Le Bas-Poitou et la réforme grégorienne
p. 165-188
Texte intégral
1Éloigné du siège diocésain et des grandes réunions conciliaires, le Bas-Poitou ne semble pas avoir constitué un foyer majeur de la réforme grégorienne en Aquitaine, la vie religieuse reposait plutôt pour l’essentiel sur des abbayes bénédictines, pour la plupart isolées. Ce constat pourrait bien évidemment réduire la pertinence du choix de cet espace comme terrain d’études pour la diffusion de cette réforme, mais celle-ci ne se limite pas, comme l’ont montré de nombreuses analyses récentes1, aux seules rivalités entre le prince et les évêques ou à l’action des légats2, elle redéfinit aussi la place de l’Église au sein de la société et transforme les liens qui pouvaient exister avec les laïcs et plus particulièrement les aristocrates, une « révolution totale » si l’on suit F. Mazel3, aux manifestations nombreuses. Le relatif isolement bas-poitevin, la forte présence bénédictine, notamment clunisienne et sa situation stratégique à la frontière de plusieurs principautés en font, au contraire, un territoire plutôt privilégié pour identifier les différents acteurs de cette réforme et leurs rôles.
2Cette réforme, cependant, force est de le reconnaître, n’occupe pas une place centrale dans la production diplomatique de l’époque, les condamnations pour nicolaïsme ou simonie sont pratiquement inexistantes4 et les excommunications loin d’être habituelles5. Cette rareté ne traduit pas nécessairement une absence des préoccupations grégoriennes, un discours se forge et s’exprime, porté notamment par des actes particuliers, les grandes notices circonstanciées6, dont la composition articulée autour des conflits entre moines, seigneurs et évêques concernant la cession d’églises ou de droits ecclésiastiques sont presque des manifestes grégoriens.
3Ces actes constituent un ensemble documentaire significatif. Un des plus élaboré relate les différentes étapes de l’acquisition de l’église de Treize-Vents par les moines de Marmoutier7. La notice débute par l’offrande accordée par Pierre, fils de David de Mallièvre aux moines tourangeaux, installés dans le prieuré situé près de Mortagne, de l’église de Treize-Vents située à l’extérieur du château de Mallièvre avec plusieurs chapelles dont celle du castrum ainsi que les droits paroissiaux, qui est confiée par la suite à un prêtre nommé Constantin. Quinze ans plus tard, ce dernier intègre une communauté canoniale régulière récemment installée à Mauléon et leur offre, entre autres, la chapelle castrale de Mallièvre. Ce don consenti, semble-t-il, sans l’accord du seigneur et ancien propriétaire provoque la colère de Pierre, fils d’Anstier de Mortagne, le suzerain de Pierre de Mallièvre qui se saisit du lieu de culte. Les moines déposent alors une plainte devant l’évêque de Poitiers qui réunit une assemblée. Aucun accord n’est cependant trouvé, mais le vicomte de Thouars, en conflit avec le seigneur de Mallièvre, intervient dans le conflit, s’empare du château et veut transformer la modeste chapelle en église paroissiale et pour cela, devant le refus des moines, la confie aux chanoines poitevins de Mauléon. L’intervention du comte d’Anjou, quelque temps plus tard, et la reprise du castrum entraîne la destruction de l’église, stratégie pour faire table rase des ambitions vicomtales et redéfinir la situation de ce lieu, fixée lors d’une assemblée ultérieure convoquée par l’évêque.
4Ce long récit révèle les nouvelles tensions introduites par la réforme et les ambitions des différents protagonistes : le contrôle des églises et les enjeux qu’elles représentent, la volonté de désappropriation et ses limites ou l’attractivité des communautés canoniales régulières qui menacent la prééminence bénédictine.
5À Treize-Vents, mais aussi dans d’autres établissements, l’écrit, et plus particulièrement ces notices, se dote d’une fonction performative destinée à amener les seigneurs à abandonner leurs revendications. Les cessions d’églises, mais aussi des dîmes, deviennent un enjeu central qui entraîne aussi, à plus long terme, un progressif rééquilibrage des pouvoirs et des relations entre les aristocrates et les monastères, voire entre les différentes communautés religieuses elles-mêmes.
Des notices grégoriennes
6Dans la diplomatique bas-poitevine, la réforme grégorienne se découvre moins dans les allusions directes que dans une mise en écriture particulière, les notices, qui développent un discours consacré principalement à la nécessaire restitution des biens appartenant à l’Église, servie par un préambule particulièrement développé, des séquences chronologiques précises et un vocabulaire spécifique. Elles développent une mise en scène récurrente, décrivant des moines victimes des abus des aristocrates, mais aussi diffusent un message sur la place que doit occuper l’Église, et surtout les moines, dans une société terrestre, image de celle créée dans le ciel.
Des préambules revendicatifs
7Si la réforme grégorienne constitue un moment historique majeur, les traces laissées dans la production diplomatique restent réduites et limitées le plus souvent aux préambules de quelques notices. Certains scribes font parfois allusion à quelques synodes tenus dans les sièges épiscopaux8, mais le plus souvent l’objet principal reste avant tout la nécessité de la restitution des biens appartenant à l’Église. Le scribe du prieuré de Treize-Vents l’énonce de manière directe en 1080 : « s’il était autrefois normal que des biens d’Église appartiennent à des laïcs, de telles pratiques n’étaient plus envisageables aujourd’hui9 ». Les moines de Marmoutier ne sont pas les seuls à exposer ces revendications : un scribe de l’abbaye de Maillezais, plus au sud, dénonce de la même manière les conséquences néfastes de l’ingérence des laïcs en rappelant que « les églises ont été élevées pour le service de Dieu et le salut des âmes », et non, sous-entendu, pour les intérêts privés des seigneurs10. Les moines de Talmond les suivent et soulignent que « les laïcs ne peuvent pas tenir d’églises, même s’ils les ont reçues de leurs ancêtres11 ». Cette revendication exprimée de façon aussi nette met bien en lumière une contradiction majeure : la légitimité d’une possession héritée des ancêtres, d’une part, et la singularité d’un bien qui échappe à une propriété particulière, de l’autre.
8Parfois, ces considérations se doublent de menaces renforcées par la mention d’un exemple illustrant le caractère impitoyable de la colère divine envers ceux qui enfreignent les commandements de l’Église. Le seigneur de La Roche-sur-Yon, Garath, en fut la victime. La maladie qui emporta son fils fut attribuée, par les copistes, à son mariage anticanonique12.
9La meilleure arme des moines réformateurs repose peut-être moins dans ces menaces que dans la composition même de ces notices, véritable plaidoyer pour affirmer la pleine légitimité de leurs droits et qui enracinent une mémoire centrée sur les lieux de culte paroissiaux.
Les notices : un manifeste des ambitions grégoriennes
10Ce type d’écrits utilise des procédés narratifs très efficaces : un récit circonstancié qui donne la parole aux moines, une dimension diachronique qui permet de relater l’histoire d’une propriété, une sélection d’arguments justificatifs toujours favorables à l’émetteur, autant d’éléments qui permettent d’intégrer ces productions dans une construction scripturaire reconnaissable articulée autour d’un scénario récurrent. Il commence par l’exposé des faits : un bien reçu et possédé de manière légitime par les moines, comme la chapelle de Mallièvre, qui leur a été enlevée par la cupidité des laïcs, le vicomte de Thouars ou même par un autre clerc comme le prêtre Constantin, et qui doit revenir à ses légitimes propriétaires. Vient ensuite l’exposé des modalités de l’accord avec le versement de compensations et l’acte se clôt par la reconnaissance de la transaction et le retour de la chapelle à ses propriétaires légitimes, les moines, permettant le retour de la paix et de l’amicitia13 entre les parties, le vicomte de Thouars et le châtelain de Mallièvre, les moines de Marmoutier et les chanoines de Mauléon.
11Ces notices sont nombreuses et bien identifiées dans les fonds ligériens, mais elles se retrouvent aussi en nombre dans d’autres archives monastiques et en particulier celles de l’abbaye de Talmond14, dans cette même région. Rassemblées au début du cartulaire et composées pour un grand nombre sous l’abbatiat d’Alexandre (1091-1112)15, elles conservent en mémoire les étapes de l’acquisition d’un temporel situé dans la partie sud-ouest du Bas-Poitou et qui s’articule autour de plusieurs églises paroissiales. Dépassant la fonction archivistique, elles sont dotées aussi d’une fonction performative destinée à défendre le privilège accordé par le fondateur de l’abbaye, Guillaume le Chauve, demandant à ses vassaux de concéder les églises du Talmondais à cet établissement, à l’exclusion de tout autre16. À Vairé, par exemple, l’acte débute par la restitution par un certain Guillaume, fils d’Herbert, de la moitié de l’église17, qui vient compléter la cession de Geoffroi Martin18. À La Peyratte, le noyau foncier débute avec la difficile restitution opérée par Aldéard Rufus19. Les scribes cherchent à inscrire ces acquisitions dans la mémoire collective de la communauté. La rédaction de l’acte constitue la première étape, mais elle peut s’accompagner de cérémonies commémoratives ou du versement d’une somme recognitive ou d’un objet, pour les rappeler à une date régulière. Pour mettre fin à la dispute ayant opposé les moines de Maillezais à ceux de Saint-Serge d’Angers pour la possession de l’église de Vendanger, l’abbé angevin donna une étole en charité et versa pour la saint Pierre-aux-Liens, dans le but de commémorer perpétuellement cette paix, 5 sous de cens20. L’argumentation développée par les scribes repose aussi sur un vocabulaire spécifique qui permet d’associer à ces cessions deux notions importantes : celle d’une restitution plutôt que d’un don, qui ne peut souffrir d’aucune limite ni dans le temps ni dans le contenu.
