Rostaing Capre, archevêque d’Arles (1286-1303), fut-il bienheureux ?
p. 155-170
Texte intégral
1On sait combien la sainteté épiscopale était chère aux recherches de Jean-Michel Matz. Combien aussi il a su démontrer son intérêt et sa signification aux derniers siècles du Moyen Âge, en dépit d’une historiographie qui avait tendance à négliger ces cultes, certes souvent circonscrits aux milieux cléricaux1. En Provence, rares sont les prélats du Moyen Âge ayant suscité une dévotion dans leurs Églises. Pourtant, au sein de celles-ci, le xiiie siècle connaît un regain d’intérêt sinon de ferveur pour la sainteté épiscopale, que les figures vénérées soient d’origine tardo-antique ou alto-médiévale2. Il s’agit de cultes célébrant des fondateurs de sièges épiscopaux, souvent légendaires. Mais nulle trace de saints évêques contemporains une fois passée la réforme grégorienne3. Sinon deux archevêques d’Arles, Louis Alleman (1423-1450), devenu cardinal dès 1426 et béatifié le 9 avril 1527, et Rostaing Capre, qui semble avoir suscité quelque dévotion et auquel les Temps modernes donnent un nouveau lustre4. Le premier est bien connu et a bénéficié de multiples travaux5. Le second présente l’intérêt d’une dévotion au déploiement plus discret, ne reposant que sur un rituel de commémoration riche d’enseignements, une manière « d’infra-liturgie » si j’ose dire. L’historiographie a longtemps opposé les cultes savants et cléricaux aux dévotions populaires et mis en avant la trace écrite et matérielle comme marque de cristallisation d’un culte. Les rares indices laissés par celui de Rostaing Capre caractérisent un type de dévotion volatile fondée sur la commémoration et particulièrement difficile à saisir pour l’historien, parce que reposant sans doute sur l’oralité, mais que l’on se méprendrait à négliger.
Une carrière bénéficiale
2Ni le profil ni le cursus de Rostaing Capre ne justifient a priori le culte dont il a pu faire l’objet. Certes, la carrière bénéficiale de Rostaing Capre à Arles le distingue en apparence de ses prédécesseurs du xiiie siècle6. Contrairement à ceux-ci, il est en effet issu du chapitre cathédral Saint-Trophime et y accomplit tout son cursus. D’après une notice du xve siècle, Rostaing Capre serait originaire de Grans, castrum proche de Salon, dans les terres archiépiscopales7. Il est attesté comme chanoine et prêtre dès 12788, puis comme ouvrier et administrateur des anniversaires en 1283-12869. Il est en cela chargé de gérer des revenus domaniaux et des rentes du chapitre, ainsi que de recevoir des reconnaissances. Au vrai, il procède de l’entourage de ses devanciers eux-mêmes proches des papes. Sa provision par Honorius IV comme archevêque le 5 août 1286, à la suite d’une élection par voie de compromis, ne constitue donc nullement une rupture avec les milieux qui ont gouverné l’Église d’Arles durant les décennies précédentes10. Rostaing provient de la familia du cardinal de Porto Bernard d’Anguissola qui est chargé de le consacrer, tout comme ses homologues Raymond de Nîmes puis Durand de Tres Eminas à Marseille, Rostaing de Noves à Aix, André d’Anguissola à Avignon. Il entretient des liens spéciaux avec ce même collègue Durand (1289-1312) qui fut son procureur à Rome jusqu’en mars 128711. Mais contrairement aux indications d’une liste de chefs d’accusation erronées, Rostaing Capre ne participe pas aux procédures lancées contre Boniface VIII en juin 130312. Il appartient plutôt au camp de ses affidés13.
3Rostaing Capre relève d’une génération de prélats confrontée à la grave crise dynastique qu’affrontent les Angevins entre 1282 et 1288, aux côtés de Jean Silvestri qui siège à Toulon, Raymond de Mévouillon à Gap puis Embrun, Pierre de Lamanon à Sisteron, Geoffroi de Lincel à Gap, et Guillaume de Ferrières qui est prévôt de Marseille. Ces temps de revers militaires et diplomatiques face à la Couronne d’Aragon se doublent d’une crise de légitimité du fait de la captivité du jeune roi Charles II. Le sauvetage de la monarchie est entre les mains du pape et des capétiens. Le financement de la rançon du roi est un problème crucial, tandis que se prépare la guerre sur mer et sur terre. La levée d’une décime est primordiale. L’épiscopat provençal est tout entier mobilisé aux côtés des Angevins. Rostaing Capre reçoit ainsi des missions à la fois diplomatiques, militaires et fiscales. Honorius IV lui confie les transferts du produit de la décime dont son prédécesseur avait assuré la levée jusqu’à sa mort14. Rostaing s’y emploie pendant plusieurs années, entre septembre 1287 et juillet 1298, en recourant aux compagnies de Sienne et de Pistoia. Il supervise ainsi des versements du produit de cette taxe avec les évêques de Cavaillon et de Toulon dès mai 128815.
