A little man à la cour de France
Les agitations politiques et les révoltes nobiliaires vues par Thomas Edmondes (1610-1617)
p. 65-78
Texte intégral
1La présente étude a pour objectif de proposer à la communauté des historiens et des chercheurs un éclairage nouveau, car étranger, sur les événements tourmentés qui ont secoué la régence et le gouvernement de Marie de Médicis ainsi que d’apporter une contribution à nos connaissances sur la place qu’occupait Thomas Edmondes au moment des révoltes nobiliaires dans les années 1614-1616. Surnommé little man à cause de sa petite taille1 et désigné ambassadeur ordinaire par Jacques Ier au lendemain de l’assassinat d’Henri IV, il séjourna en France de mai 1610 à octobre 1617, à l’exception de quelques allers-retours en Angleterre2.
2Considéré comme l’un des diplomates les plus habiles de son temps, fin connaisseur de la France et bon observateur en général, Edmondes laissa une correspondance exceptionnelle. Le fonds de papiers et de documents personnels de l’ambassadeur est constitué d’à peu près 15 000 lettres reçues et envoyées, dans lesquelles toutes les personnalités politiques et diplomatiques de l’époque sont représentées. Cette correspondance est aujourd’hui conservée, pour une grande part, aux Archives nationales d’Angleterre, au State Papers Office (Papiers d’État)3. La collection Stowe de la British Library contient, quant à elle, 12 volumes des papiers d’Edmondes4. Qui plus est, de nombreuses lettres adressées par l’ambassadeur ou par ses collaborateurs à Jacques Ier et aux secrétaires d’État ont fait l’objet de plusieurs éditions5. Enfin, un ouvrage, intitulé Vue historique des négociations entre les cours d’Angleterre, de France et de Bruxelles, de 1592 à 1617, publié à Londres en 1749, a été composé à partir des éléments tirés de la correspondance d’Edmondes6.
3La richesse de cette documentation permet d’avoir une vision très fine de la perception qu’avait Edmondes des événements en France ainsi que de ses interventions dans le jeu politique français troublé de la régence. En effet, l’étude des textes diplomatiques présente un intérêt tout particulier : souvent très fouillées et bien conservées, ces relations présentent les analyses d’observateurs contemporains particulièrement bien informés ; elles transcrivent de façon précise et directe la pensée et les intentions des autorités politiques. Les récits d’Edmondes sont circonstanciés, vivants et faciles à lire, son style étant clair et précis. Par conséquent, sa correspondance permet non seulement de suivre dans les moindres détails l’évolution des relations franco-anglaises, sujet très peu exploré, en contribuant ainsi au renouveau actuel de l’histoire diplomatique de la première moitié du xviie siècle7, mais aussi d’apporter un témoignage précieux sur les révoltes nobiliaires qui avaient bouleversé le royaume sous le gouvernement de Marie de Médicis.
4Par le biais de cette étude, nous visons, dans un premier temps, à comprendre l’analyse que fait Edmondes des changements politiques opérés dans le royaume à la suite de l’assassinat d’Henri IV et, de façon générale, son regard sur les événements des premières années de la régence. Francophone et parfait connaisseur des affaires françaises, l’ambassadeur fit un tableau ample mais aussi détaillé des diverses fractions composant la cour, dont les membres seront les protagonistes et les acteurs des révoltes. Il put également saisir la portée néfaste des mariages franco-espagnols, prémices des grands bouleversements des années 1614-1616. Ces prolégomènes sont absolument nécessaires à la compréhension de l’action diplomatique d’Edmondes dans le contexte des guerres civiles, à l’analyse de ses stratégies et de ses réseaux. Ensuite, définir sa place au moment des révoltes nobiliaires – cette question s’inscrit au cœur des interrogations de cette publication – constituera le deuxième volet de notre étude. Il faut souligner que l’ambassadeur ne se contenta pas d’être un simple observateur : il est intervenu à plusieurs occasions pour défendre la cause de la paix, en servant d’intermédiaire entre le pouvoir monarchique et les Grands lors de la deuxième guerre civile, déclenchée en 1615. Dans ce contexte, Edmondes effectua de nombreux déplacements et conduisit des négociations au cours desquelles il sut montrer une grande habileté. Ce rôle inédit joué par un ambassadeur étranger dans les affaires intérieures françaises bouleversa, à un moment bien précis, l’ordre traditionnel des relations interétatiques. Nous espérons que cette communication ouvrira la voie à la réflexion sur une problématique très peu étudiée jusqu’ici qui est l’intervention des diplomates anglais dans les affaires intérieures de France dans la première moitié du xviie siècle.
La cour de France et ses différentes fractions au lendemain de la mort d’Henri IV
5L’assassinat d’Henri IV, perpétré à Paris le 14 mai 1610, accéléra la nomination et l’envoi du nouvel ambassadeur ordinaire d’Angleterre en France. Les premiers jours de l’ambassade eurent une importance capitale pour Edmondes. Trouver ainsi sa place, pour un nouvel ambassadeur, était à la fois d’autant plus compliqué et d’autant plus important que le contexte politique français était marqué par l’instabilité caractéristique de tout régime de régence. La régente, Marie de Médicis, mit un frein à la politique extérieure trop ambitieuse de feu son mari, afin de se concentrer sur les problèmes internes et de renforcer son autorité, tout en cherchant à renouer des alliances avec la maison des Habsbourg. Quant à la grande noblesse, écartée de la prise de décision et mécontente de l’influence grandissante de Villeroy auprès de la reine ainsi que de l’enrichissement et de l’ascension sociale fulgurante de son favori Concino Concini, elle ne manqua pas de se manifester aussitôt en réclamant des terres, des pensions et de l’influence au Conseil. À ces complications nouvelles s’ajoutèrent les craintes de voir se développer une offensive gouvernementale contre les protestants français.
