Introduction générale
p. 7-15
Texte intégral
1Toutes les luttes sociales et culturelles n’occupent pas toujours la place qu’elles méritent dans l’imaginaire collectif et dans l’histoire. C’est ainsi qu’en France, Nuit Debout, qui a occupé le long mois de mars 2016 – en fait, durant cent jours – risque fort l’oubli, ou presque. Cette mobilisation n’est-elle pas comme écrasée, dans la mémoire collective récente, par le long et puissant mouvement social qui s’est mis en place, un an et demi plus tard, avec les Gilets jaunes ? N’est-elle pas, également, moins significative et importante à l’échelle mondiale que d’autres expériences qui relèvent à bien des égards de la même famille – « révolutions arabes » liées notamment à des occupations de places à partir de fin 2010 en Tunisie, Égypte (sur la célèbre place Tarhir), et dans plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient, campements massifs des Indignés, à partir de 2011 en Espagne (mouvement du 15-M – 15 mai 2011-12 juin 2011 à Madrid) et en Grèce (occupation par les Aganaktismeni de la place Syntagma à Athènes), puis dans de nombreux autres pays (Israël, États-Unis avec Occupy Wall Street, etc.), occupation du parc Gezi à Istamboul en mai-juin 2013, etc. ?
2Minimiser, voire négliger Nuit Debout serait en réalité une erreur, doublée d’une injustice mémorielle et historique. Comme ces autres luttes du début du xxie siècle, Nuit Debout symbolise la volonté populaire d’occuper l’espace public pour exprimer son mécontentement et demander un changement politique, économique et social. Dans un contexte mondial d’effervescence, qui fut aussi celui du crépuscule politique de la présidence de François Hollande, la France a connu elle aussi son mouvement de places. À l’occasion d’un soir, ou bien durant plusieurs semaines, ou même parfois plusieurs mois, des milliers de citoyens ont participé, d’une façon ou d’une autre, à de multiples initiatives : assemblées générales, travail en commissions, rédaction de journaux ou de tracts, animation d’émissions de radio, participation à des concerts et orchestres, conférences, manifestations, animation de plateformes Internet spécifiques ou partagées pour la convergence des luttes, etc.1.
3Parce que Nuit Debout s’inscrivait dans un contexte international et en filiation apparente avec toute une veine de mobilisations populaires, un questionnement récurrent a été formulé à l’envi dans les médias, tout comme dans l’univers de la recherche en sciences humaines et sociales, et le présent ouvrage ne pouvait manquer d’y revenir : jusqu’où Nuit Debout peut-il être comparé à d’autres mouvements de places du début du xxie siècle ? Ne peut-on y déceler de nouveaux types de revendications, ou de nouveaux répertoires d’action ? Ainsi Pierre Rimbert2 s’interrogeait-il à chaud : « En France, l’opposition à la réforme du code du travail et l’occupation des places par le mouvement ont convergé dans le refus d’une vision étriquée de la politique : évanouissement des espérances collectives dans le trou noir électoral, aménagement à la marge de l’ordre social. Assiste-t-on à la fin d’un cycle marqué par des revendications toujours plus limitées et jamais satisfaites ? »
4Ce discours surmédiatisé du neuf est à l’évidence vendeur, comme tout ce qui est rupture supposée et nouveauté. En réponse à cette hypothèse fréquente dans la sociologie des mobilisations, d’une césure dans l’histoire des mouvements sociaux et de l’insertion de Nuit Debout au cœur d’un nouveau type de contestations, on peut opposer une approche plus prudente, peut-être aussi plus rigoureuse et scientifique, résistant à la tendance vite excessive à vouloir accentuer les tournants historiques ou rigidifier des distinctions entre différentes générations supposées de mouvements sociaux3. Ce sera l’un des objectifs de cet ouvrage que d’aborder cet enjeu, en examinant les ruptures et/ou les filiations caractéristiques du mouvement, qui autorisent, ou non, à l’inscrire dans une ère nouvelle faite de mobilisations sociales inédites du type « occupation de places », auxquelles on l’a comparé et assimilé sans hésitation. Il faut donc décortiquer ce que fut cette lutte, à travers toutes ses manifestations, ses initiatives, ses publics, des premiers jours de mars 2016 à ses prolongements lointains du printemps 2017 : c’est à quoi s’attelle cet effort collectif.
