Un vice-roi d’Écosse auvergnat
Les vies de Jean Stuart, duc d’Albany (1482-1536)
p. 107-122
Texte intégral
1Les relations entre la France et l’Écosse, royaumes ennemis de l’Angleterre, reposaient sur un traité signé en 1295, qu’on désignait comme « the Auld Alliance1 ». À la fin du Moyen Âge, de nombreux soldats écossais s’installèrent en France2. Ils peuplaient la première compagnie de gardes du corps et la compagnie des gendarmes écossais. Certains accomplirent des carrières remarquables, comme Jean Stuart de Buchan (connétable), Bérault Stuart d’Aubigny (grand sénéchal de Naples, gouverneur de Milan) et Robert Stuart d’Aubigny (maréchal de France).
2D’autres personnages vivaient en France non seulement parce qu’ils souhaitaient servir le Très-Chrétien, mais aussi parce qu’ils étaient indésirables outre-Manche. Ce fut le cas des deux ducs d’Albany : Alexandre Stuart (v. 1454-1485) et son fils, Jean (1482-1536)3. Né et élevé en France, ce dernier fut désigné régent d’Écosse en 1515, avant d’être déclaré persona non grata dans le pays de son père. Après avoir participé aux guerres en Italie, il fut nommé gouverneur d’Auvergne par François Ier. Ce choix n’était pas un hasard : Jean Stuart était, en effet, un grand seigneur auvergnat, d’abord par sa mère, puis par son mariage avec sa cousine, Anne de La Tour d’Auvergne. Il fut ensuite chargé par la suite de convaincre le pape Clément VII de marier sa nièce, Catherine de Médicis, au deuxième fils du roi de France.
L’exil en héritage
3Jean Stuart était le fils d’un prince en exil. Son père, Alexandre, pour qui le titre de duc d’Albany avait été recréé en 1458, était le deuxième fils du roi d’Écosse Jacques II4. Après avoir tenté d’écarter son frère, le roi Jacques III, Alexandre se réfugia en France en 1479. Louis XI le reçut avec tous les honneurs, et favorisa son mariage avec Anne de La Tour d’Auvergne († 1512). Troisième fille de Bertrand de La Tour d’Auvergne et de Louise de La Trémoille, Anne était la sœur du comte d’Auvergne, Jean III. De l’union d’Anne et d’Alexandre naquit Jean, le 8 juillet 14825.
4Il est probable qu’Alexandre Stuart ait cherché à obtenir l’aide de Louis XI pour renverser son frère, mais le roi de France ne la lui accorda pas. Fort du soutien de plusieurs barons écossais, il retraversa néanmoins la Manche et se proclama roi d’Écosse. Après avoir négocié avec Édouard IV d’Angleterre une alliance en vertu de laquelle il promettait de placer l’Écosse sous sa suzeraineté (traité de Fotheringhay du 11 juin 1482), Alexandre prit le pouvoir à Édimbourg. Les seigneurs écossais se détournèrent rapidement de lui, et replacèrent Jacques III sur le trône. Finalement, il fut déclaré traître par le Parlement en juillet 1483. Réfugié en Angleterre, Alexandre s’associa au comte James Douglas, depuis longtemps en exil, pour lever des troupes et entrer en Écosse, mais son armée fut défaite en juillet 1484.
5Alexandre se réfugia de nouveau en France, où l’attendaient sa femme et son fils. Il semble être retourné une dernière fois en Écosse en 1485, où il fut fait prisonnier mais réussit à s’échapper. De retour en France, il trouva la mort accidentellement lors d’une joute. Il fut enterré dans l’église des Célestins à Paris, où étaient alors inhumés des seigneurs de premier plan. Sa veuve se remaria rapidement avec un gentilhomme savoyard, Louis de Seyssel, comte de la Chambre.
6Pourvu du titre de duc d’Albany à la disparition de son père, alors qu’il n’avait que 3 ans, Jean Stuart devint l’héritier présomptif de la couronne d’Écosse en janvier 1504, à la mort du duc de Ross, le frère de Jacques IV. Il recula dans l’ordre de succession quand le roi eut des fils, mais trois d’entre eux moururent en bas âge ; un seul survécut : Jacques (1512-1542), qui monta sur le trône en 1513.
7En tant que descendant d’un grand lignage auvergnat et prince du sang écossais, le second duc d’Albany tenait une place de premier plan à la cour de France, où il fut élevé à partir de 1494. Le roi lui versait une pension qui atteignit 1 500 livres en 1498 (il avait alors 16 ans), puis 2 000 en 1506. Le chroniqueur Jean d’Auton cite le jeune prince parmi les seigneurs qui accompagnaient Louis XII lors de sa réception solennelle à Milan en octobre 14996. Il était également présent lors des festivités organisées à Lyon pour l’entrée de la reine Anne en mai 15007.
Le capitaine
8Albany fit ses premières armes en 1501. Il participa à l’expédition navale confiée à Philippe de Clèves, seigneur de Ravenstein, qui avait pour but de prendre Mytilène, sur l’île de Lesbos. Sur le chemin, la flotte longea l’île de Stromboli, que Ravenstein voulut voir de près : Albany l’accompagna dans son ascension du volcan. Devant Mytilène, le jeune duc fut blessé au cou par une flèche. D’Auton assure qu’il tua de sa main un Turc lors d’un combat, et de conclure : « Somme, chascun crestien, qui là se trouva des premiers, transmist son Turc en enfer8. » Mytilène ne tomba pas, et les assiégeants rembarquèrent. Sur le chemin du retour, ils subirent une terrible tempête près de l’île de Cythère. Albany faisait partie des rescapés.
9De retour à la cour, Jean Stuart participa à l’entrée solennelle de Louis XII à Gênes en août 15029. Il combattit ensuite dans le royaume de Naples, et d’Auton le cite parmi les héros du Garigliano à la fin de 150310. Albany participa à la campagne menée par Louis XII pour reprendre Gênes, en 1507. Sous les ordres de La Palisse, avec Bayard et de nombreux autres capitaines, il attaqua le « bastillon » qui défendait les hauteurs de la ville. La Palisse, blessé, lui céda le commandement parce qu’il était le prince le plus important11. Jean Stuart assista ensuite à l’entrevue entre Louis XII et Ferdinand d’Aragon qui eut lieu à Savone.
