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    Plan détaillé Texte intégral La lettre de Pierre Roux à Pascal II La donation de l’église de Saint-Sandoux à La Chaise-Dieu Pierre Roux, un évêque juge et partie : la comparaison avec le cas de Mauriac Conclusion Annexe Notes de bas de page Auteur

    Communautés déchirées ?

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    Table des matières

    Chevaliers, moines et évêques en Auvergne vers 1075-1110

    L’église de Saint-Sandoux, témoin des enjeux locaux de la réforme, au prisme de deux documents étroitement liés

    Emmanuel Grélois

    p. 189-204

    Texte intégral La lettre de Pierre Roux à Pascal II La donation de l’église de Saint-Sandoux à La Chaise-Dieu Pierre Roux, un évêque juge et partie : la comparaison avec le cas de Mauriac Conclusion Annexe Document 1 : charte de donation de l’église de Saint-Sandoux à La Chaise-Dieu (ca 1076) Document 2 : lettre de Pierre, évêque de Clermont, à Pascal II au sujet d’incendiaires (23 mai 1107-19 octobre 1110) Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1En 1272, sans avoir le rang de chevalier puisqu’il est clerc séculier, Chaste énumère en ces termes ses titres et qualités : « nous, Chaste, seigneur du château de Saint-Nectaire, archidiacre de Billom et chanoine dans l’église de Clermont1 ». D’abord seigneur châtelain, ensuite titulaire d’une fonction dans le gouvernement diocésain, enfin chanoine de la cathédrale de Clermont, il use d’une titulature dont l’ordre, fort peu grégorien, rappelle davantage le xie que le xiiie siècle. À quelques kilomètres de Saint-Nectaire, à la retombée de la montagne en direction du val d’Allier, environ deux siècles plus tôt, deux documents (édités en annexes), qui ne se laissent pas comprendre aisément au premier abord, révèlent une situation comparable où chevaliers et droits sur les églises demeurent à tel point liés que surviennent de graves événements.

    2Il ne s’agira pas de reconsidérer ici globalement la « crise grégorienne », ni d’examiner les modalités d’application de la réforme dans le diocèse de Clermont2. Plus modestement, au niveau local et élémentaire du village, de l’église (paroissiale), de la seigneurie et des communautés associées à ces formes d’organisation sociales et politiques, quels ont pu être les enjeux de la réforme à la charnière des xie et xiie siècles et les interactions entre trois échelles, locale (église et seigneurie), régionale (évêques et grandes abbayes bénéficiaires des transferts grégoriens) et générale (pape et conciles) ? À cet égard, si un concile présidé par le pape connaît un écho immédiat en Auvergne, ce n’est pas celui de Clermont où Urbain II décrète la croisade (1095), mais celui de Troyes (1107), particulièrement en raison de ses dispositions contre les incendiaires, que reprend en novembre 1130 un autre concile présidé à Clermont même par Innocent II, en présence notamment des abbés de Cluny et de La Chaise-Dieu3. Lors de son long voyage en France4, Pascal II tient en effet, autour du 23 mai 1107, lors d’un séjour à Troyes (20-26 mai), un concile dont un canon ordonne l’excommunication des incendiaires et des violateurs d’églises. La Chronique de Saint-Maixent rapporte que « l’an 1107, à Troyes, en France, eut lieu un concile que tint Pascal, pape, où il décréta qu’en cas de guerre l’on n’incendierait aucune maison et que l’on ne déroberait ni œufs ou ni agneaux5 ». Dans une lettre adressée en novembre 1109 aux auteurs de persécutions contre les moines de Mauriac en Auvergne et rapportée par la Chronique de Saint-Pierre-le-Vif de Sens, Richard, évêque d’Albano et légat pontifical, rappelle que « le seigneur pape Pascal, au concile de Troyes, excommunia tous ceux qui violeraient les églises et particulièrement ceux qui usurperaient les biens d’Église ou qui outrageraient en quoi que ce soit les personnes [d’Église], de sorte que ni dans la vie ni dans la mort ils ne puissent obtenir la communion de l’Église, à moins qu’ils ne fussent auparavant venus à résipiscence par une réparation convenable6 ». Enfin, si les canons du concile de Troyes n’ont pas été conservés, la collection de Thérouanne a gardé la trace de celui qui vise les incendiaires : « au concile de Troyes il fut consacré par Pascal [II], pape, que jamais nulle part on ne commettrait un incendie7 ». Outre la mention à Mauriac en 1109 des sanctions encourues par les incendiaires selon le concile de Troyes et la reprise de ce canon lors du concile de Clermont en 1130, une troisième source fait état de sa réception immédiate en Auvergne.

    La lettre de Pierre Roux à Pascal II

    3C’est une lettre8 sans date mais à rapporter aux années 1107-1110, peut-être plus précisément à l’été 1107. Cette année-là le pape séjourne en Auvergne du 6 juin (Souvigny) au 12 juillet (Brioude), probablement à Clermont le 26 juin, sûrement à Sauxillanges le 28 juin. Par cette lettre, l’évêque de Clermont Pierre Roux demande à Pascal II la démarche à suivre vis-à-vis de quatre criminels nommément désignés et coupables d’avoir non seulement mutilé, décapité et énucléé des individus, mais aussi incendié une église, d’en avoir violé le cimetière, profané l’autel et molesté le prêtre desservant – toutes choses prohibées par le récent concile. L’évêque auvergnat déclare avoir agi dans son domaine de compétence, la trêve diocésaine : de fait, les exactions ont été commises le lendemain et le surlendemain de la Circoncision (2-3 janvier), en période de trêve9. Il a sans doute aussi procédé à la réconciliation de l’église et du cimetière. Enfin, compromis allégeant les peines encourues par les incendiaires, il leur a fait remise des réparations qu’ils auraient dû verser, probablement au patron de l’église et aux victimes du carnage. Mais, liste nominative de coupables à l’appui, il s’en remet au bon vouloir du pape pour ce qui est de l’excommunication et de son éventuelle suspension. On subodore, à peine avoué, un arrangement local, l’évêque étant garant de la paix sociale dans son diocèse, quelles que soient par ailleurs la grandeur des crimes commis et la liberté que pourrait prendre le prélat vis-à-vis du droit coutumier, écrit ou canonique pour apaiser les tensions.

    4Curieusement, la lettre nomme les quatre incendiaires, mais ni l’église ni le miles quidam qui l’avait auparavant fortifiée ne sont identifiés respectivement par le toponyme (ou hagionyme) et l’anthroponyme attendus. Or ce chevalier anonyme a échappé de peu à la fureur des criminels, auxquels Pierre Roux reconnaît au moins deux circonstances atténuantes, qui expliqueraient sa mansuétude : d’abord, l’expulsion du « méchant » miles, ennemi des incendiaires mais accapareur d’église, passe pour légitime ; de plus, après l’avoir délogé de l’église fortifiée, ils l’ont livré au comte d’Auvergne, dont il doit être un vassal direct. Le miles quidam est donc probablement l’un des grands barons d’Auvergne, d’un rang supérieur à celui de ses ennemis, et son anonymat relève de la pure fiction pour les Auvergnats. Sans doute la lettre requiert-elle une réponse sous la forme d’un rescrit à valeur générale et non simplement locale et ponctuelle : le prélat soutient que « c’est [des incendiaires] que, soit par l’impunité, soit par le châtiment, tous les Auvergnats attendent l’exemple ». Il entend peut-être aussi préserver le miles quidam anonymisé, du moins le prémunir contre l’excommunication pontificale encourue à raison de l’usage qu’il a fait de l’église (sans nom, pas de peine), tout en permettant l’éventuelle excommunication de ses ennemis dûment nommés.