5De nombreux commentateurs se sont demandé ce que pouvait représenter Nuit Debout dans le contexte général de la crise du lien représentatif. Il est vrai que loin de s’en tenir à la simple contestation d’une loi (la loi Travail), les acteurs ont mis en avant une volonté de réappropriation populaire de l’espace public à des fins de forums citoyens, d’échanges ouverts à tous, en marge des partis, de visibilisation d’une parole citoyenne considérée comme trop peu entendue par la classe politique. La grande richesse des vecteurs de la mobilisation citoyenne et son inscription désirée dans la longue durée, ainsi que la volonté de donner un écho à la parole citoyenne ont suscité un flot de questionnements, quant à la capacité du mouvement à se constituer en force de proposition, à représenter, peut-être, une forme de relève dans un contexte de crise du lien représentatif. Les réponses apportées furent généralement assez pessimistes, comme dans cet article (juin 2016) intitulé « Nuit Debout s’est recouché », où une journaliste concluait, perplexe : « Il est difficile de mesurer la fécondité d’un mouvement qui revendiquait pour principe une absence de centralisation et de leadership4. » De même, en janvier 2017, lors d’une émission télévisée consacrée au mouvement « un an après5 », plusieurs intervenants (dont le journaliste Jean-Michel Apathie et l’historien Jean Garrigues) posèrent le verdict de l’« échec ». Ils pouvaient s’appuyer sur le discours pessimiste de certains des initiateurs mêmes du mouvement parisien, tels François Ruffin, regrettant, dans le reportage diffusé en début d’émission, la multiplication des commissions et des initiatives devenue problématique, avant de conclure qu’« on » avait « perdu de vue » les « objectifs initiaux ». Même conclusion au sein du monde académique, le philosophe Patrice Maniglier6, estimant par exemple : « Il y a eu beaucoup d’échanges et de magnifiques rencontres. Cependant, le mouvement n’a pas pu construire cette sorte de cité alternative destinée à refonder la politique au milieu de tous, mais en dehors des institutions. » En termes de capacité programmatique, ou de possible relève par rapport à une classe politique décriée, point d’avancée, donc, à suivre ces appréciations. Tout au plus certains conclurent-ils que Nuit Debout avait incontestablement constitué un « laboratoire démocratique7 », une forme de (re)politisation individuelle, en contribuant à redonner la parole, sur les places, à des citoyens souvent désabusés vis-à-vis de la politique « politicienne ».
6Cette question de la relève, de la capacité à produire du politique, trouve sa place au sein d’un « répertoire » classique de problématiques et de questionnements des sciences sociales et politiques liés à une approche institutionnaliste de la vie politique : quelles sont les forces politiques susceptibles d’être motrices, porteuses de la vie démocratique et d’orienter le gouvernement du commun ? Peut-on déceler, en dehors des partis politiques traditionnels, supposés aptes à produire du politique mais en crise, de nouveaux acteurs susceptibles d’animer et d’orienter la vie démocratique, plus « capables » d’exercer le pouvoir ou du moins d’y participer que les simples mouvements sociaux, caractérisés pour la plupart (hormis Mai 68) par des revendications ponctuelles, et une démarche plus contestataire que constructive, relevant de ce que Pierre Rosanvallon appelle « l’impolitique8 » – l’incapacité, au-delà de la pure contestation ou de revendications ponctuelles, à produire une vision collective pour l’avenir ? Le regard porté sur l’expérience espagnole a fortement contribué à légitimer ce type de problématique, fondée sur l’image d’une partition dichotomique entre d’un côté les mouvements capables de s’inscrire dans un projet politique en s’institutionnalisant un minimum (type partis politiques), et d’un autre côté ceux à « bas bruit9 », à faible rendement en termes de capacité de relève politique et de formulation d’un projet de vivre ensemble. Dès avril 2016, Frédéric Lordon, l’une des figures les plus visibles de l’action, s’inquiétait du double écueil guettant Nuit Debout, entre « improductivité politique directe » et évolution dénaturante en parti politique. Il croyait pouvoir proposer une solution : « L’appel à une Constituante est une manière de sortir de cette contradiction de l’improductivité ou du retour à l’écurie électorale10. »
7Dans la suite logique de précédentes recherches portant sur « la politique autrement et ailleurs11 », cette vision dichotomique permet de poser à nouveau, face à Nuit Debout, la question du dilemme, pour les acteurs du mouvement : risquer de disparaître ou accepter a minima les règles du jeu politique qu’ils souhaitent subvertir en refusant toute organisation, quitte à s’épuiser dans des débats sans fin12. Est-il possible, entre la démocratie par « le haut » (dispositifs de représentation politique et de démocratie participative « apprivoisée13 »), et celle par « le bas » (mobilisations citoyennes locales et éphémères, proches d’une démocratie « sauvage14 »), d’envisager une voie intermédiaire, permettant de dépasser la pure contestation et de relever le défi de « l’impolitique15 » ?
