Introduction à la deuxième partie
p. 105
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Index géographique : France
Texte intégral
1Le débat contemporain sur l’accouchement sous X a suivi trois étapes ponctuées par trois débats législatifs. Chacune d’elles permet d’observer les raisons invoquées par le personnel politique pour maintenir ou supprimer l’accouchement sous X. Au-delà des nuances qu’apporte chaque nouveau débat, la même question se pose à ceux qui s’y confrontent : « quels risques ferait-on encourir à l’enfant, à la femme et à la famille si l’on maintenait ou supprimait l’anonymat de l’accouchement ? ». Si les types de réponses et de solutions apportées diffèrent d’un débat à l’autre, d’un contexte à l’autre, on peut observer pourtant des constantes dans les représentations qui les sous-tendent. Ces constantes renvoient à l’existence d’un débat sur l’accouchement sous X, quelles que soient les instances dans lesquelles il se déroule : législatifs, associatifs, scientifiques ou médiatiques. Les prises de positions favorables ou défavorables à l’accouchement sous X traduisent en effet des représentations et des définitions opposées de la société, de la famille et de l’individu. Elles suivent un certain ordre dont deux axes rendent compte, qui permettent de passer d’une analyse des débats à celle du débat sur l’accouchement sous X. Le présent chapitre porte sur la conception selon laquelle la volonté de l’individu de connaître ses origines se voit subordonnée aux intérêts de la famille voire de la société (pôle A). Il s’agira ainsi d’argumentations centrées sur la défense de la stabilité des familles et de certains principes moraux, au nom desquels l’on défend l’anonymat et rejette le droit de l’individu à connaître ses origines. Le chapitre suivant sera consacré à la conception opposée selon laquelle la volonté de l’individu de connaître ses origines ne doit dépendre d’aucune instance (pôle B). Seront ainsi développées des argumentations centrées sur la défense du droit premier de l’individu dont l’exercice ne peut être remis en cause par les intérêts de la famille. La présente partie concerne ainsi deux conceptions de l’individu en tant qu’il s’inscrit dans sa famille et dans la société.
2La construction de chaque axe s’effectue autour d’une idée dominante, d’une primauté et non pas d’une idée exclusive. Valoriser l’intérêt de l’individu ne revient pas à mépriser les questions familiales, mais plutôt à estimer que l’intérêt familial dépend de celui de l’individu. À l’inverse, la valorisation des intérêts de la famille n’équivaut pas à un rejet des intérêts de l’individu : à certains moments et sous certaines conditions, un intérêt individuel peut se voir subordonné des intérêts que l’on juge supérieurs.
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