Le monde des conférences dans la vie d’un historien
p. 100-109
Texte intégral

À tâtons1
1Y a-t-il des prédispositions à être « historien public », même provincial ? J’ai grandi dans les couloirs de la conservation du Musée savoisien, espace ouvert aux universitaires, de Jean Nicolas2 à André Palluel3, et mon premier souvenir d’historien, si j’ose dire, est d’avoir assisté – et ce fut un choc – à une conférence sur la question fascinante du parcours des éléphants d’Hannibal dans les Alpes. Puis, bien plus tard, j’ai continué ma croissance intellectuelle à l’ombre d’un maître, Alain Croix4, qui prouvait qu’un engagement scientifique et académique fort n’empêchait pas d’être présent sur le terrain de ce que l’on appelait encore à l’époque la « vulgarisation » et qu’on préfère nommer de nos jours la « valorisation » – on appréciera le glissement sémantique. Mais j’ai aussi fréquenté, un peu en contrebande, le linguiste Jean Gagnepain (1923-2006) qui ne m’a jamais semblé vouloir aller du côté du grand public, mais il est vrai que je le connus bien après les grandes heures de son séminaire.
2C’est donc Alain Croix qui a pesé. De fait, professeur d’histoire moderne à l’université de Haute-Bretagne5, il organisa au début des années 2000 – à l’heure où la retraite s’annonçait – un déjeuner avec les jeunes historiens « qui montaient » et celui qui fut maire de Rennes de 1977 à 2008, Edmond Hervé. L’opération fut pompeusement appelée, objet de mails oblige, « la relève ». L’affaire, voulue discrète, fuita et provoqua quelques grincements du côté du salon des refusés. Les affinités jouèrent pour le casting, mais aussi, je l’appris bien plus tard, la capacité de la salle à manger de la résidence Oberthur où le maire nous reçut, puisque le nombre de places y est limité à 10 ou 12. Edmond Hervé exhorta cette jeune garde à s’engager intellectuellement dans la cité, à ne pas rester dans ses tours d’ivoire. Il nous parla des économistes de la place Hoche6 dont il était à ses yeux important de contrer l’influence. Sans doute pensait-il que tout ce petit groupe était constitué de gens de gauche. Nul en tout cas ne s’avisa de le décevoir. Edmond Hervé se déclara prêt à nous aider dans nos projets et de là sortit l’idée de monter une association d’historiens qui pourrait faire l’interface entre l’hôtel de ville et notre microcosme. On lui trouva un nom : Henri Sée, du nom de cet historien rennais (1864-1936) proche de l’école des Annales et pilier, aux côtés de Victor Basch, de la Ligue des droits de l’homme. Las. Timidité, indifférence, appel des tâches bureaucratiques et/ou académiques susceptibles de porter une carrière bien davantage qu’un vague projet associatif jouèrent sans doute autant que les réticences possibles de certains vis-à-vis de toute forme d’instrumentalisation. Bref, le projet s’enlisa.
3Échec fécond ? Toujours est-il que peu de temps après, plusieurs des anciens de la « relève » devenaient coauteurs de la nouvelle Histoire de Rennes7. Il faudra un jour raconter l’histoire de ce livre, voulu avec force par le même Edmond Hervé et qui, sans l’énergie d’Alain Croix, de Jean-Yves Veillard et des éditeurs André Crenn et Pierre Corbel faillit ne jamais voir le jour. La sortie du livre, en 2006, divine surprise, coïncida avec l’ouverture des Champs libres et donna lieu à une grande conférence qui remplit la salle Hubert Curien, au cœur de ce nouvel établissement voulu pour être un espace de rencontres des savoirs et des citoyens8.
Où on parle du CPE
4Or, dans les mêmes années, celle qui était devenue l’université Rennes 2 apparaissait comme l’homme malade de la ville du fait de mouvements sociaux à répétition. L’affaire du contrat première embauche (CPE), en 2006, n’a été que le pire d’une série de blocages que les historiens de Rennes 2 ont, toutes sensibilités confondues, largement dénoncés dans un courrier paru dans la presse locale. Ce courrier, après passage au rabot par quelques collègues bienveillants, était de moi, dans sa version d’origine. Je confesse que mon énervement était décuplé du fait d’une minuscule initiative que j’avais prise juste avant la crise du CPE sous la forme d’un courrier des lecteurs en réponse à un hebdomadaire qui avait, de manière un peu forcée à mon sens, vanté les mérites de l’enseignement supérieur privé, sans trop se gêner pour dire du mal des maisons comme la mienne. Les initiatives des bloqueurs de Rennes 2 lui donnaient raison en même temps qu’elles réduisaient à peu de choses les heures de travail accomplies comme responsable d’année.
