La guerre de course néerlandaise dans les Antilles au xviie siècle
The Dutch Corsair war in the West Indies in the 17th century
p. 51-66
Résumés
À la fin du xvie siècle, les Néerlandais naviguent de façon continue et régulière dans l’Atlantique vers les côtes africaines et américaines. Cette navigation couple des activités commerciales à des actions de guerre de course (kaapvaart, commissievaart) menée par des acteurs privés avec le soutien des autorités, dans le cadre de la guerre économique menée contre l’Empire ibérique. Les rois d’Espagne ne sont cependant pas inactifs et réagissent de façon violente, renforçant l’intérêt des Pays-Bas pour le couplage guerre de course et commerce interlope. La trêve de 1609 n’interrompt que faiblement cette présence néerlandaise. La reprise de la guerre en 1621 va conduire en un changement majeur avec la création de la WIC, Compagnie commerciale ayant des prérogatives régaliennes. Acteur majeur des années 1621-1660, elle arme de nombreuses expéditions militaro-corsaires dans le cadre de son plan « Het Groote Desseyn ». Le zénith a lieu en 1628 avec la capture des navires du Honduras et de la flotte de Nouvelle-Espagne par Ita et Hein. C’est l’époque aussi où des corsaires ou aventuriers d’armements privés agissent avec des autorisations de la WIC ou des autorités, attaquant par exemple Campêche dès 1633, annonçant ce qui deviendra la flibuste. Les débuts de la colonisation dans les Antilles permettent d’établir des bases utiles pour les expéditions et armements futurs, comme Curaçao. Les guerres avec la France et l’Angleterre conduisent à un changement dans l’activité corsaire. La WIC ne va plus jouer qu’un rôle mineur suite à sa faillite en 1674 et son changement d’orientation dans le commerce et la traite. La guerre de course néerlandaise, qui reste encore à découvrir par des recherches dans les archives étrangères ou notariées, se caractérise par des armements locaux ou en provenance de la Zélande, dont l’utilité est primordiale pour les colonies néerlandaises dans la défense de celles-ci et leur ravitaillement.
At the end of the 16th century, the Dutch sailed continuously and regularly in the Atlantic towards the African and American coasts. This navigation combined commercial activities with privateering (kaapvaart, commissievaart) led by private actors with the support of the authorities, as part of the economic war against the Spanish Empire. The kings of Spain, however, were not inactive and reacted violently, reinforcing the Netherlands’ interest in combining privateering warfare and illegal trade. The truce of 1609 only slightly interrupted this Dutch presence. The resumption of the war in 1621 would lead to a major change with the creation of the WIC, a commercial company with sovereign prerogatives. A major player in the years 1621-1660, this company armed numerous military-privateer expeditions as part of its «Het Groote Desseyn» plan. This culminated in 1628 with the capture of ships from Honduras and the fleet of New Spain by Ita and Hein. This was also a time when corsairs or adventurers from private armaments acted with authorization from the WIC or the authorities, attacking for example Campêche starting in 1633, heralding what would become the freeboters. The beginnings of colonization in the West Indies made it possible to establish useful bases for future expeditions and armaments, such as Curacao. The wars with France and England lead to a change in corsair activity. The WIC would only play a minor role following its bankruptcy in 1674 and its change of direction in trade and the slave trade. The Dutch privateering war, which remains to be studied by research in foreign and notarial archives, was characterized by local vessels or those from Zeeland, whose usefulness was essential for the Dutch colonies for defence and supplies.
Texte intégral
1Les Néerlandais fréquentent de façon régulière les côtes africaines et américaines à compter du dernier quart du xvie siècle1. Les raisons en sont tant politiques qu’économiques. La lutte engagée en 1568 contre le roi d’Espagne2, mobilise les forces dans la défense du territoire qui deviendra les Pays-Bas3. La stabilité administrative et politique du pays se dessine à compter de la fin de la décennie 1580 et début de celle de 1590. Par ailleurs, les piliers de l’économie maritime néerlandaise restent les trafics européens et les pêcheries4.
2La guerre économique qui débute à compter de la décennie 1580 bouleverse la donne5. Des embargos commerciaux sont pris par les deux États entre 1584 et 1598, ce dernier durement ressenti par les Néerlandais6. Theodorius Velius, chroniqueur de Hoorn7, dans sa partie concernant l’année 1597-1598, mentionne les confiscations des navires hollandais par les Espagnols et l’emprisonnement des équipages entraînant la mort de certains membres. Il poursuit :
« les nôtres, qui avaient les navires et les gens de mer, et devaient nécessairement mettre ceux-ci au travail, commencèrent pour ce motif à rechercher diverses navigations étrangères, telle la navigation aux Indes orientales qui fut encore prise en main cette même année, la navigation aux Indes occidentales, en Guinée et d’autres routes lointaines, auxquelles ils n’auraient sinon jamais pensé et qui maintenant sont réalisées journellement au grand dommage des Espagnols ».
3Ces embargos ne sont pas les seules incitations. La prise d’Anvers en 1585 accentue l’émigration notamment vers la Zélande et la Hollande, de nombreux marchands entretenant des relations commerciales avec les colonies ibériques et disposant d’un réseau, des connaissances et des capitaux8. Ces événements stimulent l’intérêt néerlandais pour les espaces atlantique et indien tout comme ils vont conduire à une navigation commerciale régulière vers le Levant (Levanvaart ou Straatvaart).
4Intérêts commerciaux et militaires se combinent dans cette guerre économique d’un niveau mondial9. Dans ce cadre, la guerre de course néerlandaise (kaapvaart, commissievaart) représente un outil, de la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648) aux conflits menés contre les autres puissances maritimes européennes de 1652 à 1713 durant lesquels elle connaîtra son zénith10. L’espace atlantique et notamment caribéen constitue l’un des champs d’action des corsaires, dont il est possible d’apporter un éclairage pour un public non néerlandophone, selon un découpage chronologique.
De la fin du xvie siècle à 1621 : corsaires et interlopes privés
5Étudier les origines de la course néerlandaise dans les Antilles, revient à aborder les premiers voyages commerciaux de cette nation ainsi que les connexions avec les côtes africaines et américaines. Les navigations transatlantiques de 1585 à 1598 constituent des expéditions où l’objet commercial domine. Les prises relèvent plus d’opportunités11. Ainsi en juin 1595, Gillis Doornhove ou Dorenhoven capitaine du De Zwemmende Leeuw (Le Lion Nageur) et d’un yacht, commerce à Cumana. Arrivé non loin de La Havane, il s’empare d’un navire espagnol, avec la complicité de deux corsaires français12, ainsi qu’une autre barque vendue à La Rochelle où se trouve un des frères de Balthasar de Moucheron, l’un des armateurs du navire et un acteur emblématique des expéditions néerlandaises de cette époque13.
6L’embargo de 1598 ouvre une nouvelle période jusqu’en 1621 caractérisée par la pénétration commerciale néerlandaise et les débuts de leurs installations sur les côtes américaines. En interdisant tout commerce avec les rebelles néerlandais, cette décision de Philippe III stimule les armements néerlandais à destination de ces nouveaux territoires atlantiques14. Entre 1599 et 1605, 768 navires néerlandais seront aperçus dans la zone Margarita-Araya-Cumana15, venant y chercher du sel (principalement des navires d’Enkhuizen, Hoorn, Schiedam et de West Frise, et quelques-uns de Zélande), des perles, trafiquer avec les colons (favorisant l’essor de la culture du tabac/plantations). Certains commettent des déprédations sur les navires des pêcheurs de perles locaux (comme en 1600), ou interceptent les navires de transport et de marchands entre cette côte et ceux à destination de Porto Rico, Saint-Domingue et Carthagène16.