8Avec le recul, quelques années après, il faut admettre que ces grilles interprétatives et problématiques classiques ne suffisent pas à rendre compte fidèlement de ce que fut, et de ce que ne fut pas Nuit Debout. Un exemple peut montrer comment certaines perspectives sont susceptibles d’introduire un biais dans l’analyse des mouvements sociaux ou politiques : celui des interprétations apportées à la montée du vote Front national au début des années 2000. Annie Collovald16, en effet, suggère que la focale portée sur le vote par les ouvriers en faveur du FN avait été survalorisée par des médias en mal de schémas interprétatifs. Parce qu’on savait que de nombreux ouvriers avaient voté en faveur de Jacques Chirac en 1995, on pouvait, en toute hâte, remobiliser la grille interprétative de l’électorat « perdu » par la gauche et prêt à trahir ses accointances initiales pour s’acoquiner avec la droite, voire avec l’extrême droite. Fondée sur l’image du passage rapide d’un populisme à l’autre (du communisme à l’extrême droite), la thèse du « gaucho-lepénisme », dans ses versions les plus simplistes, a rencontré un succès important en raison de son caractère apparemment logique et séduisant. Pourtant, elle était loin de pouvoir rendre compte à elle seule de l’explosion de l’électorat d’extrême droite17. Elle n’a rencontré un certain succès que parce qu’elle constituait un répertoire explicatif déjà là, en quelque sorte « prêt à l’emploi », dans un contexte de surprise générale et d’urgence à proposer des pistes de compréhension. Tirer les enseignements de cet épisode, c’est poser la question de la pertinence des grilles problématiques usuelles, lorsque surgit un phénomène surprenant, inédit. Les objets en apparence nouveaux, voire déroutants, méritent de passer sous les fourches caudines des problématiques habituelles des sciences humaines et sociales, bien sûr, mais ils doivent également susciter l’invention de catégories et problématiques nouvelles, et mobiliser l’imagination sociologique.
9Cet ouvrage ne rejette pas systématiquement les repères, les modes d’analyses et les problématiques traditionnels, mais il tente surtout de questionner « autrement » le mouvement Nuit Debout. Il vise non pas tant à établir un « bilan » en termes d’« efficacité » ou de capacité à devenir une force politique pérenne qu’à se placer du point de vue des citoyens mobilisés, ou qui se sont reconnus dans cette action, pour comprendre le sens qu’ils ont donné à leur engagement, leur vision de la démocratie, et les effets de composition qui ont pu dériver de l’hétérogénéité de leurs investissements individuels et du caractère éphémère de leur lutte : quels rapports au politique furent exprimés par tous ces acteurs expérimentant la démocratie selon une logique proche de la « politique préfigurative » décrite par Graeber à propos du mouvement Occupy Wall Street18, sans chercher à atteindre des objectifs politiques précis ni à participer au pouvoir (avec notamment pour conséquence le refus de leaders institutionnels et la recherche de l’horizontalité à tout prix) ? Quelles correspondances entre les identités individuelles, les rapports au politique et l’attrait pour certaines formes de mobilisation non conventionnelles ? Quels effets, sur les individus, de la co-présence des corps et des ruptures biographiques suscitées par la présence régulière sur les places ? Quels processus de politisation à l’œuvre (ou non) pour les uns ou les autres ?
