Entre sacré et piété
Les offices à Paris au xviiie siècle
p. 301-312
Texte intégral
1En 1706, le père Jean Girard de Villethierry (1641-1709) prévient : « Puisque les Églises sont le temple de Dieu, qu’il y fait sa demeure, & qu’il les a choisies pour y recevoir nos vœux & nos hommages, & pour nous y distribuer ses graces & ses misericordes, il est indubitable que nous ne devons y entrer & y paroitre qu’avec une profonde humilité1. » Les exemples les plus prestigieux le prouvent. Ainsi, « Salomon voulant prier dans le temple se mit à genous en une posture très humiliante en présence de tout le peuple2 ». L’exemple devrait être suivi :
« Nous devons donc nous y abbaisser & nous y anéantir devant sa Souveraine Majesté ; nous devons l’y adorer avec un très profond respect ; nous devons y paroître avec un cœur contrit & humilité ; nous devons y oublier toutes les grandeurs humaines, afin de n’être plus occupez que de sa gloire, & de lui rendre des hommages d’autant plus humbles qu’il sera seul présent à nôtre esprit & à nôtre cœur3. »
2Pourtant, dans sa paroisse du diocèse de Paris, cet adepte d’un rigorisme jansénisant4, auteur d’une vingtaine d’ouvrages de morale, constate que les corps et les esprits des fidèles sont bien éloignés de cet idéal. Il dénonce ces
« hommes qui à peine fléchissent les genoux en entrant dans nos Église, qui s’y tiennent en des postures très immodestes, & qui ne pensent pas même à s’y humilier, [ces] femmes qui pour voir & pour être vues, qui pour conserver leurs vêtemens, & pour se donner un air de grandeur & de distinction, seroient fâchées de se mettre à genoux5 ».
3Jean Girard de Villethierry n’est pas le seul à condamner ces comportements plus profanes que pieux. L’abbé Jean-Baptiste Thiers (1636-1703) tonne contre ces « folies & insolences ». Il refuse les « jeux de théâtre [et] autres spectacles » ; il demande « qu’on ne joue point de Tragédies, & qu’on danse ni en particulier, ni en public6 ».
4Ils oublient que la messe n’a jamais été une cérémonie uniquement religieuse7. C’est le lieu des cérémonies de l’information du pouvoir, des manifestations des hiérarchies sociales, voire des affrontements. C’est le moment où se faire voir par la personne qu’on aime ou par ses électeurs. Dans le Marais, Louis-Sébastien Mercier observe une « dévote au regard oblique, que vous vous figurez tenant toujours les yeux baissés, est à peine assise qu’elle a déjà tout vu, tout observé : elle vous a examiné de la tête aux pieds ; elle a deviné de plus, si vous teniez pour la bonne cause8 ».
5La « bonne cause » n’est pas toujours celle de la piété. L’historien se rend compte que, lors d’une cérémonie religieuse, il y a des fidèles et des spectateurs, les premiers sont à l’intérieur de la manifestation, ils prient, chantent ou marchent ; les seconds en restent à l’extérieur qui regardent et s’interrogent. Pour approcher ce que ces derniers ont perçu, nous nous sommes penchés sur les guides de voyage. C’est une source encore peu utilisée en histoire religieuse9, sauf pour voir comment un groupe juge une dévotion ou pour fournir une matière assez abondante pour faire des études sérielles. Nous souhaitons la lire autrement ; comme un discours accepté par la société, puisqu’elle est largement diffusée à un public indifférencié ; comme une parole qui révèle la manière dont les festivités pieuses sont perçues au xviiie siècle dans l’espace parisien.
Compter les offices
6Dans une ville comme Paris, l’offre cérémonielle est foisonnante. Hors de sa messe de paroisse, un fidèle peut, s’il en a le temps, écouter plus d’une centaine d’heures de prédication au cours de l’année. Il faut y ajouter les expositions du Saint-Sacrement, les présentations de reliques et autres cérémonies. Pour qu’il s’y retrouve, vers 1630, Théophraste Renaudot (1586-1653) insère dans la Gazette des listes et un agenda afin que « les personnes dévotieuses y cherchent les noms des prédicateurs10 ». Il n’est pourtant jamais parvenu à réaliser un panorama complet. Le libraire Colombel le fait à partir de 1640, en donnant sa Liste véritable des prédicateurs devant prêcher. Mais il abandonne son entreprise en 1646. Au même moment Martial du Mans († 1680) a relevé le défi.
