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    Plan détaillé Texte intégral Tado dans la Vita metrica Les Filii Tadi dans les chartes De l’autre côté : au palais de l’évêque Pierre Notes de bas de page Auteur

    Communautés déchirées ?

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    Des communautés déchirées en Toscane grégorienne

    Le cas de Lucques

    Paolo Tomei

    p. 99-112

    Texte intégral Tado dans la Vita metrica Les Filii Tadi dans les chartes De l’autre côté : au palais de l’évêque Pierre Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Cet article aborde le sujet des transformations du tissu social à l’époque de la « réforme grégorienne ». Le cas choisi est celui de la communauté urbaine de Lucques, berceau et cœur de la Marche de Toscane. Cet organisme politico-territorial est alors dirigé par la comtesse Mathilde de Canossa, l’une des principales actrices du conflit entre Grégoire VII et Henri IV.

    2La société de cour de Lucques est l’une des plus fastes du royaume d’Italie. Son palais public, microcosme de la Marche et de l’univers, était le pivot de la coordination politique et sociale. Tout au long du troisième quart du xie siècle encore, la communauté politique est effectivement structurée par les ressources, tant matérielles que symboliques, qui sont socialisées et redistribuées dans la domus du marquis. L’action des sociétés toscanes, surtout dans la moitié septentrionale de la région, comme l’a récemment montré Maria Elena Cortese, est fortement urbano-centrée et curiale : elle s’articule autour de la ville et des curtes du fisc qui ponctuaient le territoire rural1. Les marquis installés à Lucques pouvaient compter sur une richesse si grande qu’elle en devenait proverbiale et sur une communauté nombreuse et fastueuse de milites elegantes – selon les mots de Liutprand de Crémone – qui animaient la domus, participant à l’action du gouvernement2. À la tête de la communauté des cives se forme un bloc de pouvoir qui domine la vie politique urbaine en prêtant consilium dans la domus du marquis et en formant ensemble son comitatus.

    3C’est un cercle de parenté, de plus en plus imbriqué et socialement distinct, qui a connu une formation en deux temps : sous Lothaire et Louis II, entre le deuxième et le troisième quart du ixe siècle, sous Hugues d’Arles, dans le deuxième quart du xe siècle, et qui a atteint désormais une composition cristallisée. En l’absence de désignations contemporaines, j’ai appelé les trois principaux groupes familiaux « Fils de Rodilando », « Cunimundinghi », et « Fils de Huscit3 ». Dans les sources, ce sont les membres de ces groupes qui représentent la civitas et incarnent les cives, les urbani. Il s’agit d’un système de pouvoir essentiellement stable qui surmonte sans choc les perturbations engendrées par deux sources principales de friction : les luttes pour la succession du roi ou du marquis et la dialectique entre ces autorités4.

    4En revanche, la dispute au sommet de la société chrétienne entre Grégoire VII et Henri IV provoque une crise du pouvoir dramatique au sein de la Marche et une déchirure du tissu social. Voilà alors que le travail défini comme « somnambulique » par Chris Wickham commence5. La confrontation sur l’espace politique urbain, après la destruction du palais public, conduit à la naissance et à l’institutionnalisation d’une nouvelle communauté, appelée à la fin du xiie siècle la Commune6. Cela est à relier aux transformations de la structure des sources de valeur d’époque.

    5La forme documentaire, dans laquelle l’univers politique public harmonisé par le marquis trouvait une reconnaissance et se reflétait, c’est-à-dire les notices de plaid, disparaît alors7. D’autre part, selon les études d’Alberto Cotza, en Toscane, le conflit agit en tant que catalyseur pour la rédaction de textes littéraires, utilisés dans des contextes de médiation politique. C’est dans les années de guerres civiles, en particulier, que l’on trouve les racines de la production historiographique. Dans un cadre fragmenté, les acteurs ont tenté, sur le terrain, de se désigner dans les cités comme étant des facteurs de recomposition, en récupérant et en réécrivant le passé de leur propre point de vue. Il s’agit d’« essais de mémoire » adoptant un langage nouveau, de manière très expérimentale8.

    6À Lucques, entre 1096 et 1099, l’évêque Rangerius compose la Vita metrica Anselmi9 : un texte en distiques élégiaques d’une grande complexité, étudié récemment par Eugenio Riversi, à mi-chemin entre l’hagiographie, le poème épico-historique et le Streitschrift. Il part d’une vie anonyme concise en prose et, par le biais de sermocinationes, de discours directs et de lettres, participe au débat sur le rapport entre regnum et sacerdotium, sur la libertas ecclesiae, sur le concept de regalia, s’adressant avant tout à la cour de Mathilde et au monde ecclésiastique de Lucques10. Le héros de l’histoire est l’évêque grégorien Anselme : banni avec Mathilde de Lucques à l’avènement d’Henri IV, vers 1081, et mort cinq ans plus tard, sans être revenu dans cette ville.

    7Cet ouvrage constitue un contrepoint utile à la très vaste base documentaire conservée dans les archives. En comparant certains passages de la Vita metrica avec les données provenant de l’étude systématique des chartes de Lucques – plus de 1600 pour le xie siècle – j’essaierai de raisonner sur deux aspects, en recueillant et en développant des remarques de C. Wickham : quelles tensions conduisent à la déchirure du corps politique urbain, jusqu’alors une communauté domestique encadrée dans le système de pouvoir du marquis ; quelles sont et où passent les lignes de fracture11 ? Pour ce faire, je suivrai, selon une démarche prosopographique, quelques profils exemplaires et représentatifs des groupes impliqués dans ce qui peut être considéré comme une véritable révolution, en examinant également les réseaux sociaux de ces acteurs.

    8Tout d’abord, je présenterai le portrait de Tado : un personnage qui, dans la Vita metrica, sort de l’anonymat à un moment crucial12. Il est, en effet, le protagoniste du récit dans lequel Rangerius décrit la communauté politique urbaine après l’expulsion de Mathilde et d’Anselme, lorsque la faction impériale s’affirme à Lucques : une situation très instable, dans laquelle les dynamiques qui caractérisent la lente gestation de la Commune commencent à émerger.

    9Mon attention se portera ensuite brièvement sur les hommes qui entouraient Pierre, l’évêque installé par l’empereur et opposé à Anselme, dans la seule trace documentaire de son activité à Lucques : le bref qui rapporte une traditio et refutatio tenue le 17 novembre 1086 dans la résidence de l’évêque, que cette source désigne pour la première fois, de manière significative, sous le terme palatium. C’est la tentative de l’évêque Pierre de remplacer Mathilde et sa domus comme pôle de coordination de la vie politique en tant que dépositaire des regalia. Il n’y a pas d’autres chartes qui parlent de Pierre : c’est un personnage tombé dans une damnatio memoriae, qu’il est difficile d’identifier, si ce n’est à grands traits13.

    Tado dans la Vita metrica

    10Dans la narration de Rangerius, Pierre, après s’être fait connaître en tant que signifer de la révolte, obtint, à l’arrivée d’Henri avec les regalia, la possibilité et la capacité de se placer à la tête du tissu aristocratique de Lucques (ducere militiam per patriam)14. La chasse aux adversaires, qui se sont enfuis de Lucques, s’est alors enflammée. Le foyer de la résistance grégorienne est, tout particulièrement, le château épiscopal de Moriano, au nord sur le fleuve Serchio15. Pierre convoque un procès public dans la ville contre certains des partisans d’Anselme et de Mathilde, qui ont été capturés et emprisonnés. Il ordonne aux urbis maiores d’y assister et une grande partie du popolus minor y afflue également16.

