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    Plan détaillé Texte intégral Un contexte de mutations profondes mais contrastées Les nouveaux enjeux sécuritaires africains Réponses africaines, réponses internationales Conclusion Notes de bas de page Auteur

    L’Europe et l’Afrique

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Paix et sécurité en Afrique depuis la fin de la guerre froide : nouvelles menaces, nouveaux enjeux

    Peace and security in Africa: new threats, new challenges

    Yao Kouassi

    p. 75-88

    Résumés

    Depuis la fin de la guerre froide, l’Afrique connaît de nouveaux conflits et de nouvelles menaces dans un contexte de mondialisation qui transforme considérablement le continent. La conflictualité s’intensifie sous de nouvelles formes, les menaces se diversifient et s’accroissent (terrorisme, trafics, piraterie). Les États et les organisations africaines, tout comme les organisations internationales et les grandes puissances tentent de mettre en place des réponses communes qui restent insuffisantes pour surmonter ces difficultés.

    Since the end of the Cold War, Africa has experienced new conflicts and threats in a context of globalization which is transforming the continent considerably. Conflict is intensifying in new forms, threats are diversifying and increasing (terrorism, trafficking, piracy). African states and organizations, as well as international organizations and the major powers, are trying to set up common responses which remain insufficient to overcome these difficulties.

    Texte intégral Un contexte de mutations profondes mais contrastées Une explosion démographique d’une ampleur inégalée Une croissance économique forte mais fragile Un développement politique en progrès, mais encore source d’instabilité Les nouveaux enjeux sécuritaires africains La nouvelle conflictualité : guerres civiles et violences politiques L’aggravation des menaces transnationales : la problématique des trafics illicites La menace terroriste La piraterie maritime La dissémination des armes à la croisée des enjeux sécuritaires Réponses africaines, réponses internationales Les réponses africaines ou la réforme du secteur de la sécurité Les réponses internationales Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Le nouveau contexte stratégique africain de la période post-bipolaire est caractérisé par de nouvelles formes de conflictualité, une aggravation rapide des menaces transnationales, des risques d’instabilité liés à la gouvernance politique, démographique, économique et social, à la maîtrise des ressources et des territoires ou au changement climatique1.

    2Ces facteurs, montrent que la sécurité de l’Afrique de l’Ouest et celle de toute l’Afrique est devenue dans ce monde interdépendant, une composante majeure de la sécurité internationale. L’Afrique de l’Ouest, avec ces nombreuses incapacités au plan politique, économique et sécuritaire, peut-elle faire face à ces menaces et à ces nouveaux enjeux sécuritaires ?

    3La réponse est évidemment non. C’est pourquoi, la connaissance de ces menaces et de ces enjeux, l’approfondissement d’une vision partagée des risques sont d’une grande nécessité pour les décideurs acteurs ouest africains, les chercheurs en relations internationales ou en études stratégiques. Car, c’est collectivement que des réponses communes et des formes rénovées de partenariats pourront prévenir ou venir à bout de ces menaces.

    4Cette modeste communication théorique sur les menaces et les nouveaux enjeux sécuritaires qui se situe dans le prolongement des communications sur la sécurité et la défense en Afrique, thème central de ces journées d’études, entend contribuer à cette réflexion en étudiant successivement le contexte des mutations profondes mais contrastées qui caractérisent l’Afrique, les nouveaux enjeux sécuritaires africains et enfin les réponses africaines et extérieures à la nouvelle donne sécuritaire.

    Un contexte de mutations profondes mais contrastées

    5En ce début du xxie siècle, l’Afrique s’attache à surmonter les défis du passé afin d’entrer dans une nouvelle phase de son histoire. Des mutations profondes mais contrastées sont engagées par les Africains, pour relever les défis du moment.

    6Aujourd’hui plus qu’hier, l’image de l’Afrique qu’on s’impose est de mettre en avant les aspects positifs du développement du continent : une croissance globale continue de plus de 5 % depuis dix ans ; une très forte croissance démographique, la progression des classes moyennes, l’augmentation des recettes d’exportation, le développement des infrastructures, l’amélioration de la gouvernance… Malgré ces progrès, l’Afrique reste abonnée à des faiblesses notables. Ce nouvel optimisme donne en réalité une image déformée de l’Afrique comme à l’époque où régnait la théorie de l’afro pessimisme, qui percevait l’Afrique de manière caricaturale à travers les calamités (sécheresses, famines, coups d’État militaires, guerres civiles, inondations, réfugiés, pandémies, etc.) et en occultant sciemment, les progrès qu’avait réalisé l’Afrique. Si cette théorie n’est plus en vogue aujourd’hui, il existe toujours des représentations déformées du continent, comme s’il s’agissait d’une « Afrique unique ». Cette représentation devrait prendre en compte pour une bonne compréhension des évolutions du continent, ses diversités, les dynamiques spécifiques de ses différentes régions, son fractionnement politique en 54 États de tailles, de démographies ou de ressources inégales.

    7Parmi les grandes mutations en cause sur le continent, plusieurs tendances significatives déterminent l’évolution des problématiques sécuritaires.

