Introduction
p. 15-24
Texte intégral
1En 1891, plus d’un siècle après les événements qu’il décrit dans le quatrième volume de sa monumentale monographie brossant l’histoire de la Révolution française à Montélimar1, le vieux baron Louis-Antoine-François-Adolphe de Coston (1816-1891), célèbre érudit drômois, se souvient encore de la rencontre mémorable qu’il fit dans sa jeunesse, dans les années 1830-1840, avec un « revenant2 » : Joseph-François Payan (1759-1852), l’un des derniers survivants de la Révolution française. Si la rencontre fut brève, elle fut suffisamment marquante pour que, plus de cinquante ans plus tard, le baron de Coston soit encore hanté par le souvenir de ce vieillard « petit, sec, maigre et encore très vif3 ». Qu’ils fascinent ou qu’ils révulsent, à l’instar du Conventionnel G. décrit par Victor Hugo4, « monstre » honni par les habitants de Digne et stigmatisé pour son passé révolutionnaire/régicide, les vétérans de la Révolution ne laissent guère indifférents les contemporains5. Témoins d’un monde qui n’existe plus que dans les souvenirs nostalgiques des uns ou dans les réminiscences angoissées des autres, vestiges d’un passé révolu, idéalisé, ou, au contraire, exorcisé et expié, les fantômes de la Révolution marquent de leur empreinte le premier xixe siècle.
2Dans la Drôme, où la « Terreur » n’a pas été sanglante, la mémoire de la décennie révolutionnaire est pourtant restée particulièrement vive et étonnamment douloureuse tout au long du xixe siècle. Elle se cristallise principalement sur deux individus qui personnifient la Révolution française et incarnent localement la « Terreur » : les frères Payan. Au soir de sa vie, le baron de Coston frissonne encore à l’évocation des « volcaniques Payan6 », dont la renommée et la célébrité7 n’ont d’égales que les représentations déformées et fantasmées façonnant et alimentant un imaginaire politique8 transgénérationnel. Pour s’en convaincre, laissons le vieil érudit nous entraîner dans les méandres de sa mémoire :
« Je me rappelle combien étaient vifs, dans mon enfance et dans ma jeunesse, les sentiments d’indignation, de répulsion et de dégoût, excités par Payan-Dumoulin9. […] M. et Mme de Chaponay qui faisaient quelques fois des visites à mon père et à ma mère, rencontrèrent un jour Payan. Ils en furent indignés et leur dirent d’un ton peu poli qu’ils devaient comprendre qu’ils ne pouvaient plus venir chez eux pour s’exposer à y trouver “un homme de sang aussi compromis”. […] Ernest, fils aîné de ce dernier, s’établit vers 1831 comme avocat stagiaire à Valence. Il avait du talent et de l’avenir mais le passé sanglant de son père rejaillissait sur lui. Beaucoup de gens étaient contrariés de le rencontrer dans les bals […]. Les contre-révolutionnaires demandaient même à certaines de ses danseuses avec un sourire ironique s’il n’avait pas laissé de traces de sang sur leurs gants10. »
3Pour la famille Payan, nouveaux convertis dauphinois coincés dans un entre-deux-mondes social, à la croisée de la noblesse qu’elle ne peut atteindre et un univers bourgeois11 qu’elle ne peut consentir, la Révolution française constitue une formidable opportunité d’ascension sociale et familiale. En réadaptant leurs stratégies sociales et politiques au nouveau contexte institutionnel, François Payan (1720-1794) et ses fils, plus particulièrement Joseph-François et Claude-François12 (1766-1794), gravissent, en l’espace de quatre ans, les diverses échelles du pouvoir, du local au national, et deviennent, au printemps 1794, des amis intimes de Robespierre. Cette fulgurante ascension est brisée par le 9 thermidor an II qui redistribue brutalement les cartes. Si Claude-François, fauché dans la fleur de l’âge en même temps que Robespierre au petit matin du 10 thermidor, quitte précipitamment la scène, Joseph-François lui survit presque soixante ans. En dépit d’un parcours personnel extrêmement varié et, plus singulièrement, d’une incroyable longévité, son souvenir et, plus largement, celui de son frère Claude-François, restent inexorablement réduits à une infime – mais tellement riche – partie de leur vie, marquée, à jamais, par les stigmates d’une « Terreur interminable13 » et, plus largement, d’une Révolution française qui n’en finit plus de finir. Pour une partie de l’opinion publique locale, la famille Payan incarne l’une de ces étranges figures intemporelles sécrétées par la Révolution française, à la fois prisonnières d’une damnatio memoriae abolissant la séparation entre un présent postrévolutionnaire et le passé d’un engagement « Montagnard14 » et d’un temps pétrifié dont le vol a été suspendu par la « Terreur15 ». Dès lors, malgré les stratégies déployées pour se réinventer pendant plus de cinquante ans, Joseph-François peine à s’affranchir de l’image caricaturale de « terroriste » que lui affuble ses détracteurs, souillant la mémoire familiale et rejaillissant jusque sur sa descendance.