    11C’est ici que Tado, à l’esprit versatile (subtilis ad omnia), entre en action17. L’homme cache dans son cœur sa loyauté envers Mathilde : Rangerius lui dessine une attitude définie par Eugenio Riversi comme « nicodémite18 ». Tado orchestre ainsi la chute de Pierre. Il prend la parole lorsque l’atmosphère entre les participants s’est réchauffée. Celui qui aspire au plus haut rang – exhorte-t-il – doit faire preuve de patience et ne pas se soucier des paroles prononcées par ceux qui n’ont ni fides ni simplicitas. Il ne doit pas non plus craindre que l’aura popularis soit agitée par ces voix.

    12Il propose donc un affrontement pacifique entre les parties. Les fugitifs sont autorisés à rentrer à Lucques, surtout ceux qui occupent les plus hautes dignités du chapitre et qui ont fermement suivi Anselme dans sa tentative de réformer les coutumes des chanoines : l’archiprêtre Lambert, frère de l’archidiacre Blanchard récemment décédé, et le primicier Bardo19. L’opinion de Tado a le plein soutien des consules, nommés comme arbitres pour fournir consilium et auxilium à cette assemblée.

    13Pierre accepte. Il sait que les consulta de Tado recèlent des pièges, mais il est encore plus inquiet par la urbana mutabilitas. Le passage, comme l’a suggéré Mauro Ronzani, condense peut-être des épisodes qui se sont déroulés à des moments différents et nous renseigne sur bien des points20. Tado fait partie du groupe de citoyens choisis pour leur autorité en tant que consules, un terme qui ne qualifie pas encore une figure aux contours institutionnels définis, mais plutôt des individus qui agissent occasionnellement comme laudatores et treguani pour rétablir la paix21. La communauté urbaine, dont Pierre lui-même a été à l’initiative de l’enflammement, est instable, aussi changeante qu’une mer houleuse, et l’évêque est incapable de la gouverner. Il est clair que les membres les plus influents ne se sont pas parfaitement alignés sur lui, mais ils adoptent une position prudente et attentiste.

    14Rangerius donne un portrait vivant de la Commune dans sa phase embryonnaire. La pratique de l’assemblée, déjà protagoniste dans le cadre politique traditionnel, ordonnée par le marquis avec la ritualité du plaid, est l’arène dans laquelle la confrontation entre les factions mûrit et où de nouveaux équilibres sont recherchés : la matrice, en somme, à partir de laquelle les institutions communales prennent lentement forme22. Fournir une assistance politique avec son propre consilium et auxilium est un aspect qui a un poids décisif déjà à l’époque des Canossa. Il suffit de dire qu’il fait l’objet d’un engagement écrit par le biais d’actes spécifiques : les accords de placito et de bisonnio. Ce n’est pas une locution dans laquelle on peut déceler une connotation féodale, mais elle renvoie à la dimension fondamentale du consilium dans la vie politique23.

    15Rangerius l’utilise, en effet, également pour décrire la dernière assemblée à laquelle Mathilde a assisté à Lucques, juste avant la révolution. La comtesse est appelée iustitiae custos car son jugement est définitif et universel, il est reconnu par tous et ne connaît aucun appel. Devant elle, Anselme réunit les chanoines, dont la majorité est hostile à la réforme, en leur demandant consilium et auxilium. Le débat qui s’ensuit et la tentative de médiation de Mathilde n’ont aucun effet, ce qui annonce l’arrivée imminente de la tempête24.

    16Je reprends le fil du récit. Une fois de plus, Tado intervient lorsque le débat, qui oppose Pierre au primicier Bardo en tant que champion et porte-parole des factions, devient animé ; il propose ainsi une solution qui puisse permettre d’apaiser les tensions25. Dans ce passage, il est qualifié par Rangerius de l’épithète pater. Comme le note Alberto Cotza, il s’agit d’une expression du passé prestigieux qui, selon le Liber Maiorichinus – un texte composé à Pise dans les années 1120 –, convient à des sujets de physionomie comparables à Tado : c’est-à-dire des sujets qui agissent sous la forme encore peu formalisée de consules26.

    17Tado demande et obtient de transférer l’assemblée dans l’église périurbaine de San Frediano. De cette façon, il pouvait mieux manœuvrer le destin de la confrontation et s’assurer que la foule renverse Pierre et le chasse de la ville, puisqu’il résidait et avait une position éminente dans le bourg entourant San Frediano27. Le riche bassin documentaire de Lucques ne manque pas de donner des informations sur son groupe parental qui, au début du xiiie siècle, avait pris la dénomination de Filii Tadi (figure 1)28.

    Figure 1. – Le groupe des Filii Tadi.

    Les Filii Tadi dans les chartes

    18Le fondateur de la fortune du groupe connu par la suite comme Filii Tadi dont fait partie le Tado de la Vita metrica est le juge impérial Aghino dit Tado, attesté à l’époque d’Otton I29. Son fils Tado, anthroponyme particulier sur la scène de Lucques et caractéristique de sa descendance, a une position d’importance discrète dans les années entre le xe et le xie siècle30. Des chartes de livello avec l’évêque (1019 et 1021) et les chanoines (1046 et 1064) et deux donations pro anima (1048) au chapitre de la cathédrale et au monastère périurbain de San Ponziano, éclairent les deux générations suivantes : Frediano dit Villano, qui termine sa vie dans le monastère, et ses deux fils Lambert et Tado – le nôtre, décrit dans le récit de Rangerius31.

    19Le centre de gravité du groupe était urbain, avec ses racines dans le bourg de San Frediano ; ses intérêts fonciers étaient dispersés dans la région s’étendant sur six milles autour des murs (d’où le nom Six Milles), la zone de contrôle le plus strict de la ville ; il avait des liens avec le chapitre et avec le monde juridique et notarial32 : en bref, toutes les caractéristiques typiques du segment social qui était bien établi dans cette zone33. Il a pu avoir une projection hors des Six Milles, à Quiesa en Versilia, en obtenant des biens du chapitre grâce à la médiation du segment aristocratique de premier rang, qui constituait l’entourage restreint le plus proche du marquis : plus précisément, les Cunimundinghi, auxquels un lien matrimonial le liait peut-être aussi34.

    20Ce dernier élément renvoie à la parabole de l’ascension du groupe. Tado et son frère, dans le troisième quart du xie siècle, acquièrent une visibilité croissante sur la scène des plaids (1055, 1072, 1075), qui représentent la société organisée en cercles concentriques à distance progressive du foyer structurant. Tado apparaît dans le sillage de la suite aristocratique la plus distinguée, occupant le cercle le plus intime, et suit Mathilde même hors de Lucques, à Florence35.

    21Tado construit donc toute sa carrière dans le cadre politique public et est très familier avec la pratique des assemblées. Il est l’une des personnes les plus éminentes qui restent dans la ville lorsque les milites de premier rang, qui possèdent des curtes et châteaux en dehors des Six Milles tout autour les grands domaines du fisc, tout en incarnant la domus de la comtesse, décident de rester fidèles à Mathilde et de la suivre36. Ils ont transféré leur centre de gravité vers le territoire rural, en Versilia et en Garfagnana, en structurant davantage le régime seigneurial, dont la mise en place a été très tardive en Toscane. Ils ont repris une participation active à Lucques à la charnière des xiie et xiiie siècles, au temps des podestats37.

    De l’autre côté : au palais de l’évêque Pierre

    22Tous ceux qui composaient le noyau le plus puissant et prestigieux de la société lucquoise ne restaient pas fidèles et proches, même spatialement, de Mathilde. Il y a, en fait, une exception : les soi-disant Avvocati. Dans la clientèle de la comtesse, c’est le groupe de fortune le plus récent, avec la plus faible projection rurale. Le saut qualitatif a été réalisé par le juge impérial Flaipert dit Amico38. Son surnom est emblématique de sa capacité de médiation politique qui a fait de lui un personnage central de la Lucques du xie siècle, opérant au cœur du triangle délicat des relations entre évêques (successivement trois recrutés dans les rangs de l’aristocratie lombarde, dont l’un fut pape sous le nom d’Alexandre II), marquis et empereurs : il fut avoué du marquis à partir de 1035, vidame de l’évêque à partir de 1039, missus impérial permanent à partir de 1055. Après une très longue carrière, Amico meurt à l’aube du conflit : sa dernière mention date de 107839.

