Stratégies matrimoniales et tentatives d’ancrages à la cour de Vienne, 1650-1800
p. 151-161
Texte intégral
1Cosmopolite, la cour de Vienne l’est de prime abord assurément. Un cosmopolitisme structurel, dû à la configuration même de la monarchie des Habsbourg, auquel s’ajoute un cosmopolitisme conjoncturel, lié à l’afflux épisodique d’étrangers en provenance d’horizons divers et pour des raisons tout aussi diverses1. Le postulat d’une cour capable d’amalgamer et d’où résulterait une noblesse « intégrée » (Gesamtadel)2, a d’une certaine manière permis à l’historiographie de s’exonérer d’une vaste étude quantitative des migrations et de l’intégration nobiliaires à Vienne3. En se focalisant de façon monographique sur certains leviers d’intégration, comme le service de l’empereur et l’anoblissement ou l’élaboration de patrimoines, les historiens ont, en fait, souvent négligé les processus d’approfondissement collectifs de l’ancrage spatial et social, en particulier les alliances matrimoniales, qui font la réussite du migrant dans une société éminemment sélective4.
2C’est donc moins ici la question de l’émigration que l’on voudrait poser que celle de l’acclimatation et de l’intégration et de leur degré de difficulté. Malgré leur appartenance à la noblesse, les « exilés » arrivent dans un jeu social dont les règles leur sont en partie inconnues, notamment ce qui fait la différence, et régit finement les questions de rang5. À rebours, l’arrivée de ces exilés pose avec acuité la question du fonctionnement, de la solidité et de l’adaptabilité de normes parentélaires et culturelles élaborées par les noblesses autochtones qui sont d’autant plus fortes qu’elles ont été individuellement comme collectivement intériorisées comme structurantes de l’essence nobiliaire. Il s’agit donc bien d’aborder le problème des deux côtés, à la fois en considérant les catégories élaborées par les autochtones et les processus d’intégration des exilés qui mettent en lumière la capacité d’adaptation des uns et des autres dans un cadre considéré comme hautement contraignant, à l’image des fameux seize quartiers de noblesse qui ont fait de la noblesse germanique le symbole de l’excellence, mais aussi de l’exclusion nobiliaire6.
3Après avoir explicité la pertinence méthodologique d’une étude de l’intégration matrimoniale, on proposera des évaluations globales du phénomène d’intégration en quantifiant les alliances nouées entre ces nouveaux venus et les lignages actifs au sein de la cour, puis l’observation de quelques cas particuliers.
Le prisme des alliances matrimoniales pour saisir le degré d’ancrage des exilés
« Heureuses sont celles qui comptent nombre de comtes d’Empire parmi leurs ancêtres7 » : se marier à Vienne, un entre-soi a priori impénétrable
4La difficulté que le chercheur éprouve à identifier la provenance de bon nombre de lignages nobiliaires émargeant à la cour de Vienne témoigne de l’existence de leviers d’intégration opératoires8. La constitution de patrimoines transfrontaliers était rendue possible par l’octroi d’un titre nobiliaire par l’empereur, voire de la naturalité par le prince ou les pairs, selon les couronnes, et l’intégration consécutive dans les diètes. L’immédiateté impériale, convoitée par de nombreux lignages médiats, permettait de parachever l’éminence nobiliaire, essentiellement maîtrisée par un petit groupe de familles (Stand der Extreme)9. Celui-ci parvint progressivement, depuis le xvie siècle, à conjuguer accaparement des charges curiales et politiques, captation de la faveur impériale, maîtrise des clientèles et des patrimoines immobiliers ou fonciers et visibilité exceptionnelle10.
5Noyau aristocratique actif de la cour, il devenait, pour qui ambitionnait de faire carrière à Vienne, un cœur de cible toutefois difficile à atteindre du fait de certaines barrières sociales. D’abord l’efficacité de discours identitaires exclusifs qui visent à fermer, voire exclure ceux qui ne sont pas considérés comme appartenant au groupe. Après avoir été, au cours de la première modernité, un outil d’intégration pour les Habsbourg11, la noblesse et, en particulier celle des états de Basse-Autriche entame ainsi une politique de repli en réaction à l’inflation des nouveaux agrégés à partir du début du xviie siècle. Des familles « apostoliques », puis « rodolphines », selon la date de leur agrégation au ban des seigneurs, constituent le summum d’une hiérarchie nobiliaire réinventée12. Cette logique de caste use des alliances matrimoniales comme d’un outil d’exclusion : plus de 75 % des alliances des familles apostoliques ou rodolphines les plus actives à la cour sont ainsi contractées à l’intérieur des États de Basse-Autriche13. Autre barrière, l’inculcation de la conception cognatique de la parenté, résultant en particulier des contraintes d’agrégation dans les chapitres cathédraux et les ordres militaires14. Longtemps perçues comme périphériques, ces institutions dont l’accès est hautement sélectif sont au contraire centrales dans l’économie de la parenté nobiliaire en Empire et dans la monarchie : l’alliance engage le lignage sur quatre générations et la moindre mésalliance – du reste interdite en Empire15 – s’avère hautement pénalisante, surtout pour les descendances masculines. Davantage que la loi mathématique des quartiers de noblesse, c’est la reconnaissance réciproque de la qualité du lignage à l’échelle de la caste qui structure la géométrie des alliances. Le fait d’avoir été allié à plusieurs reprises avec des lignages chapitrables (stiftsfähig) ou considérés d’ascendance irréprochable est déjà un gage de « mariabilité », même s’il n’évite pas l’examen des arbres généalogiques dont regorgent les archives familiales et qui sont largement diffusés dans des traités16. Se dessine ici une rupture fondamentale au sein des élites nobiliaires européennes avec les noblesses qui entretiennent une conception agnatique de l’ascendance, et impose une difficulté supplémentaire aux nouveaux venus17.
