1 Ch. Gadea, « Sociologie
des cadres et sociologie des professions : proximités et
paradoxes », in Knowledge, Work &
Society/Savoir, Travail et société, vol. 1, n° 1, 2003.
2 A. Zghal (dir.), Les classes moyennes au Maghreb, Paris, Éd. du
CNRS, 1980 (Introduction).
3 D. Lerner, The Passing of Traditional Society, Modernizing the
Middle East, New York, 1964.
4 M. Halpern, « Egypt and
the New Middle Class : Reaffirmations and new Explorations », in Comparative studies in Society and History,
vol. 11, n° 3, jan. 1969, p. 99.
5 M. Hussein, L’Égypte, Lutte de classes et libération
nationale, Paris, Librairie François Maspero, vo. I, 1975, p.
23-24.
6 S. Amin, La nation arabe, Nationalisme et luttes de
classes, Paris, Éditions de minuit, 1976, p. 34.
7 A. Touraine, Les sociétés dépendantes, Paris, Duculot,
1976.
8 A. Richards & J. Waterbury, A Political
Economy of the Middle East : State, Class and Economic
Development, Boulder, CO, Westview Press, 1990.
9 M. Abd al-Fadil, Al-Tashkîlat al-ijtimâiyya wa-l-takwînât
al-tabaqiyya fî-l-watan al-‘ arabî, Centre d’Études de l’Unité
Arabe, Université des Nations-Unies, Beyrouth, 1988, p. 111.
10 J. Leca, « Social
structure and Political Stability : Comparative Evidence from the
Algerian, Syrian and Iraqi Cases », in Luciani (G.) (ed.), The
Arab State, Routledge, 1990.
11 T. Mitchell, « The
limits of the State : Beyond Statist Approaches and Their Critics »,
The American Political Science Review, vol
85, n° 1, 1991, p. 77-96.
12 T.B. Bottomore, Elites and society, Penguin Books, 1966, p.
15.
13 A. Zghal, in Sraieb (dir.), Anciennes et nouvelles élites du Maghreb, Actes du
colloque Zarzis III, Aix-en-Provence, Edisud, 2003.
14 T.B. Bottomore, op. cit., p. 93.
15 A. Henia, « Hier et
aujourd’hui, le pouvoir entre notables et élites, Les cycles de la
notabilité », Maghrebmachrek, 157,
1997.
16 T. B. Bottomore, op. cit., p. 97.
17 J. Berque, « L’idée de
classe dans l’histoire contemporaine des arabes », Cahiers internationaux de sociologie, 1965
(vol. 38), réédité, avec des augmentations, dans
De l’Euphrate à l’Atlas, 2. Histoire et nature, Sindbad, Paris
1978, sous le titre « Classes sociales ».
18 Et que dire des « intellectuels organiques »,
chers à Gramsci (Gramsci dans le texte,
Paris Éditions sociales, 1977, p. 598). Gramsci rapproche le concept
de « classe politique » de Mosca, de celui d’« élite » chez Pareto,
qui ne sont selon lui que « la catégorie intellectuelle du groupe
social dominant ».
19 Op. cit., p. 20.
20 En référence au coup d’état du 8 mars 1963 qui
voit la prise du pouvoir par le parti Baas.
21 S. Khalaf, « Cheikhs,
paysans et membres du parti Ba’th : changements politiques en
Syrie du Nord », in R. Bocco, R. Jaubert,
F. Métral, Steppes
d’Arabies, Paris, PUF/Genève, Cahiers de l’IUED, 1993.
22 J. Métral, « Économies
et sociétés : Stratégies alternatives et cultures de
l’aléatoire », in R.
Bocco, R. Jaubert, F. Métral, Steppes
d’Arabies, Paris, PUF/Genève, Cahiers de l’IUED, 1993.
23 J. Cornand, L’entrepreneur et l’État à Alep, Paris,
L’Harmattan/Lyon, MOM, 1994.
24 S. Heydemann, Successful authoritarianism : the social and
structural origins of populist authoritarian rule in Syria,
1946-1963, Ph. D. Dissertation, Chicago, Illinois, 1990, chap.
2.
25 P. Seale, The Struggle for Syria, OUP, London,
1965.
26 O. Carré, « Le
mouvement idéologique ba’thiste », in
A. Raymond, (dir.),
La Syrie Aujourd’hui, Paris, CNRS, 1980, p. 185-216.
