelles. En 1958, Gonzalo Ojeda a réalisé des travaux d’été dans le cadre de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), fondée en 194640, et il a côtoyé des militants ouvriers qui n’adhéraient pas forcément à la DC :

    « À ce moment-là, j’[ai] commenc[é] à me radicaliser en voyant la situation de pauvreté, de misère, avec les travailleurs, en contact avec beaucoup de dirigeants marxistes. J’[ai] conn[u] Marx avant de lire des livres, de la bouche de ces dirigeants et simultanément parmi la démocratie chrétienne qui avait un discours de changement social, de gauche, qui était anti-droite41. »

    18Dans la lignée des catholiques du premier xxe siècle qui avaient aidé à construire des logements ouvriers, ces travaux sociaux ont rapproché les jeunes démocrates-chrétiens du mouvement ouvrier chilien, lequel avait commencé au xixe siècle et continué au xxe siècle notamment avec la fondation, en 1912, du Partido Obrero Socialista42.

    19Ces jeunes furent confrontés de près aux inégalités sociales non seulement en raison du type d’établissement scolaire, mais aussi et surtout dans le cadre de travaux sociaux organisés par les Fédérations d’étudiants ou le monde catholique. Ces éléments les ont amenés à radicaliser leurs positions. De même, la création de filières universitaires en sciences sociales mit ces militants en contact avec d’autres sources d’inspiration.

    20À partir des années 1950, les filières universitaires des sciences sociales ont en effet concurrencé celle du droit et impliquaient une socialisation différente. En même temps, l’enseignement supérieur se démocratisait avec 24 862 Chiliens en 1960, contre 76 765 en 197043. En 1958, le jésuite belge Roger Vekemans44 a fondé l’École de sociologie de l’Université catholique. Des professeurs européens étaient invités, les meilleurs étudiants étaient envoyés faire un master et/ou un doctorat aux États-Unis, le plus souvent à l’université de Californie de Los Angeles grâce aux financements de la Fondation Ford (380 000 dollars en 1964). Il en était de même pour les Écoles d’économie et de science politique45. Comme ailleurs en Amérique latine, la sociologie enseignée à « la Catholique » diffusait la théorie de la modernisation46 : sur le modèle des sciences naturelles, les sciences sociales analysaient les causes des problèmes de développement et proposaient des solutions. La sociologie se voulait alors « une science de la crise orientée pour dépasser la crise47 ». Elle encourageait l’esprit critique à l’encontre de la doctrine sociale de l’Église, ouvrait à d’autres sources d’inspiration comme Marx et les théoriciens de la dépendance (Theotonio dos Santos, Fernando Henrique Cardoso)48.

    21Les jeunes démocrates-chrétiens des années 1960 étaient le plus souvent sociologues, économistes ou politistes, et avaient étudié à l’étranger. Le père Vekemans a ainsi influencé de nombreux sociologues démocrates-chrétiens et leur a facilité l’obtention d’une bourse. Des groupes d’amis comme Eugenio Ortega, Tomás Moulián, Claudio Orrego, et Ignacio Balbontín49 se sont rendus en Belgique. Or, à partir des années 1950-1960, l’Université catholique de Louvain avait une image de « phare de la pensée catholique mondiale50 ». Elle attirait les étudiants latino-américains, comme d’autres universités états-uniennes et ouest-européennes51 : ces derniers étaient 15 en 1950, 56 en 1960 et 600 au début des années 1970. En 1969, les plus nombreux d’entre eux étaient les Brésiliens (111), suivis des Colombiens (68) puis des Chiliens (65). Ils provenaient des classes moyennes, ce qui correspondait bien à la sociologie du PDC. Plus de 40 % des étudiants latino-américains optaient pour les sciences sociales. Les étudiants latino-américains de Louvain se réunissaient à la Maison Saint-Jean52, connue pour ses orientations sociales et œcuméniques. Les DC chiliens y côtoyaient le prêtre colombien Camilo Torres53.

    22La JOC belge fondée par Joseph Cadijn, l’existence d’un Parti social-chrétien, la coopération au développement et un système de bourses expliquaient aussi cet engouement pour la Belgique. Or, au cours des années 1960, Louvain accueillit les prémisses des théologies de la libération et se radicalisa : ce n’étaient plus ensuite des démocrates-chrétiens qui s’y rendaient, mais des militants de gauche54.

    23À Paris, de jeunes démocrates-chrétiens suivaient les cours de Louis Althusser55 et se familiarisaient avec le marxisme. Diplômé de l’Université catholique, Rodrigo Ambrosio s’inscrivit en doctorat de sociologie sous la direction d’Alain Touraine. Marta Harnecker, une démocrate-chrétienne, ancienne présidente de l’Action catholique universitaire, qui s’éloigna de l’Église quand elle devint disciple d’Althusser, introduisit Ambrosio auprès du philosophe français56. De retour au Chili en 1966, Rodrigo Ambrosio intégra le courant rebelde, le plus à gauche, au sein du PDC.

    24Dès son arrivée en Europe, Tomás Moulian se sépara idéologiquement de Claudio Orrego et Eugenio Ortega. Il avait perdu la foi catholique depuis la fin des années 1950. Ami avec Rodrigo Ambrosio, il assista en 1965 aux cours d’Althusser : « À ce moment, cela m’attire et je dérive de la démocratie chrétienne au marxisme57. »

    25Ces expériences renforçaient les dispositions acquises dans la socialisation primaire, un goût pour l’action sociale en cohérence avec des principes catholiques ; et créaient des dispositions à l’engagement politique. Il convient maintenant d’analyser comment ces individus ont franchi le pas au moment de l’essor du PDC et de l’ascension de Frei.

    L’engagement massif d’une classe d’âge dans le parti de Frei

    26Au Chili comme ailleurs dans le monde, les étudiants se fabriquaient une identité propre. Edgar Morin est le premier à avoir repéré l’émergence d’une « nouvelle classe d’âge » en France à partir de l’expérience états-unienne des lycées (high schools) et des adolescents (teenagers) dans les années 1950. Il identifia la consommation culturelle de la jeunesse et ses « héros » comme James Dean ou Elvis Presley58. Les mêmes musiques anglophones étaient alors écoutées au Chili pendant la Marche de la Jeune Patrie, l’événement de la campagne présidentielle d’Eduardo Frei Montalva organisé par et pour les jeunes (juin 1964) : « à neuf heures du soir, nous nous procurions une radio, les gens […] se mettaient à danser le rock, une ou deux heures après [avoir] march[é]59 ». Comme en France et aux États-Unis, l’identité d’une partie de la jeunesse chilienne était liée à la démocratisation de l’enseignement scolaire60. Les jeunes démocrates-chrétiens étaient pour beaucoup lycéens et étudiants. Les classes moyennes urbaines s’identifiaient aux démocrates-chrétiens, qui étaient issus du même milieu social et prônaient une alternative au communisme, puis au régime cubain61. Le PDC manifesta de l’intérêt pour les débuts de la révolution cubaine, mais il fut dans l’ensemble déçu du régime castriste, qu’il critiqua dès 1960 pour son absence de démocratie et d’instances intermédiaires entre l’État et les individus62.

    27Les étudiants se reconnaissaient dans le discours réformiste des dirigeants démocrates-chrétiens qui avaient eux-aussi aussi été formés à l’université. Otto Boye s’engagea au PDC après avoir écouté Frei :

    « Je le découvris quand j’étais en dernière année de lycée lors d’une conférence […]. J’[ai] été très impressionné. Je me rappelle encore des thèmes qu’il a traités, de certaines choses qu’il [a] dites. […] J’[ai] commenc[é] à [me] dire : « bon, qui suit ce monsieur ? ». […] Et là, j’entre [au PDC]63. »

    28Avant 1973, le faible nombre d’étudiants et d’universités rendait plus faciles les liens directs entre les jeunes et les dirigeants nationaux démocrates-chrétiens64. Ces jeunes Chiliens s’engagèrent dans le PDC à la faveur des campagnes électorales de Frei de 1957-1958 et 1964. En écho à la socialisation progressiste des jeunes, Frei apparaissait alors comme « un type de gauche65 », cultivant « une très grande proximité66 » avec des dirigeants étudiants. Il était admiré pour ses capacités d’organisation, sa vision politique, sa culture67.

    29Organisée par le metteur en scène Germán Becker et un ancien président de la FECH, Eduardo Zúñiga68, sur une idée du comité de campagne de Frei et de dirigeants DC, la Marche de la Jeune Patrie a mobilisé en 1964 la jeunesse chilienne « pour provoquer une auréole romantique autour de la démocratie chrétienne69 ». C’était la première fois qu’un événement de cette envergure était organisé pour la jeunesse chilienne, ce qui a participé à sa construction comme catégorie politique. Des études préparatoires avaient suggéré que « face à l’autoritarisme, aux staliniens, les DC devaient faire quelque chose de concret, de réel pour être crédibles70 ». À chaque extrémité du Chili, quatre colonnes de jeunes marchèrent pendant un mois en direction de Santiago, pour diffuser partout le message de Frei. Les médias décrivaient la Marche, créant ainsi une attente par rapport à son passage71. D’après une consigne officielle tirée des études préparatoires, les jeunes devaient marcher au moins 40-50 kilomètres par jour pour arriver épuisés, voire s’évanouir en arrivant. Les gens qui les connaissaient devaient comprendre qu’il s’agissait un sacrifice énorme et que ce n’était pas une marche de routine72. Certains, comme Pedro Vera Castillo, ont abandonné : « J’avoue avec honte que j’ai tenu je ne sais pas, 100 kilomètres, et je suis revenu à la maison parce que […] mes pieds n’en pouvaient plus, mes parents étaient très effrayés : nous étions devenus fous [de vouloir] aller à Santiago à pied […]73. »

    30Le président national des élèves démocrates-chrétiens de l’enseignement secondaire de l’époque a souligné que :

    « […] L’aventure aussi, c’était marcher74, c’était manger en chemin, c’était sortir de la maison, c’était [rencontrer] des gens nouveaux. Pour certains c’était aller à la capitale puisqu’ils n’y étaient jamais allés. Pour certains d’entre nous, cela représenta[it] de plus l’opportunité d’être partie prenante d’un projet de changement historique75. »

    31Ces activités rappelaient les exercices des boy scouts, qui avaient une longue tradition au Chili et qui exaltaient le courage, le dévouement, la débrouillardise et la solidarité. Or, le scoutisme constitue un lieu de socialisation secondaire et est un préalable à un engagement politique76. Certains militants de la JDC, comme Edgardo Riveros, avaient été scouts eux-mêmes77.

    32Les jeunes communiquaient leur enthousiasme grâce à des musiques de Doris Day et à un hymne, Marcha de la Patria Joven :

    « Brille le soleil de nos jeunesses,
    La nuit meurt dans le temps passé,
    C’est le cri des foules,
    Qui nous appelle à vaincre, Frei, Frei, Frei78. »

    33Le style de cet hymne reflétait la vie politique chilienne des années 1960 : l’émergence de projets exclusifs voire sectaires, le messianisme, des projets de transformations radicales et dans ce contexte, un militantisme très discipliné79.

    34Après avoir parcouru 4 000 kilomètres en un mois, les quatre colonnes (nord, sud, cordillère andine et côte pacifique) convergèrent le 21 juin 1964 dans la capitale80. Eduardo Frei s’adressa à un public de plus de 300 000 jeunes, issus de tous les milieux sociaux et identifiés à la nation chilienne. Les photographies de l’époque montrent l’abondance de banderoles, de drapeaux du Chili et du PDC (figure 1). Elles témoignent de la masse de jeunes gens rassemblés à Santiago et de la ferveur de ce moment-là. De fait, la clôture de la Marche de la Jeune Patrie dépassa largement le meeting organisé au même endroit par les partisans d’Allende deux mois auparavant et doubla numériquement les « marches » réalisées en 1952 par les partisans du candidat présidentiel indépendant, Carlos Ibáñez del Campo.

