Brève histoire du nord de l’Anatolie, de l’Antiquité à nos jours
p. 21-48
Texte intégral
1Aucune histoire du nord de l’Anatolie ou de la côte sud de la mer Noire n’existe, quelle que soit la période historique considérée. L’objet de notre propos, dans cette contribution, ne vise pas à l’exhaustivité, mais a pour fonction de poser quelques jalons historiques dans cette partie concernant la présentation du nord de l’Anatolie. Avant une présentation géographique (contribution de Marcel Bazin) et une présentation géopolitique (contribution de Françoise Rollan), une brève histoire du nord de l’Anatolie, de l’Antiquité pré-grecque à nos jours, nous a paru nécessaire.
2Dans cette contribution, nous reprendrons autant que possible les divisions conventionnelles des périodes historiques traitées.
Le nord de l’Anatolie dans l’Antiquité
Des confins dangereux à l’époque hittite
3À l’époque du royaume hittite de Hattuşa, du xvie au xive siècle av. J.-C., le nord de l’Anatolie correspondait aux régions de Kalasma, Plā, Tumanna, Nerikka, Zalpa et Tibija1. Du xiiie au viiie/viie siècles av. J.-C., le nord de l’Anatolie était peuplé de Gasgas, redoutables guerriers qui ne permirent pas aux Hittites de contrôler la côte sud de la mer Noire2.
Un terrain de colonisation grecque à l’époque archaïque
4Ce qui marqua ensuite le nord de l’Anatolie, c’est le mouvement de colonisation grecque3, majoritairement mégarienne dans la zone des Détroits et majoritairement milésienne sur la côte sud de la mer Noire, avec la fondation notamment de Chalcédoine (vers 675 av. J.-C.), d’Abydos (vers 680-650 av. J.-C.), de Cyzique (après 680 av. J.-C.), de Sinope (en 631 av. J.-C.4), puis d’Amisos (en 563 av. J.-C.5), d’Héraclée du Pont (en 560 av. J.-C.6), et des colonies de Sinope, Trapézonte7, Cotyôra8 et Cérasonte9.
5Après la conquête du royaume lydien10 par le roi de Perse Cyrus le Grand en 546 av. J.-C.11, les cités grecques de la côte sud de la mer Noire se retrouvèrent dans les satrapies de Phrygie Hellespontique et de Cappadoce12.
Une région entre domination et autonomie à l’époque classique
6Vers 437 av. J.-C., à l’époque de la Ligue de Délos, Périclès mena une démonstration de force en mer Noire13 et fit rentrer un certain nombre de cités dans l’alliance athénienne, comme Sinope qui reçut une clérouquie athénienne.
7Nous sommes bien renseignés sur l’organisation de la côte nord de l’Anatolie grâce au passage de Xénophon et du reliquat des Dix-Mille, de retour de l’Anabase, au printemps 400 av. J.-C.14 : la description de la côte de Trapézonte à Cotyôra permet une meilleure connaissance des peuples comme les Colques15, les Driles16, les Mossynèques17, les Chalybes18 et les Tibarènes19. Il est possible de voir la description de « l’empire de Sinope20 », qui contrôle les trois colonies de Trapézonte21, Cérasonte22 et Cotyôra23, et qui leur vient en aide lorsqu’elles sont menacées de pillage par les Dix-Mille24. Les cités de Sinope et d’Héraclée s’allièrent pour fournir les navires nécessaires au départ des Dix-Mille du Pont-Euxin25.
8Le nord de l’Anatolie se trouva dans un contexte troublé en 370 av. J.-C. avec la révolte de Datamès26, satrape de Cappadoce. L’Empire perse fut touché dans son ensemble par la grande révolte des satrapes contre le roi Artaxerxès II dans les années 366-36027. C’est dans ce contexte troublé que fut juré, entre 353/352 et 346/345, un traité d’alliance entre Sinope et la famille des tyrans d’Héraclée28, décret qui prévoyait une aide militaire mutuelle en cas d’agression extérieure, et qui montre que les deux cités grecques les plus puissantes de la côte nord de l’Anatolie ont été forcées d’organiser leur défense seule, en l’absence d’un pouvoir satrapique achéménide fort.
Une région épargnée lors de l’expédition d’Alexandre
9Le nord de l’Anatolie fut épargné par la conquête macédonienne29 à partir de 334, mais le satrape de Phrygie Hellespontique Arsitès et le satrape de Cappadoce Mithrobouzanès perdirent la vie à la bataille du Granique30. Alexandre confia la gestion de la satrapie de Phrygie Hellespontique à Kalas31, qui ne parvint jamais jusqu’aux rivages de la mer Noire. La désorganisation de l’Anatolie successive à l’invasion macédonienne profita à Amisos, qui fut libérée (à distance) par Alexandre32. Le tyran d’Héraclée Dionysos étendit ses possessions à l’est jusqu’à Cytoros et à l’ouest jusqu’à la rivière Rhebas en Bithynie33. Sinope servit de base de repli aux satrapes encore fidèles à Darius III, qui utilisèrent notamment son atelier monétaire pour frapper un « monnayage de résistance34 », ce qui fut inutile après la mort de Darius III en 330 av. J.-C. La Bithynie intérieure fut indépendante durant la conquête d’Alexandre35 et fut gouvernée par deux princes indigènes, Bas36, et en 329 ou 327, son fils Zipoitès37.
10Ariarathès, satrape de Cappadoce, se tailla un véritable empire en Cappadoce, qu’Alexandre laissa subsister38, et il n’en fut délogé et mis à mort qu’en 322 par les Diadoques Eumène, à qui le territoire avait été donné lors du partage de Babylone en 32339, à charge pour lui de le conquérir, et Perdiccas, qui lui prêta main-forte40. Mais Eumène ne resta pas dans sa satrapie nouvellement conquise41, dont il ne contrôla sans doute jamais la côte42. La satrapie de Phrygie Hellespontique avait perdu son satrape Kalas en 323, mort en combattant le prince Bas de Bithynie43. Son remplaçant, Démarchos, fut sûrement tué peu de temps après44, et la satrapie revint à Léonnatos lors du partage de Babylone en 323 av. J.-C.
Une région éloignée des préoccupations des Diadoques
11Les luttes entre les Diadoques, successeurs d’Alexandre, entre 321 et 316 av. J.-C. rendirent impossible un contrôle effectif du nord de l’Anatolie45 et même lorsqu’Antigone prétendit contrôler toute l’Asie46 après la mort d’Eumène en 316 av. J.-C., il est difficile de savoir quelle était la forme de son contrôle sur le nord de l’Anatolie47.
12À Héraclée du Pont, Amastris, la veuve du tyran Dionysos, épousa le Diadoque Lysimaque en 302, afin de se protéger des pressions d’Antigone, qui fut éliminé en 301 à la bataille d’Ipsos48, et lors du nouveau partage territorial, l’Asie Mineure échut à Lysimaque49. Comme Lysimaque avait divorcé d’Amastris pour épouser Arsinoé, la fille de Ptolémée, dans le cadre d’une recomposition des alliances contre Séleucos, Amastris revint à Héraclée en 300, et divisa le territoire de la cité en fondant sur la côte de la mer Noire, par le synœcisme de Sésamos, Tiéion, Cromna et Cytoros, la nouvelle cité d’Amastris50.
13En 302, peu de temps avant la mort d’Antigone, Mithridate, neveu51 (ou fils52) du tyran perse Mithridate de Kios, cité de Propontide, s’enfuit à Kimiata, dans les gorges des Monts Olgassys. Il est le fondateur du royaume du Pont53. Zipoitès de Bithynie, de son côté, prit vraisemblablement le titre royal en 297/29654.
14À la mort d’Asmastris en 284, les cités d’Héraclée et d’Amastris passèrent sous le contrôle direct de Lysimaque55, et ne retrouvèrent leur liberté qu’après la défaite et la mort de Lysimaque à la bataille de Couroupédion en 281 av. J.-C.56. La côte sud de la mer Noire échappait désormais au contrôle de Séleucos, grâce notamment à une alliance entre Nicomède Ier de Bithynie et Héraclée57 du Pont.
Le temps de l’indépendance lors de la haute époque hellénistique
15Cette absence de contrôle par un pouvoir politique fort au nord de l’Anatolie au iiie siècle av. J.-C. a permis l’indépendance politique de fait des cités grecques de la côte et le développement du royaume du Pont58 et de celui de Bithynie59. Séleucos envoya son général Diodoros60 en Cappadoce contre Mithridate, et c’est très certainement après la victoire de Mithridate que ce dernier prit le titre royal à l’été 281 et devint Mithridate Ier Ktistès (le Fondateur) du Pont. C’est sûrement à la même période que les cités d’Héraclée, de Byzance et de Chalcédoine, à l’origine de la future « Ligue du Nord61 », refusant de se soumettre à Séleucos, firent appel à Mithridate62. La mort de Séleucos à l’été 281 éloigna la menace séleucide des côtes de la mer Noire, mais, alors qu’Héraclée tenta de récupérer Amastris en 28063, c’est Ariobarzane, le fils de Mithridate, qui obtint la reddition de la cité en 27964, matérialisant les ambitions maritimes du jeune royaume du Pont, puisque la cité d’Amisos faisait partie du royaume du Pont avant 25565. Le nord de l’Anatolie fut également menacé par la présence des tribus galates, après leur participation à la guerre de succession de Bithynie en 27766. Le royaume de Bithynie s’agrandit par l’annexion de Nicée, sans doute par Nicomède Ier (280-255), et ce roi fonda sa nouvelle capitale Nicomédie en 26467.
16Les cités grecques du nord de l’Anatolie, libres et développant leur commerce à l’échelle de la mer Noire et de la Méditerranée, surent choisir des alliances qui leur permettaient de rester indépendantes. Ainsi, Héraclée et Byzance purent organiser leur défense au sein de la « Ligue du Nord » et firent appel à Ptolémée II contre les Séleucides dès les années 25068. Sinope, menacée par Mithridate II en 22069, reçut l’aide financière et logistique de son allié rhodien. Le royaume du Pont était devenu une puissance régionale, et en 183, lorsque Pharnace Ier s’empara de Sinope70 (et vraisemblablement de ses colonies), le royaume disposait de tout le bandeau côtier, d’Amastris à Trapézonte. Le royaume de Bithynie avait lui aussi conquis ses rivages sous Prusias Ier (230-182) en intégrant Kios et Myrléa sur la Propontide, Kiéros vers l’est et Tiéion sur la mer Noire. Seule Héraclée du Pont résistait à l’emprise des rois de Bithynie71.
Entre les royaumes du Pont et de Bithynie et Rome lors de la basse époque hellénistique
17La destinée du nord de l’Anatolie se trouva bouleversée par l’irruption de Rome en Méditerranée orientale après la paix d’Apamée en 18872, et par la montée en puissance de ses alliés, le royaume de Pergame et Rhodes. C’est par rapport au royaume de Pergame, et par là, par rapport à Rome, que les royaumes de Bithynie et du Pont eurent à se positionner. Après la paix d’Apamée, il y eut un conflit entre Eumène de Pergame et Prusias de Bithynie, au cours duquel les cités de Cyzique et d’Héraclée, effrayées par l’expansion bithynienne, prirent le parti du royaume de Pergame. Un arbitrage de Rome fut nécessaire et la paix fut jurée en 183 et Eumène de Pergame annexa une partie de la Bithynie73. En 183, Pharnace Ier du Pont s’empara de Sinope et s’attaqua à la Cappadoce74 : Rhodes et le royaume de Pergame protestèrent auprès du Sénat romain, et une coalition comprenant Eumène II de Pergame et Prusias II de Bithynie se mit en place contre Pharnace. Ce dernier dut évacuer toutes ses conquêtes, sauf Sinope. Le traité de paix qui clôtura la guerre en 179 inclut Héraclée du Pont75. Le successeur de Pharnace à la tête du royaume du Pont fut son frère Mithridate IV Philopator Philadelphe (c. 170-150). Ce dernier adopta une politique pacifique et pro-romaine76 : il devint officiellement ami et allié du peuple romain77 et vint en aide à Attale II de Pergame contre Prusias II de Bithynie en 15578. Prusias de Bithynie fut assassiné en 149, et son fils, Nicomède II, reçut le soutien de Rome et d’Attale II de Pergame pour devenir roi de Bithynie. De son côté, le roi du Pont Mithridate V Évergète, ami de Rome, envoya des vaisseaux lors de la Troisième Guerre Punique79. Au milieu du iie siècle av. J.-C., les deux royaumes de Bithynie et Pont, ainsi que la cité d’Héraclée, sont donc amis et alliés de Rome80.
18Durant la guerre contre Aristonikos, qui fait suite au legs du royaume de Pergame à Rome par Attale III en 133, Mithridate V envoya des troupes contre Aristonikos et se vit récompensé d’une partie de la Phrygie orientale (la Grande Phrygie) tandis que Nicomède II de Bithynie recevait peut-être une partie de la Phrygie Épictète81. Mithridate V Évergète étendit ses possessions en héritant d’une partie de la Paphlagonie après la mort de son roi Pylaiménès82 et étendit son influence sur la Cappadoce par le mariage de sa fille Laodice avec le roi Ariarathès VI83. Mais, à sa mort en 120, le Sénat romain révoqua la donation de la Phrygie Épictète84, qui après une brève période d’indépendance (120-116), fut rattachée à la province romaine d’Asie, du fait de la pression des publicains romains, soucieux d’élargir le champ de leurs activités85. C’est cette révocation, jugée humiliante par Mithridate VI Eupator, encore sous la régence de sa mère Laodice (120-112), qui expliquerait le ressentiment du roi du Pont envers les Romains et son désir de vengeance86.
