3. La tentation corporative
p. 67-81
Entrées d’index
Index géographique : France
Texte intégral
1Forts de leur organisation en disposition de bataille, les journalistes du SNJ vont agir pour exprimer et faire reconnaître leur professionnalité, c’est-à-dire leur distinction de groupe, constituée de traits spécifiques – ou prétendus tels – au métier et à son exécution.
2Cette expression va passer par l’affirmation de deux dimensions identitaires : – d’une part, le professionnalisme c’est-à-dire l’affirmation de la différence avec certaines formes de la pratique du métier journalistique et la prétention d’en régir le fonctionnement courant à travers une structure unitaire ; – d’autre part, la construction d’une représentation du rôle social et de la compétence du journalisme (cet aspect second est étudié au cours du chapitre 4).
Un marché de travail réduit
3Pour justifier la revendication par les journalistes du principe du « mois par année » comme base de calcul des indemnités en cas de licenciement, le rapporteur Brachard donnait trois arguments : l’étroitesse du marché de travail, l’inaptitude à collaborations indistinctes, la concurrence des amateurs.
4Le marché des emplois était probablement assez réduit, mais il est difficile d’apprécier exactement cette donnée. Le journalisme se développant dans un vide juridique que signalait le député Henri Guernut dans sa proposition de loi relative au statut professionnel des journalistes, on ne pouvait connaître le nombre de journalistes exerçant en France dans l’entre-deux-guerres. Georges Bourdon expliquait, en 19311, que la profession ne comptait « pas plus de 3 000 à 3 500 membres authentiques » (ce dernier terme restreignant probablement la profession aux travailleurs exerçant principalement ou exclusivement le journalisme) ; par ailleurs, son organisation était réputée la plus importante des quelque 152 associations et syndicats recensés au cours des années 19302. Elle comptait 2 676 membres en 1938.
5La seule étude globale sur les effectifs de journalistes, effectuée à l’époque, est apportée par Henri de Weindel qui, au nom du Comité général des associations de presse, a recensé les membres des 21 associations adhérentes en 1931. Certaines ont de très faibles effectifs, comme l’Association des journalistes lyonnais (70), le SNJ comptant lui déjà 1540 syndiqués, l’Association de la presse républicaine départementale constituant le second groupement (454). Les appartenances multiples ne font pas l’essentiel : 3912 journalistes n’adhèrent qu’à un seul groupement, 845 à plusieurs. Au total, 4 757 membres d’associations, chiffre ramené à 4 403 si on retire les 354 adhérents signalés comme directeurs, administrateurs et rédacteurs en chefs.
6Ces chiffres doivent être appréciés au regard de trois remarques. Premièrement, il existait bien d’autres associations, moins importantes croit-on savoir, auxquelles des journalistes, recensés par de Weindel ou pas, adhéraient. Leur nombre est inconnu, on sait néanmoins que les multi-appartenances apparaissent très fréquemment dans les dossiers de demande de carte d’identité déposés à partir de 1936. Deuxièmement, la plupart des associations de presse admettaient des dirigeants comme des rédacteurs, mais le rapport Weindel ne put faire apparaître toutes ces données (à l’exception des 354 membres signalés plus haut), de même que les adhérents en retraite qui n’étaient pas comptabilisés à part. Enfin, le nombre de journalistes vivant exclusivement ou principalement du métier est impossible à déterminer. Or, cette donnée serait des plus utiles pour déterminer les futurs bénéficiaires de la loi et ses exclus. En fin de compte, le SNJ estimait, sur les bases du rapport Weindel, que le « nombre des journalistes réellement professionnels appartenant aux vingt et une associations affiliées au Comité général est voisin de 3 500 »3.
7Les journaux restaient des entreprises fragiles, les équipes constituées comportaient souvent peu de monde et fréquents étaient encore ces journaux fabriqués par deux – voire une – personnes, assurant simultanément les tâches de direction, de gestion, de rédaction en chef, de secrétariat rédactionnel, de publicité, de vente… Un journaliste perdant sa place n’en trouvait pas une autre facilement, surtout en province. Cette situation s’aggrava au cours de l’entre-deux guerres : situé à 90 en 1882, le nombre de quotidiens parisiens passa de 57 en 1914 à 31 en 1939 ; en province, les données sont respectivement de 252, 242 et 1754. Même si ces pertes étaient compensées par les concentrations de titres et la constitution d’équipes aux effectifs multiples, même s’il faut tenir compte du nouveau marché de travail que formaient les magazines illustrés5, ces évolutions contraignaient les journalistes à la mobilité, alors que les instruments de protection et de défense de leurs intérêts étaient rares et peu efficaces.