    Figure 1. – Vue aérienne du meeting du 21 juin 1964

    À l’arrière-plan, la tribune où s’adressent les différents orateurs.

    Source : Casa Museo Frei.

    35Par-delà la personnalité de Frei, les pressions micro-sociales dans l’engagement nuancent le discours des dirigeants sur leur propre histoire et celle du PDC. En effet, selon le sociologue américain Doug McAdam, « les recrues d’un mouvement ont tendance à connaître d’autres personnes déjà engagées. En fournissant aux recrues potentielles un mixte d’informations et d’incitations de solidarité, les liens sociaux préexistants encouragent l’entrée dans un mouvement81 ». Même si l’adhésion au PDC avait été préparée et souvent précédée par une période de lectures et de consultations, les amitiés facilitèrent aussi l’entrée massive de jeunes dans le PDC au tournant des années 1950-1960.

    36L’effet Frei explique en partie pourquoi le PDC a suscité l’engouement des jeunes Chiliens à la fin des années 1950 et au début des années 1960, mais leur militantisme était aussi très actif et politisé. De nombreux jeunes démocrates-chrétiens militèrent dans les organisations religieuses et plus précisément au mouvement d’Action catholique fondée en 193182, lequel avait une branche universitaire (Acción Católica Universitaria, ACU). Une majorité (89,2 % des démocrates-chrétiens interrogés)83 se présenta aux élections du centre des étudiants de leur faculté ou à une fédération étudiante. Fondée par des universitaires et intellectuels, la démocratie chrétienne utilisait le langage des étudiants et témoignait d’un fort intérêt pour la question sociale, concurrençant ainsi la gauche et la droite84. Au tournant des années 1950-1960, 80 % des huit fédérations étudiantes chiliennes étaient DC85. Néanmoins, en 1960, les 13 000 étudiants chiliens représentaient seulement 1,5 % des jeunes entre 15 et 25 ans et provenaient des classes moyennes et aisées86. La démocratie chrétienne n’avait pas encore atteint tous les secteurs de la jeunesse.

    37Dix démocrates-chrétiens sur 45 ont précisé en entretien avoir eu « une espèce de double militantisme87 » et formation, à la Fédération étudiante et à l’Action catholique. Dans les années 1940, le père jésuite Alberto Hurtado défendait une Action catholique apolitique, indépendante du Parti conservateur et de la Phalange nationale, et souhaitait que les jeunes catholiques s’engageassent dans le sacerdoce88. Même si les archives ne l’affirment pas expressément, nous pensons que ce multi-positionnement des jeunes démocrates-chrétiens des années 1960 a été plus ou moins ouvertement encouragé par les assistants ecclésiastiques et les aumôniers de l’Action catholique. En effet, Raúl Silva Henríquez, qui devint archevêque de Santiago en 1961, était l’ami de Frei et d’autres dirigeants démocrates-chrétiens. Il était conseillé par le père Vekemans et un petit groupe de jésuites. Ces derniers collaboraient également avec les DC89. Ignacio Balbontín a participé au Comité exécutif de la FECH en 1961-1962 et à la direction de l’ACU90. À l’Action catholique, il y avait « beaucoup de séminaires et […] de travail dans les poblaciones […], de travail à cette époque dans les usines […]. Il y avait donc l’Action catholique et l’action de formation religieuse91 ». De plus, ces militantismes développaient des apprentissages oratoires, idéologiques, pratiques, qui pouvaient être réinvestis ensuite en politique. Ils ont participé à la construction d’un capital politique étudiant en termes d’appréciation des pairs, de distinctions (l’élection à la direction d’une fédération), de productions discursives et de visibilité (discours, déclarations, articles de presse). Or, la guerre froide intensifiait la lutte entre étudiants démocrates-chrétiens, marxistes et de droite. Cette compétition renforça le capital symbolique des dirigeants étudiants démocrates-chrétiens au sein de la JDC92.

    38Lors des entretiens, de nombreux démocrates-chrétiens ont mis l’accent sur une simultanéité entre l’entrée à l’université et l’engagement politique93. Des dirigeants ont sacrifié leurs études au profit de leur militantisme. L’appartenance politique permettait un processus de catégorisation : « “Roberto Durán ? Ah, le démocrate-chrétien […]”. Ce n’était pas celui qui avait un bureau comme ça, ou celui qui avait une barbe, qui était petit […]94. » La politisation de la jeunesse s’expliquait aussi par le concept de « disponibilité biographique » : selon Doug McAdam, « un individu est plus susceptible de s’engager durant les cycles de vie pendant lesquelles il est libre de toutes autres formes concurrentes d’engagement. Ainsi, la surreprésentation des étudiants dans un grand nombre de mouvements est moins le fruit de caractère impétueux de la jeunesse que le produit d’une situation sociale de disponibilité95 ». Au début des années 1960, c’était surtout la jeunesse universitaire qui était politisée au Chili, et ce, dans la continuité du mouvement latino-américain de réforme universitaire des années 1910-193096. Au cours de la décennie, cette politisation a aussi atteint les masses, les militants de base97 et donc les jeunes de milieux plus populaires.

    39Entrés massivement au PDC au moment de l’ascension politique de Frei Montalva, les jeunes se socialisèrent dans un plus grand parti que leurs aînés. Ils reçurent une formation dans les milieux catholiques et/ou universitaires, qui était parfois plus à gauche que leurs aînés98. Les militants avaient des bagages idéologiques hétérogènes, fruits de socialisations politiques différentes dans les milieux catholiques, ouvriers, paysans et universitaires.

    40Ces jeunes adhèrent à un parti qui connaissait un changement d’échelle : dans le Viña del Mar de l’époque, le PDC comptait 3 000 membres99, alors que la Phalange nationale en comptait environ 300. Le nouveau parti était aussi plus au centre et donc moins à gauche que l’ancienne formation phalangiste. Comment cette croissance du PDC et l’élargissement de son recrutement social engendrèrent-ils des problèmes pratiques dans le fonctionnement de la DC ? Comment la démocratie chrétienne cristallisa-t-elle des différences sociales ? Avec le changement d’échelle et l’élargissement du recrutement social du PDC, la formation garda l’esprit élitiste de la Phalange nationale, mais, dans les faits, les exigences baissèrent.

    41La formation des jeunes militants restait autodidacte. Dans les années 1960, Ricardo Hormazábal et ses amis lisaient, commentaient le chapitre de Jacques Maritain100 sur « la minorité prophétique de choc » et les écrits du philosophe personnaliste Jean Lacroix101 sur le concept de praxis, d’action, plus exigeant pour un chrétien que pour un marxiste102. Les militants lisaient surtout Maritain, Mounier103, le père Lebret104, ainsi que les encycliques sociales Rerum Novarum (1891), Quadragesimo Anno (1931), Mater et Magista (1961) et Pacem in Terris (1963). Les aspirants démocrates-chrétiens lisent également Maritain105. Luis Young, professeur de droit pénal, et Luis Scherz, un ingénieur chimiste de l’Université catholique locale, donnaient ainsi des cours sur Humanisme intégral dans un café de Vinã del Mar : selon l’un de leurs anciens élèves, Raúl Allard, « pour devenir militant, il fallait passer un examen. L’examen portait sur L’Homme et l’État et Humanisme intégral qui servaient de textes d’étude106 ».

    42Le second mode de formation était plus institutionnel, à travers des manuels et l’organisation de cours par le PDC. Ainsi, les jeunes démocrates-chrétiens connaissaient également les livres d’Eduardo Frei et de l’idéologue Jaime Castillo Velasco107. Des textes étaient directement conçus pour leur formation, comme L’ABC de la démocratie chrétienne. Publié en janvier 1962 et réédité de nombreuses fois, ce livret de 34 pages était structuré en abécédaire et questions-réponses. Il n’avait pas de partie dédiée aux jeunes, car il se concentrait sur l’essentiel que devaient connaître les militants, à savoir la doctrine et les contenus programmatiques de la DC108.

    43Les « écoles de formation » et la Corporación de Promoción Universitaria (CPU), fondée en 1966, faisaient intervenir les principaux intellectuels et dirigeants du parti : Jaime Castillo Velasco, Patricio Aylwin ou encore Juan Gómez Millas, philosophe et recteur de l’université du Chili. En temps de « guerre froide globale109 », la Fondation Konrad Adenauer110 aidait à organiser des séminaires internationaux111 qui attiraient des étudiants de toute l’Amérique latine112.

    44Selon Ricardo Hormazábal, le dirigeant démocrate-chrétien recevait à cette époque une solide formation sur comment parler, étudier, répondre aux critiques des marxistes ou de la droite113. C’était sans doute le cas des dirigeants nationaux, mais à l’occasion des mouvements étudiants de 1967-1968, les dirigeants de base apparurent insuffisamment formés pour affronter les militants d’extrême gauche et les miristas114. En effet, le changement d’échelle du PDC et l’arrivée de militants à peine scolarisés avaient compliqué le travail d’intégration et de formation des jeunes : tandis que la Phalange nationale était un parti de 4 000 cadres, universitaires, dirigeants syndicaux bien préparés, le PDC était devenu un parti de masse avec 60 000 militants en 1960, 120 000 en 1965115. La formation semblait dès lors devenir « secondaire ». En raison des demandes massives d’adhésion au PDC et de la participation au gouvernement, il ne devait plus y avoir de conditions de connaissances doctrinaires pour adhérer au Parti : « “Entrez c’est tout, nous verrons après […]”. Donc des gens entrent au PDC sans savoir clairement ce qu’est la doctrine sociale de l’Église116. »

    45Engagés massivement dans le PDC au moment de l’engouement pour Frei et de l’essor du Parti, ces jeunes s’étaient socialisés dans un milieu familial, éducatif, religieux et politique plus progressiste que celui des phalangistes. Néanmoins, l’arrivée du PDC au pouvoir modifia l’importance accordée à la formation et exacerba les déceptions.

    L’insertion dans les réseaux démocrates-chrétiens

    46À partir de 1965, la vie interne du PDC se partagea entre trois courants : les oficialistas étaient majoritaires, progouvernementaux et centristes117. Une tendance rebelde commença à critiquer le gouvernement Frei fin 1966 et défendait une entente avec la gauche. Un troisième courant apparut en 1967 à partir du « groupe FECH » : les terceristas partageaient la désapprobation des rebeldes mais cherchaient à sauvegarder l’unité du parti118. Les jeunes intégrèrent une formation partisane qui changea d’échelle à une époque de polarisation. Dans quelle mesure l’insertion de cette classe d’âge dans les réseaux démocrates-chrétiens différa-t-elle selon l’appartenance aux groupes de pouvoirs et aux courants idéologiques ?

    47La croissance du PDC offrit indéniablement des opportunités d’intégration pour certains jeunes : Raúl Allard devint le chef de la campagne sénatoriale de Radomiro Tomic en 1961, à 23 ans, puis recteur de l’Université catholique de Valparaíso à 30 ans. En parallèle, il présida le PDC de Vinã del Mar (1965-1967) et fut conseiller municipal (1967-1971)119. De son côté, Otto Boye fut directeur du Département international du parti à 28 ans120.