    Une explosion démographique d’une ampleur inégalée

    8En 1950, l’Afrique comptait 230 millions d’habitants, 800 millions en 2000 et 1 milliard et 100 millions en 2014. Les projections démographiques pour 2050 sont de 2 milliards d’habitants et de 4 milliards d’habitants pour 2100. Ces projections sont données à titre indicatif. Toutefois, elles donnent une idée des bouleversements que cette croissance démographique ne peut manquer de produire sur les sociétés africaines.

    9Entre autres conséquences, nous pouvons en retenir trois qui restent majeures. Cette forte croissance démographique est d’abord inégalement répartie entre les différentes régions et les pays ce qui accentue les différenciations des dynamiques politiques, économiques, sociales, environnementales et, par conséquent, les problématiques sécuritaires. Une deuxième conséquence majeure est l’accélération d’une urbanisation déjà significative : 25 villes de plus d’un million d’habitants aujourd’hui, une soixantaine en 2020. À ce rythme, plus de la moitié de la population sera urbaine en 2030. La rapidité de cette urbanisation peut introduire des effets positifs, mais elle comporte également des risques sociaux, sanitaires et peut induire des déficits énergétiques et d’infrastructures. Dans cette perspective, on peut craindre légitimement, vu les réalités urbaines actuelles, une augmentation de la violence urbaine qui constitue un défi sécuritaire majeur et sera un élément central de l’amélioration des politiques nationales de sécurité. Enfin, cette explosion démographique est caractérisée par une proportion croissante de la jeunesse. La population africaine est la plus jeune du monde (environ 42 % de moins de 15 ans et plus de la moitié de moins de 25 ans) contre 29 % à l’échelle mondiale. L’accès à l’éducation, à l’emploi de cette population jeune est un défi majeur à laquelle les États n’ont pas encore trouvé de réponses satisfaisantes ; ce qui en termes de sécurité aggrave les phénomènes comme les migrations clandestines, la criminalité, le recrutement des jeunes par des groupes armés, des milices ou des mouvements terroristes.

    Une croissance économique forte mais fragile

    10La croissance économique soutenue et stable de l’Afrique ces dix dernières années est remarquable (5 % en moyenne annuelle). Elle est même supérieure à la moyenne mondiale. Cette croissance a des effets positifs : une croissance de la part de l’Afrique dans les échanges internationaux ; des investissements accrus dans les infrastructures ; des avancées en termes de protection sociale ; une amélioration des finances publiques grâce aux politiques de rigueur imposées par les institutions internationales ; l’accroissement des investissements étrangers avec l’amélioration de l’environnement des affaires.

    11Si l’on peut s’enorgueillir de ces résultats positifs, Il faut en relativiser la valeur et les effets parce qu’ils comportent de sérieuses faiblesses. En effet, l’environnement des affaires, affaibli par la gangrène de la corruption, reste peu fiable dans de nombreux pays tandis que la relative croissance reste hétérogène et inégalement répartie d’un bout à l’autre du continent. La croissance continue de reposer sur l’exploitation des matières premières faiblement transformées et accentue la dépendance de l’Afrique qui subit de manière drastique les conséquences de la fluctuation des cours mondiaux de ces produits de base. On note également une faible réduction des inégalités économiques et sociales due à des déficits de gouvernance. Cette évolution, si elle accélère l’insertion de l’Afrique dans la mondialisation, l’expose avec ses vulnérabilités à une compétition avec ses partenaires (anciens et nouveaux).

    Un développement politique en progrès, mais encore source d’instabilité

    12Il tire sa source des années 1990 et de la fin de la guerre froide. Le « discours de la Baule » qui impose comme condition pour recevoir de l’aide l’ouverture politique, et l’accentuation de la crise économique qui pousse les pays africains à s’engager résolument dans la voie des réformes économiques vont saper les fondements de l’État africain. La fronde sociale due à la paupérisation entraîne la disparition des régimes autoritaires, à savoir les partis uniques (dictatures civiles) et les dictatures militaires. Ces événements marquent le début du processus démocratique et favorisent la généralisation des élections sur le continent. Les scrutins référendaires, locaux, législatifs et présidentiels se multiplient et témoignent de l’avènement d’une nouvelle donne politique le pluralisme. Elle affecte tous les secteurs de la société, favorise la multiplication d’institutions démocratiques et l’extension de la liberté d’expression nourrie par les progrès des technologies et de la communication.

    13Pour montrer sa détermination à s’inscrire résolument dans le cours politique né de la fin de la guerre froide et de la disparition des régimes autoritaires dont elles se sont accommodées pendant de nombreuses années, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) puis l’Union africaine (UA) et la totalité des communautés régionales condamnent désormais les coups d’États militaires et les changements anticonstitutionnels de régime. Une nouvelle approche de la stabilité lie désormais sécurité, développement et bonne gouvernance.

