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    Plan détaillé Texte intégral L’internationalisme cubain et l’alliance Cuba-MPLA L’intervention décisive des forces cubaines en 1975 La victoire de l’internationalisme cubain en Angola Conclusion Notes de bas de page Auteur

    L’Europe et l’Afrique

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    L’armée cubaine, actrice de premier ordre dans le conflit angolais, 1975-1991

    The cuban army, a leading actor in the angolan conflict, 1975-1991

    Yannick Moise Effossou

    p. 61-71

    Résumés

    En novembre 1975, Cuba a lancé la plus grande intervention militaire de son histoire, envoyant près de 3 000 hommes en Angola pour défendre son allié marxiste contre les invasions jumelles des forces sud-africaines et des troupes de L’UNITA au Sud et des forces du FNLA au Nord. Cet événement sans précédent, qui a transformé l’Angola en l’un des principaux fronts de la guerre froide marquera sa particularité par la présence et la participation de troupes régulières d’une armée nationale sud-américaine, sur les terres d’Afrique. Les analyses portant sur la guerre civile angolaise (1975-2002) ont eu tendance à examiner le rôle de Cuba dans ce pays de manière combinée et voir même indissociable à celui joué par l’URSS, ou comme subordonné aux intérêts soviétiques. De part ce postulat que nous jugeons discutable, l’objet de cet article est donc d’expliquer pourquoi un pays des Caraïbes a envoyé près d’un demi-million de ses citoyens afin de combattre en Afrique et d’examiner comment une intervention partant pour être de courte durée s’est transformée en une longue guerre d’intervention. Notre papier examinera le caractère multidimensionnel de la guerre angolaise, en analysant comment l’interaction entre les principaux protagonistes a affecté et façonné l’intervention cubaine.

    In November 1975, Cuba launched the largest military intervention in its history, sending nearly 3,000 men to Angola to defend its Marxist ally against the twin invasions of South African forces and UNITA troops in the South and forces FNLA in the North. This unprecedented event, which transformed Angola into one of the main fronts of the Cold War, will mark its particularity in the presence and the participation of regular troops of a South American national army, on African lands. Analyzes of the Angolan civil war (1975-2002) have tended to examine Cuba’s role in this country in a combined manner and even inseparable from that played by the USSR, or as subordinate to Soviet interests. From this postulate which we consider questionable, the object of this paper is therefore to explain why a Caribbean country has sent nearly half a million of its citizens to fight in Africa and to examine how a starting intervention being short-lived turned into a long intervention war, culminating in many Cuban deaths. In order to take the analysis under another look, our paper will examine the multidimensional character of the Angolan war, by analyzing how the interaction between the main protagonists has affected and shaped the Cuban intervention.

    Texte intégral L’internationalisme cubain et l’alliance Cuba-MPLA L’intervention décisive des forces cubaines en 1975 La victoire de l’internationalisme cubain en Angola Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1En novembre 1975, Cuba a lancé la plus grande intervention militaire de son histoire, envoyant près de 3 000 hommes en Angola pour défendre son allié marxiste contre les invasions jumelles des forces sud-africaines et des troupes de l’UNITA au Sud et des forces du FNLA au Nord1. Cet événement sans précédent a transformé l’Angola en l’un des principaux fronts de la guerre froide. C’est en fait le point culminant de plus d’une décennie de coopération entre les Cubains et le MPLA, depuis la campagne du Congo de Che Guevara en 19652. Entre 1975 et 1988, le contingent militaire cubain en Angola ne fait que croître et atteint 50 000 soldats. La coalition des forces du MPLA/Cuba affrontent celles de Pretoria/UNITA à Cuito Cuanavale dans « la plus grande opération jamais menée par les forces terrestres et l’aviation sud-africaines depuis la seconde guerre mondiale3 ». Les Cubains combattant en Angola ont professé soutenir les idéaux de l’internationalisme. Pourtant, en dépit de leur nomination de « Gurkhas de Moscou », les internationalistes cubains ont obtenu un appui de la majorité des États africains, catapultant leur leader, le charismatique Fidel Castro sur la scène internationale. L’intervention de seize ans en Angola a façonné la vie d’une génération de Cubains, et à la fin de l’année 1991, près d’un demi-million de Cubains y auraient servi dans presque toutes les strates socio-administratives du pays4. Les études portant sur la guerre d’Angola ont eu tendance à examiner le rôle de Cuba dans ce pays de manière combinée et voir même indissociable à celui joué par l’URSS, ou comme subordonné aux intérêts soviétiques. De part ce postulat que nous jugeons discutable, l’objet de cet article est donc d’expliquer pourquoi un pays des Caraïbes a envoyé près d’un demi-million de ses citoyens en Afrique et d’examiner comment une opération de courte durée s’est transformée en une longue guerre d’intervention. Afin de pousser l’analyse sous un autre regard, notre papier examinera le caractère multidimensionnel de la guerre angolaise, en analysant comment l’interaction entre les principaux protagonistes a affecté et façonné l’intervention cubaine. Et pour ce faire l’on s’est particulièrement appuyé sur les sources d’archives françaises, notamment les archives diplomatiques de Nantes et de la Courneuve et les archives militaires du Service historique de la Défense (SHD).