10Albany était à la tête d’une compagnie d’ordonnance depuis 1502. Il avait alors 20 ans. La troupe, qui comptait 50 lances dans les années 1510 et 1520, puis 80 dans les années 1530, avait un recrutement entièrement français, et stationnait ordinairement en Auvergne12. Le lieutenant était un seigneur de la province : il s’agit, dans un premier temps, de François Motier de la Fayette, sieur de Saint-Romain, puis de Joachim de Chabannes, baron de Curton, à partir de 1530. Curton était un petit cousin du duc d’Albany : sa grand-mère paternelle, Françoise de La Tour d’Auvergne, était la sœur aînée de la mère d’Albany. À la cour, il agissait comme le protecteur de Curton. On conserve ainsi une lettre adressée à Anne de Montmorency qui, sous l’apparence d’une missive de pure courtoisie, contient une demande d’intercession en faveur de Curton : « Je vous prie demander au Roy ung petit office d’esleu au pays d’Auvergne qui est vaccant à present par mort pour le baron de Curton, mon lieutenant, qui m’a pryé de le demander pour luy13. » Par la suite, Curton allait exercer les fonctions de chevalier d’honneur de la jeune Catherine de Médicis, laquelle n’était autre que la nièce du duc d’Albany.
Le prince auvergnat
11En juillet 1505, Louis XII organisa le mariage de Jean Stuart, alors âgé de 23 ans, avec sa cousine germaine, Anne de La Tour d’Auvergne, qui n’avait sans doute pas plus de 7 ou 8 ans. La promise était la fille aînée de Jean III de La Tour, comte d’Auvergne et de Boulogne, et de Jeanne de Bourbon-Vendôme. Depuis la mort de son père, en 1501, Anne portait les titres de comtesse d’Auvergne et de dame de La Tour et de Saint-Saturnin, conjointement avec sa sœur cadette, Madeleine. L’union avec Albany permettait d’éviter que l’administration du comté d’Auvergne ne tombât aux mains de Jeanne de Bourbon-Vendôme, qui s’était remariée avec un seigneur jugé de médiocre importance, Antoine de La Pause, baron de la Garde.
12Les possessions d’Anne et de Madeleine furent partagées en juillet 1518, car Madeleine venait d’épouser Laurent II de Médicis, duc d’Urbino, le neveu du pape Léon X. De cette union allait naître Catherine de Médicis, en avril 1519. Madeleine mourut quinze jours après la naissance de sa fille, et Laurent disparut à son tour quelques jours plus tard. Catherine fut placée sous la protection du pape Léon X, puis, à la mort de celui-ci, en décembre 1521, sous celle du duc d’Albany, qui devint son tuteur.
13En 1518, Albany fit réaliser une généalogie d’Anne de La Tour par l’humaniste Bremond Domat, qui l’illustra de dix vues de châteaux appartenant aux comtes d’Auvergne14. Il s’agissait probablement d’un cadeau pour son épouse, car la généalogie exaltait l’ancienneté de la maison d’Auvergne, censée remonter à un neveu du roi Arthur nommé Ligier. La puissance de Jean Stuart était également soulignée, et une pronostication composée à partir de son thème astral lui promettait, sous l’égide de Vénus, « puissance papalle » et « double couronne deux foys Roy15 » ! Toujours au service du duc d’Albany, Domat traduisit en français une chronique écossaise, le Liber Pluscardensis, qu’il accompagna d’une généalogie illustrée de portraits de rois d’Écosse16. Domat semble s’être installé à Mirefleurs pour travailler pour le duc, et l’on sait qu’il fut consulté pour l’organisation des festivités proposées à François Ier quand celui-ci entra à Montferrand et à Clermont en 1533.
14Sur leurs terres auvergnates, Albany et sa jeune épouse séjournaient à Vic-le-Comte, où se trouvait l’ancien palais des comtes d’Auvergne, à Saint-Saturnin, possession des barons de La Tour, et à Mirefleurs, qui était probablement le plus agréable de leurs châteaux, grâce à sa vue dégagée, son parc et sa ménagerie. C’est pourtant à Vic-le-Comte que Jean et Anne firent élever une chapelle spectaculaire proclamant la grandeur de leurs deux dynasties. À la demande du duc, le pape Léon X érigea la chapelle du château en collégiale (bulle du 21 juin 1520), sous le double vocable de Saint-Jean-Baptiste, patron de Jean Stuart, et de la Sainte-Couronne. La chapelle palatiale possédait en effet une relique de la couronne d’épines données aux comtes d’Auvergne par Louis IX. Or, par sa mère, Anne était la descendante du saint roi. Constitué d’une nef de quatre travées voûtées d’arêtes et d’un chœur polygonal, l’édifice abritait un grand retable en pierre accueillant les statues des vertus théologales, au niveau supérieur, et des vertus cardinales, au niveau inférieur, ainsi que trois verrières polychromes qui illustraient la Passion, l’arbre de Jessé (la généalogie de Jésus depuis le père du roi David) et les épisodes de l’Ancien Testament préfigurant la Passion17. Dans des niches se trouvaient les statues en terre cuite des apôtres, peut-être dues au Florentin Giovan Francesco Rustici, qui était le principal sculpteur de François Ier18. Les représentations du Christ roi, du roi David et de l’arbre de Jessé soulignaient les prétentions royales de Jean Stuart, renforcées par son union avec une descendante de saint Louis. Chaque jour, les chanoines de la Sainte-Chapelle célébraient une messe et priaient pour Jean et Anne.
Le vice-roi d’Écosse
15Albany assista aux premiers mois du règne de François Ier, mais il dut s’embarquer très vite pour l’Écosse. Deux ans plus tôt, Jacques IV avait déclaré la guerre à Henri VIII, parce que celui-ci était l’ennemi du roi de France. Il tenta d’entrer en Angleterre, mais trouva la mort sur le champ de bataille de Flodden le 9 septembre 151319. L’Auld Alliance se payait cher. Comme le nouveau roi, Jacques V, n’avait qu’un an, la régence fut confiée à sa mère, Marguerite Tudor, qui était la sœur d’Henri VIII. De son côté, Louis XII se proclama protecteur de l’Écosse et décida qu’Albany, désormais héritier de la couronne, gouvernerait ce lointain pays. Un capitaine français fut chargé de défendre les intérêts du roi de France et du duc. Il s’agissait d’Antoine d’Arces, sieur de La Bastie, un proche de Jean Stuart. La Bastie se présenta devant le Conseil tenu à Perth le 26 novembre 1513 : les seigneurs écossais lui demandèrent officiellement l’aide de la France et le retour de Jean Stuart, sur lequel ils comptaient pour défendre le royaume. Marguerite était présente à cette réunion20. En juillet 1514, cette dernière conclut la paix avec l’Angleterre, et Louis XII fit de même peu après.