    48De plus, avec la victoire présidentielle de Frei en 1964, ce ne furent pas quelques dirigeants qui entrèrent dans des ministères, mais le parti tout entier avec des indépendants. Frei associa de jeunes secrétaires d’État à des ministres plus expérimentés, ce qui favorisa un apprentissage, un compagnonnage politique121. Des jeunes essayèrent d’obtenir des postes et d’accélérer leur carrière. Le pouvoir accentua le poids des réseaux : le gouvernement « était contrôlé par l’équipe de Frei qui se [situait] plus à droite que les autres groupes122 ». Or, à son congrès de 1963, la JDC s’était montrée très anti-impérialiste et les mesures de la « Révolution dans la liberté » avaient accéléré la conscientisation de ses bases, qui souhaitèrent ensuite des changements plus rapides123. Les jeunes de la Marche de la Jeune Patrie soulignèrent les ambiguïtés du PDC et demandèrent des changements plus radicaux : « la déception après fut très grande quand tous ces jeunes commencèrent à voir que le gouvernement Frei commençait à transiger, qu’il n’avançait pas, qu’il en restait à des demi-mesures, des moyennes eaux […]124 ».

    49Lors de la réforme universitaire125, ces jeunes utilisèrent de nouveaux moyens d’action politique comme la rue, l’occupation de locaux et l’instrumentalisation des médias. Les étudiants réclamaient une démocratisation de l’enseignement supérieur et une participation à la gouvernance de leur établissement. L’Université catholique de Valparaíso fut la première touchée. Le 8 août 1967, un accord mit fin à une grève de 50 jours. Un Sénat académique fit participer étudiants, fonctionnaires et professeurs à la gouvernance de l’établissement. Des instituts scientifiques et des écoles professionnelles furent également fondés. La réforme avait été provoquée par les étudiants, menée par une large coalition, allant de la gauche à la droite126. Raúl Allard, de la mouvance rebelde, devint le premier recteur laïc127.

    50Dirigée par le sympathisant démocrate-chrétien Miguel Ángel Solar, l’occupation de l’Université catholique de Santiago, « l’un des plus remarquables bastions réactionnaires du pays128 », fut très médiatisée. Le 11 août 1967, la nouvelle de la prise de « la Catholique » bouleversa la droite et le monde politique. Les occupants posèrent sur le frontispice de l’université une grande banderole, « Chileno, El Mercurio miente » [« Chilien, El Mercurio ment »], quand le quotidien conservateur affirma qu’il y avait des marxistes dans leurs rangs. Certains dirigeants s’inspiraient à la fois des idées marxistes et du christianisme communautaire. L’accord du 21 août 1967 permit l’élection du premier recteur laïc, Fernando Castillo Velasco. Ce dernier créa le DUOC, le « Département universitaire ouvrier paysan, […] [pour] rendre réelle [cette idée] de l’université avec le peuple […], aller dans les poblaciones transmettre les connaissances […] re[çues] à l’université ». L’université se départementalisa et des instituts furent créés comme celui de science politique. Elle s’ouvrit aussi à l’interdisciplinarité, aux élèves de l’École militaire et aux étudiants défavorisés grâce à une « inscription de conscience, […] en fonction des ressources [des] parents129 ». Néanmoins, l’application de la réforme universitaire à « la Catholique » entraîna une crise interne à la Federación de Estudiantes de la Universidad Católica de Chile (FEUC), entre les dirigeants qui avaient obtenu des postes dans l’administration de l’université et ceux qui étaient restés à la direction de la Fédération mais qui avaient perdu leur principale raison d’être ; et entre les dirigeants étudiants démocrates-chrétiens qui s’étaient engagés dans la défense du gouvernement et ceux qui n’étaient pas officiellement DC et qui avaient choisi la radicalisation et la politisation du mouvement étudiant130.

    51La réforme universitaire consacra l’affirmation politique de cette classe d’âge par des modes d’action moins traditionnels que la participation à des campagnes électorales ou l’insertion dans le PDC et des postes au gouvernement. De ce fait, Raúl Allard évoque « la génération de 67131 », tandis que Gabriel Salazar et Julio Pinto soulignent, au-delà des clivages partisans, la présence d’une « génération rebelle de 68132 ». S’ajoutant aux déceptions liées au gouvernement Frei, la réforme universitaire amena certains jeunes à réévaluer leur engagement dans le PDC.

    52Lors de l’occupation de « la Catholique », les démocrates-chrétiens de la FEUC reçurent le soutien du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) qui parvint à recruter quelques militants de base et des cadres moyens DC de l’université. Ce phénomène se reproduisit massivement à Concepción et dans une moindre mesure à l’université du Chili de Santiago. Les sociaux-chrétiens se montraient en effet plus réceptifs au message du MIR que les socialistes et les communistes : les militants catholiques de base étaient actifs depuis peu et ils étaient peu formés aux discussions théoriques alors que la démocratie chrétienne utilisait un vocable révolutionnaire dans les années 1960. Ces jeunes cherchaient un engagement politique plus radical que celui du PDC et étaient plus touchés par le prosélytisme du MIR, qui jouait sur son image de « parti de jeunes, dirigé par des jeunes », et évoquait la révolution cubaine, le latino-américanisme, l’émancipation nationale et le christianisme de libération. Les réseaux d’amitié avec des partis de gauche et du centre ainsi que leur milieu social bourgeois favorisaient une perméabilité avec les jeunes militants démocrates-chrétiens133. Sur le plan sociologique, des jeunes rompirent politiquement avec leur famille de classe moyenne supérieure ou aisée en choisissant une option plus radicale134, les départs au MAPU furent « une question d’élite, […]. Ils étaient tous intellectuels, sociologues135 ». Les normaliens maoïstes français, qui partirent travailler dans des usines en province, étaient également issus de milieux favorisés136. Le groupe social moyen-aisé chilien avait eu une scolarité différenciée de ses parents avec un engagement auprès du monde ouvrier, un contact avec le marxisme et les théologies de la libération. Les propositions de ce groupe plus radical que ses aînés ne trouvaient pas de réponse rapide dans le gouvernement Frei.

    53Même si la scission du MAPU aurait été à 90 % le fait de la JDC137, ce ne fut pas seulement une rupture générationnelle puisque de « vieux militants » quittèrent aussi le parti138. Il est difficile d’évaluer précisément si ces départs ont été massifs, car les réponses dépendent de la tendance politique des interviewés et il peut exister un décalage entre le ressenti et la réalité. Les effectifs n’étaient pas quantitativement importants, mais ils l’étaient qualitativement : « environ 500 personnes [sont] parti[es] […], presque tous […] étaient des dirigeants de fédérations d’étudiants, de syndicats, de paysans surtout, des intellectuels […]139 ». La scission du MAPU représenta aussi la perte d’une jeunesse140, c’est-à-dire une dégradation de l’image politique et du dynamisme du PDC. Carlos Huneeus souligne les méfaits pour le PDC du discours marxiste que tenaient les rebeldes : « Des gens précieux partirent, mais […] le discours marxiste, conflictuel de ces gens en éloigna beaucoup de la démocratie chrétienne, qui s’en allèrent aux gremialistas […] », à droite141. Pour les partisans de Frei, cette scission a favorisé l’unité du PDC et une plus forte cohésion entre le parti et le gouvernement.

    54Ce furent souvent des réseaux, des groupes d’amis qui partirent, se dispersèrent politiquement comme le groupe d’Eugenio Ortega, le gendre de Frei. Un groupe fait un départ collectif, décide de quitter une organisation en cas de menaces sur ses intérêts ou d’opportunités142. Or, les rebeldes étaient peu intégrés au gouvernement Frei. Ils vivaient les évolutions du PDC au pouvoir comme une trahison et « [expérimentaient] frontalement la dévaluation d’une identité collective fortement intériorisée143 ».

    55Cet enchevêtrement des liens politiques, professionnels, familiaux et amicaux explique d’autre part la violence et les passions liées au départ du MAPU. Dans la famille de Juan Gabriel Valdés, « ceci produisit des débats et des disputes familiales », un échange de longues lettres avec son père144, le ministre des Affaires étrangères de Frei.

    56Au sein du PDC, il existe un ressentiment à l’encontre de ceux qui sont partis : les mapucistas étaient « de jeunes impatients qui estimèrent qu’ils n’étaient pas en train de faire la révolution. Ils changèrent alors d’équipe pour faire la révolution avec Allende145 ». Le gouvernement Frei a ensuite eu de très mauvais rapports avec les anciens démocrates-chrétiens et les étudiants de la FECH146, même si la DCU a dirigé la fédération jusqu’en 1970. Les rebeldes restés au PDC étaient considérés comme des complices des mapucistas147. Ils ont maintenu leur adhésion à la démocratie chrétienne, car ils n’étaient pas marxistes, rejetaient le régime cubain148 et souhaitaient « résoudre [la crise] à l’intérieur du parti149 ».

    57Le départ de dirigeants de la JDC au MAPU aurait permis d’accélérer la carrière de ceux qui sont restés au PDC. Les cadres du parti ont dû promouvoir des dirigeants étudiants qui n’avaient pas le même niveau de formation politique et idéologique :

    « Frei, Aylwin, Tomic, Leighton se réunissent : “bon, qu’est-ce qui nous reste ?” “Écoute, il y a des types nuls, mauvais. L’un s’appelle Hormazábal. Je crois qu’il [a] été une fois dirigeant des [élèves du] secondair[e], il n’est pas très bon, mais c’est ce qu’il y a”. “Quels autres gosses as-tu ?” “Un gamin qui s’appelle comme [l’inventeur] de l’imprimerie, Gutenberg […]”. […] “Ont-ils été formés ?” “Oui, ils ont reçu une formation de base, mais en temps normal, ils n’auraient pas été présidents communaux […]”. On organisa une nouvelle JDC, mais pas idéologique comme celle qui avait été formée par les phalangistes, une JDC anticommuniste […]. C’est pourquoi […] presque tous [les leaders de cette génération] sont plutôt des sociaux-démocrates modérés, […] centristes150. »

    58Enfin, lorsqu’une partie de la Jeunesse démocrate-chrétienne et du courant interne tercerista fonda l’Izquierda Cristiana [Gauche chrétienne] en 1971, le PDC a rapidement demandé à ses différents départements et organismes de renouveler leur adhésion151. Cette rupture a semblé moins passionnelle que celle du MAPU, sans doute parce que le parti avait déjà vécu une première scission deux ans auparavant, et parce que les différences étaient moins idéologiques que stratégiques. Comme en 1969, la violence verbale s’est développée contre ceux qui étaient à l’origine de cette « nouvelle désertion152 ».

    ⁂

    59Ainsi, avec Frei, les jeunes qui entrèrent massivement au PDC au tournant des années 1950-1960 provenaient moins de l’oligarchie, davantage des classes moyennes et populaires et souvent de milieux plus progressistes sur le plan politique et religieux. À la différence des phalangistes qui avaient évolué dans un parti d’élite, la socialisation politique des jeunes militants puis dirigeants entrés dans les années 1960 se fit dans une formation de masse, qui accédait pour la première fois au pouvoir, ce qui a déclenché non seulement des attentes en termes de réalisation du programme et d’insertion dans les réseaux de pouvoir. La période 1967-1968 montre que la Jeunesse démocrate-chrétienne utilisait des modes d’action politique différents de ses aînés et adoptait pour une partie le marxisme. Les scissions de 1969 et de 1971 n’ont pas été à proprement parler des ruptures générationnelles, mais elles ont consacré le départ de dirigeants importants de la JDC et favorisé l’ascension politique de ceux qui sont restés au parti. Les cadres du PDC ont dû promouvoir des dirigeants étudiants qui n’avaient pas le même niveau de formation politique et idéologique, mais étaient plus anticommunistes et centristes que leurs prédécesseurs153. Les jeunes Chiliens se sont engagés dans d’autres mouvements comme le MIR, qui avait une image de parti jeune et révolutionnaire ; les « elenos », une faction socialiste cofondée par Beatriz Allende154, qui soutenait l’Ejército Nacional de Bolivia du Che ; et le Movimiento gremialista fondé en 1967, qui s’identifiait au nationalisme franquiste et était en rupture avec les partis traditionnels de droite155. Avec Frei et la Marche de la Jeune Patrie, la jeunesse chilienne est devenue un acteur politique central dans les années 1960-1970, mais le PDC s’est divisé et a perdu son attraction parmi les jeunes. Ces éléments ont ensuite lourdement pesé dans la campagne présidentielle de 1970.

