Avant-propos. Le moment grégorien
p. 7-12
Texte intégral
1S’il est bien un moment grégorien, c’est aujourd’hui. Les études sur la période grégorienne n’ont en effet jamais été aussi vivantes qu’actuellement, en lien avec différents débats historiographiques.
2La première question porte sur les termes à utiliser pour désigner le mouvement réformateur qui toucha l’Occident à partir de la seconde moitié du xie siècle. Les chercheurs germanophones continuent à utiliser principalement l’expression Investiturstreit1, que l’on peut aussi retrouver dans les historiographies anglo-saxonne2 ou italienne3. En France, même si les historiens ont été conscients dès les années 1960 des limites de l’expression « réforme grégorienne », à la fois parce qu’elle comporte une dimension morale et parce qu’elle tire son nom, de manière trop restrictive, du conflit opposant Grégoire VII à Henri IV, cette désignation reste globalement ancrée dans les esprits. Certains chercheurs ont pu évoquer une « réforme pontificale4 » ou, pour marquer une distance avec cette expression tout en la conservant, une « réforme dite grégorienne5 », mais l’œuvre monumentale d’Augustin Fliche6 continue à imprégner la recherche et l’enseignement français : on la retrouve dans de nombreuses publications récentes7 ainsi que dans tous les manuels à destination des étudiants8. Pourtant, même s’il est nécessaire de redéfinir le contenu de ce terme, il semble que l’« idéal-type9 » que constitue la « réforme grégorienne » demeure nécessaire d’un point de vue heuristique, principalement pour la médiévistique francophone, mais aussi pour différents chercheurs étrangers, en Espagne par exemple10.
3Pour autant, cette expression reste assez rare au sein des autres écoles historiographiques, en tout cas dans le sens communément admis, puisque différents chercheurs italiens cantonnent ainsi l’idée d’une « réforme grégorienne » aux réformes mises en place sous le pontificat de Grégoire VII (1073-1085)11. Dès 1965, Ovideo Capitani déconstruisait le schéma hérité d’Augustin Fliche, à savoir l’idée que le programme de lutte contre le nicolaïsme, la simonie et l’investiture laïque théorisé par Grégoire VII revenait à faire une synthèse de tout le processus réformateur qui l’avait précédé, ce qui amenait finalement à distinguer une phase prégrégorienne, puis une phase proprement grégorienne sous Grégoire VII et enfin une phase postgrégorienne. Nicolangelo d’Acunto s’est récemment étonné de la perpétuation d’une vision monolithique de la réforme grégorienne par l’école historique française, laquelle, malgré « un très haut degré de raffinement de l’outillage conceptuel […], continue tranquillement à postuler l’existence d’une réforme grégorienne en tous points semblable à celle de Fliche12 ». À l’image de Glauco Maria Cantarella, l’historiographie italienne insiste au contraire sur les différences d’un pape à l’autre et sur la nécessité d’aller au-delà de l’apparente linéarité de cette réforme qui en réalité fut plurielle : plutôt que de parler de la réforme de la papauté, il faudrait évoquer des papautés qui ont joué des rôles importants dans le cadre de plusieurs réformes13. Au-delà des mots d’ordre communs à de nombreux papes, mieux vaudrait ainsi s’intéresser à la diversité de leurs pratiques, en prenant pleinement en compte les différences géographiques et chronologiques, ce qui revient à concevoir ce phénomène comme une synthèse progressive d’idées et de structures contrastées, pour ne pas dire opposées14. Ainsi, pour ne pas se limiter à des thématiques institutionnelles ou à la figure du pape Grégoire VII, bon nombre de chercheurs germanophones, anglophones ou italianophones parlent de « réforme de l’Église » (Kirchenreform ; Church reform ; Riforma ecclesiastica/Riforma della Chiesa nel secolo xi) afin de mettre en avant non pas un seul programme « grégorien », d’origine pontificale, mais une pluralité d’orientations réformatrices au sein de l’Église15.