4Au début de son épiscopat, l’archevêque d’Arles est ainsi un proche collaborateur de Charles II. Il participe à ses tractations avec les Aragonais. Rostaing l’accompagne lors d’un voyage diplomatique dans les Pyrénées en octobre et novembre 1289, avec Guillaume de Vilareto, prieur de Saint-Gilles, Bérenger, abbé de San Michele de Cossano, et Bernard, abbé de Sénanque16. Mais la négociation avec le roi d’Aragon ne peut finalement se tenir. En septembre 1295, Rostaing suit à nouveau Charles II jusqu’à Perpignan, avec Guillaume de Ferrières et l’archevêque d’Embrun Guillaume de Mandagout17. La mort de Guillaume de Ferrières durant la mission conduit Boniface VIII à désigner Rostaing comme négociateur, avec ses collègues d’Embrun et de Marseille. Les prélats doivent aussi pourvoir à la décime et surveiller ses transferts à la place du défunt18. En 1296, Rostaing Capre est toujours chargé par le pape des affaires concernant l’Aragon et Frédéric de Sicile19. L’archevêque, qui arbore les titres de familier et de conseiller du roi20, bénéficie de la protection de ce dernier à plusieurs reprises, avec des diplômes octroyés le 6 novembre 129221 et en février 1294, ainsi que des facilités données au chapitre et à l’archidiacre la même année22. En outre, Rostaing figure parmi les exécuteurs du testament de Louis d’Anjou le 19 août 129723. À la fin de l’année 1301, quand le roi s’efforce de nouer avec l’épiscopat un consensus autour des problèmes juridictionnels et du statut de clerc, il constitue un conseil de prélats auquel participe Rostaing. Les exigences de Charles II nécessitent des consultations sur la définition de ce statut et la convocation de premières assemblées de la prélature de Provence24.
5Rostaing a marqué son pontificat de diverses mesures normatives dans sa province et son chapitre. Il célèbre un concile provincial à l’Isle-sur-la-Sorgue en 1288, précisant les modalités de versement de la dîme (ca. 15) et veillant à la protection des biens ecclésiastiques contre les amendes et les saisies (ca. 16)25. Il s’attache à la défense des biens et prélèvements ecclésiastiques, des devoirs et prérogatives sacramentels, lors des assemblées tenues le 7 mars 1294 à Arles puis de nouveau à l’Isle en 130326. Au regard de son chapitre cathédral qui suit un propos de vie régulier, le pape l’incite à réorganiser les revenus bénéficiaux de la précentorie et de la sacristie, jugés insuffisants, ce qui nourrit la défiance des chanoines pour ces offices. Le prélat aura désormais la possibilité d’adjoindre des priorats à ces bénéfices27. L’attention de la papauté pour ces reconfigurations recoupe sans doute aussi des préoccupations fiscales. Il est possible enfin que Rostaing soit à l’origine d’une compilation d’actes des conciles tenus par les archevêques dans leur province entre 1234 et 1288, intégrée dans un registre factice28. La composition de ce recueil dans le premier quart du xive siècle, voire au tournant du siècle quelque temps après 1288, est vraisemblable29.
6En dépit des reculs acceptés par ses prédécesseurs face au pouvoir royal, Rostaing s’efforce de promouvoir ses droits et juridictions, tout en composant avec les grandes seigneuries laïques. Le concile provincial qu’il convoque le 7 mars 1294 lui permet de rappeler et de faire consigner les privilèges impériaux de son Église30. La relation vassalique lui assure une relative neutralisation des concurrences seigneuriales dans son diocèse. Si le prélat prête hommage à Bertrand de Baux Avellino pour ses possessions du tiers de Mouriès et de la villa de Vaquières le 11 octobre 128731, il accorde le sien au même lignage pour Barbegal, les pâtis de la Crau et de Salon32. En outre, l’archevêque tente de restaurer une emprise seigneuriale considérablement affaiblie depuis 1250 par la cession des droits épiscopaux dans la cité à Charles d’Anjou. Il s’implante ainsi à ses abords immédiats et à proximité d’un axe d’échange, en acquérant de Bertrand de Baux le castrum de Trinquetaille pour 2000 livres de provençaux coronats en juillet 130033. Il déploie également ses juridictions sur le petit clergé dont le statut ambigu est l’objet de controverses juridictionnelles dans l’ensemble de la Provence à la fin du siècle34. Peut-être est-ce ce débat qu’évoque la question en suspens avec la cour royale mentionnée en 128935. Il se montre soucieux de ses prérogatives à l’égard des communautés religieuses et de ses suffragants : il est en conflit récurrent avec l’abbesse de Mollégès en 1287-1299, notamment pour la visite et au sujet des réformes morales36 ; il unit à la mense épiscopale d’Orange l’église Saint-Eutrope le 24 octobre 1297, avec l’évêque du lieu Guillaume de Spinosa37. Son rôle de juge délégué ne se démarque pas de celui confié à ses homologues, comme lorsqu’il est commis avec son collègue de Marseille le 16 mai 1296 par le pape pour régler les controverses entre les moines de Montmajour et Saint-Antoine de Viennois38. En tout cela, rien d’exceptionnel justifiant une aura particulière.