    L’internationalisme cubain et l’alliance Cuba-MPLA

    2Le 2 janvier 1959, à Cuba, quelques heures après la fuite à l’étranger du général Batista qui tenait l’île depuis le milieu des années 1950, les troupes castristes entrent dans La Havane, et font basculer le pays dans le camp soviétique. Cette obédience communiste de Castro va se radicaliser et connaître toute son essence à travers les idéaux de l’internationalisme. Ainsi à la recherche constante d’alliés, l’internationalisme cubain va se répandre en Afrique, établissant des contacts avec la gauche révolutionnaire désireuse de se libérer du joug colonial occidental.

    3Le jeune avocat Fidel Castro fait ses premiers pas dans la lutte armée en 1953 qui se solde par un échec, provoquant l’exécution de 68 de ses comparses et sa condamnation à quinze ans de prison5. Relâché en mai 1955, Fidel s’exile au Mexique où il fonde le Mouvement du 26 juillet (M-26) pour réunir les opposants au régime de Batista afin d’organiser la résistance. Par l’entremise de Raul Castro, il rencontre Ernesto Che Guevara le 8 juillet 1955. La relation qui se développe entre Castro et Guevara au cours des trois années et demie suivantes façonne fondamentalement l’idéologie et les objectifs de la Révolution cubaine6. Le M-26 élargit sa zone de couverture à la Sierra Maestra, où il connaît ses premières victoires. Les rebelles s’emparent de Santa Clara le 31 décembre 1958 et de Santiago de Cuba le 1er janvier 1959. Ce même jour Batista s’enfuit pour rejoindre Saint Domingue. Manuel Urrutia est proclamé président et Fidel Castro entre dans La Havane le 8 janvier 1959. Très tôt le nouveau pouvoir s’attire les foudres des États-Unis après la nationalisation des entreprises américaines implantées sur l’île. Les tensions s’accentuent lorsque Fidel devient Premier ministre le 16 février 1959 en manifestant clairement son désir de socialiser Cuba en intensifiant le processus de nationalisation des entreprises américaines. Les désaccords profonds entre les anciens soutiens de Batista et Fidel Castro facilitent l’ouverture de l’Île à l’Union soviétique, matérialisé par la signature d’un accord économique en février 1960. L’idéologie internationaliste cubaine est déjà en marche.

    4C’est à Guevara que Fidel Castro laisse par la suite la tâche de conduire le pan idéologique de la révolution cubaine. S’inspirant du Manifeste communiste de Karl Marx et de Friedrich Engels de 1848, raffiné par Lénine, « le Che » introduit dans cette démarche le principe de la lutte contre l’impérialisme. Le marxisme-léninisme inspire beaucoup de mouvement de libération au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en intégrant les concepts de la solidarité internationale avec les autres nations et de la lutte constante pour la révolution. Ainsi, moins d’un mois après avoir occupé La Havane, Guevara inaugurait l’ouverture « d’un département de la libération » en février 19597. Les nouvelles autorités cubaines donnent une certaine singularité à leur idéologie révolutionnaire. Ils affirment ainsi que l’internationalisme cubain a certes des bases communistes, mais tire ses racines profondes dans le vécu Cubain, du chef indien « Hutuey » (qui a combattu les Espagnols au début du xvie siècle) au général Maximo Gomez (qui lutta pour l’indépendance de Cuba8). Aussi, le premier objectif de Cuba a été d’exporter son expertise révolutionnaire. Ses actions se concentraient avant tout sur le bassin des Caraïbes et le renversement des dictatures en République dominicaine, au Nicaragua et au Panama. Pour ce faire, des camps d’entraînements et des programmes de formations aux profits des mouvements de libération de l’Amérique latine voient le jour à travers le pays. Cependant, après une mauvaise préparation, la plupart de ces opérations connaissent des issus désastreuses9. Les échecs cuisants de l’exportation révolutionnaire cubaine dans son voisinage et l’animosité réciproque grandissante avec les États-Unis et ses alliés poussent Castro et Guevara à sortir de leur zone de prédilection pour montrer leur détermination à lutter contre le colonialisme et le « néo impérialisme américain » dans le monde. Cuba trouve en Afrique un terrain idéal pour exposer son idéologie, jetant ainsi les bases des missions cubaines en Afrique10.

    5Dans cette logique, les premiers contacts informels du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) avec le M-26 ont débuté à la fin des années 1950 par la Casa dos Estudantes do Império à Lisbonne et ceux-ci ont été suivis en 1960 avec des contacts plus formels via l’ambassade de Cuba à Conakry. La Casa dos Estudantes do Império se transforme très vite en un centre de recrutement pour les mouvements de libération de l’Afrique portugaise11. Dans cette continuité, Castro apporte son soutien à la cause du MPLA12 qui se manifeste par de nombreuses actions13, dont l’offre de six bourses aux étudiants angolais qui avaient fui au Portugal entre 1962 et 1964. Durant leur séjour à Cuba, les Angolais bénéficient d’une formation militaire et d’un enseignement supérieur. Aussi, une fois que le MPLA a établi un bureau à Alger en février 1963, ses guérilleros commencent à recevoir une formation par des instructeurs cubains et algériens, et ce programme se poursuit quand Guevara arrive à Brazzaville au début de 1965. Après que le MPLA ait été prié par le régime de Léopoldville de quitter le territoire congolais en raison de sa rivalité avec le Front national de libération de l’Angola (FNLA)14, Agosthino Neto demande à Guevara en novembre 1965 l’envoi d’instructeurs et d’armement pour former une colonne de renfort pour la 1re région militaire et l’envoi de guérilleros cubains expérimentés pour revitaliser la 2e région militaire à Cabinda. En apportant une réponse favorable à la demande de Neto, Guevara met en place une alliance qui jette les bases d’une intervention massive en novembre 1975.