    23Son fils Flaipert, dit Donusdei, décide de rester fermement ancré dans la cité et se range du côté d’Henri. En tant que missus impérial, il assiste l’évêque Pierre dans son palais à l’occasion du bref du 17 novembre 1086. Cette source représente un instantané exceptionnel pour reconstituer, d’une part, la composition sociale de la base de soutien de Pierre et, d’autre part, les nouvelles relations de pouvoir au sein de la communauté urbaine (figure 2)40.

    Figure 2. – Les souscripteurs du bref de 1086 au palais de Pierre.

    24Les Avvocati sont restés l’un des points de référence de la galaxie politique de Lucques dans ces décennies de changements et d’expérimentation, une phase retracée entre autres par Mauro Ronzani41. Ils conservèrent une position de centralité absolue après le départ de Pierre et lorsque les tensions s’apaisèrent avec l’élection de Rangerius comme évêque en 1096, les frères de Donusdei, qui termina sa vie au monastère, reprirent les autres positions paternelles42 : Sismond, qui était entré dans le chapitre, comme vidome ; Lambert comme avoué. Toutes les fonctions seront concentrées entre les mains des enfants de ce dernier, Sineanima et Tancrède, dans le deuxième quart du xiie siècle, où ils ajouteront le titre ronflant de « comtes du sacré palais ». Ils ont été les protagonistes absolus de Lucques lorsque les institutions communales ont atteint une définition plus complète, dans les années du règne de Barberousse.

    25En tant que missi, puis comtes du sacré palais, les Avvocati supervisaient le corps des notaires et des juges43. Avec les causidici, c’est-à-dire les experts en droit, d’autres protagonistes de la dialectique d’assemblée, il avait une fonction motrice dans l’expérience communale. En effet, immédiatement après Donusdei, parmi les présents au bref de 1086, figurent le juge du sacré palais Robert et le causidicus Hugues. Le premier, fils et frère d’un notaire, est significativement à la tête du collège judiciaire dans le seul plaid présidé en Toscane par Henri IV, à Pise en août 1081 ou 108244. Il sera souvent aux côtés de Donusdei dans les décennies suivantes lorsque, en raison de sa fonction, ce dernier exercera dans sa demeure la tutelle juridique sur tous les mineurs45.

    26Ce qui a été dit ne doit pas conduire à des conclusions trop hâtives : les techniciens et les professionnels du droit et de l’écriture n’agissent pas ensemble dans le sillage des Avvocati, opposant Mathilde et sa domus, selon une idée préconçue qui oppose ville et campagne, féodalité et liberté, seigneurie et gouvernement communal. Les juges du sacré palais, attestés à Lucques depuis les années 1030 (d’ailleurs, seulement après la destruction physique du sacré palais de Pavie), et les causidici, documentés depuis les années 1070, ont été les nouveaux éléments introduits par les Canossa dans les assemblées de plaid comme instrument de gouvernement des dynamiques politiques46.

    27Si Margherita Giuliana Bertolini a montré la persistance des liens des juges et des causidici avec la comtesse également après la révolution, C. Wickham a souligné les liens entre le même segment et les domus seigneuriales en émergence, dans le cadre de liens qui demeurent étroits entre ville et campagne47. Ce réseau émerge surtout dans le cas de la domus la mieux éclairée par les sources, issue de la souche des Fils d’Huscit, en raison de la proximité de ses centres de pouvoir avec le château épiscopal de Moriano et celui des chanoines : Massarosa en Versilia48. Dans le même réseau, tressé en particulier par les dispositions pro anima, on trouve non seulement un notaire fils de juge, mais aussi les proches collaborateurs d’Anselme dans le chapitre : les frères Blanchard archidiacre et Lambert archiprêtre, le primicier Bardo (figure 3)49.

    Figure 3. – Les chanoines fidèles à Anselme comme dispensatores pro anima.

    28L’image s’enrichit de nuances avec le profil des autres présents au palais de Pierre, souscripteurs du bref du 1086 (figure 2). Guillaume fils de feu Sigefroi peut être comparé à Tado à bien des égards. Il avait une base urbaine et des intérêts fonciers qui se concentraient dans la région de Six Milles ; un lien évident avec le cercle aristocratique de premier rang (encore une fois les Cunimundinghi), même après sa ruralisation et le début du processus de seigneurialisation ; des relations amicales et familiales avec des juges et des notaires50. Ce n’est pas par hasard que ses demi-frères, fils du notaire Corbo, portent les noms évocateurs de « Malclavello » et « Justinien » : une exaltation apparemment oxymorique de la violence, car cela est cohérent à la fois avec la mutation seigneuriale que nous retrouvons durant ces décennies – aussi dans l’anthroponymie, un phénomène étudié par Simone Collavini –, ainsi qu’avec la redécouverte du droit romain51.

    29Je termine la revue avec Guy fils de feu Imilga. Il est désigné par le matronyme parce que son père est un ecclésiastique : rien moins que le prêtre et chanoine Jean, qui tient dans le deuxième quart du xie siècle dans le chapitre la dignité de chantre. Il peut, en effet, être identifié sans l’ombre d’un doute avec Guy dit del Cantore, vivant selon la loi romaine, qui, avec son frère André dit Contulino (c’est-à-dire « petite comte »), obtint de l’évêché et du chapitre des concessions en livello52. Le fils du chantre incarne le prototype idéal de l’opposant aux réformes menées par Anselme et les plus hauts représentants du chapitre. Ici aussi, il convient toutefois d’éviter les généralisations. Tous les fils de clercs ne sont pas hostiles au célibat, à la vie commune, au partage des biens : parmi les plus fidèles d’Anselme, l’archiprêtre Lambert et l’archidiacre Blanchard portent un matronyme53.

    30Il est temps de tirer des conclusions et de tenter de répondre aux questions initiales. Pour utiliser une belle image d’Eugenio Riversi, dans la Lucques déchirée par la guerre civile, les acteurs sur le terrain dessinent un « entanglement » d’interdépendances et d’interconnexions très complexes, auquel nous avons tenté de donner une cohérence à travers des aperçus prosopographiques et l’observation des réseaux sociaux54. Les fractures ne segmentent pas le corps social en blocs qui seraient distincts en raison de leur classe ou de leur géographie, pour ainsi dire aristocratie contre bourgeoisie, ville contre campagne, mais le déchirent transversalement dans un mouvement tourbillonnant qui ne connaît pas de stabilisation.

    31Il y a deux tensions opposées, toutes deux présentées comme subversives pour le bon ordre établi. Poussant dans des directions opposées, elles ont fait en sorte que la friction entre le pouvoir impérial et le pouvoir du marquis, une question délicate en Toscane, atteigne un point de rupture, en démantelant la structure qui maintenait le système en équilibre.

    32D’une part, il y a la volonté de l’évêque Anselme de réformer radicalement le corps des chanoines selon les directives venant de Rome. Cela se fait en accord avec Mathilde et les grands dignitaires du chapitre et s’accompagne d’un refus de tout contact avec l’empereur. L’initiative a touché l’un des canaux traditionnels d’expression des élites urbaines de second niveau, c’est-à-dire celles qui ne sont pas dotées de curtes avec châteaux et qui ne font pas partie de l’entourage dominant à la cour.

    33D’autre part, il y a la tentative de l’évêque Pierre d’établir une relation directe avec l’autorité impériale sans la médiation du marquis et de devenir le principal agent de redistribution du capital matériel et symbolique. Ce faisant, il tente de se placer à la tête d’une nouvelle communauté. Après la destruction de la résidence publique, sa domus est présentée dans le bref comme le palais. Rangerius raconte les promesses continuelles de cadeaux que Pierre avance dans le but d’attirer à lui et de remodeler le corps social, en profitant du mécontentement des milites et en aiguisant l’ambition de ceux qui souhaitent une ascension rapide, en anticipant les étapes55. La mobilité était possible à Lucques, mais elle suivait une tendance scalaire d’approche progressive de la source de pouvoir.