Le souvenir d’un évêque et sa promotion
7Rostaing Capre disparaît le 22 août 130339. Son corps est déposé dans une chapelle bordant le collatéral sud de la cathédrale, qu’il avait fait édifier et dont le vocable des saintes Maries est attesté à partir de 136140. Cette chapelle est détruite en 1620 et son périmètre incorporé à une autre plus vaste. Aux lendemains de sa mort, aucune des mentions du prélat n’indique une quelconque vénération41. Une inscription aux Alyscamps rappellerait son action en faveur de certains métiers arlésiens42. Le culte de Rostaing Capre est bien attesté toutefois dans le courant du siècle et au suivant. Mais il ne repose sur aucune liturgie propre, sinon sur un rituel de commémoration. Aussi la seule trace écrite est-elle la mention de son décès dans les calendriers liturgiques, formulée comme une notice nécrologique courante, si ce n’est le titre de beatus ou de sanctus qui lui est associé. Un culte semble se développer quelques années après sa mort et avant la fin des années 1340, à l’appui de miracles dont on ne sait rien de précis, très probablement auprès de sa tombe. À vrai dire, il tient davantage de la pieuse mémoire.
8Quels en sont les promoteurs ? Probablement ses proches successeurs43. Mais la plupart s’investirent dans des tâches qui les tinrent éloignés de leur Église, tel le camérier apostolique Gasbert de Valle. S’il est un moment cependant où Rostaing Capre a pu constituer un repère mémoriel, c’est lorsque son Église s’efforça de renouer avec la puissance seigneuriale urbaine de l’archevêché d’Arles. Rostaing avait acquis Trinquetaille, le bourg sur la rive droite du Rhône jusqu’alors aux mains des Baux. Il se tailla sans doute alors une réputation de restaurateur de la seigneurie archiépiscopale, sinon sur la cité de Trophime, du moins à ses portes. À charge pour ses successeurs d’alimenter son souvenir. Arnaud de Faugeriis, à l’ample et riche carrière bénéficiale mais issu du chapitre cathédral, nous semble un acceptable candidat à cette œuvre de valorisation44. C’est lui qui fut à l’origine d’un libelle adressé au roi Robert, sans doute dès 1309, et revendiquant le rétablissement de la seigneurie archiépiscopale sur sa cité45. Cardinal en 1310, il couronne Henri de Luxembourg au Latran en 1312. Le 7 juillet, l’archevêque obtient du nouvel empereur un diplôme confirmant les prétentions de son Église. Les mérites de Rostaing ont pu davantage prendre de relief sous son action, cependant sans lendemain.
Un rituel de commémoration
9Les livres liturgiques arlésiens portent la mention de Rostaing Capre comme bienheureux ou saint, mais en ne lui ouvrant que les seules pages de leur calendrier. Rostaing ne bénéficie d’aucune fête propre, d’aucune leçon. Un bréviaire à l’usage de l’Église de Marseille ap. 1178, puis de celle d’Arles avant 1293 et peut-être dès 1240, inscrit en addition son dies natalis au 22 août, d’une écriture cursive des premières décennies du xive siècle46. Toutefois, cette notice nécrologique n’attribue aucun titre de saint au prélat. Un calendrier liturgique inséré à la fin d’un cartulaire municipal et que l’on peut dater du début du xive siècle, avant 1317, recèle en ajout la commémoration de « saint Rostaing », à la date du 22 août. Il semble avoir été apposé vers le milieu du siècle, si l’on en juge par l’écriture employée. Il est le seul à comporter une indication de rituel. Il signale aussi l’intérêt des élites communales pour ce saint archevêque, même si ce dernier ne sut accéder au rang de dévotion municipale47. Ce sont là les deux plus anciennes traces de sa commémoration. Puis le 26 mars 1349, un notaire évoque à propos d’une visite à Albaron menée par le prélat, « bone memorie Rostagnus Arelatensis archiepiscopus nunc vocatus sanctus Rostagnus48 ». La précision semble révéler le caractère très récent de la fama sanctitatis. Une décennie plus tard environ, celle-ci est assez fervente pour susciter au moins une élection de sépulture parmi le clergé de la cathédrale. Le 7 août 1361, le prévôt Sauveur Oliverii (1350-1361) choisit pour dernière demeure soit Saint-Didier d’Avignon à titre provisoire, soit la cathédrale d’Arles « infra capellam sancti Rostagni » où il souhaite quoi qu’il en soit que son corps soit transféré49. Le milieu des chanoines d’Arles semble alors très réceptif à la mémoire de Rostaing qu’il célèbre en un rituel particulier. Mais ses restes ne sont pas considérés comme reliques50.