5Or, comment ne pas remarquer que Jacques Chirac recula – et de quelle manière ! – sur le CPE le 31 mars 2006, soit trois jours après l’inauguration des Champs libres. Bref, l’ouverture des Champs libres et le succès de la conférence de sortie de l’Histoire de Rennes nous amenèrent, Georges Provost et moi, à revenir vers Edmond Hervé pour lui proposer d’organiser en ce nouveau lieu un cycle de conférences qui seraient données par les historiens de Rennes 2. Manière de dire que l’on avait entendu l’appel de la résidence Oberthur, mais je ne sais plus si nous lui avons dit clairement que notre idée était aussi de rénover l’image de Rennes 2, de montrer que la réputation consternante que celle-ci avait dans la presse n’était au fond que l’écume, un écran de fumée qui ne devait pas cacher tout ce qui s’y faisait d’abord et surtout, et qui s’appelle la fabrication et la transmission des savoirs. Les Rencontres d’histoire, du nom du cycle de conférences qui allait en sortir, étaient pour moi, et aussi je crois pour Georges Provost, une réponse aux journalistes et une réplique aux bloqueurs.
6Avec le soutien d’Edmond Hervé, nous présentâmes notre projet au service en charge des conférences aux Champs libres. Il fallut convaincre et on comprend pourquoi : arriver dans une institution, neuve de surcroît, dans les fourgons du pouvoir politique, ouvre les portes mais rend aussi les choses plus compliquées. Mais, oint par la réussite du lancement de l’Histoire de Rennes, l’affaire fut conclue. Le succès rencontré par la première de ces rencontres, qui vit Pierre Brulé réaliser une performance aussi solide sur le fond qu’hétérodoxe quant à la forme joua un rôle décisif : non seulement nous n’étions pas des universitaires inaccessibles et guindés, mais en plus, le public goûtait l’histoire grecque – celle des femmes en l’occurrence, ce qui était aussi une façon de montrer que l’air du temps pouvait nous gagner. Les autres conférences furent cependant plus classiques, du moins sur la forme9.
7Il faut aussi dire que les réunions de programmation étaient toujours agréables, toutes en suggestions et non en injonctions. Les Champs libres, de leur côté, voulaient que l’on puisse offrir des éléments de décryptage du monde contemporain et que l’on puisse coller à leur programmation. De notre côté, nous voulions valoriser les savoirs historiques de Rennes 2 à égalité des quatre périodes canoniques10, le dernier mot nous étant laissé. Le tout pouvait donner lieu à des compromis amusants : les Champs libres veulent éclairer les Rennais sur les questions migratoires ? Notre collègue Marie-Madeleine de Cevins fera une conférence sur les Hongrois au Moyen Âge, « Pillards sanguinaires ou migrants pacifiques ? ». Mais parfois, il n’y eut aucun lien.
8Il faut être honnête : avec quatre conférences par an, nos Rencontres d’histoire – que les Champs libres ont accepté de distinguer sous ce chapeau – étaient peu de chose au milieu d’une programmation d’une grande richesse. Mais cela faisait 10 % de l’effectif des historiens de Rennes 2 qui, tous les ans, y participait. Afin de les fidéliser et sachant que bien souvent, ils n’avaient pas un livre à vendre comme d’autres conférenciers plus connus, il fut aussi convenu d’un défraiement comparable à celui versé par les archives municipales. Un des aspects les plus délicats était le choix des dates. Le samedi après-midi avait été retenu par les Champs libres et si nous avons souvent eu la chance de disposer de la salle dans le cœur du calendrier (octobre-mars), plusieurs conférences ont été placées au printemps, parfois sur des week-ends prolongés, chose redoutable dans une ville située à une heure des plages. Mais, et alors que la plupart des intervenants n’avaient pas la notoriété médiatique de Nora, Todd, Ory ou Rosanvallon, ils ne firent jamais salle vide : même au cœur de ponts ensoleillés, on ne descendait pas en dessous d’une grosse centaine d’auditeurs. Mais au cœur de l’hiver, plusieurs conférences dépassèrent 400 spectateurs. L’apogée de notre collaboration fut l’édition en 2010 d’un petit livre reprenant les textes des premières conférences, distribué gratuitement au public, grâce à une aide de Rennes 2 et des Champs libres, et avec le soutien des Presses universitaires de Rennes. Il faut enfin noter que, ces dernières années, la formule a évolué vers un gros week-end, afin de « faire évènement11 ».