4Les savoureuses confessions du baron de Coston posent en filigrane la question essentielle de la place que tient la séquence révolutionnaire dans la trajectoire des individus et de leur famille. En effet, ces dix années intenses, très inégalement vécues16, ne constituent-elles finalement, à l’échelle de toute une existence, qu’une sorte de parenthèse – enchantée, inattendue ou tragique – qui s’est très vite refermée ? Ou, au contraire, affectent-elles profondément et durablement la vie des acteurs, en redéfinissant leur identité, vis-à-vis d’eux-mêmes comme vis-à-vis des autres, leurs schémas relationnels, notamment amicaux et familiaux, ainsi que leurs pratiques et leurs positions sociales ou politiques ? Appréhender avec finesse l’incidence du processus révolutionnaire dans le quotidien des acteurs et des actrices nécessite d’effectuer un pas de côté et d’élargir la perspective. Dans les pages qui suivent, il ne s’agira pas simplement de replacer la Révolution à l’échelle d’une vie, si longue soit-elle, autrement dit de se limiter à la seule expérience vécue par les contemporains, mais de l’éclairer, sous un nouveau jour, au prisme de la longue durée d’une trajectoire familiale, en amont et en aval de la séquence révolutionnaire. C’est, en effet, au prix d’une immersion dans l’intimité de la cellule familiale, sur quatre générations de part et d’autre de la Révolution, que l’historien peut appréhender les mécanismes, les outils et les stratégies qui permettent aux individus de « négocier » le virage révolutionnaire, afin de s’adapter, et même de s’affirmer dans le nouvel ordre institutionnel ou de tenter (plus ou moins efficacement) d’amortir la crise et ses effets déstabilisateurs. De même, c’est en déroulant l’écheveau familial que le chercheur peut saisir un peu mieux comment les acteurs ont entrepris, avec plus ou moins de succès, de « se recycler » dans la société postrévolutionnaire et comment leurs descendants ont tenté de se libérer de l’héritage mémoriel et politique légué par leur père qui pèse, parfois lourdement, sur leur nom et sur leurs épaules17, ou, au contraire, l’ont revendiqué et assumé hautement18, à l’instar de certains rejetons de Conventionnels19.