Un vocabulaire grégorien ?
12Le choix du vocabulaire utilisé ne relève pas du hasard. L’usage des termes restituere ou reddiddere véhicule une image de culpabilité qui réduit le portrait du généreux donateur présenté auparavant21. Ce vocable remet en cause la légitimité même de la possession foncière de ces seigneurs, suggérant que les familles aristocratiques les avaient acquises de manière illégale et que, de ce fait, elles n’avaient aucun droit sur elles. L’image du donateur change, la générosité s’efface pour laisser place à la culpabilité. La notion même de compensation qui accompagnait traditionnellement les aumônes, le célèbre contre-don, est lui-même remis en cause, puisque cette largesse apparaît moins comme un don que comme la remise légitime d’un bien usurpé. Cette argumentation s’inscrit dans une rhétorique qui fait aussi souvent fi de la réalité locale. Les plaintes des moines ne sont pas toujours étayées : ainsi les églises du Talmondais, par exemple, ont été fondées par les châtelains après la reconquête sur les Normands et donc bien avant l’installation de la communauté qui ne pouvait en être le propriétaire22.
13Deux autres termes se diffusent en parallèle, perpetuum et integram, qui expriment une nouvelle perception de la propriété ecclésiastique. L’appartenance d’une terre à une église ne peut pas être remise en cause par un seigneur. Les héritiers qui s’aviseraient de contester un don seraient considérés comme des voleurs et pourraient être visés par une excommunication. Par integram, les moines revendiquent aussi la possession complète de l’ensemble d’un domaine23, ainsi que les droits qui y sont liés, séparant un peu plus les propriétés détenues par l’Église de celles possédées par les laïcs. Ces revendications se renforcent avec l’introduction d’expressions synonymes désignant l’ensemble du dominium, dans son intégralité24. Une terre appartenant à l’Église, doit rester entre ses mains comme le rappelle une décision judiciaire concernant l’héritage d’un prêtre desservant l’église de La Chaize-le-Vicomte25. Deux logiques s’y sont opposées : celle de la famille qui revendique l’héritage du frère et celle canonique qui précise qu’une terre d’Église doit rester attachée à un lieu de culte et que seul un prêtre peut en bénéficier. L’acquisition des églises, celle de Treize-Vents, mais aussi celles d’autres localités, provoque souvent de vifs conflits. Ceux-ci portent sur les modalités de cession, mais aussi sur leur attribution et le partage des revenus dégagés.
14La reconnaissance de la primauté et de la singularité du statut des terres d’Église par rapport aux autres formes de propriété constitue une des principales ambitions des grégoriens. Ce discours s’adresse à l’ensemble du monastère et à la communauté pour en faire le centre d’une nouvelle société autour de laquelle graviteraient tous les individus selon une hiérarchie stricte définie par les moines.
Une société au prisme de l’idéal grégorien
15Cette hiérarchie implique un certain nombre de distinctions et la plus visible est celle développée dans les listes de témoins opposant laïcs et clercs. Le scribe qui rapporte l’aumône accordée par Ebbon de Parthenay classe les témoins en deux catégories : les moines et les laïcs26, tout comme celui de Talmond copiant l’aumône d’un certain Jean Acaradole27 ou celui impliquant un certain Thibaud Bardel28. Cette séparation est complétée par d’autres fondées sur des critères liés cette fois-ci à l’importance sociale et aux liens établis avec le monastère. Les individus qui ont assisté au don par Geoffroy, vicomte de Thouars, de droits et de terres au prieuré de La Chaize-le-Vicomte ont été répartis en quatre catégories29 : la famille du fondateur, les châtelains, les donateurs plus humbles et les simples témoins à côté des clercs et des moines. Cette hiérarchie exprime le niveau de proximité établi. La famille du fondateur, et notamment ses descendants, bénéficie de toute l’attention de la communauté, car ils doivent rester fidèles à leur engagement et ne pas se tourner vers d’autres fondations et les abandonner. Ils continuent ainsi à bénéficier de nombreux avantages spirituels, même au cours du xiie siècle : inscription dans l’obituaire, célébration d’offices pour l’anniversaire d’un défunt30. Les châtelains bénéficient aussi d’une place à part car ils ont offert les biens les plus importants et en particulier les églises qui sont devenues les points d’appui principaux des communautés de Talmond et de Marmoutier, sans compter que ces personnages puissants ou leurs héritiers pouvaient leur causer un certain nombre de difficultés. Viennent ensuite les donateurs plus humbles, constitués par les petits seigneurs et les chevaliers. Ils restent les principaux donateurs et la modestie de leurs offrandes est compensée par leur nombre. En dernier sont énumérés des témoins dont la présence est importante, même s’ils n’ont pas offert de biens car ils assurent d’une certaine manière la réalisation effective de la promesse de l’aumône et ils constituent une preuve visible que l’ensemble de la société est soudé aux moines par un processus d’échanges.
16Entre les laïcs et les clercs s’affirme une catégorie intermédiaire, les famuli31, des laïcs liés aux moines et qui bénéficient d’un statut particulier. Leur présence est importante dans les listes de témoins : une trentaine dans le cartulaire de Talmond, 35 dans les chartes du prieuré de Marmoutier, 24 pour celles de La Chaize-le-Vicomte et les fréquences d’apparition de certains individus s’étendent pour quelques-uns sur une vingtaine d’actes32. Leur association avec des métiers peut les faire passer pour les serviteurs des moines, (cuisiniers, cellériers, infirmiers), mais les origines sociales de certains d’entre eux comme Paien Chabot les excluent du statut de simples domestiques33. Ils se rapprochent plutôt des amici34. Là aussi, certains d’entre eux semblent être des personnages importants comme ceux mobilisés pour défendre le prieuré de Fontaines attaqué par des chevaliers35, mais pas tous. La distinction de ces individus repose moind sur une prééminence sociale que sur la proximité qu’ils ont su nouer avec les moines, en évoluant à leurs côtés. Ils bénéficient, en échange, d’avantages considérables. Freevin de Masnile, par exemple, inconnu par ailleurs, présenté comme un ami et non des moindres, reçoit des bénéfices spirituels rarement accordés36. Son corps est transporté jusqu’à l’abbaye mère de Marmoutier pour y être inhumé et enseveli dans le cimetière de l’abbaye.
17La réforme grégorienne est à la fois un socle sur lequel s’enracine la mémoire de la communauté, mais aussi une ambition portée par l’écriture qui vise à promouvoir une définition renouvelée de la propriété, et plus que cela, diffuse l’image d’une société articulée autour de l’aumône et dans laquelle les moines occupent une place centrale, celle de médiateur entre la société terrestre et la céleste.
18L’application de ce projet porté par les écrits s’avère complexe et suscite bien des conflits. Si les seigneurs acceptent de reconnaitre le statut particulier des biens d’Église et de les céder, ils entendent quand même conserver un certain contrôle. Les églises comme celle de Mallièvre deviennent l’objet des luttes d’influence entre les châtelains et les moines, mais elles se trouvent également au cœur des luttes politiques qui secouent la région et mobilisent des réseaux élargis incluant le comte d’Anjou, les vicomtes de Thouars et les abbés de Marmoutier et de Mauléon.
Un enjeu : le contrôle des églises
19La désappropriation demeure le fer de lance des revendications grégoriennes, mais cette volonté n’est que rarement évoquée. Cette ambition est à l’origine de vives tensions car elle n’engage pas qu’un seul individu, mais tout un réseau qui dispose de droits à des degrés différents. Le prêtre Constantin, en intégrant la communauté de Mauléon, satisfait à cette demande et se dessaisit de son église comme l’exige la règle adoptée par les chanoines réguliers37, mais elle ne devait pas lui appartenir complètement, si l’on suit la version, peut-être contestable, et contestée par les chanoines, des moines tourangeaux. Si le principe de la restitution semble accepté, l’attribution des lieux de culte reste sensible car chaque seigneur cherche à conserver un lien, en le cédant à un établissement proche de son lignage.
20Le second problème concerne le statut de ce lieu de prière. Si une simple chapelle ne suscite guère de convoitises, la situation diffère fortement lorsqu’il s’agit d’une église paroissiale en raison des revenus qu’elle reçoit, mais aussi, et surtout, de la reconnaissance qu’elle procure. Elle est le complément, en quelque sorte, de la châtellenie, le pendant du castrum. La chapelle de Mallièvre cumule ces deux enjeux38, paroissiaux et politiques : fonder une église paroissiale pourvue d’un desservant acceptable, tout en intégrant la nouvelle église dans un temporel monastique ou canonial doté d’une immunité solide, mais qui entretient des liens étroits avec la lignée.