16En août 1514, Marguerite se remaria discrètement avec le jeune Archibald Douglas, qui devint le sixième comte d’Angus quelques mois plus tard. Celui-ci apparaissait comme le chef d’une faction pro-anglaise, ce qui suscita le mécontentement. Le Conseil retira la régence à Marguerite quelques jours après son remariage, et fit appel officiellement au duc d’Albany21. François Ier fournit à celui-ci huit navires et des troupes destinées à tenir les forteresses de Dumbarton et de Dunbar, ainsi que l’île d’Inchgarvie. Il arriva en Écosse en mai 1515. Les actes du Conseil mentionnent l’arrivée du « excellent and mychti prince Johnne duke of Albany, governour and protectour of Scotland and tutour to the kingis grace to his perfite age ». Les seigneurs écossais prêtèrent un serment de fidélité au « protectour, governour and tutour » du royaume le 3 juillet22, et le Parlement le reconnut à son tour le 15 juillet. Cela coupait court aux tentatives du roi d’Angleterre pour s’imposer comme le protecteur de l’Écosse.
17Albany arrivait dans un pays divisé. L’ancienne régente s’enferma dans le château de Stirling avec ses deux fils, Jacques V et Alexandre. Après avoir capitulé, Marguerite fut autorisée à se réfugier en Angleterre, mais les garçons restèrent à Stirling. Le petit Alexandre y mourut peu après. L’autorité d’Albany fut rapidement contestée par plusieurs seigneurs, qui recherchèrent l’aide anglaise. Il fit arrêter le principal d’entre eux, Lord Home, mais celui-ci s’échappa du château d’Édimbourg après avoir convaincu son geôlier, le comte d’Arran, qui était par ailleurs son beau-frère, de se révolter. Les deux hommes, rejoints par le comte d’Angus, se réfugièrent dans les Borders. Malgré cela, Albany fut proclamé héritier de la couronne par le Parlement le 13 novembre 1516. Il se désignait désormais non seulement comme le régent, mais aussi comme le vice-roi d’Écosse23.
18Albany revint en France en juin 1517, après avoir nommé un conseil chargé de gouverner en son absence présidé par La Bastie. Ce dernier avait pour charge de maintenir l’ordre, mais il fut assassiné en septembre. Le retour du duc sur le continent était motivé par le renouvellement de l’alliance franco-écossaise. Le traité fut signé à Rouen le 26 août, François Ier étant représenté par Charles d’Alençon24. Il s’agissait d’une alliance ouvertement dirigée contre l’Angleterre : en cas de guerre contre l’ennemi commun, le roi de France s’engageait à fournir 100 000 écus et un contingent de 1 500 lansquenets, 500 autres fantassins et 200 archers des ordonnances. Le Très-Chrétien promettait aussi de marier sa deuxième fille, Charlotte (née en 1516), au jeune roi d’Écosse.
19Ce traité n’eut guère d’effets car François Ier chercha aussitôt à gagner l’amitié d’Henri VIII pour contrebalancer la puissance de Charles Quint. En octobre 1518, les rois de France et d’Angleterre conclurent ainsi un traité de paix qui incluait l’Écosse. Sur place, c’est le comte d’Arran qui assumait l’autorité, mais le comte d’Angus et ses alliés revendiquaient le pouvoir. Albany se rendit à Rome au printemps de 1520 pour rencontrer le pape Léon X. Lors de cette visite, il informa le souverain pontife des projets anglais de prise de contrôle sur l’Écosse, avec le soutien du clan Douglas. Léon X lui accorda une audience solennelle, devant tout le consistoire, le 18 juin25. Le lendemain, il publia une bulle qui plaçait l’Écosse et son roi sous sa protection, et réaffirmait l’autorité d’Albany comme gouverneur et tuteur de Jacques V.
20Ce n’est sans doute pas un hasard si Albany se trouvait en Italie alors même que les rois de France et d’Angleterre se rencontraient au camp du Drap d’Or. Il semble d’ailleurs qu’à cette occasion François Ier, prêt à tout pour séduire Henri VIII, ait promis qu’Albany ne reviendrait pas en Écosse26. Mais l’entente cordiale fut de courte durée. Henri VIII se détourna du roi de France et signa un traité d’alliance avec Charles Quint en novembre 1521. Comme on s’attendait à ce que les Anglais entrent en guerre, Albany retourna immédiatement en Écosse. Le 28 décembre 1521, il ratifia à Édimbourg le traité d’alliance avec François Ier. Les espions anglais assuraient qu’il allait bientôt assassiner le jeune monarque, épouser sa mère et se proclamer roi27 !
21Henri VIII déclara la guerre au roi de France en mai 1522. François Ier consacra 2 100 livres tournois à l’achat de 8 000 piques destinées à l’Écosse, mais ce royaume n’était pas au cœur des priorités28. Albany, qui bénéficiait alors du soutien de la majorité des barons écossais, prépara une offensive militaire, afin d’obliger les Anglais à rapatrier une partie des forces qui menaçaient alors le nord de la France. Il marcha sur Carlisle, mais ses troupes, qui craignaient que ne se renouvelle le désastre de Flodden, acceptèrent la trêve proposée par les Anglais. L’armée se débanda, et Jean Stuart, humilié, repartit pour la France à la fin d’octobre 1522, non sans avoir désigné un nouveau conseil de régence29.
22Comme les Anglais menaient des raids sur le sud de l’Écosse, François Ier envisagea de lever une forte armée pour traverser la Manche30, mais les moyens finalement débloqués restèrent modestes : Albany se retrouva à la tête d’environ 5 000 hommes, avec lesquels il reprit la mer à Brest en septembre 1523. Il conduisit une nouvelle campagne, mais l’expédition n’eut guère de succès. Cette fois encore, les Écossais refusèrent de franchir la frontière. Jean Stuart quitta finalement l’Écosse le 20 mai 1524. Les Anglais étaient ravis. On ne sait pas s’il était de retour sur ses terres auvergnates pour accompagner sa femme dans ses derniers instants : Anne mourut en effet le 16 juin 1524. Le couple n’avait pas d’enfant vivant.