    L’intervention décisive des forces cubaines en 1975

    6Le coup d’état qui met fin à la dictature portugaise et installe le général Spinola à la présidence est l’aboutissement d’années de mécontentement militaire et civil au Portugal. Les longues et frustrantes guerres coloniales en Angola, en Guinée et au Mozambique ont gravement touché la population portugaise. L’armée avait, selon les termes du commodore Leonel Cardoso, « atteint les limites de l’épuisement physique et psychologique15 ». En 1973, avec près de 150 000 soldats dans trois zones de guerre, les forces armées portugaises étaient à la limite de leur capacité. Pourtant, tout au long de la guerre de décolonisation angolaise, les colons étaient arrivés à circonscrire les combats loin des centres urbains. Ces victoires épisodiques portugaises s’appuyaient sur la division des nationalistes angolais. Pourtant en Métropole, cet immobilisme du régime de Salazar puis de Caetano sur ces guerres coloniales commencent à créés des remous sociaux16. C’est dans cette atmosphère maussade qu’un groupe de jeunes capitaines réuni au sein du Movimento das Forças Armadas (MFA) prend le pouvoir à Lisbonne le 25 avril 1974, au cours de la Révolution des Œillets. Le MFA invite le général Spinola à accepter la charge de président et ce dernier en profite afin de négocier une fédération pour les colonies17. Chaque État serait autonome et enverrait des délégations au gouvernement fédéral de Lisbonne. Mais le MPLA s’y oppose. « Nous sommes prêts à négocier avec le Portugal mais la formule de fédération qui a été proposée par le général Spinola, c’est-à-dire, une fédération où le Portugal à le dernier mot à dire, ne nous convient pas18. » Face à ces positions tranchées, les nouvelles autorités portugaises réunissent en janvier 1975 les représentants des trois mouvements indépendantistes pour établir les paramètres du partage du pouvoir.

    7La période qui s’étend du coup d’État de Lisbonne à l’indépendance angolaise et voir même jusqu’à la fin de la guerre froide a été une forte période d’escalade de la violence en Angola. Les interventions militaires étrangères constituent l’un des aspects frappants de ce conflit, les Cubains et les Soviétiques aux côtés du MPLA, mais aussi l’engagement de l’Afrique du Sud et du Zaïre. Ayant besoin d’armes et d’argent, les trois mouvements indépendantistes angolais se tournent vers des parrains qui ont pour ambition d’étendre leur influence tout en réduisant celle de leurs adversaires avant la date de proclamation de l’indépendance. Malgré les efforts du gouvernement portugais de s’inscrire dans un processus pacifié d’indépendance, les mouvements nationalistes se radicalisent, surtout en raison des intrusions étrangères. La Chine s’était engagée dès la fin de 1973 en offrant une formation militaire et des armes aux guérilleros FNLA basés au Zaïre19. Le 7 juillet 1974, la CIA commence à financer Roberto, mais à petite échelle20 et un mois plus tard, l’Afrique du Sud entame des contacts avec la faction « Révolte de l’Est » de Chipenda (dissident du MPLA). En contrepartie l’URSS apporte dès octobre 1974 une aide logistique modeste au MPLA.

    8Les interventions s’accélèrent à partir de mai 1975 avec le début des affrontements à Luanda entre les factions angolaises. L’engagement sud-africain dans le conflit angolais prend prétexte de la défense et de la protection du barrage de Calueque sur le fleuve Cunene. Les installations hydroélectriques de ce barrage, qui alimentent en électricité toute la région nord de la Namibie sont menacées par le chaos qui règne en Angola à la suite du départ progressif des troupes portugaises. Ainsi dès août 1975, 800 à 1 000 Sud-Africains franchissent la frontière angolaise21. Le but inavouable est la sécurité de l’apartheid menacé par deux mouvements nationalistes, la SWAPO namibienne et l’ANC sud-africaine qui ont trouvé refuge aux côtés du MPLA22. De surcroit l’installation à Luanda d’un pouvoir marxiste parrainé par l’URSS, soupçonné de visé hégémonique en Afrique australe n’est en aucun cas acceptable pour Pretoria. Cette intervention est dénoncée rapidement par le MPLA : « Nous dénonçons une intervention armée de l’impérialisme, du néocolonialisme et du racisme sud-africain… soutenant l’UNITA et de mercenaires portugais engagés à ses côtés23. »

    9L’intervention sud-africaine montre vite son véritable but, surtout avec un soutien américain qui, contexte post-Vietnam oblige, préfère voir un allié intervenir plutôt que de s’engager directement en Angola. Neto se tourne vers les alliés cubains et soviétiques. Le 11 août 1975 les Cubains par la voix du commandant Raul Diaz Arguelles décident de la mise sur pied de la Mission militaire cubaine en Angola (MMCA)24, dont les objectifs sont d’établir quatre Centros de Instrucción Revolucionaria (Centres d’instructions révolutionnaires) et de former en six mois, à partir de la mi-octobre, seize bataillons des FAPLA, soit 4 800 hommes, appuyés par plusieurs dizaines de batteries de mortiers, d’artillerie anti-aérienne, de mitrailleuses, 12 000 fusils M-52 tchécoslovaques, 133 RPG-7 et une batterie de LRM BM-2125.