La cession des églises
21Si les aumônes sont souvent présentées comme le fruit de la seule générosité des chapelains, ces derniers n’ont souvent accepté qu’à la suite de pressions plus ou moins insistantes, ainsi que le suggère le préambule de la notice. Elles peuvent émaner des abbés ou des prieurs, mais aussi, et pour l’essentiel, des évêques. Leurs interventions ont pu prendre plusieurs formes. Certains ont attribué directement des églises issues de leur patrimoine ou de celui de l’église cathédrale : Pierre II a ainsi accordé à Maillezais les églises de Saint-Germain-de-Chaunay, Bazoges-en-Pareds et celle consacrée au Saint-Sang39, parfois ils n’ont joué qu’un rôle d’intermédiaire, encourageant la cession par un laïc, la recueillant avant de l’accorder à un établissement monastique. L’évêque de Poitiers a ainsi reçu d’un prêtre Rainaud la moitié de l’église de Saint-Germain-de-Prinçay avant de la remettre à l’abbaye de Marmoutier qui en possédait déjà la moitié40. Dans d’autres circonstances, leur action est plus directe, vers 1086 Isembert II intervient dans le transfert de l’église de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Sous le prétexte que l’édifice était ruiné et le service divin impossible, il amène le chevalier possesseur du lieu, Basile Chabot, à renoncer à son bien au profit du fisc relevant du droit de l’évêque41. Il en dispose ensuite en faveur de la mense canoniale, avec le projet probable de la faire reconstruire par les chanoines, puis il la confie à un archidiacre avant de l’offrir à l’abbaye Saint-Cyprien de Poitiers qui renforce sa présence par la création d’un prieuré. De manière moins visible, les prélats poitevins ont surveillé de nombreuses cessions et les ont confirmées dans plusieurs actes dont quelques-uns nous sont parvenus comme ceux d’Isembert II de 1070 ou de Pierre II de 1105 et 1128. Dans d’autres circonstances, l’évêque se charge de juger les plaintes en appel, comme celles déposées par les chanoines de Mauléon contre les agissements de Pierre, fils d’Anstier de Mortagne, qui leur interdisait l’accès à la chapelle de Mallièvre42. L’éloignement géographique n’est pas une contrainte aussi forte qu’on pourrait le penser et elle n’entraîne pas un désintérêt des évêques poitevins, ils se déplacent en Bas-Poitou et participent à la dédicace de plusieurs églises. En 1055, par exemple, Isembert préside à celle de Fontaines dans le Talmondais qui appartenait à Marmoutier, « dedicavit hunc locum ut si huic ecclesie vel servitoribus ejus aliquid in ecclesiis vel in aliquibus rebus rectil » (a consacré ce lieu afin que si quelques biens dans l’église ou ses biens-fonds étaient donnés, selon le droit, à ce lieu de prière ou ses serviteurs43). La croissance de la population a entraîné une augmentation des lieux de culte, mais seul un petit nombre de ces nouveaux lieux de prière ont pu obtenir le statut paroissial. L’enjeu est considérable pour les familles à l’origine de ces constructions, car même si ces derniers intégraient par la suite le domaine de l’Église, la présence d’une église paroissiale à proximité du castrum légitimait l’enracinement de la lignée.
Les églises paroissiales : un enjeu
22En Anjou, la promotion d’une chapelle castrale en église paroissiale n’était pas exceptionnelle, É. Zadora-Rio relève même que c’était une coutume au cours du xie siècle44 dans le comté voisin d’Anjou. Mallièvre se situe à la frontière du domaine angevin, mais la date de la construction s’avère assez tardive et se situerait, même si elle n’est pas évoquée précisément, vers la première moitié du xiie siècle, période durant laquelle le réseau paroissial s’est, en grande partie, forgé et n’autorise que de rares promotions. L’évêque s’oppose généralement à la fragmentation des communautés paroissiales et à ses conséquences, notamment financières liées à un rétrécissement du nombre des contributeurs45. La délimitation de cette nouvelle s’explique peut-être par l’acharnement des vicomtes de Thouars pour faire aboutir leur projet. La délimitation d’une petite paroisse centrée sur l’ancienne chapelle du château renforçait la légitimité des vicomtes dans une région instable. Faute de pouvoir compter sur les moines de Marmoutier liés à la famille châtelaine, les vicomtes s’appuient sur des chanoines nouvellement installés46, dans un espace dans lequel ils comptent de nombreux appuis. Le choix de ces clercs trouve plusieurs explications : le prestige associé aux nouvelles fondations canoniales régulières d’une part, mais aussi un engagement pastoral plus développé qui leur permettait, puisqu’ils avaient, pour la plupart, reçu la prêtrise, d’assurer directement la desserte des églises, ce que ne pouvaient accomplir les moines47. Le recrutement des prêtres chargés des églises dépendantes de l’abbaye pouvait s’avérer difficile et les capacités de contrôle limitées, elles n’ont pas pu empêcher, en tous les cas, le départ du prêtre Constantin. Dans certaines églises, des accords avaient été conclus entre les différents « propriétaires » et l’évêque. Les moines du prieuré de Commequiers avaient reçu le privilège de désigner les prêtres de l’église de Monts48 et à Olonne, église partagée entre Sainte-Croix de Talmond et La Trinité de Vendôme, le prêtre était choisi par les moines de Talmond, mais devait aussi prêter serment à ceux de l’obédience vendômoise49. De la même manière, le chapelain de l’église de La Chaize-le-Vicomte relevait de l’évêque, mais était proposé par le prieur envoyé par Saint-Florent-de-Saumur50.
23Les statuts conciliaires sont explicites et rappelés systématiquement lors des conciles réformateurs tenus à Poitiers en 1082 et 110051. Les moines sont écartés de l’administration des sacrements et leur mission subordonnée à l’autorité de l’évêque. Celui de 1100 entérine encore plus l’autorité du prélat affirmant que seul ce dernier a la cure des âmes et peut accorder l’autorisation à un prêtre de délivrer le sacrement de pénitence52. Lors de sa visite à Talmond, en 1079, l’évêque Isembert rappelle les règles : l’abbé doit soumettre ses choix à la confirmation du diocésain53. Sa fonction est de veiller à ce que les prêtres assurent leur charge pastorale et ne cherchent pas à s’enrichir. S’il trouve des desservants inutiles, l’abbé devra en choisir d’autres avec l’accord de l’évêque de Poitiers. Certaines abbayes disposaient toutefois de privilèges d’immunité qui limitaient l’intervention des évêques comme les établissements clunisiens54. Cet ordre compte deux abbayes affiliées dans la région, Maillezais fondée au tout début du xie siècle et Montierneuf de Poitiers dans la seconde moitié du xie siècle55, et qui ont accueilli à leurs têtes des abbés prestigieux : Guy ancien grand prieur de Cluny à Montierneuf56 et Goderan, ancien chapelain d’Hugues de Cluny à Maillezais auquel succéda Geoffroi de Cluse57. Cette influence se manifeste aussi dans l’élection d’abbés tels Benoît à Saint-Maixent, Eudes à Saint-Jean d’Angély58. L’abbaye de Cluny disposait de privilèges d’immunité et d’exemptions qui sont étendus à l’ensemble des établissements de l’ordre comme le rappelle Urbain II en 109059 : les moines de l’ordre sont exempts de la juridiction épiscopale, l’évêque ne peut célébrer des messes dans l’abbatiale, y consacrer les saintes huiles et y ordonner les moines sauf bien entendu, si l’abbé l’a invité. Cette situation s’avère source de tensions et introduit une certaine confusion dans l’exercice de l’autorité, abbé et évêque pouvant adopter des stratégies différentes. L’abbaye de Marmoutier disposait aussi de privilèges dont la défense a entraîné plusieurs conflits avec l’épiscopat et l’institution ecclésiastique séculière. En 1140, par exemple, le doyen de Mareuil s’est opposé au prieur pour la nomination du chapelain des Moutiers60. Les capacités concrètes d’intervention des évêques restaient toutefois limitées, l’église Saint Léger, desservie depuis 1088, par quatre prêtres dont le comportement suscitait l’indignation, est remise par l’évêque à Saint-Maixent, mais ce n’est qu’après leur décès que d’autres curés purent y être nommés61. Les motifs de tensions sont nombreux comme le respect de la chasteté, la lutte contre l’investiture laïque, mais le plus visible et le plus récurrent porte sur les revenus des églises.
Des revenus ecclésiastiques convoités ?
24Si la lutte contre le nicolaïsme figure en bonne place dans les dispositions du concile de Poitiers qui enregistre, entre autres, le refus d’intégrer des fils de prêtres ou de clercs dans le chapitre de Saint-Hilaire62 ou l’interdiction faite aux fidèles d’entendre les messes des clercs fautifs, les prêtres mariés ne sont évoqués surtout qu’à l’occasion de problèmes de succession. Les plaintes les plus fréquentes sont élevées par leurs fils qui réclament leurs droits à l’héritage paternel, des terres tenues par leur père pour permettre leur subsistance, mais qui relevaient du temporel des églises. Leur statut particulier et leur inaliénabilité pour les laïcs sont rappelés. La petite terre tenue par le prêtre Humbert, chapelain de Saint-Pierre, près de Talmond, récupérée par son fils, lui aussi prêtre est réclamée par la suite par l’héritier de ce dernier, son frère Engelbert, une demande rejetée, justifiée par le fait qu’un laïc ne peut tenir une terre d’Église, mais la jurisprudence ne semble pas bien établie et l’abbé doit lui verser la somme non négligeable de 60 sous63.