7Ces opérations commerciales sont aussi des armements en course, soutenues en cela par les États Généraux. En réponse à l’embargo de 1598, l’une des premières mesures a été le lancement en mars 1599 d’une force navale combinée public/privé sous Pieter van der Does à laquelle participe Balthasar de Moucheron et Pieter van der Hagen17. En même temps, le gouvernement néerlandais favorise la guerre de course coloniale : une instruction des États Généraux du 13 avril 1599 encourage les corsaires à combattre les forces ibériques tant aux Indes orientales qu’occidentales – les capitaines corsaires ne peuvent refuser lorsqu’ils sont sollicités par des navires de guerre de prendre part à une attaque sur les ennemis –, suivie par celles des 9 et 22 juin 1599 proposant des commissions valables uniquement dans les mers contrôlées par les Espagnols. Le 22 décembre 1599, les États Généraux décident que dorénavant toute commission accordée à des navires marchands comprendra une clause encourageant fermement la course offensive contre le commerce espagnol. Pour les marchands, ces commissions servent de protection et de sauvegarde à leur activité commerciale. Ivo van Loo indique que des commissions de course délivrées par les États-généraux parvenues jusqu’à nous entre 1597 et 1602, 24 sur 29 servent à une course « défensive18 ». En 1599, Samuel Champlain capitaine d’un navire espagnol rapporte qu’à la pointe d’Hispaniola, il croise treize bateaux anglais, français et flamands (i. e. néerlandais), la moitié armée en guerre et l’autre moitié armée pour le commerce19.
8La dette des Amirautés, résultant de l’armement de l’expédition van der Does, incite à accroître le soutien à la guerre de course. Le 1er avril 1602, Maurice de Nassau, amiral général, accepte de réduire sa part sur les prises effectuées au sud du Tropique du Cancer de 10 à 3,3 %20. Le 16 mars 1604 une nouvelle instruction des États Généraux encourage les corsaires à opérer dans les Indes occidentales, en Guinée et au Brésil.
9La réaction espagnole se manifeste par un envoi, ou des projets, de renforts en navires et en hommes comme avec celui d une armada dite de Barlovento en 1601 et 160221. L’ingénieur Bautista Antonelli, accompagné de son fils Juan Bautista, est envoyé en 1603-1604 imaginer des solutions de fermetures d’accès aux salines22. L’année 1605 constitue un tournant. Plusieurs informations arrivent au roi d’Espagne qui lui permettent de prendre la mesure de cette pénétration néerlandaise : en janvier 1605, on signale la présence de 17 navires étrangers dans la baie de Gonaïves dont 7 hollandais (5 appartiennent à l’expédition de Paulus van Caerden23 ; le 6e est d’Amsterdam et le 7e de Middelburg). La capture à la mi-juin 1605 d’un patron hollandais amène les Espagnols à prendre l’ampleur de ces navigations hollandaises. Ce capitaine parti d’Amsterdam trois semaines auparavant indique que sur les cinq mois précédant son départ, 14 sont parties pour les Indes orientales, 20 pour l’Afrique de l’Ouest, 34 pour les Antilles et la Terre Ferme et 150 pour Punta Araya. Un décret pris en août ordonne l’expulsion et le dépeuplement des zones du nord et de l’ouest d’Hispaniola24. L’envoi secrètement en septembre 1605 de l’escadre de Luis de Fajardo à Punta de Araya aboutit le 6 novembre à la capture ou la destruction de plusieurs navires de Hoorn et de Zélande dont un corsaire de Balthasar de Moucheron : les équipages seront massacrés ou serviront sur les galères de Carthagène, d’autres Néerlandais sont emprisonnés25. Au retour, le long des côtes cubaines, cette flotte espagnole intercepte le 7 février 1606 une flotte d’interlopes comprenant 24 navires néerlandais 6 français et 1 anglais. Au cours du combat, un des navires néerlandais explose avec son adversaire. Les autres navires réussissent à prendre le large26. L’expédition de Fajardo est un succès, car un seul navire néerlandais viendra à Punta de Araya durant les trois ans qui suivent27.
10Face à cette violence ibérique28, plusieurs armateurs justement d’Enkhuizen où de Hoorn qui ont subi de grosses pertes, sollicitent des lettres de marques. En mars 1606, 130 corsaires quittent les ports hollandais croisant dans l’Atlantique sans compter des escadres visant le blocus des côtes espagnoles ou la capture des galions29. Dans les Antilles, la situation est difficile à observer. Dans une lettre écrite au roi le 4 mars 1606, le gouverneur de Margarita dénonce une attaque par les Hollandais des frégates de pêche30. On sait que huit navires hollandais attaqueront Puerto Caballo afin de tenter de prendre les galions du Honduras31. En juin 1606, d’autres échouent à s’emparer des galions du Honduras à l’ancre de Santo Tomás de Castilla (Nord du Guatemala32).
11Cette guerre de course est difficilement quantifiable. Les sources néerlandaises sont lacunaires et n’ont pas fait l’objet d’une étude exhaustive33. Le traité anglo-espagnol du 29 août 1604 conduit plusieurs Anglais à prendre du service auprès des Néerlandais. Ainsi, en 1605 un corsaire nommé « George Langdon » ramène à Middelburg une barque espagnole contenant du sucre et du bois. Ces prises pouvaient être vendues dans des ports étrangers notamment La Rochelle et Plymouth, ou d’autres ports néerlandais « secondaires ». Cette même année 1605, un navire marchand de Dordrecht, De Lamb, ayant une commission de course, ramène une prise espagnole faite dans la région des Bermudes dont la cargaison se compose de gingembre. L’ensemble est vendu à Dordrecht. Cependant deux des armateurs y font enregistrer devant notaire leurs renonciations à leurs parts du butin provenant de cette capture afin de manifester leur opposition à la répartition du bénéfice34.
12Bien des exactions sont commises, conduisant à ce qu’en 1606, il soit ordonné aux corsaires détenant une commission signée par Maurice de Nassau de revenir en prendre une autre signée par les États-Généraux, avec comme contrepartie une caution accrue afin de faire cesser ces actes de pirateries. Cette même année, débute les discussions avec l’Espagne pour mettre fin au conflit35.
13La trêve du 9 avril 1609 prévoit, notamment au travers d’un article secret, que le commerce néerlandais soit autorisé avec les territoires coloniaux ibériques36. Malgré cette signature, des heurts persistent et une forme de guerre de course « commerciale » se perpétue. Le 24 mars 1611, les États Généraux prennent une résolution dans laquelle il est prévu l’utilisation de la force contre les Espagnols en cas d’agression de leur part. Des commissions délivrées par Maurice de Nassau, amiral général, y font référence. Par exemple, le 16 août 1619, Andries Veron, capitaine du Witte Leeuw (Le Lion Blanc), reçoit une de ces commissions et ramènera en Zélande une prise dont on ne sait si elle a été faite à la suite d’une attaque espagnole37. Les Néerlandais pouvaient être eux-mêmes les agresseurs. En 1618 et 1619, l’île de Margarita est touchée par deux fois par des raids de corsaires néerlandais38. Au cours de sa campagne de 1619-1620, le capitaine Fleury croise avec deux navires dirigés par le Néerlandais Hendrik Jacobszoon Lucifer et l’Anglais Arthur Guy dont les armateurs seraient néerlandais39. La correspondance espagnole signale quelques-uns de ces corsaires dont on sait peu de choses40. La menace est tellement palpable à compter de 1618, que les Espagnols commencent à renforcer les garnisons de Porto Rico, Santo Domingo puis de Cuba, craignant notamment une agression néerlandaise contre La Havane41.