    5Les noms explicites des incendiaires, d’une part, la précision que l’église violée et incendiée appartient à La Chaise-Dieu, d’autre part, sont assez transparents pour que les contemporains reconnaissent aisément en filigrane à la fois l’église et le miles en butte aux attaques de ses vassaux ou voisins tumultueux.

    6Le premier incendiaire, Bertrand de Rochefort, tire son surnom du château éponyme. Quelques textes du xie siècle, éclairés par les actes plus nombreux du xiiie siècle, montrent que la seigneurie de Rochefort s’étend sur la partie nord des monts Dore, entre Rochefort[-Montagne] et la vallée de la Dordogne en passant par Murat-le-Quaire dont les Rochefort sont seigneurs.

    7Son second élément anthroponymique associe Bertrand de Granges, le deuxième incendiaire, à la seigneurie de Granges dans la paroisse de Tauves à l’ouest des monts Dore. Le cartulaire de Sauxillanges a conservé son testament : exprimant le vœu de se rendre à Jérusalem, il cède aux moines de Sauxillanges, à raison de leur dépendance de Tauves, les droits qu’il avait sur l’église et sur le village de Tauves, ainsi que des redevances perçues à Fanostre et à Plantades près d’Avèze10. Aux xiiie-xive siècles, les seigneurs de Granges perçoivent des droits au Montelhet, à Plantades, Lastic et Villedemange de part et d’autre de la haute vallée de la Dordogne11.

    8Le troisième malfaiteur, Sanche du Crest, dont c’est l’unique mention, est probablement un miles castri du Crest. La forme latine hypercorrecte qu’emploie la lettre, Crista (féminin, comme en latin classique, face aux formes usuelles de Cresto en latin et del Crest en occitan), désigne Le Crest, château situé à l’extrémité orientale d’une coulée volcanique qui surplombe le sud de la Limagne et le val d’Allier. Vers 1100, les seigneurs du Crest dominent un vaste espace entre Saint-Amant[-Tallende], Monton, l’Allier et la Couze.

    9Pierre Bobol enfin, le quatrième incendiaire, est le seul à porter un cognomen non toponymique. L’assise foncière de son lignage paraît proche du Crest : en 1235, Guillaume Bobols tient en fief de Bertrand de Coudes une dîme dans la paroisse de Jussat12. Mieux, avec Bertrand de Rochefort (Bertrannus de Rocafort), il figure en 1111, sous le nom Petrus cognomento Bobols, comme témoin d’une charte conservée dans le cartulaire de l’abbaye clunisienne de Sauxillanges par laquelle Élie, seigneur du Crest, renonce aux mauvaises coutumes qu’avaient exercées sur la villa de Gadet au préjudice de l’église de Saint-Hilaire, dépendance (obedientia) des moines, son père Aimuin et son oncle Atton, abbé du chapitre cathédral de Clermont13.

    Aire d’influence des La Tour et châteaux autour de Mauriac.

    10Les quatre incendiaires représentent donc deux à deux un espace (voir la carte ci-dessus) qui s’étire depuis les monts Dore (Rochefort, Granges) à l’ouest jusqu’au bas plateau céréalier proche de l’Allier (Le Crest, Bobol) à l’est. Quel lien exact unit les quatre incendiaires et le miles quidam, en-deçà de la haine qu’ils ont conçue envers lui ? Soit ce sont tous des milites, de même rang dans la noblesse régionale, auquel cas il s’agit d’une simple querelle entre hobereaux. Soit le miles est de rang supérieur (on l’a déjà suggéré) et les quatre criminels comptent au nombre de ses vassaux, qui lui disputent sa seigneurie ou tentent de la démembrer à leur profit. Pierre Roux, on l’a vu, accorde une circonstance atténuante aux incendiaires qui ont remis le chevalier pro comite, « à la place du comte », « pour le comte », « devant le comte » – la compréhension de ce passage sibyllin n’est pas aisée. Le miles quidam doit donc être un vassal direct du comte d’Auvergne, autrement dit un baron. Au début du xiie siècle et au sud-ouest de Clermont, entre Dordogne et Allier, il peut s’agir soit d’un La Tour14 (versant ouest et montagnard, avec une implantation basse à Plauzat), soit d’un seigneur du Crest, dont Sanche est vassal et probablement coseigneur (versant oriental en direction de l’Allier).

    11Reste à identifier l’église qui avait été fortifiée avant l’assaut des malfaiteurs. Les indices sont de natures anthroponymique et institutionnelle. L’identité des incendiaires suggère une localisation au sud-ouest de Clermont. En outre, La Chaise-Dieu, abbaye possessionnée surtout entre l’Allier et la Dore, détient peu d’églises entre Allier et monts Dore : six à huit aux périodes plus tardives que documentent les pouillés des xive-xvie siècles et le chartrier de La Chaise-Dieu15. La plus ancienne bulle confirmative dont la tradition paraît fiable, accordée en 1184 par Lucius III16, sans être exhaustive, n’y mentionne que l’église de Verrières. L’acte d’Henri Ier confirmant la fondation et les possessions de l’abbaye (1052) n’atteste dans les parages que deux églises à Saint-Victor[-la-Rivière]. Récemment dotée, La Chaise-Dieu n’est pas concernée par l’acte où l’évêque Aimeri tranche en 1131 les différends qui opposent les établissements réguliers et le chapitre cathédral au sujet de la possession de plusieurs dizaines d’églises17. Plus près du Crest, une seule église casadéenne est attestée sûrement avant le xiie siècle : Saint-Sandoux, absente de la bulle de 1184 mais donnée vers 1076 aux religieux de La Chaise-Dieu. C’est le deuxième acte qui mérite un examen attentif.

    La donation de l’église de Saint-Sandoux à La Chaise-Dieu

    12Perdu, l’acte original est connu par deux copies18. L’une, utilisée par Mabillon et ses continuateurs, est due à dom Estiennot (1676), mauriste renommé qui a réuni de considérables Fragmenta en vue de la réalisation d’une histoire ecclésiastique de l’Aquitaine. Médiocre, elle comble arbitrairement les lacunes de l’original déjà mutilé au xviie siècle. Par chance, dom Claude Béral, mauriste moins connu qu’Estiennot mais d’origine auvergnate et critique à l’égard du travail de son devancier, a laissé une autre copie, meilleure et surtout figurée, de sorte qu’on peut combler des lacunes et corriger certaines de ses lectures.