8Cette difficulté était accrue, disait-on, par le caractère partisan de la plus grande partie de la presse. Remercié, un journaliste ne pouvait guère se présenter dans la maison d’en face, « la politique creuse des fossés souvent infranchissables, (…) abîmes d’autant plus profonds que le rédacteur a montré plus de dévouement au journal qui servait ses idées »6. Effectivement, avec la littérature, le modèle politique restait encore la référence7. Peut-être pas tant l’aspect idéologique que le cadre des relations partisanes. G. Gombault (pilier du SNJ) racontant les vicissitudes du métier de journaliste politique8, expliquait comment il avait dû taire tel événement car l’ancien rédacteur en chef de son journal était le Président du Conseil en exercice ou comment il fut réprimandé pour avoir quelque peu critiqué un politicien en relation avec son directeur (« Je compris que j’avais licence de tout écrire, si je voulais bien ménager les gens que le « Patron » avait rencontrés à la dernière générale ou à son plus récent dîner privé, les présidents du Conseil présents, passés ou futurs, les ministres en fonction ou en puissance, les hommes politiques importants, les académiciens, les acteurs notoires et quelques autres personnalités parisiennes… »).
9Ceci étant, nombreux devaient être les journalistes que ce type de considération ne contraignait pas ; la loi de 1850 interdisant l’anonymat des articles n’avait-elle pas pour motif « l’existence de journalistes impécunieux écrivant à la fois dans les journaux d’extrême droite et d’extrême gauche »?9 D’autre part, il faut relativiser l’effectivité pratique de ce modèle politique, qui était avant tout un référent culturel pour la presse en général ; un journaliste – volontiers polémiste – prenait le contre-pied d’une vision quelque peu héroïque du travail des « journalistes professionnels (…). Ils lisent des dépêches, des journaux, des feuilles d’agence, courent après les informations, résument, développent, compilent, et signent rarement. Il arrive qu’ils aient des idées, du tempérament, du talent, mais ils ont peu d’occasion d’en faire étalage. Acharnés à des besognes ingrates, ils n’ont pas le droit d’avoir des opinions qui leur soient propres, ni le moyen de glisser seulement dans le journal les idées qui leur sont les plus chères. Cependant ils croient à leur mission »10.
10La troisième raison – la concurrence des « amateurs » – était la plus importante. Elle est en elle-même un motif essentiel de la loi de 1935. La violence de certains propos et leur répétition, l’attention systématique que les journalistes ont porté à cette question, le principe même de la loi qui épouse parfaitement les aspects de cet enjeu, laissent à penser que les journalistes avaient fait de la régulation des contributions laborieuses à la presse, une sorte d’abcès de fixation.
Professionnalisme et concurrences
11Dès sa création, le syndicat annonçait que son rôle étant de défendre les intérêts des journalistes « professionnels », il prétendait obtenir l’exclusion des « amateurs » ; il résumait ce point de vue en 1933 : « Une des tâches essentielles du Syndicat national des journalistes est de protéger notre profession contre l’intrusion des amateurs »11.
12Deux raisons à cette tâche essentielle : en premier lieu, expliqua Georges Bourdon, ceux-ci « supprimant en réalité le marché des journaux, tiennent la place de ceux qui légitimement prétendent vivre du métier de journaliste »12. Les syndicalistes faisaient là un amalgame entre toutes les formes occasionnelles de journalisme, mettant dans le même sac les fonctionnaires qui monnayaient l’information issue de leur position13, les citoyens participant au débat démocratique par des articles de doctrine, les correspondants locaux de la presse de province, les quelques rentiers qui se donnaient des airs d’intellectuels en soutenant des journaux dans lesquels ils écrivaient, et même les hommes politiques. Mais quelque fut le profil honni, l’intention était la même : exclure de la légitimité professionnelle pour réserver le marché de travail.
13En second lieu, ces personnages variés de journalistes occasionnels ne constituaient pas seulement une concurrence, prenant des emplois et travaillant au rabais : pire, ils empêchaient les journalistes à plein temps – ceux qui se disaient les seuls « journalistes authentiques », « professionnels » – d’avoir prise sur leur employeurs, tant du point de vue des salaires, des indemnités que des droits moraux. Le patronat pouvait d’autant plus facilement refuser les avantages sociaux réclamés par son personnel que le recours aux occasionnels était possible et que ceux-ci constituaient une constante contre référence.
14La guerre aux « amateurs » fut donc une juste cause aux yeux des syndicalistes14, qui s’y employèrent en diabolisant la figure de ces occasionnels, rehaussant du même élan le visage des « vrais journalistes ». Georges Bourdon disait : « Rien pour nous n’est plus haïssable ni plus méprisable que la catégorie des amateurs »15. Par opposition, il définissait le véritable journaliste : « un travailleur consciencieux et probe. Il a le respect du public pour lequel il travaille et l’amour de la profession qu’il a choisie ».
15Cette préoccupation n’était pas nouvelle. Les associations créées au 19e siècle avaient déjà le souci de faire la distinction entre les « professionnels » et les « amateurs »; nombre d’entre elles exigeaient que le journalisme constitua une occupation habituelle et régulière ; la durée de collaboration à la presse était aussi un critère d’adhésion ; quelques groupements demandaient à leurs membres de fournir un casier judiciaire, pour pouvoir juger de leur moralité16. Mais l’action du SNJ contribuera à rendre essentielle cette question de l’amateurisme.