    34La tentative s’est soldée par un échec : Pierre ne disposait pas des ressources matérielles et symboliques suffisantes pour être socialisées afin de construire une communauté politique et de servir de centre de règlement des conflits. La communauté politique a pris la forme liquide d’une mer tourmentée en mouvement continu qui n’est pas facile à gouverner : ses notables comme Tado, qui n’ont pas la possibilité d’entreprendre une aventure seigneuriale autonome, mais qui ont l’expérience et la capacité de manœuvrer la dialectique des assemblées urbaines, conservent une attitude avisée et ambiguë. Ils n’ont pas coupé leurs liens et leurs intérêts communs avec les domus proches de Mathilde, enracinées dans la campagne près des grands domaines du fisc, et ils tournent autour des différents foyers de pouvoir qui, comme les évêques, aspirent à devenir un facteur de recomposition.

    Notes de bas de page

    1Cortese Maria Elena, L’aristocrazia toscana. Sette secoli (vi-xii), Spolète, Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, coll. « Istituzioni e società », 2017. Un parallèle intéressant peut être établi avec la « vieille aristocratie » romaine de Wickham Chris, Roma medievale: crisi e stabilità di una città, 900-1150, Rome, Viella, coll. « La storia. Saggi », 2013.

    2Liutprandus Cremonensis episcopus, Antapodosis, éd. Paolo Chiesa, Turnhout, Brepols, série « Corpus Christianorum Continuatio Mediaeualis (CCCM), 156 », p. 3-150. D’après le passage II, 39.

    3Tomei Paolo, Milites elegantes. Le strutture aristocratiche nel territorio di Lucca (800-1100c.), Florence, Firenze University Press, coll. « Reti Medievali E-book », 2019.

    4Tomei Paolo, « Alla casa del signore. Forme e spazi di azione dell’aristocrazia alto-medievale lucchese: una “comunità domestica” », in Geneviève Bührer-Thierry et Vito Loré (dir.), Agir en commun durant le haut Moyen Âge, Turnhout, Brepols, coll. « Haut Moyen Âge », 2024, p. 119-134. Il y a notamment des phases d’instabilité transitoire avec la mort d’Otton III et du marquis Hugues au début du xie siècle et un demi-siècle plus tard avec le second mariage de la comtesse Béatrice, auquel s’oppose Henri III.

    5Wickham Chris, Sleepwalking into a New World. The Emergence of Italian City Communes in the Twelfth Century, Princeton, Princeton University Press, coll. « The Lawrence Stone Lectures », 2015 ; Wickham Chris, « La signoria rurale in Toscana », in Gerhard Dilcher et Cinzio Violante (dir.), Strutture e trasformazioni della signoria rurale nei secoli x-xiii, Bologne, Il Mulino, coll. « Annali dell’Istituto storico italo-germanico in Trento. Quaderni », 1996, p. 343-409 ; Fiore Alessio, Il mutamento signorile. Assetti di potere e comunicazione politica nelle campagne dell’Italia centro-settentrionale (1080-1130 c.), Florence, Firenze University Press, coll. « Reti Medievali E-book », 2017.

    6Ronzani Mauro, « L’affermazione dei Comuni cittadini fra Impero e Papato: Pisa e Lucca da Enrico IV al Barbarossa (1081-1162) », in Giuliano Pinto et Lorenzo Tanzini (dir.), Poteri centrali e autonomie nella Toscana medievale e moderna, Florence, Olschki, coll. « Biblioteca storica toscana », 2012, p. 1-57. La première mention du terme remonte à 1192 et peu après, juste au lendemain de la mort d’Henri VI, un palatium Communis apparaît au centre de la ville, l’ancien forum romain, voir Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina a Lucca da Anselmo II († 1086) a Roberto († 1225), Lucques, Accademia lucchese di scienze, lettere ed arti, coll. « Studi e testi », 1996, p. 97-99. Sur cet aspect, voir en dernier lieu Faini Enrico, « Il Comune e il suo contrario. Assenza, presenza, scelta nel lessico politico (secolo xii) », in Guido Cariboni, Nicolangelo D’Acunto et Elisabetta Filippini (dir.), Presenza-assenza. Meccanismi dell’istituzionalità nella societas christiana (secoli ix-xiii), Milan, Vita e Pensiero, coll. « Settimane internazionali della Mendola », 2021, p. 259-300.

    7Bougard François, « Les “plaids” pour destinataires toscans », in Antonella Ghignoli, Wolfgang Huschner et Marie Ulrike Jaros (dir.), Europäische Herrscher und die Toskana im Spiegel der urkundlichen Überlieferung (800-1100), Leipzig, Eudora, coll. « Italia regia », 2016, p. 165-210.

    8Cotza Alberto, Prove di memoria. Origini e sviluppi della storiografia nella Toscana medievale (1080-1250 ca.), Rome, Carocci, coll. « I tempi e le forme », 2021.

    9Rangerius Lucensis episcopus, Vita metrica Sancti Anselmi Lucensis episcopi (dorénavant VAR), éd. Ernst Sackur, Gerhard Schwartz et Bernhard Schmeidler, MGH, SS, 30/2, Lipsiae, Hiersemann, 1934, p. 1152-1307.

    10Riversi Eugenio, « Res tam nodosas. Die literarische Darstellung des Investiturstreits in die Vita metrica Anselmi des Bischofs Ranger von Lucca », in Florian Hartmann (dir.), Brief und Kommunikation im Wandel: Medien, Autoren und Kontexte in den Debatten des Investiturstreits, Cologne/Weimar/Vienne, Böhlau, coll. « Papsttum im mittelalterlichen Europa », 2016, p. 193-242. Pour un point de vue différent et antérieur, voir Severino Gabriella, « La Vita metrica di Anselmo da Lucca scritta da Rangerio. Ideologia e genere letterario », in Cinzio Violante (dir.), Sant’Anselmo vescovo di Lucca (1073-1086) nel quadro delle trasformazioni sociali e della riforma ecclesiastica, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, coll. « Nuovi studi storici », 1992, p. 223-271.

    11Wickham Chris, « Economia e società rurale nel territorio lucchese durante la seconda metà del secolo xi: inquadramenti aristocratici e strutture signorili », in Cinzio Violante (dir.), Sant’Anselmo vescovo di Lucca…, op. cit., p. 391-422.

    12Il n’a pas fait l’objet encore d’une étude spécifique ; quelques notes dans Bertolini Margherita Giuliana, « Enrico IV e Matilde di Canossa di fronte alla città di Lucca », ibid., p. 331-389, surtout p. 374-375 ; Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 257, 350 et 593.

    13Archivio Capitolare di Lucca, Diplomatico (dorénavant ACL), E 29 ; Regesto del capitolo di Lucca, éd. Pietro Guidi, Oreste Parenti, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, coll. « Regesta Chartarum Italiae », 1910-1939 (dorénavant RCL), vol. I, no 492, p. 207. Pour un profil de Pierre voir : Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 400-401.

    14VAR, v. 1825-1910, 4245-4286 et 4789-4822.

    15VAR, v. 4823-4964, 5079-5090 et 5177-5246.

    16VAR, v. 5247-5253.

    17VAR, v. 5254-5331.

    18Riversi Eugenio, « Res tam nodosas », art. cité, p. 198-199.