5La famille Payan constitue un excellent point d’observation. En effet, la qualité et la diversité de la documentation conservée permet de croiser un précieux fonds d’archives privées constituées d’un important volume d’écrits du for privé, parmi lesquels de nombreuses correspondances intimes, un livre de raison et des agendas politiques avec de nombreuses archives administratives (délibérations municipales et départementales, fonds de subdélégation et d’intendance), judiciaires (mémoires et procès intentés), d’actes notariés ou d’extraits de discours et de journaux. Ces différents massifs archivistiques autorisent une approche micro-analytique20 féconde : s’ils permettent d’historiciser des parcours de vie parfois mythifiés, souvent décriés21, ils offrent surtout l’opportunité d’interroger les stratégies d’ascension poursuivies tout au long du xviiie siècle par cette famille bourgeoise en cours d’anoblissement, et, ce faisant, de restituer la singularité du moment révolutionnaire dans des dynamiques sociales fortement indexées sur des logiques familiales autant qu’individuelles22. En observant le phénomène au plus proche des vécus et des pratiques des individus, le « cas23 » Payan permet en effet « d’approcher la volatilité de l’engagement politique d’un acteur, de pister les valeurs et les normes qui sous-tendent ses décisions et d’affiner l’articulation entre choix individuels et trajectoire collective24 » à une période « extraordinaire », propice à la promotion rapide d’acteurs a priori « ordinaires25 ». La compréhension de l’élaboration des diverses stratégies sociales et politiques des Payan ne pouvant faire l’économie d’une analyse très fine de l’enracinement local de l’action familiale26, cet ouvrage multipliera les jeux d’échelles et les va-et-vient entre différents espaces emboités : de l’arène tricastine au théâtre parisien, en passant par l’échelle provinciale et même plus furtivement internationale. En définitive, en croisant ces différentes approches (micro-analyse, interactions entre plusieurs échelles d’actions, longue durée), notre enquête s’inscrit dans le sillon des travaux plus anciens sur les comportements familiaux27 : qu’elle soit appréhendée dans une perspective d’histoire du droit28, des représentations29, du genre30, ou encore de la conjugalité31, la famille révolutionnaire est toutefois étudiée dans une séquence chronologique plus restreinte, qui reste encore bien souvent resserrée sur les bornes académiques de la Révolution française. Dès lors, en articulant le parcours révolutionnaire des frères Payan avec le temps long de la trajectoire familiale, cette enquête propose une approche « longitudinale32 » du « cas » Payan permettant, ainsi, de replacer l’histoire sociale et la longue durée au cœur de l’étude de dynamiques révolutionnaires encore largement appréhendées à travers le double prisme réducteur de l’individu33 ou du « temps court34 » de la séquence révolutionnaire. Ainsi, cette enquête suivra quatre générations de la famille Payan, de 1685 à 1852 qu’il est grand temps, à présent, de découvrir.
Figure 1. – Généalogie simplifiée de la famille Payan.

6Appréhender la trajectoire familiale des Payan dans un long xviiie siècle oblige à reposer la question de la séquence révolutionnaire en réévaluant à nouveaux frais la capacité d’adaptation des individus (leur agentivité35) trop souvent postulée des historiens de la Révolution comme « allant de soi » en regard des opportunités inédites qu’elle offre pour s’extraire et s’abstraire de son milieu d’origine. Le fait est qu’en l’espace d’une centaine d’années, la famille est confrontée non pas à une mais deux crises majeures qu’elle négocie différemment : si la Révolution change radicalement la donne pour ces officiers qui avaient jusqu’ici fait de l’investissement dans les charges publiques le gage de leur ascension sociale, bien avant elle, la révocation de l’édit de Nantes avait déjà obligé cette famille de nouveaux convertis à se réinventer pour perdurer. L’enquête révèle ainsi les outils et les ressources (humaines ou matérielles) mobilisés par les Payan pour se reconstruire, sur quatre générations, en repensant, de fond en comble, leurs stratégies36 de mobilités sociale37 ou politique, et en s’inventant une nouvelle identité38 sociale et familiale (aristocratique et lettrée)39. Celles-ci ne doivent pas occulter pour autant les hésitations, les revirements, les contradictions et même les échecs conjoncturels qui participent pleinement de ces temps d’incertitude avec lesquels les acteurs doivent, bon an mal an, composer. Tenir compte de ce climat de bouleversement des certitudes et des positions (acquises ou espérées) en restituant à ces trajectoires individuelle et familiale leur part d’aléatoire et leurs nécessaires discontinuités permet ainsi d’éviter les pièges de « l’illusion biographique40 » consistant, de manière téléologique41, à donner aux parcours des individus une linéarité et une cohérence factice42. En outre, les écrits du for privé dévoilent très précisément les structures relationnelles (amicales, familiales, professionnelles, politiques, clientélaires) dans lesquelles s’insèrent les Payan et les usages sociaux et politiques dont ils peuvent et savent tirer profit. En définitive, c’est en s’immisçant dans les coulisses de cette famille et en explorant ses habitus43 que l’enquête révèle, « au plus près du secret des cœurs44 », comment le bouleversement révolutionnaire est « digéré », c’est-à-dire à la fois reçu, exploité, négocié, et, en somme, approprié.