27 Entretiens avec le Dr Ahmed Badreddine et le Dr
Jamal Atassi, avril 1993.
28 E. Picard, « La Syrie
de 1946 à 1979 », in A. Raymond, op. cit.,
p. 165.
29 Sur les progrès et les limites de
l’industrialisation dans les années 1970, voir M. Seurat, « État et industrialisation dans
l’orient arabe : les fondements socio-historiques », in A. Bourgey
(dir.), Industrialisation et changements
sociaux dans l’orient arabe, Beyrouth, CERMOC, 1982.
30 N. Van Dam, The struggle for power in Syria : sectarianism,
regionalism and tribalism in politics, 1961-1980, Londres :
Croom Helm, 1981, 169 p.
31 Voir E. Longuenesse,
« Les médecins syriens, des médiateurs dans une société en
crise », in E.
Longuenesse (dir.), Santé, médecine et
société, Lyon/Paris, MOM/L’Harmattan, 1995.
32 E. Longuenesse
(dir.), Bâtisseurs et bureaucrates, 1990,
p. 21 et sv.
33 De même Charles Gadea remarque que : « Dans la
mesure où penser une catégorie suppose de penser les éléments
qu’elle renferme, l’analyse des professions peut-être considérée
comme incluse dans celle des cadres, dès qu’elle cesse de
consister à manier des abstractions » (Les
cadres en France, Paris, 2003, p. 159).
34 M. Abd al-Fadîl, Al-Tashkilât al-ijtimâ’iyya…, 1988, p.
120.
35 Entre l’« élite » et la « sous élite » des
classes moyennes de fonctionnaires, cols blancs, ingénieurs… de
Mosca : « This group does not only supply recruits to the elite
(the ruling class in the narrow sense) ; it is itself a vital
element in the government of society » (Bottomore, op. cit.,
p. 11).
36 Gh. Alleaume, L’école polytechnique du Caire et ses élèves, La
formation d’une élite technique dans l’Égypte du 19e siècle, Université
Lumière Lyon 2, 1993.
37 Cl. H. Moore, Images of development, Egyptian engineers in
search of industry, MIT Press, 1980 (1e éd.), p. 13.
38 S. Hanafi, La Syrie des ingénieurs, Paris, Karthala,
1997.
39 N. Göle, Les ingénieurs turcs : avant-garde
révolutionnaire ou élite modernisatrice ? thèse de 3e cycle, EHESS, 1982 ; et « Modernité et
société civile en Turquie : l’action et l’idéologie des
ingénieurs », in A.
Gökalp, La Turquie en transition,
Paris, Éd. Maisonneuve et Larose, 1986.
40 F. Friès, Damas (1860-1946), La mise en place de la ville
moderne, Des règlements au plan, Thèse de doctorat en
urbanisme, U. Paris VIII, 2000, p. 72 et 80.
41 F. Abecassis et
A. Le gal kazazian,
art. cit.
42 N. Meouchy, P. Sluglett (ed.), The
British and French mandates in Comparative perspectives,
Leiden, Brill, 2004, 743 p.
43 H. Zeifa, « Les
élites techniques locales durant le Mandat français en Syrie
(1920-1945) », in N. Meouchy, P. Sluglett (dir.), Les mandats français et anglais dans une
perspective comparative, Brill, 2003, p. 512-515.
44 Heima Zeifa en identifie une cinquantaine à
la fin des années 1930, ibid.
45 Institution privée d’enseignement supérieure,
fondée en 1863 sur le Bosphore par un industriel américain du
nom de Christopher Robert.
46 Soulèvement populaire contre l’occupation
française, qui touche principalement le sud et la région de
Damas.
47 H. Zeifa, art. cit.
48 Une Association des Anciens Élèves de l’École
Française d’Ingénieurs (dépendant de l’Université Saint-Joseph)
avait été fondée en 1925 (v. Livre d’Or de l’ESIB, 1998).
49 Loi de 1935. Cf. G.
Schad, « Colonial Corporatism in the French Mandated
States : Labor, Capital, the Mandatory Power, and the 1935
Syrian Law of Associations », REMMM, n°
105-106, 2005.
50 Règlement intérieur du syndicat des
ingénieurs de Damas (Niqâbat al-muhandisîn
fî Dimashq, al-Qânûn al-Asâsî), 1936.