    13L’auteur de la charte, dont le nom est mutilé, donne, pour le salut de son âme et de son lignage, à l’abbé Durand et aux moines de Saint-Robert de La Chaise-Dieu une église dédiée à saint Sandoux, située dans la terre de Bernoera19, dans sa propre seigneurie (dominium), avec l’approbation de son épouse, de son frère Atton, abbé de Clermont, ainsi que de quatre de ses vassaux (militares amici). Les prêtres qui détiennent alors l’église en sont redevables à l’abbé de La Chaise-Dieu dont à l’avenir les moines doivent nommer les desservants. Deux frères, Bernard et Bertrand Deusdedit, participent aussi à la convention. Bernard, probablement laïc, renonce au droit et à la redevance qu’il avait sur l’église : jusqu’à son transfert aux réguliers, plusieurs vassaux se partageaient, avec leur seigneur, des parts des redevances perçues sur l’église et sur le fief presbytéral20. Bertrand, quant à lui, s’est engagé auprès de l’abbé de La Chaise-Dieu à se donner, lui et sa terre, au monastère et à s’y faire moine ou, du moins, à y vivre le restant de ses jours, fût-ce à l’état laïque. La donation complémentaire due aux deux frères, suscitée par le transfert de propriété principal et qui comprend aussi la dîme du froment et du vin de Chadeleuf, est faite en présence de deux figures importantes : le chambrier de La Chaise-Dieu, chargé du vestiaire des moines dans l’abbaye, et surtout le moine Guigues, frère d’Hugues de Die, célèbre évêque réformateur21. Guigues, alors moine de La Chaise-Dieu, devient plus tard, avant 1096, abbé de l’Île-Barbe près de Lyon22, ville où son frère Hugues accède à l’archiépiscopat en 1082.

    14Donnent leur consentement, probablement possesseurs d’autres parts ou droits dans l’église de Saint-Sandoux, les militares amici du donateur, sortes de milites castri dépendant de leur seigneur (de familia mea) : Jean de Randol, Géraud Mouraille et son frère Faucon, ainsi que Pierre de Vocan. La géographie de ces feudataires (fevales) recoupe en partie celle de deux des incendiaires de la génération suivante, Sanche du Crest et Pierre Bobol : Randol et Vocan se trouvent non loin du Crest et de Saint-Sandoux. Les Mouraille sont actifs à Saint-Martial, aux Martres[-de-Veyre], à Monton, dans la Narse (dépression marécageuse) voisine et au Crest. Quant aux seigneurs du Crest, ils étendent leur dominium sur Le Crest, la Narse (à Gadet) et Saint-Martial.

    15Restent à identifier l’auteur de la charte et le château dont relèvent les militares amici. La copie de Béral surpasse celle d’Estiennot, et cela ne tient qu’à une lettre. Estiennot et Mabillon ont lu, dans le nom du suscripteur, une finale en -us et, par mélecture ou méconnaissance des lignages locaux, y ont bien vite vu un Bertrand de La Tour. Béral, plus modestement, transcrit la désinence -as. Or rares sont les noms masculins de la première déclinaison latine dans les sources auvergnates des xie et xiie siècle, hormis : Andreas et surtout Helias (Elias, Ælias). L’auteur de la donation a pour frère Atton, abbé de la cathédrale, celui-là même qui en 1111 a un neveu du nom d’Élie [III], seigneur du Crest23. L’auteur est donc un autre Élie [II]24, sans doute le père de celui de 1111.

    16Si Élie II est le seigneur de la terre de Bernoera et du château du Crest autour de 1076, alors le miles quidam anonyme qui au début du xiie siècle fortifie l’église identifiée à Saint-Sandoux pourrait être Élie III du Crest, attesté en 1111 et en conflit avec les moines clunisiens de Sauxillanges.

    17Une autre hypothèse est encore possible : vers 1107, le miles retranché dans l’église peut tout aussi bien être un La Tour, désireux de garder un ancrage dans la partie basse de sa seigneurie mais menacé par ses vassaux aux alentours du Crest. Bernard de La Tour donne, avant 1049, à Sauxillanges la moitié de l’église de Plauzat avec des biens sis sur les pentes orientales du puy de Saint-Sandoux, notamment à Pressat25, indice d’une implantation ancienne des La Tour. Non documentée en raison de la destruction des archives d’Issoire pendant les guerres de Religion, la formation de la seigneurie des La Tour à Saint-Saturnin pourrait résulter à la fois de l’abandon d’un site castral primitif à Bernoera (puy de Saint-Sandoux) et de la cession de l’église Saint-Sandoux, qui en relevait ou dont il dépendait, aux moines de La Chaise-Dieu. Dans cette hypothèse, d’anciens clients des La Tour, identifiés par les anthroponymes Élie, Aimuin et Atton, auraient à la fois achevé de démanteler Bernoera, transféré l’église de Saint-Sandoux aux moines et préféré une implantation castrale au Crest. À la génération suivante, un La Tour, en fortifiant l’église de Saint-Sandoux pour s’y réfugier, aurait tenté de reprendre pied dans le noyau primitif de la seigneurie que ses vassaux avaient fait disparaître.

    18La donation d’environ 1076 et la lettre de 1107-1110 permettent en tout cas d’établir plusieurs faits. La cession de l’église de Saint-Sandoux n’a pas été définitive : héritier du donateur, usurpateur ou occupant de fait, le miles quidam s’y retranche pour se protéger de ses ennemis. Les seigneurs voisins se livrent une âpre concurrence pour la domination des environs de Tallende, dont les seigneurs, de condition laïque ou ecclésiastique, composent avec l’appétit des seigneuries ecclésiastiques : Sauxillanges, La Chaise-Dieu, chapitre cathédral de Clermont. Enfin, la fragmentation de la grande seigneurie de La Tour engendre aussi une fragmentation des patronages des paroisses.

    Pierre Roux, un évêque juge et partie : la comparaison avec le cas de Mauriac

    19Après avoir examiné les deux sources de manière régressive, pour dépister les identités cachées de l’église et du miles quidam, tentons de mesurer les enjeux autour de la dévolution de l’église de Saint-Sandoux et les déchirements qu’elle cause au sein des institutions et communautés locales : évêques, établissements religieux et seigneuries laïques.

    20Surprenante, l’absence de l’évêque vers 1076 parmi les témoins s’explique. Lors des transferts « grégoriens » ultérieurs, l’évêque sert souvent d’intermédiaire (blanchisseur effaçant tout risque de simonie) entre les ex-possesseurs laïques et les bénéficiaires réguliers ; à cette date, il assiste encore rarement aux cessions d’églises ou de dîmes. L’évêque de Clermont est alors, depuis 1073, Guillaume de Chamalières, ancien chanoine de Brioude, déposé pour simonie le 26 août 1076/1077 à Clermont par Hugues de Die lui-même, au témoignage d’Hugues de Flavigny26. Lui succède Durand, abbé de La Chaise-Dieu, présent à ce titre lors de la donation, qui garde l’abbatiat en plus de son épiscopat jusqu’en 1078. Il se peut donc que la charte ait été donnée en présence d’Hugues de Die en 1076/1077.

    21De Pierre Roux, on ignore les origines familiale et géographique, la carrière et même l’état avant son accès à l’épiscopat : clerc séculier ou régulier, moine ? Cette zone d’ombre rend difficile l’estimation de la part des intérêts privés qui l’ont conduit à ménager telle ou telle personne ou communauté d’intérêts. Seule sa fonction d’ordinaire peut être envisagée. De fait, le prélat mentionne le décret du concile de Troyes qui condamne les incendiaires soit au bannissement, soit à se faire moines. Mais il se fait l’écho des quatre incendiaires désireux de s’en remettre au pape lui-même, qu’ils envisagent de rencontrer en personne, pour obtenir « autre chose », une peine plus légère voire la levée de leur excommunication. L’évêque ne rejette pas cette issue mais refuse d’exécuter la sentence sur ses ouailles, préférant se défausser sur Pascal II dont la réponse, sous forme de rescrit, aurait valeur d’exemple. À leur décharge, malgré les crimes de sang qu’ils ont commis (décapitations, énucléations, amputations), les incendiaires ont épargné le chevalier et le prêtre pourtant molesté, livrant le chevalier au comte (d’Auvergne, Guillaume VI).