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    Notes de bas de page

    1Entretien avec Héctor Casanueva Ojeda, 2013.

    2Farías Víctor, La muerte del camaleón. La Democracia Cristiana y su descomposición. Jacques Maritain, Eduardo Frei Montalva y el populismo cristiano, Santiago, Editorial Maye, 2008 ; Fleet Michael, The Rise and Fall of Chile’s Christian Democracy, Princeton, Princeton University Press, 1985 ; Gazmuri Cristián (avec la collaboration de Patricia Arancibia et Álvaro Góngora), Eduardo Frei Montalva y su época, Santiago, Aguilar, 2 vol., 2000 ; Giraudier Élodie, Le Parti démocrate-chrétien au Chili, 1957-2010. De la troisième voie au néolibéralisme, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. d’Olivier Compagnon, Paris, université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA, 2 vol., 2018 ; Huneeus Madge Carlos et Couso Javier (dir.), Eduardo Frei Montalva: un gobierno reformista. A 50 años de la “Revolución en Libertad”, Santiago, Editorial Universitaria, coll. « Estudios », 2016 ; Yocelevzky Retamal Ricardo, La Democracia Cristiana chilena y el gobierno de Eduardo Frei (1964-1970), Mexico, Universidad Autónoma Metropolitana, Unidad Xochimilco, 1987.

    3Zancarini-Fournel Michelle, « Récit. Le champ des possibles », in Artières Philippe et Zancarini-Fournel Michelle (dir.), 68. Une histoire collective 1962-1981, Paris, La Découverte, 2008, p. 24-25.

    4Álvarez Vallejos Rolando, Gálvez C. Ana, Loyola T. Manuel et Tarrés María Luisa, Mujeres y política en Chile, siglos xix y xx, Santiago, Ariadna Ediciones, 2019 ; Power Margaret, Right-Wing Women in Chile: Feminine Power and the Struggle Against Allende, 1964-1973, University Park, Pennsylvania State University Press, 2002.

    5Álvarez Vallejos Rolando et Loyola T. Manuel, Un Trébol de Cuatro Hojas. Las Juventudes Comunistas de Chile en el siglo xx, Santiago, Ariadna Ediciones, 2014 ; Barr-Melej Patrick, Psychedelic Chile: Youth, Counterculture, and Politics on the Road to Socialism and Dictatorship, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2017.

    6McAdam Doug, « Pour dépasser l’analyse structurale de l’engagement militant », in Olivier Fillieule (dir.), Le désengagement militant, Paris, Belin, 2005, p. 68.

    7Entretien avec Héctor Casanueva Ojeda, 2013.

    8Bloch Marc, Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien, Paris, Armand Colin, 1961, p. 94.

    9Bantigny Ludivine, « Jeunes et soldats. Le contingent français en guerre d’Algérie », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 83, 2004/3, p. 97 ; Azéma Jean-Pierre, « La clef générationnelle », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 22, 1989, p. 4.

    10Westad Odd Arne, The Global Cold War: Third World Interventions and the Making of Our Times, Cambridge/New York, Cambridge University Press, 2007.

    11Casals Araya Marcelo, El alba de una revolución: la izquierda y el proceso de construcción estratégica de la “vía chilena al socialismo”, 1956-1970, Santiago, LOM Ediciones, 2010 ; Casals Araya Marcelo, La creación de la amenaza roja : del surgimiento del anticomunismo en Chile a la « campaña del terror » de 1964, Santiago, LOM Ediciones, 2016 ; Harmer Tanya, Allende’s Chile and the Inter-American Cold War, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 2011 ; Harmer Tanya, « The “Cuban Question” and the Cold War in Latin America, 1959-1964 », Journal of Cold War Studies, vol. 21, no 3, été 2019, p. 114-151.

    12Giraudier Élodie, « À la gauche du Christ ? Le 68 des catholiques chiliens », L’Ordinaire des Amériques, no 217, 2014, [http://orda.revues.org/1580], consulté le 08-11-2021 ; Giraudier Élodie, « Los católicos y la política en Chile en la segunda mitad del siglo xx », Revista del CESLA, no 18, 2015, p. 213-237 ; Pelletier Denis, La crise catholique. Religion, société, politique en France (1965-1978), Paris, Payot & Rivages, 2005 (2002) ; Pelletier Denis et Jean-Louis Schlegel, À la gauche du Christ. Les chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours, Paris, Seuil, 2012.

    13Abadía Quintero Carolina et Echeverry P. Antonio José (dir.), De mayos del 68 a la Cali del 70: ensayos en perspectiva latinoamericana de una década que transformó al mundo, Cali, Universidad del Valle, Programa Editorial, 2020 ; Bonavena Pablo et Millán Mariano (dir.), Los 68 latinoamericanos : movimientos estudiantiles, política y cultura en México, Brasil, Uruguay, Chile, Argentina y Colombia, Buenos Aires, Instituto de Investigaciones Gino Germani, Facultad de Ciencias Sociales, Universidad de Buenos Aires, CLACSO, 2018 ; McAdams A. James et Monta Anthony P. (dir.), Global 1968: Cultural Revolutions in Europe and Latin America, Notre Dame, University of Notre Dame Press, 2021.

    14Darmon Muriel, La socialisation, Paris, Armand Colin, 2e éd., 2010 (2006), p. 63.

    15Contamin Jean-Gabriel, Duriez Bruno et Sawicki Frédéric (dir.), dossier « Continuités et discontinuités dans le militantisme », Politix, no 102, 2013 ; Fillieule Olivier, « Propositions pour une analyse processuelle de l’engagement individuel. Post scriptum », Revue française de science politique, vol. 51, no 1-2, 2001, p. 199-215 ; Fillieule Olivier et Pudal Bernard, « 8. Sociologie du militantisme. Problématisations et déplacement des méthodes d’enquête », in Éric Agrikoliansky, Isabelle Sommier Isabelle et Olivier Fillieule (dir.), Penser les mouvements sociaux. Conflits sociaux et contestations dans les sociétés contemporaines, Paris, La Découverte, coll. « Recherches », 2010, p. 163-184.

    16Pour la méthodologie sur les sources orales, voir Bergen Teresa, Transcribing Oral History, New York, Routledge, 2020 ; Descamps Florence, L’historien, l’archiviste et le magnétophone. De la constitution de la source orale à son exploitation, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2001 ; Descamps Florence, Archiver la mémoire : de l’histoire orale au patrimoine immatériel, Paris, Éditions de l’EHESS, 2019 ; Summerfield Penny, Histories of the Self: Personal Narratives and Historical Practice, New York, Routledge, 2019.

    17Covarrubías María Teresa, 1938. La rebelión de los jóvenes. Partido Conservador y Falange Nacional, Santiago, Editorial Aconcagua, 1987 ; Díaz Nieva José, Chile: de la Falange Nacional a la Democracia Cristiana, Madrid, Universidad Nacional de Educación a Distancia, 2000.

    18Caiceo Jaime, « Itinerario del Socialcristianismo en Chile », Anuario de Historia de la Iglesia en Chile, no 11, 1993, p. 85-104 ; Correa Sutil Sofía, Con las riendas del poder: la derecha chilena en el siglo xx, Santiago, Editorial Sudamericana, coll. « Todo es historia », 2005 ; Cristi Renato et Ruiz Carlos, El pensamiento conservador en Chile: seis ensayos, Santiago, Editorial Universitaria, 1992 ; Moulian Tomás et Torres Dujisin Isabel, Discusiones entre honorables: triunfos, fracasos y alianzas electorales en la derecha en Chile, 1938-2010, Santiago, Ediciones Akhilleus, 2nd éd., 2011 ; Pereira Teresa, El Partido Conservador, 1930-1965. Ideas, figuras y actitudes, Santiago, Fundación Mario Góngora, 1994.

    19Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    20Sepúlveda Swatson Daniela, « De toma de terreno a campamentos: movimiento social y político de los pobladores sin casa, durante las décadas del 60 y 70, en la periferia urbana de Santiago de Chile », Revista INVI, no 35, novembre 1998, vol. 13, p. 103-115.

    21Entré au PDC à 14 ans, Luis Ricardo Hormazábal Sánchez (1946) est élu, en 1963, président national des élèves du secondaire. Il est vice-président (1969) puis président de la JDC (1971). Élu député en 1973, il s’exile après le coup d’État. Fin 1976, il cofonde la Comisión Chilena Pro-Derechos Juveniles. En 1987, il est candidat à la présidence du PDC face à Patricio Aylwin. Il dirige jusqu’en 1989 la Confederación de Sindicatos Bancarios de Chile. Ancien sénateur (1990-1998) et ambassadeur en Allemagne (1998-2000), il met fin en avril 2017 à plus de 55 années de militantisme au PDC.

    22Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    23Ibid.

    24Botto S. Andrea, Catolicismo chileno: controversias y divisiones (1930-1962), Santiago, Ediciones Universidad Finis Terrae, 2018, p. 337-393.

    25Le père Basile Moreau a fondé cette congrégation en 1837. Elle se compose de deux sociétés autonomes (prêtres et frères religieux) qui se consacrent à l’enseignement et à la transmission de la foi dans les écoles, les paroisses et les missions.

    26Entretien avec Ignacio Balbontín Arteaga, 2006.

    27C’est le cas de sept réponses sur 45 entretiens.

    28L’Instituto Nacional José Miguel Carrera se trouve à Santiago et est l’établissement scolaire public le plus ancien du Chili (1813). Il est uniquement ouvert aux garçons (niveaux primaire et secondaire). De futurs présidents du Chili, dont Salvador Allende, sont passés par ses rangs. Entretien avec Gutenberg Martínez Ocamica, 2013.

    29Entretien avec Andrés Zaldívar Larraín, 2006.

    30Entretien avec Eugenio Ortega Riquelme, 2013.

    31Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    32Entretien avec Eduardo Palma Carvajal, 2006.

    33Entretien avec Vicente Arias Bravo, 2006.

    34Entretien avec Mgr Jorge Hourton Poisson, 2006.

    35Entretien avec Jaime Lavados Montes, 2013.

    36Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006. Fauré Polloni Daniel, « Between Roger Vekemans and Paulo Freire: Adult Literacy Campaigns under Eduardo Frei (Chile, 1964-1970) », Kavilando, vol. 9, no 1, juin 2017, p. 51-72 ; Kirkendall Andrew J., Paulo Freire and the Cold War Politics of Literacy, Chapel Hill, the University of North Carolina Press, 2010, p. 61.

    37Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    38Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    39Bonilla Frank et Glazer Myron, Student Politics in Chile, New York, Basic Books, 1970 ; Jaksíc Iván et Nazario Sonia, « Chile », in Philip G. Altbach (dir.), Student Political Activism: An International Reference Handbook, New York, Greenwood Press, 1989 ; Moraga Valle Fabio, Muchachos casi silvestres: la Federación de Estudiantes y el movimiento estudiantil chileno, 1906-1936, Santiago, Ediciones de la Universidad de Chile, 2007.

    40Jaffe Tracey Lynn, In the Footsteps of Cristo Obrero: Chile’s Young Catholic Workers Movement in the Neighborhood, Factory, and Family, 1946-1973, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. de George Reid Andrews, Pittsburgh, University of Pittsburgh, 2009.