6Face à cette conjoncture politique, les principaux défis d’Edmondes furent de réussir à se constituer un cercle d’amis et de confidents, de renouer d’anciens liens ainsi que de comprendre de qui se méfier. Il commença sans tarder à s’entretenir non seulement avec les ambassadeurs et les agents des pays étrangers, alliés de l’Angleterre mais aussi avec les Grands du royaume, formant à la cour différents partis rivaux. Edmondes adressa presque quotidiennement à Londres des rapports détaillés décrivant le nouveau paysage politique et les différentes fractions, dont les membres deviendront, pour beaucoup d’entre eux, des protagonistes importants des révoltes contre la régente et son gouvernement.
7Ouvertement anti-espagnol, protestant convaincu et accusé – peut-être excessivement – d’être « un peu puritain8 », Edmondes afficha, tout naturellement, une certaine proximité avec les chefs de file des réformés et, plus particulièrement, avec le duc de Bouillon9. Les deux hommes, liés par « une longue et intime amitié10 » correspondaient de manière constante et assidue11. En revanche, il semblerait qu’Edmondes ait manifesté une certaine méfiance vis-à-vis du duc de Soubise, le considérant sans doute comme quelqu’un de trop impulsif et de trop ambitieux, agissant de surcroît dans ses propres intérêts plutôt que dans ceux de la communauté protestante12.
8Dans sa correspondance, Edmondes plaça Bouillon en tête d’une fraction qu’il appela celle « des modérés », plus loyale que d’autres vis-à-vis du pouvoir de la régente et moins ambitieuse, car le but de ses tenants était de préserver le royaume et de contrebalancer l’influence grandissante d’autres partis. Les membres en étaient, entre autres, le connétable Henri Ier de Montmorency, les ducs de Sully et de Lesdiguières.
9Défenseur de la politique œcuménique, Jacques Ier, par le biais de son ambassadeur, initia parallèlement un rapprochement avec les catholiques modérés, et, en particulier, avec le duc de Guise13. Une bonne entente s’installa rapidement entre les deux hommes14 : le duc fit part à l’ambassadeur de son « aversion pour le présent gouvernement des affaires » et se dit « prêt à s’employer à toute chose qui pourrait être dans l’intérêt » du roi d’Angleterre. Dans ses rapports réguliers à Londres, Edmondes loua son « affection » envers les protestants et s’attacha à ce que la correspondance entre Guise et Jacques Ier se poursuivît. Pressentant que des troubles pourraient survenir, l’ambassadeur supplia également le duc de ne pas agir avec trop de précipitation, lui faisant valoir que des décisions imprudentes risquaient d’avoir de conséquences funestes et d’altérer l’autorité et le pouvoir de l’État. Il lui représenta également que, pour cette raison, les chefs protestants ne soutiendraient pas d’entreprises rebelles de la part de la noblesse française afin de rester en dehors des querelles et de ne pas ranimer les conflits religieux. Enfin, Edmondes fit part au duc de Guise de son espoir de voir dans les rangs des « modérés » le prince de Condé, Henri II de Bourbon, l’un des futurs principaux acteurs des révoltes nobiliaires contre la régente15.
10Les « modérés » s’opposaient alors, aux yeux d’Edmondes, au parti adverse qui « possédait la reine » et avait les rênes du pouvoir. Dans ce parti, pro-espagnol et favorable aux Jésuites, l’ambassadeur rangeait, entre autres, Charles de Bourbon, comte de Soissons, le duc d’Épernon et les trois anciens ministres d’Henri IV – Villeroy, Sillery et Jeannin – sur lesquels la reine s’appuya principalement dans les années 1610-1614. Selon l’ambassadeur, les mauvaises décisions politiques et les changements opérés après la mort d’Henri IV, rendant non seulement les relations franco-anglaises plus compliquées, mais menant également à la dégradation du climat politique en France, relevaient surtout de la responsabilité de Villeroy, qu’il nommait ironiquement « notre grand oracle16 ». Parmi les sources de mécontentement, nous pouvons citer la démission du duc de Sully de ses fonctions à la tête du gouvernement en janvier 1611 ou les projets d’établissement d’un monastère de religieux anglais à Paris, ainsi que d’un collège de cette nation17. Cela renforça davantage les ressentiments d’Edmondes à l’égard de la fraction catholique pro-espagnole.