19Les premières années du règne personnel de Mithridate VI Eupator furent marquées par une valse-hésitation par rapport au royaume voisin de Bithynie et par des actions visant à tester le pouvoir et la patience des Romains87 : en 108/107 (ou 106/105 ou 105/106), Mithridate VI Eupator et Nicomède III de Bithynie s’associèrent pour envahir la Paphlagonie et se la partager88. En 105/104, Mithridate VI s’empara d’une partie de la Galatie qui faisait auparavant partie du royaume de son père. Le Sénat romain protesta89, mais n’eut pas de possibilité d’action du fait de la guerre de Jugurtha et des attaques de Cimbres en Occident. En 102 ou en 104, Nicomède III de Bithynie envahit le royaume de Cappadoce où Laodice, la sœur de Mithridate Eupator exerçait la régence pour son fils Ariarathès VII. Elle n’appela pas son frère à l’aide, mais épousa son envahisseur, ce que n’accepta pas Mithridate Eupator qui envahit le royaume de Cappadoce et expulsa Laodice et Nicomède. Après plusieurs années de restaurations et de souverains fantoches en Cappadoce90, le Sénat romain ordonna en 99/98 à Mithridate d’évacuer la Cappadoce et la Paphlagonie, qui furent déclarées libres. Mithridate concentra ses actions sur la Cappadoce et l’Arménie, et profita de la mort de Nicomède III de Bithynie en 94 pour soutenir, à l’été 91, Socrate Chrestos, le demi-frère du nouveau roi de Bithynie Nicomède IV, contre ce dernier, qui s’enfuit à Rome91. De la fin de l’année 91 à la fin de l’année 90, une commission sénatoriale92 menée par Manius Aquilius (fils de l’organisateur de la province d’Asie) replaça Nicomède IV sur le trône de Bithynie et Ariobarzane sur celui de Cappadoce. Manius Aquilius souhaitait obtenir des compensations de la part de Mithridate Eupator, qui refusa de les payer. Manius Aquilius voulut s’appuyer sur les deux rois de Bithynie et de Cappadoce, qui devaient leur restauration à Rome et qui étaient donc ses obligés, pour attaquer le royaume du Pont. Ariobarzane ne bougea pas, alors que Nicomède intervint93 et razzia la partie occidentale du royaume du Pont jusqu’à Amastris. Mithridate, qui savait que Rome se trouvait derrière cette attaque, utilisa la diplomatie pour régler l’affaire et demanda à Rome de punir Nicomède. Comme cela ne se produisit pas, Mithridate envahit de nouveau la Cappadoce, et expulsa Ariobarzane, et rejeta l’ultimatum de Rome qui lui interdisait de s’attaquer à Nicomède et à Ariobarzane parce qu’ils étaient protégées par le Sénat romain94. À l’hiver 89-88, le conflit armé pouvait se matérialiser95.
Une région éprouvée lors des guerres mithridatiques
20La première guerre mithridatique commença au printemps 8896 : Nicomède IV de Bithynie entra en Paphlagonie et fut défait par l’armée pontique. Il s’enfuit auprès de Manius Aquilius, de L. Cassius Longinus, le gouverneur de la province d’Asie, et finalement à Rome, avec le roi Ariobarzane de Cappadoce. Manius Aquilius fut quant à lui défait aux frontières de la Bithynie et s’enfuit à Mytilène, tandis que L. Cassius Longinus abandonna la province d’Asie et s’enfuit à Rhodes. Mithridate VI Eupator envahit ainsi le royaume de Bithynie et la province romaine d’Asie, se rendant ainsi maître de l’Anatolie occidentale. Il se présenta et fut accueilli comme un libérateur par la majorité des cités grecques, du fait de la mauvaise réputation des publicains romains, et il ordonna le massacre à Éphèse et dans toute la province d’Asie de tous les Italiens et Romains : ce furent les « Vêpres éphésiennes » ou les « Vêpres asiatiques » (80 000 morts). Mithridate se tourna ensuite vers la province romaine de Macédoine, vers la Grèce centrale, et vers Athènes et Délos97. Rome envoya le dictateur Sylla pour mener la guerre contre Mithridate98. Les succès militaires romains en Grèce et en Bithynie forcèrent Mithridate à conclure la paix de Dardanos (en Troade) en août 8599. Mithridate fut obligé d’évacuer tous les territoires conquis en Asie Mineure depuis 88 (la province d’Asie, les royaumes de Bithynie et de Cappadoce). Il devait payer une amende de 2 000 talents et devenait un allié de Rome.
21L’entre-deux-guerres100 ou deuxième guerre mithridatique101 fut marqué, dans le nord de l’Anatolie, par la violation de la paix de Dardanos par L. Licinius Murena, le nouveau gouverneur de la province d’Asie, qui fit un raid dans le royaume du Pont en 83. Mithridate fit une protestation diplomatique, qu’il reformula après le second raid de Murena en 82. Murena n’obéit pas aux ordres du Sénat, et fit un troisième raid, ce qui entraîna la réaction de Mithridate : le roi du Pont expulsa Murena et envahit de nouveau le royaume de Cappadoce. C’est après le rappel de Murena à Rome qu’une paix fut jurée entre Mithridate et Ariobarzane en 81102.
22En 74 av. J.-C., le roi Nicomède IV de Bithynie mourut sans héritier légitime et légua son royaume à Rome103. Dès que le Sénat eut accepté le legs, le gouverneur de la province d’Asie fut chargé d’organiser la nouvelle province de Bithynie, et les publicains arrivèrent pour collecter les taxes. Ces derniers s’en prirent même à Héraclée du Pont, cité libre, en dehors du royaume de Bithynie, qui était alliée de Rome depuis 188, et qui l’avait aidée à de nombreuses reprises. Ce legs fut l’occasion pour Mithridate de revenir à la guerre.
23La troisième guerre mithridatique104 commença au début de l’année 73, avec l’invasion du royaume de Bithynie par Mithridate. Comme le premier proconsul de Bithynie, M. Aurelius Cotta ne fut pas capable de résister à Mithridate, c’est L. Licinius Lucullus, gouverneur de Cilicie, qui intervint et qui, forçant Mithridate à lever le siège de Cyzique, parvint à réoccuper la Bithynie. Après avoir défait la flotte pontique avec une flotte improvisée en 72, Lucullus envahit le royaume du Pont et passa l’hiver 72/71 à assiéger Amisos, dont le sac fut particulièrement violent105. Après une défaite de Lucullus face à la cavalerie pontique, Mithridate s’enfuit dans le royaume d’Arménie, chez son gendre le roi Tigrane. Lucullus ne l’y poursuivit pas, mais occupa systématiquement le royaume du Pont. Après un hivernage dans la province d’Asie, Lucullus revint dans le Pont au début de l’année 70106 pour y réduire les dernières résistances : il s’empara des capitales pontiques de Sinope107 et d’Amaséia, et le Pont devint une province romaine. Parallèlement à la campagne de Lucullus dans le Pont, Héraclée du Pont fut conquise par Cotta et Triarius108. Maître du royaume du Pont, Lucullus voulut s’emparer de Mithridate et envahit donc le royaume d’Arménie au début de l’année 69 pour l’en déloger. Il ne put s’en rendre maître, et à Rome, ses adversaires politiques le destituèrent de ses gouvernements en Asie et en Cilicie à la fin de l’année 68, et il ne put empêcher le retour de Mithridate dans le Pont au début de l’année 67, et la reconquête de son royaume. Lucullus fut informé qu’il avait aussi perdu son commandement sur la Bithynie et le Pont et qu’il devait passer la main à Pompée109. Ce fut Pompée qui tira les bénéfices des actions de Lucullus, et poussa Mithridate à fuir son royaume à l’été 66110.
La provincialisation du Nord de l’Anatolie
24L’issue des guerres mithridatiques ne se joua désormais plus dans le nord de l’Anatolie, puisque Pompée lança une offensive militaire en Arménie (66/65) et dans le Caucase. Pompée fut de retour dans le territoire de l’ancien royaume du Pont à l’hiver 65/64, et il commença le travail de provincialisation de ce territoire, tout en réorganisant l’Anatolie111. Après le suicide de Mithridate à Panticapée en 63, Pompée revint de Judée, où il se trouvait après la création de la province de Syrie (64/63) et reçut la dépouille de Mithridate à Amisos. Il en profita pour finaliser l’organisation de la partie pontique de la nouvelle province de Bithynie et Pont112. D’après Strabon113, les Romains conservèrent seulement la partie la plus civilisée du royaume du Pont (c’est-à-dire la côte), alors que la partie la plus « barbare » fut confiée à des rois-clients et des princes, comme le roi Ariobarzane de Cappadoce ou les dynastes galates. Pompée organisa la partie pontique114 de la province double de Bithynie et Pont au moyen d’un maillage de onze communautés (politeiai), à savoir Amastris, Sinope, Amisos, Pompéiopolis, Néapolis (l’ancienne Phazimon), Magnopolis (l’ancienne Eupatoria), Diopolis, (l’ancienne Cabeira), Nicopolis, Zéla, Mégalopolis et Amaséia, la Gazélonitide, territoire compris entre les territoires de Sinope et d’Amisos revenant au tétrarque galate Déjotaros.
Le nord de l’Anatolie dans les guerres civiles romaines
25La version pompéienne de la province de Bithynie et Pont115 subsista jusqu’à la guerre civile entre Pompée et César116, mais, en 48, profitant de l’élimination de Pompée, Pharnace II du Pont, fils de Mithridate VI Eupator, qui avait trahi son père à la fin de la troisième guerre mithridatique et qui avait reçu le titre d’ami et d’allié du Peuple Romain ainsi que le titre de roi du Pont et du Bosphore (la partie nord-pontique des anciennes possessions de Mithridate), envahit la province de Bithynie et Pont, le royaume de Cappadoce et les possessions du roi galate Déjotaros, soucieux de reconstituer à son profit l’ancien royaume de son père. Jules César, alors en Égypte, accourut pour affronter Pharnace et l’emporta lors de la bataille de Zéla mi-juin 47117. Pharnace se rembarqua pour la Crimée et César se consacra aux cités de la mer Noire : la province de Bithynie et Pont fut renforcée par la présence de colons romains à Sinope, à Héraclée et à Amisos, et César fonda des colonies césariennes dans le nord de l’Anatolie, à Sinope, à Apamée-Myrléa, à Lampsaque et à Parion118.
26Après l’assassinat de César, l’Orient bascula dans le camp des meurtriers de César, et c’est à partir de 39 que Marc-Antoine fut le véritable maître de l’Orient119, qu’il réorganisa à l’hiver 37/36, en s’appuyant sur le système des rois-clients. La province de Bithynie et Pont fut démembrée120, ne conservant que sa partie côtière, le reste étant confié à des tétrarques galates et à des rois-clients. Les cités d’Amaséia et d’Amisos se trouvèrent ainsi en dehors de la province romaine.
L’évolution administrative du nord de l’Anatolie sous le Haut-Empire
27Après sa victoire sur Marc-Antoine, Octavien conserva l’organisation d’Antoine dans le nord de l’Anatolie121, et réincorpora Amisos et Héraclée dans la province de Bithynie et Pont, qui devint une province publique (contrôlée par le Sénat) lors du partage de 27 av. J.-C.122. La capitale provinciale était sise à Nicomédie. En 25 av. J.-C., à la mort du roi Amyntas, la province de Galatie fut créée123, à laquelle fut rattachée la Paphlagonie en 6 apr. J.-C., à la mort du roi Déjotaros Philadelphe. La province de Cappadoce fut créée en 17/18 apr. J.-C.124, et la Cappadoce et la Galatie furent associées dans une grosse province sous le règne de Néron (54-68)125, et le Pont Polémoniaque fut intégré à la province de Galatie en 63/64126. Le nord de l’Anatolie fut donc dans son ensemble sous le contrôle de Rome, au sein de provinces romaines127.
28Autour de 117, il y eut un redécoupage territorial des provinces anatoliennes, et la province de Bithynie et Pont perdit une partie de sa côte pontique : Abonouteichos, Sinope et Amisos faisaient désormais partie de la province de Galatie128, tandis qu’Amastris, Tium, Héraclée, Nicomédie, Nicée et Pruse restaient dans la province de Bithynie et Pont. Amisos, Polémonion, Cérasus et Trapézonte étaient quant à elles dans la province de Cappadoce129. Cette répartition du nord de l’Anatolie entre trois provinces romaines subsista jusqu’au règne Septime Sévère130 et il apparaît que dès l’époque de Sévère Alexandre, existait une province procuratorienne du Pont (Pont Galatique et Pont Polémoniaque) indépendante, dont le territoire avait été détaché de celui de la province de Cappadoce131.