Mariage et intégration
6Nécessitant de surmonter ces écueils, le mariage devient de facto le stade ultime de l’intégration, même s’il était intimement lié aux autres leviers : une alliance avec une fille de la noblesse locale permettait, par le biais de la dot, d’acquérir une terre, mais aussi de tisser des relations qui favorisaient l’octroi d’une charge et une sociabilité intégratrice. Plus que les autres leviers cependant, le mariage implique une reconnaissance réciproque et mutuelle qui valide l’intégration dans le groupe. Autant dire que ce système privilégie, voire oblige à l’entre-soi, au détriment de l’étranger. Contracter un mariage avec un lignage autochtone marque, de ce fait, un momentclef dans le processus de reconnaissance et d’intégration de l’étranger. Elle l’inscrit dans une « chaîne de succession18 » qui l’assimile comme membre du groupe social qu’il entend intégrer par un phénomène de cooptation et de reconnaissance à la fois de son statut d’étranger qui n’est pas ignoré, mais aussi du capital social qu’il peut apporter au groupe qu’il intègre, quelle qu’en soit l’échelle. Ce processus n’implique pas nécessairement le renoncement aux appartenances antérieures du nouvel arrivant, constitutives d’une altérité reconnue et acceptée, mais plutôt la conjugaison d’appartenances considérées comme compatibles. Il s’agira ici de considérer des individus ou des lignages qui présentent l’extranéité la plus grande à l’égard de la cour de Vienne, venant de contrées éloignées, situées hors des territoires héréditaires de la branche cadette de l’Archimaison, et n’ayant pas noué d’alliances matrimoniales antérieures.
Évaluation globale de l’intégration des exilés à Vienne
7Aborder ces questions par la statistique reste délicat d’un point de vue méthodologique car cela suppose de déterminer les lignages susceptibles d’être suffisamment éminents pour que leur politique matrimoniale puisse être représentative de ce que peut être l’intégration à Vienne. De surcroît, les lignages émargeant dans les emplois de cour ne sont pas nécessairement les plus éminents de l’aristocratie. Enfin, il faut considérer la rotation épisodique des lignages au service de l’empereur, qui en font une matière instable sur une longue période. Nous nous limiterons ici aux lignages considérés comme socialement et politiquement les plus éminents à Vienne, un noyau aristocratique relativement stable sur la période19. Ils contractent 553 alliances : 203 entre 1650 et 1700, 178 entre 1700 et 1750 et 172 durant la deuxième moitié du xviiie siècle.
8Seules six alliances sont contractées par ces lignages éminents dans la seconde moitié du xviie siècle avec des lignages étrangers au substrat aristocratique viennois. Deux processus d’intégration concomitant apparaissent : les militaires étrangers qui se sont illustrés pendant la guerre de Trente Ans20 et l’ouverture vers les lignages transalpins21. L’alliance entre les Dietrichstein et les Gonzague est symptomatique de la migration nobiliaire nord-italienne à Vienne, qu’elle soit induite par l’arrivée des suites des épouses étrangères des empereurs22, ou par l’attrait d’une cour susceptible d’offrir des carrières, par exemple sur le prince feld-maréchal Hannibal Gonzague di Bozzolo (1602-1668)23, père de la nouvelle épouse du comte Sigmund Dietrichstein24. Ces alliances, très marginales, ne concernent essentiellement que des filles de lignages viennois pour les raisons précédemment évoquées.
9La première moitié du xviiie siècle marque une période de fermeture des alliances. Elles se concentrent surtout entre lignages du noyau et lignages issus des états de Basse-Autriche ou de Bohême, dont quelques lignages intégrés à la période précédente, les Buquoy ou les Hamilton. Les cinq alliances identifiées s’expliquent pour l’une par l’efficacité de l’illustration par les armes25, pour les autres par les recompositions géopolitiques qui stimulent l’afflux de nobles en provenance des péninsules italienne et ibérique26. Certaines familles jouent un rôle d’introducteurs grâce aux parentèles diversifiées que leur autorisent des appartenances multiples. Citons les Palffy, famille de magnats hongrois au service des Habsbourg qui participe également des familles rodolphines, précocement agrégées aux états de Basse-Autriche.