7Replacée ainsi dans l’entrelacs des temporalités, entre le temps long des mobilités familiales et celui, plus court, des stratégies des acteurs et des relations sociales, la Révolution française apparaît à la fois comme un nouveau champ de possibles, favorisant la recomposition des identités sociales45, mais également de contraintes, ne serait-ce que par les choix qu’elle impose. Chaque prise de décision est, en réalité, révélatrice des dynamiques qui transforment les différentes sphères d’un monde social/familial/politique en profonde mutation. Parce qu’elle offre la possibilité de s’extirper d’une condition à laquelle certains membres de la famille ne peuvent ou ne veulent consentir, la Révolution insuffle autant qu’elle contrarie bien des ambitions. Elle oblige à des positionnements nécessairement clivants et conflictuels, qui affectent la cohésion familiale et ébranlent, plus largement, tous les schémas relationnels. En d’autres termes, l’implication totale des Payan dans le processus révolutionnaire favorise la multiplication de crises (d’identité, relationnelle, familiale, et sociale) qui frappent la famille de plein fouet et induisent des échecs46 que les Payan s’emploient à surmonter. C’est aussi les effets sociaux de cette « radicalité » politique qu’il s’agira ici de mettre au jour, afin de mieux saisir la portée réelle des décisions prises par les Payan dans l’évolution et/ou la reconfiguration de leur tissu amical et familial. Dès lors, le concept polysémique47 de résilience48, surtout mobilisé en écologie, en psychologie ou en géographie pour appréhender « un traumatisme, suivi de la reprise d’un type de développement49 » grâce à des « ressources internes » et « la mobilisation de personnes avec leurs loyautés et leurs engagements inscrits dans des contextes culturels particuliers50 », nous semble parfaitement opératoire pour penser et analyser la trajectoire « longitudinale » de la famille Payan.
8À travers l’exemple des Payan, c’est donc aussi une histoire de la politisation, perçue à travers le double prisme de l’individu et de la trajectoire familiale, que nous souhaitons écrire. Or, les Payan ne sont pas nés « robespierristes », pas plus qu’ils n’étaient destinés à fréquenter « l’Incorruptible » et à épouser ses idées. Dès lors, en observant à la loupe la façon dont les frères Payan diagnostiquent et exploitent les recompositions politiques opérées par la Révolution, il s’agira de comprendre les motivations profondes de leurs engagements partisans et les rythmes, non linéaires, de leur politisation dans le « temps court51 », pour pouvoir mesurer leur incidence sur les configurations des différents réseaux52 dans lesquels ils s’imbriquent.
9La longévité de l’aîné des frères Payan offre la possibilité de prolonger les réflexions en appréhendant, à l’échelle de ce rescapé, le processus de « sortie de la Révolution ». Le « cas » Payan constitue un observatoire idéal pour appréhender tant les processus de réconciliation et de normalisation à l’œuvre dans la société postrévolutionnaire, perçus à travers le tissu social et familial de Joseph-François Payan, que les voies tortueuses de la reconversion sociale ou politique d’individus portant un lourd héritage « terroriste » dans une société qui entend oublier le passé révolutionnaire. Comment une famille marquée du sceau indélébile de « robespierriste » tente-elle de s’en laver et de s’affranchir d’une légende noire, forgée par ses vainqueurs « thermidoriens » ? En définitive, à travers les Payan, l’enquête ambitionne de penser la formation des identités sociopolitiques et familiales dans la longue durée53 et de mettre en évidence le poids de l’héritage révolutionnaire dans les généalogies politiques.