Le nord de l’Anatolie au Bas-Empire
29Autour de 250, une nouvelle province de Galatie-Pont ou Pont-Galatie (Paphlagonie) a été créée, peut-être du fait de la menace des Goths sur la Cappadoce et même la Galatie132. Entre 253 et 256, les Goths de Crimée lancèrent plusieurs expéditions sur la côte nord de l’Anatolie, et pillèrent notamment Trébizonde133. À l’hiver 259/260, ils lancèrent un raid134, qui toucha la Mésie inférieure et la Thrace, et s’en prit aux cités de Bithynie135 comme Chalcédoine, Nicomédie et Pruse136. Après la capture de Valérien par Sapor en 260, les provinces anatoliennes basculèrent dans le camp des usurpateurs Callistus-Ballista et Macrien137, mais ce fut de courte durée, car elles se rallièrent à Gallien en 261138. En 266, un raid de « Scythes » attaqua Héraclée du Pont, mais cela fut sans lendemain, tandis qu’à partir de 267, les Hérules franchirent les Détroits139 et saccagèrent de nouveau les côtes de Bithynie140. En 276, les Goths, qui étaient installés sur le pourtour de la mer Noire, ravagèrent la côte pontique et les provinces d’Anatolie du Nord (le Pont, la Galatie et la Cappadoce), et l’Empereur Tacite ne put les arrêter qu’en Cilicie141.
30En 293, le nord de l’Anatolie fut le théâtre de la mise en place de la Tétrarchie, puisque c’est à Nicomédie que, devant les troupes, Galère fut élevé à la dignité de César et associé, tout comme Constance Chlore, au collège impérial de Dioclétien et Maximien142. Nicomédie était en effet la résidence principale de Dioclétien143. Le 1er mai 305, il y eut passation de pouvoir au sein du système tétrarchique, et Nicomédie fut encore le lieu du pouvoir pour l’Orient, puisque c’est là que Dioclétien céda sa place à Galère et que Maximin Daia fut nommé Auguste144. Dans la répartition des provinces, c’est Galère qui contrôlait toute l’Asie Mineure145. À sa mort en 311, c’est Maximin Daia qui s’empara de ses provinces asiatiques jusqu’aux Détroits146. Ce dernier fut vaincu en 313 par Licinius, qui le pourchassa à travers l’Asie Mineure, ce qui le contraignit au suicide à Tarse à l’été 313147.
31La période de la Tétrarchie fut caractérisée par une réorganisation provinciale148 : en 297, les diocèses, qui regroupaient les provinces en unités plus vastes, sous l’autorité de vice-préfets du prétoire, issus de l’ordre équestre, furent créés149. Le nord de l’Anatolie se retrouva ainsi dans le diocèse du Pont150. On assista ensuite, de la fin du règne de Dioclétien, en 311/313, à un morcellement des provinces du Haut-Empire151 : le nord de l’Anatolie était désormais constitué par les provinces d’Hellespont, de Bithynie, de Paphlagonie, de Diospont, de Pont Polémoniaque et par le littoral de la province d’Arménie mineure152. Enfin, sous le règne de Constantin, fut mis en place le système des trois préfectures, et le nord de l’Anatolie se retrouva dans la préfecture d’Orient153.
32C’est dans le nord de l’Anatolie qu’eut lieu le concile œcuménique de Nicée en 325, chargé de revenir à l’unité de l’Église après les disputes, surtout suscitées par la doctrine arienne154. Un tremblement de terre est attesté à Nicomédie, capitale du diocèse du Pont en 358155. Paul Petit estime que, mise à part la Bithynie, très urbanisée et hellénisée, le reste du diocèse du Pont était constitué de régions agricoles rurales où se maintenaient les traditions locales iraniennes156. Il reprend un jugement que portait Strabon sur ce même territoire à l’époque augustéenne. Il faut néanmoins constater que les sources littéraires sont très peu nombreuses en ce qui concerne les cités de la côte sud de la mer Noire aux iiie et ive siècles apr. J.-C. On peut néanmoins constater que la route reliant Constantinople au limes via Nicomédie, Pompéiopolis, Nicopolis et le camp légionnaire de Satala, a été refaite à la fin du ive siècle157.
Le nord de l’Anatolie au Moyen Âge
Le nord de l’Anatolie dans l’Empire romain d’Orient
33Après la mort de l’Empereur Valentinien en 375, son frère Valens lui succéda, et ne put empêcher les Perses, soutenus par un parti de Goths, d’occuper l’Arménie et la Géorgie158. Le nord de l’Anatolie n’est ensuite pas menacé par les attaques extérieures et, sous Justinien, autour de 545, le conflit avec les Sassanides se limite à la Lazique, qui barre l’accès des Perses à la mer Noire et qui est sous contrôle byzantin159. Prenant le prétexte de l’assassinat de l’Empereur Maurice et de l’appel à l’aide de son fils Théodose, le roi perse Chosroès lança ses troupes à l’assaut de la Syrie et de l’Égypte, via l’Arménie et la Cappadoce à partir de 610160. Le général perse Shaïn atteint même Chalcédoine dès 615, forçant l’Empereur Héraclius à tenter de négocier avec le roi Chosroès, alors que des dévastations et des destructions semblent attestées, comme par exemple, par la fermeture de l’atelier monétaire de Cyzique entre 616 et 626 et par celui de Nicomédie entre 619 et 626161. Le reste de la côte pontique fut néanmoins épargné162.
Le nord de l’Anatolie dans l’Empire byzantin
34À partir du viie siècle, et jusqu’à la fin du ixe siècle, l’Anatolie fut à la fois un théâtre et un but de guerre163 pour les invasions arabes, et cette situation toucha bien entendu sa partie septentrionale, même si celle-ci fut moins touchée que le reste de l’Anatolie164. Les routes d’invasions atteignirent les villes du littoral de la mer Noire165 (Amastris, Sinope, Amisos). Les attaques arabes, qui s’en prirent à Constantinople dès 640, touchèrent Cyzique en 670 et la mer de Marmara en 674166. Après la victoire de Constantin IV et la négociation d’une trêve, Cyzique fut évacuée par les troupes arabes167. Après l’échec du siège de Constantinople en 717/718, les Arabes ravagèrent Gangra et manquèrent de s’emparer de Nicée en 727168. Profitant de l’affaiblissement de l’Empire byzantin sous le règne de l’impératrice Irène, entre 797 et 802, un raid arabe alla jusqu’en Bithynie et força l’Empire à payer un tribut169. Le Pont se trouva désormais dans le territoire militaire des Arméniaques, alors que la Bithynie était dans celui de l’Opsikion170. Les thèmes militaires171 se transformèrent ensuite (jusqu’à la première moitié du ixe siècle) en circonscriptions administratives172, et on assista également à un morcellement des thèmes : ainsi, dans les années 820, les thèmes de Paphlagonie (pour la zone centrale du nord de l’Anatolie) et de Chladie (pour la zone orientale du nord de l’Anatolie) furent créés en amputant territorialement le thème des Arméniaques173. C’est au ixe siècle que la défense de la frontière fut importante, et que la société chargée de la défendre, composée d’akritai côté byzantin, et de ghâzî, côté arabe, se mit en place et popularisa la légende de Digénis Akritas174.
35De la fin du ixe siècle au milieu du xie siècle, les guerres furent portées à l’extérieur de l’Anatolie175, et sa partie septentrionale se retrouva donc peu menacée.
36En 941, les princes russes Igor et Oleg attaquèrent Constantinople, sans succès, mais des guerriers russes débarquèrent en Bithynie et furent chassés par Jean Kourkouas, général de l’empereur romain Lécapène176.
37Dans la première moitié du xie siècle, la formation du duché d’Ibérie fit de la Lazique et de Trébizonde une frontière des nouveaux territoires orientaux de l’Empire byzantin177.
38Aux xe et xie siècles, le nord de l’Anatolie bénéficia de la prospérité de l’Empire : sont attestés des marchés permanents à Nicomédie et à Nicée, des marchés ruraux en Bithynie et sur le littoral, des foires à Sinope, à Trébizonde et en Paphlagonie, et des échanges entre Cherson en Crimée, et Amisos et Amastris178. Le dynamisme de la région littorale est attesté à travers les villes d’Amastris, de Sinope et d’Amisos, mais surtout de Trébizonde, qui animèrent leur arrière-pays179.
Le nord de l’Anatolie entre Turcs, Mongols et Byzantins
39À partir de la seconde moitié du xie siècle, l’avancée des Turcs entraîna la partition de l’Anatolie180, avec le plateau anatolien pour les Turcs et les côtes et les parties basses pour les Byzantins. Les zones hautes de Paphlagonie et du Pont furent chèrement disputées181. La bataille de Mantzikert en 1071, qui vit la victoire du sultan seldjoukide de Bagdad Alp Arslan sur l’Empereur Romain IV Diogène182, et la guerre civile quasi permanente entre l’avènement de Michel VII Doukas (1071) et celui d’Alexis Comnène (1081) permirent la pénétration durable des Turcs seldjoukides sur le territoire anatolien183, avec par exemple la prise de Nicée par Süleyman, cousin des Grands Seldjoukides184, avec l’accord de l’empereur Michel VII Doukas, puis de Nicéphore Botaniatès185. Nicomédie, qui avait été un temps conquise par les Turcs, fut reprise par Alexis Comnène186, mais ce dernier laissa Süleyman demeurer à Nicée, à la tête d’un État indépendant187, le sultanat de Roum. Après la mort de Süleyman, de nouveaux émirs tentèrent de s’emparer d’une partie de l’Anatolie, comme Danichmend188, qui s’établit en Paphlagonie et s’empara de Néocésarée et de Kastamonu en 1090 grâce à sa victoire contre Théodore Gabras, duc de Trébizonde189, mais aussi d’Amaséia et de Sinope190. Ainsi, un émirat danichmendide occupa toute la partie nord de l’Anatolie191, la côte (sauf Sinope) exceptée, grâce à la résistance du duc de Trébizonde, Théodore Gabras192. Après 1095, Alexis Comnène se lança à la reconquête de l’Asie Mineure, d’autant plus facilement qu’il tenait mieux la mer Noire et qu’il avait récupéré Sinope sans combattre193. Par un habile jeu diplomatique, il réussit à convaincre les princes occidentaux de venir faire la croisade en Orient. Les troupes de la première croisade mirent le siège devant Nicée au printemps 1097194, et les Turcs firent ensuite leur reddition à Alexis Comnène, qui récupéra ainsi la Bithynie195. Alexis Comnène réorganisa l’administration, touchée par les invasions turques, et constitua en 1098 un duché autour de la ville fortifiée de Trébizonde196. Les croisés repoussèrent ensuite une offensive conjointe de l’émir de Cappadoce et des Danichmendides près d’Héraclée197, même si après la prise de Jérusalem (1099), la troupe de Raymond de Saint-Gilles, qui s’attaqua aux Danichmendides, fut défaite en Paphlagonie198. La première croisade permit à Alexis Comnène de récupérer la Bithynie. Après la mort d’Alexis Comnène (1118), Jean II voulut repousser les Danichmendides, et fit pour cela plusieurs campagnes militaires afin de rétablir son contrôle sur le Pont199, reprenant Kastamonu et Gangra200, mais n’arrivant pas à y maintenir des garnisons pérennes201. Le sultanat seldjoukide de Roum, dirigé par le sultan Kılıç Arslan II, absorba les territoires danichmendides après la défaite byzantine de Myrioképhalon aux sources du Méandre en 1176202, et Manuel Comnène ne réussit pas à reconquérir le centre de l’Anatolie203. Des Turcomans s’installèrent dans les hauteurs de la Paphlagonie, des Arméniaques et du Pont, mais cela n’entraîna pas la fuite des Grecs, notables ou paysans204. Au xiie siècle, l’Empire byzantin contrôlait la partie occidentale du nord de l’Anatolie, avec en Bithynie, les villes de Nicomédie et de Nicée, dont les enceintes furent restaurées, mais aussi, sur la côte de la mer Noire, d’Héraclée du Pont et d’Amastris. Même si Kastamonu et Gangra ne furent tenues que temporairement par Jean II, la domination byzantine s’étendait encore sur Sinope et sur Trébizonde205. De 1126 à 1140, le duché de Trébizonde fut tenu par Constantin Gabras, neveu du premier duc Théodore Gabras. Constantin Gabras fut, dans les faits, quasiment autonome par rapport au pouvoir central206.
40À la fin du xiie siècle, les régions du nord de l’Anatolie s’éloignèrent de Constantinople, et apportèrent parfois leur soutien à des mouvements de dissidence, comme ce fut le cas dans la région de Nicée et dans celle de Trébizonde lors de la quatrième croisade (1202-1204), qui vit la prise de Constantinople par les Latins et la constitution d’États latins207. La capitale de l’Empire byzantin se déplaça à Nicée, et un nouvel État, l’Empire de Nicée, se mit en place, avec la nouvelle dynastie des Lascarides208.
41Depuis avril 1204, les petits-fils d’Andronic Ier Comnène, Alexis et David, occupaient Trébizonde avec l’aide des Géorgiens209. Alexis Comnène ayant été couronné empereur à Trébizonde le 25 avril 1204 sous le nom d’Alexis Ier, les Comnènes s’emparèrent d’Amaséia, d’Amisos, de Sinope, d’Amastris et d’Héraclée sur la côte de la mer Noire210, poussant à l’ouest jusqu’au fleuve Sangarios (actuel Sakarya)211. Après des échecs près du Sangarios en 1205-1206, David Comnène s’entendit avec l’empereur latin Henri Ier contre son adversaire principal, Théodore Ier Lascaris, gendre de l’Empereur Alexis III Ange, qui s’était installé à Nicée, et qui dominait la région et s’était fait couronner empereur à Pâques 1208212. Grâce à l’aide d’Henri Ier, Manuel Comnène put tenir les forteresses de Paphlagonie, d’Amastris et d’Héraclée.