10Le chapitre arlésien étant régulier, il suit pour l’office un cursus à neuf leçons. La commémoration suppose sans doute la récitation du nom de Rostaing dans le rituel de la messe du 22 août, au moment du memento des défunts, ainsi que sa lecture au chapitre après la célébration de prime, et une attention spéciale portée dans sa chapelle. Lorsque l’ouvrier et administrateur des anniversaires Raymond Raynaudi fait rédiger le relevé des cens des diverses fondations de son Église, le 18 janvier 1403, il note l’anniversaire du défunt archevêque sans référence à une quelconque dévotion : « Pro anniversario, pintansia et cantari obdormitionis inclite recordationis domini Rostagni Capre Arelatensis archiepiscopi, fiendo annis singulis XXII die mensis augusti […]51. »
11Le rituel alors adopté, en dépit de sa solennité liée sans doute aux dispositions testamentaires du défunt, est celui de la commémoration et non pas d’une célébration de saint. Chaque année, l’anniversaire s’accompagne ainsi de pulsations de cloches, messe funéraire et procession, distribution aux chapelains et chanoines, disposition de luminaire dans sa chapelle. La messe est du type des cantars, elle est donc chantée et revêt un lustre particulier52. La fondation de Rostaing se constitue de 70 gros tournois d’argent annuels affectés par le chapitre au 22 août, dont 60 sont versés au responsable des grandes cloches53. Le jour dit, toutes les cloches sonnent à vêpres et matines ainsi qu’aux autres heures, comme lors des fêtes solennelles et à l’occasion de la survenue de miracles. On dit alors l’offertoire de la messe des morts, la messe des défunts elle-même, puis on effectue une procession funéraire dans la chapelle de Rostaing. Tous les chapelains tenant chapellenie ce jour-là dans l’église d’Arles reçoivent des aumônes et les chanoines alors présents une distribution en argent. On laisse se consumer dans sa chapelle un cierge de trois livres de bonne cire dès les premières vêpres, et durant la nuit et le jour qui suivent. Au xve siècle, d’autres jalons perpétuent la mémoire de Rostaing. Ainsi d’une liste épiscopale composée sans doute vers la fin du xive siècle, puis complétée jusque sous Pierre de Foix (1450-1463)54. Toujours dans l’esprit de la commemoratio, elle rappelle son origine locale, ses miracles, son décès, sa sépulture et le qualifie de bienheureux.
12Lorsqu’au xviie siècle le culte de Rostaing Capre connaît un renouveau, c’est sur la foi de ces brèves mentions issues de livres liturgiques locaux dont l’antiquité est en soi devenu un gage d’autorité55. Au demeurant, l’indigence de la légende alors rapportée par les érudits plaide en faveur de l’inexistence de toute autre tradition écrite le concernant56. C’est son corps qui cristallise désormais sa mémoire. Lors de travaux dans la cathédrale entre 1620 et 1627, l’archevêque Gaspard du Laurens (1603-1630) fit en effet démolir deux chapelles du xive siècle sur le côté sud, au niveau des deux dernières travées du collatéral. Dédiées respectivement aux saintes Maries et à Tous-les-Saints, elles abritaient les tombes de Rostaing Capre et de Gasbert de Valle (1323-1341)57. Le 20 février 1620, on découvrit les restes du premier sous l’autel de sa chapelle. Ils furent considérés comme reliques et déposés dans l’autel de la nouvelle chapelle des Trois Rois, avec celles de l’abbé Bertulphe et des Onze mille vierges, le 24 octobre suivant58. À cette époque, la biographie de Rostaing subit d’ailleurs quelques aménagements, sans doute par la volonté de lignages récents en quête de prestigieuse parenté. On affubla le prélat d’armoiries controuvées, de gueule à une chèvre saillante d’argent surmontée d’une fleur de lis d’or (fig. 1)59 : ce sont celles des Cabre de Roquevaire, puissante famille consulaire marseillaise au xvie siècle et au début du suivant60. Enfin, un deuxième foyer de célébration mémorielle se fit jour à Salon, résidence archiépiscopale, mais il semble on ne peut plus tardif61. Certes Rostaing avait promulgué des statuts pour sa seigneurie salonnaise le 8 mai 129362. Mais ce n’est qu’à l’époque contemporaine que sa mémoire y est cultivée. Salon le célèbre encore aujourd’hui de plusieurs toponymes urbains63.
Fig. 1. – Les armes de « Rostand de Capre » d’après Pierre Véran, Recherches pour servir à l’histoire de l’Église d’Arles, 1800.
Arles, Bibl. mun., ms. 792, p. 92-93, de gueules à la chèvre saillant d’argent. cl. Ph. Rigaud.