7Membre du Tiers Ordre de Saint-François, professeur de philosophie et théologie, il est l’auteur d’un best-seller écrit vers 164011 : Les pratiques de l’année Sainte, tirées des plus belles actions des saints de chaque jour. Il y insiste sur une dévotion profondément inscrite dans le temps ; le quotidien doit être le reflet du spirituel. Pour cela, il désire enseigner « les pratiques de vertus tirées de la vie des Saints de chaque jour, afin de passer saintement l’année, suivant les conseils qu’en donne Zacharie12 ». La réformation intérieure ne suffit cependant pas. Le croyant doit également être un pratiquant assidu, assister à des offices, prier en commun. Pour aider les Parisiens, il leur fournit à partir de janvier 1645 l’Almanach spirituel. Pour chaque journée, il donne la liste et le type de célébrations récurrentes. Les mentions sont toujours très courtes et purement informatives13 :
« LES DIMANCHES. Concours de dévotion à l’Hôtel Dieu & à la Charité. Aux 3 Maisons des Jésuites, congrégation le matin pour toutes sortes de personnes, où il y a exhortation. Dans la plupart des Paroisses, Ser. le matin, & à 2 h après midy ; & aux Églises des Réguliers, à trois heures. Dans plusieurs paroisses, Catéchisme après vêpres pour l’instruction de la jeunesse. En quelques unes, Salut du S. Sacrement à 3 h en été, & à 4 h en hyver14. »
8Suivent des précisions : la messe est célébrée en flamand à Saint-Germain-des-Prés à 13 h 30 ; il y a exposition du Saint-Sacrement chez les carmélites de la rue de Grenelle de 14 h à 18 h ; Salut et exposition à Port-Royal, aux Anglaises de Notre-Dame de Sion…
9Martial du Mans ajoute les solennités particulières, processions, expositions de reliques ou messes chantées ; par exemple :
« 28 may. Vendredy. S. Germain Ev. de Paris ; A S. Germain des Prez, feste titulaire, sa Châsse & son tombeau, sermon. A S. Germain le Vieux, feste titulaire, exp. Sermon15. »
10Ce n’est pas un livre de piété16, c’est un guide pratique. Il paraît en décembre pour accompagner l’année qui va s’ouvrir. En 1687, un exemplaire coûte 7 sols, à peine plus qu’un opuscule de la bibliothèque bleue de colportage. De petit format, in-8o, imprimé sur du papier de piètre qualité, réalisé selon une mise en page compacte, il utilise une vingtaine d’abréviations pour gagner de la place. Elles sont énumérées au dos de la page de titre :
« Chap. signifie Chapelle ; Confr. Confrérie ; Exp. Exposition ; Ser. Sermon ; S. Saint ; Ste. Sainte ; M. Martyr ; Ev. Evêque ; Conf. Confesseur ; V. Vierge ; B. Bienheureux ; à 1 h à une heure ; sol. solennité ; Off. Office ; Proc. Procession ; Reliq. Reliques ; Mrs de N. D. Messieurs de N-Dame ; Cim. Cimetière17. »
11L’Almanach spirituel est édité par la famille Josse qui veut diffuser une « littérature de spiritualité courante18 ». Pendant plus d’un siècle, il est demeuré fidèle aux intentions de son père. Lire ces volumes donne une impression de temps figé. En mai 1750 :
« 29. Vendredy. S. Germain Ev. de Paris (d’hier)19 A S. Germain des Prez fête titulaire, ind. pl. sa Chasse & son Tombeau, serm. A S. Germain le Vieux, fête titulaire, sermon20. »
12À peu de choses près ce sont les mots utilisés en 1700. La comparaison de la présentation de la Saint-Honoré nous inscrit dans l’immuable :
Fête de saint Honoré | |
Dimanche 16 mai 1700* | Lundi 25 mai 1750** |
St. Honoré Ev. d’Amiens. A St Honoré, feste titulaire, sa Chasse exposée ; Mrs de S. Thomas du Louvre y assistent à la Messe : ser. à 1 heure. A S. Sulpice, A S. Roch, A. S. Jacques du Hautpas, A Ste Marguerite & A. S. Laurent, confr. Des Boulangers, ser. à la Messe. | S. Honoré Ev. d’Amiens (du 16) A S. Honoré, fête titulaire, sa chasse exposée ; Mrs de S. Louis du Louvre y assistent à la messe, sermon à S. Laurent, à S. Médard, à la Magdelaine de la Vile l’Evêque, & à Ste Marguerite, conf. des Boulangers. |

* L’almanach spirituel… MDCC, op. cit., p. 33.