42En 1214, l’Empire de Nicée, qui entretenait de bonnes relations de voisinage avec le sultan seldjoukide Izzedin Keykâvus Ier, le laissa s’attaquer à l’Empire de Trébizonde, qui avait perdu David Comnène en 1212. Les Seldjoukides s’emparèrent de la partie orientale de la Paphlagonie, et leur plus belle prise fut la capture d’Alexis Ier Comnène, qui dut négocier sa libération par la cession de Sinope213, débouché maritime214, tandis que l’Empire de Nicée s’adjugea la partie occidentale de la Paphlagonie215. Les Grands Comnènes tentèrent de récupérer Sinope, mais ce ne fut qu’une reprise temporaire en 1225-1228, puis entre 1254 et 1265/1266216 : au milieu du xiiie siècle, la frontière de l’Empire de Trébizonde était au niveau d’Amisos, et, au début du xive siècle, elle recula au niveau de Cérasonte, tandis que la frontière méridionale se stabilisa au niveau de la chaîne pontique, faisant de l’Empire de Trébizonde un « État pontique régional217 ». Depuis Sinope, les Seldjoukides étendirent leur influence sur la Crimée durant quelques années après 1225 et y firent concurrence à l’Empire de Trébizonde218.
43L’Anatolie seldjoukide fut ébranlée par l’irruption des Mongols219. Ainsi, 1243, l’armée du sultan seldjoukide Gıyaseddin Keyhüsrev II fut battue par celle du gouverneur mongol du Caucase Baydu à Kösedağ220, près de Sébastée et cela marqua le début du déclin du sultanat de Roum, qui dut verser un tribut annuel aux Mongols221, tout comme le firent l’Empire de Nicée et celui de Trébizonde222, pensant être ainsi protégés des Turcs. En 1243, le sultanat seldjoukide de Roum était devenu vassal des Mongols, et les Grands Comnènes reconnurent leur vassalité en 1246223.
44Entre 1230 et 1259, l’Empire de Nicée devint un État qui s’étendait sur les deux rives de l’Égée224. En 1261, une petite force armée de l’Empereur de Nicée Michel VIII Paléologue reprit Constantinople aux Latins, et tenta, comme ses successeurs, de réunir les anciens territoires byzantins225.
4513 mars 1261, le traité de Nymphée fut conclu entre Michel VIII Paléologue et Gênes : en échange de son aide pour la reconquête de Constantinople, Michel VIII promit à Gênes des privilèges considérables226, avec notamment des quartiers dans les principales villes de l’Empire et un accès exclusif (partagé avec les Pisans) à la mer Noire227. Michel VIII tint parole, et les Génois bénéficièrent de l’exemption des taxes douanières et de la domination des échanges en mer Noire, où ils fondèrent par la suite Caffa en Crimée et les comptoirs d’Amastris, de Sinope et de Simisso (près d’Amisos/Samsun) sur la côte sud de la mer Noire228. L’organisation administrative génoise dans le nord de l’Anatolie était telle qu’il y avait une première zone de domination génoise, qui comprenait les possessions génoises à Constantinople (le quartier de Galata), gérées par un podestat, et le consulat de Sinope, ainsi qu’une seconde zone, dirigée par le consul de Caffa, qui contrôlait les consuls des autres régions pontiques229. Un comptoir génois fut installé à Trébizonde certainement dès les années 1270230, et était lié au commerce avec Tabriz et la Perse231. Le comptoir de Simisso (Samsun) est attesté dès le début du xive siècle232, celui de Sinope au milieu du xive siècle233 et celui de Samastri (Amastris) à partir de 1363234. Ces comptoirs furent modestes, avec quelques fonctionnaires et une petite garnison235, mais permirent d’attirer les marchands désireux de commercer avec l’Asie Mineure quand le commerce avec la Perse cessa en 1344236.
46En 1265, Muineddin, le Pervâne, enleva Sinope aux Grecs237.
47Les Mongols d’Iran, appelés Ilkhân, dominèrent l’Anatolie à l’est de l’Halys (aujourd’hui le Kızılırmak), et disposèrent d’un débouché maritime dans la région de Samsun238. En dehors de l’Empire byzantin et de l’Empire de Trébizonde, le reste de l’Anatolie leur était vassalisé239.
48Fin xiiie-début xive siècle, des principautés turcomanes apparaissent sur le pourtour du domaine mongolo-seldjoukide : l’émirat des İsfendiyaroğulları (Isfendiarides) ou des Candaroğulları (Djandarides) autour de Kastamonu, et celui d’Osmân en Bithynie240
49Avec la désagrégation du sultanat seldjoukide de Roum, des émirats turcs se mirent en place, et ainsi, le nord de l’Anatolie fut occupé par l’émirat des Isfendiarides (1291-1459241), qui était voisin de l’Empire de Trébizonde, et qui contrôlait le littoral de la mer Noire, par le petit émirat de Haci Emir, à l’ouest de Trébizonde, par celui de Karaşoğlu en Troade et par celui des Ottomans en Bithynie242.
50L’Empire de Trébizonde participa au grand commerce international, et vers 1270-1280, un comptoir génois fut installé à Trébizonde, et, en 1319, un comptoir vénitien243.
51Les Empereurs tentèrent de reconquérir l’Asie Mineure sur les Turcs, mais n’y parvinrent pas, puisque la bataille de Bapheus, près de Nicomédie, le 27 juillet 1302, fut une défaite de l’armée byzantine contre l’armée de l’émir Osman244, qui envahit la Bithynie245. Les Ottomans installèrent leur capitale à Brousse (Bursa) en 1326246, et les forces de l’Empereur Andronic III ne purent arrêter celles du souverain Orkhan à la bataille de Pélékanon en Bithynie en 1329247, et les villes d’Anatolie occidentale tombèrent rapidement : Nicée se rendit aux Turcs en 1331 et Nicomédie fut prise en 1337248. Le sultan ottoman Orkhan conquit l’émirat de Karesi en 1334-1335 en profitant des dissensions qui y régnaient249, et se rendit ainsi maître de toute la côte sud de la mer de Marmara et de la partie orientale du Détroit des Dardanelles250
52Un éphémère émirat fut fondé autour de Sinope et son chef, Gazi Çelebi, se tailla un véritable empire maritime en mer Noire grâce à sa flotte, et menaça le commerce génois et vénitien en mer Noire. Après la mort de Gazi Çelebi en 1324, son émirat fut intégré dans celui de l’émir isfendiaride de Kastamonu251.
53Le dernier gouverneur mongol d’Asie Mineure, Eretna, proclama son indépendance en 1341, et fonda une principauté qui comprenait Césarée (aujourd’hui Kayseri), Sébastée (aujourd’hui Sivas), Erzurum et Erzincan, ainsi que les côtes de la mer Noire252. Cette principauté perdura jusqu’à sa mort en 1352.
54La puissance ottomane réduisit presque à néant les possessions byzantines à partir du règne de Jean V Paléologue (1354-1391), et, lorsque Manuel II Paléologue devint empereur en mars 1391, il dut se soumettre à l’alliance du sultan ottoman Bayezid, et participer, avec son neveu Jean VII, à une expédition dans le nord de l’Anatolie253 contre les émirs de Sivas et de Kastamonu (isfendiarides)254, et alla en campagne jusqu’à Sinope255. Sinope et Trébizonde exceptées, Bayezid se rendit maître de toute la côte sud de la mer Noire par la soumission des émirs256 (émir djandajaride de Kastamonu257).
55Mais les ambitions de Tamerlan modifièrent l’équilibre des pouvoirs en Anatolie258. En 1402, lors de la bataille d’Ankara259, Bayezid fut fait prisonnier par Tamerlan260 : l’État ottoman se disloqua et les villes d’Anatolie furent mises à sac par l’armée mongole jusqu’en 1403261. Ainsi, le Beylik de Djandar avait été restauré par Tamerlan dans le Nord de l’Anatolie et tenait la côte entre Amastris et Samsun262, tandis que les Ottomans tenaient le reste de la côte nord-anatolienne, et que Mehmet, le fils de Bayezid, tenait puissamment Amasya (ancienne Amaséia)263. Après la défaite d’Ankara, a lieu ce que les historiens appellent la période de l’interrègne264, qui va jusqu’à tentative la réunification de l’État ottoman par Mehmet Ier (1413)265, jusqu’à sa concrétisation par son fils Murat II en 1422266. Les Ottomans intervinrent en 1416 dans les affaires de la principauté djandaride au nord de l’Anatolie à l’appel de Kasım, le fils d’İsfendiyar. Mehmet Ier s’en prit à Kastamonu et assiégea Sinope, où İsfendiyar était retranché. Ce dernier se vit obligé de reconnaître la suzeraineté ottomane, et c’est Kasım qui dut administrer le territoire acquis (Tosya, Çankırı, Kalecık) au nom des Ottomans267. Mehmet Ier attaqua aussi en 1418 les possessions qu’İsfendiyar avait confiées à son autre fils Hızır (le territoire de Djanik : Samsun-Bafra), mais ne put arracher que la Samsun génoise268. Début 1421, c’est le jeune prince Murat qui s’empara du territoire de la Djandaride269. À la mort de Mehmet Ier, le Djandaride İsfendiyar reprit les territoires qu’il lui avait concédés via son fils Kasım270. Une expédition fut menée contre lui mais un accord fut conclu à la fin de l’année 1421271. Murat II lança une expédition contre İsfendiyar, au cours de laquelle ce dernier fut battu, et réclama la paix depuis Sinope. En 1423, un accord fut trouvé et İsfendiyar reconnut la suzeraineté ottomane et conserva Kastamonu272. Par la suite, Murat II rendit Samsun aux Génois qui lui avaient rendu service273.
56En 1402, l’Empire de Trébizonde reconnut être le vassal de Tamerlan, en 1456, celui des Ottomans, et en 1459, celui de l’émirat Ak Koyunlu (« Moutons blancs ») (avec le khan Uzun Hasan, gendre de l’Empereur Jean IV)274.
57Au moment de la prise de Constantinople par Mehmet II en 1453275, les Ottomans tenaient tout le nord de l’Anatolie, à l’exception de la côte, d’Amastris (possession génoise) à l’est de Sinope (possession djandaride), et de l’empire de Trébizonde, de Kérasous à l’est de Trébizonde276. Mehmet II décida de clarifier la situation en Anatolie. Il s’empara tout d’abord d’Amastris (Amasra), dernière possession génoise, en 1459277, puis, bien qu’elle eût reconnu la suzeraineté ottomane, il s’attaqua à la principauté djandaride de Kastamonu en juin 1461, où Sinope se rendit sans combattre, et où son émir fut dédommagé278. Kastamonu fut aussi prise. Ensuite, après avoir obtenu la neutralité d’Uzun Hasan, souverain des Ak Koyunlu, Mehmet II reçut la reddition de David Comnène et de Trébizonde le 15 août 1461279. Les parents de David Comnène et Uzun Hasan ne purent reconquérir Trébizonde, et la région devint le vilayet de Trébizonde, dont le gouvernement fut par la suite confié à un prince ou à l’héritier du sultan280.
Le nord de l’Anatolie dans l’Empire ottoman
L’organisation administrative
58Les anciens émirats turcs devinrent des sandjak (provinces), qui conservèrent leurs noms281, et Amasya, capitale de province, devint une résidence princière282. En 1479, Bayezid, le fils de Mehmet II, gouverneur d’Amasya, annexa la petite principauté grecque de Torul (à 90 km au sud-ouest de Trébizonde) ainsi qu’une bande de terre en Géorgie orientale283. Le 29 mai 1555, sous le règne de Soliman de Magnifique, le traité d’Amasya entre l’Empire ottoman et l’Empire perse entérina la prise de possession de la Géorgie occidentale par les Ottomans, qui annexèrent par la suite la Géorgie méridionale284. Tout le nord de l’Anatolie, jusqu’aux contreforts du Caucase était désormais sous domination ottomane.
59Le nord de l’Anatolie se retrouva ainsi administré au sein des vilayet d’Istanbul, de Bursa, de Kastamonu, de Sivas et de Trabzon et ce système resta en place tout au long de l’histoire de l’Empire ottoman285. La zone ne fut ni attaquée ni secouée par de grandes révoltes du xvie au xviiie siècle. Tout au plus peut-on signaler la présence d’arsenaux ottomans à Sinop à partir du xvie siècle286.
Le nord de l’Anatolie et la question d’Orient
60Le nord de l’Anatolie ne se retrouva au cœur des préoccupations politiques qu’avec l’apparition de la question d’Orient à la fin du xviiie siècle287. À la suite de l’évacuation de l’Égypte par la France après la campagne de Bonaparte, la paix entre la France et l’Empire ottoman fut signée le 25 juin 1802 et la France obtint le droit de navigation en mer Noire288. En septembre 1802, un consulat ou commissariat général de France fut créé à Sinop et deux vice-consulats ou sous-commissariats furent créés à Ereğli (Héraclée du Pont) et à Trabzon, et les titulaires furent Pascal Fourcade à Sinop, Louis Allier à Ereğli et Pierre Dupré à Trabzon. Ils prirent leurs fonctions à l’été ou à l’automne 1803289.