10Les alliances matrimoniales contractées par les lignages les plus éminents dans la seconde moitié du xviiie siècle ne laissent pas davantage apparaître de politique d’ouverture, malgré une augmentation des alliances avec des lignages étrangers. La majorité des lignages pratiquent un entre-soi toujours rigoureux qui entretient les tropismes familiaux (Basse-Autriche, Bohême ou/et Empire). Les états italiens concentrent l’attention de familles qui souhaitent s’ouvrir, les princes Lamberg et Khevenhüller-Metsch qui cumulent sept des douze alliances contractées avec des étrangers27. Cette tendance touche également d’autres familles qui tentent un élargissement parentélaire parcimonieux vers des élites italiennes triées sur le volet28.
11Malgré la croissance des alliances nouées avec de nouvelles familles, la capacité d’intégration de ce noyau aristocratique demeure bien faible. Et de fait, les tentatives d’ancrage à Vienne se soldent rarement par une véritable réussite.
12Trois voies, des bonheurs divers.
Le métier des armes, une voie « royale »
13C’est sans doute la voie la mieux connue, grâce aux exemples des comtes Buquoy29 ou de Jean-Louis Raduit de Souches30 qui offrent des parcours différenciés, les premiers de noblesse illustre artésien, le second aventurier huguenot, et qui touchèrent du doigt les plus hautes sphères sociales de la cour de Vienne. Arrivés en Europe centrale à la faveur de la guerre contre les Turcs et de la guerre de Trente ans, plusieurs lignages de noblesse féodale bénéficient effectivement d’une intégration assez rapide, tels les lorrains Desfours ou les Saint-Julien de Provence. Le royaume de Bohême constitue souvent une porte d’entrée privilégiée du fait des confiscations consécutives à la reconquête catholique. Peu réussissent toutefois à dépasser le stade d’une noblesse provinciale, voire à s’installer durablement dans le cénacle aristocratique viennois.
14Les comtes Hamilton sont de ceux-là. Au service de l’électeur palatin, puis de l’empereur, James Hamilton (1642-1717), issu d’une branche cadette de la maison ducale écossaise d’Abercorn amasse très rapidement une fortune qui lui permet d’acquérir des seigneuries en Autriche et en Empire31. Nanti du titre de comte du Saint-Empire en 1695 et de chambellan l’année suivante, il parvient à émarger aux états de Basse et Haute-Autriche et à obtenir l’incolat morave et l’indigénat hongrois. Ses alliances successives avec deux familles de bonne noblesse autrichienne (Weichs et Rindsmaul) servent de tremplin à son fils cadet, Julius Franz Xaver (1685-1729) – son nom est germanisé – qui se lie avec les Starhemberg (liés aux Rindsmaul). Cette famille, parmi les plus puissantes à Vienne, ouvre aux Hamilton les portes de la cour et leur permet de cocher toutes les cases de l’intégration viennoise : l’un de ses fils, marié à une comtesse Sinzendorf, mène une carrière dans l’administration, un autre devient évêque d’Olmütz et un troisième devient commandeur dans l’ordre de Malte. Les filles sont honorées de l’ordre de la Croix étoilée, réservée à la meilleure noblesse, se marient dans les contrées méridionales de la monarchie et appartiennent aux maisons des impératrices Élisabeth Christine, épouse de Charles VI de Habsbourg, ou Marie Amélie, épouse de Charles VII de Wittelsbach, signe que les Hamilton avaient su, comme tant d’autres, préserver leurs intérêts malgré la crise de la Succession d’Autriche. Le transfert d’une partie au moins de la sépulture familiale à l’église des Écossais de Vienne parachève l’intégration viennoise32. Une alliance avec les Aspremont-Reckheim, lignage agrégé aux meilleurs chapitres rhénans, leur apporte enfin la garantie d’une parenté sans tâche, certes déjà soutenue par leur ascendance ducale.
Les « Espagnols » de Charles VI : les limites de la faveur impériale
15À la mort de son frère Joseph Ier, en 1711, Charles VI revient précipitamment d’Espagne avec 350 personnes, dont de nombreux Catalans et Italiens de facto exilés, car considérés comme traîtres par les Bourbons jusqu’à l’amnistie de 172533. De ce groupe très hétérogène émergent des titulados, dont les ducs d’Hijar et d’Ucceda, l’archevêque de Valence Folch de Cardona, le marquis de Villasor, les comtes d’Oropesa ou Portocarrero34 qui jouissent de pensions et se voient octroyer des charges dans l’administration des possessions italiennes acquises par le traité de Ryswick (1713)35. Certains sont nommés chambellans et servent ad libitum alors que cette charge était théoriquement rotative. Bénéficiant de l’oreille de l’empereur, qui nourrit la nostalgie de l’Espagne, ils forment, avec quelques nobles autrichiens issus de la suite barcelonaise, une coterie, parfois désignée sous le nom de « parti espagnol », certes assez volatile36, mais suffisamment influente pour susciter le mépris d’une bonne partie de la cour et l’intérêt des ambassadeurs37.