** L’almanach spirituel… M.DCC.L., op. cit., p. 51.
13Certes, les lieux et les participants se renouvellent ; mais il n’y a pas de bouleversements profonds. Du moins à première vue. Le sous-titre dit une évolution :
« Où sont marqués les Solennités, Prédications, Indulgences & Expositions qu’il y aura dans les Églises. On y a ajouté les Fêtes et Concours de Dévotion de plusieurs Églises de la Campagne & des environs de Paris. »
14La notice pour les dimanches commence comme celle du début du siècle :
« Concours de dévotion à l’Hôtel-Dieu, & à la Charité, aux 3 Maisons des Jésuites, à S. Paul, à S. Jacques de la Boucherie, & à S. Sulpice ; Congrégation le matin pour toutes sortes de personnes, il y a Exhortation. Dans la plupart des Paroisses sermon le matin & à 2 heures après midi, & aux Églises des Réguliers, à 3 heures. Dans la plusieurs Paroisses, Salut au S. Sacr. A 6 h en été, & à 5 en hyver21. »
15Fait nouveau, elle est suivie d’une page de précisions nouvelles ; par exemple : « A. S. Gervais, bénédiction du S. Ciboire après vêpres. » Sont encore signalées des cérémonies spécifiques. Pour le premier dimanche du mois :
« Aux 3 couvens des Jacobins, Confrérie du Rosaire, ind. pl. exp. serm. proc. après Vêpres. A S. Eustache ind. pl. en visitant les 7 autels. A l’Hôtel-Dieu, proc. du Rosaire à 3 h. Au Sépulcre, exp. à la Messe & au Salut22. »
16Encore, nous contentons-nous de ne mentionner que les trois premières lignes d’un chapitre qui couvre toute une page. Le changement traduit d’abord une nécessité éditoriale. En 1736, l’Almanach passe entre les mains de Charles-Jean-Baptiste Delespibe associé au fils Josse, puis à Delaguette en 1748, avant d’être repris par Prieur en 1756, Despilly en 1763, finalement Claude-Jean-Baptiste Hérissant en 176623. Pour plaire au public, l’impression est plus soignée et un nom d’auteur apparaît sur la page de titre à partir de 1757 : l’abbé Claude Jouannaux († 1774), connu pour sa Géographie des légendes (1737) et ses Canons de prime à l’usage des fidèles (1755).
17La transformation accompagne également les évolutions de la piété parisienne. Elle dit les concurrences entre les églises, l’apparition de dévotions ou la promotion de certains ordres religieux. Elle traduit encore un insensible changement : le statut de spectacle de la messe est publiquement affirmé. Le fait n’est pas nouveau, mais son inscription noir sur blanc l’est. L’édition de 1700 ne fait aucune référence à la musique alors que celle de 1750 revient treize fois sur le sujet. Le 28 mars :
« Le Samedy Saint. A N. D. concours de dévotion l’après-midi, & sermon dans la plupart des paroisses. La musique à N. D. & salut en musique à la Mercy24. »
18L’Almanach spirituel est le reflet d’un mouvement général : la promotion de la musique à l’église. Cela s’est épanoui vers 1650-1715 avec l’essor des Ténèbres25. Si le principal lieu de naissance est la Chapelle royale, la mode s’est répandue partout. Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) y sacrifie avec 31 leçons et 19 répons. Le xviiie siècle est celui des prêtres musiciens. Dans le Paris de 1782, Louis-Sébastien Mercier croise l’abbé Pellegrin « qui n’étoit pas marié ; mais il faisoit des opéras tout en disant la messe. Le démon ne présidoit pas à ses compositions ; car elles étoient extrêmement froides. On fit sur lui ces vers : le matin catholique, et le soir idolâtre, il dîne de l’autel et soupe du théâtre26 ».
19L’Almanach spirituel disparaît en 1775. Il a été copié à Lyon et à Bordeaux, mais est devenu anachronique à Paris. Quitte à disposer de guide pratique, les fidèles préfèrent des éditions plus précises comme celles pour Saint-Sulpice rédigées par Henri-François-Simon de Doncourt (1741-1786), prêtre de la congrégation de Saint-Sulpice27. Cela reste des ouvrages destinés à ceux « de l’intérieur », aux participants.
20Le xviiie siècle est le temps des guides de voyage ; il ne les invente pas, il les généralise. Ils s’adressent plus à ceux qui sont « extérieurs » aux cérémonies, à ceux qui les regardent.
De beaux spectacles
21Si depuis bien longtemps, le voyageur dispose de glossaires et de présentations des pays, le pèlerin d’itinéraires, le guide touristique est un genre qui s’affirme à partir de la fin du xviie siècle28. Portatif, il est avant tout pratique avec ses nomenclatures, visant à l’exhaustivité. Entre 1601 et 1800, 147 guides de Paris sont publiés : 50 œuvres originales, 30 rééditions, 67 réimpressions29. La ville est un objet à utiliser, il faut en « profiter ». Au même titre que les monuments, les adresses utiles ou les théâtres, le religieux est un sujet d’intérêt.
22Il l’est d’abord car il fait partie des « différentes divisions des choses nécessaires à la vie » selon l’expression de Jèze, avocat au parlement, auteur d’un guide à succès vers 1760-1765. Affichant une ambition encyclopédique, il dresse un tableau où, pour chaque quartier, il donne le nom des églises, la liste des collateurs, les messes… Les mentions sont cependant encore plus courtes que dans l’Almanach spirituel. À la faculté de médecine : « On dit, à neuf heures du matin, une Messe dans la Chapelle30. »
23Bien des guides sont plus diserts. Ils ne sont pas une aide à de pieux fidèles cherchant un office mais des ouvrages à destination de touristes avides de spectacles et de scènes typiquement parisiennes.