25Dans les revenus, les dîmes bénéficient d’une attention toute particulière, les hommes d’Église ont souligné la singularité de ces prélèvements et les distinguent des autres perceptions sur les productions qui elles pouvaient revenir aux seigneurs. Une première distinction se manifeste d’ailleurs, avec les dîmes novales, celles portant sur les cultures assurées par les religieux eux-mêmes et dont ils sont exemptés64. L’abbé de Talmond renonce ainsi à percevoir les dîmes sur les vignes nouvellement plantées par les moines de Bois-Grolland situées dans la paroisse de Poiroux65. Elles constituent un marqueur statutaire entre les prêtres et les laïcs, comme le répète de manière insistante le prieur d’Aizenay :
26« Nôtre est le droit de sépulture sur cette terre dont nous sommes les maîtres, nôtre est le droit sur le baptême, nôtre est la dîme et tous les revenus qui font partie de nos coutumes66 ».
27Ce caractère sacré s’observe dans la délimitation et le terroir de perception, celui du castrum s’efface pour être remplacé par celui de la paroisse. Si le territorium castri sert de référence pour la perception de la dîme de Giraud Rufus en 105667, celle-ci s’efface progressivement : la dîme offerte par Pierre de Beaulieu est rattachée à l’église du village68, celle de Humbert, prêtre à Saint-Hilaire-de-Talmond69 et d’Hugues de La Chaize, sont localisées dans la paroisse de ces églises70. Elle introduit aussi une séparation entre les clercs et les moines71. De vives polémiques, alimentées entre autres par l’évêque Marbode, ont contesté les possessions de ce prélèvement par le clergé régulier car il devait être réservé selon lui, aux seuls serviteurs de l’Église, les clercs72. Cette contradiction est toutefois dépassée par les théologiens tels Hugues de Saint-Victor qui relie la dîme à la célébration des offices, les moines étant liés au service divin, mais dans le secret, à la différence des clercs73. Une justification des prérogatives des moines surgit ainsi dans le préambule d’une notice du prieuré de La Roche-sur-Yon qui fait appel à la figure de Moïse74, peut-être une réaction de défense face aux chanoines séculiers de Saint-Hilaire de Poitiers qui y avaient un prieuré avant qu’il ne soit cédé dans des circonstances qui nous échappent en grande partie aux moines de Marmoutier75.
28L’acquisition des églises représente l’élément le plus visible de la réforme grégorienne et s’inscrit dans une chronologie d’une cinquantaine d’années, qui varie selon les destinataires, presque uniquement des abbayes bénédictines et quelques établissements canoniaux. L’abbaye de Talmond a reçu la plupart de ses églises paroissiales entre 1050 et 1120, une période tardive qui s’explique par l’occupation relativement récente de la région. À Maillezais, les premiers dons d’édifices paroissiaux débutent dans la seconde moitié du xie siècle et s’accélèrent entre 1083 et 1092, avec treize églises offertes76. Le temporel des prieurés de Marmoutier demeure plus réduit et se limite, à l’exception de celui de La Roche-sur-Yon, aux églises situées à côté du prieuré. Les autres abbayes bénédictines semblent être restées plus à l’écart de ces cessions, soit en raison de leur déclin, soit en raison de leur installation trop récente. Dans la première moitié du xiie siècle, toutes les églises paroissiales ou presque ont rejoint le giron monastique ou épiscopal et si quelques seigneurs élèvent encore des lieux de prière, il ne s’agit que de chapelles ou d’aumôneries qui ne peuvent accueillir les messes dominicales. Les propriétaires cherchent à conserver une certaine influence sur les églises paroissiales à travers le choix de l’établissement ecclésiastique destinataire. À Mallièvre, deux stratégies s’affrontent : d’un côté, celle des châtelains du lieu et des seigneurs de Mortagne appuyée par les comtes d’Anjou, tournés vers l’abbaye tourangelle de Marmoutier et de l’autre les vicomtes de Thouars qui cherchent à enraciner leur influence en s’approchant des chanoines poitevins de Mauléon. Achard de la Mothe tente de la même manière de faire perdurer son influence sur l’église du village, en précisant lors de sa cession, que son fils pourrait la tenir, s’il était ordonné77.
29La restitution des dîmes s’inscrit dans une chronologie plus large : si le mouvement semble plus précoce pour les prieurés de Marmoutier, les fréquences atteignent un niveau supérieur dans le cartulaire de Talmond dans lequel près d’un acte sur deux relate la cession de dîmes jusqu’en 1160, avant de diminuer sensiblement par la suite. Mais, à la différence de ce qui a pu être observé autour du Mans78 ou de Marseille79, aucune vague de restitution massive n’a été remarquée, sauf peut-être dans le Talmondais, une singularité, sans doute imputable en partie aux privilèges accordés par Guillaume le Chauve faisant de l’abbaye la destinatrice obligée des églises et des dîmes de cet espace.
Tableau 1. – Donations intégrant des cessions de dîmes en Bas-Poitou.

* Par rapport à l’ensemble des actes du fonds.
** Rapport au nombre d’actes du fonds par période.
30Cette chronologie plus étendue que pour les cessions d’églises est imputable, en grande partie, au nombre plus élevé de possesseurs et à leur statut, en majorité un nombre significatif de chevaliers et de petits seigneurs qui les avaient reçues en fief et pour lesquels elles représentaient une part importante de leurs revenus80. Ils manifestent une certaine réticence qui peut se traduire par des cessions fragmentées. Les familles cherchaient ainsi à en conserver une partie, peut-être moins pour les revenus, que pour disposer d’un moyen de négociation par la suite. Étienne, fils de Durand accorde trois parts de dîme sur l’annone avant d’accepter beaucoup plus tard et après négociation de rendre la moitié de la quatrième part81.
31À une échelle plus large, la réforme transforme le paysage monastique et modifie l’influence des différents acteurs, évêques, abbés des monastères immunistes, nouvelles communautés monastiques, chanoines réguliers…
Une transformation du paysage monastique ?
32La réforme grégorienne modifie en profondeur les rapports de force qui lient les principaux acteurs. L’évêque qui bénéficie d’une reconnaissance accrue entend bien exercer son influence sur l’ensemble de son diocèse, mais il doit compter sur l’intervention des légats et la résistance des abbés à la tête des monastères immunistes. Les inspirations spirituelles nouvelles insufflent aussi un renouveau à la vie monastique, favorisant l’installation des communautés qui trouvent dans cette région des terrains isolés très attractifs. Les relations avec l’aristocratie évoluent et l’amicitia qui avait permis l’essor des anciennes fondations se fissure, mais sans disparaître complètement et se réorganise autour d’usages différents.
Un pouvoir épiscopal reconnu, mais concurrencé ?
33Les évêques bénéficient de larges prérogatives rappelées lors des conciles de Poitiers, en premier la surveillance de la vie spirituelle dans son diocèse et la protection des terres et droits relevant de l’Église, mais leurs actions sont limitées par la concurrence des légats et celle des abbés des grands ordres. Progressivement leurs stratégies évoluent, après avoir favorisé les clunisiens, ils apportent leur soutien à d’autres communautés.
34L’implication des évêques dans l’acquisition des églises est constante et semble-t-il, assez « désintéressée » dans la mesure où ils ne cherchent pas à accroître la mense épiscopale, mais plutôt le temporel des grandes abbayes. En 1079, Isembert confirme les privilèges de Guillaume le Chauve à l’abbaye de Talmond qui lui accordait, à l’exclusion de tout autre, les églises du Talmondais82. En 1105, Pierre II, procède à plusieurs donations importantes, trois églises à l’abbaye de Maillezais affiliées à Cluny, Saint-Germain-de-Chaunay, Bazoges-en-Pareds, et celle consacrée au Saint-Sang et douze à Marmoutier83. Il favorise aussi Saint-Cyprien de Poitiers, en participant activement à la remise de l’église de Saint-Laurent-sur-Sèvre84. Le prestige acquis par ces établissements leur permet d’obtenir, de la part d’évêques plus éloignés, des églises, leur permettant de supplanter des abbayes locales. Ce choix permettait aussi aux prélats de dépasser les querelles locales et de favoriser l’essor d’une communauté plus importante, permis grâce à l’appui fourni par une maison mère prestigieuse ou de s’attirer les bonnes grâces d’un fondateur reconnu, le puissant duc d’Aquitaine. Eusèbe d’Angers autorise l’implantation des moines poitevins à Vendanger85, l’évêque d’Agen, Simon, leur accorde plusieurs lieux de culte dans son diocèse86, tout comme Raoul de Saintes87. La préférence des évêques se tourne vers les grandes abbayes, du moins jusqu’au xiie siècle, en délaissant les établissements canoniaux, mais les situations varient : si Marmoutier a longtemps bénéficié du soutien des évêques poitevins, elle doit renoncer à l’église de l’île d’Yeu88 et à celle de La Chaize-le-Vicomte89. Les cessions éloignées sont aussi fragiles et plusieurs d’entre elles font l’objet de réclamations qui aboutissent à leur perte comme celles situées dans le diocèse de Saintes qui échappent à Maillezais90. Les privilèges de cette dernière sont d’ailleurs contestés et elle doit renoncer à une partie de son privilège d’exemption91.