4Un autre débat porte sur la caractérisation de ce mouvement réformateur comme « révolutionnaire », et ce dès le début du xxe siècle, par exemple dans les travaux d’Eugen Rosenstock-Huessy16. Même si durant ces dernières décennies les chercheurs germanophones n’ont que peu investi ces thématiques17, cette interrogation sur l’étendue des conséquences du moment grégorien comme constituant soit un « tournant », soit une « révolution », se retrouve dans l’historiographie germanophone18, à la suite notamment des travaux de Gerd Tellenbach comprenant dès 1936 la querelle des investitures comme un changement « d’ordonnancement du monde19 », de ceux de Stefan Weinfurter soutenant que cette période avait suscité un « désenchantement du monde20 » ou encore de ceux de Karl Leyser21. Klaus Herbers s’inscrit en opposition à cette idée en jugeant ainsi la réforme de l’Église au xie siècle : « kein Umbruch, sondern Aufbruch22 », « pas une rupture, mais un renouveau ». Si l’on retrouve également ces interrogations en Italie, où Nicolangelo d’Acunto montre l’existence d’une révolution déguisée en restauration23, c’est en France, où, à la suite de Florian Mazel, un courant historiographique propose de scander le Moyen Âge en deux temps autour d’une césure grégorienne24, que ce débat est actuellement le plus vif25.
5Ceci amène également à interroger la chronologie retenue : faut-il s’intéresser avant tout à la période des conflits les plus violents, des années 1070 aux années 1120, ce qui correspond à l’approche germanique traditionnelle ? Faut-il commencer cette étude avec le synode de Sutri en 1046 et la terminer avec le concordat de Worms en 1122, comme le fait généralement l’historiographie francophone ? Ou encore étendre la chronologie jusqu’aux années 1130 pour ne pas donner trop d’importance au concordat de Worms, simple étape parmi d’autres d’un « long xie siècle », marqué notamment par l’affirmation de la figure pontificale, d’abord au sein de l’Empire puis contre l’Empire26 ? Faut-il mettre l’accent sur les réformes entreprises à partir du début du xe siècle comme point de départ d’un mouvement réformateur souhaité par des milieux monastiques et épiscopaux, comme le fait par exemple Cinzio Violante qui étudie la riforma della Chiesa en Italie de 1002 à 112227 ? Faut-il englober tout le xie et le xiie siècle, comme le proposent des chercheurs notamment anglo-saxons28, prendre en compte une longue évolution des années 1040 aux années 118029 ? Enfin, faut-il aller encore au-delà et considérer que le moment grégorien ne s’achève que dans le triomphe d’une église militante à la fin du xiiie siècle, compris comme le siècle de la mise en œuvre des principes énoncés au cours de la querelle des Investitures et du renforcement continu de la papauté aux xiie et xiiie siècles30 ?
6Pour répondre à toutes ces questions, il semble nécessaire de ne pas considérer la réforme grégorienne comme étant monolithique, d’une part, et ainsi de comparer les situations dans l’ensemble de l’Occident, en variant les échelles et en s’intéressant notamment au détail des cas locaux, d’autre part. Pour ce faire, une nouvelle approche anthropologique permettant de dépasser les traditionnelles approches institutionnelles ou ecclésiologiques, peut être proposée, par le biais de l’étude des redéfinitions et des tensions au sein des communautés de l’Occident grégorien. Ces « communautés » sont difficiles à définir, car il s’agit d’une notion exogène que l’on ne retrouve pas telle quelle dans les sources médiévales, d’autant qu’il existe une centaine de définitions différentes de ce terme dans les sciences sociales. Avant les xiie-xiiie siècles, les communautés ne représentent jamais des personnes morales mais uniquement des groupements formés sur la base de relations interpersonnelles31. Pour Jospeh Morsel, ce sont justement les transformations propres aux bouleversements des xe-xiie siècles qui expliquent la floraison de formes communautaires dotées d’une personnalité juridique propre, qui se développent par la suite32, tandis que d’autres historiens, notamment des spécialistes d’histoire rurale, comme Wendy Davies33 ou Chris Wickham34, n’hésitent pas à parler de « communautés » dès le haut Moyen Âge, en relation avec le territoire et avec l’émergence de la seigneurie. Ces communautés n’ont généralement pas de statut formalisé : à défaut de cadres institutionnels, seuls les récits de leurs actions ou les traces (écrites ou archéologiques) qu’elles laissent permettent de les appréhender.
7Un colloque international a été organisé à Angers les 1er et 2 juillet 2021, dont le présent volume constitue les actes35. Il ne fut pas alors question d’intégrer les communautés « englobantes », c’est-à-dire les communautés de grande ampleur comme l’ecclesia ou l’imperium, mais plutôt de se concentrer sur des communautés de taille suffisamment réduite et relativement durables, des groupes sociaux plus ou moins circonscrits et partageant une caractéristique unique : communautés d’habitants (rurales, urbaines ou proto-urbaines), communautés ecclésiastiques (canoniales, monastiques ou curiales), communautés d’intérêts ou d’objectifs (guildes, métiers, etc.), communautés liées par des dévotions ou d’autres pratiques religieuses, et tous les autres groupes dont les discours et les pratiques révèlent une expérience communautaire.