11Mais la plus grande source d’inquiétude de l’ambassadeur d’Angleterre fut incontestablement le projet d’un double mariage franco-espagnol entre, d’une part, Louis XIII et l’infante Anne et, d’autre part, Élisabeth de France et Philippe, prince des Asturies, dont la publication officielle eut lieu à Paris le 25 mars 1612. Plein d’amertume, Jacques Ier accusa la France d’avoir négocié secrètement, sans le mettre au courant. Ce projet menaçait non seulement « de briser l’équilibre en Europe et permettant au roi d’Espagne de récupérer les Provinces-Unies18 » et perturber ainsi « la bonne intelligence » avec l’Angleterre19, mais mettait également en danger la paix intérieure en France. En effet, un désaccord persistait dans les rangs des princes concernant le mariage. Lors de la fête somptueuse, organisée sur la place Royale à Paris à l’occasion de la publication des mariages, l’ambassadeur remarqua ironiquement « qu’il n’y avait pas le moindre applaudissement donné à une si grande action20 ». En signe de protestation, Condé et Soissons, « bons patriotes de l’État21 », quittèrent la capitale quelques jours avant la cérémonie. Aux dires d’Edmondes, ils déclarèrent que le gouvernement n’avait aucun pouvoir pour conclure ces mariages pendant la minorité du roi. Suite aux efforts diplomatiques de Villeroy, qui apparaissait comme le principal artisan de ce mariage et du rapprochement avec l’Espagne22, les princes finirent par approuver les mariages, non pas sans récompenses : la régente leur promit des places fortes. Habituellement prudent et circonspect, Edmondes alla même jusqu’à soutenir le projet d’un accord secret entre les princes protestants et catholiques dont le but était d’écarter des affaires Villeroy, « l’un des ministres les plus puissants de cet État23 », sans pour autant nuire à la tranquillité publique et sans atteindre à l’autorité de la régente. L’accord entre le pouvoir royal et les princes n’étant que temporaire, les événements qui suivirent donnèrent raison à l’ambassadeur : ce projet sema les germes des révoltes des années 1614-1616.
12Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la correspondance de l’ambassadeur ne contient pas de jugements trop sévères à l’égard de Concini. Edmondes admit que sa nomination comme lieutenant général du roi en Picardie en février 1611 provoqua l’opposition des Grands « qui ont trouvé très étrange qu’une telle charge dans une province frontalière ait été confiée à un étranger24 », mais il ne chercha pas particulièrement son appui et ne l’accusa pas non plus ouvertement d’être un soutien des catholiques zélés et des Jésuites. Sous estima-t-il en cela le poids politique de l’Italien ? En réalité, ce silence sur Concini s’explique par le peu d’influence exercé par ce dernier sur les affaires politiques du gouvernement des années 1610-161425. Quant à Marie de Médicis, Thomas Edmondes ne critiqua pas ses capacités à gouverner : il n’accusa jamais non plus la reine de favoriser à outrance les Jésuites et les catholiques zélés au détriment des intérêts des protestants et du royaume. L’ambassadeur ne fait en aucun cas le portrait de la régente en « dévote bornée, ultramontaine convaincue, et fer de lance d’un obscurantisme catholique soumis aux pressions espagnols et jésuites26 », telle que l’ont présentée ses contemporains à partir des années 1630 à des fins de discrédit – et telle que tant d’historiens la voyaient hélas encore récemment. Cela tint aussi probablement au respect qu’Edmondes portait au pouvoir sacré des rois, ainsi qu’aux bons rapports qu’il entretenait avec la famille royale27.
13Observateur attentif, Edmondes sut situer les différents acteurs sur l’échiquier politique de la cour de France, voire à tisser des liens solides avec un certain nombre de futurs protagonistes des révoltes. Il saisit aussi parfaitement les enjeux impliqués par l’union franco-espagnole. Quelques années plus tard, les guerres civiles en France ouvrirent de nouveaux champs pour la mission diplomatique d’Edmondes, lui réservant non seulement un rôle de simple spectateur, mais aussi celui de négociateur dans la pacification de 1616.
Thomas Edmondes et les guerres civiles (1614-1616)
14La dégradation du climat politique en France débuta en janvier 1614. À la suite d’une diminution de leurs pensions, un certain nombre de Grands – le prince de Condé, les ducs de Nevers, de Mayenne et de Longueville – se retirèrent dans leurs gouvernements en signe de protestation contre le pouvoir royal. De son côté, César de Vendôme, fils légitimé d’Henri IV, essaya de soulever la Bretagne. Le 19 février 1614, Condé publia un manifeste dans lequel il justifia la révolte et demanda la prochaine convocation des États-Généraux ainsi que l’annulation des mariages franco-espagnols. Le 15 mai, les pourparlers aboutirent à la signature du traité de Sainte-Menehould : la régente s’engagea à verser des nouvelles pensions aux rebelles et promit de convoquer sous peu les États-Généraux. La situation restant cependant troublée et incertaine, Edmondes, en août 1614, ne manqua pas de saisir l’occasion qui se présentait : il proposa, pour la première fois, sa médiation au nom de Jacques Ier. Marie de Médicis déclina l’offre de l’ambassadeur, en se rangeant à l’avis de Villeroy, « la personne qui a maintenant le crédit prédominant à la cour28 ». La régente comptait sur ses propres forces et sur son autorité légitime pour surmonter les difficultés et restaurer un équilibre29.
15En juin 1615, les hostilités reprirent de plus belle. Les Grands contestaient, d’une part, la non-application des décisions des États-Généraux, tenus entre octobre 1614 et février 1615 et, d’autre part, la détermination opiniâtre du pouvoir royal à célébrer les mariages franco-espagnols. Villeroy tenta d’emprunter la voie de la négociation afin de trouver une solution pacifique, mais il échoua. Ainsi s’amorça la deuxième guerre civile.