51 A. Grelon (dir.), Les ingénieurs de la crise, Titre et profession
entre les deux guerres, Éd. de l’EHESS, 1986.
52 Voir chapitre suivant.
53 À la même époque, en Égypte, quelques
professions se sont doté d’associations dont la forme est
probablement influencée par un modèle britannique conjuguant le
principe de la société savante et celui de l’association
professionnelle : on trouve ainsi une Société royale de médecine
ou de génie, comme de géographie ou d’économie. Mais dès 1946,
les premières se transforment en « syndicat professionnel ».
Voir chapitre suivant.
54 Longtemps plus importante que Damas par son
rayonnement régional et international, Alep est reléguée au
second rang par la promotion de Damas au rang de capitale de la
Syrie indépendante.
55 Aujourd’hui, École Supérieure d’Ingénieurs de
Beyrouth, ESIB.
56 L’Université Arabe de Beyrouth est une
Université de statut privé, créée en 1958, et dépendant de
l’Université égyptienne d’Alexandrie. L’Université libanaise,
créée en 1960 à Beyrouth, est la seule université publique
d’État.
57 Le terme arabe
niqâba est utilisé indifféremment pour l’ordre ou le
syndicat : les traductions syriennes des textes officiels
en français, significativement, utilisent le terme ordre en 1950, et
syndicat à partir de 1973. Voir chapitre suivant.
58 Décret législatif n° 19 du 18 janvier 1950,
« portant organisation de l’ordre des ingénieurs », Recueil des Lois et de la législation
financière en Syrie, Traduction V.
Syriani, Damas. On notera que la transformation de
l’Association des ingénieurs de Beyrouth en ordre ne se fait que
l’année suivante : indice (ténu ?) du poids de l’enjeu national,
qui expliquerait la légère avance de la Syrie, où le courant
nationaliste est plus puissant qu’au Liban.
59 Dans les premières années du Mandat, la Syrie
est divisée en trois États, plus un territoire : l’État de
Damas, l’État d’Alep, l’État du Djebel Druze, et le Territoire
des Alaouites.
60 Voir les analyses de N. Ayubi dans Overstating the Arab State, IB Tauris,
1999, en particulier p. 310 et suivantes.
61 Source : Conseil Supérieur des Sociétés de
Construction.
62 Koweït, Ministère du Plan, Annual Statistical Abstract, 1975.
63 F. Métral,
« Ingénieurs et agronomes dans un projet de développement rural
en Syrie », in E.
Longuenesse (dir.), 1990, p. 231-254.
64 Voir E. Longuenesse,
« Ingénieurs au Proche-Orient : Liban, Syrie, Jordanie », in Sociétés Contemporaines, n° 6, juin 1991,
p. 9-40.
65 P. Bourdieu et L. Boltanski, « Le titre et le poste :
rapports entre le système de production et le système de
reproduction », ARSS, n° 2, mars
1975.
66 S. Hanafi, « La
formation des ingénieurs en Syrie et son adaptation aux besoins
de la société » in Bâtisseurs et
bureaucrates, Lyon, 1990.
67 Dans quelle mesure ce type de dérive est-il
comparable à ce qu’on a pu connaître dans les pays socialistes
d’Europe de l’est ? Le contexte et l’histoire étant
fondamentalement différents, il faut sans doute être prudent.
Mais une confrontation systématique mériterait d’être
entreprise.
68 . G. Kepel, Le prophète et pharaon, Paris, La
Découverte, 1984, p. 184.
69 « Le bureau entre audience publique et
fonction technique à Alep », in H. Davis
Taieb, R. Bekkar, J.-Cl. David (dir.), Espaces
publics, paroles publiques au Maghreb et au Machrek,
Lyon/Paris, MOM/L’Harmattan, 1997.
70 E. Freidson, La profession médicale, Paris, Payot,
1984.
71 C. H. Moore, op. cit.
72 Dès le milieu des années 1980, des accords de
prospection sont à nouveau signés avec des firmes
américaines.
73 J. Cornand, op. cit., Lyon, MOM, 1994. Voir aussi, du
même auteur, « Le rôle des ingénieurs dans le secteur privé en
Syrie : le cas du textile », in E. Longuenesse (éd.), op. cit., 187-202.
74 V. Perthes, Political economy of Syria under Asad,
Londres, 1995.