    10À la fin de septembre le Premier ministre sud-africain Johannes Vorster autorise une action à plus grande échelle des South African Defence Force (Forces de défense sud-africaines-SADF) baptisée opération Savannah, devant permettre à l’UNITA et au FNLA de conserver leurs territoires et d’empêcher une victoire politique du MPLA. L’ordre de bataille terrestre de l’Opération Savannah devait être constitué de formations mixtes appuyées par des blindés légers et de l’artillerie, avec près de 2 000 Sud-Africains et 7 000 combattants angolais, parmi lesquels figuraient également d’anciens militaires portugais26. Malgré une présence marquée depuis juillet à Luanda, le MPLA devait faire face à une avancée fulgurante des Sud-Africains et des autres troupes de l’ELNA (Execito de libertaçao national de Angola)27 secondés par un contingent zaïrois et par d’anciens soldats portugais. La prise du pouvoir par ces nationalistes est remise en question par les succès de l’opération Savannah et le fort soutien du Zaïre au FNLA28. « Deux bataillons zaïrois combattaient dans la moitié Nord de l’Angola, tandis que des troupes assez nombreuses seraient rassemblées à la frontière29. » Le rapport sur la situation des différents fronts transmis à La Havane le 1er novembre 1975 par le commandant Raul Diaz-Argüelles Garcia, chef de la MMCA, change la suite des événements. Il constate que les Sud-Africains avancent vers Luanda en écrasant tout sur leur chemin30. Le Politburo du MPLA, réalisant l’ampleur de la menace pesant au Sud en plus de celle déjà présente au Nord, et ce alors que le FLEC (Front de Libération de l’enclave de Cabinda) risquait également de tenter une avancée dans l’enclave du Cabinda, se résout à demander une aide massive et urgente à Cuba, vu les hésitations de l’URSS. Agosthino Neto lance un nouvel appel à Fidel Castro le 3 novembre, lui demandant des renforts plus conséquents, accordés dès le 5 novembre. « Le parti communiste de Cuba avait pris la décision sans hésiter », écrit Gabriel García Márquez. Cette opération est nommée Carlotta en mémoire d’une esclave Yoruba qui s’était rebellée contre ses maitres en 1843. Les premières troupes cubaines (628 hommes) quittent La Havane dès le 7 pour arriver le 9 novembre en Angola. La MMCA changeait ainsi de caractère. Ces éléments constituent l’avant-garde d’une force de plusieurs milliers d’hommes composée d’officiers d’actives et de réservistes volontaires qui commencent à être mobilisés simultanément. Pour un déploiement efficient des troupes vers Luanda, La Havane opte pour les voies aériennes et navales. Les Cubains utilisent les vénérables Bristol Britannia de la compagnie nationale, la Cubana de Aviación S. A. qui effectuent un total de 70 vols La Havane – Luanda entre le 7 novembre et le 9 décembre 197531. Le 8 novembre, trois premiers navires quittent Cuba avec 1 200 hommes à bord, après avoir été hâtivement modifiés afin de les adapter au transport de troupes. Ils arrivent à destination vers le début du mois de décembre, comme en témoignent les rapports de l’ambassade de France à Luanda :

    « un convoi comprenant une cinquantaine de camions de fabrication soviétique… avec des Antonov 12 et 22, des camions citernes quittaient le port… Les militaires qui convoyaient ce matériel étaient des noirs clairs de peau, des métis et des blancs, tous portent un uniforme vert olive et la casquette communément appelée “cubaine”32 ».

    11Les troupes du MPLA renforcées par cette aide cubaine repoussent tous les assauts de ses adversaires à Luanda. L’armement cubain joue un rôle décisif dans ses combats. Face à des BM-21, des orgues de Staline, des roquettes Grad de 122 mm, les troupes du FNLA et les forces zaïroises qui prévoyaient de prendre Luanda avant le 11 novembre s’enfuient33, mettant fin au rêve de Roberto Holden, le leader du FNLA, d’entrer dans Luanda34. Parvenant à la même conclusion, les Sud-Africains exfiltrent leurs conseillers et leurs artilleurs le 27 novembre. Surtout, le MPLA remporte une victoire politique éclatante en conservant le contrôle de Luanda jusqu’au 11 novembre, jour de l’indépendance, assurant de ce fait sa légitimité en tant que gouvernement du pays, rebaptisé République populaire d’Angola.

    La victoire de l’internationalisme cubain en Angola

    12Se rendant compte que le pouvoir MPLA était véritablement conforté, et face à une accumulation de défaites, le FNLA disparaît de l’échiquier politico-militaire angolais, malgré les appels des États-Unis et de Mobutu l’incitant à reprendre la guerre contre son adversaire.

    « Nous avons combattu les colonialistes portugais pour que l’Angola soit libre – dit Holden – maintenant c’est chose faite, le pays est indépendant, si je déclare la guerre à l’Angola, soi-disant pour chasser le MPLA communiste au pouvoir, non seulement nous tuerons les Angolais, mais toutes les infrastructures sociales et économiques existantes seront également détruites35. »

    13L’UNITA moins éclaté que le FNLA choisit la guérilla sans obtenir l’aide attendue des États-Unis face aux hésitations du gouvernement Ford, limité dans ses actions par « l’amendement Clark36 ». Jonas Savimbi s’adresse avec désarroi au président Zambien Kenneth Kaunda : « les amis (allusion aux Américains) qui avaient promis de nous aider n’ont pas rempli leurs promesses37 ». L’Afrique du Sud après la proclamation de la République populaire d’Angola retire la totalité de ses forces du territoire angolais et les regroupe au Nord de la Namibie dans les villes de Grootfontein et d’Oshakati, près de la frontière.