    14Toutefois, ces progrès de la gouvernance politique restent exposés à des fragilités, facteurs d’instabilité et d’insécurité qui font douter quelquefois de la détermination des Africains à enraciner les principes démocratiques dans leurs mœurs. En effet, la majorité des processus électoraux sont encore mal maîtrisés en raison de la faiblesse de l’administration en charge des élections, de la surenchère politique (mauvaise foi des partis politiques), de l’immaturité des acteurs du jeu politique et surtout de la volonté de certains partis de tripatouiller les résultats des élections pour se maintenir au pouvoir. Les processus électoraux manquent donc de fiabilité et donnent souvent lieu à des crises pré ou postélectorales qui se soldent par des bras de fer politique, l’irruption des militaires sur la scène politique (27 coups d’État militaires ont été enregistrés depuis le début du processus démocratique), le déclenchement d’une guerre civile (Angola 1992), l’organisation d’une insurrection populaire contre le régime en place (Burkina Faso novembre 2014) ou l’intervention militaire d’une puissance extérieure (la France en Côte d’Ivoire en avril 2011). Les institutions de l’État de droit (Commission nationale électorale CNE, Conseil constitutionnel, Cour suprême) se multiplient sans convaincre sur leurs moyens d’indépendance, leur légitimité et leur crédibilité. Il en est de même des défaillances du système judiciaire qui, par manque de volonté politique constituent un point faible majeur face à des enjeux tels que la corruption, l’impunité et l’environnement des affaires.

    15C’est à l’aune de ce contexte de mutations profondes mais contrastées qu’on peut apprécier les nouveaux enjeux sécuritaires africains.

    Les nouveaux enjeux sécuritaires africains

    16Ils se présentent sous de nombreux aspects que la présente communication ne peut étudier de manière exhaustive. Toutefois, il paraît important d’insister sur la nouvelle conflictualité, l’aggravation des menaces transnationales, les trafics et flux illicites, la menace terroriste, la problématique de la piraterie maritime et la dissémination des armes.

    La nouvelle conflictualité : guerres civiles et violences politiques

    17Après les guerres imposées par l’impérialisme colonial pour la conquête des territoires et les conflits de décolonisation qui résultaient de la volonté de certains peuples de se libérer du joug colonial, l’Afrique a d’abord été le théâtre de la rivalité Est-Ouest. Le nombre peu élevé de conflits interétatiques s’expliquait par une triple contrainte : la faiblesse de l’organisation des armées africaines qui interdisait aux États de s’engager dans une confrontation armée sérieuse avec le voisin, le respect scrupuleux du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation décidé par l’OUA en 1964, et le « contrôle de la conflictualité » par les « deux grands » au temps de la guerre froide. Mais l’Afrique connaît une nouvelle dynamique conflictuelle après la fin de la guerre froide. De 1990 à 2002, nous avons recensé dix-sept conflits internes contre douze avant 1990 ! Comme facteurs explicatifs de cette nouvelle donne conflictuelle, chaque observateur y va de son analyse. Cependant, pour faire bref, nous soutenons que le triple échec de l’État postcolonial africain dans les domaines de la gouvernance politique, économique et sécuritaire aggravé par les effets de la longue crise économique des années 1980 l’explique largement.

    18Si on ajoute à ce premier facteur explicatif, l’influence de facteurs extérieurs dont les pays africains ne maîtrisent nullement la dynamique, à savoir les effets de l’héritage colonial, les effets de l’antagonisme Est-Ouest sur les jeunes et frêles États indépendants et la compétition pour le contrôle des ressources stratégiques de l’Afrique, l’observateur voit s’imposer à lui un second niveau de responsabilité qui incombe entièrement aux grandes puissances. Quelle que soit l’appellation, ces crises et conflits qui sont d’une grande diversité se déroulent principalement à l’intérieur des États et opposent, le plus souvent, l’armée dite nationale a un ou plusieurs groupes armés ; ils débordent parfois sur les pays voisins et prennent l’allure de conflits armés régionaux engageant une multiplicité d’acteurs non étatiques (milices tribales, groupes armés hétéroclites, mercenaires, groupes mafieux et criminels…)

    19Leur action, qui a pour cadre des zones périphériques mal contrôlées tire avantage de la faiblesse des États – ou du moins de ce qui tient lieu d’État – et d’une grande mobilité de ces acteurs pour se procurer des moyens financiers, matériels et des armements de manière autonome. L’observateur peut déduire de cette analyse que la maîtrise des territoires, la gestion des espaces frontaliers, la sécurisation des frontières deviennent, dans cette nouvelle donne de la conflictualité, des enjeux sécuritaires centraux pour les États.

    20Ils constituent des facteurs déterminants qui justifient la modernisation des forces armées, le renforcement de leurs capacités et l’organisation de la coopération sécuritaire régionale, comme dans le Sahel.

    L’aggravation des menaces transnationales : la problématique des trafics illicites

    21Au regard de cette nouvelle conflictualité et en raison des fragilités politiques et institutionnelles des États africains, une tendance à une aggravation notable des menaces transnationales se confirme. Elle est particulièrement notable en Afrique de l’Ouest et dans les zones saharo-sahéliennes (Mali, Libye, Niger).