24Joachim Christoph Nemeitz (1679-1753), juriste conseiller du prince de Waldeck, vit longtemps à Paris où il accompagne nombre de jeunes aristocrates germaniques en visite. Il a une approche très concrète d’une ville dont il connaît les charmes et les dangers. C’est pour les présenter qu’en 1718 il publie, à Francfort, le Séjour de Paris oder Getreue Anleitung, traduit en français en 1727. Le chapitre xxiii s’intitule : « L’on ne doit pas perdre les occasions de voir les solennitez publiques31. » L’auteur remarque que les Français sont peu enclins à leur faire de la publicité, or « les voyageurs curieux ne manquent qu’avec regret d’aller voir ce qui se passe de remarquable. Ils n’épargnent ni peine ni frais, pour contenter leur curiosité32. » Il dresse une liste de cérémonies récurrentes. Il y a la célébration du jour de l’an à la Cour, le début de la période de la chasse à Fontainebleau ou le bal du carnaval donné par la duchesse du Maine. Sur les 23 festivités signalées, 13 sont des célébrations religieuses. Ainsi, lors de la Semaine-Sainte, Joachim Christoph Nemeitz conseille d’aller écouter les Ténèbres dans les couvents féminins de la cité. Celui de l’Assomption « tire un grand profit » de l’affluence du public puisque les places sont louées 25 sols pour les deux heures de la célébration où :
« Les religieuses chantent la Passion avec quelques Motets spirituels (chantez par aucunes d’elles en Musique, & accompagnez par un petit positif ou petites orgues) tour à tour […] Madame Chéret, vieille religieuse, surpasse toutes celles que j’ai entendues jusqu’à présent, tant pour la voix, que pour ses belles manières en chantant33. »
25Ce sont aussi la messe en grec chez les cordeliers lors du dimanche de Quasimodo, la procession des chevaliers vers Versailles, l’exposition des reliques de saint Denis tous les sept ans, le sermon du 15 juillet chez les cordeliers…
26Pour Nemeitz, le religieux est donc un spectacle. Il l’est aussi pour Luc-Vincent Thiéry (1734-1822)34. Cet avocat, amateur éclairé de dessins, est connu pour ses guides sur Paris. En 1783, il publie son Almanach du Voyageur à Paris chez Hardouin. Puis, ce sont le Guide des Amateurs et des Étrangers Voyageurs à Paris, ou Description raisonnée de cette ville, de sa banlieue, et de tout ce qu’elles contiennent de remarquable (1787) ou Le Voyageur à Paris (1788). Même vendu assez cher, 3 livres pour un volume relié, l’Almanach du Voyageur est un véritable succès. En 1787, sort la cinquième édition. L’avis de l’éditeur est explicite : « La commodité de son format & l’ordre alphabétique qu’on y a suivi le font rechercher avec empressement par MM. les Étrangers & Amateurs ; & nous osons espérer que celui-ci ne sera pas accueilli moins favorablement que les précédens. » Est aussi expliquée la méthode de l’auteur. Il a assisté, les années précédentes, aux cérémonies mentionnées, reportant toutes ses remarques sur des fiches. Il a interrogé les cabinets et les bibliothèques. Il dispose également d’un réseau de correspondants parmi lesquels se trouvent l’abbé Barthelemi, secrétaire perpétuel de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres et garde du Cabinet des médailles de la Bibliothèque du roi, dom Patert et dom Lièble, bibliothécaires à l’abbaye Saint-Germain, l’abbé Desaunays, conservateur du département des imprimés de la Bibliothèque du roi…
27Dans son agenda de 1787, il propose 215 manifestations publiques. En janvier, par exemple35, il en signale 13 : les visites faites aux magistrats le 1er, le bal à l’opéra le 6 ou l’ouverture de la foire de Saint-Germain le 31. Si les sorties du roi, les fêtes joyeuses et les marchés sont importants, 61,5 % des rassemblements relèvent de la sphère religieuse. Toujours en janvier : le 14 « les amateurs d’orgue doivent aller, à trois heures après-midi, à l’Abbaye Saint-Germain-des-Prés, pour y entendre M. Miroir » ; le dimanche qui suit le 19, « il faut aller la veille & le jour à S. Sulpice, pour y entendre M. Séjan l’aîné toucher l’excellent buffet d’orgue de cette église » ; les 24 et 25 « fête de S. Paul, orgue touché à cette paroisse par M. Charpentier ».
Document 1. – Cérémonies publiques pour 1787 proposées par l’Almanach du voyageur.

28Le religieux est donc spectacle tout au long de l’année (voir document 1) avec des temps forts en avril, à cause du cycle lié à la Passion, et juin, moment de la Fête-Dieu.
29Le visiteur et le curieux ont des spectacles bien divers : 63 % des mentions religieuses sont liées à la musique ; 35,5 % à des fêtes ou processions ; 1,5 % à des expositions de reliques.