35Même s’il est à la tête du diocèse, l’évêque est confronté aussi à l’action des légats qui peuvent intervenir directement à la suite de la plainte d’un abbé. Plusieurs missives sont ainsi rédigées condamnant l’inaction ou la lenteur de l’évêque dans l’affaire du détournement des revenus de l’obédience de Saint-Pierre de Moutiers, au détriment de Marmoutier ou dans le procès opposant toujours l’abbaye tourangelle à Saint-Benoît de Quinçay concernant le prieuré d’Aizenay92. Ces interventions peuvent aussi le fragiliser lorsqu’elles risquent de remettre en cause ses liens avec le duc. Si le mariage du duc et le schisme d’Anaclet constituent l’apogée des tensions93, d’autres affaires plus modestes, mais tout aussi révélatrices ont éclaté. À la suite de la plainte de l’abbé de la Trinité de Vendôme, en 1096, contre les agressions dont fut victime leur prieuré d’Oléron, le pape condamne les chevaliers impliqués, mais aussi le duc, coupable à ses yeux de n’être pas intervenu94. Cette affaire confronte deux types de relations essentielles : les liens de fidélité unissant deux individus, mais aussi la fidélité due à l’Église. Le pape cherche à faire de cette dernière une obligation supérieure, qui supplanterait les autres.
Vers une transformation du paysage monastique
36Si les Isembert avaient été très favorables à Cluny et Marmoutier, la situation s’inverse un peu avec leur successeur Pierre II qui cherche plutôt à favoriser la venue d’autres communautés95, en particulier les chanoines réguliers. L’évènement le plus important est la fondation de Saint-Nicolas de Poitiers par la comtesse Agnès qui y installe treize chanoines vivant sous la règle de saint Augustin, même si celle-ci ne demeure que peu de temps, puisqu’elle est intégrée à la communauté clunisienne de Montierneuf96. Le Bas-Poitou, de son côté, accueille plusieurs prieurés dépendant de l’abbaye avignonnaise de Saint-Ruf qui reçoit une partie des églises cédées auparavant à Maillezais, Saint-Étienne d’Arvert, Saint-Cyr et Saint-Pierre de Chaillevette, Saint-Nicolas et Saint-Pierre de Mornac et la chapelle Saint-Romain qui avaient été offertes en présence de l’évêque de Saintes par un certain Adélard, sa femme Clémence, ses frères Gombaud et Hélie, avec l’accord du duc97. En dépit de cette cession, l’évêque avait dû conserver certains droits dessus, puisqu’il les remet aux chanoines avignonnais qui obtiennent une confirmation officielle de la papauté au concile de Pise de 113598. Ils bénéficient toujours d’un soutien de la papauté lors de conflits qui ont éclaté avec Maillezais, à la suite peut-être d’une campagne de « débauchage » agressive menée par les moines poitevins. Le pape rédige un acte pour interdire tout transfert des chanoines probablement du prieuré de Cheffois vers l’abbaye99. D’autres controverses se sont terminées de manière positive pour ces chanoines et ont facilité leur installation. Ils remportent leur procès contre les moines de Saint-Géraud pour le prieuré de Vouvant100 et contre les chanoines de Mauléon pour les obédiences de Cheffois, Réaumur et Montournais101. L’assemblée réunie par l’archevêque de Bordeaux et à laquelle participe l’évêque de Limoges, Pierre, ancien chanoine de Saint-Ruf, leur permet de conserver la principale église de Cheffois et ses dépendances : Sainte-Gemme-des-Bruyères, Saint-Maurice-le-Girard et Saint-Sulpice-en-Pareds102. Elle devient leur principal point d’appui dans la région, les autres retournent à Mauléon103. Deux bulles du pape Adrien IV sanctionnent cette décision, une du 16 avril 1158 pour Mauléon et une du 17 pour Saint-Ruf104.
37L’installation des chanoines de Saint-Ruf en Bas-Poitou est étroitement liée à l’appui des évêques réformateurs, notamment ceux de Saintes et d’Angoulême qui voient probablement en eux une assise pour contrebalancer la puissance clunisienne et un vivier pour desservir les églises paroissiales105. D’autres communautés canoniales régulières s’installent ensuite dans la région, les Prémontrés à Lieu-Dieu, puis à Jard106, ceux de La Chancelade près de La Roche-sur-Yon107, mais leur installation est trop tardive pour qu’elles puissent jouer un rôle actif dans la desserte des églises.
38À la fin du xive siècle, le paysage monastique du Bas-Poitou a été transformé en profondeur. La domination exercée par les établissements tourangeaux, angevins ou clunisiens est contrebalancée par l’installation de nouveaux venus, des ordres qui profitent de la réforme grégorienne, les chanoines réguliers, les cisterciens, les ordres militaires ou ceux issus de l’érémitisme qui établissent de nouveaux liens avec l’aristocratie locale.
Les conséquences d’un discours grégorien
39Le discours grégorien porte en lui un certain nombre de contradictions qui ont pu s’avérer néfastes pour les communautés monastiques dans leurs relations avec le clergé séculier et les laïcs. La défense acharnée des privilèges d’exemption n’est pas toujours compatible avec le maintien des bonnes relations avec l’évêque de Poitiers qui va, par exemple, se détourner de Maillezais pour accorder quelques églises à des communautés canoniales plus éloignées, mais proches de la papauté.
40Le conflit le plus visible oppose la recherche de la générosité des aristocrates et le refus toujours plus marqué de la présence des seigneurs au sein de l’institution ecclésiale, associés à une distanciation de plus en plus grande vis-à-vis des laïcs. Les conséquences sont notables. Le recul de l’amicitia sinon sa rupture qui unissait les grandes familles aux communautés monastiques a entraîné une baisse significative des offrandes associée à une distribution différente. L’importance et le nombre des aumônes se réduisent, mais les bénéficiaires s’accroissent. Les individus les plus aisés ne concentrent plus leurs cessions sur un, deux ou trois établissements qu’ils comblent pour associer leurs lignées, mais les dispersent dans les testaments, cédant des rentes à l’ensemble des maisons et accordant une place prépondérante aux nécessiteux et aux établissements qui les hébergent, hôpitaux et léproseries.
41Ces évolutions s’observent notamment chez les vicomtes de Thouars qui associent diversité des bénéficiaires et fidélité à quelques établissements proches de la famille, une des transformations notables liées à l’évolution de la spiritualité. Le flux passe ainsi du prieuré de La Chaize-le-Vicomte aux Templiers de Coudrie et aux chanoines de Fontenelles. Les communautés bénédictines, principaux relais de cette réforme, ont été aussi les plus touchées dans le reflux des aumônes.
Tableau 2. – Les aumônes accordées par la famille des vicomtes de Thouars, nombre d’actes.
Abbayes | Ordre | 1000-1040 | 1040-1080 | 1080-1120 | 1120-1160 | 1160-1200 | 1200-1240 | 1240-1280 | Total |
St-Michel-en-l’Herm | Bénédictins | 2 | 2 | ||||||
Maillezais | Bénédictins | 1 | 1 | ||||||
St-Maixent (Bas-Poitou) | Bénédictins | 1 | 1 | ||||||
La Roche-sur-Yon | Bénédictins Marmoutier | 2 | 2 | ||||||
La Chaize-le-Vicomte | Bénédictins St-Florent-de-Saumur | 2 | 6 | 1 | 9 | ||||
Talmond | Bénédictins | 1 | 2 | 3 | |||||
L’Absie | Cisterciens | 1 | 2 | 3 | |||||
Bois-Grolland | Cisterciens | 1 | 1 | 2 | |||||
La Blanche | Cisterciens | 1 | 1 | ||||||
Coudrie | Templiers | 4 | 4 | ||||||
Sallertaine | Bénédictins Marmoutier | 1 | 1 | ||||||
Fontenelles | Chanoines réguliers | 3 | 3 | ||||||
Autres | 1 | 3 | 3 | 7 | |||||
Total | 6 | 3 | 7 | 6 | 15 | 2 | 39 |
Conclusion
42La réforme grégorienne en Bas-Poitou se traduit-elle par une véritable révolution culturelle, politique, pour résumer, un tournant majeur ? Celle-ci ne s’exprime pas de manière violente ni fréquente, mais des ruptures se dégagent. Elles sont d’abord scripturaires marquées par la production de grandes notices, point de rencontre des droits héréditaires familiaux des uns et ambition monastique d’une extension du champ de l’immunité de l’autre associée à une habile politique de promotion de l’ordre monacal. Les disputes s’enchaînent, alimentées par des causes récurrentes, mais si elles s’éternisent parfois sur plusieurs années, elles n’aboutissent que rarement à la rupture : négociations, compensations, accords constituent le schéma récurrent de ces écrits performatifs.
43Autour des quatre acteurs principaux, le comte, l’évêque, les moines et les aristocrates, les rapports de force évoluent, mais aucun protagoniste ne s’efface complètement de la scène.
44Le duc, fondateur et principal donateur de Maillezais reste toujours présent, soutenant la réforme pontificale, tout en continuant à veiller sur ses intérêts et à maintenir une certaine vision d’une « église princière ». En Anjou, d’ailleurs, le système de la double investiture s’est développé, notamment à Saint-Florent-de-Saumur ou à Saint-Aubin d’Angers108. Le comte remettait le bâton pastoral pour le temporel et la bénédiction était accordée par l’évêque109.
45Les moines de Maillezais affiliés à Cluny, promoteurs ardents de cette réforme, tout comme ceux de Marmoutier voient leur influence régresser quelque peu et doivent souvent composer avec les familles et les autres communautés.
46L’évêque affirme son rôle, intervenant dans ces disputes, confirmant les cessions d’églises, surveillant les nominations de prêtres, contrebalançant les influences trop pressantes. Le soutien aux grandes abbayes, Marmoutier, Maillezais recule toutefois au profit des nouvelles communautés canoniales qui redémarrent sous une règle plus stricte. L’échec de Saint-Nicolas de Poitiers ne freine pas les nouvelles implantations qu’elles soient poitevines comme Mauléon ou initiées par des abbayes extérieures comme Saint-Ruf.