16La première intervention syndicale de dénonciation date du 1er octobre 1918. Pour le Conseil d’administration, le Secrétaire général J. Ernest-Charles adressait un courrier à Jean Dupuy, Président du Syndicat de la Presse parisienne, reproduit par le bulletin syndical sous le titre : « Les journalistes professionnels et la concurrence des non-professionnels »17. Il s’en prenait aux « parlementaires correspondants de guerre » qui, ayant des facilités d’accès aux fronts, se transformaient volontiers en reporters : « Il en résulte que l’effort des correspondants de guerre professionnels devient comme subalterne, accessoire et complémentaire, et que, la force se crée, au profit de personnalités que le plus souvent, rien n’a préparées à leur nouvelle tâche, une catégorie supérieure de journalistes privilégiés, et que s’établit peu à peu dans la presse une oligarchie très limitée au-dessus d’un prolétariat des journalistes professionnels »18.
17Lors de l’assemblée générale du 9 novembre 1919, le Secrétaire général Lucien Descaves (élu depuis le 10 mai de cette année) expliquait à ses camarades qu’il faudrait « nettoyer les journaux du parasitisme parlementaire qui les dévore, à notre détriment »19. Il renouvela ses attaques à l’assemblée générale du 7 mai 1921, amalgamant les « amateurs en tous genres et les indésirables de la politique »20. Mais avec l’arrivée de Georges Bourdon à la tête du syndicat, les dénonciations à l’égard du monde politique cessèrent ; le souci stratégique de constituer dans le milieu parlementaire un réseau de soutien l’emporta probablement sur le désir d’exclusion immédiate. L’attention fut focalisée sur deux autres profils : les correspondants de presse et les fonctionnaires.
18Les premiers concentrèrent le mépris des syndicalistes. Un texte en particulier en témoigne : « À maintes reprises, l’attention du conseil d’administration (du Syndicat) a été appelée sur les dangers qui résultent pour la profession de l’intrusion dans les journaux de personnes de toutes catégories qui ne sont pas des journalistes. Les amateurs pullulent, les intrus nous submergent : aux uns et aux autres, il est temps de signifier que nous ne sommes plus disposés à les tolérer. C’est principalement en province que se produisent de tels abus. (…) Commerçants, libraires, instituteurs, professeurs, secrétaires de mairie, fonctionnaires de tout ordre et de tout acabit, accaparent les rubriques, les correspondances, et, considérant les profits du journalisme comme un appoint, prennent la place des professionnels. Pendant ce temps, ceux-ci vivent chichement et cherchent en vain des postes qui leurs sont enlevés par des amateurs travaillant au rabais. (…) Le moment est venu de défendre notre profession. Dans chaque journal, les amateurs doivent être mis en quarantaine. Plus de faux nez ! Il est temps que les journaux soient faits par des journalistes »21. Une « enquête sur les faux journalistes », en particulier en province, fut ainsi lancée ; il y eut des réponses, notamment d’un adhérent de Bayonne qui envoya au syndicat la liste des « membres du Syndicat (sic) de la presse (re-sic) de Biarritz », comprenant un directeur d’hôtel, le directeur des Thermes Salins, un ancien consul, assureur et maire, un employé de mairie, des rentiers, des marchands, des artisans… et quelques « professionnels », trois sur la vingtaine de membres22. Dénonciation qui prouve la diversité et l’interpénétration des agents sociaux travaillant pour la presse à l’époque, la plupart de ces « amateurs » assurant des chroniques et des correspondances locales, tels qu’il en est aujourd’hui des milliers dans la presse locale.
19L’amalgame fut fait entre ces correspondants divers et les rentiers qui proposaient de travailler au rabais afin d’obtenir une légitimité de journaliste. L’un de ceux-là diffusa auprès des journaux une proposition très significative : « Monsieur le Directeur, j’ai l’honneur de vous faire mes offres de service comme reporter dans votre journal. Ayant une situation dans les affaires me laissant une assez grande liberté, je pourrais aisément assister soit aux séances de la Chambre, soit aux audiences correctionnelles, soit aux compétitions sportives et vous rédiger des articles très documentés. Cette situation me rapportant annuellement une centaine de milliers de francs, je ne demanderais aucune rémunération. Il suffirait que vous acceptiez de me créditer d’une somme de deux francs par article inséré afin que je puisse être considéré par mes confrères éventuels comme exerçant la profession de publiciste et payé comme tel »23 (publiciste voulant dire journaliste dans ce cas).
20Citant d’autres cas, le syndicat fustigeait des « combinaisons équivoques que peut recouvrir la proposition d’un homme qui offre des articles non rémunérés », et il ajoutait : « Quand ces écumeurs de presse sont Français, nous le déplorons et nous les démasquons ; mais quand ils sont étrangers, nous les prions d’aller exercer leur talent ailleurs »24.
21Dans le collimateur aussi, mais plus tardivement : les fonctionnaires. Une enquête fut menée en 1928-29, qui établit les pratiques courantes : « De nombreux exemples montrent : 1 – Que des fonctionnaires de l’Enseignement acceptent de renseigner les quotidiens sur la vie et l’action du Syndicat national des instituteurs et les autres groupements du personnel enseignant ; 2 – Que des fonctionnaires des PTT reçoivent des mensualités d’organes importants en échange de « tuyaux » sur les décisions de la Fédération postale et du Syndicat national des agents ; 3 – Que des fonctionnaires appartenant à diverses administrations rédigent des notes de pure information »25.