30La musique d’église est recherchée pour ses virtuoses. En mars : Miroir sera entendu aux abbayes Saint-Benoît et Saint-Germain-des-Prés les 20 et 21 ; Chauvet « organiste habile quoiqu’aveugle » à la Bonne-Nouvelle le 16 ; Couperin père à la Sainte-Chapelle la veille des Rameaux. La coqueluche du moment est François Marie Miroir (1748-1787), dit le Cadet, qui est organiste à la paroisse Saint-Pierre mais joue dans bien d’autres églises. Il est prévu à Saint-Germain-des-Prés les 14 janvier, 20 et 21 mars, 27 et 28 mai ; aux cordeliers le 14 juillet. Il ne pourra cependant pas honorer ses récitals puisqu’il meurt brusquement le 10 mars. La foule accourt aussi quand la famille Couperin joue. D’abord le père, Armand-Louis (1727-1789). Titulaire de l’orgue de l’église Saint-Gervais, il intervient aussi à Saint-Barthélemy, Saint-Jean-en-Grève, les Carmes, Sainte-Marguerite… Cela n’intéresse pas Théry qui ne le cite que pour ses interprétations à la Sainte-Chapelle prévues la veille des Rameaux, le 27 avril, le 10 mai, le 16 septembre et le 30 septembre. Son fils, François-Gervais (1759-1826) joue aux Carmes-Billettes le 27 avril et le 16 juillet. Il est titulaire de cet instrument :
« L’Église a été rebâtie à neuf vers l’an 1754, par le Frère Claude, Religieux Dominicain. Elle n’a d’autre mérite que la clarté & la propreté. L’orgue est fort bon, & touché par M. Couperin fils aîné, excellent organiste36. »
31Ce ne sont donc pas les pièces religieuses qui passionnent les lecteurs de Thiéry mais les récitals de virtuoses. Il est inutile de mentionner leurs accompagnements des dimanches ordinaires. Seules sont signalées les festivités extraordinaires, où se disputent l’encens, les luminaires et les costumes chatoyants des participants. Ce sont les spectacles musicaux qui retiennent l’attention, pas les moments de réflexion spirituelle.
32C’est cette dimension qui intéresse Théry quand il regarde passer les processions à qui il consacre un chapitre particulier37. Il s’attarde sur : la célébration du vœu de Louis XIII le jour de l’Assomption ; le défilé de la confrérie royale de Jérusalem le jour de Quasimodo ; le 22 mars, marqué par la célébration du souvenir de la réduction de Paris à l’obéissance d’Henri IV… La procession du Recteur est organisée par l’université tous les trois mois : mars, juin, octobre, décembre. Son objet « en est religieux : ce sont des prières publiques pour la conservation du Roi, de la Reine & de la Famille Royale, pour l’extirpation de l’Hérésie, le maintien de la paix & de l’union entre les Princes Chrétiens, la gloire de l’Église, & l’heureux amendement des biens de la terre. » Théry la décrit avec précision :
« En arrivant dans l’Église stationnale, l’Université est reçue au son des cloches & des orgues par le Clergé en chappes, la Croix, l’Eau bénite & l’Encens. La Messe est célébrée par le curé, s’il est Docteur en Théologie, sinon par le Doyen de la Faculté de Théologie ; les Diacre & sous-Diacre doivent être pareillement Docteurs. »
33Il est très attentif au décorum et aux vêtements :
« Les Bacheliers en Médecine et Théologie, viennent après, ornés de la fourrure qui leur est particulière. Les Docteurs-Régens de la Faculté des Arts, & les quatre Procureurs ou chefs des Nations qui la composent, sont en robes rouges doublés d’hermines. »
De nombreux spectateurs
34Les lecteurs ne se contentent pas de lire ces notices et de rêver des ors ecclésiastiques. Ils participent à cette religion-spectacle qui est une des manifestations de la vie parisienne.
35L’historien en retrouve des traces dans la presse. En avril 1777, le no 120 du Journal de Paris compte 4 pages. Il présente l’inauguration de la fête des Bonnes Gens, annonce les représentations de l’Académie royale de musique, des Comédiens-Français et des Comédiens-Italiens, s’amuse d’un fait-divers où un enfant rencontre l’empereur à Vienne, recopie des extraits du registre des scellés apposés dans la ville… Près de 10 % du texte sont réservés aux « Cérémonies38 », en fait une présentation des processions du mois. Le 1er mai aura lieu la procession des reliques de saint Denis vers Montmartre qui se fait tous les sept ans. La journée se finira par un Te Deum, à l’issue duquel les reliques seront embrassées par l’abbesse, les religieuses et leurs pensionnaires.
36Les témoignages abondent pour montrer que ces offices-spectacles sont suivis avec avidité par de nombreux curieux. Une des cérémonies qui attire le plus les regards est la messe rouge organisée lors de la rentrée du Parlement39. En 1718, un guide conseille :
« C’est une cérémonie à voir pour la singularité des révérences en très grand nombre, que font Messieurs, en allant à l’Offrande & en revenant, ayant conservé l’ancien usage de faire ces révérences en files en avant, en arrière, & en tout sens40. »
37Le nonce Gui Bentivoglio (1579-1644) y assiste en 1616. Sous le charme, il écrit à un de ses amis italiens : « Je n’ai jamais rien vu de si beau que la messe du saint Esprit du Parlement de Paris. J’ai assisté à Rome à bien des consistoires de cardinaux, présidés par le Souverain Pontife en personne ; mais j’avoue que l’aspect de cette réunion de princes de l’Église n’a point un caractère aussi auguste aussi imposant que cette assemblée de sages de la France. » Il continue : « Je suis encore, Monsignor, sous l’impression d’un sublime spectacle […]. J’ai vu, j’ai contemplé aujourd’hui, dans un étroit espace, toutes les vertus, toute la magnanimité, toute la grandeur des sages de la Grèce et de Rome : mais ces vertus, cette magnanimité, cette grandeur sont dépouillées de l’ostentation et de l’orgueil païen […]. Que dieu me pardonne et nous aussi Monsignor, Dieu de mon péché, et vous de mon babillage, mais j’avais besoin d’épancher l’urne de mon admiration pour la France et pour son Parlement41. » Le nonce ne s’étend pas sur d’éventuelles explications politiques, il ne reprend pas les morceaux d’éloquence ; seul le spectacle retient son attention.