47La cession des églises n’entraîne pas une disparition complète de l’influence des familles aristocratiques. Ces lieux de culte constituent toujours des pôles de pouvoir sur lesquels elles cherchent à exercer un certain contrôle à travers notamment le choix de l’abbaye destinatrice de l’aumône. Si les liens privilégiés entre les familles et la communauté religieuse s’affaiblissent, si l’amicitia se fissure, la reconnaissance des moines ne disparaît pas pour autant et les dons bénéficient toujours d’une récompense, même si elle prend le plus souvent une forme commémorative (inscription dans l’obituaire, célébration de l’anniversaire du défunt…). Ces prières incitent à multiplier les aumônes, même réduites, à un nombre plus grand de communautés, facilitant la recomposition du paysage monastique bas-poitevin. Laissée quelque peu en marge de la réforme grégorienne, cette région devint par la suite le foyer d’un monachisme réformé, désireux d’aller encore plus loin dans la recherche de la pauvreté et de l’humilité.
Notes de bas de page
1Voir la mise au point de Mazel Florian, « Une révolution totale ? Penser la réforme grégorienne par-delà les frontières historiographiques », in Tristan Martine et Jérémy Winandy (dir.), La Réforme grégorienne, une « révolution totale » ?, Paris, Garnier, 2021, p. 15-25.
2Voir sur le rôle des évêques de Poitiers et leurs liens avec le duc, Cherrier-Lévêque Noëlle, Les évêques de Poitiers dans l’exercice de leurs pouvoirs temporels et religieux du ixe au xive siècle, thèse en histoire, sous la direction de Claude Lorren, université de Caen, 2010, 4 vol.
3Voir Mazel Florian, « Une révolution totale ?… », art. cité.
4On peut noter les accusations proférées à l’encontre du chapitre de Saintes par les moines de Maillezais, mais elles constituent un argument bien arrangeant pour justifier la cession d’une église sous prétexte que ses détenteurs en étaient indignes. Chartes de Maillezais, éd. Cédric Jeanneau, Le Bas-Poitou, du xe au milieu du xiiie siècle : organisation de l’espace, affirmation du lignage et évolution des structures de la société, thèse en histoire médiévale, sous la direction de Martin Aurell, université de Poitiers, 2006, annexe 3, no 8, p. 11 (16 février 1092).
5Un constat partagé pour plusieurs régions de l’ouest, G. Devailly notait ainsi pour la Bretagne que l’on pouvait « noter l’influence de la législation nouvelle uniquement dans deux cas : si les donations d’églises se réfèrent à elle ou si les seigneurs manifestent un sentiment de culpabilité, du seul fait de posséder des églises », Devailly Guy, « Une enquête en cours : l’application de la réforme grégorienne en Bretagne », Annales de Bretagne, t. 75, no 2, 1968, p. 302-303.
6Voir entre autres la présentation de Dominique Barthélemy pour celles produites par la Trinité de Vendôme, La société dans le comté de Vendôme de l’an mil au xive siècle, Paris, Fayard, 1993.
7Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de Treize-Vents, no 2, p. 217, 1088.
8L’abbé de Marmoutier s’est rendu à celui de Poitiers, Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de Sigournais, no 9, p. 206, 1100 ; l’activité synodale n’apparaît qu’à travers l’exemption accordée par l’évêque Isembert aux prêtres de Fontaines, vers 1055, Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de Fontaines, no 2, p. 89, vers 1055.
9« Nam in illo tempore moris erat quod laici possidebant ecclesias et dabant eas per concessionem episcoporum de quorum parrochia erant », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de Treize-Vents, no 2, p. 217, 1080.
10« Ut ipse supradictae ecclesiae sint factae et constructae decenter ad Dei servicium et ad utilitatem animarum suarum », Brousseau Laurence, Édition des actes de l’abbaye de Maillezais de ses origines à l’année 1082, mémoire de maîtrise, Poitiers, 1995, no 22, p. 96, 1066-1082.
11« Engelbertus frater Auberti terram illam hereditario jure obtinere voluit; sed quia laicus erat et ut presbyter servire ecclesie non poterat », Cartulaire de Talmond, no 255, p. 259, 1120.
12« Hanc, post mortem domni Bernardi de Rocha, Garath, predicti Joscelini filius, violenter abstulit monachis et in potestate sua tenuit. Sed Deus, qui scit omnia et videt et potest, injuriam servis suis factam ex alto prospisciens, prefati raptoris conjugem virga correpcionis percussit; dans ei, post abortivum natum, per naturam sanguinis indeficientem fluxum. Sicque illa iram Dei super se extensam recognoscens […] lacrimabiliter advocavit, et una voce et devocione […] reddiderunt et in perpetuum habere et possidere concesserunt », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de La Roche-sur-Yon, no 15, p. 160, 1120.
13Voir pour une autre région, Mazel Florian, « Amitié et rupture de l’amitié. Moines et grands laïcs provençaux au temps de la crise grégorienne (milieu xie siècle-milieu xiie siècle) », Revue historique, no 633, 2005, p. 53-97.
14Cartulaire de l’abbaye Sainte-Croix de Talmond, éd. Louis de la Boutetière, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, t. XXXVI, 1872.
15Sur l’étude du cartulaire de Talmond, Jeanneau Cédric, « Les moines de Talmond et leur environnement, écriture de l’espace, stratégies d’implantation, liens avec la société aristocratique », in Yves Coativy (dir.), Landevennec, 818-2018. Une abbaye bénédictine en Bretagne, Brest, CRBC, 2020, p. 205-221.
16Privilège confirmé par l’évêque et le pape. Les actes ont été intégrés au cartulaire, Cartulaire de Talmond, no 1 p. 67, 1049 ; no 63, p. 137, vers 1079 ; no 65, p. 139, 1092 ; no 149, p. 192, janvier 1096.
17Ibid., no 27, p. 116, vers 1095.
18Ibid., no 26, p. 115, vers 1085.
19Ibid., no 89, p. 151, vers 1094.
20Chartes de l’abbaye de Maillezais, éd. Cédric Jeanneau, Le Bas-Poitou du xe au milieu du xiiie siècle…, op. cit., annexe 3, no 17, p. 23, 1110.
21Les occurrences ne sont pas très nombreuses et ces verbes sont utilisés davantage pour des cessions de dîmes que d’églises, « parechiam sequi debere asseruit decimationem », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de La Chaize-le-Vicomte, no 17, p. 24, 1105 ; « si barones seu heredes et successores eorum hoc donum reddere neglexerint excommunicati sint et anathematizati usque ad emendationem », ibid., no 15, p. 21, 1095.
22Garaud Marcel, « Observation sur les vicissitudes de la propriété ecclésiastique dans le diocèse de Poitiers du ixe au xiie siècle », Bulletin. de la Société des antiquaires de l’Ouest, t. 5, 4e série, 1960, p. 357-379.
23L’expression « perpetuam elemosinam » se diffuse ainsi dans plusieurs actes : Cartulaire de Talmond, no 256 p. 260, 1120 ; no 353, p. 322, 1140 ; no 366, p. 331, 1150 ; no 367, p. 332, 1100-1150.
24Avec les formules « ex integram, cum omnibus, integre », Cartulaire de Talmond, no 440, p. 382, 1216.
25Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de la Chaize-le-Vicomte, no 18, p. 25, 1115.
26« Laici: Odo filius Gilduni, Odo filius ejus… », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de La Chaize-le-Vicomte, no 4, p. 12, 1091 ; « innumerabilium nobilium virorum tam clericorum quam laicorum », ibid., no 15, p. 21, 1099.
27« isti laici fuerunt », Cartulaire de Talmond, no 226, p. 242, 1112.
28Ibid., no 359, p. 326, 1130.
29Voir notamment, Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de La Chaize-le-Vicomte, no 19, p. 26, 1120.
30Les moines de Talmond avaient composé un obituaire qui a aujourd’hui disparu, « Et propter hoc abbas fecit scribere in martirologio », Cartulaire de Talmond, no 171, p. 206, 1100 ; no 354, p. 323, 1140.
31Autour du prieuré de La Chaize-le-Vicomte. « Testes hujus donationis sunt […] hii omnes monachi […] laici […] famuli etiam abbatis », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de La Chaize-le-Vicomte, no 2, p. 11, 1088 ; « per monachis […] de famulis monachorum », ibid., no 18, p. 26, 1115.
32C’est le cas d’un certain Gauscelin, Cartulaire de Talmond, nos 131, 132, 134, 144, 150, 155, 156, 157, 168, 169, 171, 172, 180, 181, 189, 192, 212, 214, 226 et 358.
33Ibid., no 336, p. 310, 1140 ; no 348, p. 318, 1147.
34Voir, sur ce point, Racinet Philippe, « Familiers et convers. L’entourage des prieurés bénédictins au Moyen Âge. Les mouvances laïques des ordres religieux », in Nicole Bouter (dir.), Les mouvances laïques des ordres religieux. Actes du troisième colloque international du CERCOR, Tournus, 17-20 juin 1992, Saint-Étienne, Publication de l’université de Saint-Étienne, 1996, p. 17-35 ; Mehu Didier, Paix et communautés autour de l’abbaye de Cluny, xe-xve siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2001.
35Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de Fontaines, no 32, p. 117, 1219.