    19Sur le profil de ces chanoines, voir : Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 416, 419-420 et 443-444. La dernière attestation de Blanchard date du 9 septembre 1078. Lambert et Bardo sont avec Anselme en Valdinievole, à Pescia, entre le 12 octobre 1084 et le 1er décembre 1086. Ils retournent à Lucques avant 1088, année de leur dernière mention. Archivio Arcivescovile di Lucca, Diplomatico (dorénavant AAL), * K 24, †† O 50 ; Memorie e documenti per servire all’istoria del Ducato di Lucca, éd. Domenico Bertini et Domenico Barsocchini, Lucques, Bertini, 1818-1841 (dorénavant MDL), vol. IV/2, App. no 89-90, p. 117-120. ACL, F 118, N 17, E 28, E 124, L 60, L 63 ; RCL, vol. I, no 447-448, 478, 504, et 506-507, p. 184-185, 201-202 et 213-215.

    20Ronzani Mauro, « L’affermazione dei Comuni cittadini fra Impero e Papato… », art. cité, p. 10-14.

    21Savigni Raffaele, « La signoria vescovile lucchese tra xi e xii secolo: consolidamento patrimoniale e primi rapporti con la classe dirigente cittadina », Aevum, no 67, 1993, p. 333-367, ici p. 348-349.

    22Wickham Chris, Sleepwalking into a New World, op. cit., p. 180-182.

    23Tomei Paolo, Milites elegantes, op. cit., p. 371-383 et 410-416. En revanche, une lecture féodale ou para-féodale dans Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 43 ; Spicciani Amleto, Protofeudalesimo. Concessioni livellarie, impegni militari non vassallatici e castelli (secoli x-xi), Pise, ETS, coll. « Studi medioevali », 2006.

    24VAR, v. 5332-5556.

    25VAR, v. 1537-1766.

    26Cotza Alberto, Prove di memoria, op. cit., p. 147-161.

    27VAR, v. 5557-5652.

    28Pour une brève présentation, voir : Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 593. Toutefois, des clarifications sont nécessaires. Bien qu’il y ait quelques correspondances onomastiques, Ciuffetto fils de feu Villano moine et Lambert fils de feu Villano, ce dernier étant un représentant de la parenté des Lambardi de Vaccoli, ne peuvent pas être rattachés au groupe, comme il ressort de ACL, G 107 ; RCL, vol. I, nos 753 et 790, p. 322 et 339 ; Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico (dorénavant ASL), S. Nicolao, 31 décembre 1122.

    29AAL, †† O 90, †† A 81, † Q 7, † M. 51, * I 85, †† F 40 ; MDL, vol. V/3, nos 1406-1407, 1435-1436, 1442 et 1445, p. 300-302, 324-325, 330-331 et 333-334. Son apparition à Lucques coïncide avec le très bref pontificat de l’évêque du même nom, Aghino, attesté par une seule charte du 28 février 967. AAL, * G 3 ; MDL, vol. IV/2, no 68, p. 91-93.

    30Il est peut-être à identifier avec Tado qui participe au breve de Gallicano du 1er juillet 997, une sorte de portrait du milieu de la cour à Lucques, avec son frère Lanfranc. Ils sont listés comme les derniers témoins. AAL, * G 43 ; MDL, vol. IV/2, App. no 72, p. 94-95. Voir Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 86-92. Sans doute le 12 janvier 1009, il est parmi les témoins d’une donation au monastère de San Salvatore de Fucecchio concernant des terres près de Catiana, en Valdarno, où se trouvait une curtis reginae. AAL, † P 21.

    31AAL, †† H 99, AE 40. ACL, L 132, L 122, L 139, R 17, L 121, S 48 ; RCL, vol. I, nos 210-213, 315-316, p. 80-81 et 121-122. ACL, LL 1, fol. 26 vo ; RCL, vol. I, nos 224-225, p. 84-85. ASL, S. Ponziano, 21 avril 1048. Les femmes du groupe, deux Imilga et deux Waldrade, respectivement épouse, belle-mère, belle-sœur et belle-fille du second Tado, sont en vue. La désignation des fils de feu Villano, un moine, n’indique pas une relation de concubinage, Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 354.

    32Voir aussi AAL, †† R 38. ACL, R 14, I 10 ; RCL, vol. I, no 319, p. 123. ASL, S. Maria Corteorlandini, 10 mai 1066.

    33Schwarzmaier Hansmartin, Lucca und das Reich bis zum Ende des xi. Jahrhunderts. Studien zur Sozialstruktur einer Herzogstadt in der Toskana, Tübingen, Max Niemayer, coll. « Bibliothek des Deutschen Historischen Instituts in Rom », 1972, p. 262-334.

    34À Quiesa, il obtient le livello déjà accordé à Sigefroi VI dit Bonomo et Rodilando III dit Poto Cunimundinghi. ACL, A 48 ; RCL, vol. I, no 138, p. 52. Lambert est marié à Mardula, fille d’un Poto. Cf. Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 170-171. De plus, il est témoin pour les Cunimundinghi dans la charte de livello du 2 novembre 1062. AAL, †† C 74.

    35AAL, †† O 34, * F 71 et ASL, Guinigi *, 1072 ; I placiti del Regnum Italiae, éd. Cesare Manaresi, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, coll. « Fonti per la Storia d’Italia », 1955-1960, vol. III/1, no 395, p. 217-219 ; MGH, DD Math, éd. Elke Goez, Werner Goez, Hannover, Hahnsche, 1998, nos 5 et 14, p. 44-47 et 68-70.

    36Il est encore en vie le 26 février 1089. En sa présence a lieu une refutatio aux chanoines de terre en Versilia. Biblioteca Capitolare di Lucca, ms. 124, fol. 3 ro ; RCL, vol. I, no 511, p. 216.

    37Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit, p. 383-393.

    38Schwarzmaier Hansmartin, Lucca und das Reich…, op. cit., p. 309-317 ; Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 53-71 ; Puglia Andrea, Beata filia Petri. Matilde di Canossa e le città della Toscana nord-occidentale tra xi e xii secolo, Pise, Il Campano Arnus University Books, p. 95-124 ; Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 381-382 ; Giacomelli Alessandro, L’« honor » e il suo « effectum ». Gli Avvocati di Lucca dalle origini al 1220, thèse en histoire, sous la direction de Simone M. Collavini, université de Pise, 2023, auxquels je renvoie pour les références documentaires.

    39ACL, H 128 ; RCL, vol. I, no 444, p. 182-183.

    40ACL, E 29 ; RCL, vol. I, no 492, p. 207.

    41Ronzani Mauro, « L’affermazione dei Comuni cittadini fra Impero e Papato… », art. cité. Tirelli Vito, « Il vescovato di Lucca tra la fine del secolo xi e i primi tre decenni del xiii », in Amleto Spicciani et Cinzio Violante (dir.), Un santo laico dell’età postgregoriana. Allucio da Pescia (1070 c.a-1134). Religione e società nei territori di Lucca e della Valdinievole, Rome, Jouvence, coll. « Pubblicazioni del Dipartimento di Medievistica dell’Università di Pisa », 1991, p. 55-146, attribuait un grand poids à l’évêque dans la phase communale précoce en tant que dépositaire des regalia et détenteur du palatium. Voir aussi Tirelli Vito, « Lucca nella seconda metà del sec. xii », in I ceti dirigenti dell’età comunale nei secoli xii e xiii, Pise, Pacini, 1982, p. 157-231.

    42L’évêque grégorien Godefroi était encore à Pescia le 7 juillet 1091, incapable de s’établir à Lucques. AAL, †† R 3 ; MDL, vol. IV/2, no 110, p. 156-159. Il faut attendre l’arrivée d’Urbain II à l’automne 1096, de retour de la Gaule. Les tensions ont ensuite été relâchées à l’extérieur, en Terre sainte.

    43Meyer Andreas, Felix et inclitus notarius. Studien zum italienischen Notariat vom 7. bis zum 13. Jahrhundert, Tübingen, Max Niemayer, coll. « Bibliothek des Deutschen Historischen Instituts in Rom », 2000, p. 22-23 ; Ghignoli Antonella, « Istituzioni ecclesiastiche e documentazione nei secoli viii-xi. Appunti per una prospettiva », Archivio Storico Italiano, no 162, 2004, p. 619-665, surtout p. 635-636.