22Ces griefs furent étendus et l’on reprocha bientôt aux fonctionnaires de jouer un double jeu et de manger à deux râteliers. À l’assemblée générale de 1931, on évoqua le cas de journalistes licenciés et remplacés par des fonctionnaires, de concurrence sur les chroniques de politique étrangère ; une mention significative fut votée à l’unanimité : « Considérant que le fait d’être fonctionnaire, c’est-à-dire de posséder des sources d’informations spéciales, non à la portée des journalistes professionnels et par conséquent de ne pas jouir vis-à-vis de l’Administration d’une indépendance égale à celle de ces derniers, crée aux journalistes une concurrence insoutenable. Estime que la contribution régulière et rétribuée de ces fonctionnaires dans les journaux quotidiens ne saurait être tolérée »26. Une déclaration qui faisait apparaître une considération déontologique (l’indépendance) telle que l’on rencontre assez rarement dans la prose du SNJ au cours de l’entre-deux-guerres, alors que les intérêts purement catégoriels dominaient l’argumentation ; ici néanmoins, comme à d’autres occasions, la déontologie est invoquée non pas en elle-même, mais pour justifier une politique de fermeture catégorielle.
23À la même époque, un syndiqué demandait que les fonctionnaires fassent preuve de solidarité à l’égard des journalistes, touchés par le chômage et ne bénéficiant pas des congés payés ; il en appelait aux pouvoirs publics pour qu’ils interviennent en coordination avec le Syndicat27. Celui-ci adopta la voie de la pression et de la dénonciation. Des motions de plus en plus précises furent votées au cours de 193328, et lors de l’assemblée générale du 18 mars 1934, la question occupa la majeure partie du temps des débats29. Le SNJ sollicita et reçut le soutien du Syndicat national des instituteurs30 et de la Fédération nationale des travailleurs de PTT31 qui déconseillèrent à leurs membres d’accepter des emplois de complément. Des courriers et démarches furent engagés, avec succès : les ministres des PTT32 et du travail33 envoyèrent des circulaires aux agents, un député intervint à la Chambre34, le Conseil national de la main d’œuvre rendit un avis favorable à la thèse syndicale35, le ministère des colonies fit se démettre un inspecteur des chemins de fer de ses fonctions de rédacteur en chef d’un quotidien du Sud36 ; apothéose, le Président du Conseil Gaston Doumergue, par une lettre aux ministres du 11 mai 1934, appela à la solidarité des fonctionnaires en demandant que cessent les doubles emplois37. La loi de 1935 mit un terme à ces débats, pour l’essentiel.
Le projet d’Ordre
24En examinant le projet de création d’un Ordre professionnel des journalistes, le SNJ poursuivit plusieurs objectifs étroitement imbriqués. Le premier rejoignait sa volonté de former par lui-même la matrice d’une structure unitaire de la profession, de « constituer comme expression de cette solidarité et instrument de cette discipline, un organisme comparable à l’Ordre des avocats, capable de blâme, de flétrissure et d’exclusion, et reconnu par les directeurs de journaux »38. Comme on l’a vu, il ne pouvait laisser aux autres organisations le soin de développer un rôle aussi éminent et en revendiqua la paternité et la possession. En janvier 1923, au cours de la Semaine des intellectuels organisée sous l’égide de la CTI, un orateur proposa la création d’un « Conseil de l’Ordre » et s’attira immédiatement la réplique de Georges Bourdon, qui rappela que dès sa création, le Syndicat avait « pris l’initiative d’une semblable institution »39. En fait, le syndicat se pensait, plus ou moins clairement et ouvertement, l’organisme tout désigné pour être cet Ordre, dès lors qu’il parvenait à rassembler l’essentiel des journalistes ; on trouve là l’empreinte du syndicalisme anglais qui, grâce à la puissance et à la légitimité conférées par le nombre, était capable d’être un organe régulateur. La déclaration d’intention, de 1918, est significative : « Le Syndicat des Journalistes se propose de remplir un rôle moral analogue à celui que remplit le Conseil de l’Ordre des Avocats »40.
25Le désir de former un organe de régulation était motivé par l’intention de pouvoir affronter le patronat dans les meilleures conditions possibles ; en s’instituant « Conseil de l’Ordre » et en se faisant reconnaître comme tel, les journalistes espéraient ni plus ni moins faire office de justice prud’homale. A la différence des autres groupements, le syndicat se préoccupa beaucoup et rapidement de défendre les intérêts individuels des adhérents. Cette attitude lui fut reprochée, en son sein même. Ainsi, un grave conflit s’étant développé au Quotidien, le Conseil d’administration l’évoqua ; un syndiqué salarié du journal réagit alors : « Ah ! si nous avions ce Conseil de l’Ordre des journalistes (…), peut-être pourrait-il et devrait-il connaître de conflits semblables, où sont agités de hauts problèmes de moralité politique et de morale civique… Mais pour le moment, nos statuts ne semblent point nous vouer à un semblable rôle »41.