16L’une des particularités du nouveau conflit fut la détermination de Condé de tisser des alliances avec les princes protestants : il envoya l’un de ses proches à l’assemblée de la religion réformée de Grenoble dans le but d’obtenir leur soutien. Le prince s’entretenait parallèlement avec Edmondes : il envisagea d’expédier un gentilhomme en Angleterre afin d’informer le roi de ses intentions et d’implorer son assistance30.
17Dès lors, quelle fut la réaction de Thomas Edmondes ? L’ambassadeur se trouva en effet dans une situation extrêmement embarrassante. D’un côté, une alliance entre les chefs de deux religions pouvait conduire à la rupture des mariages franco-espagnols, auxquels il avait toujours été hostile31. Pressés par Condé qui les accusait de lenteur et d’indécision, les réformés penchaient d’ailleurs vers l’union des forces condéennes et protestantes. De l’autre, diplomate habile et bon négociateur, Edmondes ne pouvait pas ignorer qu’en cas d’échec d’une telle coalition, les intérêts du parti protestant risquaient fort de s’en trouver compromis, voire leurs privilèges abolis, par une probable rétorsion du pouvoir royal. Parfaitement conscient « de bénéficier de plus de confiance qu’aucun autre ambassadeur étranger par ceux de la Religion32 », l’ambassadeur d’Angleterre défendait la politique étrangère prônée par Jacques Ier. Le souverain anglais, surnommé Rex Pacificus depuis le traité avec l’Espagne en 1604, avait l’intention de s’affirmer comme le grand pacificateur de l’Europe et le partisan du concept de paix universelle, considérant que la prospérité européenne n’était pas envisageable sans l’établissement d’une alliance forte entre les trois grandes monarchies – britannique, française et espagnole33. Mais afin d’y parvenir, il fallut d’abord tenir compte de la diversité des problèmes internes propres à chacun des royaumes ainsi que pouvoir les résoudre. C’est pour cette raison-là qu’Edmondes se positionna clairement en défenseur de la paix et en intermédiaire entre le pouvoir royal et les princes.
18Le 17 août 1615, Marie de Médicis, plus que jamais décidée à faire célébrer les mariages, se mit en route en direction de Bordeaux. Après quelques hésitations, Jacques Ier ordonna à son ambassadeur de rejoindre la famille royale et de proposer ses services au gouvernement. À peine arrivé à Bordeaux, le 16 octobre 1615, Thomas Edmondes entama immédiatement des négociations avec Marie de Médicis et Villeroy, en affichant sa volonté « d’aider à la pacification des troubles et au maintien de la paix dans la Chrétienté34 ». La reine ne donna d’abord aucune réponse précise aux propositions écrites de l’ambassadeur, puis, quelques jours plus tard, l’offre d’intercession anglaise trouva une fin de non-recevoir : le gouvernement n’entendait ni négocier, ni faire la moindre concession au préjudice de son honneur.
19Toutefois, les circonstances jouèrent en faveur de Thomas Edmondes. Quelques semaines plus tard, le 7 décembre 1615, Jacques Ier fut informé de la signature d’une alliance décidée par l’assemblée protestante de Nîmes entre les chefs réformés et le prince de Condé35. Cette nouvelle fut accueillie avec une vive satisfaction à Londres ainsi qu’« avec un grand applaudissement et une démonstration d’affection par ce peuple36 » dans l’un des bastions des réformés, à La Rochelle. En revanche, la tactique de Marie de Médicis qui consistait à semer la division au sein des protestants s’avéra un échec : elle ne réussit pas à attirer la fidélité du duc de Rohan, qui décida de se joindre au parti catholique.
20Profitant de ces événements favorables, Edmondes s’efforça de convaincre la régente, discréditée et incapable de s’imposer ni sur le plan militaire, ni sur le plan diplomatique, à accorder sa confiance au roi d’Angleterre, qui ne manquerait pas de donner « une preuve sincère de son amitié ». En effet, Jacques Ier déclinerait la demande de secours en hommes et en argent formulée par le prince de Condé37. Ainsi, avec la partie adverse, Thomas Edmondes proposa au gouvernement d’entamer aussitôt des négociations, dans lesquelles il entendait servir d’intermédiaire entre le pouvoir et les princes38. Il insista sur l’urgence qu’il y avait à intervenir afin d’éviter que le royaume plongeât « dans les grandes calamités39 ». Cette proposition d’un ambassadeur étranger, aussi humiliante fût-elle, était pour la reine la plus à même de la tirer d’embarras et de régler pacifiquement le conflit. Par conséquent, le gouvernement l’accepta. Les bonnes relations d’Edmondes avec le duc de Bouillon jouèrent probablement aussi en sa faveur40.
21À partir de la fin de 1615, Thomas Edmondes commença à effectuer de nombreux déplacements entre le gouvernement royal et les princes et conduisit des négociations au cours desquelles il sut montrer non seulement une grande habileté, mais aussi une parfaite connaissance des affaires de la France. La première entrevue entre l’ambassadeur, accompagné par le duc de Nevers, et les Grands eut lieu à Saint-Jean-d’Angély. Par la suite, Edmondes informa la régente des conditions exigées par les princes qui disaient ne désirer « rien de plus que de s’employer au maintien de son autorité ». Il lui livra également des informations sur l’état de leurs forces armées.