10Cet ouvrage n’étant pas une biographie familiale, nous n’avons pas tenté de brosser un récit chronologique restituant, avec exhaustivité, l’histoire de chacun des membres de la famille Payan. L’inégale quantité de la documentation conservée d’une génération à une autre et les contrastes existants entre chaque trajectoire individuelle livrent une vision asymétrique de la famille. Dès lors, tous les protagonistes ne seront pas suivis au même rythme et, surtout, ne bénéficieront pas du même traitement54. Nous n’avons, par exemple, aucune source permettant d’appréhender les relations entretenues par les frères Payan avec leur sœur55, Jeanne-Françoise, ou avec leur mère, Marthe Isoard. Les destructions opérées par les contemporains désireux de se protéger des multiples revirements politiques de la période révolutionnaire nous privent également d’écrits intimes permettant d’analyser les rapports et les liens au sein de la fratrie, plus particulièrement ceux unissant Joseph-François à son frère Claude-François au moment où leur positionnement politique les propulse sur les devants de la scène parisienne.
11Cette enquête sera conduite en trois temps. En premier lieu, trois chapitres brosseront les stratégies sociales et politiques déployées par Benjamin-François (1682-1752), François Payan (1720-1794) et ses enfants pour surmonter la révocation de l’édit de Nantes qui menace la famille d’un déclassement majeur (chapitres i et ii) et s’imposer parmi les notabilités locales et provinciales les plus en vue à la veille de la Révolution française (chapitre iii). La deuxième partie de l’ouvrage se focalisera sur les moyens mis en œuvre par François Payan et ses fils pour s’approprier la Révolution française entre 1789 et 1794. En réadaptant leurs stratégies au nouveau contexte révolutionnaire, les Payan parviennent rapidement à s’imposer et à contrôler les principaux leviers du pouvoir local et départemental (chapitre iv). Cet engagement politique ébranle tous les schémas relationnels des Payan qui traversent une crise d’identité/familiale majeure (chapitre v) à laquelle ils répondent par un engagement politique plus poussé encore qui les propulse vers les hautes sphères parisiennes (chapitre vi). En mettant à bas l’édifice sur lequel reposaient l’influence et la puissance des Payan, le 9 thermidor an II marque une rupture décisive, tant dans les trajectoires individuelles que dans l’itinéraire familial. Dès lors, la dernière partie de l’ouvrage s’attachera à montrer comment se forge la légende noire – construite par les « thermidoriens » et massivement relayée localement par des acteurs politiques craignant d’être entraînés dans la chute de leurs anciens protecteurs – qui entache durablement la réputation des Payan (chapitre vii) et comment Joseph-François Payan et son fils tentent de s’en affranchir (chapitres viii et ix).
Notes de bas de page
1Coston Louis-Antoine-François-Adolphe de, Histoire de Montélimar et des principales familles qui ont habité cette ville, Valence, Bourron, 1878-1891.
2Simien Côme, « Les revenants de la Révolution : rumeurs et mises en scène de la survie de révolutionnaires défunts et de la mort de révolutionnaires vivants (années 1790-années 1830) », in Michel Biard, Jean-Numa Ducange et Jean-Yves Frétigné (dir.), Mourir en révolutionnaire (xviiie-xxe siècle), actes du colloque de Rouen (25-27 novembre 2019), Paris, Société des études robespierristes, 2021, p. 107-118.
3Cité par Messié Paul, « Les frères Payan », Bulletin de la Société d’archéologie et de statistique de la Drôme, t. LXXV, no 339, mars 1961, p. 155.