    22La personnalité de Pierre Roux est éclairée par son attitude, en 1109-1110, vis-à-vis des persecutores des moines de Mauriac27. Le 9 septembre 1109, à l’instigation du doyen de Mauriac, des laïcs – milites castri de Claviers, de Montclard, de Salers et d’Escorailles, auxquels il a promis de donner des terres du monastère – font crever par l’un des leurs les yeux d’un prêtre de paroisse (capellanus). Le doyen, déposé, et les fauteurs de troubles, requis par des lettres de l’abbé de Saint-Pierre-le-Vif, refusent de venir à résipiscence. À quatre reprises, l’évêque de Clermont, entrave la procédure visant à punir les criminels : il refuse d’abord de porter les lettres que lui a remises l’abbé pour signifier aux coupables leur excommunication ; ensuite, au lieu de réconcilier le monastère de Mauriac souillé par le sang versé, il n’autorise les offices que dans une chapelle secondaire ; de plus, il n’exécute pas la sentence d’excommunication réitérée en sa présence à Évaux par les archevêques de Bourges et de Bordeaux et par le légat Gérard d’Angoulême ; enfin, sommé par trois lettres de l’archevêque de Bourges, de Richard d’Albano et même de Louis VI, rencontré par l’abbé à Orléans, il promet d’exécuter la sentence et réconcilie le monastère mais il épargne l’excommunication aux partisans de l’ex-doyen et aux détenteurs de terres appartenant aux moines de Mauriac, tous hostiles au nouveau doyen. Pour faire plier l’évêque de Clermont, le légat Richard d’Albano doit se rendre en personne à Clermont au synode diocésain de la Pentecôte 1110.

    23L’évêché de Clermont dispose d’appuis aux environs de Mauriac : les châteaux de Charlus et d’Escorailles. Guy et Raoul, seigneurs d’Escorailles, ont laissé la plus ancienne mise par écrit d’un hommage à l’évêque de Clermont (1097)28. Quand l’abbé de Sens Arnaud fait étape au prieuré de Bassignac (1110), c’est après avoir pensé trouver l’évêque au château voisin et surplombant de Charlus. Ces deux châteaux figurent pourtant, interpolés dans le polyptyque de Mauriac, au sein des possessions du monastère : anachronisme que trahit la rupture syntaxique (nom de châteaux à l’ablatif enchâssés dans des accusatifs), leur ajout dans le formulaire du ixe siècle29 prouve que les moines de Mauriac cherchent, probablement au début du xiie siècle, à soustraire les châteaux à l’évêque de Clermont et à les réinféoder eux-mêmes aux chevaliers voisins. Des divisions affleurent à Mauriac même, comme dans le monastère où seuls trois moines s’opposent au nouveau doyen.

    24Pierre Roux montre son hostilité aux réformateurs, qui à Mauriac souhaitent nommer un nouveau doyen venu de Sens ou de La Chaise-Dieu. Alors que l’abbé de Saint-Pierre-le-Vif tient un plaid à Mauriac en présence du doyen mis en cause, des abbés voisins d’Aurillac et de Tulle et du prieur de La Chaise-Dieu, les milites castri qui les menacent sont conseillés (consilio) par l’archiprêtre Pierre de Saignes (de Sennis30) avec le consentement de Pierre Roux (cunsensu episcopi). Quelques années auparavant, en 1105, le même évêque avait délivré l’abbé de Saint-Pierre-le-Vif, venu installer un nouveau doyen à Mauriac et emprisonné dans le château de Miremont par son détenteur, Pierre Aimar. Il avait alors levé une importante armée pour pacifier, selon l’usage épiscopal (ut mos est episcoporum prefate urbis [Clermont]31), les environs du monastère d’Aurillac et avait été informé de la situation mauriacoise par Guy et Raoul d’Escorailles qui, d’après la chronique sénonaise, avaient fait hommage à l’abbé de Mauriac mais qui, on l’a vu, sont aussi vassaux de l’évêque à raison de leur château éponyme. Pierre Roux joue donc sur deux tableaux : la défense des communautés monastiques de son diocèse (Aurillac, Mauriac), mais aussi la stabilité du réseau de clientèle chevaleresque qui lui assure le gîte, lors des déplacements nécessaires à la maîtrise de son vaste diocèse montagneux, et la propriété éminente de châteaux, base de la puissance armée dont il use à l’occasion.

    25Il serait inexact d’en conclure qu’à l’instar de Saint-Pierre-le-Vif à Mauriac, La Chaise-Dieu affronte à Saint-Sandoux l’hostilité des seigneuries locales que soutient le haut clergé séculier. L’évêque de Clermont ménage les barons de La Tour, détenteurs des forteresses de la bordure occidentale de l’Auvergne et à ce titre vassaux du prélat pour plusieurs d’entre elles, mais il prend aussi soin de défendre les communautés ecclésiastiques récemment dotées par des lignages de rang moindre et encore peu enclins à séparer strictement leur patrimoine familial d’avec celui des moines ou des chanoines.

    26Quatre communautés, trois monastiques (Issoire, Sauxillanges, La Chaise-Dieu) et une séculière (les chanoines de Clermont), sont en effet présentes aux environs de Saint-Sandoux et du Crest. L’abbaye d’Issoire, dépendance de Charroux (Poitou), détient très anciennement les églises de Saint-Yvoine et de Chadeleuf, plus récemment celle de Saint-Saturnin. L’abbaye clunisienne de Sauxillanges acquiert côté est les églises de Plauzat, Monton, Saint-Martial (Les Martres-de-Veyre), Saint-Mesmin (La Roche-Blanche) et, côté ouest, Saint-Pardoux et La Tour, Chastreix, Tauves, Saint-Donat, Messeix. Le chapitre cathédral de Clermont tient celles d’Authezat, Saint-Hippolyte (Tallende), Aydat. À la fin du Moyen Âge, l’évêque nomme aux cures du Crest et de Saint-Amant[-Tallende].

    27Le bassin que surplombe Saint-Sandoux suscite donc les convoitises voire la prédation des institutions ecclésiastiques les plus puissantes du diocèse. La documentation du chapitre cathédral et de Sauxillanges révèle comment les seigneurs du Crest et de la plaine en direction de l’Allier ont vu leur puissance diminuée par les religieux et fragmentée en de plus petites seigneuries en partie ecclésiastiques (les obedientiae de Sauxillanges). La seigneurie primitive du Crest peut être reconstituée à partir d’indices anciens (le réseau de clientèle vassalique que dessinent les listes de garants et témoins dans les chartes des années 950-1120) ou plus récents (xiiie-xive siècles) mais utilisés de façon régressive : l’emploi pour les grains de la mesure du Crest dessine un espace qui s’étend jusqu’à Donnezat, La Roche-Blanche, Gergovie, Les Martres, La Sauvetat et Saint-Saturnin. Avec son château surdimensionné à la fin du Moyen Âge, la seigneurie du Crest résulte en partie des mutations dont sont témoins les deux actes étudiés.