    14Au cours des années 1980, le conflit va connaître une escalade de violence sans pareille due notamment à la volonté de part et d’autre d’en finir avec son adversaire. L’UNITA reçoit un fort soutien américain et les Russes prennent les commandes des opérations à Luanda au détriment des Cubains38. Ce glissement crée un malaise dans la chaîne de commandement du pouvoir luandais. Convaincu de leur stratégie, les instructeurs russes se lancent lors de l’été 1984 dans une série d’opérations qui visent à dégager l’UNITA de ses positions dans les localités du Sud ouvrant la voie vers son sanctuaire de Jamba. La plupart de ces opérations sont des échecs car il était inacceptable pour les alliés de l’UNITA, surtout Prétoria de le voir être vaincu d’où son engagement direct dans les combats (opérations « Magneto » et « Wallpaper »). Cette situation de belligérance extrême perdure jusqu’à atteindre le point culminant de l’affrontement militaire entre toutes les factions angolaises à la mi 1987 lors de la bataille de Cuito Cuanavale. Son issue s’avère rapidement incertaine. La prise de Cuito par l’UNITA ouvrirait la voie vers Luanda et mettrait en péril tous les efforts consentis jusque-là. Ainsi, sans en aviser les Soviétiques, comme en 1975, Fidel Castro décide d’acheminer encore plus d’armes et de soldats. Cette bataille devient la plus importante de toute l’histoire militaire africaine39. Les forces gouvernementales de plus de 20 000 hommes sont appuyées par l’arrivée massive de troupes cubaines qui au terme de ce conflit atteignent les 50 000 hommes40. Les Sud-africains engagent près de 7 000 hommes appuyés par un arsenal militaire inédit41. Sans l’intervention cubaine et la supériorité aérienne qui s’ensuivit, la défaite des FAPLA était assurée42. Courant avril 1988, la stratégie cubaine commence à payer et les défaites s’accumulent dans le camp de la coalition UNITA/SADF43. Face à une situation de statu quo, mais à l’avantage de Luanda, Pretoria est contrainte de se retirer, l’UNITA retourne à ses actions de « guérilla ». Il est cependant difficile d’établir des pertes précises de chaque côté car les chiffres officiels avancés par chaque camp relèvent plus de la propagande que de données objectives.

    15Cette bataille a mis fin à l’hégémonie sud-africaine en Afrique australe, à ses incursions militaires dans le sud de l’Angola et a permis d’ouvrir les portes à une négociation entre les acteurs des conflits dans la sous-région. La détente internationale encourage la recherche d’une sortie négociée. En mai 1988, des pourparlers tripartites démarrent entre l’Angola et l’Afrique du Sud. Les Cubains arrivent à s’inviter à la table des négociations. La position militaire favorable du MPLA permet à ce dernier de tenir ferme devant les exigences de Pretoria et des États-Unis, qui liaient le retrait des troupes cubaines d’Angola à celui de la SADF du Sud angolais. Cette politique de « Linkage » (liaison) avait bloqué tout le processus de réconciliation tout au long des années 198044. Lors d’un échange en 1988 au Caire, Pik Botha, le ministre des Affaires étrangères sud-africain s’approche de Jorge Risquet, chef de la mission cubaine en Angola et lui fait cette proposition :

    « N’aviez-vous jamais pensé que nous serions tous deux vainqueurs ? En clair, si nous continuons cette guerre, nous serons tous deux perdants… Si vous retirez vos troupes en disant que vous avez donné à la Namibie son indépendance… Fidel pourra dire qu’il a gagné… Vous aurez réussi… Moi je dirai aux blancs d’Afrique du Sud que je me suis débarrassé des troupes cubaines… Faisons de nous deux des vainqueurs45. »

    16Les négociations s’accélèrent et le 22 décembre 1988 les ministres des Affaires étrangères de Cuba, de l’Afrique du Sud et de l’Angola signent l’accord de New York qui prévoit la mise en œuvre de la résolution 432/78 et le retrait de Pretoria de sa colonie du Sud-Ouest africain (Namibie), ainsi que de son soutien à la rébellion de l’UNITA. L’accord impose également le retrait de toutes les troupes cubaines d’Angola de manière graduelle46. Cet accord montre bien que c’est la présence et l’efficacité militaire cubaine qui permet l’ouverture des négociations sur la libération du sous-continent austral de l’Afrique. La Namibie acquiert son indépendance le 21 mars 1989 donnant la SWAPO gagnante et, en Afrique du Sud, une décrispation de la vie politique s’est amorcée avec la libération le 11 février 1990 de Nelson Mandela.

    Conclusion

    17Selon le ministre cubain de la Défense Raul Castro, plus de 370 000 soldats cubains et 50 000 civils ont été envoyés en Angola tout au long de la guerre angolaise, et 2 077 sont morts au combat47. La dette militaire de l’Angola envers Cuba (d’après les accords entre Luanda et La Havane la partie angolaise devait assumer les salaires et les frais du contingent cubain), dépasserait les 272 millions de dollars48. Par ailleurs, Cuba a assuré la formation de 7 000 jeunes étudiants et de 2 000 enseignants angolais. Cette implication présentée comme un « devoir internationaliste » constitua l’investissement le plus important de Cuba en Afrique.