23Marguerite Tudor réussit à installer son fils à Édimbourg en juillet 1524. Jacques V avait désormais 12 ans. Le Parlement mit officiellement fin à la régence d’Albany en août, et les Écossais signèrent une trêve avec les Anglais. Quelques mois plus tard, le comte d’Angus s’empara du pouvoir. Le parti anglophile gouvernait désormais31.
24Sur les neuf ans d’exercice officiel de la régence, Albany n’a réellement passé que quatre années en Écosse, segmentées en trois séjours (mai 1515-juin 1517, novembre 1521-octobre 1522, septembre 1523-mai 1524). Il ne s’est manifestement jamais plu dans le pays de son père, et il aurait manifesté à plusieurs reprises son exaspération devant le comportement des seigneurs écossais. Au cours des années suivantes, François Ier conserva 100 hommes dans la forteresse de Dunbar, qui pouvait servir de point d’appui côtier pour mener des opérations dans le pays32. Albany devait d’ailleurs avancer sur ses propres deniers une partie de l’argent nécessaire à l’entretien de la garnison33.
Le serviteur du roi de France
25Albany ne faisait pas partie des conseillers ordinaires du roi, mais son nom figure néanmoins sur plusieurs lettres patentes. En avril 1518, il signa ainsi un édit, avec les autres grands seigneurs de la cour, interdisant à l’université de Paris de se mêler du « gouvernement de la chose publique », autrement dit d’émettre des avis sur le concordat signé avec la papauté34. Le roi lui accordait une pension substantielle, qui se montait à 12 000 livres en 152335, puis à 18 000 en 1532, c’est-à-dire autant qu’au duc de Guise, à Anne de Montmorency ou à l’amiral Chabot, mais moins qu’au roi de Navarre, au duc de Vendôme ou au duc de Lorraine (24 000)36. En 1523, une somme supplémentaire de 2 200 livres était allouée à cinq Écossais servant en Écosse pour son compte, et le roi lui attribua également 5 000 livres à partager avec Catherine de Médicis, pour la seigneurie de Lauragais et les fermes de la sénéchaussée de Carcassonne37.
26Désormais persona non grata en Écosse, Albany joua un rôle de premier plan lors de la campagne italienne de 1524. Il fut d’abord chargé de conduire la gendarmerie de l’avant-garde38, puis, début novembre, mena la gendarmerie démontée lors du premier assaut contre Pavie. L’attaque fut repoussée, mais, à en croire Florange, il démontra ses qualités de « gentilz prince et gentilz chevallier39 ». Tandis que les opérations s’enlisaient, la diplomatie royale travaillait à convaincre le pape de soutenir l’entreprise de François Ier. Le 12 décembre, Clément VII finit par signer un traité d’alliance avec le roi. Entretemps, Albany avait été chargé de mener une expédition contre Naples avec 500 hommes d’armes et 4 000 lansquenets40. Il devait se fournir en artillerie à Rome, et y recevoir les renforts commandés par Renzo da Ceri41.
27Albany avança très lentement, espérant attirer derrière lui les troupes impériales ou effrayer suffisamment le vice-roi Lannoy pour qu’il accepte de négocier. Le 14 février 1525, il fut accueilli par le pape42, mais les Romains ne s’empressèrent pas de fournir l’aide attendue. Dans une lettre adressée au cardinal Wolsey, on peut lire que « le duc d’Albanye, qui devoit prendre Naples, a esté et est mal traicté : l’on dict que c’est une menée de trahison que le pape et les Italyens ont faict, soubz coulleur de leurs appoinctements43 ». Contrairement aux espoirs de François Ier, Lannoy n’abandonna pas le Milanais. La manœuvre de diversion n’avait pas fonctionné. Albany apprit la déroute de Pavie alors qu’il se trouvait dans les environs de Rome. Il fit marche arrière, rassemblant ses troupes à Bracciano, avant de se rendre à Civitavecchia, où il put s’embarquer pour la France fin mars.
28La régente Louise de Savoie l’employa pour préparer la défense du royaume, sans pour autant lui confier un rôle prédominant au Conseil. Il fut ainsi chargé de se présenter devant les états de Languedoc, convoqués à Montpellier, pour obtenir d’eux de l’argent destiné aux dépenses militaires44. Albany constituait-il un atout ou une gêne pour la régente ? Celle-ci entendait en effet se rapprocher du roi d’Angleterre. Conseillé par le cardinal Wolsey, Henri VIII accepta de faire la paix car il n’avait tiré aucun profit de la victoire impériale à Pavie et craignait désormais que Charles Quint ne fît une paix séparée avec François Ier. Le traité fut signé le 30 août 1525. Albany avait été officiellement sacrifié sur l’autel de la réconciliation franco-anglaise : il était interdit de séjour en Écosse jusqu’à la majorité du roi Jacques V45. Cette clause paraissait suffisamment importante pour qu’elle donne lieu à une confirmation particulière de la part de la régente46.
29François Ier fut libéré par Charles Quint en mars 1526, deux mois après avoir signé le traité de Madrid. De retour en France, il nomma Albany gouverneur de Bourbonnais et d’Auvergne, et capitaine du château de Chantelle, la puissante forteresse du Bourbonnais47. Les charges étaient vacantes depuis la mort du maréchal de La Palisse à Pavie. C’est sans doute vers cette époque que fut réalisé le beau portrait au crayon du duc d’Albany attribué à Jean Clouet, que conserve le musée Condé.
30S’il ne jouait pas un rôle de conseiller auprès du roi, Albany se trouvait à ses côtés lors des grands événements diplomatiques. Il accompagna ainsi François Ier à Cambrai, pendant l’été de 1529, avant de faire partie de la troupe de seigneurs envoyée à la rencontre des ambassadeurs impériaux qui furent reçus à Paris en octobre48. Mais son rôle était désormais celui d’un négociateur auprès de la papauté.