8Plusieurs questions furent privilégiées :
comment les communautés locales comprennent-elles et appréhendent-elles ces changements d’origine parfois lointaine ? Quelles en sont les répercussions en leur sein ?
Les dynamiques liées à la « réforme grégorienne » (comprise au sens large) divisent-elles des communautés ; créent-elles des points de dissension indépassables à même de les faire disparaître ?
Ces évolutions font-elles émerger, en retour, des communautés, créées ou renforcées grâce à ces conflits ?
Dispose-t-on des sources suffisantes pour aller au-delà des discours produits par les communautés et ainsi appréhender les conséquences concrètes du mouvement grégorien sur leurs pratiques ?
9Les réponses à ces différentes questions ont été regroupées en trois parties, la première s’intéressant aux tensions internes aux différentes communautés ecclésiastiques, qu’elles soient conciliaires, monastiques ou canoniales. La deuxième est consacrée aux conflits au sein du monde urbain, opposant des acteurs très différents de Pise à Milan, en passant par Saint-Jacques-de-Compostelle. Enfin, dans un dernier temps, sont envisagées les relations entre les grands laïcs et les différentes communautés ecclésiastiques.
10La tenue de ce colloque a été permise par le soutien des laboratoires TEMOS (UMR 9016) et LAMOP (UMR 8589), de l’université d’Angers, ainsi que par celui d’Angers Loire Métropole et de la région Pays de la Loire, ainsi que par celui du château d’Angers dont les murs chargés d’histoire ont bien voulu accueillir, au sortir d’une pandémie, une communauté d’historiens et d’historiennes, heureux de se retrouver pour discuter, sans se déchirer, de questions grégoriennes. Qu’ils en soient tous remerciés !
Notes de bas de page
1Zey Claudia, Der Investiturstreit, Munich, C. H. Beck, 2017 ; Goez Werner, Kirchenreform und Investiturstreit: 910-1122, Stuttgart, W. Kohlhammer, 2000 ; Kohl Thomas (dir.), Konflikt und Wandel um 1100: Europa im Zeitalter von Feudalgesellschaft und Investiturstreit, Berlin/Boston, De Gruyter, 2020.
2Carty Carolyn, The Political Message of the Shrine of St. Heribert of Cologne: Church and Empire after the Investiture Contest, Leeds, Arc Humanities Press, 2022.
3D’Acunto Nicolangelo, La lotta per le investiture: una rivoluzione medievale (998-1122), Rome, Carocci, 2020.
4Paul Jacques, L’Église et la culture en Occident, t. I : La sanctification de l’ordre temporel et spirituel, Paris, Presses universitaires de France, 1986, p. 293.
5Depreux Philippe et Mazel Florian, « Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie aux xe et xie siècles (888-1110). Bibliographie », Historiens et Géographes, no 403, 2008, p. 191-228.
6Fliche Augustin, La réforme grégorienne, 3 vol., Paris, H. Champion, 1924-1937.
7Gouguenheim Sylvain, La réforme grégorienne. De la lutte pour le sacré à la sécularisation du monde, Paris, Temps Présent, 2010.
8Voir par exemple Vincent Catherine, Introduction à l’histoire de l’Occident médiéval, Paris, Librairie générale française, 1995, p. 96-100 ; Helvétius Anne-Marie et Matz Jean-Michel, Église et société au Moyen Âge, ve-xve siècle, 2e édition, Paris, Hachette supérieur, 2014, p. 121-126.
9Mazel Florian, « Pour une redéfinition de la réforme “grégorienne”. Éléments d’introduction », Cahiers de Fanjeaux, no 48 : « La réforme “grégorienne” dans le Midi (milieu xie-début xiiie siècle) », 2013, p. 10 et 25.
10Magaz Fernández José María et Álvarez de las Asturias Nicolás (dir.), La reforma gregoriana en España, Madrid, Publicaciones San Dámaso, 2011.
11Capitani Ovidio, Immunità vescovili ed ecclesiologia in età “pregregoriana” e “gregoriana”. L’avvio alla restaurazione, Spolète, Centro italiano di studi sull’alto medioevo, 1966.
12D’Acunto Nicolangelo, La lotta per le investiture, op. cit., p. 20.
13Cantarella Glauco Maria, « Il papato e la riforma ecclesiastica del secolo xi », in Nicolangelo D’Acunto (dir.), Riforma o restaurazione? La cristianità nel passaggio dal primo al secondo millennio: persistenze e novità, Atti del xxvi convegno del Centro studi avellaniti (Fonte Avellana, 29-30 agosto 2004), San Pietro in Cariano, Il segno dei Gabrielli editori, 2006, p. 27-50.