4Hugo Victor, Les Misérables, livre 1, chapitre x, Paris, Gallimard, 1951, p. 38-39.
5Agulhon Maurice, Histoire vagabonde, vol. 3 : La politique en France, d’hier à aujourd’hui, Paris, Gallimard, 1996, p. 15-42.
6Michelet Jules, Histoire de la Révolution française, t. II, vol. 2, éd. Gérard Walter, Paris, Gallimard, 2007 (1952), p. 948.
7Lilti Antoine, Figures publiques. L’invention de la célébrité, 1750-1850, Paris, Fayard, 2014, p. 13-16.
8Lamizet Bernard, L’imaginaire politique, Paris, Hermès-Sciences Lavoisier, 2012.
9Il s’agit de Joseph-François Payan.
10Messié Paul, « Les frères Payan », art. cité, p. 151.
11Jessenne Jean-Pierre (dir.), Vers un ordre bourgeois ? Révolution française et changement social, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2007.
12Peyrard Christine, « Portrait d’un jacobin méridional : Claude Payan en 1793 », in Mélanges Michel Vovelle. Volume aixois. Sociétés, mentalités, cultures France (xve-xxe siècles), Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 1997, p. 367-373.
13Simien Côme, « La Convention interminable : les régicides au tribunal du passé (1815-1830) », Annales historiques de la Révolution française, no 381, 2015/3, p. 189-211.
14Kosseleck Reinhard, Le futur passé. Contribution à la sémantique des temps historiques, Paris, Éditions de l’EHESS, 1990 ; Ricœur Paul, Temps et récit, t. III : Le temps raconté, Paris, Seuil, 1985.
15Luzzatto Sergio, Mémoires de la Terreur. Vieux montagnards et jeunes républicains au xixe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1991.
16« Vivre la Révolution », numéro thématique des Annales historiques de la Révolution française dirigé par Duprat Annie et Saunier Éric, no 373, 2013/3 ; « Vivre la Révolution (1792-1795) », numéro thématique des Annales historiques de la Révolution française dirigé par Duprat Annie, Saunier Éric et Simien Côme, no 405, 2021/3.
17Hincker Louis et Vilar Pierre, « Michel Leiris : roman familial et Révolution », in Annie Duprat (dir.), Révolutions et mythes identitaires : mots, violences, mémoires, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2009, p. 285-304 ; Fureix Emmanuel, « Une transmission discontinue : présences sensibles de la Révolution française, de la Restauration aux années 1830 », in Sophie Wahnich (dir.), Histoire d’un trésor perdu : transmettre la Révolution française, Paris, les Prairies ordinaires, 2013, p. 149-194.
18Reynolds Siân, « Revolutionary Parents and Children: Everyday Lives in Times of Stress », in Mette Harder et Jennifer Ngaire Heuer (dir.), Life in Revolutionary France, Bloomsbury, Bloomsburry Publishing Plc, 2020, p. 343-369.
19Simien Côme, « Les enfants de conventionnels : destins croisés », in Paul Chopelin, Boris Deschanel, Virginie Martin et Nicolas Soulas (dir.), Familles en (contre-)Révolution/(contre-)Révolution en famille. Mobilisations, conflits et transmissions politiques (1789-et au-delà), Paris, Société des études robespierristes, coll. « Études révolutionnaires », no 23, à paraître 2024.
20Revel Jacques, « Micro-analyse et construction du social », in Jacques Revel (dir.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard/Seuil, 1996, p. 15-36.
21Rochas Adolphe, Biographie du Dauphiné : contenant l’histoire de tous les hommes remarquables de cette province dans les lettres, les sciences, les arts, etc., et le catalogue complet de leurs ouvrages avec la description de leurs portraits, Paris, Charavay, t. II, 1860, p. 225-228.
22Bourgeoisies de province et Révolution, présenté par Michel Vovelle, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1987.
23Passeron Jean-Claude et Revel Jacques (dir.), Penser par cas, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2005.