L’oncle de Catherine de Médicis
31À la fin de 1527, le bruit courait qu’il avait l’intention de revenir en Écosse. Le comte d’Angus fit part de son inquiétude à Henri VIII49. Albany entendait effectivement jouer de nouveau un rôle dans les affaires écossaises. Il écrivit au pape pour lui faire savoir, d’une part, que le roi Jacques V était aux mains du clan Douglas (le clan du comte d’Angus), qui ruinait l’Écosse, et d’autre part, que la situation de sa nièce, Catherine de Médicis, était très défavorable50. La mise en parallèle de la situation des deux jeunes gens pouvait laisser entendre de nombreuses choses. Albany imaginait-il déjà un mariage entre sa nièce italienne et le jeune roi ? Par ailleurs, le bruit courait qu’avec un autre capitaine d’origine écossaise, Robert Stuart d’Aubigny, il préparait une flotte qui devait se rendre en Écosse51. Henri VIII rassura Jacques V et Angus : il interviendrait pour qu’Albany ne puisse pas revenir52. Finalement, celui-ci resta sur le continent, conformément aux ordres explicites que lui donna Jacques V53. Le jeune roi réussit à démettre de ses fonctions le comte d’Angus, avec l’assentiment des principaux barons, pendant l’été de 1528. Il ne rappela pas pour autant Albany, dont personne ne souhaitait le retour en Écosse.
32Ce projet matrimonial n’aboutit pas. D’une part, François Ier ne voulait pas déplaire au roi d’Angleterre, d’autre part, il craignait aussi que l’héritage des comtes d’Auvergne, en France, et les prétentions sur le duché d’Urbino, en Italie, ne reviennent au roi d’Écosse. C’est ainsi qu’il décida que la nièce du pape épouserait son deuxième fils, Henri d’Orléans. François Ier en aurait parlé ouvertement avec Henri VIII, comme il ne manqua pas de le lui rappeler après la conclusion du mariage, et la question aurait de nouveau été évoquée par les deux princes lorsqu’ils se rencontrèrent à Calais en octobre 153254. Par ailleurs, ce mariage empêcherait l’empereur d’unir la fillette au duc de Milan. Albany joua un rôle actif dans la conclusion de l’affaire.
33La mécanique diplomatique se mit en marche à l’automne de 1528. Le vicomte de Turenne, cousin d’Albany, rendit visite à la petite fille à Florence. Celle-ci était retenue dans un couvent depuis le soulèvement de la ville contre les Médicis. Turenne écrivit à son cousin pour l’engager à faire venir Catherine en France, lui faisant savoir que sa nièce recevait peu de visites et que les Florentins lui portaient tellement peu d’estime qu’ils « la voudroient de bon cœur en paradis55 » ! De son côté, Albany s’entretenait avec l’envoyé florentin en France, Baldassare Carducci, à qui il demanda de faire en sorte que sa nièce soit bien traitée. Quelques mois plus tard, François Ier réclama vainement que les Florentins lui envoient Catherine. Quant au pape, il n’avait pour lors pas l’intention que sa nièce parte en France car il avait besoin du soutien impérial pour reprendre Florence. Les choses en restèrent là pendant quelques mois. En mai 1529, Albany proposa au pape de se rendre en Italie pour négocier le transfert de Catherine en France. La demande fut renouvelée au début de 1530, mais cette fois encore, les négociations n’aboutirent pas. François Ier chargea alors Nicolas Raince, l’un de ses aumôniers, également protonotaire apostolique, et Gabriel de Gramont, évêque de Tarbes et diplomate expérimenté, d’imaginer le moyen de faire sortir Catherine de Florence.
34La position du pape commença à évoluer quand la république florentine capitula, en août 1530. C’est à ce moment que François Ier décida de remplacer son ambassadeur à Rome, Gramont, par le duc d’Albany. Ce choix témoignait ouvertement de la volonté de François Ier de presser l’union entre le duc d’Orléans et Catherine de Médicis. Le pape déplora cette décision, mais l’arrivée de sa nièce à Rome lui fit oublier sa contrariété.
35Albany tomba malade pendant la traversée des Alpes, ce qui ralentit sa progression. Le 30 septembre 1530, il écrivit à Anne de Montmorency qu’il était désormais en « assez en bon estat » pour accomplir sa mission56. Les pluies continuelles le ralentissaient, mais il espérait être à Rome à la Toussaint57. Montmorency semble avoir été son principal interlocuteur à la cour. Dès son arrivée à Rome, au tout début de novembre 1530, il lui adressa des déclarations de « perfecte et bonne amytié » très appuyées58. Il réclamait des informations sur les intentions du roi59, signant « le tout vostre bon pere et cousin », tandis que Montmorency se contentait de « vostre hobeisant servyteur60 ».
36Le pape ordonna qu’Albany soit reçu avec tous les honneurs, en présence des cardinaux et des ambassadeurs. Lors de la cérémonie, qui se déroula le 5 novembre, il demanda officiellement la main de Catherine de Médicis. Le pape se dit très honoré, mais déclara qu’il ne souhaitait faire « chose contre le bien public de la chrestienté », autrement dit déplaire à l’empereur61. Albany proposa d’envoyer immédiatement Catherine en France, mais le pape répondit prudemment qu’il ne fallait pas mettre « la charrette devant les bœufs » ! Contre toute attente, il finit par gagner la confiance du pape. En mars 1531, alors que le bruit courait que le roi l’avait rappelé en France, Clément VII se serait emporté, disant qu’il ne fallait pas faire comme les Vénitiens, qui rappellent leur ambassadeur alors que les négociations sont très avancées et en envoient un nouveau, ce qui oblige à tout recommencer. Le pape se montrait heureux de dîner en compagnie d’Albany et de Catherine de Médicis, qu’on appelait alors la duchesse d’Urbino, comme Nicolas Raince le rapporta à Montmorency :
« Je vous puis bien dire, monseigneur, et soubz vostre correction, que consideré ce que j’ay veu et entendu par le passé, je n’auroys jamais creu que nostred. sainct pere et mond. sr d’Albanie eussent peu estre si bien ensemble, ne que sa Sainteté y eust prins si bon goust et se feust tant ouvert à luy, mais il l’a trouvé si chault au service du Roy et en si grant desir de les veoir eulx deux en parfaicte et bonne amytié, qu’il luy porte une parfaicte foy, et en viendra peu d’autres qui soient mieulx à propoz ainsi. Et encores hier soir, après que le secretaire d’Escosse eut esté depesché et prins congié de sa Sainteté, s’entra en quelque propoz des affaires, sur lequel sa Sainteté entra en parolles de madame d’Urbin, me demandant si j’avoys faict faire ses armes et que je n’oublyasse d’y faire mectre celles du duché d’Urbin, et sur telles parolles fut devisé de luy faire aprendre à parler francoys. Et sad. Sainteté, parlant à mond. sr d’Albanye, de son propre mouvement dict que, le cas advenant qu’elle eust d’estre conduicte en France, qu’il la mectroit plustost entre ses mains que de nul autre, ce que je croy bien monseigneur qu’il n’auroit pas si facilement faict avant que mond. sr d’Albanye venist par deca. Et croy aussi, monseigneur, qu’il le deist pource que encores nagueres s’est escript icy que à la court se disoit que sa Sainteté ne la luy bailleroit jamais entre ses mains, car depuis deux jours sad. Sainteté m’a tenu ce mesme propoz et dict franchement qu’il la luy bailleroit très voulentiers et qu’il auroit plaisir qu’il la conduiseist, et est merveilleusement content de la peyne que prend souvent mond. sr d’Albanye d’aller visiter mad. dame sa niepce et la mener aux stations et pardonnances de ce quaresme, et disnent souvent lesd. sr duc et duchesse de compaignye avec sa Sainteté. J’ay bien voulu monseigneur vous en faire le discours dessusd., ayant entendu de sad. Sainteté qu’il aura plaisir qu’on en soit encores adverty62. »
37Il est possible que Catherine de Médicis ait pu considérer Albany comme une sorte de père de substitution. Les négociations matrimoniales étaient désormais bien avancées. Le cardinal de Gramont le rejoignit, et ensemble ils présentèrent au pape les conditions du roi de France. François Ier rêvait, pour son fils, du duché d’Urbino – alors détenu par Francesco Maria della Rovere – et il attendait que le pape cède Pise, Livourne, Reggio et Modène63. Finalement, Albany quitta Rome en septembre 1531, non sans avoir essayé d’obtenir que le roi et le pape se rencontrent64. Sa mission avait duré pratiquement un an. Il faut insister sur son caractère exceptionnel, car il était rare qu’un prince de sang royal accepte de jouer les diplomates de cette façon.