14Les sources montrent une course coloniale néerlandaise opportuniste, variable, aux résultats inquantifiables. Ce ne sera pas le cas avec la reprise du conflit avec l’Espagne en 1621 et l’apparition de la Geoctroyeerde West-Indische Compagnie (WIC)42.
Une guerre de course néerlandaise de forte intensité : la West-Indische Compagnie et le début de la flibuste néerlandaise 1621-1660
15En avril 1621, la trêve de Douze Ans prend fin et le conflit entre les Pays-Bas et l’Espagne reprend, et signe le début d’une guerre de course fortement intégrée dans une guerre économique totale. Moins de deux mois après la dénonciation de la trêve, les États Généraux octroient une charte le 3 juin à une Compagnie des Indes occidentales, la WIC. Cette Compagnie dont le projet était en discussion entre 1606 et 1609 détient le monopole entre le Cap de Bonne Espérance et le Cap Hoorn43. Les articles 42 et 43 prévoient le droit de recourir à la force et à la course. Les difficultés pour réunir les capitaux, conduisent à ce que les premiers armements ne partent qu’en 1623. En juin partent de Orangje Boom, de Grijpende Arent et De Liefde qui reviennent en décembre avec du tabac et du bois de Saint-Martin revenant de l’île de Bonaïre, ainsi que des plantes pour l’université de Leiden. Sur Bonaïre, ils auraient capturé le gouverneur espagnol qui pour se libérer promet de l’eau et du bois, mais il s’échappe et les Néerlandais partis le rattraper tombent dans une embuscade. D’autres navires marchands sont envoyés, mais ces campagnes n’auront rien à voir avec les opérations découlant de la stratégie globale déterminée en octobre 1623 appelée Het Groot Desseyn (Le Grand Dessein44). Ce plan définit comme but l’acquisition en premier du Brésil puis des comptoirs en Afrique. L’occupation de ces derniers permet non seulement de poursuivre la culture sucrière brésilienne, de contrôler le commerce lucratif de l’ivoire et de l’or africain, tout en tarissant les ressources en main-d’œuvre espagnoles pour les mines du Pérou et du Mexique. Il est prévu par ailleurs d’attaquer les colonies espagnoles dans les Antilles avec comme objectif la capture des flottes de galions.
16Dans ce cadre, plusieurs escadres, certaines conséquentes pour l’époque, seront armées jusqu’en 164045. L’énergie et les moyens engagés dans cette activité feront dire que la WIC est une compagnie corsaire (kaapvaartbedrijf où kaapvaartcompagnie). Qu’on en juge par un résumé de ces actions.
17Suite à l’armement d’une trentaine de navires destinés à s’emparer du Brésil et des comptoirs portugais en Afrique (expédition de Willekens et de van Zuylen), la WIC arme à destination des Antilles une escadre de trois navires qu’elle met sous la direction de Pieter Schouten. La campagne, menée de mars à août 1624, se traduit par des raids sur le Yucatán et la prise d’un galion du Honduras. Quelques mois plus tard, à la mi 1625, une autre flotte plus importante cette fois-ci pénètre dans ces eaux. Boudewijn Hendricks arrive en provenance du Brésil à la tête de 16 (18 selon d’autres sources) navires et de 1 989 hommes46. Ses attaques contre San Juan de Porto Rico entre le 24 septembre et le 2 novembre 1625 se soldent par de lourds échecs. Il réalise par la suite des descentes sur l’île Margarita et contre Punta Araya, puis croise le long de Cuba sans apercevoir la flotte des galions. Son décès le 2 juillet 1626, conduit son remplaçant à retourner vers la métropole après avoir brûlé les prises faites47.
18En mai 1626, une escadre forte de 14 navires 312 canons et 1 675 hommes quitte les Pays-Bas sous le commandement de Piet Hein. L’objectif est de se joindre à la flotte d’Hendricks afin de s’emparer d’une des deux flottes de galions espagnols. La jonction n’ayant pas eu lieu, Hein se trouve en infériorité numérique et ne peut rien faire contre les galions croisés au large de la Floride. Néanmoins, il recueille de sa croisière antillaise des informations et échafaude des plans d’attaque contre des ports espagnols tels que San Juan d’Ulloa ou Trujillo. Hein poursuivra sa campagne sur les côtes brésiliennes48. À côté de ces flottes, des navires sont armés à des fins d’installation de colonies ou de comptoirs. En effet, le 3 mars 1627 une escadre de trois navires dirigée par Hendrik Jacobsz Lucifer49, avec pour capitaine Geleyn van Stapels, arrive à l’embouchure de l’Oyapock, en Guyane50. Après avoir débarqué les colons, Lucifer repart pour une croisière en course du 25 mars au 8 juillet qui se conclut par la prise d’un navire négrier portugais avec sa cargaison, une frégate du Mexique ainsi qu’un des deux galions du Honduras, après un dur combat dans lequel il meurt. Le résultat de cette expédition est un profit exceptionnel d’1,2 million de florins.
19Ces campagnes furent une forme d’expéditions de « reconnaissance » en prévision de la capture des galions des flottes de la Terre Ferme et de la Nouvelle Espagne. La WIC espère réaliser des profits qui tardent à venir, car toute l’entreprise de conquête du Brésil, qui devait être défendu à grands frais, n’avait pas rien rapporté jusqu’alors. En 1627, les 55 navires pris ou ayant subi de forts dégâts conduit les Heren XIX, l’instance dirigeante de la WIC, à accroître les forces pour s’emparer de ces navires bondés de métaux précieux. L’idée germe d’une combinaison de flottes. Les années 1628-1629 constituent un zénith pour la WIC dans l’armement et l’organisation logistique51. En tout plus de quatre flottes seront armées en peu de temps aux Pays-Bas. En janvier 1628, Dirck Simonsz Uytgeest part avec douze navires mener une croisière au large du Brésil. Il est suivi à la fin du même mois, par l’escadre sous la direction de Pieter Adriaanszoon Ita forte initialement de onze navires (2 820 tx, 208 canons et 1 042 hommes). Il réalise seize prises dont les galions du Honduras qui vont rapporter un énorme profit. Son retour au pays va avoir pour incidence un relâchement de la part des Espagnols qui malgré des informations provenant de leurs espions ainsi que quelques captures, ne vont pas prendre conscience de l’arrivée de Piet Hein dans la zone caribéenne. Celui-ci avait quitté les Pays-Bas fin mai à la tête de 31 navires. Il s’empare les 8 et 9 septembre de la flotte de galions de Nouvelle Espagne dans la baie de Matanzas, réalisant un exploit inégalé. Le retour au pays s’échelonne entre octobre 1628 et janvier 1629. Cependant dès août 1628, la WIC avait armé une autre escadre à destination du Brésil et des Antilles sous le commandement d’Adriaen Pater. L’annonce du succès de Hein conduit les Heren XIX à lui envoyer des renforts sous Jan Jansz de Hoorn afin de s’emparer de l’autre flotte espagnole qui avait attendu à Carthagène. La campagne dans les eaux antillaises qui se terminera le 15 avril 1630 par le retour en métropole, se résume à un blocus des côtes cubaines ainsi qu’à des raids menés sur les côtes guyanaises et colombiennes52. Ce départ d’Adriaen Pater sans en informer les autorités, empêche la jonction de se faire avec le commandeur Dierick Ruyters. Celui-ci avait quitté Olinda au Brésil pour le renforcer avec six navires et deux yachts dont un dirigé par Jol. La mission de Ruyter était d’accroître les forces de Pater afin de s’emparer des galions d’argent et, au cas où la jonction ne pouvait se faire, de croiser devant Porto Bello ou San Juan d’Ulloa. On remarque ici l’influence qu’a eue Hein et son expédition de 1626-1627, car il désigne ces lieux comme des objectifs. Le 20 juin 1630, Ruyter rencontre Pieter Adriaenszoon Ita qui a été envoyé par Loncq avec huit navires et 545 hommes. Ita prend la direction des flottes, d’autant qu’il reçoit un renfort en provenance du Brésil de huit navires dirigés par Jan Gijsbertszoon Booneter. Cette flotte combinée n’empêchera pas les galions de la flotte de la Terre Ferme dirigés par Tomas Larraspurru d’arriver en Espagne avec un trésor de près de 7 millions de pesos. Boneeter restera après le départ d’Ita pour maintenir un blocus des côtes cubaines jusqu’au mois de juin 1631. Des renforts lui sont envoyés du Brésil sous la direction de Jonathan van Neckere. Cependant, la jonction ne peut se faire encore du fait de l’absence d’information et de coordination53.