    18Lorsque le Che franchit les rives du fleuve Tanganyika, le 24 avril 1965, il ne se rendait pas compte de l’envergure de cette première mission en Afrique centrale et dans toute la sous-région australe. Loin de se cantonner aux affaires à l’intérieur de l’Angola, le « Commandante » guidé par son idéologie d’internationaliste va œuvrer à faire tomber le mur de l’apartheid en Afrique du Sud et à l’accession du Sud-Ouest africain (Namibie) à l’indépendance. Ces seize années de collaboration militaire en Angola ont démontré la non-subordination de Cuba aux Soviétiques, encore moins celle de Luanda à ses parrains. Sans l’intervention de Cuba en 1975, il n’y aurait jamais eu de pouvoir marxiste en Angola. Sans encore la décision de Castro, le 15 novembre 1987 d’augmenter le nombre de leur soldat et de leur armement lors de la bataille de Cuito Cuanavale, le pouvoir du MPLA se serait certainement écroulé face à l’offensive de la SADF. Le 25 mai 1991, le dernier soldat cubain présent en Angola rembarque pour La Havane.

    « Certains impérialistes se demandent pourquoi nous aidons les Angolais… Nous ne recherchons aucun intérêt matériel… mais nous, nous accomplissons un devoir élémentaire et internationaliste quand nous aidons le peuple d’Angola49. »

    Notes de bas de page

    1Centre des archives diplomatique de Nantes, ambassade de France à Luanda, dossier 384 PO/1/19, dossier portant sur l’évolution de la situation de guerre civile en Angola (1970-1994).

    2Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), marxiste-lénisniste, fondé en 1956 et dirigé par Agosthino Neto.

    3Rozes A., « Les Sud-Africains et l’Angola : treize années d’hostilité 1975-1988 », Guerre mondiales et conflits contemporains, no 196, 1999, p. 105-124.

    4Interview de Tony Da Costa, co-fondateur de l’UNITA (Union pour l’indépendance totale de l’Angola, mouvement nationaliste et conservateur créé en 1966 et dirigé par Jonas Savimbi), dans le film reportage Cuba, Une odyssée africaine, Réalisation Jihan El Tahri, Arte film, 2009.

    5Thomas H., Cuba la lucha por la libertad, Barcelone, Debate, 2004, p. 616 ; Cole O. et M. S. Carmelo, Cuba in the world, Pittsburg, University of Pittsburg Press, 1979, p. 16.

    6Thomas H., Cuba la lucha…, op cit., p. 601-615.

    7George E., The Cuban intervention in Angola, 1965-1991, New York, Routledge Military Studies, 2005, p. 14-18.

    8Ibid.

    9Domingues J., To make a world safe for revolution Cuba’s foreign policy-Cambridge, MA, Havard University Press, 1989, p. 117-118.

    10L’aide que les révolutionnaires cubains ont apporté à leurs camarades africains en lutte pour l’indépendance a bénéficié également au FLN de Ben Bella, au MNC lumumbiste, au PAIGC d’Amilcar Cabral, au Frelimo Mozambicain, aux révolutionnaires éthiopiens et même aux insurgés érythréens.

    11Paulo Jore qui, de 1957 à 1962 était un militant du MPLA, a rappelé que le Dr Armenio Ferreira (cubain) a beaucoup influencé les étudiants africains lors des moments de consultations gratuites qu’il offrait (interview réalise par George Edward avec Paulo Jore, Luanda, octobre 1998).

    12Lara L., Um Amplo Movimento… Itinerario do MPLA a traves de documentos e anotaçoes, vol. 1, 1998, Luanda, p. 309-319.

    13Archives diplomatiques de la Courneuve, DAM (Direction des affaires malgaches et africaines), Sous série 1, dossier 2.7, sous dossier MPLA (1976-1978).

    14Davidson O., L’Angola au cœur des tempêtes, Paris, Maspero, 1972, p. 30.

    15Guimares F. A., The origins of the Angolan Civil War Foreign Intervention and Domestic Political Conflit, Palgrave Macmillan, 1998, p. 59.

    16Le conflit épuise à un haut niveau la métropole en drainant ses ressources économiques : le total des guerres africaines coûte au Portugal, durant la première moitié des années 1970, près de 40 % de son budget annuel.

    17Les finances, la défense et les affaires étrangères seraient à la charge de Lisbonne.

    18Kisalu A. K., Le drame angolais…, op. cit., p. 104.

    19La Chine n’a jamais été dans une position confortable quant à sa participation en Angola et, le 24 octobre 1975, elle s’est formellement retirée du conflit.

    20Africa Contemporary Record, Colin Legum London Rex Collongs, 1975-1976, P. B. 424.

    21Akinterinwa O., « South African Policy and the Angolan conflict, 1975-1988 from Anti-MPLA to acceptance of difficult peace talk’s », The journal of international Studies, no 26, 1991, p. 34.

    22Matitz C., « Pretoria’s reaction to the role of Moscow and Peking in Southern Africa », The Journal of Modern African Studies, vol. 25, no 2, 1987, p. 325.

    23Archives diplomatiques de La Courneuve, carton DAM 2.AN : I, sous série I, dossier 2.2, ambassade de France à Luanda (1973-1978).

    24Klinghoffer A. J., The Angola, war : A study in Soviet Policy in the third world, Boulder, Colorado westiview Press, 1980, p. 107.