38Le projet d’union entre Catherine de Médicis et Henri d’Orléans finit par aboutir en 1533. Albany, qui venait d’être nommé général des galères, fut chargé d’assurer la traversée du pape, qui avait accepté de se rendre à Marseille pour célébrer le mariage de sa nièce. Il y arriva le 12 août 1533, où le consulat le reçut avec grand respect65. Il s’embarqua ensuite pour l’Italie. Catherine quitta Florence le 1er septembre 1533. Parvenue à Pistoia, elle écrivit au duc d’Albany, qu’elle remercia pour les présents envoyés par le roi de France et la lettre de son futur époux. Elle signait « Figliola et nipote, Caterina Medici66. » Catherine se rendit ensuite à La Spezia, où l’attendait la flotte française, et elle débarqua à Nice le 12 septembre. Elle devait se rendre ensuite à Marseille par voie de terre, tandis que les galères repartaient en Italie pour transporter le pape67. Clément VII embarqua sur la galère d’Albany à Triturrita (Porto Pisano), et il arriva à Marseille le 11 octobre. Le mariage fut célébré dans la cathédrale le 28 octobre. La veille, le point final au contrat avait été apposé68. Tout à son entreprise de rapprochement avec François Ier, Clément VII créa quatre nouveaux cardinaux, tous français, le 7 novembre. Parmi eux figurait l’abbé bénédictin Philippe de la Chambre Seyssel, qui était l’un des demi-frères d’Albany.
39On ne sait rien des relations qu’il a pu entretenir avec Catherine de Médicis au cours des années suivantes. On conserve une troisième lettre de Catherine adressée au duc, datée du 3 décembre 1533. Il s’agit d’un court billet autographe dans lequel la jeune fille déclarait attendre de ses nouvelles, car elle s’inquiétait pour sa santé. Elle signait cette fois « Obediente figlia, Caterina69 ». En octobre 1534, le roi décida que l’essentiel de l’héritage des comtes d’Auvergne, auquel Albany pouvait prétendre, reviendrait à Catherine70. Jean Stuart n’obtenait que la moitié du comté de Lauragais, la seigneurie de Castres et quelques terres en Limousin, Picardie et Berry.
40Albany tenta de faire coup double en travaillant à un second mariage concernant cette fois Jacques V et une fille de François Ier. C’est en mars 1532 qu’il reçut du jeune roi d’Écosse l’autorisation de négocier en son nom à la cour de France. François Ier rechigna, car il ne voulait pas mécontenter le roi d’Angleterre, et il suggéra que Jacques V épouse la fille aînée du duc de Vendôme71. Les tractations durèrent plusieurs années, mais elles se conclurent par l’union du roi d’Écosse avec Madeleine de France, le 1er janvier 1537.
41Jean Stuart mourut le 2 juin 1536, après avoir testé en faveur de Catherine de Médicis, à qui il laissait toutes ses possessions auvergnates. Il fut inhumé dans la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte, où reposait son épouse. La nouvelle de sa mort donna lieu à des compositions versifiées. Elle est également mentionnée la Chronique du Roy François premier de ce nom : « En cest an mesmement morut monsieur le duc d’Albanie à Lion, dont fut grant dommaige en France, car il avoit très bien servi le Roy comme ung chescun scet72. » Pourtant, Albany n’avait été évoqué qu’à une reprise dans l’ouvrage, au moment de la campagne de Pavie. L’auteur anonyme précisait qu’on avait accusé l’empereur de l’avoir fait empoisonner. Albany était donc un excellent serviteur du roi de France dont la mort pouvait apparaître comme une preuve de son attachement au royaume dans lequel son père s’était exilé un demi-siècle plus tôt.
42Le duc d’Albany constitue un cas remarquable de représentant d’une aristocratie européenne en mouvement, pourvu d’alliances et de relations familiales qui lui permettaient de jouer un rôle majeur dans les négociations internationales. Pour autant, il resta souvent au second plan dans les affaires publiques, et François Ier ou sa mère, Louise de Savoie, ne savaient pas toujours quelle position lui confier. En tant que prince du sang écossais en exil, Jean Stuart semblait souvent plus encombrant qu’utile pour les autorités françaises.
Notes de bas de page
1Bonner Elizabeth A., « Scotland’s “Auld Alliance” with France, 1295-1560 », History, vol. 83, 1999, p. 5-30 ; Laidlaw James (dir.), The Auld Alliance : France and Scotland over 700 years, Édimbourg, The University of Edinburgh Centre, 1999.
2Contamine Philippe, « Scottish Soldiers in France in the Second Half of the Fifteenth Century : Mercenaries, Immigrants or Frenchmen in the Making ? », in Simpson Grant G. (dir.), The Scottish Soldier Abroad, 1247-1967, Édimbourg, J. Donald, 1992, p. 16-30 ; Bonner Elizabeth A., « Continuing the “Auld Alliance” in the Sixteenth Century : Scots in France and French in Scotland », ibid, p. 31-46.