24Rance Karine, « Pour une lecture politique des archives privées : le fonds Dudon d’Envals », in René Favier (dir.), Archives familiales et noblesse provinciale, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2006, p. 240.
25Burstin Haïm, Révolutionnaires. Pour une anthropologie politique de la Révolution française, Paris, Vendémiaire, 2013, p. 151-217.
26Jessenne Jean-Pierre, Pouvoir au village et Révolution Artois, 1760-1848, Lille, Presses universitaires de Lille, 1987, p. 38.
27Daumas Philippe, Familles en Révolution. Vie et relations familiales en Île-de-France, changements et continuités (1775-1825), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2003.
28Théry Irène et Biet Christian (dir.), La famille, la loi, l’état de la Révolution au Code civil, Paris, Imprimerie nationale, 1989 ; Lévy Marie-Françoise (dir.), L’enfant, la famille et la Révolution française, Paris, Olivier Orban, 1990 ; Desan Suzanne, The Family on Trial in Revolutionary France, Berkeley/Los Angeles/Londres, University of California Press, 2004.
29Hunt Lynn, Le roman familial de la Révolution française, Paris, Albin Michel, 1995 (1992).
30Ngaire Heuer Jennifer, The Family and the Nation. Gender and Citizenship in Revolutionary France, 1789-1830, Ithaca, Cornell University Press, 2005.
31Verjus Anne, Le bon mari. Une histoire politique des hommes et des femmes à l’époque révolutionnaire, Paris, Fayard, 2010 ; Verjus Anne et Davidson Denise, Le roman conjugal. Chroniques de la vie familiale à l’époque de la Révolution et de l’Empire, Seyssel, Champ Vallon, 2011 ; Reynolds Siân, Marriage and Revolution. Monsieur and Madame Roland, Oxford, Oxford University Press, 2012 ; Leuwers Hervé, Camille et Lucile Desmoulins : un rêve de République, Paris, Fayard, 2018.
32C’est une approche très classique en histoire moderne mais bien plus originale pour la période révolutionnaire. Voir notamment le cas des Le Couteulx : Flamein Richard, La société fluide. Une histoire des mobilités sociales (xviie-xixe siècle), Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2018.
33Vovelle Michel, « De la biographie à l’étude de cas », in Problèmes et méthodes de la biographie, actes du colloque organisé par l’association Histoire au présent, Paris, 3-4 mai 1985, Paris, Publications de la Sorbonne, 1985, p. 191-198 ; Vovelle Michel, « Les retours de la biographie dans l’histoire de la Révolution française », in Grandes figures de la Révolution française en Picardie, actes du colloque organisé par l’Association pour la sauvegarde de la maison de Saint-Just, Blérancourt, Imprimerie Dupuis, Tergnier, 1990, p. 5-11.
34À l’exception des historiens de l’économie qui se sont intéressés à des dynasties d’entrepreneurs : Chassagne Serge, Oberkampf, un entrepreneur capitaliste au siècle des Lumières, Paris, Aubier, 1980 ; Hirsch Jean-Pierre, Les deux rêves du Commerce. Entreprise et institution dans la région lilloise (1780-1860), Paris, Éditions de l’EHESS, 1992.
35Guilhaumou Jacques, « Autour du concept d’agentivité », Rives méditerranéennes, no 41, 2012, p. 25-34.
36Concept sciemment utilisé en tenant compte des mises en garde de Ribard Dinah et Schapira Nicolas (dir.), On ne peut pas tout réduire à des stratégies. Pratiques d’écritures et trajectoires sociales, Paris, Presses universitaires de France, 2013.
37Merllié Dominique, Prévot Jean, La mobilité sociale, Paris, La Découverte, 1997 ; Luther Viret Jérôme, Le sol et le sang. La famille et la reproduction sociale du Moyen Âge au xixe siècle, Paris, CNRS Éditions, 2014.