    Conclusion

    28Les événements que relate la lettre de Pierre Roux témoignent de la déchirure provoquée par les transferts d’églises et par la fragmentation des grandes seigneuries. L’évêque, garant de la paix diocésaine, tente d’en atténuer les effets dans un tissu social tendu du fait de la polarisation de l’espace par les dépendances monastiques. L’hypothèse la plus probable est que vers 1076 Élie II du Crest ait donné l’église de Saint-Sandoux à La Chaise-Dieu, déclassant de façon concomitante le site castral voisin, Bernoera, au profit du Crest plus au nord ; une trentaine d’années plus tard, un puissant chevalier, plus probablement un La Tour qu’un héritier d’Élie, tente de reprendre l’église qu’il fortifie avant d’en être délogé par les chevaliers voisins, qui agissent de la sorte moins pour défendre La Chaise-Dieu que par inimitié ou pour éviter la reprise par un laïc de biens auxquels avaient renoncé leurs aïeux ou les membres de leur réseau d’alliances. Ce n’est pas un hasard si Atton, abbé de Clermont, témoin de la donation de l’église de Saint-Sandoux, rechigne à céder définitivement aux moines de Sauxillanges les droits que son père et son oncle avaient à Gadet, et qu’il restitue aussi au chapitre de Clermont la terre des Escures qu’il avait usurpée près de la cité pour en faire un domaine privé32.

    Annexe

    Document 1 : charte de donation de l’église de Saint-Sandoux à La Chaise-Dieu (ca 1076)

    « [Ego Heli]as dono et concedo Deo et beate Marie et sanctis martyribus [Agricole et Vitali] et [bea]to Rotberto et Case Dei, domno Duranto abbati et [ceteris ejusdem] cenobi[i habitator]ibus et monachis presentibus et futuris, quandam Sancti [Cin]dulfi ecclesiam [in ter]ra de Bernoera sitam in meo dominio usque ad [presens] [per me] habitam, (i)[n integ]ro cum omnibus appenditiis suis que ad eam [perti-]nent, pro redempt(ione) animȩ mee et patris, genitrisque mee, et omnium [consang]uineorum meorum salvatione, volentibus et laudantibus conguge mea et fratre meo Atone, Claromontensi abbate, et militaribus amicis de familia mea Johanne de Randoano, Geraldo Morralla, Falcone, fratre ejus, et Petro de Volcon, sine omni contradicente persona. Hanc tantum convenientiam eis facio ut, post mortem presbit<er>orum illorum qui nunc tenent supradictam ȩcclesiam per manum domni Duranti abbatis, nullus ex eorum consanguineis vel ex successoribus ibi minister constituatur vel hereditarius, nisi ille q(uemcu)mque (i)psi voluerint, ut in suo dominio redigant. Simili mo(do) Bernardus cognomento Deusdedit, frater Bertrandi similiter cognominati, dimisit Deo et beato Rotberto et monachis Case Dei presentibus et futuris totum rectum et rationamentum quod habebat in ecclesia Sancti Cindulfi et in omnibus que ad eam pertinebant, videntibus et astantibus personis istis: Guigone, monacho, fratre domni Ugonis, Diensis episcopi, et Calixto, monacho et camarario Case Dei. Et in presentia istorum facit similem donationem de decimo \vini/et annone de Cadal[evo et dimittit] totum quod habebat in illo decimo. Item Bertrandus Deusdedit, qui se devoverat atque promiserat in manu sancte memoriȩ domni abbatis Rotberti monachum esse futurum, et se et terram suam laudavit ac promisit Deo et monasterio Case Dei, quod si in laico habitu quamdiu vixerit voluerit in monasterio habitare, concedendum est. »

    Document 2 : lettre de Pierre, évêque de Clermont, à Pascal II au sujet d’incendiaires (23 mai 1107-19 octobre 1110)

    « P., reverentissimo patri ac beatissimo Romanȩ et Apostolicȩ sedis pontifici, P., indignus Claromontensis ȩcclesiȩ minister, debitȩ per omnia subjeccionis humillimam devotionem. Quanta sit utilitas et quanta leticia totius Galliȩ populis beatitudinis vestrȩ de incendiorum prohibitione decretum, sufficienter non possum exprimere. Quod quam bonum sit et quam jocundum semper ubique firmiter observari, sapiens nemo potest ambigere, cum et ȩcclesia per hoc honoretur et quod mundus dare non potuit, ad vocem vestræ sanctitatis omnibus in commune sit prestitum, refrenata tantȩ cladis licentia, securius vivere. Sed quia diabolus per obsequaces suos omnia bona semper conatur evertere, valde providendum est ne tam sanctum tamque comune bonum aliqua possit verborum palliationȩ minuere. Quidam enim valde versuti de parochianis a vestra paternitate parvitati meȩ commissis ad vos veniunt qui propter incendia quȩ fecerunt cum nichil aliud mecum quam quod in Trecensi concilio vestra sanxit auctoritas, scilicet ut aut monachizentur aut exilium subeant, possunt efficere, aliud quid pro velle suo putant a sublimitate vestra se posse percipere. Qua propter quid, quando vel qualiter ab eis gestum sit, pagine presenti curavi subnectere. Miles quidam, satis malus et multis irretitus offensionibus, quem ipsi de loco suȩ habitationis violenter expulerant, ȩcclesiam quandam ad Casam Dei pertinentem munierat ut et ibi se tueretur, et eos inpugnando posset inde resistere. Isti vero priusquam mihi res innotesceret vel aliqua mihi proclamatio fieret, non zelo justiciȩ sed capitali odio quod in eum dicebantur habere, in crastino Circumcisionis dominicȩ, quo treuga nostra servatur, cimiterium violantes æcclesiam combusserunt, sacras vestes et ornamenta sanctuarii, supellectilemque commorantis ibidem monachi diripuerunt, presbiterum quoque qui nichil commiserat sacris vestibus indutum depost altare traxerunt et in captionem ductum diu tenuerunt ; et, capto predicto milite, alios ex his qui cum eo erant in ipso ȩcclesie aditu decollaverunt, alios quos manibus aut pedibus amputatis vel oculis evulsis reliquerant, sequenti die reversi orribili et nefanda crudelitate mactando laniaverunt. Unde vestra provideat ȩquitas quid in istos decernat agendum, de quorum, vel inpunitate vel animadversione, omnes Arverni prestulantur exemplum existimantes eadem via se evasuros, si simile cuique facere contingat incendium. Quicquid itaque tam de his qui sceleris hujus principes fuerunt quam de sibi subditis quos ipsi secum violenter interesse fecerunt, majestatis vestrȩ censura decreverit, pietas vestra sua me benedictione letificando, non dedignetur mihi scriptum sigillatumque transmittere. Ineffabilis omnipotentia Dei beatissimam religionem vestram in regimine suȩ sanctȩ Ȩcclesiȩ dignetur ab omni adversitate semper et ubique defendere. Nomina quorumdam predictorum incendiariorum curavi subscribere ut, cum in presentiam vestram venerint, cito possitis eos cognoscere : Bertrannus de Rochaforti, Bertrannus de Grangis, Sancius de Crista, Petrus Bobbulus. Isti incendium concitaverunt et fecerunt, sed militem illum postea pro comite reddiderunt. Ego vero eas tantum emendationes quȩ ad treugam nostram pertinent, consilio amicorum militis, eis dimisi, sed de excommunicatione vestra me intermittere non presumpsi. »

    Ces deux documents feront prochainement l’objet d’une édition critique détaillée avec traduction et notes dans le Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, t. CXXII/1, no 828-829, janvier-juin 2021, à paraître en 2025.