20Le 5 décembre 1631 et le 30 avril 1632, la ville de La Guaira au Venezuela repousse deux raids menés par des Néerlandais. Le 15 mai 1632 arrive à la Barbade l’escadre de l’amiral Thijsen, après avoir amené des renforts au Brésil. Il quitte la zone en septembre, en ayant réalisé aucun autre de ses objectifs54. Le 26 avril 1633, le commandeur van Hoorn quitte Recife à la tête de dix navires et 900 hommes. Après quelques opérations sur les côtes brésiliennes, il atteint l’île de la Barbade. Il se dirige sur Trujillo afin de capturer un des galions du Honduras. Le raid sur Trujillo a lieu le 15 juillet 1633 produisant peu de butin et conduisant Van Hoorn, conseillé par Diego le Mulâtre, d’attaquer pour la première fois Campêche. Renforcés par des Français, Anglais et Portugais, Van Hoorn met à sac cette ville le 11 août 1633 : 22 navires sont saisis, pillés ou détruits.
21Ces dernières opérations apportent un éclairage particulier sur la course coloniale néerlandaise. Avec la prise de Recife, les Néerlandais disposent d’un port duquel partiront plusieurs flottes pour des actions militaires ou en course vers les côtes africaines, brésiliennes et antillaises. Un second élément apparaît notamment avec l’expédition de Van Hoorn, c’est l’appui de corsaires privés ou flibustiers. Cette association est flagrante dans les expéditions menées par le vétéran, Cornelis Jol55. Dans celles de 1638 et de 1640, il est soutenu par au moins trois et douze navires corsaires privés qui viendront s’ajouter à ses forces soit respectivement quatorze et 24 navires. Cornelis Jol surnommé « Houtebeen » ou « Pie de Palo » cherche à réitérer l’exploit de Piet Hein et croisera souvent au large des côtes cubaines, avec peu de succès56. En 1635, il avait réussi à mener un raid dans le port de Santiago de Cuba mais les navires étaient vides. Les 31 août et 3 septembre 1638, il affronte la flotte dirigée par Don Carlos de Ibarra, qui se conclut par la prise de deux galions avec beaucoup de pertes. En 1640, un ouragan coulera sept de ses navires57.
22Les succès de Hein et d’Ita, et les campagnes qui ont suivi, ont occulté les expéditions de course privée. La WIC, n’ayant pas les moyens pour contrôler tout son territoire, peut délivrer des commissions en course depuis 1624, en contrepartie d’un pourcentage du butin. De 20 % il diminue à 16 % en 1633 puis 12 % en 1652 et 10 % par la suite58. La caution est inférieure à celle requise par les Amirautés : 12 000 florins contre 20 000. Elle disposera en 1653 de sa propre cour de prise à Recife, mais les conflits de juridictions avec les Amirautés ne cesseront d’exister59. À côté de cette ville, l’île de Curaçao, prise en 1634, va servir de base aussi. Jol y appareille pour sa campagne de 1635. Quelques récits permettent d’entre apercevoir les actions de cette course privée au cours de la période 1630-1660. En 1636 et 1637, Abraham Hendricksz ou Abraham Roosendael s’empare des frégates transportant les soldes des garnisons espagnoles de Porto Rico et de Saint Martin60. En 1639, des Néerlandais effectuent des raids sur les côtes du Honduras (Trujillo, Puerto Caballo61). En 1641, le nouveau gouverneur de Curaçao, Jan Claeszoon van Campen, envoie le commandeur Hendrik Gerritsz avec 250-275 hommes qui met à sac la ville de Gibraltar du 20 au 26 octobre 164162. Plus de 200 000 livres poids de tabac et 17 500 de cacao sont ramenés. Les Espagnols répliquent en octobre 1642 en attaquant Bonaïre. Peter Stuyvesant y répond en novembre en envoyant quatre navires à Puerto Caballo où ils s’emparent de plusieurs navires et en décembre des raids sont menés sur la côte vers Coro.
23À côté de personnages, comme les frères Blauvelt63, Diego le Mulâtre64, on croise l’Anglais Samuel Axe agissant depuis Providence en 1635 ou le Français Jérôme Augustin de Beaulieu dont on trouve trace dans les archives américaines65. La correspondance espagnole révèle des corsaires inconnus, des flibustiers devrions-nous dire, comme ce Juan Vbinfort qui en 1653 agissait depuis 21 ans dans ces eaux66. La course d’origine zélandaise n’est pas inactive, mais on ignore tout de celle-ci67.
24À la différence de la période qui précède 1621, un bilan économique partiel de cette guerre de course existe. En effet, De Laet le premier historien de la WIC indique qu’entre 1623 et 1637 la capture et destruction de 547 navires auraient causé pour 118 millions de florins, la vente des biens et marchandise s’élève à 81 millions et défalqués des frais il reste 35,8 millions qui seront principalement distribués aux actionnaires68. Rafael Reichert ajoute qu’entre 1624 et 1633, l’action des corsaires néerlandais paralyse le commerce intercolonial espagnol dans les eaux américaines qui chute de 40 %69.
25La signature de la paix en 1648 et la montée des tensions avec les autres puissances coloniales, conduisent à une évolution de la guerre de course coloniale.
1665-1713 une histoire de la guerre de course coloniale qui reste encore à écrire
26La période 1665-1713 voit s’affronter pour diverses raisons les Provinces-Unies, l’Angleterre et la France. Ce temps est celui où la guerre de course connaît un zénith dans ces trois pays. Dans les Provinces-Unies, la province de Zélande en fait une spécialité, les ports de la Meuse et de Hollande délaissant cette activité. Les Antilles et l’espace américain apparaissent comme une zone de chasse secondaire70.
27Contrairement à la période précédente, la course néerlandaise est le fait plus d’armateurs privés que de la WIC. L’endettement élevé de cette dernière a mené à sa faillite en 1674 et à son remplacement par une nouvelle Compagnie. La guerre de course devient une activité secondaire supplantée par le commerce colonial et la traite. S’agissant de la période 1672-1678, le nombre d’armements en course est inconnu71, mais on en compte une bonne trentaine entre 1688-1713. Il est difficile de connaître les résultats, d’autant qu’elle fait plus souvent les frais des attaques des corsaires et escadres ennemis72. Néanmoins, dans la correspondance de 1704 du gouverneur de Curaçao, la guerre de course joue un rôle capital : il rapporte que sans elle l’île ne pourrait survivre73. Plusieurs capitaines y ramenèrent leurs prises ainsi qu’à Essequibo, la Jamaïque, Boston et New York. La difficulté est de savoir si ceux-ci ont été faits sous l’enseigne de la WIC ou dans le cadre d’un armement privé. C’est le cas de Gillis Vlaminck qui ramène Le Lion d’Or en 1689 ou d’André Goons qui s’empare du Royal de France en 169274. La WIC n’enverra aucune escadre, celles qui agiront dans ces eaux, seront armées par les Amirautés (De Ruyter 1665, Crijnssen 1667, Evertsen de Jongste 1673-1674, Binckes 1676-167775).