38Au siècle suivant, c’est toujours un aspect important du paysage parisien. Les spectateurs sont si nombreux qu’on « y loue des chaises à toutes sortes de prix42 ». Ils regardent et, comme au théâtre, manifestent leur enthousiasme. En 1774, un témoin explique : « la satisfaction du Public a éclaté par des applaudissements unanimes : chacun des membres en particulier, & toute la compagnie en général, ont reçu cet hommage des spectateurs43 ». « Applaudissements » et « spectateurs » : deux mots bien éloignés du spirituel.
39Si la distribution n’est pas satisfaisante, le public boude la cérémonie. C’est ce qu’il fait en novembre 1754 quand le célébrant est l’abbé de Sailly, chantre de la Sainte-Chapelle. Selon un contemporain, il « n’était ni le trésorier, ni un évêque. Tout le Parlement n’assistait pas ; il n’y avait pas plus de quatre-vingt-dix personnes. Une partie de Messieurs étaient apparemment à leurs terres où ils n’avaient pas été depuis longtemps44. » L’année suivante, parce que l’office est fait par le grand chantre de la Sainte-Chapelle, « le parlement est rentré comme à l’ordinaire » et, après la messe, « il y eut le diner accoutumé chez M. le premier président45 ».
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40Messes, processions, offices chantés sont entrés dans la sphère du spectacle. Ils le demeurent dans les guides du xixe siècle en fonction des sensibilités. Pierre Villiers (1760-1849) les ignore. S’il signale 25 églises, la liste n’est accompagnée que d’évocations architecturales et historiques46. En 1834, Nicolas-Edme Roret (1797-1860) mentionne quelques cérémonies pour leur aspect spectaculaire qui ne laissera pas le visiteur indifférent. Il suggère d’assister à celle qui commence à 8 heures à la chapelle Saint-Louis car les gardes-du-corps y prennent part : « Leurs trompettes qui résonnent à l’élévation, et se font entendre, comme les chants, sans que l’on voie d’où elles partent, produisent beaucoup d’impression47. » Il renvoie les plus patients à l’office de la chapelle des Tuileries : « C’est là que tous les jours, à onze heures, sans billets, et les dimanches, à onze heures et demie, avec billets, on peut voir passer le roi, qui se rend à la messe : une foule de personnes y présentent aussi des placets à S. M. et aux princes48. » Karl Baedeker (1801-1859), auteur du célèbre guide éponyme, recommande de se rendre aux Invalides. Le visiteur y contemplera le tombeau de Napoléon, les drapeaux pris à l’ennemi, une bibliothèque riche de 16 000 volumes, les portraits de maréchaux, les peintures allégoriques du réfectoire, les canons de la batterie des trophées : il n’oubliera pas de donner un pourboire de 1 Fr. à l’invalide qui le guide. L’idéal est d’y venir le dimanche car « à midi, il y a messe avec toutes les cérémonies militaires, présentation des armes, roulement des tambours, etc.49 ».
41La messe est un spectacle étrange à cause de la musique, des costumes, des participants. Le touriste doit s’y rendre pour éprouver des émotions, apercevoir des célébrités, admirer les couleurs. Aucune démarche spirituelle ne lui est proposée. Les auteurs ne nient pas ses éventuelles croyances, mais ils le traitent en visiteur avide de curiosités et de sensations. Ces sensations sont bien réelles puisque c’est au cours d’un office religieux que le jeune Hector Berlioz ressent sa « première impression musicale ». Elle est si forte qu’il assure : « Je devins ainsi saint tout d’un coup, mais saint au point d’entendre la messe tous les jours50. »
42Entre Martial du Mans et Karl Baedecker, entre les courtes mentions de l’Almanach spirituel et les anecdotes de l’Almanach du voyageur, c’est un basculement qui se lit ; la transformation entre ce qui est, au départ, une liste pour dévots qui connaissent les cérémonies mais ne savent pas où se rendre, et un recueil de faits étranges qui doivent, par leur mystère et leur faste, plaire à un public qui demeurera extérieur à ce qui se passe. La messe n’est-elle pas aussi curieuse que les cérémonies de peuples exotiques décrits dans les récits de voyage ? Dans Les cérémonies religieuses du monde51, n’est-elle pas décrite aux côtés de l’initiation chez les Hottentots ou le son du cor à la synagogue le premier jour de l’an ?