22Finalement, ses efforts furent couronnés de succès quelques jours plus tard : le gouvernement royal établi à Poitiers ordonna à Edmondes de faire venir les députés des princes en vue d’engager les pourparlers des articles du futur traité de paix. Dans une lettre adressée à Londres, il se montra satisfait de la réussite des démarches entreprises : « C’est une grande exception qu’il me soit permis d’avoir une si grande part à cette négociation41. » Le mercredi 3 janvier une délégation qui comprenait Villeroy, le duc de Nevers et Edmondes quitta Poitiers pour se rendre à Niort afin d’y rencontrer le duc de Bouillon et quelques autres députés envoyés par les princes42. Une suspension d’armes, décidée par une trêve du 20 janvier 1616, entraîna des négociations longues et difficiles qui s’ouvrirent le 21 février à Loudun, siège des princes. La régente mandata, entre autres, Villeroy, le président de Thou et le maréchal de Brissac pour mener des pourparlers tandis que le duc de Nevers et Thomas Edmondes y figuraient sous une autre qualité, celle « d’artisans de la paix43 ». Autrement dit, ils y furent observateurs44.
23Au cours de ces négociations, Edmondes se trouva amené à s’exprimer à plusieurs reprises et à donner son avis sur un certain nombre de propositions. En revanche, sa qualité d’ambassadeur étranger l’empêcha d’assister aux séances officielles et publiques avec les commissaires royaux. Bien que conscient des efforts d’Edmondes en faveur d’un accommodement, le gouvernement se prononça contre la présence d’un ambassadeur étranger à des conférences visant la conclusion du traité de paix intérieure. Si la régente y avait consenti, ce que ne réclamait pas seulement le bon sens, mais aussi Condé et ses alliés protestants45, elle aurait risqué de provoquer la jalousie et le mécontentement du nonce et de l’ambassadeur d’Espagne46. En outre, certains à la cour critiquaient l’intervention d’un diplomate étranger, doutant de la sincérité de ses démarches et y voyant une ingérence dans leurs affaires internes47. Par conséquent, Edmondes se contenta de s’entretenir en privé avec Villeroy et de participer aux conseils des princes – tenus indépendamment des représentants royaux –, dont le compte-rendu fut régulièrement envoyé à Londres48. L’ambassadeur exigea que Jacques Ier fût informé des conditions de la paix finale, compte tenu le soin qu’il « a voulu prendre dans leurs affaires49 ».
24Les revendications des princes, en position de force, furent multiples et les discussions parurent interminables – elles durèrent de février à mai 1616. Qui plus est, des jalousies et des rancunes qui existaient à la fois entre les princes catholiques et les chefs protestants (ce qui n’avait en soi rien d’exceptionnel) mais aussi au sein même du cercle réformé, en particulier entre les ducs de Bouillon et de Rohan, entravèrent le bon déroulement des négociations. En avril 1616, Thomas Edmondes se vit confier par le gouvernement une mission visant à aplanir des divergences de vue entre membres du parti protestant. Accompagné du duc de Sully, il se rendit à La Rochelle afin de convaincre ses coreligionnaires de sacrifier leurs ambitions et leurs intérêts personnels au nom de la paix et de la sauvegarde des privilèges, afin de lever des désaccords entre protestants susceptibles de compromettre les négociations. Accueilli avec « un grand honneur et respect » par les magistrats de la ville, l’ambassadeur s’entretint avec le maire et prononça un discours de paix devant l’assemblée50.
25La paix de Loudun fut finalement signée le 3 mai 1616. Elle mit un terme à la deuxième guerre civile au prix de concessions faites par la régente aux princes : une amnistie complète, des indemnités financières, l’accès au Conseil. Les chefs protestants bénéficièrent, eux aussi, de largesses de la part du gouvernement.
26Alors qu’ils l’acceptèrent s’agissant du duc de Nevers – qui participa, au même titre que Thomas Edmondes, aux négociations –, les commissaires royaux refusèrent de mentionner le nom de l’ambassadeur dans le préambule du traité de paix51. Le gouvernement, sous prétexte « qu’il n’y avait jamais eu d’habitude d’y mentionner les noms des princes étrangers52 », s’efforça ainsi de minimiser, puis d’effacer de la mémoire collective le rôle joué par Jacques Ier, par le biais de son représentant, dans les affaires intérieures de la France53. Pour éviter tout scandale diplomatique et politique, Villeroy présenta ses excuses, en jurant de n’avoir fait qu’obéir aux ordres et en promettant d’envoyer une ambassade extraordinaire en Angleterre afin de remercier Jacques Ier. Malgré cela, déçu et indigné, l’ambassadeur tint le ministre, qui serait « blâmé même par ses propres collègues », pour responsable de ces décisions54. Edmondes quitta la France en décembre 1616, pour n’y retourner qu’en mai 1617, après la chute du ministère Concini.
