Introduction de la première partie

p. 29-30


Texte intégral

1Nul ne peut nier que le Saint Louis de Jacques Le Goff constitua un tournant pour les études portant sur le roi saint et pour le genre de la biographie historique lui-même. Mais que se passa-t-il ensuite ?

2À quelles conditions écrire une biographie après la spectaculaire revisite de l’exercice par le chef de file de la Nouvelle Histoire ? Et après cette somme de presque 1 000 pages consacrée à Saint Louis, les médiévistes osèrent-ils encore s’emparer de la figure du roi saint et travailler sur son règne ? Si oui, qui, comment, et selon quelles directions ?

3Est-ce parce que Jacques Le Goff avait si savamment déconstruit les vitae et les sources narratives du règne qu’ils cherchèrent d’autres documents, délaissés par ce dernier, comme ceux de la pratique, ou des champs de recherche encore vierges comme le culte de saint Louis ? Car si l’historien avait souhaité ressusciter l’individu Saint Louis, force est de constater qu’il s’était peu intéressé au roi et à sa pratique du pouvoir, et encore moins au saint, dont la connaissance a été profondément renouvelée par la recherche récente. Mais n’est-ce pas exagérer l’ombre projetée par son Saint Louis sur l’historiographie qui la suivit ?


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