    Notes de bas de page

    1Archives départementales de la Haute-Loire, 1 H 117/2 : « nos Casto, dominus castri Sancti Necterii, archidiaconus Billiomensis et canonicus in ecclesia Claromontensi ».

    2Grélois Emmanuel, « Transferts d’églises et recomposition seigneuriale dans le diocèse de Clermont (Basse-Auvergne, ixe-début du xiiie siècle) », in Michèle Fournié, Florian Mazel et Daniel Le Blévec (dir.), La Réforme « grégorienne » dans le Midi (milieu xie-début xiiie siècle), Toulouse, Privat, coll. « Cahiers de Fanjeaux », no 48, 2013, p. 559-580.

    3Mansi Giovanni Domenico, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, t. XXI, Venise, A. Zatta, 1776, col. 437-440 (d’après Baluze) : « [xiii] Pessimam siquidem depopulatricem et horrendam incendiorum malitiam, auctoritate Dei et beatorum apostolorum Petri et Pauli omnino detestamur et interdicimus […]. Si quis igitur post hujus nostre prohibitionis promulgationem malo studio, sive pro odio sive pro vindicta, ignes apposuerit vel apponi fecerit, aut appositoribus consilium vel auxilium scienter tribuerit, excomunicetur. Et si in hoc mortuus fuerit incendiarius, christianorum careat sepultura, nec absolvatur, nisi prius, dampno cui intulit secundum facultatem suam resarcito, juret se ulterius ignem non appositurum. »

    4Schilling Beate, « Zur Reise Paschalis’ II nach Italien und Frankreich 1106/07 », Francia, vol. 28, no 1, 2001, p. 115-158, notamment p. 152-155 (concile de Troyes et itinéraire en Auvergne).

    5La Chronique de Saint-Maixent, édition et traduction de Jean Verdon, Paris, Les Belles Lettres, 1979, p. 177-178 : « Anno MCVII apud Trecas in Francia fuit concilium, quod tenuit Paschalis, papa, in quo decrevit ut per nullam guerram incendia domorum fierent nec oves nec agni raperentur. »

    6Chronique de Saint-Pierre-le-Vif de Sens dite de Clarius, édition et traduction de Robert-Henri Bautier et Monique Gilles, Paris, CNRS Éditions, 1979, p. 168-169 : « Dominus Papa Paschalis in concilio Trecensi omnes eos excommunicavit qui pacem violarent et praecipue eos qui res ecclesiasticas usurparent vel personas in aliquo injuste laederent, ut nec in vita nec in morte ecclesiae communionem haberent, nisi digna satisfactione prius repiscerent. »

    7Sdralek Max, Wolfenbüttler Fragmente. Analekten zur Kirchengeschichte des Mittelalters aus Wolfenbüttler Handschriften, Münster, Heinrich Schöningh, 1891, no 23 (vers 1150), p. 145 : « in Trecensi concilio a Paschali papa sancitum est, ne incendium usquam aliquo tempore fiat ». Je remercie Dominique Barthélemy pour m’avoir signalé cette référence.

    8Archives départementales du Puy-de-Dôme, 3 G, arm. 18, sac B, c. 2 (original, parchemin). Voir Aubrun Michel, « Le diocèse de Clermont de la fin du xie siècle au début du xiie siècle », in André Vauchez (dir.), Le concile de Clermont de 1095 et l’appel à la croisade. Actes du colloque universitaire international de Clermont-Ferrand (23-25 juin 1995), Rome, École française de Rome, 1997, p. 25-26.

    9Les violations de la trêve concernent les fêtes liturgiques majeures (comme la Circoncision) mais aussi les jours du jeudi au dimanche. Le 3 janvier 1107 et les 2-3 janvier 1108, 1109 et 1110 correspondent à ces deux conditions.

    10Doniol Henry, Cartulaire de Sauxillanges, Clermont-Ferrand/Paris, F. Thibaud/C. Dumoulin, 1864, no 861, p. 591-592.

    11Le Montel et Plantades (comm. d’Avèze), Lastic (comm. de Bourg-Lastic), Villedemange (comm. de Saint-Germain-près-Herment).

    12Archives départementales du Puy-de-Dôme, 16 H 90/98. Jussat, comm. de Chanonat.

    13Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 556, p. 411-412. Saint-Hilaire : Saint-Alyre, comm. de Veyre-Monton. L’abbé de Clermont, chanoine séculier, est l’un des quatre prelati ou dignitaires du chapitre (Grélois Emmanuel et Saudan Marie, Chartes et documents de l’Église de Clermont antérieurs au xiie siècle, Paris, CNRS Éditions, coll. « Documents, études et répertoires », publiés par l’IRHT, no 85, 2015, p. 50-55).

    14Burin des Roziers Hyacinthe, La baronnie de La Tour-d’Auvergne, Clermont-Ferrand, G. Mont-Louis, 1892.

    15Saint-Diéry, Chambon[-sur-Lac], Saint-Nectaire, Saint-Sandoux, Saint-Victor[-la-Rivière], Saillant. Une seule de ces églises, Saint-Victor (peut-être avec Murol ou Chambon : in villa Sancti Victoris duas ecclesias) figure en 1052 dans la confirmation royale de la fondation abbatiale (Soehnée Frédéric, Catalogue des actes d’Henri Ier, roi de France (1031-1060), Paris, H. Champion, 1907, no 92, p. 95-97).

    16BnF, ms. lat. 12818, p. 294-305 (copie du xviie siècle par Simon Genoux) = Jaffé Philipp et Wattenbach Wilhelm, Regesta pontificum Romanorum, t. II, Leipzig, Veit, 1888, no 15011, p. 463.

    17BnF, coll. de Bourgogne, vol. 80, no 218 (original) ; Bernard Auguste et Bruel Alexandre, Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny, Paris, Imprimerie nationale, 1894, no 4023, p. 378-380 ; Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 945, p. 630-632.

    18BnF, ms. lat. 12765, p. 329-332 (Estiennot) ; BnF, coll. Baluze, 198, fol. 27-27 vo (Béral).

    19Encore appelé Bar Noueire avant 1855 et plus récemment Barre Noire (Vallat Pierre, Histoire de l’occupation du sol dans la Limagne des Buttes [Puy-de-Dôme] de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive, thèse d’archéologie, sous la direction de Michel Provost, université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, 2002, vol. II, p. 1176), le toponyme subsiste indirectement au cadastre actuel sous la forme dérivée (et topographiquement distincte) Barneyrol(le).

    20Berger Jean et Grélois Emmanuel, « Circulation des églises en enjeux de pouvoirs en Brivadois et Basse-Auvergne (fin du xe-début du xiiie siècle) », in Bruno Phalip, Jean-Luc Fray et Anne Massoni (dir.), Brioude aux temps féodaux (xie-xiiie siècle). Cultes, pouvoirs, territoire et société. Actes du colloque organisé par la Ville de Brioude et l’Almanach de Brioude, 15-17 juin 2011, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, coll. « Études sur le Massif central », 2016, p. 73-88, ici p. 74-79.