61Au début du xixe siècle, l’autorité du sultan ottoman Selim III n’était que nominale en divers points de l’Empire290. Ainsi, lorsque Louis Allier arriva à son poste, Ibrahim Déré bey s’était emparé de l’ağalik d’Ereğli291. Djanikli Tayyâr Pacha, gouverneur de Trabzon, avec l’appui des Russes, se rendit indépendant du gouvernement ottoman d’Istanbul292 et c’est auprès de ses représentants ou de lui-même que Pascal Fourcade, consul de France à Sinop, et Pierre Dupré, vice-consul de France à Trabzon, eurent à négocier293. Une guerre sanglante opposa Tayyâr Pacha à Tchapan Oglou, gouverneur d’Ankara, des provinces de Tokat et de Zile, d’une partie des pachaliks de Sivas et de Diyarbakır en 1805, et Tayyâr Pacha fut vaincu et s’exila à Soukhoumi294. Ce furent Youssouf Pacha et Tchapan Oglou qui se partagèrent ses territoires en Anatolie orientale295. Tayyâr Pacha fut gracié par Mustafa IV qui succéda au sultan Selim III en 1807 et retrouva son titre de gouverneur de Trabzon, dont il profita peu car il fut exilé puis exécuté en 1808 sur ordre du sultan Mahmut II en raison de ses liens avec les assassins de Selim III296. En 1810, Sarlagy Hadgy Ali Pacha est attesté comme étant gouverneur de Trabzon297.
62La situation à Trabzon était assez chaotique : durant la guerre turco-russe de 1806-1812, la ville fut attaquée deux fois par la flotte russe298 (en 1807 et en 1810). En 1816, Trabzon fut attaquée par des brigands menés par Tuchu Oglou299. Le pacha Soliman tenta de reprendre Trabzon, mais fut battu. Il négocia néanmoins bien la reddition des rebelles et en 1817, Tuchu Oglou fut exécuté300. Aux vicissitudes de la guerre, il faut ajouter la peste qui toucha le littoral nord de l’Anatolie de Sinop à Rize, jusqu’en Mingrélie en Géorgie, de 1811 à 1813301.
63Le vice-consulat français d’Ereğli dura peu (13 septembre-9 décembre 1803) en raison de la fuite de son titulaire Louis Allier qui n’était pas reconnu par l’aga Ibrahim Déré302. Il fut fermé officiellement en 1812. Le consulat général de France dirigé par Pascal Fourcade eut une durée de vie plus importante (été 1803-1812), mais le travail de son titulaire fut sérieusement gêné par les manœuvres du consul de Russie Manouchenko et par une agression de Lazes qui avaient fait escale à Sinop après avoir massacré les ministres de Selim III et déposé le sultan à Istanbul en 1807303. Pascal Fourcade s’enfuit en Crimée en février 1809 et jusqu’en 1812, le consulat de Sinop fut géré par Simian, l’ancien drogman du vice-consulat de Trabzon304 Le vice-consulat français de Trabzon fut le dernier à se maintenir puisqu’arrivé en septembre 1803, Pierre Dupré y mourut en fonction en 1822305. Seul un négociant ragusais, Roubaut, est attesté comme consul de Russie à Trabzon quelques mois en 1806306. Le vice-consulat français de Trabzon fut administré par des gérants, drogmans ou chanceliers307. En 1830, son titulaire fut Victor Fontanier308. Ce vice-consulat devint par la suite consulat et fut en activité jusqu’en 1925309.
64La correspondance des consuls français sur les côtes du nord de l’Anatolie permet d’identifier les principales ressources des villes : l’arsenal à Sinop, ainsi que le bois de construction pour les navires, issu des forêts voisines. La culture du chanvre était développée dans la région de Sinop, et on trouvait à proximité des mines d’alun et de cuivre310. Trabzon était, au début du xixe siècle, un lieu de production et d’exportation de cuivre et de plomb, mais aussi de toiles de lin, d’ustensiles de cuisine en cuivre, d’huile d’olive, de maïs, de haricots blancs, de citrons, de noix, de noisettes311. C’est néanmoins à partir de 1830 que Trabzon est devenue une plaque tournante des marchandises venant du Caucase et de la Perse312.
Le nord de l’Anatolie de 1877 à 1923
65C’est la guerre russo-turque de 1877-1878 qui modifia la possession du nord de l’Anatolie, puisque, à l’issue du traité de Berlin du 13 juillet 1878, l’Empire ottoman perdit les régions de Kars, Ardahan et Batoumi313. À l’occasion de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman entra en guerre en novembre 1914 du côté des puissances de l’Alliance314, tenta de reconquérir ces territoires, mais connut une cinglante défaite à Sarıkamış le 15 janvier 1915 devant les troupes russes315.
66Le génocide arménien commença à partir du 24 avril 1915 par l’arrestation des élites arméniennes à Istanbul et dans les villes de provinces316. Au nord de l’Anatolie, les provinces les plus touchées furent celles où se trouvait une forte concentration de population arménienne317, avec un gradient est-ouest : les vilayet d’Erzurum318, de Trabzon319 et de Kastamonu320. Les convois de déportation s’enfoncèrent à l’intérieur de l’Anatolie, de Trabzon à Erzincan, de Giresun à Şebinkarahisar, de Samsun vers Amasya321. Dans le vilayet de Kastamonu, les Arméniens furent internés dans un camp à Çankırı322. Des noyades furent perpétrées dans les villes de Samsun, Ordu, Giresun, Akçaabat et Trabzon323.
67À l’occasion de l’avancée de l’armée tsariste, Trabzon fut prise en avril 1916 et Erzincan en juillet324. Lors des négociations Sykes-Picot en mai 1916, il était question que les Russes récupèrent les provinces d’Erzurum, de Trabzon, de Van et de Bitlis325, amputant encore davantage vers l’ouest les possessions ottomanes sur le littoral nord-anatolien326, mais la Révolution de 1917 changea la donne et lors du traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918, les soviétiques cédèrent aux Ottomans les conquêtes russes de 1878 (Batoumi, Ardahan et Kars)327. Mais l’Empire ottoman capitula lors de la convention de Moudros le 30 octobre 1918328. Les régiments de l’Entente commencèrent à se déplacer sur les rivages de la mer Noire au début de l’année 1919329.
68Un projet de république du Pont sur une large bande de la côte turque fut envisagé, de même qu’une Arménie allant de Trébizonde à la mer Méditerranée330. À la Conférence de la Paix qui se tint à Paris au début de l’année 1919331, la position de la Turquie fut très affaiblie332, notamment par les revendications de créations de nouveaux États dans le nord de l’Anatolie333. À la suite du débarquement grec à Smyrne le 15 mai 1919334, Mustafa Kemal débarqua à Samsun le 19 mai 1919 et se posa en pouvoir concurrent de celui du sultan Mehmet V Vahideddin335. Le nord de l’Anatolie est particulièrement important dans les débuts de la geste kémaliste : outre le débarquement de Mustafa Kemal à Samsun le 19 mai 1919 et l’installation de son quartier général sur place, Havza devient le second lieu d’installation du quartier général, puis c’est le tour d’Amasya336. C’est d’Amasya que Mustafa Kemal diffusa le 22 juin 1919 son manifeste à sauver l’indépendance du pays et annonça la convocation d’un congrès national à Sivas337. Un premier congrès régional fut ouvert le 23 juillet 1919 à Erzurum et concerna la défense des provinces de l’est, et le congrès national eut lieu à Sivas le 4 septembre 1919338.
69Alors que commençait en 1920 la « guerre d’indépendance » des kémalistes contre les puissances qui occupaient leur territoire339, les représentants de l’Empire ottoman signèrent le 10 août 1920 le traité de Sèvres qui entérinait la perte des régions de Batoumi, Artvin, Ardahan et Kars au profit des républiques de Géorgie et d’Arménie340. En mai 1920, le Sénat américain refusa un mandat sur l’Arménie et en novembre 1920, un arbitrage du président Wilson prévoyait la création d’un gros État arménien incluant la côte nord de l’Anatolie de Tirebolu à Sarp, et à l’intérieur de l’Anatolie jusqu’au lac de Van, mais cela ne fut jamais appliqué en raison de l’action de l’armée kémaliste341. À la suite des victoires turques face aux forces grecques, arméniennes et françaises, la Conférence de la Paix fut inaugurée le 20 novembre 1922 à Lausanne342 et aboutit, après l’abolition du sultanat en Turquie343, au traité de Lausanne signé le 24 juillet 1923344 : la Turquie avait récupéré les régions d’Artvin, d’Ardahan, de Kars et d’Iğdır lors du traité russo-turc de Kars345 (13 octobre 1921), tandis que Batoumi restait attachée à la république de Géorgie346 (statut autonome reconnu à la république d’Adjarie). Les frontières politiques du nord de l’Anatolie furent désormais fixées dans le cadre de la République de Turquie, proclamée le 29 octobre 1923347. Le sort des populations grecques du nord de l’Anatolie avait été fixé lors de la convention de Lausanne du 30 janvier 1923348 : 300 000 Grecs du Pont partirent vers la Grèce et furent remplacés par des populations turques. Le nord de l’Anatolie, tout comme quasiment tout le reste de la jeune République de Turquie, pouvait être présenté désormais comme un territoire homogène d’un point de vue ethnique et religieux, à savoir peuplé de Turcs musulmans, même si la partie orientale de la région, entre Trabzon et la frontière géorgienne, conservait une importante population laze, de langue sud-caucasienne349. Les populations grecques et arméniennes avaient totalement disparu du nord de l’Anatolie ou avaient été dissoutes dans l’élément turc.
Le nord de l’Anatolie dans la République de Turquie : l’identité de la mer Noire
70Le nord de l’Anatolie ne connut ensuite que peu de troubles (une émeute islamique à Rize en janvier 1926 contre le port obligatoire du chapeau350) et tint son rang dans les « lieux de mémoire » du kémalisme : c’est de Samsun que Mustafa Kemal a lancé son célèbre appel du 19 mai 1919351, c’est à Kastamonu qu’il a présenté sa réforme des chapeaux (interdiction de se couvrir du fez ottoman) le 24 août 1925, c’est à Sinop qu’il a présenté sa réforme de l’écriture (passage de l’alphabet arabe à l’alphabet latin) le 15 septembre 1928352.
71Le nord de l’Anatolie, la région de la mer Noire (mer Noire de l’ouest, Batı Karadeniz, et mer Noire de l’est, Doğu Karadeniz dans le découpage NUTS 1353) reste pour les Turcs une région à la forte identité culturelle où la définition de l’identité laze, à l’est de la région, tend à se diluer à toute la région dans le cadre d’un stéréotype354 positif (malgré les plaisanteries sur les habitants de la mer Noire355). Un exemple de promotion de l’identité de la mer Noire peut être celui de Recep Tayyip Erdoğan, premier ministre de 2003 à 2014 et depuis président de la République, qui a su mettre en valeur les origines de son père Ahmet, natif de la région de Rize, pour montrer son attachement à la région de l’est de la mer Noire356.
72Enfin, le nord de l’Anatolie, région périphérique dans le développement de la Turquie, a eu une importance stratégique de premier ordre lors de la Guerre Froide (bases militaires de l’OTAN) et cette importance stratégique de la région357 s’est trouvée réactivée à partir de 2014 avec l’annexion de la Crimée par la Russie.
Notes de bas de page
1Willinghöfer Helga, Hasekamp Uta et Baykal-Seeher Ayşe (dir.), Die Hethiter und ihr Reich. Volk der 1000 Götter, Bonn, Kunst- und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland GmbH, 2002, p. 302-305.
2Von Schuler Einar, Die Kaskaer. Ein Beitrag zur Ethnographie des alten Kleinasiens, Berlin, W. de Gruyter & Co, 1965 ; Willinghöfer Helga, Hasekamp Uta et Baykal-Seeher Ayşe (dir.), op. cit., p. 306-309 ; Freu Jacques, « Les “barbares” gasgas et le royaume hittite », Cahiers de Kubaba, no 7, 2005, p. 61-99.
3Morkot Robert, Atlas de la Grèce antique 6500 à 30 av. J.-C., Paris, Autrement, 1999, p. 50-51 ; Avram Alexandre, Les diasporas grecques du viiie siècle à la fin du iiie siècle av. J.-C., Paris, Bréal, 2012, p. 77-78 ; Costanzi Michela, « Les apoikiaia », in Pierre-Yves Boillet, Claire Barat et Michela Costanzi (dir.), Les diasporas grecques du viiie siècle au iiie siècle av. J.-C., Paris, Dunod, 2012, p. 111-116 ; Barat Claire, « Relations et solidarités entre les cités grecques de la côte sud de la mer Noire (viie-iiie siècle av. J.-C.) », in Laurianne Martinez-Sève (éd.), Les diasporas grecques du viiie à la fin du iiie siècle av. J.-C., Pallas, no 89, 2012, p. 219-221.
4Ivantchik Askold, « Les légendes de fondation de Sinope du Pont », Revue des études anciennes, no 99, 1997, p. 33-45.
5Pseudo-Scymnos, 917-920 (édition Müller) = 956-981 (édition Diller) = F 25 (CUF, Marcotte) ; Strabon, Géographie, XII, 3, 14 ; Lasserre François, « Strabon XII, 3, 14 : deux mots inédits sur l’histoire d’Amisos », Museum Helveticum, no 35, 1978, p. 212-220.