Conclusion
27Ambassadeur ordinaire de Jacques Ier en France, Thomas Edmondes fut un témoin exceptionnel de la régence mouvementée de Marie de Médicis. Depuis les premières heures de son ambassade, il se donna comme objectif premier de se constituer des alliés ainsi que de défendre la cause protestante contre l’influence de plus en plus grandissante du parti catholique, pro-espagnol et projésuite, qui, selon lui, tenait les rênes du pouvoir, prônait le rapprochement avec l’Espagne et l’arrêt du soutien militaire aux alliés protestants. Pour y parvenir, Edmondes se mit à chercher des appuis et des alliances auprès de différentes fractions qui composaient ainsi la cour. Il sut tisser des liens solides, tant avec les chefs de ses coreligionnaires (le duc de Bouillon), qu’avec les catholiques modérés (la famille de Guise). Mécontent et inquiet du projet d’un double mariage franco-espagnol – il menaçait l’équilibre européen, rendait les relations franco-anglaises plus difficiles mais aussi risquait de provoquer tôt ou tard de nouveaux troubles à l’intérieur de la France en semant ainsi les germes des futures révoltes nobiliaires –, Edmondes faisait reposer la responsabilité de cette politique sur Villeroy, l’une des figures les plus influentes de la fraction pro-espagnole. Voyant la situation politique en France se dégrader et pressentant des troubles, Edmondes insista sur la nécessité de sauvegarder la paix. Cela lui valut l’estime de nombreux courtisans et du crédit auprès des membres du gouvernement, et lui servit de gages au moment des négociations en vue de la paix de Loudun.
28Les guerres civiles entre les Grands et le gouvernement royal qui éclatèrent en France dans les années 1614-1616 permirent à Thomas Edmondes de jouer un nouveau rôle, celui de médiateur entre, d’une part, la reine et ses ministres et, d’autre part, les princes. Ce contexte des troubles offrit à Jacques Ier, surnommé Rex Pacificus, une occasion unique de préserver les privilèges de ses coreligionnaires français et de s’imposer comme le chef du monde protestant, occasion qu’il s’empressa de saisir55. Mais encore fallait-il persuader le gouvernement de la capacité de l’ambassadeur à exercer cette médiation de bonne foi pour le bien commun, sans que son intervention ne se transformât en ingérence dans les affaires intérieures du pays. Thomas Edmondes, « entremetteur de la paix56 », tint sa réussite des liens de confiance et même d’amitié qu’il avait pu tisser avec les princes de deux camps. La menace d’une alliance entre les chefs catholiques et protestants semblant devenir plus réelle que jamais, la régente chercha un appui auprès de tous les acteurs qui pourraient apaiser les troubles – au premier rang desquels l’ambassadeur anglais. Après avoir obtenu l’assentiment du gouvernement, Edmondes mena, avec une grande habileté, de nombreuses négociations, laissant une correspondance qui donnait sa vision des événements et représentait un précieux témoignage sur les différents protagonistes des révoltes, sur le comportement du pouvoir royal ainsi que sur le déroulement des pourparlers. Par conséquent, il apporta sa pierre, et non la moindre, à l’édifice de la paix de Loudun, conclue le 3 mai 1616. Quelques années plus tard, d’autres ambassadeurs anglais – Edward Herbert, James Hay, Henry Rich ou Dudley Carleton – tentèrent, eux-aussi, de se poser en médiateurs entre Louis XIII et les protestants au moment des rébellions huguenotes des années 1621-1627. Avec toutefois beaucoup moins de succès, semble-t-il, que leur prédécesseur Thomas Edmondes57.
Notes de bas de page
1Le duc de Sully le nomma ainsi, Mémoires de Sully, principal ministre de Henri-le-Grand, t. 3, Paris, Amable Coste, 1814, p. 257.
2Né à Plymouth, Thomas Edmondes (v. 1563-1639) était le fils du maire de la ville et dirigeant du port. Il était nommé ainsi dans Mémoires de Sully, principal ministre de Henri-le-Grand, t. 3, Paris, Amable Coste, 1814, p. 257. À ses débuts, il servit probablement de secrétaire à Henry Unton, ambassadeur d’Élisabeth Ire en France dans les années 1591-1592. Rappelé en juin 1592, ce dernier laissa Edmondes à la cour de France en qualité de chargé d’affaires. Cette charge était d’autant plus lourde pour le jeune diplomate de peu d’expérience, que celui-ci se retrouva confronté aux difficultés provoquées par la guerre civile. Cela permit à Thomas Edmondes non seulement de s’initier au métier de diplomate, mais aussi de se familiariser avec la France et ses coutumes. Par la suite, il retourna en France à plusieurs reprises dans les années 1597-1602, avant d’être nommé ambassadeur ordinaire en 1610. Pour les notices biographiques sur Edmondes, voir Greengrass Marc, « Edmondes, Sir Thomas (d. 1639) », Oxford Dictionary of National Biography, t. 17, Oxford, Oxford University Press, 2004, p. 742-744 ; Chalmers Alexander, The General Biographical Dictionary: Containing an Historical and Critical Account of the Lives and Writings of the Most Eminent Persons in Every Nation […], vol. XIII, Londres, J. Nichols, 1812-1817, p. 23-28.
3Public Record Office (aujourd’hui The National Archives), State Papers (TNA, SP), Foreign, France 78/56-67 (1610-1617).
4British Library, Stowe Manuscripts 166-177 (BL, Stowe MS), collection of State papers and correspondence of Sir Thomas Edmondes, Knt., 1592-1633.