Retour d’expérience
9D’emblée, le « grand public cultivé » a suivi et a formé le cœur de l’auditoire, avec ses habitués, souvent des retraités, capables de nous écrire mi-octobre pour nous demander si on allait continuer. Nul n’étant prophète en son pays, les étudiants sont assez peu venus, même si chaque intervenant pouvait attirer son petit groupe de fidèles. Quant à nos collègues de l’enseignement secondaire, à part quelques habitués qui ont même emmené leurs élèves, nous avons eu du mal à les toucher, alors que nous imaginions qu’il y avait là une formule répondant à la demande parfois formulée de formation continue. Le samedi après-midi est mal adapté aux actifs avec enfants.
10Du côté de nos collègues universitaires, l’accueil fut globalement positif. Nous essuyâmes peu de refus. Certains nous disaient qu’ils n’avaient pas le temps : pas le temps tout court ou pas le temps pour ça ? Certains, et il faut le respecter, n’étaient peut-être aussi pas forcément à l’aise avec ce type d’exposition. Certains acceptèrent après une aimable pression, et même ceux-ci nous dirent avoir été contents après coup de l’exercice. Il faut dire que la salle est belle, le personnel des Champs libres très dévoué et sympathique et le public au rendez-vous. Pourtant, il y eut des moments critiques quand les questions étaient en décalage trop net par rapport aux propos et aux connaissances de l’intervenant, le mettant en situation délicate : faut-il avouer qu’on ne sait pas ou pas trop, au risque de donner l’impression, à tort le plus souvent, de mépriser le public en ne satisfaisant pas sa curiosité ?
11Année après année, on sentit que les Rencontres inspiraient la sympathie dans notre petit monde. Il est clair que pour les historiens, même les plus exigeants, ce type d’activité est plutôt bien vue. « Passer sur » France Culture, « aller à Blois » aux Rendez-vous de l’histoire, être publié dans le magazine L’Histoire n’est pas une tare, bien au contraire. Ce sont des lieux de reconnaissance et de distinction (« combien de fois es-tu passé chez Laurentin12 ? » me demanda un jour un collègue tout heureux de revenir de la maison de la Radio…). Les Rencontres, parce qu’elles ont, comme ces autres lieux, une couverture universitaire, bénéficient de la même bienveillance. Toutefois, conçues par Rennes 2 pour les Rennais, dans la tradition de l’éducation populaire, elles restaient invisibles à l’échelle nationale, malgré des partenariats ponctuels avec L’Histoire. Symbole de ce manque de visibilité, nos collègues de Toulouse viennent de lancer des Rencontres d’histoire, sur un modèle inspiré de Blois et donc destiné à être entendu urbi et orbi. Ils n’ont même pas vu que le nom était déjà pris.
Sur la place publique
12À titre personnel, je retire de l’expérience un investissement en temps non négligeable. Par exemple, la réalisation de l’affiche, faite à tour de rôle avec Georges Provost, me prenait une journée. À cela s’ajoutaient les envois des communiqués, les réunions préparatoires, etc. Indéniablement, l’aventure a contribué à me donner une certaine visibilité locale, cependant bien moindre que ce que mes collègues imaginaient parfois, certains semblant persuadés que j’avais mes entrées à la Mairie et à Ouest-France, ce qui était quand même assez loin d’être le cas. En revanche, ce qui est vrai, c’est que de fil en aiguille, cela me permit, par les rencontres, les échanges avec les élus et les responsables divers, de savoir à quelle porte frapper. Cela m’a été très utile quand en novembre 2008, j’ai organisé un colloque international13 et plus récemment, quand, avec Pierre-Yves Laffont, nous avons porté le projet d’une thèse Cifre14. Edmond Hervé n’était plus là, mais les promesses d’Oberthur s’accomplissaient. Quand nous présentâmes un projet de beau livre sur les Jacobins15, à nouveau avec Georges Provost, nous fûmes également bien reçus et l’échec du projet fut plutôt lié à une mauvaise compréhension de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) de ce que nous voulions faire, mais c’est une autre histoire.
13La montée en visibilité liée à l’Histoire de Rennes comme aux Rencontres, explique aussi sans doute les appels de journalistes qui recherchaient quelqu’un pour parler de la duchesse Anne ou des Républicains espagnols, ce qui me transformait en service d’aiguillage, comme pour les conférences finalement. C’est aussi ce travail de repérage des talents que je menai bientôt, avec mon collègue David Bensoussan, dans le cadre de la jeune revue Place publique16, voulue par le maire de Rennes de 2008 à 2014, Daniel Delaveau, pour servir de lieu de réflexion haut de gamme sur Rennes et, à ce titre, ouverte aux plumes d’historiens rennais, avec à nouveau l’idée, pour moi au moins, de valoriser Rennes 2.