6Pseudo-Scymnos, 968-971 (édition Müller) = 1016-1019 (édition Diller) = F 31 (CUF, Marcotte).
7Xénophon, Anabase, IV, 8, 22.
8Xénophon, Anabase, V, 5, 3.
9Xénophon, Anabase, V, 5, 7-10.
10Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, Atlas historique de l’Arménie. Proche-Orient et Sud-Caucase du viiie siècle av. J.-C. au xxie siècle, Paris, Autrement, 2001, p. 19.
11Hérodote, Histoires, I, 28 et 76.
12Hérodote, Histoires, III, 89-94 ; pour l’organisation des deux satrapies, voir Debord Pierre, L’Asie Mineure au ive siècle (412-323 a. C.). Pouvoirs et jeux politiques, Bordeaux, Ausonius, 1999, p. 83-104 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 19 et 21.
13Plutarque, Vie de Périclès, 20, 1-2 ; Ferrarese Paola, « La spedizione di Pericle nel Ponto Eusino », in Marta Sordi (dir.), Propaganda e persuasione occulta nell’antichità, Milan, Vita e Pensiero, 1974, p. 7-19 ; Angelescu Mircea, « Un problème controversé : l’expédition de Périclès dans le Pont-Euxin », Pontica, no 25, 1992, p. 45-54 ; Mattingly Harold B., « Athens and the Black Sea in the Fifth Century BC », in Otar Lordkipanidzé et Pierre Lévêque (dir.), Sur les traces des Argonautes (Actes du 6e Symposium de Vani, Colchide, 22-29 septembre 1990), Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. 151-157 ; Tstetskhladze Gocha R., « Plutarch, Pericles and Pontus : some thoughts », in Carlos Shrader, Vicente Ramón et Jose Vela (éd.), Plutarco y la Historia (Actas del V Symposio español sobre Plutarco, Zaragoza, 20-22 de junio de 1996), Saragosse, Universidad de Zaragoza, Facultad de Filisofía y Letras, 1997, p. 461-466 ; Surikov Igor E., « Historico-geographical questions connected with Pericles’Pontic expedition », Ancient Civilizations from Scythia to Siberia, no 7, 3-4, 2001, p. 341-366 ; Braund David, « Pericles, Cleon and the Pontus. The Black Sea in Athens c. 440-421 », in David Braund (dir.), Scythians and Greeks. Cultural interactions in Scythia, Athens and the Early Roman Empire (Sixth Century BC-First Century AD), Exeter, University of Exeter Press, 2005, p. 80-99.
14Xénophon, Anabase., IV-VI.
15Ibid., IV, 8, 8-19.
16Ibid., V, 2, 1-7 ; 24-32.
17Ibid., V, 4, 1-14 : 22-34.
18Ibid., V, 5, 1.
19Ibid., V, 5, 2.
20Austin Michel et Vidal-Naquet Pierre, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, Armand Colin, 1973, no 97.
21Xénophon, Anabase, IV, 8, 22.
22Ibid., V, 3, 1-2.
23Ibid., V, 5, 3.
24Ibid., V, 5, 7-25.
25Ibid., V, 6, 21 et 35 ; voir Barat Claire, « Relations et solidarités entre les cités grecques de la côte sud de la mer Noire (viie-iiie siècle av. J.-C.) », art. cité, p. 224-225.
26Sekunda Nicholas V., « Some notes on the life of Datames », IRAN, 26, 1988, p. 35-53 ; Debord Pierre, op. cit., p. 113-114.
27Weiskopf Michael, The so-called « Great Satraps’revolt », 366-360 B. C. Concerning local instability in the Acheamenid Far West, Wiesbaden-Stuttgart, F. Steiner Verlag, 1989.
28French David, Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien, Band 64, The inscriptions of Sinope, Part I, Bonn, Dr Rudolf Habelt, 2004, no 1 : traduction française et commentaire dans Barat Claire, « Relations et solidarités entre les cités grecques de la côte sud de la mer Noire (viie-iiie siècle av. J.-C.) », art. cité, p. 227-228, 243.
29Martinez-Sève Laurianne, Atlas du monde hellénistique 336-31 av. J.-C. Pouvoir et territoires après Alexandre le Grand, Paris, Autrement, 2011, p. 10-11.
30Diodore, Bibliothèque Historique, XVII, 19, 4.
31Arrien, Anabase, I, 17, 1.
32Appien, Guerre de Mithridate., VIII, 24 ; LXXXIII, 373-374.
33Memnon, FGrHist 434, F 4. 1.
34Harrisson Cynthia M., Coins of the Persian Satraps, PhD., Philadelphie University of Pennsylvania, 1982, p. 163-168, 255-290 ; Harrisson Cynthia M., « Persian names on coins of Northern Anatolia », Journal of Near Eastern Studies, no 41, 3, 1982, p. 181-194 ; Debord Pierre, op. cit., p. 114-115 ; Barat C., « Relations et solidarités entre les cités grecques de la côte sud de la mer Noire (viie-iiie siècle av. J.-C.) », art. cité, p. 228-230.
35Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique de l’Égée au Caucase, Paris, Armand Colin, 2003, p. 67.
36Memnon, FGrHist 434, F 12. 4.
37Diodore, Bibliothèque Historique, XIX, 60.
38Debord Pierre, p. 109 ; 162 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 23.
39Diodore, Bibliothèque Historique, XVIII, 3, 1 ; Arrien, Diadoques, FGrHist, 156, F 1. 5-6 ; Justin, XIII, 4, 9-23 ; Plutarque, Vie d’Eumène, 3, 3 ; Appien, Guerre de Syrie, 52 ; Dexippe, FGrHist, 100, F 8. 2-4 ; Briant Pierre, Antigone le Borgne. Les débuts de sa carrière et les problèmes de l’assemblée macédonienne, Paris, Les Belles Lettres, 1973, p. 135 : l’auteur parle d’une « satrapie virtuelle » ; Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 20 pour les partages de l’Empire d’Alexandre entre 323 et 320 av. J.-C.
40Appien, Guerre de Mithridate, VIII, 25 ; Diodore, Bibliothèque Historique, XVIII, 16, 1-3 ; 31, 194 ; Plutarque, Vie d’Eumène, 3, 12 ; Justin, XIII, 6, 1.
41Plutarque, Vie d’Eumène, 3, 14.
42Briant Pierre, « D’Alexandre aux Diadoques : le cas d’Eumène de Cardia », Revue des études anciennes, no 74, 1972, p. 37.
43Memnon, FGrHist 434, F 12. 4.
44Arrien, Diaoques, FGrHist, 156, F1. 6.
45Barat Claire, « Relations et solidarités entre les cités grecques de la côte sud de la mer Noire (viie-iiie siècle av. J.-C.) », art. cité, p. 232.
46Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 20 pour l’étendue des possessions d’Antigone de 319 à 315 av. J.-C.
47Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 20 ; Barat Claire, « Relations et solidarités entre les cités grecques de la côte sud de la mer Noire (viie-iiie siècle av. J.-C.) », art. cité, p. 232-234.
48Diodore, Bibliothèque Historique, XX, 106-113.
49Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 22.
50Memnon, FGrHist 434, F 4. 9 ; Strabon, Géographie, XII, 3, 10.
51Plutarque, Vie de Démétrios., 4 en fait le fils d’Ariobarzane. C’est le neveu de Mithridate de Kios pour Magie David, Roman Rule in Asia Minor, Princeton, Princeton University Press, 1950, p. 189 ; Sartre Maurice, L’Asie Mineure et l’Anatolie d’Alexandre à Dioclétien ive siècle av. J.-C./iiie siècle apr. J.-C., Paris, Armand Colin, 1995, p. 37 ; Davesne Alain, « À propos du monnayage des premiers rois du Pont », in Mehmet Sağlam, Bayram Kodaman, Mehmet Ali Ünal, Jean-Louis Bacqué-Grammont et Mustafa Özbalci (dir.), Ikinci Tarih Boyunca Karadeniz Kongresi Bildirileri (Samsun 1-3 Haziran 1988)/2nd Congrès International sur la mer Noire (Samsun, 1er-3 juin 1988), Samsun, T. C. Ondokuz Mayis Üniversitesi Eğitim Fakültesi, Institut Français d’Études Anatoliennes, 1990, p. 505 ; Will Édouard, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., tome I, Nancy, Presses universitaire de Nancy, 1979, p. 138 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 70.
52Diodore, Bibliothèque Historique, XX, 111, 4 ne précise pas les liens de parenté entre Mithridate de Kios et le fondateur du royaume du Pont, mais il indique que ce dernier hérita du royaume du précédent, d’où peut-être l’idée d’une filiation, que l’on retrouve chez Meyer Eduard, Geschichte des Königsreich Pontos, Leipzig, W. Engelmann, 1879, p. 34 ; Reinach Théodore, Mithridate Eupator roi de Pont, Paris, Firmin-Didot et Cie, 1890, p. 6 ; Mc Ging Brian C., The Foreign Policy of Mithridates VI Eupator king of Pontus, Leyde, E. J. Brill, 1986, p. 15 ; Rostovtseff Michel, Histoire politique et sociale du monde hellénistique, Paris, Robert Laffont, 1989, p. 406 ; Ballesteros Pastor Luis, Mitrídates Euparor, rey del Ponto, Grenade, Universidad de Granada, Bibliotheca de Estudios Clasicos, 1996, p. 24.
53Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 24-25.
54Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 36 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 68.
55Memnon, FGrHist 434, F 5. 3-5 ; Justin, XVI, 3, 3.
56Voir la carte de la recomposition territoriale dans Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 23.
57Memnon, FGrHist 434, F 9. 3.
58Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 37-38 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 70-71 ; Barat Claire, « Relations et solidarités entre les cités grecques de la côte sud de la mer Noire (viie-iiie siècle av. J.-C.) », art. cité, p. 235-238.
59Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 35-37 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 68-70.
60Trogue Pompée, 17.
61Will Édouard, op. cit., p. 138 ; Saprykin Sergei J., Heraclea Pontica and Tauric Chersonesus before Roman Domination VI-I Centuries BC, Amsterdam, A. M. Hakkert, 1997, p. 161-178 ; Bittner Angela, Gesellschaft und Wirtschaft in Herakleia Pontike. Eine Polis zwischen Tyrannis und Selbsverwaltung, Bonn, R. Habelt, p. 57-69 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 57.
62Memnon, FGrHist 434, F 7.
63Memnon, FGrHist 434, F 9. 4.
64Meyer Eduard, op. cit., p. 43 ; Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 38 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 26 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 71.
65Memnon, FGrHist 434, F 16. 2 ; Mc Ging Brian C., op. cit., p. 5 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 71.
66Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 72-73 et n. 139 ; Mitchell Stephen, « Les Galates, représentation et réalité », in Andrew Erskine (dir.), Le monde hellénistique. Espaces, sociétés, cultures 323-31 av. J.-C., Rennes, PUR, p. 367-382.
67Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 25 pour la situation en 240 av. J.-C.
68Avram Alexandre, « Antiochos II Théos, Ptolémée II Philadelphe et la mer Noire », Comptes Rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2003, p. 1211-1213.
69Polybe, Histoires, IV, 56 ; Barat Claire, art. cité, p. 237-238.
70Strabon, Géographie, XII, 3, 11.
71Polybe, Histoires, XX, 11 ; Appien, Guerre de Syrie, 23.
72Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 26.
73Will Édouard, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., tome II, Nancy, Presses universitaire de Nancy, 1982, p. 286-287.
74Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 27-30.
75Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 288-290.
76Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 30.
77CIL I2 730 = OGIS 375.
78Polybe, Histoires, XXXIII, 12, 1 ; Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 381-382.
79Appien, Guerre de Mithridate, 10 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 31.
80Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 27 pour la situation en 160 av. J.-C.
81Appien, Guerre de Mithridate, 12 et 57 ; Guerres Civiles, I, 22 ; Justin, XXXVII, 1, 2 et XXXVIII, 5, 3 ; Eutrope, IV, 20, 1 ; Orose, Histoire, V, 10, 2 ; Strabon, Géographie, XIV, 1, 38 ; Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 421 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 31.
82Justin, XXXVII, 4, 5 ; Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 468 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 33-34.
83Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 468 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 33.
84Appien, Guerre de Mithridate, 11, 12, 13, 15 et 56 ; Justin, XXXVIII, 5, 6.
85Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 463, 469 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 33-35.
86Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 463 ; Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 122 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 223.
87Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 122 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 224.
88Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 473 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 56-57.
89Justin, XXXVII, 4, 4 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 58-60.
90Will Édouard E., Histoire politique II, op. cit., p. 473-476 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 60-65.
91Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 474 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 81-84.
92Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 84-86.
93Ibid., p. 86-87.
94Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 474-475 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 88-89.
95Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 475 ; Ballesteros Pastor L., Mitrídates Euparor, op. cit., p. 89-92.
96Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 477-481 ; Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 122-127 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 92-107 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 226-229 ; Martinez-Seve Laurianne, op. cit., p. 28.
97Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 109-145.
98Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 481-483 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 107-108.
99Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 484-486 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 147-178.
100Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 485-487 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 229-230.
101Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 127-128 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 191-216.
102Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 490-492 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 192-196.
103Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 491 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 217-218 ; Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 28.
104Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 492-498 ; Sartre Maurice, L’Asie Mineure, op. cit., p. 128-133 ; Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 221-251 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 230-232.