5Report on the Manuscripts of the Marquess of Downshire formerly preserved at Easthampstead Park, Berkshire, Trumbull Papers, Londres, Her Majesty’s stationery office (HMSO), 6 vol., 1924-1995 ; Sawyer Edmund (éd.), Memorials of Affairs of State in the reigns of Q. Elizabeth and K. James I, 3 vol., Londres, Thomas Ward, 1725.
6Birch Thomas, An Historical View of the Negotiations Between the Courts of England, France and Brussels, From the Year 1592 to 1617, Londres, Andrew Millar, 1749.
7Malettke Klaus, Les relations entre la France et le Saint-Empire au xviie siècle, Paris, Honoré Champion, 2001 ; Hugon Alain, Au service du roi catholique : « honorables ambassadeurs » et « divins espions » face à la France. Représentation diplomatique et service secret dans les relations hispano-françaises de 1598 à 1635, Madrid, Casa de Velázquez, 2004 ; Vignal Souleyreau Marie-Catherine, Richelieu et la Lorraine, Paris, L’Harmattan, 2004 ; Blum Anna, La Diplomatie de la France en Italie du Nord au temps de Richelieu et de Mazarin, Paris, Classiques Garnier, 2014.
8Soden Geoffrey Ingle, Godfrey Goodman, Bishop of Gloucester, 1583-1656, Londres, S.P.C.K., 1953, p. 72.
9Il s’agit d’Henri de La Tour d’Auvergne (1555-1623), vicomte de Turenne et duc de Bouillon, père du célèbre maréchal de Turenne.
10Birch Thomas, An historical view of the negotiations between the courts of England, France and Brussels, op. cit., p. 373.
11Ibid., p. 343.
12Voir l’entretien entre Edmondes et Soubise à Saint-Jean-d’Angély : TNA, SP, Foreign, France, 78/64, fo 73, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Bordeaux, 16 octobre 1615.
13Charles de Lorraine (1571-1640), quatrième duc de Guise, fils d’Henri de Guise, dit « le Balafré ». Il est important de souligner que la famille de Guise demeura fidèle à Marie de Médicis lors des guerres civiles des années 1614-1616.
14Edmondes assista au mariage du duc de Guise avec Henriette-Catherine de Joyeuse, célébré en janvier 1611. Lettre de J. Beaulieu à W. Trumbull, Paris, 14 décembre 1610, Sawyer Edmund (éd.), Memorials of Affairs, op. cit., vol. III, p. 240-242.
15TNA, SP, Foreign, France, 78/56, fo 196, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 27 juin 1610 ; fo 208, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 8 juillet 1610.
16Report on the Manuscripts of the Marquess of Downshire, vol. II : Lettre d’Edmondes à W. Trumbull, Paris, 14 août 1610, p. 345-346.
17Voir TNA, SP, Foreign, France, 78/56, fo 397, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 22 décembre 1610.
18Questier Michael C., Dynastic Politics and the British Reformations, 1558-1630, Oxford, Oxford University Press, 2019, p. 335.
19TNA, SP, Foreign, France, 78/58, fo 260, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 12 décembre 1611.
20Birch Thomas, An historical view of the negotiations between the courts of England, France and Brussels, op. cit., p. 343.
21TNA, SP, Foreign, France, 78/59, fo 26, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 25 janvier 1612. Selon Edmondes, parmi les principaux adversaires des mariages on retrouvait, sans compter le prince de Condé et le comte de Soissons, le prince de Conti, les ducs de Longueville, de Vendôme et de Rohan. Les partisans en étaient les ducs de Guise et de Nevers ainsi que le prince de Joinville et Bassompierre. Voir TNA, SP, Foreign, France, 78/59, fo 66, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 6 mars 1612.
22En réalité, il semblerait que ce fut Concini qui avait poussé aux mariages espagnols, Villeroy et Sillery étant plus réticents au début. Pourtant, quelques années plus tard, les rôles se trouvèrent intervertis : l’Italien prôna la sauvegarde des intérêts français en Italie contre les entreprises espagnoles et prêcha pour un pouvoir royal fort et indépendant, en entrant ainsi en opposition avec les ministres « espagnols ». Voir Duccini Hélène, Concini : grandeur et misère du favori de Marie de Médicis, Paris, Albin Michel, 1991, p. 126-135.
23TNA, SP, Foreign, France, 78/59, fo 126, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 1er mai 1612.
24TNA, SP, Foreign, France, 78/57, fo 51, lettre d’Edmondes à Salisbury, Paris, 11 février 1611.
25Dubost Jean-François, Marie de Médicis. La reine dévoilée, Paris, Payot et Rivages, 2009, p. 475.
26Ibid., p. 226.
27Le 15 septembre 1611, Louis XIII et Marie de Médicis firent l’honneur d’être parrain et marraine de sa fille Louisa. Report on the Manuscripts of the Marquess of Downshire, vol. III : Lettre de J. Beaulieu à W. Trumbull, Paris, 27 septembre 1611, p. 149.
28TNA, SP, Foreign, France, 78/62, fo 96, lettre d’Edmondes à Jacques Ier, Paris, 12 août 1614.
29TNA, SP, Foreign, France, 78/62, fo 127, lettre d’Edmondes à Jacques Ier, Paris, 11 septembre 1614.
30TNA, SP, Foreign, France, 78/63, fo 259, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Paris, 24 juillet 1615.
31Voir les remontrances présentées par Edmondes au roi et à la reine mère en juin 1615 concernant la question des mariages : NA, SP, Foreign, France, 78/63, fo 222.