    21Voir en dernier lieu Rippart Laurent, « Les grégoriens et les élections épiscopales. L’exemple emblématique d’Hugues de Die », in Michèle Fournié, Florian Mazel et Daniel Le Blévec (dir.), La Réforme « grégorienne »…, op. cit., p. 209-256.

    22Archives départementales de la Haute-Loire, 1 H 142/1 : Guigo, abbas monasterii quod in insula quȩ dicitur Barbara situm est (10 décembre 1096) ; La Mure Jean-Marie de, Histoire des ducs de Bourgogne et des comtes de Forez [manuscrit daté de 1675], t. 3, Paris/Montbrison/Lyon, Potier/Lafond/A. Brun, 1868, no 23, p. 20. L’acte, par lequel Guillaume Ier, comte de Forez, donne à l’archevêque de Lyon (alors Hugues de Die) l’église Saint-Julien-d’Antioche de Moingt (Modonnium, comm. de Montbrison) qui la cède aussitôt à La Chaise-Dieu, est aussi souscrit par Guillaume de Baffie, évêque de Clermont et abbé de Saint-Irénée de Lyon (où il fut précédemment moine). L’authenticité de cet acte (notice récrite d’après une charte sincère ou faux habile du xviie siècle ?) a été sévèrement critiquée par le comte de Neufbourg et Marguerite Gonon (Chartes du Forez, t. XV : Les dîmes en Forez, Mâcon, Protat Frères, 1957, p. 134-135).

    23Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 556, p. 411-412.

    24Selon la numérotation que nous avons choisie, Élie Ier est le vicarius qui, aux côtés du comte Guillaume, lègue à l’Église de Clermont ses droits sur la monnaie de Clermont (Grélois Emmanuel et Saudan Marie, Chartes et documents…, op. cit., no II-1, p. 187-189).

    25Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 400, p. 307-308, 994-1049 ; biens à Bonne, Sarzat (comm. de Plauzat), Pressat, Jonat (comm. de Saint-Sandoux).

    26Pertz Georg Heinrich (éd.), Monumenta Germaniæ Historica, Scriptores, vol. VIII, Hanovre, Hahn, 1848, p. 413 : « legationis sibi [domno Hugoni Diensi episcopo] creditae sollicitas servans excubias, primum concilium celebravit apud Ansam, secundum apud Clarummontem, in quo Stephano Arvernensi episcopo, Podiensis sedis invasore, quia pro ambitione male sedem suam deseruerat, Willelmo quoque symoniaco et invasore sedis Arvernensis deposito, consecratus est praefatus abbas Durannus Arvernorum episcopus, peracto decennio regiminis sui in loco Casae Dei, qui etiam post biennium petitione et voluntate fratrum curam regiminis Siguino dereliquit ».

    27Chronique de Saint-Pierre-le-Vif de Sens…, op. cit., p. 154-169.

    28Grélois Emmanuel et Saudan Marie, Chartes et documents…, op. cit., no 61, p. 167-168.

    29Berger Jean et Grélois Emmanuel, « Circulation des églises… », art. cité, p. 86-87.

    30Saignes, Cantal.

    31Chronique de Saint-Pierre-le-Vif de Sens…, op. cit., p. 144-145.

    32Grélois Emmanuel et Saudan Marie, op. cit., no 58, p. 161-163.

    Auteur

    • Emmanuel Grélois

      Université Rennes 2.

      Emmanuel Grélois est maître de conférences en histoire médiévale à l’université Rennes 2, auteur d’une thèse sur la ville de Clermont, ses recherches portent sur les structures économiques et seigneuriales, l’habitat et les communautés d’habitants dans les villes et les campagnes de basse Auvergne du xe au xive siècle.

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    1Archives départementales de la Haute-Loire, 1 H 117/2 : « nos Casto, dominus castri Sancti Necterii, archidiaconus Billiomensis et canonicus in ecclesia Claromontensi ».

    2Grélois Emmanuel, « Transferts d’églises et recomposition seigneuriale dans le diocèse de Clermont (Basse-Auvergne, ixe-début du xiiie siècle) », in Michèle Fournié, Florian Mazel et Daniel Le Blévec (dir.), La Réforme « grégorienne » dans le Midi (milieu xie-début xiiie siècle), Toulouse, Privat, coll. « Cahiers de Fanjeaux », no 48, 2013, p. 559-580.

    3Mansi Giovanni Domenico, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, t. XXI, Venise, A. Zatta, 1776, col. 437-440 (d’après Baluze) : « [xiii] Pessimam siquidem depopulatricem et horrendam incendiorum malitiam, auctoritate Dei et beatorum apostolorum Petri et Pauli omnino detestamur et interdicimus […]. Si quis igitur post hujus nostre prohibitionis promulgationem malo studio, sive pro odio sive pro vindicta, ignes apposuerit vel apponi fecerit, aut appositoribus consilium vel auxilium scienter tribuerit, excomunicetur. Et si in hoc mortuus fuerit incendiarius, christianorum careat sepultura, nec absolvatur, nisi prius, dampno cui intulit secundum facultatem suam resarcito, juret se ulterius ignem non appositurum. »

    4Schilling Beate, « Zur Reise Paschalis’ II nach Italien und Frankreich 1106/07 », Francia, vol. 28, no 1, 2001, p. 115-158, notamment p. 152-155 (concile de Troyes et itinéraire en Auvergne).

    5La Chronique de Saint-Maixent, édition et traduction de Jean Verdon, Paris, Les Belles Lettres, 1979, p. 177-178 : « Anno MCVII apud Trecas in Francia fuit concilium, quod tenuit Paschalis, papa, in quo decrevit ut per nullam guerram incendia domorum fierent nec oves nec agni raperentur. »

    6Chronique de Saint-Pierre-le-Vif de Sens dite de Clarius, édition et traduction de Robert-Henri Bautier et Monique Gilles, Paris, CNRS Éditions, 1979, p. 168-169 : « Dominus Papa Paschalis in concilio Trecensi omnes eos excommunicavit qui pacem violarent et praecipue eos qui res ecclesiasticas usurparent vel personas in aliquo injuste laederent, ut nec in vita nec in morte ecclesiae communionem haberent, nisi digna satisfactione prius repiscerent. »

    7Sdralek Max, Wolfenbüttler Fragmente. Analekten zur Kirchengeschichte des Mittelalters aus Wolfenbüttler Handschriften, Münster, Heinrich Schöningh, 1891, no 23 (vers 1150), p. 145 : « in Trecensi concilio a Paschali papa sancitum est, ne incendium usquam aliquo tempore fiat ». Je remercie Dominique Barthélemy pour m’avoir signalé cette référence.

    8Archives départementales du Puy-de-Dôme, 3 G, arm. 18, sac B, c. 2 (original, parchemin). Voir Aubrun Michel, « Le diocèse de Clermont de la fin du xie siècle au début du xiie siècle », in André Vauchez (dir.), Le concile de Clermont de 1095 et l’appel à la croisade. Actes du colloque universitaire international de Clermont-Ferrand (23-25 juin 1995), Rome, École française de Rome, 1997, p. 25-26.

    9Les violations de la trêve concernent les fêtes liturgiques majeures (comme la Circoncision) mais aussi les jours du jeudi au dimanche. Le 3 janvier 1107 et les 2-3 janvier 1108, 1109 et 1110 correspondent à ces deux conditions.