13Rostaing Capre caractérise un type d’éternité à bas bruit, certes malaisée à appréhender du fait de la rareté des sources. La sainteté n’avance pas forcément avec les tambours et trompettes d’une liturgie propre, d’une narration édifiante et d’une accumulation de miracles. Même encore aux temps avancés du Moyen Âge, elle s’appuie aussi sur l’évidence entendue d’une simple mémoire, d’une vénération plutôt que d’une ferveur. Ce rayonnement de connivence n’en est pas forcément moindre, ni dans la cité et son territoire, ni dans la durée. Arles qui prétend compter tant de martyrs et un apôtre comme fondateur est la seule Église de Provence à se proclamer sainte. Ses archevêques ne manquent pas d’arborer cette vertu dans leur titulature. La cité rhodanienne semble détenir encore la capacité de sanctifier les siens en un processus informel, à l’heure pourtant du triomphe en la matière des procédures canoniques. Son archaïsme est encore et toujours un pouvoir. À l’aube du xive siècle, tandis qu’Avignon scellait un destin de résidence pontificale, Arles cherchait à renouer avec la puissance et l’immédiateté de la seigneurie archiépiscopale. Des miracles se manifestèrent alors sur la tombe de l’un de ses prélats, celui seul qui avait permis à la seigneurie de Trophime de revenir en sa cité. Comme une manifestation de la reconnaissance de ses successeurs envers ce refondateur, singulièrement Arnaud de Faugeriis et son homologue et parent Galhard qui portèrent devant la cour angevine la revendication de leur grandeur passée. Aussi ne doit-on pas s’étonner si le culte célébrant Rostaing demeura de l’ordre de la commémoration au Moyen Âge finissant, car au fond ses mérites découlaient non pas d’un propos de vie si singulier, ses perfections non de l’exaltation de quelque rupture mondaine. Il tenait sa virtus de l’accomplissement de son œuvre refondatrice de la sainte Église d’Arles, à l’image d’un nouveau Trophime. Certes, cette restauration ne donna pas les fruits espérés au xive siècle, et du saint prélat il ne resta plus que le souvenir sans motif. Aux Temps modernes, après la tourmente qui ébranla le culte des reliques, Rostaing prit toutefois un autre tour. Sa mémoire se remotiva dans son ancienneté même, tandis que la redécouverte de ses restes lui conféra un nouveau statut. Le prélat rejoignit alors la cohorte des saints arlésiens d’une manière plus conforme. Son corps se fit relique et fut versé au trésor des autres saints locaux tel ce Bertulphe, son voisin de calendrier et de chapelle. Sous la plume des érudits militants tels Pierre Saxi, ses mentions obituaires se firent « mentions au bréviaire ». Il s’en fallait de beaucoup pour que cela donne une liturgie propre. Du reste, cette carence n’entrave pas forcément la carrière des saints. Car enfin, le souvenir maintenu de ceux qui dorment à jamais n’est-il pas le miracle par excellence, celui du triomphe face à la mort ?
Annexe
Annexe 1. Bréviaire de Marseille puis d’Arles, après 1178-av. 121964
Paris, BnF, ms. lat. 1018 (368 folios).
La mention du dies natalis de Rostaing est placée au 23 août, jour des saints Timothée et Symphorien, en addition de marge gauche du calendrier, d’une gothique cursive contemporaine de la date indiquée.
Ind. : Léopold Delisle, Littérature latine et histoire du Moyen Âge, Leroux, Paris, 1890, p. 39 n. 3. Joseph Gazay, « Le Roman de Saint Trophine et l’abbaye de Montmajour », in Annales du Midi, t. 25, 1913, p. 5-37, ici p. 14 n. 1 (sur le sanctoral et Trophime au fo 270 vo-292 vo). Victor Leroquais, Les bréviaires manuscrits de bibliothèques publiques de France, t. 2, Paris, 1934, no 477, p. 460-462. Eugène Duprat, « Le bréviaire de l’église cathédrale de Marseille du xiiie s. », in Mémoires de l’institut historique de Provence, t. 21, 1945-1946, p. 18-27. Jean-Loup Lemaitre, Répertoire des documents nécrologiques français, t. 2, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1980, p. 1395. Anke Krüger, Südfranzösische Lokalheilige zwischen Kirche, Dynastie und Stadt vom 5. bis zum 16. Jahrhundert, Steiner, Stuttgart, 2002, p. 89. Nicoletta Brocca, « La tradizione della Sibilla Tiburtina e l’acrostico della Sibilla Eritrea tra Oriente ed Occidente, tardantichità e Medioevo : una “collezione” profetica ? », in Stéphane Gioanni, Benoît Grévin (dir.), L’Antiquité tardive dans les collections médiévales. Textes et représentations (vie-xive siècle), École française de Rome, Rome, 2008, p. 234 n. 60.