75 Au sens que donne R. Bianchi à cette dernière
notion. Cf. Unruly corporatism, Egyptian
associational life in the 20th century, New York, Oxford, Oxford
University Press, 1989. Voir chapitre suivant.
76 J. Hannoyer et M. Seurat, État et
secteur public industriel en Syrie, Beyrouth, Cermoc,
1979.
77 Architecture non comprise, où elles sont
beaucoup plus nombreuses, mais qui n’existe toujours pas à
Lattaquié.
78 Les Alaouites représentent une branche
minoritaire du chiisme et sont localisés essentiellement dans la
montagne du nord-ouest syrien.
79 J.-C. David et F. Baker, art.
cit.
80 F. Métral, art. cit.
81 R. Establet et C.
Baudelot, Avoir 30
ans en 1968 et 1998, Seuil, 2000.
82 Quelles que soient les réserves que suscite
la définition des générations, que Christian Baudelot et Roger
Establet, à la suite de Louis Chauvel, ont exprimées, il me
semble que dans son principe la démarche elle-même apporte un
éclairage précieux à la compréhension du changement, à condition
de ne pas être conçue de façon rigide et d’être articulée à une
véritable analyse sociologique intégrant différentes échelles et
interrogeant la diversité du réel.
83 Qu’il faut se garder de confondre avec la
communauté alaouite. Les Alaouites sont en effet aussi nombreux
dans les mouvements d’opposition (et dans les prisons) que dans
le parti au pouvoir et les positions de commendement. Voir N.
Van Dam, (op.
cit.) pour l’analyse de la segmentation progressive du
pouvoir et du parti Baas.
84 L’alliance avec l’Union soviétique, à
l’époque de la guerre froide, était en effet la source d’une
rente d’origine politique, dont les bénéfices économiques
étaient importants : ainsi, la production textile
bénéficiait-elle d’un accord triangulaire entre l’État, le
secteur privé et l’Union soviétique qui permettait de payer les
achats d’armes par l’exportation de la production textile
syrienne. L’État syrien payait ainsi directement leur production
aux petits producteurs. Ce marché a disparu avec l’effondrement
de l’Union soviétique.
85 Ch. Gadea, op. cit.,
p. 121.
86 G. Michaud (alias
M. Seurat), in
O. Carré, G. Michaud, Les Frères Musulmans, Archives Gallimard,
1983, p. 135. Sur 320 élèves officiers, 260 sont alaouites.
87 Récit dans
Seurat, op. cit., p. 159-161.
88 S. Hanafi, op. cit.
89 E. Longuenesse,
« Ingénieurs et médecins dans le changement social en Syrie,
Mobilité sociale et recomposition des élites », Maghreb-machrek, n° 146, 1994.
90 Ph. Droz-Vincent, Moyen-Orient, Pouvoirs autoritaires, sociétés
bloquées, Paris, PUF, 2004, p. 150-152.
91 Voir Bourgeoisies et
notables en Méditerranée, XVIIe s. -XXe s., Cahiers de la
Méditerranée, 45, 46-47, 1993, 1994 ; C. Charles, « Légitimités en péril, Eléments
pour une histoire comparée des élites »,
ARSS, 116-117, 1997.
92 A. Henia, « Hier et
aujourd’hui, le pouvoir entre notables et élites, Les cycles de
la notabilité », Maghreb-Machrek, 157,
1997.
93 Interdit levé en 2002. Voir infra, chapitre
5.
94 En janvier 2001, 100 livres syriennes = 2,34
euros, 10 000 LS = 234 euros.
95 Cf. J. Bahout, Les entrepreneurs syriens, Beyrouth, Les Cahiers du CERMOC, n° 7, 1994.
96 G. Corm, Le nouveau désordre économique mondial,
Paris, La Découverte, 1993, p. 29-30. H. C. Moore parle de
« lumpenbourgeoisie », lorsque la croissance des effectifs de
diplômés dépasse les possibilités de l’industrialisation et du
développement administratif (Moore, 1980,
p. 15).
97 A. Karvar parle de « désengagement politique »
des polytechniciens qui pensent pouvoir réaliser la « république
des ingénieurs », une fois arrivés aux postes de commande de
l’économie après les indépendances (A.
Karvar, « L’idéal technocratique des ingénieurs à l’épreuve
de la construction de l’État : Maghreb, Machrek, Indochine au
20e siècle »,
REMMM, n° 101-102, 2003).