14Violante Cinzio, Chiesa feudale e riforme in Occidente (secc. x-xii). Introduzione a un tema storiografico, Spolète, Centro italiano di studi sull’alto medioevo, 1999.
15Di Carpegna Falconieri Tommaso, « Riforma gregoriana », in Dizionario Storico Tematico. La Chiesa in Italia, vol. I : Dalle Origini All’Unità Nazionale, Rome, 2019, [en ligne] ; Violante Cinzio, « La riforma ecclesiastica del secolo xi come progressiva sintesi di contrastanti idee e strutture », Critica Storica, vol. XXVI, 1989, p. 156-166 ; West Charles, « The “schism” of 1054 and the politics of Church reform in Lotharingia, c. 1100 », in Thomas Kohl (dir.), Konflikt und Wandel um 1100, op. cit., p. 207-226 ; Kohl Thomas, Streit, Erzählung und Epoche ; Deutschland und Frankreich um 1100, Stuttgart, Anton Hiersemann, 2019, p. 26-34 ; Engl Hannes, Rekonfigurationen regionaler Ordnungen. Die religiösen Gemeinschaften in Lothringen und das Papsttum (ca. 930-1130), Cologne/Weimar/Vienne, Böhlau, 2023.
16Rosenstock-Huessy Eugen, Die europäische Revolution. Volkscharaktere und Staatenbildung, Jena, Diederichs, 1931.
17Notons néanmoins la tenue récente, les 20 et 21 avril 2023 à l’université de Wuppertal, d’un colloque consacré à la figure de Grégoire VII (« Gregor VII [1073-1085]. Zur Persönlichkeit einer Ausnahmegestalt ») ou encore les travaux du programme DFG-FNR INTERLOR, « Lotharingien und das Papsttum. Interaktions-, Integrations- und Transformationsprozesse im Spannungsfeld zwischen zentraler Steuerung und regionaler Eigendynamik (11. – Anfang 13. Jahrhundert) », porté notamment par Harald Müller, Michel Margue, Marina Bürzl, Hannes Engl, Scott Kutting, Robin Moens et Timothy Salemme. Dans une perspective comparative, je me permets de signaler l’existence d’un atelier Vigoni que je dirige avec Thomas Kohl et Alessio Fiore (2022-2024) : « Eine gregorianische Wende? Kirchenreformen, Gesellschaft und Politik zwischen 1050 und 1150/Un tournant grégorien ? Réforme ecclésiastique, société et politique entre 1050 et 1150/Una svolta gregoriana? Riforma ecclesiastica, società e politica tra 1050 e 1150 in Occidente ». L’objectif est précisément de questionner le tournant grégorien dans l’ensemble de la société occidentale en interrogeant le poids des traditions historiographiques.
18Pour un bilan sur cette question, voir : Hartmann Wilfried, Der Investiturstreit, édition revue, Munich, R. Oldenbourg, 2007, p. 122-124 ; Lubich Gerhard, « Schlussbetrachtung. Frankreich und Deutschland, “Reform” und “Revolution” im 11. Jahrhundert – Beobachtungen zum Versuch eines Dialogs », in Tristan Martine et Jeremy Winandy (dir.), La Réforme grégorienne : une « révolution totale » ?, Paris, Classiques Garnier, 2021, p. 191-218.
19Tellenbach Gerd, Libertas. Kirche und Weltordnung im Zeitalter des Investiturstreits, Stuttgart, Kohlammer, 1936.
20Weinfurter Stefan, Canossa. Die Entzauberung der Welt, Munich, C.H. Beck, 2006.
21Leyser Karl, Am Vorabend der ersten europäischen Revolution. Das 11. Jahrhundert als Umbruchszeit, Munich, Stiftung Historisches Kolleg, 1994.
22Herbers Klaus, « Zur Einführung. Europa an der Wende vom 11. zum 12. Jahrhundert », in Klaus Herbers (dir.), Europa an der Wende vom 11. zum 12. Jahrhundert. Beiträge zu Ehren von Werner Goez, Stuttgart, F. Steiner, 2011, p. 9-22, ici p. 11.
23D’Acunto Nicolangelo, « La riforma ecclesiastica del secolo xi: rinnovamento o restaurazione? », in Nicolangelo D’Acunto (dir.), Riforma o restaurazione?, op. cit., p. 13-26.