3Stuart Marie W., The Scot who was a Frenchman : Being the Life of John Stewart, Duke of Albany, in Scotland, France and Italy, Édimbourg, W. Hodge, 1940 ; Bentley-Cranch Dana et Marshall Rosalind K., « John Stewart, Duke of Albany, Lord Governor of Scotland, and his political role in 16th-century France : a reassessment in the light of new information », Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland, vol. 133, 2003, p. 293-313 ; Bonner Elizabeth, « Stewart [Stuart], John, second duke of Albany (c. 1482-1536) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford, Oxford University Press, 2004, vol. 52, p. 708-715.
4Tanner Roland J., « Stewart, Alexander, duke of Albany (1454 ?-1485) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford, Oxford University Press, 2004, vol. 51, p. 622-624.
5Domat Bremond (attr. à), Genealogie de Madame Anne de la Tour, princesse de l’Ecosse, Koninklijke Bibliotheek (La Haye), 74 G 11, fo 52 vo.
6D’Auton Jean, Chroniques de Louis XII, éd. R. Maulde de La Clavière, Paris, 1889-1893, 4 vol., t. I, p. 97-98 et 107.
7Ibid., t. I, p. 290.
8Ibid., t. II, p. 191.
9Ibid., t. III, p. 56.
10Ibid., t. III, p. 262 et 301.
11Ibid., t. IV, p. 201.
12BnF Ms Fr 21509, no 888 (montre de la compagnie du duc d’Albany, Montferrand, 6 juin 1515), Fr 2933, fo 1 et 8 (états de Jean de Ponchier, trésorier des guerres, pour les quartiers de juillet 1520 et janvier 1521 [ns]), Fr 3002, fo 37 vo (état des compagnies des ordonnances du roi pour le quartier de janvier 1530 [ns]), Clairambault 334, p. 4624 (état des compagnies des ordonnances du roi pour les quartiers de juillet et septembre 1530) et Fr 21517, no 1330 (montre de la compagnie du duc d’Albany, Clermont, 4 février 1536 [ns]).
13BnF Ms Fr 3054, fo 43 (Albany à Anne de Montmorency, Paris, 31 octobre [153 ?]).
14Coombs Bryony, « The Artistic Patronage of John Stuart, Duke of Albany 1518-1519 : The “Discovery” of the Artist and Author, Bremond Domat », Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland, vol. 144, 2014, p. 277-309. L’ouvrage était auparavant attribué à Jean Lemaire de Belges.
15Domat Bremond, Genealogie de Madame Anne de la Tour, op. cit., fo 53.
16Domat Bremond (attr. à), Chronique d’Ecosse et genealogie des rois d’Ecosse, bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris), ms. 936.
17Luneau Jean-François, « Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte : un programme typologique original », Revue de l’art, no 107, 1995, p. 17-26 ; Billot Claudine, Les Saintes Chapelles royales et princières, Paris, Éd. du Patrimoine, 1998, p. 74-76.
18Sénéchal Philippe, Giovan Francesco Rustici, 1475-1554. Un sculpteur de la Renaissance entre Florence et Paris, Paris, Arthéna, 2007.
19Eaves Richard Glen, Henri VIII’s Scottish Diplomacy, 1513-1524 : England’s Relations with the Regency Government of James V, New York, Exposition Press, 1971.
20Blakeway Amy, Regency in Sixteenth-Century Scotland, Woodbridge, The Boydell Press, 2015, p. 26.
21Acts of the Lords of Council in Public Affairs¸ éd. R. K. Hannay, Édimbourg, H. M. General Register House, 1932, p. 19-20 (26 août 1514).
22Ibid, p. 40 (3 juillet 1515).
23BnF Ms Fr 26116, no 316 (quittance du 1er juin 1518 par laquelle « Jehan Stuart, duc d’Albanye, visroy d’Escosse » reconnaît avoir reçu 2 500 livres tournois de Jean Ruzé, receveur général des finances d’Outre-Seine, faisant partie d’une somme destinée à l’achat de la grand’ nef d’Écosse).
24Ordonnances des rois de France. Règne de François Ier, Paris, Imprimerie nationale, 1902-1992, 9 vol., t. II, p. 143-150 ; Teulet Alexandre, Papiers d’État relatifs à l’histoire d’Écosse au xvie siècle, Paris, 2 vol., t. I, 1847, p. 152.
25Letters and Papers, Foreign and Domestic, Henry VIII, vol. 3, éd. J. S. Brewer, Londres, 1867, no 880 (l’évêque de Worcester au cardinal Wolsey, Rome, 22 juin 1520).
26Négociations diplomatiques entre la France et l’Autriche durant les trente premières années du xvie siècle, éd. M. Le Glay, Paris, Imprimerie royale, 1845, 2 vol., t. II, p. 562.
27Head David M., « Henry VIII’s Scottish Policy : a Reassessment », The Scottish Historical Review, vol. LXI, no 171, 1982, p. 1-24 (p. 6).
28Ordonnances […] de François Ier, op. cit., 9 vol., t. III, p. 194-195 (mandement du 1er septembre 1522).
29Knecht Robert, Un prince de la Renaissance : François Ier et son royaume, (1994), trad. fr., Paris, Fayard, 1998, p. 201-202.
30Catalogue des actes de François Ier, Paris, 1887-1933, 10 vol., t. I, no 1858 (mandement pour délivrer 200 000 l. t. à Richard de Suffolk, Saint-Germain-en-Laye, 11 juillet 1523).
31Eaves Richard Glen, Henry VIII and James V’s Regency, 1524-1528 : A Study in Anglo-Scottish Diplomacy, Lanham, Md, University of America Press, 1987.
32Catalogue des actes de François Ier, op. cit., t. VI, p. 29-30 (mandement pour payer la pension de Maurice de Nogent et la solde de la garnison de Dunbar, Saint-Germain-en-Laye, 1er mars 1526).
33Archives Nationales, Minutier Central, XXXIII, 14, fo 294 (engagement par Guillaume « Connungan » de verser, pour la Saint-Michel, à Nicolas Cauvet, contrôleur de Dunbar en Écosse pour le duc d’Albany, 200 livres, monnaie d’Écosse, en remboursement de 200 écus d’or prêtés par le duc d’Albany à « Connungan », 9 août 1529).