[fo 4 vo]
XI kal. sept. \Anno Domini millesimo CCCo IIIo in die vel festo Timothei et Simphoriani fuit celebratus obitus felicis recordationis venerabilis patris domini manifici domini Rostagni Capre archiepiscopi sancte Arelatensis ecclesie./
Annexe 2. Calendrier d’Arles, entre 1255 et 1317, plutôt vers le début du xive siècle
Arles, Arch. mun., AA 14, Livre noir (125 folios), fo 119-124 vo.
Calendrier disposé en addition du Livre noir, cartulaire de la commune d’Arles transcrit vers 1392. Le calendrier est composé entre 1256 et 131765. Calendes, nombre d’or, A de la lettre dominicale et lettres numérales du jour au trait gras rubriqué, initiales des saints ourlées de jaune. La graphie de la gothique textualis employée incline à placer la rédaction au début du xive siècle. La mention de Rostaing est rédigée en gothique cursive ramassée et semble remonter aux environs du milieu du xive siècle. La main est différente de celle qui a tracé plus haut l’addition du XIV des calendes : « Bardulphi et Ludovici regis Roberti fratris », sans doute peu après 1317.
Ind. : Ville d’Arles. Archives municipales, série AA, Arles, s. d., p. 49-50.
[fo 122 vo]
XI kal. sept. Timothei et Simphoriani martyrum. \Et comemoratio sancti Rostagni./
Annexe 3. Bréviaire d’Arles, 1343-1347
Paris, BnF, ms. lat. 752 (334 folios), ouvrage composé sous le prévôt Galhard de Bedach par le notaire Giovanni Corradi de Foligno (fo 334). Aucune célébration pour Rostaing, mais le livre est dépourvu de calendrier.
Ind. : GCNN, Arles, no 2852. Victor Leroquais, Les bréviaires manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. 2, Paris 1934, no 456, p. 431-434. Bénédictins du Bouveret, Colophons de manuscrits occidentaux des origines au xvie siècle, t. 3, Colophons signés, Fribourg, 1973, no 9343, p. 237. Emma Condello, « Il libro e la curia : copisti di codici e scriptores della cancellaria pontifica tra Roma e Avignone », in Marie-Clotilde Hubert, Emmanuel Poulle, Marc H. Smith (dir.), Le statut du scripteur au Moyen Âge, École des chartes, Paris 2000, p. 77-96, ici p. 83-84.
Annexe 4. Liste épiscopale d’Arles, vers 1464
Arles, Bibl. mun., ms. 108, p. 135-168, Historicus catalogus episcoporum et archiepiscoporum Arelatensium, composé sans doute vers le début du xve siècle, puis complété jusque peu après l’archiépiscopat Pierre de Foix (1450-1463), vers 1464.
Si l’on excepte le prédicat Beatus et la note laconique sur les miracles, rien ne distingue la notice de Rostaing de celles des autres évêques et archevêques, sa longueur est même dans une moyenne basse au regard de ces dernières.
Éd. : GCNN, Arles, no 3, col. 8.
[p. 160]
Beatus Rostangnus Capre oriundus loci de Granis Arelalensis diocesis, LV archiepiscopus. Claruit miraculis. Obiit XIo kal. septembris anno Domini MoCCCIIIo. Corpus ejus jacet infra cappellam sanctarum Marie Jacobi et Salome in ecclesia Arelatensi.
Annexe 5. Missel d’Arles, fin du xve siècle
Carpentras, Bibl. Inguimbertine, ms. 82 (L. 96), 288 folios, fin du xve siècle, avant 1491.
Le livre ne comporte que le propre du temps et les messes votives. Le calendrier inscrit la notice nécrologique rubriquée de Rostaing.
Ind. : Léopold Duhamel, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements, Carpentras, t. 1, Plon, Paris, 1901, p. 43-44. Victor Leroquais, Les sacramentaires et les missels manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. 3, Paris, 1924, no 833, p. 244-245.
[fo 8 vo]
XI kal. sept. Obitus beati Rostagni Capre hujus ecclesie Arelatensis MCCCIII. [rubriqué]
Annexe 6. Censier des anniversaires de l’Église d’Arles, début du xve siècle
Paris, BnF, ms. lat. 478 (92 folios), recueil factice de divers ouvrages de théologie (Jean d’Abbeville, Alfred de Sareshel, Barthélemy de Messine, Pseudo-Aristote), xiiie-xive siècles, suivi par un relevé des rentes perçues par le chapitre selon quatre termes annuels (fo 77-92), dressé par Raymond Reynaudi ouvrier et administrateur des anniversaires du chapitre cathédral d’Arles le 18 janvier 1403, à partir de divers actes fondant ces anniversaires.