    44Volpini Raffaello, Placiti del Regnum Italiae (secc. ix-xi). Primi contributi per un nuovo censimento, in Piero Zerbi (dir.) Contributi dell’Istituto di storia medioevale, vol. III, Milan, Vita e Pensiero, 1975, no 42, p. 441-444. Pour un profil, voir ASL, Spedale di S. Luca, 26 juin 1075, S. Ponziano, 21 juin 1092 ; ACL, LL 1, fol. 5 ro ; RCL, vol. I, no 680, p. 290.

    45AAL, †† R 24. ASL, S. Nicolao, 10 juillet 1098, Spedale di S. Luca, 22 juillet 1105.

    46Schwarzmaier Hansmartin, Lucca und das Reich…, op. cit., p 322-334, qui voyait cependant dans le contraste entre Anselme et les chanoines le reflet de deux classes sociales distinctes aux orientations différentes, respectivement rurale et urbaine.

    47Bertolini Margherita Giuliana, « Enrico IV e Matilde di Canossa… », art. cité ; Wickham Chris, « Economia e società rurale… », art. cité.

    48Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 272-288. C’est la domus des Da Montemagno.

    49AAL, * M. 7. ACL, G 44, E 162, F 112, L 161, I 86, I 81, F 118, N 17, E 28 ; RCL, vol. I, nos 284, 383, 409, 417, 427, 431, 447-448 et 478, p. 110, 150, 162, 166, 171-173, 177-178, 184-185 et 201-202.

    50AAL, * D 37. ACL, M. 160, S 71, M. 160, I 85, I 78, R 111, F 50, M. 160 ; RCL, vol. I, nos 577, 631, 667, 717, 731, 745, 851 et 900, p. 247-248, 265, 282-283, 305-306, 312, 318-319, 368 et 390-391. ASL, S. Maria Forisportam, 1er juin 1103 et 1er fevrier 1107, Spedale di S. Luca, 6 août et 8 août 1133. Voir Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 174, 210-211 et 218-219.

    51Collavini Simone Maria, « Sviluppo signorile e nuove strategie onomastiche. Qualche riflessione sulla percezione e la rappresentazione della violenza in Toscana nel XII secolo », in Silio Pietro Paolo Scalfati et Alessandra Veronese (dir.), Studi di storia offerti a Michele Luzzati, Pise, Pacini, coll. « Biblioteca del Bollettino Storico Pisano », 2009, p. 73-85. Malclavello signifie mauvais clou. C’est également de là que vient le nom de famille du célèbre Nicolas.

    52AAL, AD 37 (livello du 12 décembre 1016 pour le diacre Jean fils de feu André, futur chantre, et André infantulus, dit fils de Imilga ; une note dorsale résume l’acte comme suit: « libello Gontulini filii cantoris de uno orto in Mugnano »). ACL, Q 189, D 86 ; RCL, vol. I, nos 503 et 614, p. 212-213 et 256. ACL, LL 1, fol. 22 ro-22 vo ; RCL, vol. I, nos 153, 237 et 273, p. 58, 90 et 206. ASL, S. Maria Forisportam, 13 février 1093, S. Ponziano, 13 mars 1083. Contulino est un surnom bien répandu en Toscane du xie siècle. Il est souvent lié à des personnes proches de la cour du marquis.

    53On les dit fils de Berthe. Dans leur cas, cependant, il n’a pas été possible d’identifier le père. En suivant le même raisonnement, on peut également noter que, dans les côtés opposés, tant le père de Tado que Flaipert dit Donusdei terminent leur vie comme moines.

    54Riversi Eugenio, « Matilda and the Cities: Testing a Figurational Approach », Storicamente, no 13, 2007, [https://storicamente.org/riversi-matilde-canossa-cities], consulté le 22 novembre 2024.

    55VAR, v. 1825-1910, 4245-4286, 4429-4666, 4771-4856 et 5557-5586.

    Auteur

    • Paolo Tomei

      Dipartimento di Civiltà e Forme del Sapere (université de Pise).

      Paolo Tomei est chercheur à durée déterminée au Dipartimento di Civiltà e Forme del Sapere (université de Pise). Ses principales recherches portent sur les structures matérielles et symboliques du pouvoir, ainsi que sur les processus de différenciation sociale en Italie entre les vie et xiie siècles.

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    1Cortese Maria Elena, L’aristocrazia toscana. Sette secoli (vi-xii), Spolète, Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, coll. « Istituzioni e società », 2017. Un parallèle intéressant peut être établi avec la « vieille aristocratie » romaine de Wickham Chris, Roma medievale: crisi e stabilità di una città, 900-1150, Rome, Viella, coll. « La storia. Saggi », 2013.

    2Liutprandus Cremonensis episcopus, Antapodosis, éd. Paolo Chiesa, Turnhout, Brepols, série « Corpus Christianorum Continuatio Mediaeualis (CCCM), 156 », p. 3-150. D’après le passage II, 39.

    3Tomei Paolo, Milites elegantes. Le strutture aristocratiche nel territorio di Lucca (800-1100c.), Florence, Firenze University Press, coll. « Reti Medievali E-book », 2019.

    4Tomei Paolo, « Alla casa del signore. Forme e spazi di azione dell’aristocrazia alto-medievale lucchese: una “comunità domestica” », in Geneviève Bührer-Thierry et Vito Loré (dir.), Agir en commun durant le haut Moyen Âge, Turnhout, Brepols, coll. « Haut Moyen Âge », 2024, p. 119-134. Il y a notamment des phases d’instabilité transitoire avec la mort d’Otton III et du marquis Hugues au début du xie siècle et un demi-siècle plus tard avec le second mariage de la comtesse Béatrice, auquel s’oppose Henri III.

    5Wickham Chris, Sleepwalking into a New World. The Emergence of Italian City Communes in the Twelfth Century, Princeton, Princeton University Press, coll. « The Lawrence Stone Lectures », 2015 ; Wickham Chris, « La signoria rurale in Toscana », in Gerhard Dilcher et Cinzio Violante (dir.), Strutture e trasformazioni della signoria rurale nei secoli x-xiii, Bologne, Il Mulino, coll. « Annali dell’Istituto storico italo-germanico in Trento. Quaderni », 1996, p. 343-409 ; Fiore Alessio, Il mutamento signorile. Assetti di potere e comunicazione politica nelle campagne dell’Italia centro-settentrionale (1080-1130 c.), Florence, Firenze University Press, coll. « Reti Medievali E-book », 2017.

    6Ronzani Mauro, « L’affermazione dei Comuni cittadini fra Impero e Papato: Pisa e Lucca da Enrico IV al Barbarossa (1081-1162) », in Giuliano Pinto et Lorenzo Tanzini (dir.), Poteri centrali e autonomie nella Toscana medievale e moderna, Florence, Olschki, coll. « Biblioteca storica toscana », 2012, p. 1-57. La première mention du terme remonte à 1192 et peu après, juste au lendemain de la mort d’Henri VI, un palatium Communis apparaît au centre de la ville, l’ancien forum romain, voir Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina a Lucca da Anselmo II († 1086) a Roberto († 1225), Lucques, Accademia lucchese di scienze, lettere ed arti, coll. « Studi e testi », 1996, p. 97-99. Sur cet aspect, voir en dernier lieu Faini Enrico, « Il Comune e il suo contrario. Assenza, presenza, scelta nel lessico politico (secolo xii) », in Guido Cariboni, Nicolangelo D’Acunto et Elisabetta Filippini (dir.), Presenza-assenza. Meccanismi dell’istituzionalità nella societas christiana (secoli ix-xiii), Milan, Vita e Pensiero, coll. « Settimane internazionali della Mendola », 2021, p. 259-300.

    7Bougard François, « Les “plaids” pour destinataires toscans », in Antonella Ghignoli, Wolfgang Huschner et Marie Ulrike Jaros (dir.), Europäische Herrscher und die Toskana im Spiegel der urkundlichen Überlieferung (800-1100), Leipzig, Eudora, coll. « Italia regia », 2016, p. 165-210.