16Certains meurent en exil, tel le duc d’Uceda, d’autres repartent en 1725, peu font souche. C’est le cas de Reymund de Vilana Perlas38, dont le fils, devenu marquis de Rialp, épouse en 1729 une comtesse Sinzendorf. Il s’agit là de la seule union contractée entre une grande famille aristocratique et l’un des exilés espagnols qui met en lumière la très grande relativité de leur intégration au-delà de la faveur impériale, certes appuyée, des emplois de cour ou administratifs. Les Sinzendorf, qui participent de la noblesse rodolphine, sont alors au sommet de leur influence politique, deux membres occupant les charges de grand maître de la cour et de chancelier d’Autriche, et sans doute la volonté impériale a-t-elle joué. D’autre part, la maison soigne ses réseaux méridionaux. Un cousin éloigné de la comtesse a été marié à une comtesse Visconti et officie au conseil de Milan, comme le neveu de Vilana-Perlas. Des précautions s’imposent cependant : la comtesse est issue d’une branche secondaire à en juger par la relative qualité des lignages alliés. Ce mariage n’empêche pas la comtesse d’être reçue l’année suivante dans la confrérie des Dames de la Croix étoilée39, signe que ce mariage n’entache pas sa qualité nobiliaire, à moins qu’il ne s’agisse d’une compensation. Les Vilana Perlas confortent ainsi la position éminente acquise à l’intérieur du groupe des Espagnols grâce à la dilection impériale : le fils est nommé chambellan, le père conseiller intime (1731), honneur qui le fait pénétrer dans le cénacle de l’aristocratie viennoise. Il semblerait qu’il ait été élevé à la dignité de comte du Saint-Empire, selon toute vraisemblance sans aucune des prérogatives afférentes que les Sinzendorf eux-mêmes eurent bien du mal à acquérir. Vilana Perlas est, en tout cas, considéré comme un homme riche40 et son fils, président des finances à Temesvar, obtient une position certes éloignée de la cour, mais qui lui procure une certaine latitude, et dont il espère ensuite se faire valoir dans des emplois viennois. L’hypergamie Sinzendorf n’est cependant pas sans poser de problème puisque son épouse prétend à un train de vie dispendieux qu’il a bien du mal à soutenir41. Elle confortera cependant la famille dans les emplois curiaux avec l’octroi à leur fils, sans descendance, des charges de grand maître héréditaire de l’argenterie du duché de Styrie et de grand maître héréditaire des cuisines du comté de Gorice, au caractère toutefois strictement honorifique42. Un autre Vilana Perlas, Carl, est attesté au chapitre de Breslau (Silésie) entre 1771 et 1795. En marge des chapitres cathédraux les plus sélectifs de la Monarchie et du Saint Empire, ce chapitre conditionne malgré tout son intégration par des critères de noblesse avérés, signe d’une intégration relativement accomplie.
Les venus d’Empire : les limites de la séduction impériale
17Le Saint-Empire fait à la fois figure de Graal et de repoussoir pour l’aristocratie viennoise : Graal parce qu’il est synonyme d’immédiateté impériale qui place son récipiendaire au-dessus des noblesses médiates et, théoriquement du moins, sur un pied d’égalité avec les grands princes d’Empire ; repoussoir parce qu’un certain snobisme poussait à considérer l’Empire comme une marge de Vienne43. Des lignages impériaux ont, certes, fréquenté Vienne et noué des alliances, les princes ou comtes Schwarzenberg, Fürstenberg, Öttingen, Salm, Königsegg ou autre Löwenstein notamment, mais de façon plus ou moins ponctuelle.
18Issus de la vieille chevalerie d’Empire et bien implantés dans l’aristocratie ecclésiastique, les Schönborn cherchent à parachever leur élévation au début du xviiie siècle par un ancrage viennois susceptible de leur conférer une distinction particulière en Empire44. À la suite de son oncle, l’archichancelier Johann Philipp (1605-1673), instigateur de la Ligue du Rhin (1658), Lothar Franz (1655-1729) mène une politique d’affirmation politique et familiale qui entend user du levier matrimonial45. Sur les neuf mariages de ses neveux, seuls deux sont dirigés vers les pays héréditaires de la monarchie, et de façon significative vers la Bohême. À la génération suivante, cette politique est autrement fructueuse, un comte Schönborn s’alliant successivement avec des princesses Salm (v. 1750), puis Colloredo (1775). Les Salm-Salm ne sont cependant plus guère en cour depuis plus d’un demi-siècle, contrairement aux seconds, très ancrés en Bohême, qui comptent assurément à la cour de Vienne46. Encore une fois, le royaume de Bohême sert d’antichambre. La similitude des situations a également pu jouer : Rudolph Joseph, le père de la mariée, est vice-chancelier d’Empire depuis 1740 et a largement œuvré pour l’élection de François Étienne au trône impérial en 1745, quand l’entremise des Schönborn avait facilité l’élection de Charles VI. Les alliances de la génération suivante, la dernière, stagnent, tout en étant flatteurs, les Czernin et les Sternberg sont de la meilleure noblesse de Bohême. Une troisième alliance est significative des stratégies de pas de côté de ces lignages exogènes : ils se lient aux ducs de Sylva-Tarouca, famille ibérique ayant fait souche à Vienne depuis trois générations.