    22En effet, elle met en exergue les difficultés des États à assurer un contrôle effectif de nombreux espaces et territoires frontaliers ; comme conséquence, elle accélère le développement d’activités d’acteurs non étatiques (comme les mouvements armés, groupes terroristes, réseaux criminels de migrants, rebellions armées). Dotés de moyens importants, ils établissent des connexions entre eux. L’addition et l’interpénétration de ces nouvelles menaces transfrontalières s’ajoutant aux facteurs conflictuels traditionnels ont pour effet d’affaiblir les États par la corruption. Les défis sécuritaires à relever perdent leur caractère national pour devenir transnational.

    23Parmi les nombreux trafics illicites (cigarettes, alcools, minerais, produit pétrolier, migrants, trafic d’êtres humains) organisés en Afrique, le trafic de drogue occupe une place centrale notamment en Afrique de l’Ouest. Il s’est développé à l’initiative des cartels latino-américains (ceux de Colombie avec le Mali, la Guinée Bissau, le Bénin, le Sénégal avec les groupes armés du MFDC, la Côte d’Ivoire, le Nigéria) avec le transit de la cocaïne à destination de l’Europe. Ce trafic s’est étendu à d’autres produits (régime de cannabis, héroïne, drogue de synthèse) et a fait émerger des réseaux criminels africains transnationaux qui interviennent en Afrique de l’Ouest et en dehors de cette zone. La corruption qu’engendrent ces trafics atteint directement les appareils de pouvoir et diminue l’efficacité de leurs réponses.

    24En effet, selon des sources américaines datées de 2000, le chiffre d’affaires du trafic de drogue avoisinait les 400 milliards d’Euros, soit l’équivalent de 8 % du commerce mondial. Ce secteur d’activité très dynamique qui représente des milliers d’emplois (du petit cultivateur au fin fond du Sénégal, du Nigéria, de la Colombie, de la Guinée Bissau en passant par les intermédiaires, les chimistes, les passeurs, les trafiquants et les barons des trafics) approvisionne près de 150 millions de consommateurs du Nord ! Activité économique très prisée, le trafic de drogue constitue un bon paramètre de base pour de nombreuses situations de guerres car il est devenu une source majeure de financements pour divers protagonistes engagés dans un conflit armé. Dans la mesure où il sert à financer la cause pour laquelle on se bat, le contrôle du trafic de drogue devient dès lors, un enjeu militaire de premier plan pour le contrôle des zones de production, des réseaux de commercialisation, des sites de stockage et de transformation ainsi que des infrastructures d’évacuation (ports et aéroports). Le calendrier des récoltes ou du cycle de production-transformation peut influer sur le rythme, la fréquence et l’intensité des opérations militaires entre les protagonistes ou avec un État voisin.

    25Outre la drogue, d’autres biens sont l’objet de trafics :

    • les armes : près de 500 millions d’armes dites légères circulent sans contrôle dans le monde. En Afrique de l’Ouest, les armes légères (mitrailleuses lourdes, lance-grenades portatifs, amovibles ou montés sur les canons anti-aériens portatifs, les canons antichars portatifs, les fusils sans recul, les lance-missiles, les lance-roquettes antichars portatifs) et les armes de petit calibre (mitraillettes, fusils d’assaut, les mitrailleuses légères) auraient fait plus de 3 millions de victimes innocentes. Huit millions de ces armes auraient été vendues pour une recette de 7 millions de dollars ;

    • les matières premières comme le bois et le caoutchouc au Libéria (1989-1997), les diamants en Sierra Leone et en Angola, l’or ou le Coltan en RDC, la faune sauvage en RDC, les œuvres d’art et les antiquités ;

    • les trafics humains, trafic d’organes, migrants clandestins, prostitution, etc.

    26Ces trafics ont pour champ d’activité plusieurs pays et frontières impliquant des fonctionnaires de police, de l’immigration, des douanes, des forces de défense dont la collaboration volontaire ou involontaire est nécessaire à l’organisation de ces trafics ! Étant donné la diversité et la multiplicité des acteurs, la réponse à ce phénomène ne peut être que collectif. Pour le moment, les réponses de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’UA, de l’ONU sont largement insuffisantes.

    La menace terroriste

    27Le mot terrorisme est apparu pour la première fois sous la « Révolution française » dans la foulée de la terreur qui fit rage entre 1792 et 1794. Les premiers terroristes furent, de ce fait, les conventionnels français envoyés en Province pour liquider les contre-révolutionnaires. Au fil du temps, la signification a complètement évolué. De conservation et de protection de l’État à l’origine, il évoque désormais un mode de contestation et de subversion dont les formes varient au gré des contextes locaux et de l’Histoire. On parle ainsi de terrorisme d’État, de terrorisme révolutionnaire, de terrorisme interne, de terrorisme international.