10Pour comprendre Nuit Debout, dans toute sa diversité et sur le long terme, de tels questionnements sont cruciaux. Pour la première fois, un ouvrage, le nôtre, les aborde systématiquement. Il englobe tout le mouvement, à travers toutes ses facettes et son histoire, en mobilisant des modes d’approche revisités, et ouvre des pistes d’analyse jusqu’à présent encore largement inexplorées de manière exigeante, scientifique.
11En avril 2016, la FMSH, en concertation avec la COMUE université Sorbonne-Paris-Cité (USPC) dont elle était membre, a pris l’initiative de lancer un appel à projets proposant à de jeunes chercheurs un financement pour étudier à chaud Nuit Debout. La plupart des textes rassemblés dans cet ouvrage sont le fruit de recherches qui ont pu bénéficier de ce soutien. Michel Wieviorka avait lancé l’idée de cette mobilisation scientifique, dont il a rédigé la conclusion, Christine Guionnet celle d’en tirer un livre, qu’ils ont préparé ensemble.
Notes de bas de page
1Voir la chronologie rédigée par Arthur Guichoux à la fin de cette introduction. Sur le récit événementiel de Nuit Debout et ses nombreuses initiatives, on peut notamment se reporter à quelques ouvrages ou articles publiés dans les mois ayant suivi le mouvement, tels Ngo Philippe et Truong Capucine, Nuit(s) Debout, Paris, Éditions Atlande, 2016 ; Brustier Gaël, #Nuit Debout. Que penser ?, Paris, Éditions du Cerf, 2016 ; « Et notre monde », no spécial de la Revue des deux mondes, no 691, 2016 ; Nuit Debout : les textes, Paris, Les petits matins, 2016 ; Smaoui Sélim, Faites place : novices en lutte, Paris, Textuel, 2017 et enfin voir le très beau film de Mariana Otero, L’assemblée, 1 h 39 min, 2017.
2Rimbert Pierre, « Contester sans modération », Le Monde diplomatique, mai 2016.
3Comme le souligne Érik Neveu, « nombre des traits associés au “nouveau” se retrouvent sans peine dans diverses séquences de mobilisations “anciennes” » (Sociologie des mouvements sociaux, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2011, p. 71). Voir également dans le même sens Costey Paul et Perdoncin Anton, « Entretien avec Isabelle Sommier. L’altermondialisme : une nouvelle forme d’engagement ? », Tracés. Revue de sciences humaines, no 11, 2006, [http://journals.openedition.org/traces/25], consulté le 24 février 2019. Ou encore la discussion par Annie Collovald de la notion d’engagement distancié proposée par J. Ion (Collovald Annie [dir.], L’Humanitaire ou le management des dévouements : enquête sur un militantisme de « solidarité internationale » en faveur du Tiers-Monde, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002). Ou enfin, à propos de l’idée d’une nouvelle transnationalisation des mouvements sociaux Siméant Johanna, « La transnationalisation de l’action collective », in Éric Agrikoliansky (dir.), Penser les mouvements sociaux. Conflits sociaux et contestations dans les sociétés contemporaines, Paris, La Découverte, coll. « Recherches », 2010, p. 121-144.
4[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/06/30/01016-20160630ARTFIG00280-nuit-Debout-s-est-recouche.php], consulté le 24 juin 2019.
5Émission Nuit Debout, avec un documentaire de S. Louvet et A. Favre (2016), 70 min, programmée à 20 h 50, le 17 janvier 2017 sur France 5, suivie d’un débat animé par M. Carrère d’Encausse [https://www.youtube.com/watch?v=qPOjSLXCS9Y], consulté le 24 février 2019.
6« Que reste-t-il de Nuit Debout ? », publié le 30 novembre 2016 sur le site [http://www.lepoint.fr/politique/que-reste-t-il-de-nuit-Debout-30-11-2016-2086933_20.php], consulté le 20 avril 2019.