Ind. : Barthélemy Hauréau, « Jean d’Abbeville, archidiacre de Meaux », in Histoire littéraire de la France, t. 32, Paris, 1898, p. 286. Catalogue des manuscrits en écriture latine portant des indications de date, de lieu ou de copiste, t. 2, Bibliothèque nationale, fonds latin (nos 1 à 8000), M.-T. d’Alverny (dir.), Paris, 1962, p. 15, pl. XXXV. Palémon Glorieux, La Faculté des arts et ses maîtres au xiiie siècle, Paris, 1971, p. 88. Jean-Loup Lemaitre, Répertoire des documents nécrologiques français, t. 2, Paris, 1980, p. 1391. Rebecca Anne Baltzer, « The Little Office of the Virgin and Mary’s Role at Paris », in Margot Elsbeth Fassler, Rebecca Anne Baltzer (dir.), The Divine Office in the Latin Middle Ages. Methodology and Sources Studies, regional Developments, Hagiography. Written in Honor of Professor Ruth Steiner, Oxford, 2000, p. 463-484, ici p. 463-464.
[fo 86]
Item turonenses argenti LX.
a, b, c, c, e, f, g, h, ad XXXV a).
Pro anniversario, pintansia et cantari obdormitionis inclite recordationis domini Rostagni Capre Arelatensis archiepiscopi fiendis annis singulis XXII die mensis augusti, LXX modo videlicet quod de dictis LX turonenses argenti debet pulsatoribus magnarum campanarum satiffieri et debent omnia cimbala pulsari in vesperis, matutis et aliis horis sic in festo sollempni et in omnibus miraculis que ipsa occurrent, debet etiam offertorium mortuorum dici et missa et processio mortuorum sollempniter pro ipso dici et fieri in ejus cappella, debet etiam omnibus cappellanis habentibus cappellanias in ecclesia Arelatis celebrantibus ipsa die helemosinas dari et dominis canonicis presentibus pitancia dari in peccunia, debet etiam fieri unus cereus trium librarum bone cere et fine qui in primis vesperis in ejus cappella penitus comburendus ibidem totus illa nocte et die relinquatur.
Tenet Johannes Gil possessiones pro dicto anniversario constituto. \Modo tenet Poncius Gil./\Modo tenet Jacobus Nigri constat mitigatum servit cum IIIIor florenis./ b)
a) Il s’agit sans doute de la référence aux divers actes établissant la fondation funéraire ici décrite (voir AD13, 4G 287, fol. 25-32 vo). – b) Deux additions du xve siècle.
Annexe 7. Bréviaire imprimé d’Arles, 15 juillet 1501
Paris, BnF, B-4537 (558 folios), Breviarium secundum consuetudinem predicte sancte Arelatensis ecclesie, Arles, 15 juillet 1501, publié sous l’archevêque Jean Ferrer (1499-1521) et aux frais du chapitre, sur deux colonnes. Le calendrier mentionne l’obit rubriqué de Rostaing au 22 août 1303 selon la forme du missel manuscrit de la fin du xve siècle.
Ind. : Hanns Bohatta, Bibliographie der Breviere 1501-1850, Leipzig, 1937 (réimpr., Hiersemann, Stuttgart, 1963), no 1898 ; GCNN, Arles, no 3023. Marcelin Chailan, « Les livres liturgiques d’Arles au xvie siècle », in Congrès des sociétés savantes de Provence, Marseille (31 juillet-2 août 1906), comptes rendus et mémoires, Aix-en-Provence-Marseille, 1907, p. 217-253, ici p. 218-224. Léon-Honoré Labande, « Les premiers livres liturgiques imprimés des Églises provençales, avec vingt-quatre figures », in Gutenberg-Jahrbuch, t. 6, 1931, p. 166-200, ici p. 170-172.
XI kal. sept. Obitus beati Rostagni Capre hujus ecclesie Arelatensis MCCCIII. [rubriqué]
Annexe 8. Livre d’heures imprimé d’Arles, 1521
Arles, Bibl. mun., RA 12 (112 folios), Ad laudem et honorem intemerate et virginis gloriose genitricis Dei Marie, Lyon, 1521, ayant appartenu à Laurent Bonnemant.
L’obit rubriqué de Rostaing figure au calendrier, le 22 août 1303.
Ind. : Marcelin Chailan, « Les livres liturgiques d’Arles au xvie siècle », in Congrès des sociétés savantes de Provence, Marseille (31 juillet-2 août 1906), comptes rendus et mémoires, Aix-en-Provence-Marseille, 1907, p. 224-230.
11 kal. sept. Obitus beati Rostagni Capre archiepiscopi Arelatensis 1303. [rubriqué]
Annexe 9. Missel imprimé d’Arles, 1530
Arles, Bibl. mun., RB 41 (218 et 86 folios) et RB 49, Missale secundum usum et consuetudinem sancte Arelatensis ecclesie, Lyon, 1530. L’ouvrage était en possession de Laurent Bonnemant en 1772.
Le calendrier indique l’obit de Rostaing au 22 août sous forme rubriquée.