    28Pour autant, il n’existe pas de définition consensuelle du terrorisme même si la définition proposée par le Robert l’appréhende comme « l’emploi systématique de la terreur pour atteindre un but politique ». Le problème vient de la qualification des actes posés par l’auteur et le contexte dans lequel il se déroule. Pour le commun des mortels et surtout les victimes, le terroriste est un bandit, un voyou, un criminel. Mais un terroriste qui lutte pour une cause juste, à savoir la fin de l’occupation étrangère, d’un régime dictatorial ou pour l’avènement d’une nouvelle société, se définit comme un « combattant de la liberté » et est perçu par ses proches et une certaine opinion comme un « héros ». C’est pourquoi l’ONU peine à proposer une définition consensuelle depuis des décennies.

    29Pour ne pas s’éterniser dans ce débat, Alex Smichdt et Albert Jongman, prônent une approche plus contemporaine :

    « Le terrorisme est une méthode répétée d’actions violentes inspirant l’anxiété, la peur et qui est employée par des individus, des groupes (semi) clandestins ou des acteurs étatiques pour des raisons particulièrement politiques ou criminelles. La cible initiale de l’acte de violence est généralement choisie au hasard (opportunité) ou de manière sélective (symbolisme) parmi une population donnée et sert à propager un message. »

    30Si on s’en tient à ce qui s’est passé en 2016 au Niger, en Mauritanie, au Mali, au Burkina et en Côte d’Ivoire, c’est bien cette catégorie de terrorisme qui nous menace. En effet, après les horribles attentats du World Trade Center le 11 septembre 2002 et la lutte impitoyable déclenchée par le président Georges Bush et les pays occidentaux contre les internationales terroristes comme Al-Qaïda, en mettant au point l’identification biométrique, la surveillance des drones, le renforcement de la législation pour réprimer les actes terroristes, le contrôle de la circulation des armes et des explosifs, l’installation de scanners dans les aéroports, le renforcement de la coopération entre services antiterroristes de plusieurs pays, les terroristes ont compris que le Nord n’était plus un champ de confrontation facile. Ils changent de stratégie et se replient sur le ventre mou de la lutte antiterroriste à savoir l’Afrique, où ils disposent d’un certain nombre d’atouts. Ils sont protégés par l’immensité du désert qui sert de sanctuaire à ces groupes pour échapper aux drones, de même que par la faiblesse des États incapables d’avoir le contrôle de leur territoire et ne possédant pas de dispositifs antiterroristes. Ils bénéficient des attaques par surprise des objectifs locaux et occidentaux mal protégés (entreprises, stations balnéaires, hôtels et lieux touristiques fréquentés par les Occidentaux, plateforme pétrolière). La mise en œuvre de ces objectifs est facilitée par le contexte sécuritaire et social de la région où prospèrent précarité, pauvreté, misère et chômage de jeunes abonnés à la consommation de drogues. Ce sont des proies rêvées pour les groupes et sectes terroristes qui, influencés par les exploits d’Al-Qaïda et le discours de l’extrémisme musulman (salafiste) ont été créées pour mener le jihad en Afrique de l’Ouest.

    31Pour faire bref, le terrorisme s’est répandu en Afrique à partir de trois principaux foyers :

    • dans les zones sahélo-sahariennes (Mauritanie, Niger, Burkina, Sénégal et Tchad) par les groupes djihadistes dont les activités persistent malgré les coups durs qui leur ont été portés lors de l’opération Serval et les actions du dispositif Barkane pilotés par la France (GIA algérien, Al-Qaïda, Mujao, Ansar Dine, les groupes Touaregs) ;

    • en Afrique de l’Ouest notamment au nord du Nigéria par les groupes Boko Haram, Ansarum, malgré une forte mobilisation sécuritaire régionale et internationale ;

    • en Afrique de l’Est (en Somalie et au Kenya) malgré les succès de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISON) contre les milices Shebab en Somalie et au Kenya.

    32Les actions terroristes touchent un nombre important de pays africains. Éliminer le terrorisme est difficile à cause de la capacité d’adaptation rapide de ces groupes, la flexibilité de leurs modes opératoires et leurs moyens d’acquérir des ressources financières et des équipements. La situation est d’autant plus délicate que ces mouvements ont, dans certaines circonstances, tissé des liens avec des rébellions armées dont les objectifs et les méthodes sont totalement différents. Ici encore, la réponse à ce défi sécuritaire qui menace la stabilité des États doit être collective car, aucune réponse individuelle ne paraît efficace.

    La piraterie maritime

    33L’article 101 de la Convention de Genève de 1958 sur la haute mer et la Convention de Montego Bay de 1982 définit la piraterie comme « tout acte illicite de violence ou de détention ou toute dépréciation commis par l’équipage ou les passagers d’un navire privé, agissant à des fins privées et dirigé contre un autre navire ou contre des personnes ou des biens à leur bord en Haute Mer ou dans un lieu ne relevant pas de la juridiction d’un État ».