36« Freevinus de Masnile non infimus amicus sancti Martini Majoris Monasterii vel monachorum ejus […] cujus monachi corpus hujus Freevini ad sepeliendum, summo cum honore, Turonis portarunt », ibid., no 11, p. 98, 1095.
37Voir Châtillon Jean, « La vie des communautés des chanoines réguliers de la fin du xie au début du xiiie siècle », in Jean Châtillon, Le mouvement canonial au Moyen Âge. Réforme de l’Église, spiritualité et culture, Turnhout, Brepols, 1992.
38Dans l’acte, le scribe évoque l’église et le prieuré de Treize-Vents avec la chapelle de Mallièvre. L’emploi du pluriel supposait qu’il existait plusieurs lieux de prière, mais seul celui du château est énuméré par la suite dans les bulles de confirmation du pape Innocent II en 1136 ou des évêques, Cartulaire du Bas-Poitou, p. 61, 1136 ; p. 63, 1060-1070 ; p. 64, 1105 ; p. 65, 1180.
39Lacurie Auguste, Histoire de l’abbaye de Maillezais, depuis sa fondation jusqu’à nos jours, suivie de pièces justificatives pour la plupart inédites, Fontenay-le-Comte, Fillon, 1852, p. 229-232 et 234-236.
40Cartulaire du Bas-Poitou, p. 64, 1105 ; ibid., prieuré de Sigournais, no 1, p. 199, 1050 ; no 5, p. 203, 1092.
41« fiscus juris episcopalis », « Les actes du prieuré de Saint-Laurent-sur-Sèvre », in Paul Marchegay (éd.), Annales de la Société d’émulation de la Vendée, 1865, p. 243-253.
42Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de Treize-Vents, no 2, p. 217, vers 1088.
43Ibid., prieuré de Fontaines, no 2, p. 89, 1055. Voir aussi Beech George, « Biography and the Study of 11th Century Society Bishop Peter II of Poitiers 1087-1115 », Francia, t. VII, 1979, p. 101-121.
44Zadora-Rio Élisabeth, « Construction de châteaux et fondations de paroisses en Anjou aux xie-xiie siècles », Archéologie médiévale, t. 9, 1979, p. 115-125.
45Sur la constitution du réseau paroissial, voir Lunven Anne, Du diocèse à la paroisse. Évêchés de Rennes, Dol, Alet/Saint-Malo, ive-xiiie siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014 ; Merdrignac Bernard, Pichot Daniel, Provost Georges et Plouchart Louisa (dir.), La paroisse, communauté et territoire. Constitution et recomposition du maillage paroissial, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019 ; Mazel Florian, L’évêque et le territoire. L’invention médiévale de l’espace, Paris, Éditions du Seuil, 2016.
46L’élévation de l’abbaye de la Trinité de Mauléon a fait l’objet de débats : la date de 1079 proposée par B. Ledain correspondant à la cession de David de Mallièvre est aujourd’hui repoussée plutôt au début du xie siècle et la fondation reposerait sur une aumône de la famille des Mauléon. La communauté s’est réunie autour d’un abbé, Pierre ; « Documents pour saisir l’histoire de l’abbaye de la Trinité de Mauléon 1090-1263 », in Bélisaire Ledain (éd.), Archives historiques du Poitou, t. 20, 1889.
47« abbas et ecclesia malleonenses liberam amplius haheat potestatem eligendi idoneam personam in capellanum illius ecclesie vel canonicum regularem vel alium », Chartes de l’abbaye de Mauléon, no 14, p. 21, 1152. À Montournais, après le décès du prêtre Étienne, l’évêque leur reconnaît le droit de disposer librement du siège et de choisir le nouveau desservant qu’ils souhaitent, issu des chanoines réguliers ou choisi parmi les clercs, ibid., no 1, p. 3, 1090 ; voir aussi Montaubin Pascal, « Les chanoines réguliers et le service pastoral, xie-xiie siècles », in Michel Parisse (dir.), Les chanoines réguliers. Émergence et expansion (xie-xiiie siècles), Saint-Étienne, CERCOR, 2009, p. 119-157. Avril Joseph, « Recherches sur la politique paroissiale des établissements monastiques et canoniaux (xie-xiiie siècles) », Revue Mabillon, t. 59, 1980, p. 453-464.
48« Ego Hugo Dei gratia Turonorum archiepiscopus […] quod Gislebertus, venerabilis Pictavorum episcopus, monachos Majoris Monasterii […] investivit ut in ecclesia de Montibus eligendi presbiterum liberam », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de Commequiers, no 2, p. 141, 1142-1149.
49Cartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme, in Charles Métais (éd.), Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, t. 22, 1890, no 68, p. 111, 20 octobre 1186.
50Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de La Chaize-le-Vicomte, no 25, p. 33, 1166.
51Cartulaire de Saint-Cyprien, no 589, p. 342 ; Cherrier-Lévêque Noëlle, Les évêques de Poitiers…, op. cit., p. 364 et 456 ; Villard François, « Un concile inconnu, Poitiers 1082 », Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, t. 19, 1986, p. 592-594.
52Concile de Poitiers, Canon 5 et 6, ibid.
53« post mortem vero eorum qui nunc ecclesias obtinent sacerdotum, abbas cum consilio meo vel illius qui locum meum obtinuerit ecclesiis sacerdotes imponeret, et si eos inutiles aut prevaricatores legis reperiret, cum consilio meo vel successorum meorum ab ecclesiis depelleret et loco eorum alios restitueret », Cartulaire de Talmond, no 63, p. 137, 1079.
54Letonnelier Gaston, L’abbaye exempte de Cluny et le Saint-Siège. Étude sur le développement de l’exemption clunisienne des origines jusqu’à la fin du xiiie siècle, Paris, Picard, 1923.
55Pour Maillezais, La fondation de l’abbaye de Maillezais. Récit du moine Pierre, édition et traduction par Yves Chauvin et Georges Pon, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2001 ; Treffort Cécile, « La mémoire d’un duc dans un écrin de pierre : le tombeau de Guy Geoffroy à Saint Jean de Montierneuf de Poitiers », Cahiers de civilisation médiévale, no 187, 2004, p. 249-270 ; Carpentier Élisabeth et Pon Georges, « Le récit de la fondation de l’abbaye de Montierneuf de Poitiers par Guillaume VIII : la chronique clunisienne du moine Martin », Cahiers de civilisation médiévale, no 201, 2008, p. 21-55.
56Ibid., p. 47.
57Refalo Sylvie, « Les ducs d’Aquitaine et l’abbaye de Maillezais (vers 970-1100) », in Cécile Treffort et Mathias Tranchant (dir.), L’abbaye de Maillezais. Des moines du marais aux soldats huguenots, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, p. 319-341 ; Lacurie Auguste, Histoire de l’abbaye de Maillezais…, op. cit., p. 103-104.
58La fondation de l’abbaye de Maillezais. Récit du moine Pierre…, op. cit., p. 84, n. 363.
59Lacurie Auguste, Histoire de l’abbaye de Maillezais…, op. cit., p. 232-234.
60Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de la Roche-sur-Yon, no 19, p. 163, 1166.
61Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Saint-Maixent, in Alfred Richard (éd.), Archives historiques du Poitou, 2 t., 1886, t. 1, no 169, p. 202-203.
62Documents pour l’histoire de Saint-Hilaire de Poitiers, in Louis Redet (éd.), Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, t. 14, 1847, no 91, p. 97-98.
63« Sed quia laicus erat et ut presbyter servire ecclesie non poterat, ideo per judicium non terram habere debuit », Cartulaire de Talmond, no 255, p. 259, 1126.
64La doctrine est formulée par le pape Pascal II, « il est juste que les lévites ne paient pas de dîmes aux lévites et que les moines qui se consacrent aux travaux charitables et sont les pauvres du Christ puissent être dispensés de payer les dîmes sur leurs domaines ». Constable Giles, Monastic Tithes from their Origins to the Twelfth Century, Cambridge, Cambridge University Press, 1964 ; Caby Cécile, « Les moines et la dîme (xie-xiiie siècle) : construction, enjeux et évolutions d’un débat polymorphe », in Michel Lauwers (dir.), La dîme, l’Église et la société féodale, Turnhout, Brepols, 2012, p. 382-384. Cette décision est intégrée dans le Décret de Gratien, C 16, q. 1, c. 47.
65« super decimis quarumdam vinearum que, quasi de novo, plantate erant in decimatione ecclesie S. Crucis de Thalemundo […] dicti abbas et conventus de Thalemundo dimiserunt monasterio de Brollio Grolandi, de jure ecclesie sue, decimam quarumdam vinearum », Cartulaire de Talmond, no 460, p. 399, 1228.
66« nostra est enim sepultura qui ipsius terre domini sumus, nostrum est baptisterium, nostra est decima et omnis redibitio nostrae sunt consuetudines omnes », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré d’Aizenay, no 1, p. 67, 1050.
67Cartulaire de Talmond, no 6, p. 86, 1056.
68Ibid., no 24, p. 114, 1091.
69Ibid., no 40, p. 123, 1080.
70« Tres quarterios vinearum […] atque decima sunt ecclesie », ibid., no 23, p. 110, 1092-1128.
71Voir Mazel Florian, « Dîme, territoire et prélèvement : réflexions sur le cas de l’Ouest de la France (Anjou, Maine, Haute-Bretagne, ixe-xiiie siècle) », in Michel Lauwers (dir.), La dîme, l’Église et la société féodale, op. cit., plus particulièrement, l’appropriation ecclésiastique de la dîme, p. 172-175.