26Effectivement, le syndicat avait de plus en plus tendance à dire le droit, à s’imposer dans les conflits comme juge plus que médiateur. Il consacra beaucoup d’énergie et de moyens à un service de conseil juridique et engagea de nombreux procès. Le Journaliste publiait de fréquents comptes rendus d’audience, des reproductions d’arrêts, des articles juridiques écrits par des experts en droit (dès 1919, le syndicat comprenait dans son équipe de direction un avocat-conseil, bientôt épaulé par deux autres). Ce faisant, le syndicat prouvait son utilité, sa capacité, et il put même en 1930 se permettre de refuser d’examiner les dossiers de syndiqués plaignants dont l’adhésion datait de moins de trois mois42 ; pour espérer être soutenu en cas de conflit, il fallait prévoir en se syndiquant.
27Les litiges traités furent en nombre croissant : 34 en 1929, 49 en 1930, 88 en 1931, 102 en 1932, 126 en 1933 (impliquant 160 journalistes), 130 en 1934 (chaque année, le tiers des litiges traités correspondait à un report de l’année précédente). Cette activité coûtait : 15 % du budget total du syndicat en 1930. Mais elle rapportait aux plaignants : sur 122 conflits en 1935 (53 pour congédiement, 50 pour salaire, 19 pour droit d’auteur), le gain total dépassait les 200 000 francs43 (le salaire de base d’un rédacteur s’établissant à l’époque autour de 1 500 francs à Paris, 1 200 en province). Le syndicat faisait d’ailleurs valoir son savoir-faire, qu’il obtienne gain de cause par la négociation amiable (plus courante) ou par la voie des tribunaux. Et il n’hésitait pas à publier un bilan, comparant les cotisations syndicale reçues et les sommes reçues par les adhérents en règlement de leurs litiges ; il estimait précisément qu’en 10 ans (1925-1935), il avait récupéré 113 % des cotisations versées par l’ensemble des adhérents44. Des comparatifs de boutiquiers, mais qui, en ces temps de crise, parlaient franc aux journalistes.
28La tentation de l’Ordre trouve une autre explication dans l’ambition de peser sur les destinées et formes du marché de l’emploi. Il est difficile de dire si, au delà de l’exclusion des amateurs et fonctionnaires d’une part, des affairistes et « gens tarés » d’autre part, il y eut une véritable intention de contrôler les emplois ; le désir probablement, mais peu de moyens furent développés dans ce sens. La publication d’un courrier prouve que ce sujet fit partie de projets non élaborés : un adhérent expliquait que la puissance des syndicats ouvriers venait du contrôle « qu’ils exercent plus ou moins complètement sur l’embauche » et que si le SNJ organisait un service de placement en faveur de ses membres, « on verrait bientôt cette ineffable République des camarades qu’est le Journalisme, devenir une République syndicaliste ». Dessein qu’approuvait vivement le syndicat – tout en remarquant sa difficulté de mise en œuvre45 et qui n’eut pas de suite, si ce n’est la publication croissante d’annonces de recherche et d’offre d’emploi dans le bulletin. La tentation corporatiste prenait forme là, mais sans qu’elle eut de prolongements concrets.
29La réflexion autour de la création d’un Ordre fut, par contre, souvent évoquée pour limiter l’accès au métier : couvrir d’opprobre, exclure, bannir tous ceux qui ne pouvaient être des « professionnels authentiques », au sens donné du syndicat. Deux profils étaient visés : les praticiens occasionnels et les journalistes « professionnels » convaincus de pratiques vénales.
30Cette relation entre le contrôle des accès, l’encadrement moral et l’organisation du groupe fut présente dès la création du syndicat : « Nous avons dessein, ce faisant, d’assurer le respect dû à la profession de journaliste, d’augmenter, si cela n’est pas superflu, devant l’opinion publique, le prestige même de notre profession, en établissant parmi nous les règles de l’honneur corporatif et en garantissant que ces règles seront obéies des syndiqués »46. La déclaration des buts et moyens, publiée en 1924, est encore plus claire : » Le Syndicat se propose d’organiser la corporation en vue de : 1° Défendre les intérêts corporatifs ; 2° Défendre les intérêts individuels ; 3° Exclure les non-professionnels ; 4° Instituer un contrôle moral sur la corporation »47.
31L’exclusion des « amateurs » fut, on l’a dit, une véritable obsession, constamment présente dans les déclarations d’intentions, les rapports moraux, les débats, les actions publiques et juridiques ; elle parcourt quasiment toutes les livraisons de la revue syndicale (144 numéros entre 1918 et 1940). La question morale n’eut pas le même succès, loin s’en faut ; elle fera l’objet de quelques déclarations de foi, de rares dénonciations ouvertes, de débats indirects lors de la mise en cause de Georges Bourdon dans l’affaire Hanau, mais toutes ces occasions sont sans commune mesure avec l’acharnement développé à l’égard des intermittents du journalisme ; pourtant, le problème de la vénalité était au moins aussi grave pour le groupe – sinon beaucoup plus – : pour son image, pour sa cohérence, pour ses intérêts matériels.
32C’est pourtant cet aspect déontologique qui mettra un terme plus net au projet d’Ordre, en révélant ses difficultés de mise en œuvre et ses contradictions. Autant la mise à l’écart des « amateurs » relevait de dispositions administratives pouvant être appliquées de façon quasi mécanique (que la loi de 1935 prévoira avec le principe du principal, du régulier et du rétribué par une entreprise de presse, et organisera en créant la commission paritaire d’attribution de la carte), autant la question morale révélait de très importants obstacles, que le syndicat ne mettait guère d’ardeur à surmonter.