    34Concernant le continent africain, la Corne détient la palme d’or de la piraterie à cause des exploits des pirates somaliens qui officient dans le golfe d’Aden, le Bassin somalien, le détroit d’Ormuz et le sud de la Mer Rouge. En effet, les pirates somaliens ont attaqué, selon le Bureau maritime international (BMI), 237 navires de commerce en 2011. Au 31 décembre 2012, huit navires détournés étaient au mouillage devant les côtes somaliennes pour un total de 104 marins détenus et 23 captifs à terre. Les détournements de navires rapportent gros à ces groupes organisés de miliciens et de pêcheurs affamés qui tirent de substantiels bénéfices provenant des millions d’Euros de rançon payés par les armateurs pour la libération des otages. La situation a nécessité une intervention navale européenne qui a permis de limiter le développement de cette piraterie depuis 2012, sans la faire disparaître.

    35Le golfe de Guinée est également touché par ce phénomène avec 64 actes de piraterie recensés en 2011. En 2012, la tendance se maintient avec 58 actes de brigandage en haute mer impliquant dix navires et 207 marins capturés. Contrairement aux pirates somaliens qui s’intéressent plus à la capture des équipages, leurs « cousins » du golfe de Guinée s’intéressent plus à la cargaison de pétrole transportée. Leur intérêt pour la cargaison tient à la finalité de leur action qui consiste à détourner le navire, à en vider les soutes pour revendre en contrebande le pétrole ainsi obtenu. Ce mode opératoire représente une sérieuse menace pour les économies des pays riverains du golfe de Guinée qui payent un lourd tribut au développement de la piraterie.

    36Ainsi, le Nigéria qui est une cible privilégiée de ces « voyous de la Mer » a vu s’envoler 7 % de ses recettes pétrolières. Son voisin, le Bénin, a constaté une baisse de près de 70 % du trafic du port de Cotonou en raison des détournements et de l’insécurité. La Côte d’Ivoire, avec trois cargos détournés ainsi que la Guinée et le Togo sont également menacés. Selon l’ONU, le banditisme maritime fait perdre chaque année, 2 milliards de dollars aux pays riverains du golfe de Guinée !

    37La situation est suffisamment grave pour que les pays du golfe de Guinée prennent conscience du danger de la piraterie maritime. Si la piraterie a tant prospéré ces dernières années, c’est en raison de l’impunité dont jouissent les pirates. En effet, aucun État du golfe de Guinée ne dispose d’une marine performante et d’équipements adéquats pour lutter contre la piraterie. Pire, le renforcement des capacités navales n’a jamais constitué une priorité en Afrique. Conséquence, leurs eaux territoriales sont constamment violées par des chalutiers irréguliers.

    38Les menaces contre la sécurité et la sûreté maritime concernent également les sabotages d’oléoducs et les kidnappings de personnels travaillant sur les plateformes pétrolières au large des côtes. Elles se sont multipliées ces dernières années et se comptent par centaines. Elles concernent une grande variété d’acteurs privés publics impliqués dans le trafic maritime. Comment relever de tels défis sécuritaires sans politique et moyens adéquats ?

    La dissémination des armes à la croisée des enjeux sécuritaires

    39Quelles sont les sources de dissémination des armes ? Deux catégories de facteurs selon nous, expliquent la prolifération des armes. Il s’agit de facteurs extérieurs et de facteurs internes. Au titre des facteurs extérieurs, nous pouvons citer la fin de la guerre froide et le déstockage massif des armements conventionnels ; l’exportation massive des armes vers les pays du Tiers Monde, surtout les pays en conflit et ce malgré les embargos sur la vente des armes décrété par l’ONU et l’Union européenne. Au titre des facteurs internes, nous pouvons citer les nombreuses et interminables guerres civiles en Afrique ; la disparition de l’État au cours de la guerre (Libéria, Somalie, Sierra Léone, Tchad, Libye) ; l’implication de l’État dans les trafics d’armes (corruption au sommet de l’État comme en Guinée-Bissau, détournement d’armes achetées officiellement vers des rébellions armées) ; la porosité des frontières, la corruption des forces de l’ordre et l’absence de législation et de moyens de contrôle en matière d’armements.

    40Face à ces menaces et contexte sécuritaire d’un genre nouveau, les États africains ont élaboré de nouvelles politiques de sécurité et de défense avec le concours des partenaires traditionnels en matière de coopération militaire.

    Réponses africaines, réponses internationales

    41Pour contrer ces menaces qui pèsent à titre principal sur l’Afrique, un partenariat stratégique – il est plus juste de parler de coopération militaire renforcée – s’est mis en place entre l’Afrique et les Occidentaux qui, à des titres divers, sont également affectés par les conséquences de ces nouvelles formes de conflictualité.

    Les réponses africaines ou la réforme du secteur de la sécurité

    42Depuis quelques années, l’Afrique a pris conscience que les défis sécuritaires ont changé de nature sans l’effet des nouvelles menaces. Étant donné la faiblesse ou la quasi-inexistence d’outils de sécurité et de défense performants (une telle perspective n’a jamais constitué une priorité pour les États africains), l’Afrique a compris que faute de moyens et de volonté de coopération régionale, la réponse de l’État national serait insuffisante et inadaptée face aux problèmes complexes que posent les défis sécuritaires actuels. C’est pourquoi l’Afrique a mis au point une double approche :

    43– au niveau national : globalement, les politiques élaborées par les États africains concernent principalement la réforme du secteur de la sécurité (RSS). L’analyse qui précède a bien montré que si la sécurité et la défense incombent prioritairement à l’État souverain, l’État national qui détient, selon la célèbre formule de Max Weber « le monopole de la violence physique légitime », a besoin de repenser entièrement la sécurité et la défense à l’aune des nouveaux enjeux sécuritaires et des défis à relever.