19Les Viennois restèrent donc de marbre face aux tentatives de séduction des Schönborn qui redoublaient pourtant de somptuosité et d’ostentation. Bâtisseurs fiévreux jusqu’à Vienne, ils honorèrent également la bonne société viennoise d’une table réputée47 et de divertissements à l’égal des grandes familles, à l’image de cette course de traîneaux, organisée par le vice-chancelier d’Empire, en janvier 1716, qui réunit la plus belle société que comptent la Cour et la Ville48. Ces mêmes lignages qui refusent obstinément aux Schönborn les alliances matrimoniales qui demeurent désespérément bloquées dans l’antichambre de la cour, ce que confirme un rapport d’ambassade des années 172049.
20Quelles conclusions tirer de ce regard excentré sur la cour de Vienne sur les possibilités d’intégration offertes à une noblesse « exilée » ? Sous des dehors cosmopolites, cette cour conserve une forte charge endogamique imposée par les lignages aristocratiques, qui rend complexe l’intégration de lignages étrangers. Une intégration qu’il faut ici penser de façon concentrique : s’il paraît finalement assez aisé de capter les bénéfices immédiats d’un anoblissement ou de l’acquisition d’une terre, ou encore d’être inclus dans les réseaux de sociabilité aristocratique, autrement plus ardue demeure une intégration matrimoniale significative, et ce malgré la faveur impériale. Observer ces alliances quantitativement, tant du point de vue des exilés que des lignages viennois, mais aussi par le biais d’études de cas, permet de multiplier les approches et faire émerger des processus d’intégration matrimoniale différenciés, mais le plus souvent incomplets. Fort peu de lignages parviennent ainsi à toucher le cœur de l’aristocratie viennoise, stade ultime d’une intégration qui se solde par une reconnaissance mutuelle des lignages, et très rarement de façon pérenne. Il faut alors jouer sur les lignages secondaires et notamment ceux dont les appartenances multiples permettent des mariages exogènes, sans réelle prise de risque parentélaire. Les occurrences demeurent faibles. Même nantis des marques de la faveur princière et revêtus des habits de la noblesse autrichienne, ces individus ou ces lignages récemment arrivés étaient maintenus par une distance invisible dans un exil matrimonial.
Notes de bas de page
1Knopper Françoise, « Le cosmopolitisme viennois », Dix-Huitième Siècle, 25 (1993), p. 129-151.
2L’origine de ce concept est à chercher dans la tentative de démonstration par les historiens autrichiens de la seconde moitié du xixe siècle de la pertinence géopolitique de la monarchie autrichienne (Gesamt-Staatsidee). Il est ensuite retravaillé dans Winkelbauer Thomas, Österreichische Geschichte, 1522-1699 : Ständefreiheit und Fürstenmacht. Länder und Untertanen des Hauses Habsburg im konfessionnellen Zeitlalter, t. II, Vienne, Uebberreuter, 2003, p. 191.
3Il n’y a pas de questionnement spécifique sur ce problème dans la dernière somme d’histoire urbaine consacrée à Vienne : Csendes Peter et Opll Ferdinand (dir.), Vienne Geschichte einer Stadt, t. II : Die frühneuzeitliche Residenz (16. bis 18. Jahrhundert), Vienne, Böhlau, 2003. Sur ces problématiques, voir les premiers résultats de l’enquête de Thiriet Jean-Michel, « L’immigration italienne dans la Vienne baroque (1620-1750). Premiers résultats d’une enquête », Revue d’histoire économique et sociale, 52/3, 1974, p. 339-349.
4Voir par exemple Chaline Olivier, « Les migrants miliaires francophones au service de l’empereur (fin xvie-moitié xixe siècle) », in id et al. (dir.), Les rayonnements français en Europe centrale, du xviie siècle à notre jour, Pessac, MSHA, 2009, p. 55-70. Duhamelle Christophe, L’héritage collectif. La noblesse d’Église rhénane, xviie et xviie siècles, Paris, EHESS, 1998 et Schraut Sylvia, Das Haus Schönborn. Eine Familienbiographie. Katholischer Reichsadel 1640-1840, Paderborn, Schöningh, 2005, p. 71-83, 171-183, 247-280, montrent l’intégration difficile des familles impériales dans la parentèle des grandes familles austro-bohêmes qui constituent le cœur de la noblesse de cour.