24Mazel Florian, « La réforme grégorienne. Un tournant fondateur (milieu xie-début xiiie siècle) » et « La réforme grégorienne. Un nouvel ordre social et seigneurial (milieu xie-xiiie siècle) », in Florian Mazel (dir.), Nouvelle histoire du Moyen Âge, Paris, Éditions du Seuil, 2021, p. 291-306 et p. 307-314 ; Chandelier Joël, L’Occident médiéval. D’Alaric à Léonard, 400-1450, Paris, Belin, 2021, p. 283-336.
25Sur ce débat, voir : Mazel Florian, « La réforme grégorienne. Une révolution totale », L’Histoire, no 381, 2012, p. 66-72 ; Martine Tristan et Winandy Jeremy (dir.), La Réforme grégorienne, une « révolution totale » ?, op. cit. ; Foulon Jean-Hervé, « Tristan Martine, Jérémy Winandy (dir.), La Réforme grégorienne, une “révolution totale” ? Actes du colloque international de jeunes chercheurs organisé les 28 et 29 mars 2019 à l’université Jean-Moulin-Lyon III, Paris (Classiques Garnier), 2021 », Francia Recensio, no 4, 2021, [https://doi.org/10.11588/frrec.2021.4.85054], consulté le 5 novembre 2024 ; Barthélemy Dominique, « Domination seigneuriale et réforme grégorienne. À propos d’un livre récent », Cahiers de civilisation médiévale, no 258, 2022, p. 151-163 ; Mazel Florian, « L’Église et le nouvel ordre du monde », L’Histoire, no 507, mai 2023, p. 30-41 ; Barthélemy Dominique, « Combats et compromis », ibid., p. 48-53 ; Patrick Henriet, « Introduction », dans le présent volume.
26D’Acunto Nicolangelo, La lotta per le investiture, op. cit., p. 22-26.
27Violante Cinzio, « L’età della riforma della Chiesa in Italia (1002-1122) », in Nino Valeri (dir.), Storia d’Italia, vol. I : Il Medioevo, Turin, Unione tipografico-editrice torinese, 1959, p. 52-234.
28Moore Robert, The first European Revolution, c. 970-1215, Oxford/Malden, Blackwell, 2001.
29Mazel Florian, « Pour une redéfinition de la réforme “grégorienne”. Éléments d’introduction », art. cité, p. 10.
30Chandelier Joël, L’Occident médiéval, op. cit., p. 300.
31L’étude de ces communautés antérieures au xiie siècle est actuellement au cœur du programme européen de recherche « À la recherche des communautés du haut Moyen Âge », constitué autour des universités de Paris 1, Padoue, Tübingen, Hambourg et Venise et de l’École française de Rome, dont les premiers résultats ont déjà été publiés : Gautier Alban et Malbos Lucie, Communautés maritimes et insulaires du premier Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 2020 ; Bührer-Thierry Geneviève, Grabowsky Annette et Patzold Steffen (dir.), Les communautés menacées au Haut Moyen Âge (vie-xie siècles), Turnhout, Brepols, 2021.
32Morsel Joseph, « Communauté », in Claude Gauvard et Jean-François Sirinelli (dir.), Le dictionnaire de l’historien, Paris, Presses universitaires de France, 2015, p. 107-110.
33Davies Wendy, Acts of Giving. Individual, Community and Church in the Tenth-Century Christian Spain, Oxford, Oxford University Press, 2007.
34Wickham Chris, Community and Clientele in Twelfthcentury Tuscany, Oxford, Oxford University Press, 1998.
35Que soient remerciés les membres du comité scientifique de cette manifestation : Carole Avignon, Geneviève Bührer-Thierry, Thomas Deswarte, Isabelle Mathieu, Florian Mazel, Didier Panfili et Annick Peters-Custot. Que soit aussi remerciée pour son soutien La Fondation des Treilles, créée par Anne Gruner Schlumberger, qui a notamment pour vocation d’ouvrir et de nourrir le dialogue entre les sciences et les arts afin de faire progresser la création et la recherche contemporaines. Elle accueille également des chercheurs et des écrivains dans le domaine des Treilles (Var), [http://www.les-treilles.com].
Auteur
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Tristan Martine
Université de Lille (IRHiS, UMR 8529).
Tristan Martine est maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Lille (IRHiS, UMR 8529), membre associé du laboratoire TEMOS (UMR 9016). Spécialiste du monde germanique, ses travaux portent sur l’étude de l’espace et l’analyse des réseaux de pouvoir, du ixe au xiie siècle, en lien notamment avec les différents mouvements de réforme de l’Église.

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