    8Cotza Alberto, Prove di memoria. Origini e sviluppi della storiografia nella Toscana medievale (1080-1250 ca.), Rome, Carocci, coll. « I tempi e le forme », 2021.

    9Rangerius Lucensis episcopus, Vita metrica Sancti Anselmi Lucensis episcopi (dorénavant VAR), éd. Ernst Sackur, Gerhard Schwartz et Bernhard Schmeidler, MGH, SS, 30/2, Lipsiae, Hiersemann, 1934, p. 1152-1307.

    10Riversi Eugenio, « Res tam nodosas. Die literarische Darstellung des Investiturstreits in die Vita metrica Anselmi des Bischofs Ranger von Lucca », in Florian Hartmann (dir.), Brief und Kommunikation im Wandel: Medien, Autoren und Kontexte in den Debatten des Investiturstreits, Cologne/Weimar/Vienne, Böhlau, coll. « Papsttum im mittelalterlichen Europa », 2016, p. 193-242. Pour un point de vue différent et antérieur, voir Severino Gabriella, « La Vita metrica di Anselmo da Lucca scritta da Rangerio. Ideologia e genere letterario », in Cinzio Violante (dir.), Sant’Anselmo vescovo di Lucca (1073-1086) nel quadro delle trasformazioni sociali e della riforma ecclesiastica, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, coll. « Nuovi studi storici », 1992, p. 223-271.

    11Wickham Chris, « Economia e società rurale nel territorio lucchese durante la seconda metà del secolo xi: inquadramenti aristocratici e strutture signorili », in Cinzio Violante (dir.), Sant’Anselmo vescovo di Lucca…, op. cit., p. 391-422.

    12Il n’a pas fait l’objet encore d’une étude spécifique ; quelques notes dans Bertolini Margherita Giuliana, « Enrico IV e Matilde di Canossa di fronte alla città di Lucca », ibid., p. 331-389, surtout p. 374-375 ; Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 257, 350 et 593.

    13Archivio Capitolare di Lucca, Diplomatico (dorénavant ACL), E 29 ; Regesto del capitolo di Lucca, éd. Pietro Guidi, Oreste Parenti, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, coll. « Regesta Chartarum Italiae », 1910-1939 (dorénavant RCL), vol. I, no 492, p. 207. Pour un profil de Pierre voir : Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 400-401.

    14VAR, v. 1825-1910, 4245-4286 et 4789-4822.

    15VAR, v. 4823-4964, 5079-5090 et 5177-5246.

    16VAR, v. 5247-5253.

    17VAR, v. 5254-5331.

    18Riversi Eugenio, « Res tam nodosas », art. cité, p. 198-199.

    19Sur le profil de ces chanoines, voir : Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 416, 419-420 et 443-444. La dernière attestation de Blanchard date du 9 septembre 1078. Lambert et Bardo sont avec Anselme en Valdinievole, à Pescia, entre le 12 octobre 1084 et le 1er décembre 1086. Ils retournent à Lucques avant 1088, année de leur dernière mention. Archivio Arcivescovile di Lucca, Diplomatico (dorénavant AAL), * K 24, †† O 50 ; Memorie e documenti per servire all’istoria del Ducato di Lucca, éd. Domenico Bertini et Domenico Barsocchini, Lucques, Bertini, 1818-1841 (dorénavant MDL), vol. IV/2, App. no 89-90, p. 117-120. ACL, F 118, N 17, E 28, E 124, L 60, L 63 ; RCL, vol. I, no 447-448, 478, 504, et 506-507, p. 184-185, 201-202 et 213-215.

    20Ronzani Mauro, « L’affermazione dei Comuni cittadini fra Impero e Papato… », art. cité, p. 10-14.

    21Savigni Raffaele, « La signoria vescovile lucchese tra xi e xii secolo: consolidamento patrimoniale e primi rapporti con la classe dirigente cittadina », Aevum, no 67, 1993, p. 333-367, ici p. 348-349.

    22Wickham Chris, Sleepwalking into a New World, op. cit., p. 180-182.

    23Tomei Paolo, Milites elegantes, op. cit., p. 371-383 et 410-416. En revanche, une lecture féodale ou para-féodale dans Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 43 ; Spicciani Amleto, Protofeudalesimo. Concessioni livellarie, impegni militari non vassallatici e castelli (secoli x-xi), Pise, ETS, coll. « Studi medioevali », 2006.

    24VAR, v. 5332-5556.

    25VAR, v. 1537-1766.

    26Cotza Alberto, Prove di memoria, op. cit., p. 147-161.

    27VAR, v. 5557-5652.

    28Pour une brève présentation, voir : Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 593. Toutefois, des clarifications sont nécessaires. Bien qu’il y ait quelques correspondances onomastiques, Ciuffetto fils de feu Villano moine et Lambert fils de feu Villano, ce dernier étant un représentant de la parenté des Lambardi de Vaccoli, ne peuvent pas être rattachés au groupe, comme il ressort de ACL, G 107 ; RCL, vol. I, nos 753 et 790, p. 322 et 339 ; Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico (dorénavant ASL), S. Nicolao, 31 décembre 1122.

    29AAL, †† O 90, †† A 81, † Q 7, † M. 51, * I 85, †† F 40 ; MDL, vol. V/3, nos 1406-1407, 1435-1436, 1442 et 1445, p. 300-302, 324-325, 330-331 et 333-334. Son apparition à Lucques coïncide avec le très bref pontificat de l’évêque du même nom, Aghino, attesté par une seule charte du 28 février 967. AAL, * G 3 ; MDL, vol. IV/2, no 68, p. 91-93.

    30Il est peut-être à identifier avec Tado qui participe au breve de Gallicano du 1er juillet 997, une sorte de portrait du milieu de la cour à Lucques, avec son frère Lanfranc. Ils sont listés comme les derniers témoins. AAL, * G 43 ; MDL, vol. IV/2, App. no 72, p. 94-95. Voir Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 86-92. Sans doute le 12 janvier 1009, il est parmi les témoins d’une donation au monastère de San Salvatore de Fucecchio concernant des terres près de Catiana, en Valdarno, où se trouvait une curtis reginae. AAL, † P 21.

    31AAL, †† H 99, AE 40. ACL, L 132, L 122, L 139, R 17, L 121, S 48 ; RCL, vol. I, nos 210-213, 315-316, p. 80-81 et 121-122. ACL, LL 1, fol. 26 vo ; RCL, vol. I, nos 224-225, p. 84-85. ASL, S. Ponziano, 21 avril 1048. Les femmes du groupe, deux Imilga et deux Waldrade, respectivement épouse, belle-mère, belle-sœur et belle-fille du second Tado, sont en vue. La désignation des fils de feu Villano, un moine, n’indique pas une relation de concubinage, Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 354.

    32Voir aussi AAL, †† R 38. ACL, R 14, I 10 ; RCL, vol. I, no 319, p. 123. ASL, S. Maria Corteorlandini, 10 mai 1066.

    33Schwarzmaier Hansmartin, Lucca und das Reich bis zum Ende des xi. Jahrhunderts. Studien zur Sozialstruktur einer Herzogstadt in der Toskana, Tübingen, Max Niemayer, coll. « Bibliothek des Deutschen Historischen Instituts in Rom », 1972, p. 262-334.

    34À Quiesa, il obtient le livello déjà accordé à Sigefroi VI dit Bonomo et Rodilando III dit Poto Cunimundinghi. ACL, A 48 ; RCL, vol. I, no 138, p. 52. Lambert est marié à Mardula, fille d’un Poto. Cf. Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 170-171. De plus, il est témoin pour les Cunimundinghi dans la charte de livello du 2 novembre 1062. AAL, †† C 74.