43Le changement traduit l’évolution d’une pratique, un éloignement d’une partie de la population de fastes qui ont perdu, à ses yeux, leur charge religieuse. L’Église, dans son ensemble, n’est pas favorable à ce glissement : c’est au moment où elle interdit aux prédicateurs les effets théâtraux52 que les guides conseillent d’écouter les sermons d’orateurs jugés remarquables.
44En devenant un spectacle, comme d’autres manifestations publiques, les cérémonies religieuses entrent dans une sphère nouvelle : celle de la curiosité. Le même phénomène intervient dans les campagnes. Quand les curistes de la célèbre station thermale de Plombières assistent aux kyriolés de Remiremont, ils découvrent ce qu’ils assimilent à un folklore montagnard53. Aller voir ces processions fait partie des excursions obligées pour ces riches oisifs. Dans le Paris que nous avons visité, le processus de mise à distance du religieux est encore plus évident. Il concerne des dizaines de cérémonies auxquelles les touristes et les curieux sont étrangers. Ils en comprennent encore sans doute la portée spirituelle mais elle ne les intéresse plus. Ils sont au spectacle.
45Restent à ces cérémonies de terminer leur évolution ; à devenir patrimoniales. Quand, aujourd’hui, en décembre, les foules se pressent à Nancy pour fêter la Saint-Nicolas, qui se souvient qu’à l’origine il s’agissait d’un défilé pieux ? Le religieux est devenu une dimension du tourisme. Il ne disparaît pas mais change de signification. Il n’est plus uniquement porteur de spiritualité, mais fournisseur d’émotion, d’identité collective ou de dépaysement, en fonction du regard de ceux qui y restent extérieurs.
Notes de bas de page
1[Girard de Villethierry Jean], Des églises et des temples des chrétiens, Paris, André Pralard, 1706, p. 84-85.
2Ibid., p. 85.
3Ibid., p. 86.
4On sait très peu de choses sur la vie de cet auteur. Le rigorisme de son œuvre est bien présenté par Constant Venesoen dans l’édition qu’il donne d’un texte publié en 1714 : Girard de Villethierry Jean, La vie des vierges ou les devoirs et les obligations des vierges chrétiennes, Paris, Honoré Champion, 2000.
5[Girard de Villethierry Jean], Des églises…, op. cit., p. 93-94.
6Thiers Jean-Baptiste, Traité des jeux et des divertissemens…, Paris, Antoine Dezallier, 1686, p. 49, p. 399.
7Martin Philippe, Le théâtre divin. Une histoire de la messe, Paris, CNRS Éditions, 2010, chapitres 6 et 7.
8Mercier Louis-Sébastien, Tableau de Paris, Paris, La Découverte, 1998 (rééd.), p. 262.
9Voir par exemple Bertrand Gilles, « Les voyageurs français face aux dimensions religieuses de l’Italie entre l’âge des Lumières et l’époque romantique : les ambiguïtés du “moment révolutionnaire” », in Frédéric Meyer et Sylvain Milbach (dir.), Les échanges religieux entre l’Italie et la France, 1760-1850, Chambéry, université de Savoie, Laboratoire LLS, 2010, p. 93-115 ; Brian Isabelle, « Publics et auditoires des stations parisiennes : constitutions, attentes, réactions, des Réformes aux Lumières », in Stefano Simiz (dir.), La parole publique en ville, des Réformes à la Révolution, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2012, p. 25-38.
10Cité in Feyel Gilles, « Renaudot et les lecteurs de la Gazette, les « mystères de l’État » et la « voix publique », au cours des années 1630 », Le temps des médias, 2004-1, no 2, p. 163-175 (citation p. 164).
11La première édition mentionnée date de 1644 mais le livre a reçu une approbation en 1641.
12Les pratiques de l’année Sainte, tirées de plus belles actions des saints de chaque jour, Rouen, Veuve Jean Oursel, 1650 (rééd.), préface.
13Dans les citations qui suivent, nous respectons la ponctuation, les abréviations et le style d’origine.
14L’almanach spirituel de Paris pour l’année MDCC, Paris, Louis Josse, s. d., p. 6.
15Ibid., p. 36.
16Martin Philippe, Une religion des livres (1640-1850), Paris, Cerf, 2003.
17L’almanach spirituel… MDCC, op. cit., p. 2.
18Martin Henri-Jean, Livres, pouvoirs et société à Paris au xviie siècle, Genève, Droz, 1969, p. 712.
19La fête ne peut pas se célébrer le 28 mai car c’est le jour de la Fête-Dieu.
20Almanach spirituel pour l’année M.DCC.L., Paris, Delaguette, s. d., p. 51.
21Ibid., p. 10-11.
22Ibid., p. 14.
23Sarrazin Véronique, « L’almanach spirituel et le marché du livre de dévotion aux xviie et xviiie siècles », in Albrecht Burkardt (dir.), L’économie des dévotions. Commerce, croyances et objets de piété à l’époque moderne, Rennes, PUR, 2016, p. 215-233.