    25George E., op. cit., p. 65-67.

    26Hallett R., « The South Africa intervention in Angola, 1975-1976 », Africa Affairs, vol. 77, July 1978, p. 347-386.

    27Branche armée du FNLA.

    28Archives diplomatiques de La Courneuve, carton-DAM 2.AN : I, sous série I, dossier 2.2, ambassade de France à Luanda (1973-1978).

    29Ibid.

    30Ebinger, « External intervention in internal war : the politics and diplomacy of Angolan civil war », Orbit, no 3, 1976, p. 689.

    31Marquez G. G., « Operation Carlotta : Cuba intervention in Angola », New left Review, 1977, p. 123-137.

    32Archives diplomatiques de Nantes, carton Luanda ambassade, 380 PO/1/27, ambassade de France à Luanda (1970-1994).

    33Film documentaire, Cuba une Odyssée africaine, op. cit.

    34Kabongo N., dirigeant du FNLA dans le film documentaire, Cuba une Odyssée africaine, op. cit.

    35Kisalu Kiala A., Angola la trajectoire dramatique d’un pays, Paris, L’Harmattan, 2015, p. 37.

    36Amendement du Sénat américain du 19 décembre 1975, interdisant le financement de tout groupe armé en Angola.

    37« Angola : Jusqu’où ira Savimbi ? », Jeune Afrique, no 1218-9, mai 1984, p. 30.

    38Témoignage du lieutenant-colonel Van Staden (à l’époque lieutenant au 32e bataillon) accessible sur le site [www.warinangola.com], rapporté par le journaliste Jim Hooper.

    39Maier K., « The military Stalemate », Africa Report, vol. 222, no 3, mai-juin 1988, p. 34.

    40« Angola : Shifting positions on the battleground », Africa Confidential, vol. 29, no 14, 15 juillet 1988.

    41Centre des archives diplomatique de Nantes, carton Luanda Ambassade 384 PO/1/19, ambassade de France à Luanda.

    42Bender G. J., « Peacemaking in Southern Africa : the Luanda-Pretoria tug-of-war », Third World Quaterly, no 11, 2 avril 1989, p. 18.

    43Kisalu Kiala A., Le drame angolais, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 195.

    44McFaul P., « Rethinking the Reagan Doctrine in Angola », International Security, no 14, hiver 1989-1990, p. 119.

    45Film documentaire, Cuba une Odyssée africaine, op. cit.

    46Redéploiement au Nord du 15 parallèle au 1er août 1989. Au 1er novembre les FAR se replient au nord du 13o parallèle. Un retrait graduel s’effectue sur 27 mois.

    47Southscan, 31 mai 1991.

    48Chiffres réalisés par une étude de l’agence de coopération suédoise SIDA citée par Renato et Mario Jean, « Angola, Macro Economic Studies », faculté d’économie de l’université de Gothenburg, décembre 1990.

    49Film documentaire, Cuba une Odyssée Africaine, op. cit.

    Auteur

    Yannick Moise Effossou

    Doctorant en histoire contemporaine à Sciences Po Aix. Il prépare une thèse sur l’intrusion des mercenaires et des sociétés militaires privées dans les conflits et les guerres civiles en Afrique australe sous la direction du professeur Walter Bruyères-Ostells.

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    1Centre des archives diplomatique de Nantes, ambassade de France à Luanda, dossier 384 PO/1/19, dossier portant sur l’évolution de la situation de guerre civile en Angola (1970-1994).

    2Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), marxiste-lénisniste, fondé en 1956 et dirigé par Agosthino Neto.

    3Rozes A., « Les Sud-Africains et l’Angola : treize années d’hostilité 1975-1988 », Guerre mondiales et conflits contemporains, no 196, 1999, p. 105-124.

    4Interview de Tony Da Costa, co-fondateur de l’UNITA (Union pour l’indépendance totale de l’Angola, mouvement nationaliste et conservateur créé en 1966 et dirigé par Jonas Savimbi), dans le film reportage Cuba, Une odyssée africaine, Réalisation Jihan El Tahri, Arte film, 2009.

    5Thomas H., Cuba la lucha por la libertad, Barcelone, Debate, 2004, p. 616 ; Cole O. et M. S. Carmelo, Cuba in the world, Pittsburg, University of Pittsburg Press, 1979, p. 16.

    6Thomas H., Cuba la lucha…, op cit., p. 601-615.

    7George E., The Cuban intervention in Angola, 1965-1991, New York, Routledge Military Studies, 2005, p. 14-18.

    8Ibid.

    9Domingues J., To make a world safe for revolution Cuba’s foreign policy-Cambridge, MA, Havard University Press, 1989, p. 117-118.

    10L’aide que les révolutionnaires cubains ont apporté à leurs camarades africains en lutte pour l’indépendance a bénéficié également au FLN de Ben Bella, au MNC lumumbiste, au PAIGC d’Amilcar Cabral, au Frelimo Mozambicain, aux révolutionnaires éthiopiens et même aux insurgés érythréens.

    11Paulo Jore qui, de 1957 à 1962 était un militant du MPLA, a rappelé que le Dr Armenio Ferreira (cubain) a beaucoup influencé les étudiants africains lors des moments de consultations gratuites qu’il offrait (interview réalise par George Edward avec Paulo Jore, Luanda, octobre 1998).

    12Lara L., Um Amplo Movimento… Itinerario do MPLA a traves de documentos e anotaçoes, vol. 1, 1998, Luanda, p. 309-319.