    35AAL, †† O 34, * F 71 et ASL, Guinigi *, 1072 ; I placiti del Regnum Italiae, éd. Cesare Manaresi, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, coll. « Fonti per la Storia d’Italia », 1955-1960, vol. III/1, no 395, p. 217-219 ; MGH, DD Math, éd. Elke Goez, Werner Goez, Hannover, Hahnsche, 1998, nos 5 et 14, p. 44-47 et 68-70.

    36Il est encore en vie le 26 février 1089. En sa présence a lieu une refutatio aux chanoines de terre en Versilia. Biblioteca Capitolare di Lucca, ms. 124, fol. 3 ro ; RCL, vol. I, no 511, p. 216.

    37Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit, p. 383-393.

    38Schwarzmaier Hansmartin, Lucca und das Reich…, op. cit., p. 309-317 ; Savigni Raffaele, Episcopato e società cittadina…, op. cit., p. 53-71 ; Puglia Andrea, Beata filia Petri. Matilde di Canossa e le città della Toscana nord-occidentale tra xi e xii secolo, Pise, Il Campano Arnus University Books, p. 95-124 ; Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 381-382 ; Giacomelli Alessandro, L’« honor » e il suo « effectum ». Gli Avvocati di Lucca dalle origini al 1220, thèse en histoire, sous la direction de Simone M. Collavini, université de Pise, 2023, auxquels je renvoie pour les références documentaires.

    39ACL, H 128 ; RCL, vol. I, no 444, p. 182-183.

    40ACL, E 29 ; RCL, vol. I, no 492, p. 207.

    41Ronzani Mauro, « L’affermazione dei Comuni cittadini fra Impero e Papato… », art. cité. Tirelli Vito, « Il vescovato di Lucca tra la fine del secolo xi e i primi tre decenni del xiii », in Amleto Spicciani et Cinzio Violante (dir.), Un santo laico dell’età postgregoriana. Allucio da Pescia (1070 c.a-1134). Religione e società nei territori di Lucca e della Valdinievole, Rome, Jouvence, coll. « Pubblicazioni del Dipartimento di Medievistica dell’Università di Pisa », 1991, p. 55-146, attribuait un grand poids à l’évêque dans la phase communale précoce en tant que dépositaire des regalia et détenteur du palatium. Voir aussi Tirelli Vito, « Lucca nella seconda metà del sec. xii », in I ceti dirigenti dell’età comunale nei secoli xii e xiii, Pise, Pacini, 1982, p. 157-231.

    42L’évêque grégorien Godefroi était encore à Pescia le 7 juillet 1091, incapable de s’établir à Lucques. AAL, †† R 3 ; MDL, vol. IV/2, no 110, p. 156-159. Il faut attendre l’arrivée d’Urbain II à l’automne 1096, de retour de la Gaule. Les tensions ont ensuite été relâchées à l’extérieur, en Terre sainte.

    43Meyer Andreas, Felix et inclitus notarius. Studien zum italienischen Notariat vom 7. bis zum 13. Jahrhundert, Tübingen, Max Niemayer, coll. « Bibliothek des Deutschen Historischen Instituts in Rom », 2000, p. 22-23 ; Ghignoli Antonella, « Istituzioni ecclesiastiche e documentazione nei secoli viii-xi. Appunti per una prospettiva », Archivio Storico Italiano, no 162, 2004, p. 619-665, surtout p. 635-636.

    44Volpini Raffaello, Placiti del Regnum Italiae (secc. ix-xi). Primi contributi per un nuovo censimento, in Piero Zerbi (dir.) Contributi dell’Istituto di storia medioevale, vol. III, Milan, Vita e Pensiero, 1975, no 42, p. 441-444. Pour un profil, voir ASL, Spedale di S. Luca, 26 juin 1075, S. Ponziano, 21 juin 1092 ; ACL, LL 1, fol. 5 ro ; RCL, vol. I, no 680, p. 290.

    45AAL, †† R 24. ASL, S. Nicolao, 10 juillet 1098, Spedale di S. Luca, 22 juillet 1105.

    46Schwarzmaier Hansmartin, Lucca und das Reich…, op. cit., p 322-334, qui voyait cependant dans le contraste entre Anselme et les chanoines le reflet de deux classes sociales distinctes aux orientations différentes, respectivement rurale et urbaine.

    47Bertolini Margherita Giuliana, « Enrico IV e Matilde di Canossa… », art. cité ; Wickham Chris, « Economia e società rurale… », art. cité.

    48Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 272-288. C’est la domus des Da Montemagno.

    49AAL, * M. 7. ACL, G 44, E 162, F 112, L 161, I 86, I 81, F 118, N 17, E 28 ; RCL, vol. I, nos 284, 383, 409, 417, 427, 431, 447-448 et 478, p. 110, 150, 162, 166, 171-173, 177-178, 184-185 et 201-202.

    50AAL, * D 37. ACL, M. 160, S 71, M. 160, I 85, I 78, R 111, F 50, M. 160 ; RCL, vol. I, nos 577, 631, 667, 717, 731, 745, 851 et 900, p. 247-248, 265, 282-283, 305-306, 312, 318-319, 368 et 390-391. ASL, S. Maria Forisportam, 1er juin 1103 et 1er fevrier 1107, Spedale di S. Luca, 6 août et 8 août 1133. Voir Tomei Paolo, Milites elegantes…, op. cit., p. 174, 210-211 et 218-219.

    51Collavini Simone Maria, « Sviluppo signorile e nuove strategie onomastiche. Qualche riflessione sulla percezione e la rappresentazione della violenza in Toscana nel XII secolo », in Silio Pietro Paolo Scalfati et Alessandra Veronese (dir.), Studi di storia offerti a Michele Luzzati, Pise, Pacini, coll. « Biblioteca del Bollettino Storico Pisano », 2009, p. 73-85. Malclavello signifie mauvais clou. C’est également de là que vient le nom de famille du célèbre Nicolas.

    52AAL, AD 37 (livello du 12 décembre 1016 pour le diacre Jean fils de feu André, futur chantre, et André infantulus, dit fils de Imilga ; une note dorsale résume l’acte comme suit: « libello Gontulini filii cantoris de uno orto in Mugnano »). ACL, Q 189, D 86 ; RCL, vol. I, nos 503 et 614, p. 212-213 et 256. ACL, LL 1, fol. 22 ro-22 vo ; RCL, vol. I, nos 153, 237 et 273, p. 58, 90 et 206. ASL, S. Maria Forisportam, 13 février 1093, S. Ponziano, 13 mars 1083. Contulino est un surnom bien répandu en Toscane du xie siècle. Il est souvent lié à des personnes proches de la cour du marquis.

    53On les dit fils de Berthe. Dans leur cas, cependant, il n’a pas été possible d’identifier le père. En suivant le même raisonnement, on peut également noter que, dans les côtés opposés, tant le père de Tado que Flaipert dit Donusdei terminent leur vie comme moines.

    54Riversi Eugenio, « Matilda and the Cities: Testing a Figurational Approach », Storicamente, no 13, 2007, [https://storicamente.org/riversi-matilde-canossa-cities], consulté le 22 novembre 2024.

    55VAR, v. 1825-1910, 4245-4286, 4429-4666, 4771-4856 et 5557-5586.

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    Tomei, P. (2025). Des communautés déchirées en Toscane grégorienne. In T. Martine (éd.), Communautés déchirées ? (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13m6l
    Tomei, Paolo. « Des communautés déchirées en Toscane grégorienne ». In Communautés déchirées ?, édité par Tristan Martine. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2025. https://doi.org/10.4000/13m6l.
    Tomei, Paolo. « Des communautés déchirées en Toscane grégorienne ». Communautés déchirées ?, édité par Tristan Martine, Presses universitaires de Rennes, 2025, https://doi.org/10.4000/13m6l.

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    Martine, T. (éd.). (2025). Communautés déchirées ? (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/13met
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    Martine, Tristan, éditeur. Communautés déchirées ?. Presses universitaires de Rennes, 2025, https://doi.org/10.4000/13met.
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