33La difficulté était principalement constituée par la tradition d’ouverture du métier : « Dans le journalisme, il n’y a pas de murs et par conséquence pas de portes. Elles sont partout et nulle part ».48 La France accusait un retard certain dans la constitution de site de formation, le sentiment général étant que le métier ne pouvait que s’apprendre sur le tas, que les écoles ne remplaceraient pas l’expérience que les anciens pouvaient prodiguer aux impétrants49.
34Cette tradition d’ouverture prenait source dans l’histoire politique de la France, et singulièrement le rôle que la presse joua lors des grandes phases de la Révolution, des mouvements populaires de 1848, de la Commune, et lors des débuts de la Troisième République. Les journalistes, fortement marqués par cette conception politique des médias, craignaient considérablement l’introduction de modalités réglementaires capables d’augmenter le pouvoir répressif de l’État ou des gouvernements.
Le syndicat comme substitut
35Si les appels à constituer un Ordre furent fréquemment reproduits dans le bulletin, la direction syndicale veilla à ce que ce projet reste dans son giron, qu’il n’ait pas de traduction législative autre que celle qu’exprimait le projet de contrat collectif (puis de loi) : un statut professionnel. Le syndicat s’employa donc à expliquer à ses membres que l’Ordre professionnel n’était pas réalisable ni souhaitable, mais que d’autres formes organisationnelles pouvaient en faire office : « Périodiquement, nous entendons préconiser la création d’un Ordre de la presse. (…) C’est une obsession. Et l’idée chemine. (…) Ceux d’entre nous qui l’ont examinée avec un peu d’attention se sont vite aperçus qu’elle est vide de sens. (…) Comment assimiler un « Ordre » éventuel de la presse à l’Ordre des avocats ? N’est pas avocat qui veut ; il y faut un diplôme, un grade, obtenu par voie d’examens, auxquels préparent plusieurs années d’études. Est journaliste quiconque manie une plume, ou loue un gagiste qui la manie à sa place, et trouve un imprimeur. En pourrait-il être autrement ? Comment concilier la liberté de la presse avec l’interdiction de publier un écrit »50.
36En 1930, le syndicat considérait que le problème serait plus aisé à aborder si, comme en Angleterre, en Allemagne, en Italie (« avant le régime fasciste »), les journalistes français faisaient bloc dans une même organisation, ce qui permettrait d’empêcher tel « aventurier (…) soit de recruter pour le service de sa feuille des journalistes authentiques, soit de collaborer, fût-ce sous un pseudonyme, à un journal lié au Syndicat par un contrat collectif de travail. (…) Lorsque les journalistes voudront, réellement et sérieusement, faire la police de leur profession, la fermer aux gens tarés, en expulser les indignes, ils devront commencer par se rassembler, de manière que leur volonté collective s’exprime par une seule voix. Il n’y aura de discipline que dans et par le Syndicat professionnel »51.
37Fort de cette doctrine, le syndicat proposa de mettre en place une structure disciplinaire, ouverte à tous les groupements concurrents : une sorte de tribunal d’honneur, qui aurait la légitimité conférée par l’unité des associations et syndicats réunis. Mais, déjà très inquiètes du dynamisme et de la puissance du SNJ, les autres organisations ne répondirent pas à son appel et c’est seul qu’il décida de faire de son propre conseil de discipline une structure d’arbitrage, ayant « tous les caractères d’impartialité, de compétence, de haute conscience dont certains placent l’espoir dans un irréalisable « Conseil de l’Ordre ». Il en aura l’indépendance et le prestige »52. Évidemment, tout ceci n’eut pas de suites durables, mais l’esprit de cette initiative fut prolongé par la Fédération internationale des journalistes, qui créa (à l’initiative du SNJ), le 12 octobre 1931 à La Haye, un Tribunal d’honneur international des journalistes, sans plus de succès : il n’eut jamais à siéger53, en raison de la complexité de la procédure, de son inefficacité en terme de résultat, et probablement du peu d’intérêt que son principe, bien qu’adopté, pouvait susciter ; on croyait beaucoup plus aux vertus moralisatrices de l’amélioration socio-économique des conditions de travail et de vie des journalistes, esprit pragmatique que la loi française adoptera.
38De pragmatisme, le SNJ n’en manquait pas, loin s’en faut ; c’est au contraire sa principale force et la raison de son succès : il sut toujours proportionner ses projets en fonctions d’objectifs concrets et de procédures rigoureuses. L’analyse montre que le SNJ poursuivait, en maniant ces imprécis projets d’Ordre, de Conseil de discipline ou de Tribunal d’honneur, un seul objectif : faire reconnaître – au patronat, aux pouvoirs publics – sa compétence et sa légitimité (par extension, celles des journalistes) à gérer l’espace de travail, à réguler ses conditions d’accomplissement et de développement ; cette reconnaissance ne venant point par la voie contractuelle, le syndicat lançait ces projets brûlots dont le rôle était d’affirmer sa détermination et de donner des signes concrets aux parties adverses et médiatrices.