14Les circonstances de mon entrée au comité de Place publique montrent que ma visibilité était encore perfectible puisque, quand la revue s’est lancée, je n’en étais pas. Pourtant, deux personnes m’ont dit qu’elles avaient glissé mon nom au moment des consultations préalables. Le fait que l’un d’eux ait été un des responsables de l’opposition municipale a-t-il pu nuire à ma désignation ? On sait que cette revue, en son commencement, était sous contrôle étroit des élus de la majorité. Mais David Bensoussan, voulant renforcer le poids de l’histoire, m’introduisit bientôt auprès du rédacteur en chef Bernard Broudic, qui, je crois, n’avait jamais trop entendu parler de moi, mais fut rassuré de savoir que j’étais un élève d’Alain Croix…
15J’ai passé des moments formidables à Place publique. J’ai découvert un type d’écriture qui me plaisait, avec des articles savants, mais limités à 15 000 signes, impliquant une écriture plus nerveuse que celle à laquelle j’étais habitué. J’ai découvert aussi tout un monde de journalistes et de décideurs passionnés du fait urbain en général et amoureux de Rennes en particulier. Avec les autres universitaires du comité, j’ai milité pour la prise de distance avec la Ville, ce qui était facile puisque nos salaires n’étaient pas en jeu (même si les articles donnaient lieu à une petite rétribution). J’ai aussi voulu démissionner, trouvant que la tutelle politique était trop forte, mais le rédacteur en chef d’alors, Georges Guitton, m’a retenu et m’a prouvé sa bonne volonté en me couvrant à propos d’un papier que Rennes Métropole ne voulait pas trop voir publié. C’était gagné. Je me suis alors laissé aller progressivement. Mon premier article était, classiquement et timidement, sur l’incendie de Rennes de 1720, c’est-à-dire sur mon domaine ; mon dernier, sur le bruit dans Rennes Centre, était une véritable attaque contre la sacro-sainte « festivisation de l’espace public ». L’opposition en donna lecture en conseil municipal. Ce fut mon apogée politico-médiatique. Entre les deux, de manière plus scientifique, mais militante, j’ai tenté de pointer les errements de la politique patrimoniale de la Ville17. Comme beaucoup d’auteurs de la revue, j’ai eu la satisfaction de voir que mes articles servaient et servent encore, sans que je sois cité, ce qui est une sorte de victoire. Les échos que j’ai des discussions sur le futur Plan local d’urbanisme intercommunal ou le récent dossier du Mensuel de Rennes18 sur les destructions de maisons me montrent que tout n’a pas été vain, malgré la triste fin de la revue en 2016. Celle-ci était en effet trop élitiste pour rencontrer un lectorat qui lui aurait permis de lui assurer sa survie, et était finalement aussi devenue trop critique pour espérer garder durablement le soutien des élus. C’est du moins mon analyse, mais je sais que mes anciens compagnons sont plus nuancés que moi sur ce dernier point. L’histoire de cette aventure est aussi à faire.
Chassé du paradis
16Vers 2015, j’étais professionnellement assez épanoui par ma vie entre la faculté et la cité. Je faisais des cours à l’université, je filais aux archives faire mes recherches, je descendais au comité de Place publique, j’allais aux Champs libres pour écouter des conférences. Et la reconnaissance était aussi là : j’étais invité à Blois et à France Culture. Il n’est en outre pas désagréable d’être connu surtout quand le niveau de notoriété n’entraîne aucun désagrément. Et puis arrive en 2016 une révolution de palais à Rennes 2 – liée à l’échec de la fusion avec Rennes 1 –, avec redistribution des cartes, et me voilà élu dans un conseil, puis appelé dans la foulée à prendre la direction de mon département. Je deviens un quasi-administratif. Maquettes, réformes, recrutements, jeux politiques, budgets, injonctions du jour pour la veille, deviennent mon quotidien. Je disparais des écrans radars d’autant plus vite que Place publique est enterrée. Les journalistes ne m’appellent plus au sujet des Républicains espagnols. Je ne m’en plains pas cela dit. Je sais aussi qu’il y aura une vie après, du moins je l’espère, et, grâce à mes contacts à la Direction régionale des affaires culturelles et aux Champs libres – sans oublier ceux tissés des centres d’archives au musée des Beaux-Arts –, héritages des années heureuses, je garde des liens avec des pans actifs de la cité. Et je mesure du fond de mon petit bureau que ce n’est pas tant la reconnaissance en soi qui m’importe dans la vulgarisation que la possibilité même de dire et d’écrire, et que cela me manque. Je réalise du fait de mon exil dans le bureau « directorial » de mon département que dans mon écosystème professionnel, tout est en fait orienté vers la vulgarisation, qu’elle est pour moi la boussole, la pente vers laquelle tout va. Au fond, à force de lire des tableurs Excel et de courir les réunions, je réalise soudain, en écrivant ces lignes, que je suis resté un petit Savoyard rêvant d’Hannibal descendant vers le lac du Bourget sur son éléphant.