105Arráyas Morales Isaias, « Destruction et restauration d’une ville pontique pendant les guerres mithridatiques. Le cas d’Amisos » (Plut., Luc., XIX), Revue des études anciennes, no 103-2, 2011, p. 431-440.
106Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 29.
107Barat Claire, « Conquête et destin d’une cité grecque dans l’Empire romain : Sinope (70 av. J.-C.-73 apr. J.-C.) », in Nicolas Mathieu (dir.), Le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 apr. J.-C. Voir, dire, lire l’Empire, Rennes, PUR, 2014, p. 88-100.
108Ballesteros Pastor Luis, op. cit., p. 241-242.
109Will Édouard, Histoire politique II, op. cit., p. 494-498 ; Ballesteros Pastor Luis, Mitrídates Euparor, op. cit., p. 245-265.
110Badel Christophe, Atlas de l’Empire romain. Construction et apogée : 300 av. J.-C.-200 apr. J.-C., Paris, Autrement, 2012, p. 20.
111Martinez-Sève Laurianne, op. cit., p. 29 ; Badel Christophe, op. cit., p. 21.
112Wellesley Kenneth, « The extend of territory added to Bithynia by Pompey », Rheinisches Museum für Philologie, no 96, 1953, p. 293-318 ; Murphy John, « Pompey’s Eastern Acta », The Ancient History Bulletin, no 7-4, 1993, p. 136-142 ; Mitchell Stephen, Anatolia. Land, men and gods in Asia Minor. Vol. I: The Celts and the impact of Roman Rule, Oxford, Clarendon Press, 1993, p. 31-32 ; Marek Christian, Pontus et Bithynia. Die römischen Provinzen im Norden Kleinasiens, Mayence sur-le-Rhin Philip von Zabern, 2003, p. 36-43.
113Strabon, Géographie, XIV, 5, 6.
114Fletcher William G., « The Pontic cities of Pompey the Great », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, no 70, 1939, p. 21-23 ; Magie David, Roman Rule in Asia Minor to the end of the third century after Christ, Princeton, Princeton University Press, 1955, p. 370 et 1232, n. 35 ; Jones Arnold H. M., The Cities of the Eastern Roman Provinces, Oxford, Clarendon Press, 1971, p. 159 ; Sartre Maurice, L’Anatolie hellénistique, op. cit., p. 239 ; Marek Christian, Städt, Ära und Territorium in Pontus-Bithynia un Nord-Galatia, Tübingen, E. Wasmuth, 1993, p. 39 ; Mitchell Stephen, Anatolia I, op. cit., p. 32-33.
115Marek Christian, Pontus et Bithynia, op. cit., p. 182, carte II.
116Mitchell Stephen, Anatolia I, op. cit., p. 32-41.
117Badel Christophe, op. cit., p. 37.
118Barat Claire, « Conquête et destin d’une cité grecque dans l’Empire romain : Sinope (70 av. J.-C.-73 apr. J.-C.) », art. cité, p. 129, carte 4.
119Badel Christophe, op. cit., p. 37.
120Marek Christian, Pontus et Bithynia, op. cit., p. 182, carte III.
121Rémy Bernard, L’évolution administrative de l’Anatolie aux trois premiers siècles de notre ère, Lyon/Paris, De Boccard, 1986, p. 15-21 ; Marek Christian, Pontus et Bithynia, op. cit., p. 183, carte IV.
122Badel Christophe, op. cit., p. 41-42.
123Rémy Bernard, op. cit., p. 21-27.
124Ibid., p. 30-33.
125Ibid., p. 38-40.
126Ibid., p. 42-43.
127Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 31 pour la situation en 79 apr. J.-C.
128Rémy Bernard, op. cit., p. 65-75.
129Ibid., p. 80.
130Ibid., p. 97-101 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 33 ; Badel Christophe, op. cit., p. 45.
131Rémy Bernard, op. cit., p. 101-105.
132Ibid., p. 106-108.
133Petit Paul, Histoire générale de l’Empire romain. 2. La crise de l’Empire (des derniers Antonins à Dioclétien), Paris, Seuil, 1974, p. 185.
134Zosime, I, 34, 1-36, 1.
135Christol Michel, L’Empire romain du iiie siècle. Histoire politique 192-325 apr. J.-C., Paris, Errance, 1997, p. 141.
136Petit Paul, op. cit., p. 185.
137Christol Michel, op. cit., p. 141-142.
138Ibid., p. 145.
139Ibid., p. 153.
140Petit Paul, op. cit., p. 186.
141Christol Michel, op. cit., p. 181.
142Ibid., p. 196.
143Petit Paul, Histoire générale de l’Empire romain. 3. Le Bas-Empire (284-395), Paris, Seuil, 1974, p. 25.
144Christol Michel, op. cit., p. 213-214.
145Ibid., p. 215.
146Ibid., p. 224.
147Ibid., p. 227.
148Petit Paul, Histoire générale de l’Empire romain. 3., op. cit., p. 26-28 ; Carrié Jean-Michel et Rousselle Aline, L’Empire romain en mutation des Sévères à Constantin 192-337, Paris, Seuil, 1999, p. 185-188 ; Sodini Jean-Pierre, « L’Asie Mineure », in Cécile Morrisson (dir.), Le monde byzantin I. L’Empire romain d’Orient (330-641), Paris, PUF, 2004, p. 352.
149Christol Michel, op. cit., p. 209.
150Petit Paul, Histoire générale de l’Empire romain. 3., op. cit., p. 1999 ; Carte dans Carrié Jean-Michel et Rousselle Aline, op. cit., p. 752-753 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 34-35.
151Christol Michel, op. cit., p. 209.
152Carte dans Christol Michel, op. cit., p. 232-233.
153Petit Paul, Histoire générale de l’Empire romain. 3., op. cit., p. 70-71, carte p. 248-249.
154Christol Michel, op. cit., p. 243.
155Petit Paul, Histoire générale de l’Empire romain. 3., op. cit., p. 199.
156Ibid., p. 199.
157Sodini Jean-Pierre, « L’Asie Mineure », art. cité, p. 353.
158Petit Paul, Histoire générale de l’Empire romain. 3., op. cit., p. 140 ; Morrisson Cécile, « Les événements/perpective chronologique », in Cécile Morrisson (dir.), Le monde byzantin I. L’Empire romain d’Orient (330-641), Paris, PUF, 2004, p. 12-13 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 37 pour la situation en 379 et p. 39 pour la situation en 439.
159Morrisson Cécile, « Les événements/perspective chronologique », art. cité, p. 30, 33 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 41 pour la situation en 565 à la mort de Justinien.
160Morrisson Cécile, « Les événements/perspective chronologique », art. cité, p. 41 ; Gatier Pierre-Louis, « L’affrontement entre Byzance et les Perses », in Thierry Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier (dir.), Les débuts du monde musulman viie-xe siècle. De Muhammad aux dynasties autonomes, Paris, PUF, 2012, p. 35-36.
161Morrison Cécile, « Les événements/perpective chronologique », art. cité, p. 42.
162Ibid., p. 46.
163Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », in Jean-Claude Cheynet (dir.), Le monde byzantin II. L’Empire byzantin (641-1204), Paris, PUF, 2006, p. 400-402 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 42-47.
164Arhweiler Hélène, « L’Asie Mineure et les invasions arabes », Revue historique, no 227, 1962, p. 8-10.
165Ibid., p. 4.
166Cheynet Jean-Claude, « Byzance sur la défensive : la stabilisation des frontières (du viie siècle au milieu du ixe siècle) », in Jean-Claude Cheynet (dir.), Le monde byzantin II. L’Empire byzantin (641-1204), Paris, PUF, 2006, p. 7-8.
167Cheynet Jean-Claude, « Byzance sur la défensive : la stabilisation des frontières (du viie siècle au milieu du ixe siècle) », art. cité, p. 8.
168Ibid., p. 13.
169Ibid., p. 17.
170Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 403 ; voir carte dans Cheynet Jean-Claude, « Byzance sur la défensive : la stabilisation des frontières (du viie siècle au milieu du ixe siècle) », art. cité, p. 4.
171Mis en place pour répondre aux invasions arabes : Arhweiler Hélène, « L’Asie Mineure et les invasions arabes », art. cité, p. 19-22.
172Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 404.
173Ibid., p. 404, voir mise au point sur le nouveau vocabulaire géographique p. 407-409 ; voir carte dans Cheynet Jean-Claude, « L’expansion byzantine durant la dynastie macédonienne (867-1057) », in Jean-Claude Cheynet (dir.), Le monde byzantin II. L’Empire byzantin (641-1204), Paris, PUF, 2006, p. 24.
174Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 406 ; voir la contribution de Marie-Geneviève Grossel dans le présent volume.
175Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 414.
176Cheynet J.-C., « L’expansion byzantine durant la dynastie macédonienne (867-1057) », art. cité, p. 30 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 49 pour la situation en 976.
177Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 423, carte p. 415 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 51.
178Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 427.
179Ibid., p. 429.
180Ibid., p. 430 ; Sellier Jean et Sellier André, Atlas des peuples d’Orient. Moyen-Orient, Caucase, Asie Centrale, Paris, La Découverte, 2004, p. 27.
181Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 436.
182Roux Jean-Paul, Histoire des Turcs. Deux mille ans du Pacifique à la Méditerranée, Paris, Fayard, 1984, p. 178 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », in Angeliki Laiou et Cécile Morrisson, Le monde byzantin III. L’Empire grec et ses voisins xiiie-xve siècle, Paris, PUF, 2011, p. 369.
183Roux Jean-Paul, op. cit., p. 183-184 ; Garcin Jean-Claude, « Les Seldjukides et leurs héritiers », in Jean-Claude Garcin (dir.), États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval xe-xve siècle. Tome 1. L’évolution politique et sociale, Paris, PUF, 1995, p. 124, 131-132 ; Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », in Jean-Claude Garcin (dir.), États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval xe-xve siècle. Tome 1. L’évolution politique et sociale, Paris, PUF, 1995, p. 257-258, 261.
184Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », in Jean-Claude Cheynet (dir.), Le monde byzantin II. L’Empire byzantin (641-1204), Paris, PUF, 2006, p. 49.
185Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 370.
186Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », art. cité, p. 51.
187Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 370 ; Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 261.
188Roux Jean-Paul, op. cit., p. 188-189 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 371 ; Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 262.
189Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », art. cité, p. 51.
190Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 434.
191Carte dans Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », art. cité, p. 44.
192Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 434.
193Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », art. cité, p. 52.
194Ibid., p. 55 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 371 ; Bresc Henri, « Le choc des reconquêtes et de la croisade », in Jean-Claude Garcin (dir.), États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval xe-xve siècle. Tome 1. L’évolution politique et sociale, Paris, PUF, 1995, p. 181 ; Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 262.
195Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 435.
196Ibid., p. 438 ; Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », in Angeliki Laiou et Cécile Morrisson, Le monde byzantin III. L’Empire grec et ses voisins xiiie-xve siècle, Paris, PUF, 2011, p. 355.
197Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », art. cité, p. 55.
198Ibid., p. 55.
199Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 354.
200Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 263.
201Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », art. cité, p. 56 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 53 pour la situation en 1143.
202Roux Jean-Paul, op. cit., p. 190 ; Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 265.
203Cheynet Jean-Claude, « Byzance entre les Turcs et les croisés (1057-1204) », art. cité, p. 61 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 373.
204Martin-Hisard Bernadette, « L’Anatolie et l’Orient byzantin », art. cité, p. 437.
205Ibid., p. 438.
206Ibid., p. 439.
207Ibid., p. 440.
208Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 377 ; Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 267.
209Morrisson Cécile, « La quatrième croisade et la nouvelle organisation politique (1204-1258) », in Angeliki Laiou et Cécile Morrisson, Le monde byzantin III. L’Empire grec et ses voisins xiiie-xve siècle, Paris, PUF, p. 5 ; Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 356.
210Morrisson Cécile, « La quatrième croisade et la nouvelle organisation politique (1204-1258) », art. cité, p. 5.
211Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 356.
212Morrisson Cécile, « La quatrième croisade et la nouvelle organisation politique (1204-1258) », art. cité, p. 6.
213Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 356 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 378.
214Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 267.
215Morrisson Cécile, « La quatrième croisade et la nouvelle organisation politique (1204-1258) », art. cité, p. 8 ; Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 356 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 55 pour la situation en 1220.
216Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 356.
217Ibid., p. 356-358.
218Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 268, 272.
219Roux Jean-Paul, op. cit., p. 190-191 ; Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 29.
220Roux Jean-Paul, op. cit., p. 246 ; Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 269 ; Calmard Jean, « L’invasion mongole : la domination des Mongols et de leurs successeurs dans le monde irano-musulman », in Jean-Claude Garcin (dir.), États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval xe-xve siècle. Tome 1. L’évolution politique et sociale, Paris, PUF, 1995, p. 317.
221Balivet Marcel, « Les Seldjukides de Rûm », art. cité, p. 259, 269.
222Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 381.
223Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 362.
224Morrisson Cécile, « La quatrième croisade et la nouvelle organisation politique (1204-1258) », art. cité, p. 9-11.
225Laiou Angeliki et Morrisson Cécile, « La restauration de l’empire byzantin (1258-1341) », in Angeliki Laiou et Cécile Morrisson, Le monde byzantin III. L’Empire grec et ses voisins xiiie-xve siècle, Paris, PUF, p. 14-15.
226Laiou Angeliki et Morrisson Cécile, « La restauration de l’empire byzantin (1258-1341) », art. cité, p. 16.