34Ordonnances […] de François Ier, op. cit., t. II, p. 222-224 (édit d’Amboise, 25 avril 1518).
35Doucet Roger, « L’état des finances de 1523 », Bulletin philologique et historique (jusqu’à 1715) du Comité des travaux historiques et scientifiques, année 1920, p. 111.
36BnF Ms Clairambault 834, p. 4711 (« Estat des pensions que le Roy a ordonné estre payées », 4 juillet 1532).
37Doucet Roger, « L’état des finances de 1523 », art. cité, p. 62 et 121.
38Captivité de François Ier, éd. A. Champollion-Figeac, Paris, 1847, p. 26-27 (François Ier à Anne de Montmorency, Chorges, 12 octobre 1524).
39Mémoires du maréchal de Florange, éd. R. Goubaux et P.-A. Lemoisne, Paris, Société de l’histoire de France, 1913-1924, 2 vol., t. II, p. 184.
40Ibid, t. II, p. 192.
41Guicciardini Francesco, Histoire d’Italie (1492-1534), éd. J.-L. Fournel et J.-Cl. Zancarini, Paris, R. Laffont, 1996, 2 vol., t. II, p. 292.
42Madelin Louis, « Le journal d’un habitant français de Rome au xvie siècle (1509-1540) », Mélanges de l’École française de Rome, t. XXII, 1902, p. 251-300 (p. 287).
43Captivité de François Ier, op. cit., p. 49 (lettre adressée à Wolsey [février 1525]).
44Ordonnances […] de François Ier, op. cit., t. IV, p. 131 (pouvoirs donnés au duc d’Albany, Tournon, le 10 septembre 1525).
45Ibid., t. IV, p. 92-109 (traité conclu à « Moore », 30 août 1525) ; Jacqueton Gilbert, La politique extérieure de Louise de Savoie. Relations diplomatiques de la France et de l’Angleterre pendant la captivité de François Ier (1525-1526), Paris, 1892, p. 119.
46Ordonnances […] de François Ier, op. cit., t. IV, p. 141-144 (confirmation du traité spécial conclu le 30 août 1525, portant que le duc d’Albany devra se tenir hors du royaume d’Écosse pendant la minorité du roi Jacques V, Lyon, 25 septembre 1525).
47Catalogue des actes de François Ier, op. cit., t. V, p. 775, no 18704-18705 (provisions pour le duc d’Albany des charges de gouverneur et lieutenant général pour le roi en Bourbonnais, Auvergne, Marche et Combrailles, et de capitaine de Chantelle, Angoulême, 28 juin 1526).
48Négociations diplomatiques entre la France et l’Autriche, op. cit., t. II, p. 712 (Charles Poupet de la Chaux et Guillaume des Barres à l’empereur, Paris, 21 octobre 1529).
49Letters and Papers, Foreign and Domestic, Henry VIII, vol. 4, éd. J. S. Brewer, Londres, 1875, no 3704 (Angus à Henri VIII, Édimbourg, 29 décembre 1527).
50Ibid, no 3714 (Albany à Clément VII, Paris, janvier 1528).
51Ibid, nos 3791 et 3805 (Jacques V à François Ier, Édimbourg, 10 et 14 janvier 1528).
52Ibid, no 3924 (Henri VIII à Jacques V et à Angus, Greenwich, 13 février 1528).
53Ibid, no 3778 (Jacques V à Albany, Édimbourg, 8 janvier 1528).
54BnF Ms Clairambault 334, p. 4919 (« Memoires des points que Monsieur du Bellay, evesque de Paris, aura à toucher au Roy d’Angleterre »).
55Lettres de Catherine de Médicis, éd. H. de La Ferrière, Paris, 1880-1943, 12 vol., t. I, p. iv (Turenne à Albany, Florence, fin septembre 1528).
56Archives du musée Condé (Chantilly), IX, fo 7 (Albany à Anne de Montmorency, « Villannes », 30 septembre 1530). Je remercie Thierry Rentet pour les références provenant du musée Condé.
57Archives du musée Condé (Chantilly), VIII, fo 189 (Albany à Anne de Montmorency, Bologne, 18 octobre 1530).
58BnF Ms Fr 3075, fo 79 (Albany à Anne de Montmorency, Rome, 5 décembre [1530]).
59Archives du musée Condé (Chantilly), IX, fo 37 (Albany à Anne de Montmorency, Rome, 3 décembre 1530).
60BnF Ms Fr Dupuy 486, fo 61 (Anne de Montmorency à Albany, Marseille, 14 septembre 1533).
61BnF Clairambault 333, p. 4741 (Nicolas Raince [ ?] à Anne de Montmorency [ ?], [novembre 1530]).
62BnF Ms Fr 3040, fo 38 vo 39 (Nicolas Raince à Anne de Montmorency, Rome, 22 mars 1531).
63BnF Ms Clairambault 334, p. 4499-5000 (« Mariage du duc Dorleans depuis Roy Henry 2 », Anet, 24 avril 1531).
64Letters and Papers, Foreign and Domestic, Henry VIII, vol. 5, éd. J. Gairdner, Londres, 1880, no 414 (Benet à Henry VIII, 9 septembre 1531).
65Valbelle Honorat de, Histoire journalière (1498-1539), éd. V.-L. Bourrilly, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 1985, 2 vol., t. I, p. 242-259.
66Lettres de Catherine de Médicis, op. cit., t. I, p. 1 (Catherine à Albany, Pistoia, 2 septembre 1533).
67De Nice, Catherine écrivit à Albany pour le prier de lui envoyer un joueur de tambourin. Ibid., t. I, p. 2 (Catherine à Albany, Nice, 12 septembre 1533).
68BnF Ms Clairambault 834, p. 4889-4892 (contrat de mariage du duc d’Orléans avec Catherine de Médicis, 27 octobre 1533).
69Lettres de Catherine de Médicis, op. cit., t. I, p. 3 (Catherine à Albany, Crémieu, 3 décembre 1533).
70Baluze Étienne, Histoire généalogique de la Maison d’Auvergne, Paris, A. Dezallier, 1708, 2 vol., t. II, p. 689.
71BnF Ms Clairambault 834, p. 5023 (instructions à Nicolas Canyvet, secrétaire du duc d’Albany, Châtellerault, novembre 1534).
72Chronique du Roy François premier de ce nom, éd. G. Guiffrey, Paris, 1860, p. 189.
Auteur
Université Paris 13 – Pléiade

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