Notes de bas de page
1Je précise ici que, pour réaliser ce texte, je n’ai pas relu mes mails, pas fait de travail d’historien, et que je peux commettre des confusions.
2Historien moderniste, auteur, en particulier, de La Savoie au XVIIIe siècle (Paris, Maloine, 1978) et de La rébellion française Mouvements populaires et conscience sociale (1661-1789) (Paris, Le Seuil, 2002).
3Historien contemporanéiste, auteur en particulier de L’épisode napoléonien (1799-1815). II. Aspects extérieurs (Paris, Le Seuil, 1972, avec Jacques Lovie) et de L’Aigle et la Croix. Genève et la Savoie. 1798-1815 (Morges, Éditions Cabédita, 1999).
4Alain Croix, professeur d’histoire moderne à Rennes 2 de 1989 à sa retraite au début des années 2000, est l’auteur d’une thèse magistrale sur la Bretagne des XVIe et XVIIe siècle. Durant ses années rennaises, il a (entre autres choses) encadré un nombre significatif de thèses, animé un séminaire de doctorat, été membre du jury d’agrégation, participé à l’Histoire culturelle de la France (1997-1998) des Éditions du Seuil, popularisé le concept d’« âge d’or de la Bretagne » (titre d’un de ses livres) et lancé (et fait aboutir) un grand chantier collectif sur le patrimoine breton en lien avec Jean-Yves Veillard, alors conservateur du musée de Bretagne.
5Née à la fin des années 1960, l’université de Haute-Bretagne (devenue depuis université Rennes 2) regroupait initialement l’ancienne faculté des lettres (moins la philosophie), tandis que Rennes 1 regroupait le droit, les sciences et la médecine.
6La faculté de sciences économiques occupe à Rennes les anciens locaux de la faculté de lettres, place Hoche, dans le centre-ville.
7Aubert Gauthier, Croix Alain, Denis Michel (dir.), Histoire de Rennes, Rennes, Apogée / Presses universitaires de Rennes, 2006, 2e éd. 2010.
8Les Champs Libres, établissement culturel phare de Rennes Métropole, regroupe le musée de Bretagne, l’Espace des sciences et la bibliothèque de Rennes ; le lieu est aussi conçu pour recevoir des colloques et organiser des conférences.
9La plupart firent le choix de parler assis derrière une table alors que Pierre Brulé avait arpenté sans notes la scène, allant jusqu’à mimer certains éléments de sa démonstration.
10Antiquité, Moyen Âge, Époques moderne et contemporaine.
11Pris par d’autres tâches, je suis désormais moins engagé dans l’organisation, tout en suivant d’aussi près que je le peux l’aventure. Dans le même temps, l’équipe des historiens engagés s’est étoffée.
12Créateur, producteur et animateur de « La Fabrique de l’histoire » sur France Culture.
13Les Parlements de Louis XIV, coorganisé avec Olivier Chaline.
14Les Conventions industrielles de formation par la recherche sont un dispositif de financement des thèses relativement rare en histoire. Celle dont il est question ici, consacrée à l’urbanisation de Rennes du XVe au XVIIe siècle, a été accueillie au sein du musée de Bretagne où travailla pendant trois ans à demeure un doctorant, Matthieu Le Boulch. L’idée d’utiliser ce dispositif dans le cadre de ce projet revient à Mme Céline Chanas, directrice du musée de Bretagne.
15Centre des congrès ouvert dans un ancien couvent dominicain au cœur de Rennes.
17Tous les articles sont encore en libre accès : [www.placepublique-rennes.com/tous-les-numeros].
18Mensuel de Rennes, nº 101, avril 2018.
Auteur
-
Gauthier Aubert
Agrégé d’histoire (1994), docteur en histoire moderne (2000), Gauthier Aubert est professeur des universités en histoire moderne à l’université Rennes 2, membre du laboratoire Tempora (EA 7468). Ses recherches portent sur les élites sociales et les conflits politiques dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles, principalement en Bretagne. Il a codirigé une Histoire de Rennes (2006) et contribué à créer et animer les Rencontres d’histoire, cycle annuel de conférences d’histoire organisé à Rennes depuis 2006.

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