39Deux textes soulignent bien cette ambivalence de la position syndicale, en partie provocatrice, en partie fondamentale. En mai 1931, le bulletin publiait la réponse du SNJ à un questionnaire global de la Commission des travailleurs intellectuels du BIT. À la question de l’Ordre, il disait : « On a quelquefois parlé d’un ordre des journalistes, par assimilation aux Ordres d’avocats. C’est une dénomination qui n’a pas grand sens, les conditions n’étant pas comparables. En revanche, nous sommes entièrement partisans du tableau des journalistes et d’une carte professionnelle délivrée aux seuls journalistes inscrits sur ce tableau. Dans le Contrat français actuellement en cours d’élaboration, nous avons proposé et fait admettre par les directeurs l’institution de cette carte et de ce tableau. Une commission mixte (…) composée de quatre directeurs et de quatre rédacteurs, aura qualité pour décider souverainement des inscriptions, et nul ne pourra se dire authentiquement journaliste professionnel, qui ne possédera pas la carte »54.
40Plus évident encore, le cri de victoire du syndicat quand fut publié le décret instituant la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, en 1936 suite à la loi de 1935. Détaillant la négociation du décret d’application et ses modalités définitives, l’organe du SNJ55 en exposait ainsi les motifs fondamentaux : « A bref délai, tous les journalistes professionnels posséderont leur carte d’identité, et quiconque, sans pouvoir la produire, se dira journaliste, se rendra coupable d’un délit frappé par des peines qui ne seront pas négligeables. Quiconque aura fait état, dans une pièce publique, d’une telle déclaration, sera frappé des mêmes peines. Voilà donc notre profession, non pas fermée, mais protégée ; voilà le titre de journaliste arraché aux faiseurs et devenu une propriété, au même titre que celui de médecin ou d’avocat à la Cour. (…) L’ORDRE DES JOURNALISTES EST FAIT. Voilà donc accompli un de nos vœux les plus anciens (…). La carte professionnelle, c’est le droit permanent de regard de la profession sur elle-même, c’est le contrôle du journalisme par les journalistes, c’est l’isolement irrévocable non seulement de personnages pour qui il n’est qu’un alibi et contre lesquels nous étions jusque là sans armes, mais aussi de profiteurs qui, au dommage des nôtres, viennent lui demander, comme ils l’avouent candidement, des salaires d’appoint – fût-ce au rabais. »
41Se félicitant que désormais, grâce à la carte, un lien soit établi entre les « intérêts moraux » et les « intérêts matériels » de la profession, le SNJ rappelait que son objectif depuis 1918 était « la police de la profession ». Estimant que « la loi étend désormais sur le journaliste une protection analogue à celle qui couvre le médecin et l’avocat », le syndicat prétendait que la Commission de la carte ferait fonction d’ordre professionnel. Rappelant que dès ses origines, en 1918, le syndicat se prononçait pour la création d’une telle entité, il expliquait : « C’était une noble conception, mais que nous avons été appelés à réviser. Exprimée sous cette forme frappante, mais sommaire, elle nous parut difficilement réalisable. Ce qu’il fallait retenir, c’était la généreuse, la salutaire inspiration à laquelle avaient obéi ses auteurs : nous avons donc imaginé la carte professionnelle. Mais ne chicanons pas. Un mot peut contenir une une grande idée. (…) Celui-là a pris une valeur allégorique. Ordre des journalistes, cela veut dire honnêteté, discipline, contrôle, vertu professionnelle. C’est ainsi que nous l’entendons. Eh ! bien, vous avez la Carte : L’ORDRE DES JOURNALISTES EST CRÉÉ ».
42Faute de moyens matériels, il fut décidé que le SNJ abriterait dans ses propres locaux le secrétariat de la Commission de la carte (CCIJP) et accueillerait les réunions de la Commission arbitrale, prévues par la loi ; le Syndicat en tira immédiatement avantage : « (…) bien que demeurant entièrement autonome et indépendant de toute organisation de Presse quelle qu’elle soit, (le service de la Commission de la carte) participe cependant, par la force même des choses, à la vie de notre grande organisation professionnelle »56. Le rêve d’un syndicat total, si longtemps caressé, prenait corps dans ces ajustements langagiers et locatifs.