    41Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    42Ibid.

    43Cordero Vega Rodrigo, La socialización de la élite parlamentaria en Chile: sitios de interacción social en la formación de los diputados de la antigua (1961-1973) y la nueva democracia (1990-2002), thèse de doctorat en sociologie, sous la dir. d’Eduardo Valenzuela Carvallo, Santiago, Pontificia Universidad Católica de Chile, Facultad de Ciencias Sociales, Instituto de Sociología, 2003, p. 47-49 ; Brunner José Joaquín, Universidad, cultura y clases sociales. Documento de trabajo de FLACSO, Santiago, FLACSO, 1979 ; Brunner José Joaquín, Universidad y sociedad en América Latina, Mexico, Universidad Veracruzana, Instituto de Investigaciones en Educación, 2007.

    44Beigel Fernanda, Misión Santiago: el mundo académico jesuita y los inicios de la cooperación internacional católica, Santiago, LOM Ediciones, 2011.

    45Puryear Jeffrey M., Thinking Politics. Intellectuals and Democracy in Chile, 1973-1988, Baltimore/Londres, The John Hopkins University Press, 1994, p. 15-17.

    46Bernstein Henry, « Modernization Theory and the Sociological Study of Development », The Journal of Development Studies, vol. 7, no 2, p. 141-160 ; Gilman Nils, Mandarins of the Future: Modernization Theory in Cold War America, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2003.

    47Mensaje, no 115, p. 255. Cité dans Gárate Chateau Manuel, « La Quinta Michita (1964-1983): de la Reforma Universitaria a una vida en comunidad (Chile) », Nuevo Mundo Mundos Nuevos, 17 février 2008, [http://nuevomundo.revues.org/15742], consulté le 8 novembre 2021.

    48Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013. Boianovsky Mauro et Solís Ricardo, « The Origins and Development of the Latin American Structuralist Approach to the Balance of Payments, 1944-1964 », Review of Political Economy, vol. 26, no 1, 2014, p. 23-59 ; Kay Cristóbal, « Theotonio Dos Santos (1936-2018): The Revolutionary Intellectual Who Pioneered Dependency Theory », Development and Change, vol. 51, no 2, 2020, p. 599-630.

    49Entretiens avec Ignacio Balbontín Arteaga, 2006 et 2013.

    50Servais Paul, « Louvain et l’Amérique latine au xxe siècle. Quelques pistes et matériaux », in Caroline Sappia et Paul Servais (dir.), Les relations de Louvain avec l’Amérique latine. Entre évangélisation, théologie de la libération et mouvements étudiants, Louvain-la-Neuve, Bruylant-Academia, 2006, p. 55-61.

    51Sappia Caroline, « Un Institut des hautes études doctrinales pour l’Amérique latine à Louvain ? Reflet des conflits idéologiques latino-américains à l’Université catholique de Louvain (1964-1970) », Histoire et missions chrétiennes, vol. 14, no 2, 2010, p. 125-144 ; Sappia Caroline, Le Collège pour l’Amérique latine de Louvain et son ancrage au Brésil : outil d’un projet d’Église, 1953-1983, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. de Paul Servais, Louvain-la-Neuve, Université catholique de Louvain, 2013.

    52Harquin André, « Hommage au Professeur Lucien Morren », Revue théologique de Louvain, 27e année, fasc. 3, 1996, p. 410-411.

    53Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013. Brienza Hernán, Camilo Torres: sacristán de la guerrilla, Buenos Aires, Capital Intelectual, 2007 ; Quimbayo Cabrera Uverney, Tras las huellas perdidas: tres grandes revolucionarios latinoamericanos, Huila, Ediciones Lanzas y Letras, 2011.

    54Entretien avec Eugenio Ortega Riquelme, 2013.

    55Bourdin Jean-Claude (dir.), Althusser : une lecture de Marx, Paris, Presses universitaires de France, 2008 ; Moulier Boutang, Yann, Louis Althusser : une biographie, Paris, Grasset, 1992.

    56Entretien avec Mgr Bernardiño Piñera Carvallo, 2006.

    57Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    58Morin Edgar, L’Esprit du temps. Essai sur la culture de masse, Paris, Grasset, 1962, p. 210.

    59Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    60Sohn Anne-Marie, « Le lycéen et la lycéenne, de nouvelles références pour la jeunesse et la société des années 1960 », Publications de l’Institut national de recherche pédagogique, no 28, 2005, p. 331-333.

    61Casals Marcelo, « “Chilean! Is This How You Want to See Your Daughter?”: The Cuban Revolution and Representations of Gender and Family during Chile’s 1964 Anticommunist “Campaign of Terror” », Radical History Review, no 136, janvier 2020, p. 111-127 ; Harmer Tanya et Riquelme Alfredo (dir.), Chile y la Guerra Fría global, Santiago, RIL Editores, Pontificia Universidad Católica de Chile, Instituto de Historia, 2014.

    62Entretiens avec Raúl Allard Neumann et Belisario Velasco Baraona, 2013.

    63Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    64Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    65Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    66Entretien avec Pedro Felipe Ramírez, 2013.

    67Entretien avec Vicente Arias Bravo, 2006.

    68Becker Ureta Germán, Que Dios me pille confesado: Historia y sucedidos, personas y personajes, Santiago, Ediciones UC, 2014, p. 71-72.

    69Sepúlveda Almarza Alberto, Los años de la Patria Joven: la política chilena entre 1938 y 1970, Santiago, Ediciones ChileAmérica-CESOC, 1996, p. 43.

    70Entretien avec Eduardo Palma Carvajal, chargé de la propagande de la Marche, 2006.

    71Sepúlveda Almarza Alberto, op. cit., p. 43.

    72Entretien avec Eduardo Palma Carvajal, 2006.

    73Entretien avec Pedro Vera Castillo, 2013.

    74Hajjat Abdellali, « 61. La Marche pour l’égalité et contre le racisme », in Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky (dir.), Histoire des mouvements sociaux en France. De 1814 à nos jours, Paris, La Découverte, coll. « Poche/Sciences humaines et sociales », 2014, p. 671-680 ; Bonvillani Andrea, « Cuerpos en marcha: Emocionalidad política en las formas festivas de protesta juvenil », Nómadas, no 39, 2013, p. 91-103 ; Montoya Luis W., « De las marchas de las juventudes políticas al camino de las políticas de juventud en el Perú », Última década, vol. 9, no 15, septembre 2001, p. 123-159.

    75Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    76Fretel Julien, « Quand les catholiques vont au parti. De la constitution d’une illusio paradoxale et du passage à l’acte chez les “militants” de l’UDF », Actes de la recherche en sciences sociales, no 155, 2004, p. 76-89.

    77Entretien avec Edgardo Riveros Marín, 2013.

    78« Brilla el sol de nuestras juventudes, La noche muere en el ayer, Es el grito de las multitudes Que nos llama a vencer Frei, Frei, Frei, Frei ».

    79Rolle Claudio, « Del Cielito lindo a Gana la gente : música popular, campañas electorales y uso político de la música popular en Chile », Actas del IV Congreso Latinoamericano IASPM, 2002, p. 10-11, [https://drive.google.com/file/d/0B3CBLYX406q2OHBFYXc3TldOMUk/view], consulté le 8 novembre 2021.

    80Anonyme, « Canto a la Patria Joven », DECE. Al servicio de la Democracia Cristiana de América Latina, no 1, juin 1964, p. 5.

    81McAdam Doug, « Pour dépasser l’analyse structurale de l’engagement militant », in Olivier Fillieule (dir.), Le désengagement militant, Paris, Belin, 2005, p. 55.

    82Aliaga Rojas Fernando, « El pensamiento de los jóvenes fundadores de la Acción Católica chilena », Anuario de Historia de la Iglesia en Chile, no 3, 1985, p. 9-31 ; Aliaga Rojas Fernando, Historia de los movimientos apostólicos juveniles de Chile, Santiago, ESEJ, 1973 ; Andes Stephen J. C., The Vatican and Catholic Activism in Mexico and Chile: The Politics of Transnational Catholicism, 1920-1940, Oxford, Oxford University Press, 2014.

    83Sur 37 réponses, 33 démocrates-chrétiens ou anciens DC avaient milité dans une fédération et s’étaient présentés à une élection interne, trois n’ont pas eu de militantisme étudiant.

    84Moulian Luis et Guerra Gloria, Eduardo Frei M. (1911-1982). Biografía de un estadista utópico, Santiago de Chile, Editorial Sudamericana, 2000, p. 110.

    85Au Chili, les étudiants de chaque université sont regroupés dans une fédération, qui a un rôle social et politique puisque les partis y présentent des candidats issus de leur jeunesse ou de leur branche universitaire. Les fédérations étudiantes étaient regroupées dans la Unión de Federaciones Universitarias de Chile (UFUCH) dans les années 1960. Entretien avec Ricardo Ffrench-Davis Múñoz, 2013.

    86Bonilla Frank, « The Student Federation of Chile: 50 Years of Political Action », Journal of Inter-American Studies, vol. 2, no 3, juillet 1960, p. 313.

    87Entretien avec Andrés Palma Irarrázaval, 2006.

    88Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    89Schnoor Antje, Santa desobediencia: Jesuitas entre democracia y dictadura en Chile 1962-1983, Santiago, Ediciones Universidad Alberto Hurtado, 2019, p. 199-246.

    90Entretien avec Ignacio Balbontín Arteaga, 2006.

    91Entretien avec Carmen Frei Ruiz-Tagle, 2013.

    92Voir l’analyse du sociologue Pierre Bourdieu sur le « capital symbolique ». Bourdieu Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979.

    93Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    94Entretien avec Roberto Durán Sepúlveda, 2013.

    95McAdam Doug, art. cité, p. 68.

    96Bergel Martín et Martinez Mazzola Ricardo, « América Latina como práctica. Modos de sociabilidad intelectual de los reformistas universitarios (1918-1930) », in Carlos Altamirano (dir.), Historia de los intelectuales en América Latina, Buenos Aires, Katz, vol. 2, 2010, p. 119-143 ; Marsiske Renate (dir.), Movimientos estudiantiles en la historia de América Latina, vol. 1, 2 et 3, Mexico, UNAM, Centro de Estudios sobre la Universidad/Plaza y Valdés, 1999-2006 ; Portantiero Juan Carlos, Estudiantes y Política en América Latina. 1918-1938, Mexico, Siglo XXI, 1978.

    97Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    98Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    99Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    100Compagnon Olivier, Jacques Maritain et l’Amérique du Sud. Le modèle malgré lui, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2003.

    101Lacroix Jean, Marxisme, existentialisme, personnalisme : présence de l’éternité dans le temps, Paris, Presses universitaires de France, 1949 ; Lacroix Jean, La crise intellectuelle du catholicisme français, Paris, Fayard, 1970 ; Lacroix Jean, Le personnalisme : sources, fondements, actualité, Lyon, Chronique sociale, 1981.

    102Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    103Bloch Daniel, « Jacques Chevalier, Emmanuel Mounier et la revue Esprit », La Pierre & l’Écrit, no 30, 2019, p. 189-226 ; Bloch Daniel, Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier. Deux philosophes face à leur temps, Paris, L’Harmattan, 2021 ; Hellman John, Emmanuel Mounier and the New Catholic Left, 1930-1950, Toronto/Buffalo, University of Toronto Press, 1981.

    104Pelletier Denis, « Économie et Humanisme ». De l’utopie communautaire au combat pour le tiers-monde (1941-1966), Paris, Éditions du Cerf, 1996.

    105Entretien avec Marcel Young Debeuf, 2013.