5Bourdieu Pierre, Raisons pratiques. Sur la théorie de l’action, Paris, Seuil, 1994, p. 24.
6On renverra au caractère excessif attribué à ces pratiques dans les satires de la noblesse de cour, par exemple dans le chapitre « De la Cour » des Caractères de Jean de La Bruyère, parus en 1688.
7The Complete letters of lady Mary Wortley Montagu, éd. Robert Halsband, t. 1, 1708-1720, Oxford, Clarendon press, 1967, To Mrs***, 26 septembre 1716, p. 274 : « Happy are the shee’s that can number amongst their Ancestors Counts of the Empire »
8Les Constatations de Petr Mat’a peuvent être élargies à l’ensemble des élites nobiliaires de la monarchie autrichienne : « Der Adel aus den böhmischen Ländern am Kaiserhof 1620-1740. Versuch, eine falsche Frage richtig zu lösen », in Bůžek Václav et Král Pavel (dir.), Šlechta v habsburské monarchii a císařský dvůr (1526-1740), České Budějovice, 2003 (Opera historica, 10), p. 191-203.
9Scheutz Martin, « Die Elite der hochadeligen Elite. Sozialgeschichtliche Rahmenbedingungen der obersten Hofämter am Wiener Kaiserhof im 18. Jahrhundert », in Ammerer Gerhard (dir.), Adel im 18. Jahrhundert. Umrisse einer sozialen Gruppe in der Krise, Vienne, Studien Verlag, 2015, p. 141.
10Sikora Michael, Der Adel in der Frühen Neuzeit, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2009, p. 2. L’historiographie récente des noblesses curiales tend vers ce constat : voir notamment Pecar Andreas, Die Ökonomie der Ehre. Der höfische Adel am Kaiserhof Karls VI. (1711-140), Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2003, p. 17 ; Hassler É., La Cour de Vienne (1680-1740). Service de l’empereur et stratégies spatiales des élites nobiliaires dans la monarchie des Habsbourg, Strasbourg, Presses universitaires, 2013 et Horowski Leonhard, Die Belagerung des Thrones. Machtstrukturen und Karrieremechanismen am Hof von Frankreich 1661-1789, Ostfildern, Thorbecke, p. 87.
11Bůžek Václav, Ferdinand von Tirol zwischen Prag und Innsbruck. Der Adel aus den böhmischen Ländern auf dem Weg zu den Höfen der ersten Habsburger, Vienne, Böhlau, 2009, p. 57 sqq. L’auteur montre cependant que des difficultés d’acculturation demeurent à partir des correspondances entretenues entre des filles de la noblesse bohême, mariées à des Autrichiens, et leur famille. Voir également Evans Robert J., The Making of the Habsburg Monarchy (1550-1700), An Interpretation, Oxford, 1979 et, sur le cas spécifique de la Basse-Autriche MacHardy Karin, Nobility in Crisis. The Case of Lower Austria 1568-1620, Berkeley, UP, 1985.
12Théorie développée dans le Libelle Polheim publié notamment en préambule de l’ouvrage généalogique de Wissgrill Franz Karl, Schauplatz des landsässigen nieder-österreichischen Adels, Vienne, Seizer, 1794.
13Comptages effectués à partir de 690 mariages contractés par 25 familles anciennes (apostoliques et rodolphines) des états entre 1600 et 1750 : les familles apostoliques se marient à 59 % à l’intérieur du groupe des familles anciennes des états entre 1600 et 1700, et à 51 % dans la première moitié du siècle suivant (les mariages à l’intérieur du lignage représentent respectivement 3,5 et 5 %), et à 80 % et 78 % dans l’ensemble des familles agrégées aux états ; les familles rodolphines se marient à 47 % à l’intérieur du groupe des familles anciennes pour les deux périodes (3 % de mariages à l’intérieur du lignage), 75 % et 72 % à l’échelle de l’ensemble des familles des états. Après 1750, les proportions baissent pour la noblesse rodolphine : 30 % de mariages à l’intérieur de la noblesse ancienne, 50 % à l’intérieur des états.
14Voir l’ouvrage collectif : Harding Elizabeth et Hecht Michael (dir.), Die Ahnenprobe in der Vormoderne. Selektion – Initiation – Repräsentation, Münster, Rhema, 2011.
15Willoweit Dietmar, Standesungleiche Ehen des regierenden hohen Adels in der neuzeitlichen deutschen Rechtsgeschichte. Rechtstaatsachen und ihre rechtliche Beurteilungen unter besonderer Berücksichtigung der Häuser Bayern und Pfalz, Munich, Bayerische Akademie der Wissenschaft et C. H. Beck, 2004.