    10Doniol Henry, Cartulaire de Sauxillanges, Clermont-Ferrand/Paris, F. Thibaud/C. Dumoulin, 1864, no 861, p. 591-592.

    11Le Montel et Plantades (comm. d’Avèze), Lastic (comm. de Bourg-Lastic), Villedemange (comm. de Saint-Germain-près-Herment).

    12Archives départementales du Puy-de-Dôme, 16 H 90/98. Jussat, comm. de Chanonat.

    13Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 556, p. 411-412. Saint-Hilaire : Saint-Alyre, comm. de Veyre-Monton. L’abbé de Clermont, chanoine séculier, est l’un des quatre prelati ou dignitaires du chapitre (Grélois Emmanuel et Saudan Marie, Chartes et documents de l’Église de Clermont antérieurs au xiie siècle, Paris, CNRS Éditions, coll. « Documents, études et répertoires », publiés par l’IRHT, no 85, 2015, p. 50-55).

    14Burin des Roziers Hyacinthe, La baronnie de La Tour-d’Auvergne, Clermont-Ferrand, G. Mont-Louis, 1892.

    15Saint-Diéry, Chambon[-sur-Lac], Saint-Nectaire, Saint-Sandoux, Saint-Victor[-la-Rivière], Saillant. Une seule de ces églises, Saint-Victor (peut-être avec Murol ou Chambon : in villa Sancti Victoris duas ecclesias) figure en 1052 dans la confirmation royale de la fondation abbatiale (Soehnée Frédéric, Catalogue des actes d’Henri Ier, roi de France (1031-1060), Paris, H. Champion, 1907, no 92, p. 95-97).

    16BnF, ms. lat. 12818, p. 294-305 (copie du xviie siècle par Simon Genoux) = Jaffé Philipp et Wattenbach Wilhelm, Regesta pontificum Romanorum, t. II, Leipzig, Veit, 1888, no 15011, p. 463.

    17BnF, coll. de Bourgogne, vol. 80, no 218 (original) ; Bernard Auguste et Bruel Alexandre, Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny, Paris, Imprimerie nationale, 1894, no 4023, p. 378-380 ; Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 945, p. 630-632.

    18BnF, ms. lat. 12765, p. 329-332 (Estiennot) ; BnF, coll. Baluze, 198, fol. 27-27 vo (Béral).

    19Encore appelé Bar Noueire avant 1855 et plus récemment Barre Noire (Vallat Pierre, Histoire de l’occupation du sol dans la Limagne des Buttes [Puy-de-Dôme] de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive, thèse d’archéologie, sous la direction de Michel Provost, université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, 2002, vol. II, p. 1176), le toponyme subsiste indirectement au cadastre actuel sous la forme dérivée (et topographiquement distincte) Barneyrol(le).

    20Berger Jean et Grélois Emmanuel, « Circulation des églises en enjeux de pouvoirs en Brivadois et Basse-Auvergne (fin du xe-début du xiiie siècle) », in Bruno Phalip, Jean-Luc Fray et Anne Massoni (dir.), Brioude aux temps féodaux (xie-xiiie siècle). Cultes, pouvoirs, territoire et société. Actes du colloque organisé par la Ville de Brioude et l’Almanach de Brioude, 15-17 juin 2011, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, coll. « Études sur le Massif central », 2016, p. 73-88, ici p. 74-79.

    21Voir en dernier lieu Rippart Laurent, « Les grégoriens et les élections épiscopales. L’exemple emblématique d’Hugues de Die », in Michèle Fournié, Florian Mazel et Daniel Le Blévec (dir.), La Réforme « grégorienne »…, op. cit., p. 209-256.

    22Archives départementales de la Haute-Loire, 1 H 142/1 : Guigo, abbas monasterii quod in insula quȩ dicitur Barbara situm est (10 décembre 1096) ; La Mure Jean-Marie de, Histoire des ducs de Bourgogne et des comtes de Forez [manuscrit daté de 1675], t. 3, Paris/Montbrison/Lyon, Potier/Lafond/A. Brun, 1868, no 23, p. 20. L’acte, par lequel Guillaume Ier, comte de Forez, donne à l’archevêque de Lyon (alors Hugues de Die) l’église Saint-Julien-d’Antioche de Moingt (Modonnium, comm. de Montbrison) qui la cède aussitôt à La Chaise-Dieu, est aussi souscrit par Guillaume de Baffie, évêque de Clermont et abbé de Saint-Irénée de Lyon (où il fut précédemment moine). L’authenticité de cet acte (notice récrite d’après une charte sincère ou faux habile du xviie siècle ?) a été sévèrement critiquée par le comte de Neufbourg et Marguerite Gonon (Chartes du Forez, t. XV : Les dîmes en Forez, Mâcon, Protat Frères, 1957, p. 134-135).

    23Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 556, p. 411-412.

    24Selon la numérotation que nous avons choisie, Élie Ier est le vicarius qui, aux côtés du comte Guillaume, lègue à l’Église de Clermont ses droits sur la monnaie de Clermont (Grélois Emmanuel et Saudan Marie, Chartes et documents…, op. cit., no II-1, p. 187-189).

    25Doniol Henry, Cartulaire…, op. cit., no 400, p. 307-308, 994-1049 ; biens à Bonne, Sarzat (comm. de Plauzat), Pressat, Jonat (comm. de Saint-Sandoux).

    26Pertz Georg Heinrich (éd.), Monumenta Germaniæ Historica, Scriptores, vol. VIII, Hanovre, Hahn, 1848, p. 413 : « legationis sibi [domno Hugoni Diensi episcopo] creditae sollicitas servans excubias, primum concilium celebravit apud Ansam, secundum apud Clarummontem, in quo Stephano Arvernensi episcopo, Podiensis sedis invasore, quia pro ambitione male sedem suam deseruerat, Willelmo quoque symoniaco et invasore sedis Arvernensis deposito, consecratus est praefatus abbas Durannus Arvernorum episcopus, peracto decennio regiminis sui in loco Casae Dei, qui etiam post biennium petitione et voluntate fratrum curam regiminis Siguino dereliquit ».

    27Chronique de Saint-Pierre-le-Vif de Sens…, op. cit., p. 154-169.

    28Grélois Emmanuel et Saudan Marie, Chartes et documents…, op. cit., no 61, p. 167-168.

    29Berger Jean et Grélois Emmanuel, « Circulation des églises… », art. cité, p. 86-87.

    30Saignes, Cantal.

    31Chronique de Saint-Pierre-le-Vif de Sens…, op. cit., p. 144-145.

    32Grélois Emmanuel et Saudan Marie, op. cit., no 58, p. 161-163.

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    Grélois, E. (2025). Chevaliers, moines et évêques en Auvergne vers 1075-1110. In T. Martine (éd.), Communautés déchirées ? (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13mav
    Grélois, Emmanuel. « Chevaliers, moines et évêques en Auvergne vers 1075-1110 ». In Communautés déchirées ?, édité par Tristan Martine. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2025. https://doi.org/10.4000/13mav.
    Grélois, Emmanuel. « Chevaliers, moines et évêques en Auvergne vers 1075-1110 ». Communautés déchirées ?, édité par Tristan Martine, Presses universitaires de Rennes, 2025, https://doi.org/10.4000/13mav.

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    Martine, T. (éd.). (2025). Communautés déchirées ? (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13met
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