    106Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    107Castillo Velasco Jaime, Las fuentes de la Democracia Cristiana, Santiago, Editorial del Pacífico, 1963 ; Frei Montalva Eduardo, Chile desconocido, Santiago, Ediciones Ercilla, 1937 ; Frei Montalva Eduardo, La verdad tiene su hora, Santiago, Editorial del Pacífico, 1955 ; Frei Montalva Eduardo, Pensamiento y acción, Santiago, Editorial del Pacífico, 1956. Entretiens avec Marcel Young Debeuf et Gutenberg Martínez Ocamica, 2013.

    108Martínez Gutenberg, « Prólogo a la segunda edición », in Partido Demócrata Cristiano, ABC : El pensamiento político de la Democracia Cristiana, Santiago, ICHEH, 2nd éd., juillet 1994 [juin 1994], p. IV.

    109Westad Odd Arne, op. cit.

    110Pinto-Duschinsky Michael, « International Political Finance: The Konrad Adenauer Foundation and Latin America », in Laurence Whitehead, The International Dimensions of Democratization: Europe and the Americas, Oxford/New York, Oxford University Press, 1996, p. 227-255.

    111Entretien avec Jaime Lavados Montes, 2013.

    112Ibid.

    113Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    114Palieraki Eugénia, Histoire critique de la « nouvelle gauche » latino-américaine. Le Movimiento de Izquierda Revolucionaria (MIR) dans le Chili des années 1960, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. d’Annick Lempérière et Alfredo Riquelme Segovia, université Paris I/Pontificia Universidad Católica de Chile, vol. 1, 2009, p. 323-346.

    115Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    116Entretien avec Vicente Arias Bravo, 2006.

    117Entretien avec Juan Guillermo Espinosa Carmona, 2013.

    118Entretien avec Pedro Felipe Ramírez Ceballos, 2013.

    119Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    120Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    121Entretiens avec Raúl Allard Neumann et Patricio Rojas Saavedra, 2013.

    122Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    123Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    124Ibid.

    125Casali Fuentes Aldo, « La Reforma Universitaria en Chile, 1967-1973. Pre-Balance histórico de una experiencia frustrada », Intus-Legere Historia, vol. 5 no 1, 2011, p. 81-101 ; Rubio Apiolaza Pablo, « El Cardinal Raúl Silva Henríquez frente al movimiento gremial. Progresismo y conservadurismo en la reforma universitaria de la Universidad Católica de Chile », Revista de Historia y Geografía, no 21, 2007, p. 159-176.

    126Huneeus Madge Carlos, La Reforma Universitaria. Veinte años después, Santiago, CPU, 1988, p. 55-56.

    127Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    128Rosenblitt B. Jaime, « La Reforma Universitaria, 1967-1973 », Catédra Liderarzgo Social, 2010, [http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-71880.html], consulté le 8 novembre 2021, p. 3.

    129Entretien avec Héctor Casanueva Ojeda, 2013.

    130Palieraki Eugénia, op. cit., p. 323-346.

    131Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    132Salazar Gabriel et Pinto Julio, Historia contemporánea de Chile V. Niñez y juventud, Santiago, LOM Ediciones, 1999, p. 207-210.

    133Palieraki Eugénia, op. cit., p. 323-346.

    134Entretien avec Mariana Aylwin Oyarzún, 2006.

    135Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    136Wolin Richard, The Wind from the East: French Intellectuals, the Cultural Revolution, and the Legacy of the 1960s, Princeton, Princeton University Press, 2010, p. 109-154.

    137Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    138Chonchol Jacques (propos recueillis par Thérèse Nallet), Chili : de l’échec à l’espoir, Paris, Éditions du Cerf, 1977, p. 26.

    139Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    140Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    141Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    142Doug McAdam, art. cité, p. 71.

    143Leclercq Catherine, « “Raisons de sortir”. Les militants du Parti communiste français », in Olivier Fillieule (dir.), Le désengagement militant, op. cit., p. 149-150.

    144Entretien avec Juan Gabriel Valdés Soublette, 2013.

    145Entretien avec Patricio Aylwin Azócar, 2006.

    146Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    147Entretien avec Juan Guillermo Espinosa Carmona, 2013.

    148Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    149Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    150Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    151Por el Consejo JDC: Alfredo Lacoste Cortes, Jorge Berazaluce, Humberto Verdugo, José Miguel Fritis, José Pérez, Juan C. Vivanco, Waldo Mora, Renato Ahumada, Manuel Insunza, José Ambuchi, Guillermo Yunge, Juan Carlos Latorre, Cristián Gazmuri y Francisco Larenas, « III. Declaración del Consejo Nacional de la Juventud », Política y Espíritu, no 324, août 1971, p. 74-75.

    152Anonyme, « Una nueva deserción », Política y Espíritu, no 323, juillet 1971, p. 3-4.

    153Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    154Harmer Tanya, Beatriz Allende: A Revolutionary Life in Cold War Latin America, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2020.

    155Boisard Stéphane, « La nueva derecha chilena y la impronta de los años 1960: ¿ruptura o continuidad? », Nuevo mundo/Mundos Nuevos, juin 2015, [https://journals.openedition.org/nuevomundo/68009?lang=en].

    Auteur

    • Élodie Giraudier

      Université Sorbonne Nouvelle.

      Élodie Giraudier est docteure en histoire et est actuellement Ernest May Fellow in History and Policy à la Harvard Kennedy School. Ses travaux portent sur l’histoire de la démocratie chrétienne au Chili.

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    1Entretien avec Héctor Casanueva Ojeda, 2013.

    2Farías Víctor, La muerte del camaleón. La Democracia Cristiana y su descomposición. Jacques Maritain, Eduardo Frei Montalva y el populismo cristiano, Santiago, Editorial Maye, 2008 ; Fleet Michael, The Rise and Fall of Chile’s Christian Democracy, Princeton, Princeton University Press, 1985 ; Gazmuri Cristián (avec la collaboration de Patricia Arancibia et Álvaro Góngora), Eduardo Frei Montalva y su época, Santiago, Aguilar, 2 vol., 2000 ; Giraudier Élodie, Le Parti démocrate-chrétien au Chili, 1957-2010. De la troisième voie au néolibéralisme, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. d’Olivier Compagnon, Paris, université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA, 2 vol., 2018 ; Huneeus Madge Carlos et Couso Javier (dir.), Eduardo Frei Montalva: un gobierno reformista. A 50 años de la “Revolución en Libertad”, Santiago, Editorial Universitaria, coll. « Estudios », 2016 ; Yocelevzky Retamal Ricardo, La Democracia Cristiana chilena y el gobierno de Eduardo Frei (1964-1970), Mexico, Universidad Autónoma Metropolitana, Unidad Xochimilco, 1987.

    3Zancarini-Fournel Michelle, « Récit. Le champ des possibles », in Artières Philippe et Zancarini-Fournel Michelle (dir.), 68. Une histoire collective 1962-1981, Paris, La Découverte, 2008, p. 24-25.

    4Álvarez Vallejos Rolando, Gálvez C. Ana, Loyola T. Manuel et Tarrés María Luisa, Mujeres y política en Chile, siglos xix y xx, Santiago, Ariadna Ediciones, 2019 ; Power Margaret, Right-Wing Women in Chile: Feminine Power and the Struggle Against Allende, 1964-1973, University Park, Pennsylvania State University Press, 2002.

    5Álvarez Vallejos Rolando et Loyola T. Manuel, Un Trébol de Cuatro Hojas. Las Juventudes Comunistas de Chile en el siglo xx, Santiago, Ariadna Ediciones, 2014 ; Barr-Melej Patrick, Psychedelic Chile: Youth, Counterculture, and Politics on the Road to Socialism and Dictatorship, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2017.

    6McAdam Doug, « Pour dépasser l’analyse structurale de l’engagement militant », in Olivier Fillieule (dir.), Le désengagement militant, Paris, Belin, 2005, p. 68.

    7Entretien avec Héctor Casanueva Ojeda, 2013.

    8Bloch Marc, Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien, Paris, Armand Colin, 1961, p. 94.

    9Bantigny Ludivine, « Jeunes et soldats. Le contingent français en guerre d’Algérie », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 83, 2004/3, p. 97 ; Azéma Jean-Pierre, « La clef générationnelle », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 22, 1989, p. 4.

    10Westad Odd Arne, The Global Cold War: Third World Interventions and the Making of Our Times, Cambridge/New York, Cambridge University Press, 2007.

    11Casals Araya Marcelo, El alba de una revolución: la izquierda y el proceso de construcción estratégica de la “vía chilena al socialismo”, 1956-1970, Santiago, LOM Ediciones, 2010 ; Casals Araya Marcelo, La creación de la amenaza roja : del surgimiento del anticomunismo en Chile a la « campaña del terror » de 1964, Santiago, LOM Ediciones, 2016 ; Harmer Tanya, Allende’s Chile and the Inter-American Cold War, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 2011 ; Harmer Tanya, « The “Cuban Question” and the Cold War in Latin America, 1959-1964 », Journal of Cold War Studies, vol. 21, no 3, été 2019, p. 114-151.

    12Giraudier Élodie, « À la gauche du Christ ? Le 68 des catholiques chiliens », L’Ordinaire des Amériques, no 217, 2014, [http://orda.revues.org/1580], consulté le 08-11-2021 ; Giraudier Élodie, « Los católicos y la política en Chile en la segunda mitad del siglo xx », Revista del CESLA, no 18, 2015, p. 213-237 ; Pelletier Denis, La crise catholique. Religion, société, politique en France (1965-1978), Paris, Payot & Rivages, 2005 (2002) ; Pelletier Denis et Jean-Louis Schlegel, À la gauche du Christ. Les chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours, Paris, Seuil, 2012.

    13Abadía Quintero Carolina et Echeverry P. Antonio José (dir.), De mayos del 68 a la Cali del 70: ensayos en perspectiva latinoamericana de una década que transformó al mundo, Cali, Universidad del Valle, Programa Editorial, 2020 ; Bonavena Pablo et Millán Mariano (dir.), Los 68 latinoamericanos : movimientos estudiantiles, política y cultura en México, Brasil, Uruguay, Chile, Argentina y Colombia, Buenos Aires, Instituto de Investigaciones Gino Germani, Facultad de Ciencias Sociales, Universidad de Buenos Aires, CLACSO, 2018 ; McAdams A. James et Monta Anthony P. (dir.), Global 1968: Cultural Revolutions in Europe and Latin America, Notre Dame, University of Notre Dame Press, 2021.

    14Darmon Muriel, La socialisation, Paris, Armand Colin, 2e éd., 2010 (2006), p. 63.

    15Contamin Jean-Gabriel, Duriez Bruno et Sawicki Frédéric (dir.), dossier « Continuités et discontinuités dans le militantisme », Politix, no 102, 2013 ; Fillieule Olivier, « Propositions pour une analyse processuelle de l’engagement individuel. Post scriptum », Revue française de science politique, vol. 51, no 1-2, 2001, p. 199-215 ; Fillieule Olivier et Pudal Bernard, « 8. Sociologie du militantisme. Problématisations et déplacement des méthodes d’enquête », in Éric Agrikoliansky, Isabelle Sommier Isabelle et Olivier Fillieule (dir.), Penser les mouvements sociaux. Conflits sociaux et contestations dans les sociétés contemporaines, Paris, La Découverte, coll. « Recherches », 2010, p. 163-184.

    16Pour la méthodologie sur les sources orales, voir Bergen Teresa, Transcribing Oral History, New York, Routledge, 2020 ; Descamps Florence, L’historien, l’archiviste et le magnétophone. De la constitution de la source orale à son exploitation, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2001 ; Descamps Florence, Archiver la mémoire : de l’histoire orale au patrimoine immatériel, Paris, Éditions de l’EHESS, 2019 ; Summerfield Penny, Histories of the Self: Personal Narratives and Historical Practice, New York, Routledge, 2019.