28Des corsaires agissaient parfois avec une commission délivrée par le gouverneur de Curaçao76. C’est le cas en 1693 de Jacob van Straten qui attaque Montserrat avec une commission délivrée par W Keckrinck, ou Adriaan Claver qui ramènera plusieurs prises à New York au début de la guerre de Succession d’Espagne. Daniel Kornman, un flibustier néerlandais, naviguera sous pavillon français puis à compter de 1695 sous celui néerlandais, pour finir forban77.
29L’armement privé qu’il provienne de la métropole ou des colonies domine. Voici quelques exemples croisés au gré des recherches. D’après un manuscrit espagnol, au mois de juin 1667, un corsaire hollandais est passé aux Indes avec une frégate de guerre de 34 canons et 150 hommes, lequel a pris neuf bâtiments anglais entre la Jamaïque et la côte de La Havane dont deux « pingres » chargées de marchandises pour l’Angleterre et 150 000 pesos en argent et en or ; et les sept autres restants étaient des bâtiments corsaires dont le vaisseau Juan Nunez (la frégate Nuestra Senora del Carmen appartenant à Juan Nunez vicomte de La Havane). Ledit hollandais est venu avec ses prises au port de La Havane pour demander la permission d’entrer ; ce qui lui fut refusé et il s’est retiré au port de Matanças. Il donna aux prisonniers anglais les deux plus petites de ses prises, mit le feu à cinq autres et a amené à Flessingue la « pingre grande » et le vaisseau de Juan Nunez qu’il a vendu pour 15 000 réaux d’argent. Le 18 avril 1676 un capre hollandais, nommé Barne Andrix capitaine du Prince Guillaume avait pris à 18 lieues de la Martinique La Notre Dame des anges capitaine Pierre Thomas navire marchand de La Rochelle. Il mit des hommes de son équipage sur la prise pour la faire adjuger à Curaçao, mais elle fut reprise le 30 avril par plusieurs corsaires anglais armés sous commissions d’Ogeron78. Cette même année 1676 plusieurs navires corsaires néerlandais sont signalés sur les côtes de Saint-Domingue au cours des mois de juin et juillet79.
30N’oublions pas que de nombreux néerlandais furent des capitaines flibustiers célèbres : Gerrit Gerritszoon, David Marteen, Yankey mais aussi Laurent de Graff, Nicolas van Hoorn etc80. Attardons-nous sur deux de ces flibustiers/corsaires.
31En 1674, Jurriaen Aernouts, capitaine de la frégate Le Cheval de poste volant (de Vliegende Postpaard), reçoit une commission du gouverneur de Curaçao, Jan Doncker. Sa croisière le mène devant New York, mais apprenant sa restitution, il poursuit vers le nord où il attaque la colonie française d’Acadie. Secondé par un pilote bostonien nommé John Rhoades, il s’empare le 11 août du fort Pentagoët puis du fort de Jemsec. Il regagne le 11 septembre Boston, laissant Rhoades pour commander les places prises avec deux petits vaisseaux sous les ordres de Cornelius Anderson et Peter Roderigo. En juin 1675, il s’associe avec son compatriote Jan Erasmus Reyning. Ensemble, ils vont en mars 1675 à la tête d’une centaine d’hommes faire une descente sur la colonie française sise sur l’île de Grenade. Faits prisonniers par Louis Chadeau de la Clocheterie capitaine de L’Emerillon, ils seront emmenés à la Martinique d’où ils réussiront à s’évader en juin81. La pirogue d’Aernouts avec ses occupants ira s’échouer sur Maracaïbo où les Espagnols les retiendront prisonniers jusqu’en 1676.
32Jan Erasmus Reyning a conté sa vie en 1691 au docteur David van der Sterre en charge des esclaves à Curaçao. Corsaire lors des premières guerres anglo-néerlandaises, il devient boucanier à Saint-Domingue puis embarque sur un corsaire anglais dirigé par un capitaine néerlandais. Il participera à plusieurs opérations de la flibuste dont la prise de Panama en 1671. À la suite de celle-ci, il offrira ses services comme garde-côte aux Espagnols capturant pas moins de 32 navires anglais. La reprise de la guerre en 1672 entraîne son retour à Curaçao où il obtient une commission en course. Les récits de ses campagnes de 1672 à 1677 en font un personnage de héros aux yeux du docteur. Reyning dirige mais aussi arme plusieurs navires avec lesquels il va réaliser plusieurs raids et prises qui vont permettre aux Néerlandais de Curaçao d’éviter de mourir de faim82. Sa participation à la défense de l’île de Tobago face aux attaques de l’amiral d’Estrées est soulignée plus qu’il ne faut dans le récit83.
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33Arrivés parmi les derniers Européens, les Néerlandais n’ont eu que de rares possibilités d’établir des comptoirs et des colonies dans les Caraïbes et en Amérique. L’échec de la conservation du Brésil en 1654, la perte des établissements en Amérique du Nord, font que la présence néerlandaise se limite autour du bassin Caribéen à quelques îles ainsi qu’à la Guyane.
34La course coloniale néerlandaise est complémentaire du commerce. Occasionnelle, elle ne devient une véritable arme économique dans cette partie du monde qu’avec la création de la WIC, véritable compagnie corsaire au cours d’une période restreinte de 1621 au début de la décennie 1640. Aux côtés des flottes de cette Compagnie, se sont ajoutés des armements particuliers qu’il est difficile de distinguer de la flibuste néerlandaise naissante. La paix de 1648 va accentuer ce phénomène, rendant ardue l’étude de la course coloniale néerlandaise. L’importance vitale de celle-ci, comme en attestent les écrits des gouverneurs, contraste avec les sources et informations à notre disposition. Curaçao devient un point d’appui notable tant pour les corsaires néerlandais que pour les flibustiers, ces activités venant compléter celle d’entrepôt interlope et de traite84. La course coloniale constitue parfois la seule force offrant une protection des comptoirs dans les Antilles, comme le rappelle l’historienne Anita van Dissel dans un ouvrage paru en 2010. Bien des aspects restent encore à découvrir. À ce stade, il est difficile d’estimer l’impact de la course coloniale dans le développement des industries liées aux plantes coloniales en métropole tout comme son rôle dans la traite. La numérisation et l’accès aux archives de la WIC, à celles espagnoles, danoises de l’île Saint-Thomas, sans compter certains fonds notariés néerlandais, ou encore les sailings papers en Angleterre, offrent de nouvelles perspectives sur cette course néerlandaise.
Notes de bas de page
1Sur les premières navigations néerlandaises dans l’Atlantique et les Caraïbes, voir Sicking Louis et Fagel Raymond, « In the Wake of Columbus : The First Expedition Attempted from the Netherlands to the New World, 1517-1527 », Terra Incognitae, no 34, 2002, p. 34-45 ; ainsi que les articles de Enthoven Victor et de Ebert Christophe in Johannes Postma et Victor Enthoven (dir.), Riches from Atlantic Commerce. Dutch Transatlantic Trade and Shipping, 1585-1817, Leiden, Brill, 2003.