72Reproche qu’il adresse à Robert d’Arbrissel, Dalarun Jacques (dir.), Les deux vies de Robert d’Arbrissel, fondateur de Fontevraud. Légendes, écrits et témoignages, Turnhout, Brepols, 2006, p. 548.
73Voir Caby Cécile, « Les moines et la dîme (xie-xiiie siècle)…. », art. cité, p. 369-409.
74« Legimus a domino sanctum Moysen imperatum fuisse ut singuli Israeliticis tribulus, decimales ostias domino in tabernaculo offerrent unde servitores ecclesie vivere potuissent », Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré de La Roche-sur-Yon, no 16, p. 161, 1126.
75Ibid., no 5, p. 153, 1092.
76Brousseau Laurence, Édition des actes de l’abbaye de Maillezais…, op. cit., no 22, p. 96, 1066-1087 ; no 19, p. 90, 1072-1077. Les quatre églises offertes sont celles de : Saint-Pierre de La Sèvre cédée par Guillaume Dodon en 1083, Dom Fonteneau, ms, médiathèque de Poitiers, t. 25, fol. 23 ; celle de Sauveré en 1088 ; celle de Saint-Germain de Claunay offerte par Thomas de Loudun en 1090, Chartes de l’abbaye de Maillezais, op. cit., no 4, p. 5, 1090 ; et celle de Bazoges-en-Pareds offerte par Thibaud Lunel ; ibid., no 5, p. 7, fin du xie siècle.
77« ut si aliquis de duobus filius suis legitime ordinatus fuerit, ea que diximus teneat de abbate, si tamen rectum fuerit, quod si ita non fuerit omnia remaneant S. Cruci », Cartulaire de Talmond, no 105, p. 161, 1095.
78Le concile grégorien de Tours du 17 février 1060, tout comme la visite du pape Urbain II à Marmoutier, n’ont suscité, comme l’observe Bernard Chevalier, « aucun élan de renoncement, contrairement à ce qui se passe autour du Mans », Chevalier Bernard, « Les restitutions d’églises dans le diocèse de Tours du xe au xiie siècle », in Études de civilisation médiévale, ixe-xiie siècles. Mélanges offerts à Edmond-René Labande, Poitiers, CÉSCM, 1974, p. 133.
79Mazel Florian, La noblesse et l’Église en Provence, fin xe-début xive siècle. L’exemple des familles d’Agoult-Simiane, de Baux et de Marseille, Paris, Éditions du CTHS, 2002, p. 118-119.
80Pour l’évolution des cessions, Jeanneau Cédric, Le Bas-Poitou, une société au miroir de ses écrits, Turnhout, Brepols, 2024.
81Ibid., no 118, p. 181, 1095.
82Cartulaire de Talmond, no 63, p. 137, 1079.
83Cartulaire du Bas-Poitou, p. 64 ; Lacurie Auguste, Histoire de l’abbaye de Maillezais…, op. cit., p. 229-236.
84« Chartes de Saint-Laurent-sur-Sèvre… », art. cité, p. 243-253.
85Chartes de Maillezais, in Jeanneau Cédric, Le Bas-Poitou…, op. cit., no 15, p. 20, 1105 ; Guillot Olivier, Le comte d’Anjou et son entourage au xie siècle, Paris, Picard, 1972, C 440, p. 273.
86Les églises Notre Dame de Lisiniaco, Saint-Basile, Saint-Martin et Saint-Vincent dans son diocèse, Chartes de Maillezais, in Jeanneau Cédric, Le Bas-Poitou…, op. cit., no 9, p. 12, vers 1092.
87Il remet à Maillezais les églises de Mornac, ibid., no 3, p. 4, 25 février 1090 ; no 8, p. 11, 1092.
88Cartulaire de Saint-Cyprien, p. 342-344 ; Cartulaire du Bas-Poitou, p. 336-337 ; Brousseau Laurence, Édition des actes de l’abbaye de Maillezais…, op. cit., no 20, p. 92, 1072.
89Carpentier Élisabeth et Pon Georges, « La chronique de Saint-Nicolas de La Chaize-le-Vicomte », Revue historique du Centre Ouest, t. 6, 2007, p. 339-391.
90Les églises de Mornac, d’Arvert, Saint-Cyr, Chaillevette et la chapelle saint-Romain échappent aux moines de Maillezais malgré leurs plaintes appuyées pourtant par l’abbé de Cluny, Chartes de Maillezais, in Jeanneau Cédric, Le Bas-Poitou…, op. cit., no 23, p. 33, 1139.
91Traité entre l’abbé Clément et l’évêque de Poitiers Maurice de Blazon par lequel il renonce aux privilèges d’exemption et se soumet à la juridiction de l’évêque de Poitiers, Cartulaire de l’évêché de Poitiers dit Grand Gauthier (1185-1505), in Louis Redet (éd.), Archives historiques du Poitou, t. 10, 1881, p. 4-6, 1200 ; Lacurie Auguste, Histoire de l’abbaye de Maillezais…, op. cit., p. 290.
92Cartulaire du Bas-Poitou, prieuré d’Aizenay, no 3, p. 69, 1099 ; ibid., prieuré de La Roche-sur-Yon, no 19, p. 163, 1166.
93Sur ces questions, voir Cherrier-Lévêque Noëlle, Les évêques de Poitiers…, op. cit., p. 583.
94Cartulaire saintongeais de La Trinité de Vendôme…, no 37, p. 65, vers 1096.
95La papauté incite Pierre II à renforcer ou réactualiser le lien unissant l’abbaye de Saint-Cyprien à Cluny, mais celle-ci s’éloigne de plus en plus avec l’élection de l’abbé Raynaud, Cherrier-Lévêque Noëlle, Les évêques de Poitiers…, op. cit., p. 479.
96Pon Georges, « L’apparition des chanoines réguliers en Poitou, Saint-Nicolas de Poitiers », Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, t. 13, 1975-1976, p. 55-70.
97Don d’Adélard, son épouse et ses frères à Maillezais, Chartes de Maillezais, in Jeanneau Cédric, Le Bas-Poitou…, op. cit., no 7, p. 9, 1091.
98Remise lors du concile de Pise en 1135, ibid., no 23, p. 33, 1135 ; Codex Diplomaticus Ordinis Sancti Rufi Valentiae, éd. Ulysse Chevalier, Valence, J. Céas et fils, collection de cartulaires dauphinois, t. 9, 1891, no 20. Voir aussi Veyrenche Yannick, Chanoines réguliers et sociétés méridionales. L’abbaye de Saint-Ruf et ses prieurés dans le sud-est de la France (xie-xve siècle), Turnhout, Brepols, 2018.
99Codex diplomaticus…, op. cit., p. 79-88, 1199 ; un autre acte est cité par Delhommeau Louis, Notes et documents pour servir l’histoire de l’abbaye de Maillezais au diocèse de Luçon, Paris, [s. n.], 1961, no 110, p. 34.
100Codex diplomaticus…, op. cit., no 39, p. 50, 1163-1173.
101Documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de la Trinité de Mauléon, no 7, p. 11, 1119-1124.
102Bulle du pape Adrien IV assurant la protection de l’abbaye de Mauléon du 16 avril 1158, ibid., no 18, p. 25, 16 avril 1158. Voir pour leur possession : Carrier-Belleuse Albert Ernest, Liste des abbayes, chapitres, prieurés, églises de l’ordre de Saint-Ruf, Romans, Imprimeries Valentinoise et Jeanne d’Arc réunies, 1933.
103Documents pour servir…, op. cit., no 18, p. 25, 16 avril 1158.
104Codex Diplomaticus…, op. cit., no 33, p. 43, 15 avril 1158.
105Hubert Claude, Nouvelles recherches sur la légation de Gérard d’Angoulême en Aquitaine. Contribution à l’étude de la réforme grégorienne, thèse en histoire, sous la direction de Robert Favreau, université de Poitiers, 1974, p. 93-132.
106Jeanneau Cédric, « Une abbaye prémontrée en Bas-Poitou : Lieu-Dieu en Jard », in Cédric Jeanneau (dir.), Un scriptorium et son époque : les chanoines de Beauport et la société bretonne au Moyen Âge, Brest, CRBC, 2015, p. 415-447.
107Pour le cartulaire, voir Jeanneau Cédric, Le Bas-Poitou…, op. cit., annexe 3, p. 1-131.
108Le rôle des légats de Léon IX a été mis en avant par Guillot Olivier, Le comte d’Anjou…, op. cit., t. I, p. 183-187 ; Guillot Olivier, « A Reform of Investiture before the Investiture Struggle in Anjou, Normandy and England », Haskins Society Journal, Studies of Medieval History, t. III, 1991, p. 81-100.
109Guillot Olivier, Le comte d’Anjou…, op. cit., t. I, p. 93-94 et 156-168 ; Avril Joseph, Le gouvernement des évêques et la vie religieuse dans le diocèse d’Angers, 1148-1220, Paris, Éditions du Cerf, 1985, p. 124-127.
Auteur
Université de Bretagne occidentale.
Cédric Jeanneau est maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Bretagne occidentale et membre du Centre de recherche bretonne et celtique. Après une thèse consacrée à la société du Bas-Poitou (Vendée) du xie au xiiie siècle, ses recherches portent sur le monde canonial régulier dans les régions de l’ouest, autour de la réforme grégorienne.

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