7Formule utilisée par l’historien J. Garrigues dans l’émission de France 5 du 17 janvier 2017 citée plus haut.
8Rosanvallon Pierre, La contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance, Paris, Le Seuil, 2006.
9Formes militantes étudiées dans l’ouvrage de Carrel Marion, Neveu Catherine et Ion Jacques (dir.), Les intermittences de la démocratie. Formes d’action et visibilités citoyennes dans la ville, Paris, L’Harmattan, 2009.
10Entretien avec X. Espinet pour le journal barcelonais El Critic, réalisé le 16 avril 2016 et publié par F. Lordon sur son blog le 25 avril 2016, [http://blog.mondediplo.net/2016-04-25-Nuit-Debout-convergences-horizontalite], consulté le 24 juin 2019.
11Y compris à la suite de nos propres recherches sur les Motivés : Guionnet Christine, « Les Motivé∙e∙s rennais aux frontières de la politique », Territoires, no 425, février 2002, p. 12-15 ; « La “politique autrement” entre récurrences et réinvention », in Jacques Lagroye, Patrick Lehingue et Frédéric Sawicki (dir.), Mobilisations électorales. Le cas des élections municipales de 2001, Paris, Presses universitaires de France, 2005, p. 117-143 et « Marginalité en politique et processus d’institutionnalisation. Les mouvements Motivé∙e∙s et citoyens (2001-2003) », in Lionel Arnaud et Christine Guionnet (dir.), Les frontières du politique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res Publica », 2005, p. 263-291.
12Dans son documentaire L’assemblée, M. Otero montre cette lassitude et interroge en sous-titre : Comment parler ensemble sans parler d’une seule voix ?. En d’autres termes comment réussir à structurer la parole entre citoyens de façon à ce que le débat progresse, à partir du moment où personne ne souhaite imposer des choix de débat, et où la question même de savoir si une assemblée de citoyens peut se permettre de voter au nom d’un mouvement (Nuit Debout) ?
13Blondiaux Loïc, Le nouvel esprit de la démocratie, Paris, Le Seuil, 2008, p. 44 sq.
14Lefort Claude, L’invention démocratique, Paris, Fayard, 1981.
15Voir notamment Guionnet Christine, « Nuit Debout Rennes : au-delà des traces mémorielles, l’esquisse d’un “engagement citoyen rhizome” ? », in Gis Démocratie et participation (dir.), Expérimentations démocratiques. Pratiques, institutions, imaginaires, Lille, Presses du Septentrion, 2021, à paraître.
16Collovald Annie, Le populisme du Front national : un dangereux contresens, Bellecombe-en-Bauges, Éditions du Croquant, 2004.
17À ce sujet, voir également Crépon Sylvain, Dézé Alexandre et Mayer Nonna, Les faux-semblants du Front national, Paris, Presses de Sciences Po, 2015.
18Graeber David, Comme si nous étions déjà libres, Montréal, Lux Éditeur, 2014. Nous reviendrons sur cette question dans la contribution de C. Guionnet de cet ouvrage.
Auteurs
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Christine Guionnet
Maîtresse de conférences HDR en science politique, en poste à la faculté de droit et science politique de l’université Rennes 1, rattachée à l’UMR ARENES. Ses travaux de recherche portent notamment sur la socio-histoire du politique (politisation au xixe siècle), la parité en politique et le genre en général, les questions épistémologiques, la thématique des rapports ordinaires au politique et de « la politique autrement ».
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Michel Wieviorka
Directeur d’études à l’EHESS, Michel Wieviorka a dirigé la fondation Maison des sciences de l’homme de juin 2009 à octobre 2020. Il a été président de l’International Sociological Association (2006-2010) et membre du conseil scientifique de l’European Research Council (2014-2019). Il codirige les revues Socio, qu’il a fondée en 2013, et Violence : An International Journal, créée en 2020. Ses travaux concernent les mouvements sociaux, mais aussi la violence, le racisme, l’antisémitisme.

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