Les Jeux olympiques de 1892 à 2024
Une aventure mondiale
Depuis leur réinvention à Paris et à Athènes à la fin du xixe siècle, les Jeux olympiques semblent refléter la marche du monde. En fait, ils progressent à leur propre rythme, quadriennal, et ils ne sont jamais qu’un interlude posé dans les interstices des États, des sociétés et des économies. Faire l’histoire de leur aventure mondiale nécessite un préalable : mettre à distance le roman olympique conçu par le CIO.
Tout est parti de l’idée messianique imaginée en 1892 par Pierre de Coubertin : cont...
Note de l’éditeur
Publié avec le soutien de l’université de Lausanne et du Comité olympique et sportif de Paris.
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 20 mars 2025
ISBN numérique : 979-10-413-0427-1
DOI : 10.4000/13j3u
Collection : Histoire
Année d’édition : 2025
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-9645-0
Nombre de pages : 464
Pour la paix, par les Jeux olympiques
Première partie. Expérimentations (1896-1912). Athènes, Paris, Saint-Louis, Londres, Stockholm
La promotion de la Grèce et de son monarque Georges Ier
Des concours républicains plutôt qu’olympiques
L’exhibition peu olympique du Nouveau Monde athlétique
L’offensive des sportsmen britanniques
La neutralisation de l’olympisme
Deuxième partie. Instrumentalisations (1930-1936). Anvers, Paris, Amsterdam, Los Angeles, Berlin
Des Jeux de guerre pour sauver l’anachronique CIO
La mondialisation olympique au service de la diplomatie française
L’esquisse d’une Société des nations olympiques
La promotion touristique de la Californie
La fusion du nazisme et de l’olympisme
Troisième partie. Mondialisations (1948-1964). Londres, Helsinki, Melbourne, Rome, Tokyo
Une résurrection sous bonne garde britannique
L’espoir d’une neutralisation de la guerre froide
Un décentrement inédit vers l’hémisphère sud
Les nouveaux équilibres de la planète olympique
L’arrimage longtemps contrarié du Japon et de l’Asie
Quatrième partie. Médiatisations (1968-1984). Mexico, Munich, Montréal, Los Angeles
Des Jeux sous contrôle militaire et masculin
Une impossible Détente sportive
L’apogée olympique du communisme et le retrait des pays africains
L’URSS fragilisée par le boycott américain
La deuxième vague du capitalisme californien
Cinquième partie. Professionnalisations (1988-2008). Séoul, Barcelone, Atlanta, Athènes, Pékin
La porte d’entrée dans l’ère du marketing
Les mirages des Jeux du président Samaranch
Le triomphe des grandes entreprises américaines
Une cure de jouvence aux antipodes
La réassurance patrimoniale de l’olympisme
Une opération de sportswashing pour le géant chinois
Sixième partie. Hybridations (2012-2024). Londres, Rio de Janeiro, Tokyo, Paris
Le sacre de la culture-monde britannique
L’émergence contrariée de la puissance brésilienne
La rénovation de l’olympisme effacée par la pandémie
La fabrique de l’enchantement
La planète olympique dans les replis de la marche du monde
Depuis leur réinvention à Paris et à Athènes à la fin du xixe siècle, les Jeux olympiques semblent refléter la marche du monde. En fait, ils progressent à leur propre rythme, quadriennal, et ils ne sont jamais qu’un interlude posé dans les interstices des États, des sociétés et des économies. Faire l’histoire de leur aventure mondiale nécessite un préalable : mettre à distance le roman olympique conçu par le CIO.
Tout est parti de l’idée messianique imaginée en 1892 par Pierre de Coubertin : contribuer à la paix des nations par la compétition sportive. Pour défendre son idéal contre les ingérences politiques et commerciales, ce jeune aristocrate parisien a théorisé la neutralité de l’« olympisme ». Une contre-société d’échelle mondiale est apparue avec sa capitale et son gouvernement, sa géographie et sa diplomatie, son administration et sa législation. Depuis 130 ans, le CIO bataille contre les fédérations internationales pour imposer son hégémonie.
Pour appréhender la diffusion des JO d’Athènes en 1896 jusqu’à Paris en 2024, et décrypter l’olympisation des sociétés voulue par le CIO, une même trame est proposée au lecteur : l’imbrication des enjeux politiques et sportifs, la concurrence des jeux alternatifs, la compétition entre villes candidates, les portraits des présidents successifs du CIO, les cérémonies d’ouverture comme romans nationaux, le programme olympique au prisme des cultures corporelles, le dopage et la corruption, les oppositions à l’organisation des Jeux, la hiérarchie sportive des États, les trajectoires de vie des champions et championnes, les freins et avancées des droits humains dans le sport.
Faculté des sciences sociales et politiques de l’université de Lausanne (ISSUL).
IdRef : 080640443
Patrick Clastres est professeur de la Faculté des sciences sociales et politiques de l’université de Lausanne (ISSUL) et directeur du Centre d’études olympiques et de la globalisation du sport. Ses recherches portent sur l’histoire sociale et culturelle, politique et diplomatique du sport et de l’olympisme.

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