24Almanach spirituel… M.DCC.L., op. cit., p. 38.
25Gaudelus Sébastien, Les offices de Ténèbres en France 1650-1790, Paris, CNRS Éditions, 2005.
26Mercier Louis-Sébastien, Tableau de Paris, Hambourg/Neuchâtel, Virchaux-Faucher, 1781-1782, chap. 224, p. 72.
27Calendrier spirituel et historique à l’usage de la paroisse de Saint-Sulpice, Paris, Crapart, 1777.
28Maczak Antoni, Travel in Early Modern Europe, Cambridge, Polity Press, 1995 (rééd.) ; Verhoeven Gerrit, « L’influence des guides imprimés aux Pays-Bas sur la construction et l’évolution de l’espace touristique européen (xviie-xviiie siècle) », Revue belge de philologie et d’histoire, vol. 83, no 2, 2005, p. 399-423 ; Marion Pierre-Luc, Voyageurs et guides imprimés au cours de l’époque moderne (1672-1833). Le cas de Rome, mémoire master 2, ENSSIB/Lyon 2, 2018.
29Chabaud Gilles, « Images de la ville et pratique du livre : le genre des guides de Paris (xviie-xviiie siècles) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 45-2, avril-juin 1988, p. 323-345.
30État ou tableau de la ville de Paris, Paris, Prault-Guillyn-Duchesne-Panckouke, 1765 (rééd.), p. 241.
31Nemeitz Joachim Christoph, Séjour de Paris c’est-à-dire instructions fidèles pour les voyageurs de condition […] durant leur séjour à Paris, Leyde, Jean Van Abcoude, 1727, p. 221-249.
32Ibid., p. 221.
33Ibid., p. 224.
34« Notice biographique sur Luc-Vincent Thiéry », Bulletin archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1887, p. 125-131.
35Thiéry Luc-Vincent, Almanach du voyageur à Paris. Année 1787, Paris, Hardouin & Gattey, s. d., p. xiii-xiv.
36Ibid., p. 181.
37Ibid., p. 533-536.
38Journal de Paris, no 120, mercredi 30 avril 1777, p. 3.
39Martin Philippe, « La messe, espace symbolique et social. Les messes rouges », in Alain Joblin, Christophe Leduc et Olivier Rota (dir.), Religion et spectacle religieux du xvie siècle à nos jours, actes de la journée d’études d’Arras, 27 mars 2013, Arras, APU, 2015, p. 31-42.
40Les Curiositez de Paris, de Versailles, de Marly, de Vincennes, de S. Cloud et des environs…, Paris, Saugrain, 2e éd., 1718, p. 50.
41Lettres du cardinal Bentivoglio… traduites en francois, Bruxelles, Frères T’Serstevens, 1709. Des extraits sur le Parlement sont utilisés dans Amédée de Bast, Galeries du Palais de Justice de Paris, Paris, Michel Levy, 1851, p. 333.
42Les Curiositez, op. cit., p. 50.
43Journal de politique et de littérature… année 1774, Bruxelles, no 25, octobre 1774, p. 134.
44Barbier Edmond-Jean-François, Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV, Paris, Jules Renouard et Cie, 1856, t. 4, p. 46.
45Ibid., t. 4, p. 106.
46Villiers Pierre, Manuel du voyageur à Paris ou Paris ancien et moderne, Paris, Delaunay libraire, 1811 (rééd.), p. 80-146.
47Lebrun M., Manuel complet du voyageur dans Paris ou guide de l’étranger dans cette ville, Paris, Librairie encyclopédique De Roret, 1834, p. 333. Lebrun est un pseudonyme. Libraire et éditeur, Nicolas-Edme Roret lance en 1825 une « collection de manuels formant une encyclopédie des sciences et des arts », appelée Encyclopédie-Roret.
48Ibid., p. 118.
49Baedeker Karl, Paris, guide pratique du voyageur, Paris, A. Bohné libraire-éditeur, 1860 (rééd.), p. 158.
50Berlioz Hector, Mémoires, Paris, Levy Frères, 1870, t. 1, p. 42-43.
51Hunt Lynn, Jacob Margaret C. et Mijnhardt Wijnand, Le livre qui a changé l’Europe. Cérémonies religieuses du monde de Bernard Picart & Jean Frédéric Bernard, Genève, Éditions Markus Haller, 2015.
52Martin Philippe, « Images de prédicateurs », in Stefano Simiz (dir.), La parole publique en ville, des Réformes à la Révolution, actes du colloque de Nancy, 3-4 mars 2011, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2012, p. 197-222.
53Martin Philippe, « Les Kyriolés : entre vie religieuse et folklore », in Yves Ferraton (dir.), Itinéraires musicaux en Lorraine. Sources, événements, compositeurs, actes du colloque de Commercy, 22 novembre 2002, Langres, Dominique Guéniot éditeur, 2002, p. 195-215.
Auteur
Université Lyon 2 Lumière (LARHRA-LabEx COMOD)

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