    17Covarrubías María Teresa, 1938. La rebelión de los jóvenes. Partido Conservador y Falange Nacional, Santiago, Editorial Aconcagua, 1987 ; Díaz Nieva José, Chile: de la Falange Nacional a la Democracia Cristiana, Madrid, Universidad Nacional de Educación a Distancia, 2000.

    18Caiceo Jaime, « Itinerario del Socialcristianismo en Chile », Anuario de Historia de la Iglesia en Chile, no 11, 1993, p. 85-104 ; Correa Sutil Sofía, Con las riendas del poder: la derecha chilena en el siglo xx, Santiago, Editorial Sudamericana, coll. « Todo es historia », 2005 ; Cristi Renato et Ruiz Carlos, El pensamiento conservador en Chile: seis ensayos, Santiago, Editorial Universitaria, 1992 ; Moulian Tomás et Torres Dujisin Isabel, Discusiones entre honorables: triunfos, fracasos y alianzas electorales en la derecha en Chile, 1938-2010, Santiago, Ediciones Akhilleus, 2nd éd., 2011 ; Pereira Teresa, El Partido Conservador, 1930-1965. Ideas, figuras y actitudes, Santiago, Fundación Mario Góngora, 1994.

    19Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    20Sepúlveda Swatson Daniela, « De toma de terreno a campamentos: movimiento social y político de los pobladores sin casa, durante las décadas del 60 y 70, en la periferia urbana de Santiago de Chile », Revista INVI, no 35, novembre 1998, vol. 13, p. 103-115.

    21Entré au PDC à 14 ans, Luis Ricardo Hormazábal Sánchez (1946) est élu, en 1963, président national des élèves du secondaire. Il est vice-président (1969) puis président de la JDC (1971). Élu député en 1973, il s’exile après le coup d’État. Fin 1976, il cofonde la Comisión Chilena Pro-Derechos Juveniles. En 1987, il est candidat à la présidence du PDC face à Patricio Aylwin. Il dirige jusqu’en 1989 la Confederación de Sindicatos Bancarios de Chile. Ancien sénateur (1990-1998) et ambassadeur en Allemagne (1998-2000), il met fin en avril 2017 à plus de 55 années de militantisme au PDC.

    22Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    23Ibid.

    24Botto S. Andrea, Catolicismo chileno: controversias y divisiones (1930-1962), Santiago, Ediciones Universidad Finis Terrae, 2018, p. 337-393.

    25Le père Basile Moreau a fondé cette congrégation en 1837. Elle se compose de deux sociétés autonomes (prêtres et frères religieux) qui se consacrent à l’enseignement et à la transmission de la foi dans les écoles, les paroisses et les missions.

    26Entretien avec Ignacio Balbontín Arteaga, 2006.

    27C’est le cas de sept réponses sur 45 entretiens.

    28L’Instituto Nacional José Miguel Carrera se trouve à Santiago et est l’établissement scolaire public le plus ancien du Chili (1813). Il est uniquement ouvert aux garçons (niveaux primaire et secondaire). De futurs présidents du Chili, dont Salvador Allende, sont passés par ses rangs. Entretien avec Gutenberg Martínez Ocamica, 2013.

    29Entretien avec Andrés Zaldívar Larraín, 2006.

    30Entretien avec Eugenio Ortega Riquelme, 2013.

    31Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    32Entretien avec Eduardo Palma Carvajal, 2006.

    33Entretien avec Vicente Arias Bravo, 2006.

    34Entretien avec Mgr Jorge Hourton Poisson, 2006.

    35Entretien avec Jaime Lavados Montes, 2013.

    36Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006. Fauré Polloni Daniel, « Between Roger Vekemans and Paulo Freire: Adult Literacy Campaigns under Eduardo Frei (Chile, 1964-1970) », Kavilando, vol. 9, no 1, juin 2017, p. 51-72 ; Kirkendall Andrew J., Paulo Freire and the Cold War Politics of Literacy, Chapel Hill, the University of North Carolina Press, 2010, p. 61.

    37Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    38Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    39Bonilla Frank et Glazer Myron, Student Politics in Chile, New York, Basic Books, 1970 ; Jaksíc Iván et Nazario Sonia, « Chile », in Philip G. Altbach (dir.), Student Political Activism: An International Reference Handbook, New York, Greenwood Press, 1989 ; Moraga Valle Fabio, Muchachos casi silvestres: la Federación de Estudiantes y el movimiento estudiantil chileno, 1906-1936, Santiago, Ediciones de la Universidad de Chile, 2007.

    40Jaffe Tracey Lynn, In the Footsteps of Cristo Obrero: Chile’s Young Catholic Workers Movement in the Neighborhood, Factory, and Family, 1946-1973, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. de George Reid Andrews, Pittsburgh, University of Pittsburgh, 2009.

    41Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    42Ibid.

    43Cordero Vega Rodrigo, La socialización de la élite parlamentaria en Chile: sitios de interacción social en la formación de los diputados de la antigua (1961-1973) y la nueva democracia (1990-2002), thèse de doctorat en sociologie, sous la dir. d’Eduardo Valenzuela Carvallo, Santiago, Pontificia Universidad Católica de Chile, Facultad de Ciencias Sociales, Instituto de Sociología, 2003, p. 47-49 ; Brunner José Joaquín, Universidad, cultura y clases sociales. Documento de trabajo de FLACSO, Santiago, FLACSO, 1979 ; Brunner José Joaquín, Universidad y sociedad en América Latina, Mexico, Universidad Veracruzana, Instituto de Investigaciones en Educación, 2007.

    44Beigel Fernanda, Misión Santiago: el mundo académico jesuita y los inicios de la cooperación internacional católica, Santiago, LOM Ediciones, 2011.

    45Puryear Jeffrey M., Thinking Politics. Intellectuals and Democracy in Chile, 1973-1988, Baltimore/Londres, The John Hopkins University Press, 1994, p. 15-17.

    46Bernstein Henry, « Modernization Theory and the Sociological Study of Development », The Journal of Development Studies, vol. 7, no 2, p. 141-160 ; Gilman Nils, Mandarins of the Future: Modernization Theory in Cold War America, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2003.

    47Mensaje, no 115, p. 255. Cité dans Gárate Chateau Manuel, « La Quinta Michita (1964-1983): de la Reforma Universitaria a una vida en comunidad (Chile) », Nuevo Mundo Mundos Nuevos, 17 février 2008, [http://nuevomundo.revues.org/15742], consulté le 8 novembre 2021.

    48Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013. Boianovsky Mauro et Solís Ricardo, « The Origins and Development of the Latin American Structuralist Approach to the Balance of Payments, 1944-1964 », Review of Political Economy, vol. 26, no 1, 2014, p. 23-59 ; Kay Cristóbal, « Theotonio Dos Santos (1936-2018): The Revolutionary Intellectual Who Pioneered Dependency Theory », Development and Change, vol. 51, no 2, 2020, p. 599-630.

    49Entretiens avec Ignacio Balbontín Arteaga, 2006 et 2013.

    50Servais Paul, « Louvain et l’Amérique latine au xxe siècle. Quelques pistes et matériaux », in Caroline Sappia et Paul Servais (dir.), Les relations de Louvain avec l’Amérique latine. Entre évangélisation, théologie de la libération et mouvements étudiants, Louvain-la-Neuve, Bruylant-Academia, 2006, p. 55-61.

    51Sappia Caroline, « Un Institut des hautes études doctrinales pour l’Amérique latine à Louvain ? Reflet des conflits idéologiques latino-américains à l’Université catholique de Louvain (1964-1970) », Histoire et missions chrétiennes, vol. 14, no 2, 2010, p. 125-144 ; Sappia Caroline, Le Collège pour l’Amérique latine de Louvain et son ancrage au Brésil : outil d’un projet d’Église, 1953-1983, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. de Paul Servais, Louvain-la-Neuve, Université catholique de Louvain, 2013.

    52Harquin André, « Hommage au Professeur Lucien Morren », Revue théologique de Louvain, 27e année, fasc. 3, 1996, p. 410-411.

    53Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013. Brienza Hernán, Camilo Torres: sacristán de la guerrilla, Buenos Aires, Capital Intelectual, 2007 ; Quimbayo Cabrera Uverney, Tras las huellas perdidas: tres grandes revolucionarios latinoamericanos, Huila, Ediciones Lanzas y Letras, 2011.

    54Entretien avec Eugenio Ortega Riquelme, 2013.

    55Bourdin Jean-Claude (dir.), Althusser : une lecture de Marx, Paris, Presses universitaires de France, 2008 ; Moulier Boutang, Yann, Louis Althusser : une biographie, Paris, Grasset, 1992.

    56Entretien avec Mgr Bernardiño Piñera Carvallo, 2006.

    57Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    58Morin Edgar, L’Esprit du temps. Essai sur la culture de masse, Paris, Grasset, 1962, p. 210.

    59Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    60Sohn Anne-Marie, « Le lycéen et la lycéenne, de nouvelles références pour la jeunesse et la société des années 1960 », Publications de l’Institut national de recherche pédagogique, no 28, 2005, p. 331-333.

    61Casals Marcelo, « “Chilean! Is This How You Want to See Your Daughter?”: The Cuban Revolution and Representations of Gender and Family during Chile’s 1964 Anticommunist “Campaign of Terror” », Radical History Review, no 136, janvier 2020, p. 111-127 ; Harmer Tanya et Riquelme Alfredo (dir.), Chile y la Guerra Fría global, Santiago, RIL Editores, Pontificia Universidad Católica de Chile, Instituto de Historia, 2014.

    62Entretiens avec Raúl Allard Neumann et Belisario Velasco Baraona, 2013.

    63Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    64Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    65Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    66Entretien avec Pedro Felipe Ramírez, 2013.

    67Entretien avec Vicente Arias Bravo, 2006.

    68Becker Ureta Germán, Que Dios me pille confesado: Historia y sucedidos, personas y personajes, Santiago, Ediciones UC, 2014, p. 71-72.

    69Sepúlveda Almarza Alberto, Los años de la Patria Joven: la política chilena entre 1938 y 1970, Santiago, Ediciones ChileAmérica-CESOC, 1996, p. 43.

    70Entretien avec Eduardo Palma Carvajal, chargé de la propagande de la Marche, 2006.

    71Sepúlveda Almarza Alberto, op. cit., p. 43.

    72Entretien avec Eduardo Palma Carvajal, 2006.

    73Entretien avec Pedro Vera Castillo, 2013.

    74Hajjat Abdellali, « 61. La Marche pour l’égalité et contre le racisme », in Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky (dir.), Histoire des mouvements sociaux en France. De 1814 à nos jours, Paris, La Découverte, coll. « Poche/Sciences humaines et sociales », 2014, p. 671-680 ; Bonvillani Andrea, « Cuerpos en marcha: Emocionalidad política en las formas festivas de protesta juvenil », Nómadas, no 39, 2013, p. 91-103 ; Montoya Luis W., « De las marchas de las juventudes políticas al camino de las políticas de juventud en el Perú », Última década, vol. 9, no 15, septembre 2001, p. 123-159.

    75Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    76Fretel Julien, « Quand les catholiques vont au parti. De la constitution d’une illusio paradoxale et du passage à l’acte chez les “militants” de l’UDF », Actes de la recherche en sciences sociales, no 155, 2004, p. 76-89.

    77Entretien avec Edgardo Riveros Marín, 2013.

    78« Brilla el sol de nuestras juventudes, La noche muere en el ayer, Es el grito de las multitudes Que nos llama a vencer Frei, Frei, Frei, Frei ».