    44C’est pour cela que les gouvernements ont introduit des réformes pour moderniser les forces de sécurité et de défense dans le cadre de lois de programmation militaire. Elles comprennent l’équipement, l’achat de matériels militaires, la formation, les stages, la création de nouvelles unités spécialisées comme les forces spéciales, la cyber police, la lutte contre la piraterie. Toutes ces réformes reposent sur le développement du renseignement et l’amélioration des moyens de communication.

    45– au niveau régional, il s’est imposé aux États membres l’idée qu’étant donné le caractère transnational des menaces qui concernent tous les pays, il faut élaborer une approche commune des questions sécuritaires et de développement par les États membres des organisations régionales. C’est la mise en œuvre de cette vision commune de l’environnement sécuritaire sous-régional qui explique les rencontres fréquentes des chefs d’États, des ministres de la Défense et de la sécurité et des experts militaires (Conseil de l’Entente, Union du fleuve Mano, l’Union économique et monétaire ouest-africaine [UEMOA], la CEDEAO, la Communauté des États sahélo-sahariens [CEN-SAD]) pour prendre les décisions qui s’imposent comme le renforcement de la coopération en matière de sécurité et de défense, la mise en place de missions de paix du renseignement, d’arsenaux répressif commun pour lutter contre le blanchiment d’argent, la drogue et le terrorisme.

    46Mais c’est surtout au niveau continental que les initiatives sont les plus hardies dans le cadre de l’Union africaine avec son Conseil de paix et de sécurité (CPS). Elle a mis au point un instrument panafricain de prévention des conflits, d’intervention et de commandement des opérations dénommé Architecture africaine de paix et de sécurité pilotée par le CPS. L’élément militaire du dispositif, c’est la création de cinq brigades régionales constituées de contingents multidimensionnels, pré-positionés dans leurs pays d’origine et susceptibles d’être déployés sur un théâtre de crise.

    47En raison des difficultés d’opérationnalisation des forces armées africaines (FAA) (problèmes de logistique, de financement et de disparités entre régions), l’Union africaine a lancé la capacité africaine de réaction aux crises (CARIC) en mai 2013 reposant sur le principe d’États volontaires s’engageant à prendre en charge leur participation. Elle présente du point de vue théorique, une grande possibilité de réactivité. Ces initiatives africaines pour être efficaces sont appuyées par une coopération militaire renforcée avec les pays occidentaux.

    Les réponses internationales

    48Elles sont surtout le fait de partenariats entre l’ONU et l’Union européenne qui aident énormément les pays africains.

    49Le rôle de l’ONU doit être envisagé comme la répartition des responsabilités avec les Africains pour la réussite des missions qu’elle pilotait toute seule autrefois avec des résultats très contrastés. Le but du partenariat est d’impliquer davantage les Africains, et de leur apporter appui financier et diplomatique en s’appuyant sur les forces militaires africaines. Ce partenariat était d’autant plus nécessaire que sur seize opérations de maintien de la paix en cours en 2014, huit sont déployés en Afrique (Mission des Nations unies au Soudan [MUAS], Mission des Nations unies au Darfour [MINUAD], Mission des Nations unies en Sierra Léone [MINUSIL], Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire [ONUCI] etc.) Sur onze missions de consolidation de la paix, six sont présentes en Afrique avec une participation croissante des soldats africains dont le nombre atteint le chiffre de 50 000 en 2014, soit 14 % des contingents onusiens.

    50Parallèlement aux efforts de l’ONU, les grandes puissances s’investissent également dans des initiatives tendant à renforcer les politiques nationales de sécurité. L’aide des grandes puissances à l’Afrique ne date pas d’aujourd’hui. Au temps de la guerre froide, elle servait à maintenir des positions stratégiques, des zones d’influence et à soutenir des alliés dans le cadre de la lutte contre le communisme ou le capitalisme. Depuis la fin de l’antagonisme Est-Ouest, l’intérêt stratégique pour l’Afrique a diminué mais n’a pas totalement disparu.

    51Certes, la menace d’une agression extérieure est quasi nulle et n’a plus de sens. Pour autant, la défense ne doit pas être négligée car, aucun pays n’est à l’abri d’une guerre civile ou d’une entreprise de déstabilisation fomentée par des cartels mafieux, ou un pays voisin par rébellion interposée. Même dans ce cas, la nouvelle doctrine d’intervention à l’ère post-bipolaire est l’exclusion de toute intervention directe dans la mesure où des intérêts stratégiques vitaux ne sont pas en jeu dans les conflits dits ethniques de l’après-guerre froide. D’ailleurs, pour les Occidentaux ces conflits internes ne sont que le résultat de l’absence de démocratie et de la bonne gouvernance.