16Par exemple : Hübner Johann, Genealogische Tabelle, Leipzig, Gleditsch, 1725-1728. De très nombreuses planches de cet ouvrage sont conservées dans les archives familiales, par exemple dans les fonds Dietrichstein, Kaunitz-Questenberg des archives provinciales de Moravie (Brno). Voir aussi Seitschek Stefan, « Adel und Genealogie in der Frühen Neuzeit », in Ammerer Gerhard (dir.), op. cit., p. 55-89.
17La conception agnatique n’empêchait pas certains lignages curiaux de s’imposer une rigueur matrimoniale du côté des femmes. Sur les pratiques cognatiques à la cour de France : Horowski Leonhard, op. cit., p. 409 sqq. Plus globalement, les historiens revalorisent désormais la place des femmes dans le lignage noble et notamment dans la transmission. On renverra aux travaux du séminaire « Société et pouvoir à l’époque moderne » coanimé par Fanny Cosandey, Robert Descimon, Élie Haddad et Mathieu Marraud à l’EHESS.
18Cerutti Simona, Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’Ancien Régime, Paris, Bayard, 2012.
19Lignages retenus pour 1650-1700 : Dietrichstein, Harrach, Herberstein, Lamberg, Liechtenstein, Lobkowitz, Sinzendorf, Starhemberg, Waldstein ; pour 1700-1750 : Althann, Dietrichstein, Harrach, Herberstein, Kinsky, Lamberg, Liechtenstein, Sinzendorf, Starhemberg, Trautson ; pour 1750-1800 : Auersperg, Colloredo, Kaunitz, Khevenhüller, Kinsky, Königsegg, Lamberg, Liechtenstein, Orsini-Rosenberg, Schwarzenberg, Sinzendorf, Starhemberg.
20Par exemple, trois mariages Leslie-Liechtenstein en 1627, 1667 et 1692, un mariage Tilly-Lobkowitz en 1653.
21Une alliance Dietrichstein-Montecucoli en 1657, mais aussi avec les Khevenhüller et les Orsini à cette période ; une alliance Dietrichstein-Gonzague en 1666.
22Plusieurs alliances sont nouées pour l’occasion avec les Collalto, Colloredo et Dietrichstein. Une alliance avait été contractée avec les Harrach dès 1635.
23Fils de Ferrante Gonzague di Sabbioneta et Bozzolo et d’Isabelle Gonzague de Novellera, il entre au service de l’empereur au début des années 1630 comme feld-maréchal et gouverneur de la ville de Vienne, puis en tant que grand écuyer (1651-1655) et grand chambellan jusqu’en 1657. Il épouse en 1636 la duchesse Marie-Hedwig de Saxe-Lauenburg puis, en secondes noces, une comtesse hongroise Czaky. Il est enfin en parenté avec l’impératrice douairière Éléonore de Gonzague-Nevers.
24Isabelle de Gonzague di Bozzolo avait épousé en premières noces Claudio Collalto, dont la famille originaire de Vénétie était entrée au service des Habsbourg dès le xive siècle et participait des familles apostoliques.
25Un rare exemple, les irlandais Wallis : Olivier Wallis est entré au service de l’empereur pendant la guerre de Trente ans et tué à Lützen (1632). La seconde union d’un petit-fils, désormais comte d’Empire, avec une princesse Kinsky, permet aux Wallis de délaisser les lignages autrichiens périphériques pour toucher le noyau aristocratique.
26Althann-Pignatelli (Naples) en 1709, à Barcelone pendant la guerre de Succession d’Espagne ; Sinzendorf-Vilana de Perlas (Catalogne) en 1729 ; Dietrichstein-Capece di Rofrano (originaires de Naples) en 1734, Herberstein-Liculinia (non identifiée).
27Lamberg : della Rovere, Coronini et Poggi ; Khevenhüller-Metsch : Albertini, Adda, Mezzabarba, Visconti, Torresina-Vidoni, Odescalchi, Ruspoli. Ces trois dernières alliances sont le seul fait du prince Johann Sigmund Friedrich qui ambitionne de marier ses filles en Italie où il représentait l’empereur (Turin, puis Milan où il fut le principal plénipotentaire impérial) afin d’y renforcer ses réseaux. Les Khevenhüller contractent une dernière alliance avec un comte de la Tour.
28Après avoir déjà été alliés avec les Gonzague au xviie siècle, les Harrach s’allient avec les Melzi et les Este.
29Ducreux Marie-Élizabeth, « Les Buquoy dans l’histoire de la Bohême (1621-1848) », in Le palais Buquoy. Ambassade de France à Prague, Paris, Gründ, 2005, p. 67-103 et Chaline Olivier, « Les Buquoy, d’Artois en Bohême », Revue des études slaves, 78-4 (2007), p. 431-450.
30Klapka Petr, Jean Louis Raduit de Souches (1608-1682). De La Rochelle au service des Habsbourg. Contribution à l’étude des migrations nobiliaires francophones dans les pays de la Couronne de Bohême aux xviie-xviiie siècles, Paris, Honoré Champion, 2015.