227Balard Michel, La Romanie génoise (xiie-début du xve siècle), Rome, École française de Rome, 1978, p. 42-46 ; Balard Michel, « Les possessions des Occidentaux à Byzance », in Angeliki Laiou et Cécile Morrisson, Le monde byzantin III. L’Empire grec et ses voisins xiiie-xve siècle, Paris, PUF, p. 404-405.
228Balard Michel, « Les possessions des Occidentaux à Byzance », art. cité, p. 402, 406.
229Ibid., p. 420-421.
230Balard Michel, op. cit., p. 134-135.
231Ibid., p. 138.
232Ibid., p. 132-133.
233Ibid., p. 131-132 ; p. 903, liste des consuls.
234Ibid., p. 130-131.
235Ibid., p. 142.
236Ibid., p. 130 et 142.
237Roux Jean-Paul, op. cit., p. 254.
238Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 57.
239Calmard Jean, « L’invasion mongole : la domination des Mongols et de leurs successeurs dans le monde irano-musulman », art. cité, p. 318.
240Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », in Jean-Claude Garcin (dir.), États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval xe-xve siècle. Tome 1. L’évolution politique et sociale, Paris, PUF, 1995, p. 372 ; cartes 23 et 32.
241Roux Jean-Paul, op. cit., p. 276.
242Beldiceanu Irène, « Les débuts : Osmân et Orkhân », in Robert Matran (dir.), Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 15-19 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 383.
243Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 359.
244Roux Jean-Paul, p. 277-278 ; Kitsikis Dimitris., L’Empire ottoman, Paris, PUF, 1991, p. 24-25.
245Beldiceanu Irène, « Les débuts : Osmân et Orkhân », art. cité, p. 19-20 ; Laiou A. et Morisson C., La restauration de l’empire byzantin, op. cit., p. 19 ; Sellier J. et Sellier A., Atlas des peuples d’Orient, op. cit., p. 174.
246Laiou Angeliki et Morrisson Cécile, « La restauration de l’empire byzantin (1258-1341) », art. cité, p. 26 ; Laiou Angeliki et Morrisson Cécile, « De la menace serbe à la conquête turque (1341-1453) », in Angeliki Laiou et Cécile Morrisson, Le monde byzantin III. L’Empire grec et ses voisins xiiie-xve siècle, Paris, PUF, p. 36 ; Kitsikis Dimitris, op. cit., p. 28.
247Beldiceanu Irène, « Les débuts : Osmân et Orkhân », art. cité, p. 20-21 ; Laiou Angeliki et Morrisson Cécile, « La restauration de l’empire byzantin (1258-1341) », art. cité, p. 27 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 394.
248Laiou Angeliki et Morrisson Cécile, « La restauration de l’empire byzantin (1258-1341) », art. cité, p. 20, 27.
249Beldiceanu Irène, « Les débuts : Osmân et Orkhân », art. cité, p. 21-22.
250Ibid., p. 16 ; Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », art. cité, p. 377.
251Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 385.
252Ibid., p. 383.
253Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », in Robert Matran (dir.), Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 48-49.
254Roux Jean-Paul, op. cit., p. 281 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 396.
255Laiou Angeliki et Morrisson Cécile, « De la menace serbe à la conquête turque (1341-1453) », art. cité, p. 48-49.
256Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 40, 48-49, 54 ; Fleet Kate, European and Islamic trade in the early Ottoman state. The merchant of Genoa and Turkey, Cambridge, Cambridge University Press, 1999, p. 115-116.
257Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », art. cité, p. 380-381.
258Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 31.
259Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 56 ; Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », art. cité, p. 373-374, 382.
260Roux Jean-Paul, op. cit., p. 282-283 ; Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 31 pour le domaine de Tamerlan vers 1400.
261Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 57 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 397.
262Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 57, p. 58 : carte de l’Anatolie et de la Roumélie après le passage de Tamerlan ; Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », art. cité, p. 383.
263Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 59.
264Ibid., p. 57-62.
265Roux Jean-Paul, op. cit., p. 298 ; Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 62-66 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 397.
266Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 398 ; Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », art. cité, p. 383.
267Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 66.
268Ibid., p. 66.
269Ibid., p. 66.
270Ibid., p. 68.
271Ibid., p. 68.
272Ibid., p. 69.
273Ibid., p. 70.
274Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 362, 364.
275Roux Jean-Paul, op. cit., p. 299-300 ; Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », art. cité, p. 386-387 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 59.
276Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 82 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 59.
277Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », art. cité, p. 94.
278Ibid., p. 95.
279Ibid. p. 94-95 ; Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 364 ; Balivet Michel, « Les premiers Ottomans et les Turcomans », art. cité, p. 388.
280Karpov Sergej, « L’Empire de Trébizonde », art. cité, p. 364 ; Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 398.
281Zachariadou Elisabeth A., « L’Asie Mineure turque », art. cité, p. 398.
282Ibid., p. 399.
283Vatin Nicolas, « L’ascension des Ottomans (1362-1451) », p. 101-102 ; Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 176.
284Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 99 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 62-63.
285Veinstein Gilles, « L’Empire dans sa grandeur (xvie siècle) », in Robert Matran (dir.), Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 205-209 ; Cuinet Vital, La Turquie d’Asie : géographie administrative, statistique descriptive et raisonnée de chaque province de l’Asie Mineure, tome I, Paris, Ernest Leroux, 1892, p. xvii-xviii.
286Veinstein Gilles, « L’Empire dans sa grandeur (xvie siècle) », art. cité, p. 204.
287Matran Robert, « Les débuts de la question d’Orient (1774-1839) », in Robert Matran (dir.), Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 421-458.
288Matran Robert, « Les débuts de la question d’Orient (1774-1839) », art. cité, p. 429 ; Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », in Walid Arbid W., Salgur Kançal, Jean-David Mizrahi et Samir Saul (dir.), Méditerranée, Moyen-Orient : deux siècles de relations internationales. Recherches en hommage à Jacques Thobie, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 55-56.
289Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », Revue de l’histoire des colonies française, 1924, no 17, p. 301-380.
290Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 316 ; Matran Robert, « Les débuts de la question d’Orient (1774-1839) », art. cité, p. 430-431.
291Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 316.
292Matran Robert, « Les débuts de la question d’Orient (1774-1839) », art. cité, p. 430 ; Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 60-62.
293Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 319-323, p. 373.
294Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 321-322 ; Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 61 ; 64.
295Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 322-323.
296Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 62.
297Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 373-374.
298Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 67-68.
299Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 375-376.
300Ibid., p. 376.
301Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 68.
302Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 316-318 ; Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 65.
303Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 356-360 ; Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous la Restauration », in Faruk Bilici, Ionel Cândea et Anca Popescu (dir.), Enjeux politiques, économiques et militaires en mer Noire (xive-xxie siècles). Etudes à la mémoire de Mihail Guboglu, Braïla, musée de Braïla, Éditions Istros, 2007, p. 670.
304Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 64.
305Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 372 ; Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 64-65.
306Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 67.
307Ibid., p. 67.
308Ibid., p. 67.
309Dehérain Henri, « Les premiers consuls de France sur la côte septentrionale de l’Anatolie », art. cité, p. 380 ; Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 66.
310Bilici Faruk, « La France et la mer Noire sous le Consulat et l’Empire : “La porte du Harem ouverte” », art. cité, p. 63.
311Ibid., p. 66.
312Ibid., p. 66.
313Dumont Paul, « La période des Tanzîmat (1839-1878) », in Robert Matran (dir.), Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 521 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 68-69 ; Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 100-101, p. 107-108.
314Royer Pierre, Dico Atlas de la Grande Guerre. Chronologie de la Première Guerre mondiale 1914-1918, Paris, Belin, 2013, p. 42-43.
315Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », in Robert Matran (dir.), Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 622 ; Dündar Fuat, « Génocide arménien : le scénario », L’Histoire, no 341, avril 2009, p. 12-13 ; Royer Pierre, op. cit., p. 42-43.
316Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 623-624 : le mot « génocide » n’est pas employé ; Kévorkian Robert, « Scénario pour une extermination », L’Histoire, no 408, février 2015, p. 41.
317Georgeon François, « Une communauté dynamique de l’Empire », L’Histoire, no 408, février 2015, p. 55.
318Kévorkian Robert, Le génocide des Arméniens, Paris, Odile Jacob, 2006, p. 354-391 ; Kévorkian Robert H. et Ternon Yves, Mémorial du génocide des Arméniens, Paris, Seuil, 2014, p. 202-216.
319Kévorkian Robert, op. cit., p. 584-618 ; Kévorkian Robert H. et Ternon Yves, op. cit., p. 308-321.
320Kévorkian Robert, op. cit., p. 661-666 ; Kévorkian Robert H. et Ternon Yves, op. cit., p. 335.
321Kévorkian Robert H. et Ternon Yves, op. cit., p. 310 ; Kévorkian Robert, « Scénario pour une extermination », art. cité, p. 42-43 (carte et chronologie des déportations et massacres).
322Kévorkian Robert, op. cit., p. 662-663 ; Kévorkian Robert, « Scénario pour une extermination », art. cité, p. 42-43.
323Kévorkian Robert H. et Ternon Yves, op. cit., p. 310.
324Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 625 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 71.
325Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 627.
326Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 181-182 ; Blanc Pierre et Chagnollaud Jean-Paul, Atlas du Moyen-Orient. Aux racines de la violence, Paris, Autrement, 2016, p. 16.
327Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 634 ; Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 101, 109 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 70-71 ; Royer Pierre, op. cit., p. 79.
328Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 636 ; Dumont Paul, op. cit., p. 13-18 ; Royer Pierre, op. cit., p. 79.
329Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 638.
330Dumont Paul, op. cit., p. 18-23 ; Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 638.
331Voir la contribution d’Aydın Özgören dans le présent volume.
332Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 638 ; Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 101.
333Dumont Paul, op. cit., p. 23-24.
334Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 639 ; Dumont Paul, op. cit., p. 29-31.
335Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 639-640 ; Dumont Paul, op. cit., p. 37-39.
336Dumont Paul, op. cit., p. 40.
337Ibid., p. 41-42.
338Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 641-642 ; Dumont Paul, op. cit., p. 45-82.
339Roux Jean-Paul, op. cit., p. 383 ; Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 643-644 ; Dumont Paul, op. cit., p. 62-65.
340Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 71 ; Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 643-644 ; Blanc Pierre et Chagnollaud Jean-Paul, op. cit., p. 16.
341Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 110 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 70-71 ; Bazin Marcel et Tapia Stéphane de, La Turquie. Géographie d’une puissance émergente, Paris, Armand Colin, 2012, p. 44-45.
342Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 645 ; Dumont Paul, op. cit., p. 83-141.
343Dumont Paul, op. cit., p. 129-135.
344Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 646 ; Dumont Paul, op. cit., p. 141-143 ; Mutafian Claude et Van Lauwe Éric, op. cit., p. 72-73 ; Blanc Pierre et Chagnollaud Jean-Paul, op. cit., p. 16.
345Sellier Jean et Sellier André, op. cit., p. 110.
346Ibid., p. 102.
347Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 647 ; Dumont Paul, op. cit., p. 143-149.
348Roux Jean-Paul, op. cit., p. 386 ; Rollan Françoise, « Une purification ethnique sans précédent organisée conjointement par deux États : la Grèce et la Turquie », in Françoise Rollan (dir.), Quand la violence déplace : mémoires et migrations forcées depuis et vers la Turquie, Pessac, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2013, p. 33-37 ; Kostakiotis Georges, « Le traité de Lausanne et l’échange de populations », in Françoise Rollan (dir.), Quand la violence déplace : mémoires et migrations forcées depuis et vers la Turquie, Pessac, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2013, p. 39-51.
349Toumarkine Alexandre, Les Lazes en Turquie (xixe-xxe siècles), Istanbul, Isis, 1995, p. 1-2.
350Toumarkine Alexandre, op. cit., p. 109.
351Dumont Paul et Georgeon François, « La mort d’un empire (1908-1923) », art. cité, p. 639-640 ; Macfie Alexander L., Atatürk, Londres/New York, Longman, 1994, p. 66.
352Caymaz Birol et Szurek, Emmanuel, « La révolution au pied de la lettre. L’invention de « l’alphabet turc » », European Journal of Turkish Studies, Thematic Issue no 6, no 6, 2007, § 44-47 ; Özcanoğlu Zeynel Z., Atatürk ve Harf Devrimi. 15 Eylül 1928 – Sinop, Sinop, Sinop Belediyesi Kültür Yayınları, 2009.
353Bazin Marcel et Tapia Stéphane de, op. cit., p. 248-251.
354Toumarkine Alexandre, op. cit., p. 71-105.
355Korkmaz Nurettin, Karadeniz fikraları, Antalya, Retma, 2008.
356Cheviron Nicolas et Pérouse Jean-François, Erdoğan. Nouveau père de la Turquie ?, Paris, François Bourin, 2016, p. 31-36.
357Marcou Jean, « La Turquie et la mer Noire, une relation consubstantielle », Questions Internationales, no 72, mars-avril 2015, p. 26-28.
Auteur
Université Polytechnique Hauts-de-France ; Institut français d’études anatoliennes.
Claire Barat est maître de conférences. Université Polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes), LARSH. Directrice de la mission archéologique de Porsuk – Zeyve Höyük (Turquie). Chercheuse associée à l’Institut français d’études anatoliennes (IFÉA) (USR 3131), Istanbul (Turquie). [Claire.Barat@uphf.fr] – [clairebarat33@yahoo.fr].

Le texte seul est utilisable sous licence Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008