    52C’est par rapport à cette nouvelle donne politique et stratégique à l’ère post-bipolaire que les grandes puissances élaborent dans les années 1990 une nouvelle approche de l’assistance militaire fondée sur l’idée d’un accroissement des responsabilités africaines en matière de défense et de sécurité afin d’aider les pays africains à faire face à toutes les nouvelles formes de menaces. Cette nouvelle doctrine de l’assistance militaire se trouve résumée dans la formule dite de « renforcement des capacités de défense des armées africaines » mises en œuvre sous diverses appellations : International Military Educational Training (IMET) à partir de 1995, puis African Response Crisis Initiative (ACRI) pour les États-Unis, et Renforcement des capacités des militaires des pays africains (RECAMP) pour la France depuis 1994. Ces programmes visent cinq objectifs principaux : il s’agit de former de manière professionnelle, les armées africaines pour leur donner les moyens de faire face à toutes les menaces d’ordre interne ou externe ; à former les soldats de ces pays à agir dans le cadre d’une force d’intervention régionale ; à former des soldats à agir dans le cadre d’une force d’intervention militaro humanitaire sous régionale ou extracontinentale ; de créer des centres régionaux de pré-positionnement de soldats de pays prêts à être déployés dans le cadre d’une force rapide dans les pays en crise ; de fournir du matériel militaire aux armées nationales pour leur permettre d’être véritablement opérationnelles.

    53En 2002, les États-Unis lancent l’Africa Contingency Operations Trainig Assistance (ACOTA) qui a formé en quatre ans d’exercice, 17 000 soldats ; son budget est passé de 15 à 29 (2005) puis à 50 millions de dollars en 2007 ! À terme, les USA entendent faire de l’ACOTA, le pilier du futur programme Global Peace Operation Initiative (GPO) dont l’objectif est de créer une force de 75 000 hommes capable d’intervenir partout dans le monde pour des opérations conduites sous l’Empire des chapitres VI et VII de la charte des Nations unies. En termes de bilan, on peut affirmer que ces politiques d’assistance militaire multilatérales n’ont pas encore atteint leurs objectifs dans la mesure où ces forces formées à l’École française ou américaine n’ont pas rendu les armées africaines plus efficaces que par le passé.

    Conclusion

    54De l’analyse qui précède, il est désormais établi qu’en Afrique de l’Ouest comme dans le reste de l’Afrique, la sécurité ne peut être appréhendée comme autrefois. En raison de ses liens étroits avec le développement et la stabilité, la sécurité doit occuper une place centrale dans l’élaboration et la mise en œuvre de toute politique de développement et d’intégration. L’analyse du nouveau contexte sécuritaire, avec l’identification précise des nouvelles menaces doit inspirer l’élaboration de nouvelles politiques de défense et de sécurité au niveau national et sous régional pour plus d’efficacité et développer la capacité des États à relever les défis liés à ces menaces. Il appartient aux États et organes d’intégration en liaison avec l’UE et l’ONU d’y réfléchir sérieusement dans le cadre d’un partenariat stratégique renforcé.

    Notes de bas de page

    1Cette communication devait être présentée par le professeur Kouassi lors de la première journée d’études Europe-Afrique de Nantes en juin 2017. Michel Catala l’avait lue en son absence, et après le décès du professeur Kouassi, il a remanié le texte en son hommage pour cette publication qui, de fait, n’est pas accompagnée de notes de bas de page.

    Auteur

    Yao Kouassi

    Professeur d’histoire contemporaine des relations internationales l’université UFHB d’Abidjan-Cocody, directeur de la recherche de la chaire Unesco pour la culture de la paix, auteur d’une thèse de doctorat d’État sur les guerres civiles en Afrique de 1955 à 2002 sous la direction de Simon Pierre Ekanza, codirigeait les thèses de Roseline Amenan Kouamé, Lobry Abel Bagnon et Loukey Kouamé Yocoly avant sa disparition prématurée en janvier 2018.

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    Kouassi, Y. (2020). Paix et sécurité en Afrique depuis la fin de la guerre froide : nouvelles menaces, nouveaux enjeux. In M. Catala (éd.), L’Europe et l’Afrique (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13vms
    Kouassi, Yao. « Paix et sécurité en Afrique depuis la fin de la guerre froide : nouvelles menaces, nouveaux enjeux ». In L’Europe et l’Afrique, édité par Michel Catala. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2020. https://doi.org/10.4000/13vms.
    Kouassi, Yao. « Paix et sécurité en Afrique depuis la fin de la guerre froide : nouvelles menaces, nouveaux enjeux ». L’Europe et l’Afrique, édité par Michel Catala, Presses universitaires de Rennes, 2020, https://doi.org/10.4000/13vms.

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    Catala, M. (éd.). (2020). L’Europe et l’Afrique (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13vzp
    Catala, Michel, éd. L’Europe et l’Afrique. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2020. https://doi.org/10.4000/13vzp.
    Catala, Michel, éditeur. L’Europe et l’Afrique. Presses universitaires de Rennes, 2020, https://doi.org/10.4000/13vzp.
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