2De Militaire Geschiedenis van Nederland. – De Tachtigjarige Oorlog. Van Opstand naar geregelde oorlog 1568-1648, Petra Groen, Olaf van Nimwegen, Ronald Prud’homme van Reine, Louis Sicking et Adri van Vliet ; Nederlandse Instituut voor Militaire Geschiedenis, Amsterdam, Uitgeverij Boom, Reeks Militaire Geschiedenis van Nederland deel I, 2013, et De Militaire Geschiedenis van Nederland. Oorlogen overzee. Militaire optreden door compagnie en staat buiten Europa 1595-1814, Petra Groen, Gerrit Knaap, Henk den Heijer, Michiel de Jong et Thijs Brocades Zalberg ; Nederlandse Instituut voor Militaire Geschiedenis, Amsterdam, Uitgeverij Boom, Reeks Militaire Geschiedenis van Nederland deel II, 2015.
3Les premières opérations navales directes contre le territoire espagnol n’auront lieu qu’en 1596 et 1599.
4Sur la pêche néerlandaise, Van Bochove Christiaan, « The Golden Moutain : An économic analysis of Holland’s early moderne herring fisheries », in Louis Sicking et Darlene Abreu Ferreira (dir.), Beyond the Catch. Fisheries of the North Atlantic, the North Sea and the Baltic, 900-1850, Leiden, Brill Academic Publishers, 2009, p. 209-243.
5Barazzutti, Roberto, « La guerre de course. Guerre au commerce et commerce de guerre », Quaderno della SISM, no spécial, Virgilio Ilari (dir.), Economic Warfare. Storia dell’Arma Economica, 2017, p. 89-106.
6Sluiter Engel, « Dutch maritime power and the colonial status quo 1585-1641 », Pacific Historical Review, vol. 11, no 1, 1942, p. 29-41 ; Id, « Dutch-Spanish rivalry in the Caribbean Area 1594-1609 », The Hispanic American Historical Review, vol. 28, no 2, mai 1948, p. 165-196.
7Velius Theodorius, Chroniick van Hoorn, daer en verhaelt werden des selven stadts eersten begin, opcomen, en gedenckweerdige geschidenissen, tot op den jaren 1630, publié en 1648, p. 258. Voir aussi Van Meteren Emmanuel, L’Histoire des Pays-Bas, traduit du flamand en français par D. L. Haye, Amsterdam, 1618.
8Asaert Gustaaf, 1585. De val van Antwerpen en de uittocht van Vlamingen en Brabanders, Tielt, Uitgeverij Lanoo, 2004 ; Gelderblom Oscar, Zuid-Nederlandse kooplieden en de opkomst van de Amsterdamse stapelmarkt (1578-1630), Hilversum, 2000.
9Emmer Pieter C., « The First Global War : The Dutch Versus Iberia in Asia, Africa and the New World 1590-1609 », E-Journal of Portuguese History, vol. 1, no 1, 2003.
10Barazzutti Roberto, « Pour une histoire économique et sociale de la course zélandaise de 1672 au début de la décennie 1720 », Revue d’histoire maritime, no 17, Gilbert Buti et Philippe Hroděj (dir.), Course, piraterie et économies littorales (xve-xxie siècle), Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2013, p. 55-77.
11Van Loo Ivo, « Pour la Liberté et la Fortune. La course néerlandaise pendant la guerre de religion aux Pays-Bas 1568-1609 », in Martine Acerra et Guy Martinière (dir.), Coligny, les Protestants et la mer, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 1997, p. 99.
12Van Ittersum Martine, « Mare Liberum in the West Indies ? Hugo Grotius and the Case of the Swimming Lion, a Dutch Pirate in the Caribbean at the Turn of the Seventeenth Century », Itinerario, vol. 31, 2007, no 3, p. 59-94. Le capitaine possédait un passeport faisant office de commission de Maurice de Nassau ainsi qu’un autre de la reine Élisabeth Ire
13Barazzutti Roberto, « Balthasar de Moucheron », in Gilbert Buti et Philippe Hroděj (dir.), Dictionnaire des Corsaires et des Pirates, Paris, CNRS Éditions, 2013, p. 554-558 ; Stoppelaar J. H. de, Balthasar de Moucheron Een bladzijde uit de Nederlandsche Handelgeschiedenis tijdens den Tachtigjarigen Oorlog.’s-Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1901.
14Durant la décennie 1599-1608, on compte pas moins de 200 navires se rendant vers la côte de Guinée et 14 flottes entre 1598 et 1601 à destination des Indes orientales, totalisant 63 navires.
15À la même période, on compte 25 navires anglais, 4 français, 2 italiens et 1 écossais qui sont soit des contrebandiers soit des corsaires. La taille des navires hollandais est de 300 tx en moyenne et de 100 pour ceux contrebandiers, soit en tout sur la période un tonnage de 34 000 tx. Ce sont des navires faiblement armés comportant de 20 à 50 hommes et de 4 à 12 canons de fer. Sluiter Engel, « Dutch-Spanish… », art. cité, p. 179.
16Ibid., p. 181-182. La correspondance espagnole montre que les Anglais font de même.
17Sur les objectifs et le détail de l’opération, voir De Militaire Geschiedenis van Nederland…, op. cit., p. 28-31 ainsi que Van Loo Ivo, art. cité, p. 97-98.
18Van Loo Ivo, art. cité, p. 99 et note 31.
19Sluiter Engel, « Dutch-Spanish… », art. cité, p. 175. Selon le contemporain Everard van Reydt, ce serait au large de La Havane et il y aurait cinq navires néerlandais.
20Il investira dans des armements en course.
21Torres Ramírez Bibiano, La Armada de Barlovento, Sevilla, Escuela de Estudios Hispanoamericanos, 1981 ainsi que Pérez-Mallaína Pablo Emilio et Torres Ramírez Bibiano, La Armada del Mar del Sur, Sevilla, Escuela de Estudios Hispanoamericanos, 1987.
22Voir la notice à l’adresse suivante : [http://www.provincia.fc.it/cultura/antonelli/ESP/StoriaAttivita/BattistaAntonelli.html] (consulté le 14/09/2017).
23En 1603, les États généraux décident d’envoyer une flotte attaquer les comptoirs ibériques dans l’Atlantique Sud. Ils nomment Paulus van Caerden. Il quitte les Pays-Bas le 18 décembre à la tête de sept navires dont quatre navires de guerre portant en tout 575 hommes et 136 canons. Il reviendra en mai 1605 avec un butin suffisant pour couvrir les frais. Voir De Militaire Geschiedenis van Nederland…, op. cit., p. 31. Voir à ce sujet Archivo General de Indias, Santo Domingo, 52, R. 5, N. 19 et 21. Je remercie Raynald Laprise pour cette information ainsi que pour les autres provenant de ses recherches dans les archives des Indes.
24Reichert Rafael, « Las Devastaciones de Osorio y los situados novohispanos para Santo Domingo durante los reinados de la casa de Habsburgo », Iberoamericana, vol. 16, no 61, 2016, p. 131-147 ; Id., « El Caribe centroamericano en la estrategia defensivo-militar de la Casa de los Austria, siglos xvi y xvii », Caribbean Studies, vol. 44, no 1-2, 2016, p. 111-139.