32TNA, SP, Foreign, France, 78/63, fo 293, lettre d’Edmondes à Jacques Ier, Paris, 25 août 1615.
33Smuts Malcolm, « The making of Rex Pacificus: James VI and I and the Problem of Peace in an Age of Religious War », in Daniel Fischlin et Mark Fortier (éd.), Royal Subjects: Essays on the Writings of James VI and I, Detroit, Wayne State University Press, 2002, p. 371-387 ; Caldari Valentina et Wolfson Sara J. (éd.), Stuart Marriage Diplomacy: Dynastic Politics in their European Context, 1604-1630, Woodbridge/Rochester, The Boydell Press, 2018.
34TNA, SP, Foreign, France, 78/64, fo 94, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Bordeaux, 28 octobre 1615.
35TNA, SP, Foreign, France, 78/64, fo 169, lettre du duc de Bouillon à R. Winwood, Taillebourg, 27 novembre/7 décembre 1615.
36TNA, SP, Foreign, France, 78/64, fo 181, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Saint-Jean-d’Angély, 10 décembre 1615.
37Mémoires du cardinal de Richelieu, publiés d’après les manuscrits originaux, pour la Société de l’histoire de France, sous les auspices de l’Académie française, t. 1, Paris, Renouard, 1907-1932, p. 417.
38Mercure français, t. 4, 1615, p. 366.
39TNA, SP, Foreign, France, 78/64, fo 173, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Bordeaux, 1er décembre 1615.
40Report on the Manuscripts of the Marquess of Downshire, vol. V : Lettre de J. Beaulieu à W. Trumbull, Paris, 1er janvier 1616, Poitiers, p. 395-397.
41TNA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 1, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Poitiers, 1er janvier 1616.
42TNA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 41, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Niort, 10 janvier 1616.
43TNA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 77, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Tours, 31 janvier 1616.
44Bouchitté Louis-Firmin-Hervé (éd.), Négociations, lettres et pièces relatives à la Conférence de Loudun, Paris, Imprimerie impériale, 1862, p. 334.
45Ibid., p. 270. Richelieu, dans ses Mémoires, mentionne également le fait que le prince de Condé, dans une lettre adressée au roi, demandait qu’Edmondes intervînt comme témoin : Mémoires du cardinal de Richelieu, t. 2, p. 4.
46TNA, SP, Foreign, France, 78/64, fo 223, lettre d’Edmondes à R. Winwood, La Rochefoucauld, 22 décembre 1615.
47Report on the Manuscripts of the Marquess of Downshire, vol. V : Lettre de J. Beaulieu à W. Trumbull, Poitiers, 1er janvier 1616, p. 395-397.
48Voir, par exemple, NA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 85, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Loudun, 10 février 1616 et fo 103, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Loudun, 20 février 1616.
49TNA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 144, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Loudun, 17 mars 1616.
50Voir les extraits du procès-verbal de la séance du 12 avril 1616 de l’assemblée de La Rochelle, publiés par Bouchitté Louis-Firmin-Hervé (éd.), Négociations, lettres et pièces relatives à la Conférence de Loudun, op. cit., p. 573 ; NA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 181, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Loudun, 12 avril 1616.
51Petitot Claude-Bernard (éd.), « Mémoires de Phélypeaux de Pontchartrain », in Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France, depuis l’avènement de Henri IV jusqu’à la paix de Paris, conclue en 1763, t. 17, Paris, Foucault, 1822, p. 400-401.
52TNA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 195, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Loudun, 23 avril 1616.
53Petitot Claude-Bernard (éd.), « Mémoires de Phélypeaux de Pontchartrain », art. cité, p. 403.
54TNA, SP, Foreign, France, 78/65, fo 207, lettre d’Edmondes à R. Winwood, Tours, 27 avril 1616.
55Jacques Ier apparaît dans de nombreuses lettres des protestants comme « chef du monde protestant » ou « protecteur de la Foy ». Voir, par exemple, NA, SP, Foreign, France, 78/69, fo 115, lettre du maire de La Rochelle à Jacques Ier, La Rochelle, 22 mai-1er juin 1621.
56Petitot Claude-Bernard (éd.), « Mémoires de Phélypeaux de Pontchartrain », art. cité, p. 121-122.
57Pour les tentatives de médiation d’Herbert et de Doncaster dans les années 1621-1622, voir Stoye John Walter, English Travellers Abroad, 1604-1667: their Influence in English Society and Politics, New Haven, Yale University Press, 1989 (1952), p. 64-67.
Auteur
Sorbonne Université / Université de Neuchâtel.
Maxim Boyko est docteur en histoire. Il a soutenu en novembre 2023 une thèse de doctorat dans le cadre d’une cotutelle internationale, sous la direction conjointe du Pr Denis Crouzet (Sorbonne Université) et du Pr Olivier Christin (université de Neuchâtel), intitulée Jeux des Rois. France et Angleterre à l’heure de l’absolutisme naissant (1610-1642). Il est l’auteur de « Denis Charpentier. Étude sociale du premier secrétaire de cardinal de Richelieu », Dix-septième siècle, no 284, 2019, p. 423-457 et « Richelieu face aux turbulences révolutionnaires en Angleterre (1637-1642) », Histoire, économie et société, vol. 42, no 1, 2023, p. 7-27.
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