31« Genealogia und Stamm-Tafel der Herrn Grafen von Hamilton. Grafschafft Neuburg am Ihnn. Denen Herrn Grafen von Hamilton gehörig », in Hoheneck Johann Georg von, Die Löbliche Herren Herren Stände deß Ertz-Hertzogthumb Oesterreich on der Ennß, t. I., Passau, Mangold, 1727, p. 283-289.
32Hengerer Mark, « Zur symbolischen Dimension eines sozialen Phänomens : Adelsgräber in der Residenz (Wien im 17. Jahrhundert) », in Weigl Andreas (dir.), Wien im Dreißigjährigen Krieg. Bevölkerung – Gesellschaft – Kultur – Konfession, Vienne, Böhlau, 2001, note 173.
33Pecar Andreas, op. cit., p. 80-90. Une seconde vague d’exilés arrive à Vienne à la fin des années 1730 après la perte de Naples et un détour par le Banat de Temeswar : voir Alcoberro Agusti, « L’exili austriacista i la Nova Barcelona del Banat de Temesvar : teoria i practica », Boletin de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona, 48 (2002), p. 93-112.
34Listes des exilés publiées dans Alcoberro Agusti, L’exili austriacista (1713-1747), Fundacio Noguera, Barcelone, 2002, t. II.
35Gasser Peter, « Das spanische Königtum Karls VI. in Wien », Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs, 6 (1953), p. 184-196.
36Pecar Andreas, op. cit., p. 80-90.
37Voir par exemple : Archives des Affaires étrangères (AE), Mémoires et Documents (MD), Autriche, 3, 15. « Mémoire pour servir d’instruction au Sieur du Luc », le 3 janvier 1715, fo 65.
38Il quitte Barcelone avec les derniers soutiens autrichiens en 1713. Nommé chambellan, puis conseiller intime de l’empereur (1731), il occupe la charge de secrétaire d’État à la Dépêche universelle pour les provinces d’Espagne.
39Azevedo Coutinho y Bernal José Félix, Généalogie de la famille de Coloma, s. l. n. d., p. 343.
40Mémoires du feld-maréchal, comte de Mérode-Westerloo, t. II : Bruxelles, Société typographie belge, 1840, p. 55-56. Sa famille bénéficie de cette réussite : son frère Francisco est nommé chambellan, conseiller et secrétaire d’État pour les provinces d’Espagne et sa soeur épouse un baron de Verneda, dont le fils intègre le conseil de Milan. Un autre frère, Pablo, est nommé archevêque de Salerne et Brindisi.
41Principal représentant de l’autorité impériale au Banat, il met en place un système de détournement de fonds particulièrement élaboré. Je remercie Benjamin Landais pour ces indications.
42Azevedo Coutinho y Bernal José Félix, op. cit., p. 343.
43Hantsch Hugo (éd.), Quellen zur Geschichte des Barocks in Franken unter dem Einfluss des Hauses Schönborn, Augsbourg, Filser, 1931, t. I, p. 148 : « ils [les Viennois] pourront voir qu’on ne plante pas seulement des choux dans l’Empire et que l’on n’y est pas si barbares, comme quelques uns de ces mrs. les badeaux se le gurent ».
44Schraut Sylvia, op. cit. et Jüngling Hans Jürgen, « Die Heiraten des Hauses Liechtenstein im 17. und 18. Jahrhundert. Konnubium und soziale Verfechtungen am Beispiel der habsburgischen Hocharistokratie », in Press V. et Willoweit Dietmar (éd.), Fürstliches Haus und staatliche Ordnung. Geschichtliche Grundlagen und moderne Perspektiven, Vaduz, Liechtensteinische Akademische Gesellschaft, 1987, p. 342 : les Liechtenstein et les Dietrichstein repoussent les alliances proposées par les Schönborn.
45« Schönborn », dans Wurzbach Constantin von, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Österreich, Vienne, Staatsdrückerei, 1876, vol. 31.
46Klinger Thibaut « Mariage et famille dans la noblesse bohême : l’exemple des Colloredo », Revue des études slaves, 78-4 (2007), p. 397-405 : barons d’Empire en 1588, comtes en 1629-1724, princes en 1763.
47The Complete letters…, op. cit., To Lady Mar, 8 septembre 1716, p. 260.
48Wienerische Diarium, 22 janvier 1716 : apparaissent notamment les princes Liechtenstein, Schwarzenberg et Dietrichstein, les comtes Starhemberg, Waldstein, Salm, Kueffstein, Trautmannsdorf, Orsini-Rosenberg, Khevenhüller ou Lamberg. D’autre part, c’est le maréchal de Basse-Autriche comte Harrach qui reçoit ensuite les invités pour un grand bal.
49AE MD, Autriche 3, 17. « Mémoire concernant l’ambassade de Vienne », fo 144 : « la maison de Schonborn est aujourd’hui fort ancrée dans l’empire véritablement, mais point du tout à la cour de Vienne ».
Auteur
Université de Strasbourg – ARCHE

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