    79Rolle Claudio, « Del Cielito lindo a Gana la gente : música popular, campañas electorales y uso político de la música popular en Chile », Actas del IV Congreso Latinoamericano IASPM, 2002, p. 10-11, [https://drive.google.com/file/d/0B3CBLYX406q2OHBFYXc3TldOMUk/view], consulté le 8 novembre 2021.

    80Anonyme, « Canto a la Patria Joven », DECE. Al servicio de la Democracia Cristiana de América Latina, no 1, juin 1964, p. 5.

    81McAdam Doug, « Pour dépasser l’analyse structurale de l’engagement militant », in Olivier Fillieule (dir.), Le désengagement militant, Paris, Belin, 2005, p. 55.

    82Aliaga Rojas Fernando, « El pensamiento de los jóvenes fundadores de la Acción Católica chilena », Anuario de Historia de la Iglesia en Chile, no 3, 1985, p. 9-31 ; Aliaga Rojas Fernando, Historia de los movimientos apostólicos juveniles de Chile, Santiago, ESEJ, 1973 ; Andes Stephen J. C., The Vatican and Catholic Activism in Mexico and Chile: The Politics of Transnational Catholicism, 1920-1940, Oxford, Oxford University Press, 2014.

    83Sur 37 réponses, 33 démocrates-chrétiens ou anciens DC avaient milité dans une fédération et s’étaient présentés à une élection interne, trois n’ont pas eu de militantisme étudiant.

    84Moulian Luis et Guerra Gloria, Eduardo Frei M. (1911-1982). Biografía de un estadista utópico, Santiago de Chile, Editorial Sudamericana, 2000, p. 110.

    85Au Chili, les étudiants de chaque université sont regroupés dans une fédération, qui a un rôle social et politique puisque les partis y présentent des candidats issus de leur jeunesse ou de leur branche universitaire. Les fédérations étudiantes étaient regroupées dans la Unión de Federaciones Universitarias de Chile (UFUCH) dans les années 1960. Entretien avec Ricardo Ffrench-Davis Múñoz, 2013.

    86Bonilla Frank, « The Student Federation of Chile: 50 Years of Political Action », Journal of Inter-American Studies, vol. 2, no 3, juillet 1960, p. 313.

    87Entretien avec Andrés Palma Irarrázaval, 2006.

    88Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    89Schnoor Antje, Santa desobediencia: Jesuitas entre democracia y dictadura en Chile 1962-1983, Santiago, Ediciones Universidad Alberto Hurtado, 2019, p. 199-246.

    90Entretien avec Ignacio Balbontín Arteaga, 2006.

    91Entretien avec Carmen Frei Ruiz-Tagle, 2013.

    92Voir l’analyse du sociologue Pierre Bourdieu sur le « capital symbolique ». Bourdieu Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979.

    93Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    94Entretien avec Roberto Durán Sepúlveda, 2013.

    95McAdam Doug, art. cité, p. 68.

    96Bergel Martín et Martinez Mazzola Ricardo, « América Latina como práctica. Modos de sociabilidad intelectual de los reformistas universitarios (1918-1930) », in Carlos Altamirano (dir.), Historia de los intelectuales en América Latina, Buenos Aires, Katz, vol. 2, 2010, p. 119-143 ; Marsiske Renate (dir.), Movimientos estudiantiles en la historia de América Latina, vol. 1, 2 et 3, Mexico, UNAM, Centro de Estudios sobre la Universidad/Plaza y Valdés, 1999-2006 ; Portantiero Juan Carlos, Estudiantes y Política en América Latina. 1918-1938, Mexico, Siglo XXI, 1978.

    97Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    98Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    99Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    100Compagnon Olivier, Jacques Maritain et l’Amérique du Sud. Le modèle malgré lui, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2003.

    101Lacroix Jean, Marxisme, existentialisme, personnalisme : présence de l’éternité dans le temps, Paris, Presses universitaires de France, 1949 ; Lacroix Jean, La crise intellectuelle du catholicisme français, Paris, Fayard, 1970 ; Lacroix Jean, Le personnalisme : sources, fondements, actualité, Lyon, Chronique sociale, 1981.

    102Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    103Bloch Daniel, « Jacques Chevalier, Emmanuel Mounier et la revue Esprit », La Pierre & l’Écrit, no 30, 2019, p. 189-226 ; Bloch Daniel, Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier. Deux philosophes face à leur temps, Paris, L’Harmattan, 2021 ; Hellman John, Emmanuel Mounier and the New Catholic Left, 1930-1950, Toronto/Buffalo, University of Toronto Press, 1981.

    104Pelletier Denis, « Économie et Humanisme ». De l’utopie communautaire au combat pour le tiers-monde (1941-1966), Paris, Éditions du Cerf, 1996.

    105Entretien avec Marcel Young Debeuf, 2013.

    106Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    107Castillo Velasco Jaime, Las fuentes de la Democracia Cristiana, Santiago, Editorial del Pacífico, 1963 ; Frei Montalva Eduardo, Chile desconocido, Santiago, Ediciones Ercilla, 1937 ; Frei Montalva Eduardo, La verdad tiene su hora, Santiago, Editorial del Pacífico, 1955 ; Frei Montalva Eduardo, Pensamiento y acción, Santiago, Editorial del Pacífico, 1956. Entretiens avec Marcel Young Debeuf et Gutenberg Martínez Ocamica, 2013.

    108Martínez Gutenberg, « Prólogo a la segunda edición », in Partido Demócrata Cristiano, ABC : El pensamiento político de la Democracia Cristiana, Santiago, ICHEH, 2nd éd., juillet 1994 [juin 1994], p. IV.

    109Westad Odd Arne, op. cit.

    110Pinto-Duschinsky Michael, « International Political Finance: The Konrad Adenauer Foundation and Latin America », in Laurence Whitehead, The International Dimensions of Democratization: Europe and the Americas, Oxford/New York, Oxford University Press, 1996, p. 227-255.

    111Entretien avec Jaime Lavados Montes, 2013.

    112Ibid.

    113Entretien avec Ricardo Hormazábal Sánchez, 2006.

    114Palieraki Eugénia, Histoire critique de la « nouvelle gauche » latino-américaine. Le Movimiento de Izquierda Revolucionaria (MIR) dans le Chili des années 1960, thèse de doctorat en histoire, sous la dir. d’Annick Lempérière et Alfredo Riquelme Segovia, université Paris I/Pontificia Universidad Católica de Chile, vol. 1, 2009, p. 323-346.

    115Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    116Entretien avec Vicente Arias Bravo, 2006.

    117Entretien avec Juan Guillermo Espinosa Carmona, 2013.

    118Entretien avec Pedro Felipe Ramírez Ceballos, 2013.

    119Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    120Entretien avec Otto Boye Soto, 2006.

    121Entretiens avec Raúl Allard Neumann et Patricio Rojas Saavedra, 2013.

    122Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    123Entretien avec Gonzalo Ojeda Urzúa, 2013.

    124Ibid.

    125Casali Fuentes Aldo, « La Reforma Universitaria en Chile, 1967-1973. Pre-Balance histórico de una experiencia frustrada », Intus-Legere Historia, vol. 5 no 1, 2011, p. 81-101 ; Rubio Apiolaza Pablo, « El Cardinal Raúl Silva Henríquez frente al movimiento gremial. Progresismo y conservadurismo en la reforma universitaria de la Universidad Católica de Chile », Revista de Historia y Geografía, no 21, 2007, p. 159-176.

    126Huneeus Madge Carlos, La Reforma Universitaria. Veinte años después, Santiago, CPU, 1988, p. 55-56.

    127Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    128Rosenblitt B. Jaime, « La Reforma Universitaria, 1967-1973 », Catédra Liderarzgo Social, 2010, [http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-71880.html], consulté le 8 novembre 2021, p. 3.

    129Entretien avec Héctor Casanueva Ojeda, 2013.

    130Palieraki Eugénia, op. cit., p. 323-346.

    131Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    132Salazar Gabriel et Pinto Julio, Historia contemporánea de Chile V. Niñez y juventud, Santiago, LOM Ediciones, 1999, p. 207-210.

    133Palieraki Eugénia, op. cit., p. 323-346.

    134Entretien avec Mariana Aylwin Oyarzún, 2006.

    135Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    136Wolin Richard, The Wind from the East: French Intellectuals, the Cultural Revolution, and the Legacy of the 1960s, Princeton, Princeton University Press, 2010, p. 109-154.

    137Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    138Chonchol Jacques (propos recueillis par Thérèse Nallet), Chili : de l’échec à l’espoir, Paris, Éditions du Cerf, 1977, p. 26.

    139Entretien avec Tomás Moulian Emparanza, 2013.

    140Entretien avec Julio Silva Solar, 2013.

    141Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    142Doug McAdam, art. cité, p. 71.

    143Leclercq Catherine, « “Raisons de sortir”. Les militants du Parti communiste français », in Olivier Fillieule (dir.), Le désengagement militant, op. cit., p. 149-150.

    144Entretien avec Juan Gabriel Valdés Soublette, 2013.

    145Entretien avec Patricio Aylwin Azócar, 2006.

    146Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    147Entretien avec Juan Guillermo Espinosa Carmona, 2013.

    148Entretien avec Carlos Huneeus Madge, 2013.

    149Entretien avec Raúl Allard Neumann, 2013.

    150Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    151Por el Consejo JDC: Alfredo Lacoste Cortes, Jorge Berazaluce, Humberto Verdugo, José Miguel Fritis, José Pérez, Juan C. Vivanco, Waldo Mora, Renato Ahumada, Manuel Insunza, José Ambuchi, Guillermo Yunge, Juan Carlos Latorre, Cristián Gazmuri y Francisco Larenas, « III. Declaración del Consejo Nacional de la Juventud », Política y Espíritu, no 324, août 1971, p. 74-75.

    152Anonyme, « Una nueva deserción », Política y Espíritu, no 323, juillet 1971, p. 3-4.

    153Entretien avec Juan Miguel Jara Cabrera, 2013.

    154Harmer Tanya, Beatriz Allende: A Revolutionary Life in Cold War Latin America, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2020.

    155Boisard Stéphane, « La nueva derecha chilena y la impronta de los años 1960: ¿ruptura o continuidad? », Nuevo mundo/Mundos Nuevos, juin 2015, [https://journals.openedition.org/nuevomundo/68009?lang=en].

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    Giraudier, Élodie. (2025). La jeunesse démocrate-chrétienne du Chili dans les années 1960 : engagement et désengagement dans le parti d’Eduardo Frei Montalva. In R. Robinet, D. Niget, Y. Le Moigne, & A. Cabezas Vargas (éds.), De la jeunesse aux Amériques (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/141wd
    Giraudier, Élodie. « La jeunesse démocrate-chrétienne du Chili dans les années 1960 : engagement et désengagement dans le parti d’Eduardo Frei Montalva ». In De la jeunesse aux Amériques, édité par Romain Robinet, David Niget, Yohann Le Moigne, et Andrea Cabezas Vargas. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2025. https://doi.org/10.4000/141wd.
    Giraudier, Élodie. « La jeunesse démocrate-chrétienne du Chili dans les années 1960 : engagement et désengagement dans le parti d’Eduardo Frei Montalva ». De la jeunesse aux Amériques, édité par Romain Robinet et al., Presses universitaires de Rennes, 2025, https://doi.org/10.4000/141wd.

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    Robinet, R., Niget, D., Le Moigne, Y., & Cabezas Vargas, A. (éds.). (2025). De la jeunesse aux Amériques (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/141z4
    Robinet, Romain, David Niget, Yohann Le Moigne, et Andrea Cabezas Vargas, éd. De la jeunesse aux Amériques. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2025. https://doi.org/10.4000/141z4.
    Robinet, Romain, et al., éditeurs. De la jeunesse aux Amériques. Presses universitaires de Rennes, 2025, https://doi.org/10.4000/141z4.
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