38Selon la définition proposée par Mucchieli Alex : « L’ensemble des critères qui permettent une définition sociale de l’individu ou du groupe, c’est-à-dire qui permettent de le situer dans la société », L’identité, Paris, Presses universitaires de France, 1992, p. 127.
39Belissa Marc, Bellavitis Anna, Cottret Monique, Croq Laurence et Numa Jean (dir.), Identités, appartenances, revendications identitaires, Paris, Nolin, 2005 ; Descombes Vincent, Les embarras de l’identité, Paris, Gallimard, 2013 ; Brubaker Rogers et Cooper Fréderic, « Au-delà de l’“identité” », Actes de la recherche en sciences sociales, no 139, 2001, p. 66-85.
40Bourdieu Pierre, « L’illusion biographique », Actes de la recherche en sciences sociales, no 62-63, 1986, p. 69-72 ; Dosse François, Le pari biographique. Écrire une vie, Paris, La Découverte, 2011 (2005), p. 227-234.
41Loriga Sabina, « La biographie comme problème », in Jacques Revel (dir.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, op. cit., p. 209-231.
42Levi Giovani, « Les usages de la biographie », Annales ESC, 1989/6, p. 1325-1336.
43Bourdieu Pierre, La distinction, Paris, Les Éditions de Minuit, 1979.
44Bardet Jean-Pierre et Ruggiu François-Joseph (dir.), Au plus près du secret des cœurs ? Nouvelles lectures historiographiques des écrits du for privé, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2005.
45Davidson Denise, « L’identité politique et sociale au quotidien, 1795-1815 », AHRF, no 359, 2010/1, p. 161-180.
46Bock Fabienne, Bührer-Thierry Geneviève et Alexandre Stéphanie (dir.), L’échec en politique, objet d’histoire, Paris, L’Harmattan, 2008.
47Anaut Marie, « Le concept de résilience et ses applications cliniques », Recherche en soins infirmiers, no 82, septembre 2005, p. 4-11.
48Michallet Bernard, « Résilience. Perspective historique, défis théoriques et enjeux cliniques », Frontières, no 22, 1-2, automne-printemps 2009-2010, p. 10-18.
49Cyrulnik Boris, Le murmure des fantômes, Paris, Odile Jacob, 2003, p. 19.
50Hall Peter A. et Lamont Michèle, « La résilience sociale à l’ère néolibérale », Revue des politiques sociales et familiales, no 131-132, 2019, p. 92.
51Muxel Anne, « Le changement politique au fil du parcours de vie », in Anne Muxel (dir.), Temps et politique. Les recompositions de l’identité, Paris, Presses de Sciences Po, 2016 p. 19-44.
52« Interrelations entre un ensemble limité de personnes, avec la propriété supplémentaire que les caractéristiques de ces interrelations, considérées comme une totalité, peuvent être utilisées pour interpréter le comportement social des personnes impliquées » : Mitchell James Clyde, Social Networks in Urban Situations. Analyses of Personal Relationships in Central African Towns, Manchester, Manchester University Press, 1969, p. 2 ; Boltanski Ariane, « Du réseau à l’individu. Quelques réflexions épistémologiques, à partir de trois réseaux égocentrés dans la seconde moitié du xvie siècle », in Jean Numa (dir.), Histoires de nobles et de bourgeois. Individus, groupes, réseaux en France, xvie-xviiie siècles, Nanterre, Presses universitaires de Paris-Nanterre, 2011, p. 35-59 ; Letricot Rosemonde, Cuxac Mario, Uzcategui Maria et Cavaletto Andrea (dir.), Le réseau. Usages d’une notion polysémique en sciences humaines et sociales, Louvain, Presses universitaires de Louvain, 2016.
53Muxel Anne, Temps et politique, op. cit.
54Fine Agnès, « Frères et sœurs en Europe dans la recherche en sciences sociales », Clio. Femmes, genre, histoire, no 34, 2011, p. 167-187.
55Lett Didier, Histoire des frères et sœurs, Paris, La Martinière, 2004.

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