25Parmi ceux-ci, il y aurait Adriaen Jansz ou Janszoon Pater qui sera prisonnier durant trois ans à Carthagène. Piet Hein le sera en 1604 à La Havane ce qui lui sera utile plus tard. En 1608, 53 Zélandais libérés des geôles de Carthagène ont très certainement capturés par Fajardo à Araya. La correspondance espagnole mentionne plusieurs captures d’Européens suivies de pendaisons. Concernant des Hollandais en 1607, Archivo General de Indias, Santo Domingo, 52, R. 7, N. 100.
26Sluiter Engel, « Dutch-Spanish… », art. cité, p. 188-190.
27En janvier 1622, une vingtaine de navires néerlandais sont signalés à proximité de Punta d’Araya. Suite à cet événement, le gouverneur local obtient l’autorisation le 13 mars de construire un fort. Entre novembre 1622 et janvier 1623, les Espagnols font face à plusieurs dizaines de navires marchands néerlandais n’appartenant pas à la WIC qui n’hésitent pas à bombarder les positions espagnoles. La construction du fort débute en avril 1623 sous la direction d’Antonelli. Le premier bastion en pierre est érigé en 1625. Marley David, Wars of the Americas. A chronology of armed conflict in the Western Hemisphere, 1492 to the present, Santa Barbara/Denver/Oxford, ABC Clio, 2008, p. 167. Les Néerlandais iront chercher le sel à l’île de Tortuga jusqu’à ce qu’ils en soient délogés en 1638. Des fouilles archéologiques ont été menées au cours des années 2009-2012. Antczak A. T., Antczak K. et Antczak M., « Het Soute Eylandt », Kwartaalblad Oud-Hoorn, no 3, 2016, p. 105-110.
28Voir les lettres du gouverneur de Santo Domingo de la même période, dans lesquels il annonce la capture de plusieurs interlopes néerlandais ou anglais.
29Cela se traduisit notamment par la bataille de Jacob van Heemskerck devant Gibraltar en 1607.
30Moreau Jean-Pierre, Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu, Paris, Karthala, 1992, p. 153.
31Sluiter Engel, « Dutch-Spanish… », art. cité, p. 191-196.
32Marley David, op. cit., p. 152.
33Les inventaires des commissaires priseurs fournissent quelques informations sur les prises et les marchandises vendues en Zélande. On y note plusieurs références concernant des biens coloniaux américains. Sauf qu’en l’absence d’indication géographique du lieu de la prise, on ne peut dire si cela a eu lieu dans les eaux caribéennes ou au retour au large des côtes ibériques. Il manque toujours un travail complet sur la course néerlandaise et notamment zélandaise sur la période 1568-1648. Ivo van Loo a beaucoup travaillé sur le sujet mais il n’a publié que quelques articles.
34Lunsford Virgina, Piracy and Privateering in the Golden Age Netherland, New York, Palgrave Macmillan, 2005, p. 18.
35Ces évolutions conduisent certains à basculer dans la piraterie comme Simon Danszer.
36BnF, Manuscrit Dupuy, no 39, fo 67 « Mémoire des plus importantes raisons pour lesquelles les seigneurs états (Pays-Bas) ne doivent aucunement quitter le trafic et la navigation des Indes ». Entre 1609 et 1613, 20 navires avec 1 500 hommes partent pour le trafic du cuir à Hispaniola et Saint-Domingue, 100 navires et 1 800 hommes pour Punta del Rey et 24 navires et 400 hommes pour la Guyane.
37Enthoven Victor, « De Witte Leeuw en de’20. And Odd Negroes », in Maurits Ebben, Henk den Heijer et Joost Schokkenbroek (dir.), Alle streken van het kompas. Maritime Geschiedenis in Nederland, Zutphen, Walburg Pers, 2010, p. 233-248. Voir aussi Archivo General de Indias, Patronato 255, N.4, G.6, R.1, Giles Burman d’Amterdam parti en 1610 et capturé en 1611 possédait une de ces commissions.
38Moreau Jean-Pierre, op. cit., p. 153.
39AGI Santa-Fe, 38, R.6, N. 164, Déclaration de cinq prisonniers anglais, Cartagena, 19 avril 1620.
40AGI Santa-Fe 38, R.6, N. 166, Lettre du gouverneur García Girón, Cartagena, 30 janvier 1621. Il signale plusieurs navires flibustiers dont un flamand (sic) capitaine Jan Claesen.
41Dès septembre 1621, l’infante Isabelle adresse de Bruxelles à Philippe IV les plans d’un projet d’attaque par la WIC, en cours de constitution, de La Havane via Matanzas. Wright Irène A., « The Dutch and Cuba, 1609-1643 », The Hispanic American Historical Review, vol. 4, no 4, 1921, p. 602-604.
42Le monogramme utilisé par cette compagnie est GWC mais nous utiliserons celui WIC, couramment employé par les historiens pour désigner cette compagnie.
43Pour être précis, ce monopole va en Afrique du tropique du Cancer au cap de Bonne Espérance ; en Amérique, du sud de Terre-Neuve aux détroits de Le Maire et de Magellan, ainsi que celui d’Anian ou Anjan ; sans oublier l’Australie et terres du Sud de l’ouest du cap Horn à l’ouest de la Nouvelle-Guinée. Le négoce du sel vers Punta d’Araya est incorporé dans l’octroi le 10 juin 1622.
44Heijer Henk den, Expeditie naar de Goudkust, Zutphen, Walburg Pers, 2006, p. 28-39.
45Pour le détail des forces voir De Militaire Geschiedenis van Nederland…, op. cit., p. 405. Ces chiffres peuvent varier de ceux que nous donnons par la suite.
46Initialement le projet était de renforcer les Néerlandais à San Salvador au Brésil puis de diviser la flotte en deux, l’une sous la direction de Jan Dircks Lam avec laquelle Andries Veron devait s’emparer d’El Mina en Afrique, et le reste sous la direction de Boudewijn Hendricksz qui devait agir dans les Antilles. La perte de San Salvador modifia le plan et explique les forces présentes dans ces deux flottes. Heijer Henk den, op. cit., p. 35-59 ; Barazzutti Roberto, « Hendriksz Boudewijn », in Gilbert Buti et Philippe Hrodej (dir.), Dictionnaire…, op. cit., p. 358-359.
47Marley David, op. cit., p. 171-172.
48Prud’homme van Reine Ronald, Admiraal Zilvervloot Biografie van Piet Hein, Amsterdam, Uitgeverij Arbeidpers, 2003.
49Archivo General de Indias, Santo-Domingo, 55, R. 5, N. 38, Déclaration de Diego de Vargas Machuca, Santo Domingo, 25 décembre 1625. On y apprend que Lucifer y dirige deux navires totalisant 28 canons et 80 hommes.
50Roos Doeke, Zeeuwen en de Westindische Compagnie, Hulst, Van Geyt Production, 1992, p. 26-28. La région était appelée De Wilde Kust, la côte sauvage. Marley David, op. cit., p. 174. Sur Geleyn Stapels voir Wallenburg Martin van, Bright Alistair, Hulsman Lodewijk et Bel Martijn van den, « The Voyage of Gelein van Stapels to the Amazon River, the Guianas and the Caribbean, 1629-1630 », The Journal of the Hakluyt Society, January 2015.
51À la suite de l’escadre sous Dirck Simonsz Uytgeest, les Heeren XIX envisagent d’armer 85 navires pour s’emparer de flottes de galions espagnols. Heijer Henk Den, De Geschiedenis van de WIC, Zutphen, Walburg Pers, 1994, p. 61.
52Barazzutti Roberto, « Adriaen Pater », in Gilbert Buti et Philippe Hrodej (dir.), Dictionnaire…, op. cit., p. 613-614 ; Marley David, op. cit., p. 178-179.