43Ces atermoiements autour de l’Ordre nous semblent apporter le témoignage, sinon la preuve, que le dessein syndical n’était pas corporatiste, tout en étant bien d’essence corporative. Refusant de se donner au syndicalisme universaliste (CGT, CTI), le SNJ ne mena pourtant pas à bout le projet typique corporatiste d’une organisation verticale et verrouillée de la branche journalistique, du patronat aux employés. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette position intermédiaire. Premièrement, l’attachement profond aux valeurs républicaines d’une presse citoyenne et libre, héritage des siècles de combat ; comme l’a bien montré Marc Martin, la loi de 1881 qui fonde la liberté de publication est intrinsèquement républicaine ; le projet d’une presse libérée du joug politique est consubstantiel du dessein de la République ; les hommes du SNJ étaient de la génération née avec cette loi fondamentale. Deuxièmement, une conscience de classe, même si celle-ci parait bien étroite et sélective ; dès le début des années 1920, il entrait dans la stratégie du SNJ de se construire différemment des autres groupements, c’est-à-dire sans la tutelle du patronat ; il est clair que s’est joué là la compétition pour la représentation du métier de journaliste, jusque-là dans les mains des patrons (les « journalistes-directeurs ») et qui va passer sous le contrôle des salariés. Troisièmement, une ambition, largement sensible dès la fin du 19e siècle à travers les associations et les congrès internationaux, celle de construire la notabilité du journalisme ; en resserrant leurs rangs les journalistes entendaient augmenter « devant l’opinion publique, le prestige » de leur métier et de leur groupe en établissant des « règles d’honneur corporatif » ; ils prétendaient, solidairement, façonner une identité nouvelle comprenant une représentation corporative ; sans doute la perception positive (à l’époque) des systèmes corporatifs explique-t-elle cette stratégie ; en se présentant sous ce jour, les syndicalistes escomptaient justifier l’attention et l’estime de l’opinion publique, ainsi que le privilège juridique ; en quelque sorte, le corporatisme était un viatique, une carte de visite vers l’honorabilité et la notoriété ; rien de plus.
Notes de bas de page
1 BOURDON (1931).
2 BARC (1935)
3 LJ, n° 80, janvier 1932.
4 GUERIN & POUTHIER (1992).
5 Chiffres cités par Pierre Albert in BELLANGER & al., tome 3, (1970), à partir des données fournies par Jacques Kayser, Le quotidien français, Colin, 1963. P. Albert précise que ces chiffres sont peu fiables car certains titres comptabilisés étaient en fait des « fantômes », feuilles tirant parfois à quelques dizaines d’exemplaires : « Malgré leur incertitude, ces chiffres permettent de constater que la concentration de la presse quotidienne s’est amorcée, au niveau des titres du moins, car à celui des tirages elle est sensible dès la fin du Second Empire, dès 1900, et que la guerre de 1914-1918 l’a brutalement accélérée ».
6 BRACHARD (1935).
7 FERENCZI (1993).
8 Dans le livre collectif Une heure de ma carrière, Éditions Baudinière, 1927, cité par HOURSIANGOU (1936).
9 MEYNAUD (1937).
10 JOUVENEl (1920).
11 LJ, n° 93, octobre-novembre 1933.
12 BOURDON (1931).
13 KALIFA (1993).
14 La première des causes, souligne VOYENNE (1985).
15 BOURDON (1931).
16 MARTIN (1991-92) ; LÉVÊQUE (1996).
17 BSJ, n° 1, décembre 1918.
18 Ibidem.
19 BSJ, n° 3, novembre 1919.
20 BSJ, n° 8, mars 1922.
21 LJ, n° 69, novembre 1930.
22 LJ, n° 71, janvier 1931.
23 Lettre citée par LJ, n° 56, juin 1929.
24 LJ, n° 73, mais 1931.
25 LJ, n° 53, mars 1929.
26 LJ, n° 74, avril 1931.
27 LJ, n° 83, avril 1932.
28 LJ, n° 90, avril 1933.
29 LJ, n° 97, mars 1934.
30 LJ, n° 87, octobre-novembre-décembre 1932.
31 LJ, n° 92, juin-juillet 1933.
32 LJ, n° 91, mars 1933.
33 LJ, n° 98, avril 1934.
34 LJ, n° 97, mars 1934.
35 LJ, n° 97, mars 1934.
36 LJ, n° 98, avril 1934.
37 LJ, n° 102, octobre 1934.
38 BSJ, n° 14, décembre 1922.
39 BSJ, n° 15, février 1923.
40 BSJ, n° 1, décembre 1918.
41 BSJ, n° 38, février 1940.
42 LJ, n° 71, janvier 1930.
43 LJ, n° 111, mars 1936.
44 Ibidem.
45 BSJ, n° 16, mars-avril 1923.
46 BSJ, n° 1, décembre 1918.
47 BSJ, n° 24, juillet 1924.
48 P. Mille, cité par RIVAL (1931).
49 Voir nos travaux précédents : analyse des ouvrages de formation et de vulgarisation depuis la fin du 19e. RUELLAN (1993).
50 LJ, n° 61, janvier 1930.
51 Ibidem.
52 Ibidem.
53 WEISS (1947).
54 LJ, n° 75, mai 1391.
55 LJ, n° 109, juin 1936.
56 Rapport du secrétaire général, LJ, n° 118, avril 1937.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La proximité en politique
Usages, rhétoriques, pratiques
Christian Le Bart et Rémi Lefebvre (dir.)
2005
Aux frontières de l'expertise
Dialogues entre savoirs et pouvoirs
Yann Bérard et Renaud Crespin (dir.)
2010
Réinventer la ville
Artistes, minorités ethniques et militants au service des politiques de développement urbain. Une comparaison franco-britannique
Lionel Arnaud
2012
La figure de «l'habitant»
Sociologie politique de la «demande sociale»
Virginie Anquetin et Audrey Freyermuth (dir.)
2009
La fabrique interdisciplinaire
Histoire et science politique
Michel Offerlé et Henry Rousso (dir.)
2008
Le choix rationnel en science politique
Débats critiques
Mathias Delori, Delphine Deschaux-Beaume et Sabine Saurugger (dir.)
2009