    13Archives diplomatiques de la Courneuve, DAM (Direction des affaires malgaches et africaines), Sous série 1, dossier 2.7, sous dossier MPLA (1976-1978).

    14Davidson O., L’Angola au cœur des tempêtes, Paris, Maspero, 1972, p. 30.

    15Guimares F. A., The origins of the Angolan Civil War Foreign Intervention and Domestic Political Conflit, Palgrave Macmillan, 1998, p. 59.

    16Le conflit épuise à un haut niveau la métropole en drainant ses ressources économiques : le total des guerres africaines coûte au Portugal, durant la première moitié des années 1970, près de 40 % de son budget annuel.

    17Les finances, la défense et les affaires étrangères seraient à la charge de Lisbonne.

    18Kisalu A. K., Le drame angolais…, op. cit., p. 104.

    19La Chine n’a jamais été dans une position confortable quant à sa participation en Angola et, le 24 octobre 1975, elle s’est formellement retirée du conflit.

    20Africa Contemporary Record, Colin Legum London Rex Collongs, 1975-1976, P. B. 424.

    21Akinterinwa O., « South African Policy and the Angolan conflict, 1975-1988 from Anti-MPLA to acceptance of difficult peace talk’s », The journal of international Studies, no 26, 1991, p. 34.

    22Matitz C., « Pretoria’s reaction to the role of Moscow and Peking in Southern Africa », The Journal of Modern African Studies, vol. 25, no 2, 1987, p. 325.

    23Archives diplomatiques de La Courneuve, carton DAM 2.AN : I, sous série I, dossier 2.2, ambassade de France à Luanda (1973-1978).

    24Klinghoffer A. J., The Angola, war : A study in Soviet Policy in the third world, Boulder, Colorado westiview Press, 1980, p. 107.

    25George E., op. cit., p. 65-67.

    26Hallett R., « The South Africa intervention in Angola, 1975-1976 », Africa Affairs, vol. 77, July 1978, p. 347-386.

    27Branche armée du FNLA.

    28Archives diplomatiques de La Courneuve, carton-DAM 2.AN : I, sous série I, dossier 2.2, ambassade de France à Luanda (1973-1978).

    29Ibid.

    30Ebinger, « External intervention in internal war : the politics and diplomacy of Angolan civil war », Orbit, no 3, 1976, p. 689.

    31Marquez G. G., « Operation Carlotta : Cuba intervention in Angola », New left Review, 1977, p. 123-137.

    32Archives diplomatiques de Nantes, carton Luanda ambassade, 380 PO/1/27, ambassade de France à Luanda (1970-1994).

    33Film documentaire, Cuba une Odyssée africaine, op. cit.

    34Kabongo N., dirigeant du FNLA dans le film documentaire, Cuba une Odyssée africaine, op. cit.

    35Kisalu Kiala A., Angola la trajectoire dramatique d’un pays, Paris, L’Harmattan, 2015, p. 37.

    36Amendement du Sénat américain du 19 décembre 1975, interdisant le financement de tout groupe armé en Angola.

    37« Angola : Jusqu’où ira Savimbi ? », Jeune Afrique, no 1218-9, mai 1984, p. 30.

    38Témoignage du lieutenant-colonel Van Staden (à l’époque lieutenant au 32e bataillon) accessible sur le site [www.warinangola.com], rapporté par le journaliste Jim Hooper.

    39Maier K., « The military Stalemate », Africa Report, vol. 222, no 3, mai-juin 1988, p. 34.

    40« Angola : Shifting positions on the battleground », Africa Confidential, vol. 29, no 14, 15 juillet 1988.

    41Centre des archives diplomatique de Nantes, carton Luanda Ambassade 384 PO/1/19, ambassade de France à Luanda.

    42Bender G. J., « Peacemaking in Southern Africa : the Luanda-Pretoria tug-of-war », Third World Quaterly, no 11, 2 avril 1989, p. 18.

    43Kisalu Kiala A., Le drame angolais, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 195.

    44McFaul P., « Rethinking the Reagan Doctrine in Angola », International Security, no 14, hiver 1989-1990, p. 119.

    45Film documentaire, Cuba une Odyssée africaine, op. cit.

    46Redéploiement au Nord du 15 parallèle au 1er août 1989. Au 1er novembre les FAR se replient au nord du 13o parallèle. Un retrait graduel s’effectue sur 27 mois.

    47Southscan, 31 mai 1991.

    48Chiffres réalisés par une étude de l’agence de coopération suédoise SIDA citée par Renato et Mario Jean, « Angola, Macro Economic Studies », faculté d’économie de l’université de Gothenburg, décembre 1990.

    49Film documentaire, Cuba une Odyssée Africaine, op. cit.

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    Effossou, Y. M. (2020). L’armée cubaine, actrice de premier ordre dans le conflit angolais, 1975-1991. In M. Catala (éd.), L’Europe et l’Afrique (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13vv9
    Effossou, Yannick Moise. « L’armée cubaine, actrice de premier ordre dans le conflit angolais, 1975-1991 ». In L’Europe et l’Afrique, édité par Michel Catala. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2020. https://doi.org/10.4000/13vv9.
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    Catala, M. (éd.). (2020). L’Europe et l’Afrique (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13vzp
    Catala, Michel, éd. L’Europe et l’Afrique. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2020. https://doi.org/10.4000/13vzp.
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