53Marley David, op. cit., p. 182.
54Ibid., p. 185.
55Barazzutti Roberto, « Jol Cornelis Cornelisz », in Gilbert Buti et Philippe Hrodej (dir.), Dictionnaire …, op. cit., p. 386-387 ; Marley David, op. cit., p. 190-191, 195-198 ; Moreau Jean-Pierre, Pirates, Paris, Tallandier, 2006, p. 66-67.
56Toutefois, il réussira ce que ne put faire Hein : la prise de Loanda en Angola en 1641.
57Une exposition sur la présence néerlandaise intitulé « Nederlandse aanwezigheid in Cubaanse wateren » qui a eu lieu à Cuba en 2014, revient sur ces épisodes et les traces archéologiques de ces corsaires néerlandais.
58Lunsford Virgina, op. cit., p. 19 avec les références note 104.
59Ibid., p. 19-20.
60Marley David, op. cit., p. 193 ; Reichert Roosendael pour Rafael, « Entre la paz y la guerra, el gasto militar novohispano en la región del Gran Caribe (1609-1648) », in Angelo Alves Carrara et Ernest Sánchez Santiró (dir.), Guerra y fiscalidad en la Iberoamérica colonial (siglos xvii-xix), Juiz de Fora, Ed. UFJF, 2012, p. 51-52. Le butin de 1637 s’élève à 136 717 pesos.
61Marley David, op. cit., p. 196.
62Ibid., p. 199.
63Ibid., p. 204.
64Voir la notice sur ce personnage par Raynald Laprise, à l’adresse suivante : [ http://membre.oricom.ca/yarl/Proue/L/diegolucifer.pdf].
65Barazzutti Roberto, « Beaulieu », in Gilbert Buti et Philippe Hroděj (dir.), Dictionnaire…, op. cit., p. 63-64. Sur les archives américaines, voir par exemple New York Historical Manuscripts Dutch, vol 3, Register of the Provincial Secretary, 1648-1660 aux p. 187-188 ainsi The Records of New Amsterdam, vol. 2. Dans les papiers de Thurloe, vol. 6, il est mentionné dans une lettre de 1656. Enfin un dernier document des archives de New York, transmis par Raynald Laprise, montre que Jérome Augustin Beaulieu participe au côté d’un des frères d’Abraham Duquesne à la prise de Gorée en 1659.
66AGI Santo-Domingo, 57, R.5, N. 70, Lettre du président Andrés Pérez Franco, Santo Domingo, 23 avril 1653.
67Les familles Lampsins, De Moor et van Pere jouèrent un rôle prépondérant dans le peuplement de la Guyane et les îles, celle de Tobago ayant pour patron les Lampsins, ces derniers étant des armateurs en course. Binder Franz, « Die Zeelandische kaperfahrt 1654-1662 », Archief Mededelingen van Het Koninklijk Zeeuws Genootschap der Wetenschappen, Koninklijk Zeeuwsch Genootschap der Wetenschappen, Middelburg, 1976, p. 40-92.
68Brandon Pepijn, War, Capital and the Dutch State (1588-1795), Leiden, Brill, 2011, p. 109-110. L’auteur offre une analyse très intéressante des activités économiques de la WIC. Il effectue une analyse critique des chiffres donnés par De Laet corrigeant certaines informations prises par nombre d’historiens dont moi-même.
69Reichert Rafael, « Entre la paz y la guerra… », art. cité, p. 51-52.
70Francke Johan, Utiliteyt voor de Gemeene Saake. De Zeeuwse commissievaart en haar achterbaan tijdens de Negenjarige Oorlog, 1688-1697, Koninklijk Zeeuwsch Genootschap der Wetenschappen, 2001, p. 153.
71Pour la carrière d’un de ces détenteurs, voir Laprise Raynald, « Pieter Constant », in Gilbert Buti et Philippe Hroděj (dir.), Dictionnaire…, op. cit., p. 166.
72Lunsford Virgina, op. cit., p. 114-115. Au cours de la décennie 1680, des lettres de représailles sont sollicitées contre les flibustiers qui s’emparent de ses navires. Pour un exemple de commission obtenue par la WIC auprès du stadhouder en 1675, pour le capitaine Metelman, voir Verhees Van-Meer Johanna Theresia, De Zeeuwse Kaapvaart tijdens de Spaanse Successieorloog, Koninklijk Zeeuwsch Genootschap der Wetenschappen, 1986, p. 177. Le capitaine Huijbert ou Huybert Mettelman se trouve en juin 1676 à la tête d’une petite escadre de corsaires avec laquelle il capture près des côtes de Saint-Domingue la frégate du flibustier Thomas Paine.
73Verhees Van-Meer Johanna Theresia, op. cit., p. 26-27.
74Francke Johan, op. cit., p. 83-88.
75Barazzutti Roberto, « Les politiques maritimes militaires dans la défense et la protection des colonies néerlandaises de l’Atlantique au xviie siècle », Enquêtes et documents, no 49, David Plouviez (dir.), Défense et colonies dans le monde Atlantique, xve-xxe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2014, p. 61-63.
76Verhees Van-Meer Johanna Theresia, op. cit., p. 178 pour un exemple de commission délivrée par le gouverneur de Cuuaçao, ici celle donnée par Nicolas van Beeck, à Adriaan Claver le 23 décembre 1702.
77Voir sa notice dans Gilbert Buti et Philippe Hroděj (dir.), Dictionnaire…, op. cit., p. 398.
78AN, France, Fonds Colonies, F3 58. Information aimablement transmise par Jacques Gasser.
79Copie de la relation des attaques des Néerlandais contre les navires mouillant aux côtes de Saint-Domingue, du 7 juin au 28 juillet 1676, sans doute rédigée par un secrétaire à la demande du sieur De Cussy (commandant de l’île de la Tortue). ANOM, Colonies, F3 164, fo 292-303. Information aimablement transmise par Raynald Laprise.
80Gasser Jacques, Dictionnaire des flibustiers des Caraïbes, Les Sables-d’Olonne, Éditions de Beaupré, 2017, p. 101, 153-157, 191-200, 274-276, 327-332, 422-426, 451-456 et 472-478. Voir la notice de Raynald Laprise à l’adresse suivante [http://membre.oricom.ca/yarl/Proue/D/degraffe1.pdf].
81Sur cette opération, voir ANOM, Colonies, C8A/1, fo 324-337, Lettre de Jean-Charles de Baas à Colbert, 4 mai 1675. Information aimablement transmise par Raynald Laprise.
82Toutes ses prises ne parviendront pas à rentrer. Ainsi Charles François d’Angennes marquis de Maintenon lui reprendra quatre barques anglaises chargées de 150 000 livres de bois de Campêche.
83Kingstone Basil D., « Jan Erasmus Reyning, Privateer and Hero », Canadian Journal for Netherlandic Studies, vol. 28, 2007, p. 228-242. Consulté à l’adresse suivante : [http://www.caans-acaen.ca/Journal/issues_online/Issue%20XXVIII_2007/Kingstone2007.pdf].
84Lunsford Virgina, op. cit., p. 167-169.
Auteur
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Roberto Barazzutti
Administrateur de la Société française d’histoire maritime, membre de la Nederlandse Vereniging voor Zeegeschiedenis (Société néerlandaise d’histoire maritime) et de la Società Italiana diStoria Militare (Société italienne d’histoire militaire). Il a soutenu un master 2 recherche en histoire moderne à l’université du Littoral, sous la direction de Patrick Villiers, intitulé La guerre de course en Europe dans le second tiers du xviie siècle.

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