Ind. : Hanns Bohatta, Bibliographie der Breviere 1501-1850, Leipzig, 1937 (réimpr., Hiersemann, Stuttgart, 1963), no 1898B. Marcelin Chailan, « Les livres liturgiques d’Arles au xvie siècle », in Congrès des sociétés savantes de Provence, Marseille (31 juillet-2 août 1906), comptes rendus et mémoires, Aix-en-Provence-Marseille, 1907, p. 230-245. Léon-Honoré Labande, « Les premiers livres liturgiques imprimés des Églises provençales, avec vingt-quatre figures », in Gutenberg-Jahrbuch, t. 6, 1931, p. 198-200.
XI kal. sept. Obitus beati Rostagni Capre Arelatensis ecclesie episcopi qui obiit sub anno Domini MCCCIII. [rubriqué]
Annexe 10. Bréviaire imprimé d’Arles, 1549
Arles, Bibl. mun., RA 101 (543 folios), Laurent Bonnemant possédait l’ouvrage en 1761.
Aix-en-Provence, Bibl. Méjanes, Rés. D 100.
Paris, Bibl. Mazarine, 8o 23795.
Breviarium recens ad usum Arelatensis ecclesiæ, Aix, 1549. Le calendrier ne porte aucune mention de Rostaing.
Ind. : Hanns Bohatta, Bibliographie der Breviere 1501-1850, Leipzig, 1937 (réimpr., Hiersemann, Stuttgart, 1963), no 1899. Marcelin Chailan, « Les livres liturgiques d’Arles au xvie siècle », in Congrès des sociétés savantes de Provence, Marseille (31 juillet-2 août 1906), comptes rendus et mémoires, Aix-en-Provence-Marseille, 1907, p. 245-251.
Abréviations
AD13 : Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille.
GCNN, Arles : Gallia christiana novissima, t. 3, Arles, Joseph Hyacinthe Albanès, Ulysse Chevalier éd., Imprimerie valentinoise, Valence, 1900.
GCNN, Marseille : Gallia christiana novissima, t. 2, Marseille, Joseph Hyacinthe Albanès, Ulysse Chevalier éd., Imprimerie valentinoise, Valence, 1899.
GCNN, Orange : Gallia christiana novissima, t. 6, Orange, Joseph Hyacinthe Albanès, Ulysse Chevalier éd., Imprimerie valentinoise, Valence, 1916.
L Nicolas IV : Registres et lettres des papes du xiiie siècle. Les registres de Nicolas IV (1288-1292), Ernest Langlois éd., École française de Rome, Paris, 1887-1893.
L Boniface VIII : Les registres de Boniface VIII : recueil de bulles de ce pape publiées ou analysées d’après les manuscrits originaux des archives du Vatican, Georges Digard, Maurice Faucon, Antoine Thomas et Robert Fawtier éd., École française de Rome, Paris, 1885-1921.
LC Clément V : Regestum Clementis papæ V ex Vaticanis architypis. Sanctissimi DD. NN. Leonis XIII Pontificis Maximi Iussu et munificentia. Nunc primum editum cura et studio monachorum ordinis Sancti Benedicti. Anno MDCCCLXXIV, École française de Rome, Rome, 1885-1892.
RCA : I registri della cancellaria angioina ricostruiti, Riccardo Filangieri et al. éd., Accademia Pontaniana, Naples, 1950, sqq.
Notes de bas de page
1Je remercie chaleureusement Madame Fabienne Martin, de la Médiathèque d’Arles, ainsi que Philippe Rigaud, pour leur aide très obligeante. Matz Jean-Michel, « La construction d’une identité : le culte des saints évêques d’Angers au Moyen Âge », in Hagiografica. Rivista di agiografia e biografia della Società Internazionale per lo Studio del Medioevo Latino, t. 13, 2006, p. 95-120. Matz Jean-Michel, « Les miracles de l’évêque d’Angers Jean Michel (1447-1545) », in Heinzelmann Martin, Herbers Klaus et Bauer Dieter R. (dir.), Mirakel im Mittelalter. Konzeptionen, Erscheinungsformen, Deutungen, Steiner, Stuttgart, 2002, p. 377-398. Matz Jean-Michel, « Saints évêques et nouveaux pèlerinages cathédraux en France (xve-début xvie siècles) », in Vincent Catherine et Pycke Jacques (dir.), Cathédrale et pèlerinage aux époques médiévale et moderne. Actes du colloque international de Paris X-Nanterre (Nanterre, 2008), Collège Érasme, Louvain-la-Neuve, 2010, p. 199-217.
2C’est ce que semblent indiquer les chronologies des cultes en faveur de Castor et Auspicius d’Apt, Siffrein de Carpentras, Marcellin d’Embrun et ses compagnons, Maxime de Riez. Pécout Thierry, « Le culte de Marcellin d’Embrun », Le journal des savants, 2023, t. 1, p. 99-224 ; Pécout Thierry, « Le culte de Siffrein et du saint mors de Carpentras », Hagiographica. Rivista di agiografia e biografia della Società per lo studio del Medio evo latina, t. 28, 2021, p. 185-221 et « Le culte de Siffrein et du saint mors de Carpentras. Le dossier hagiographique », Provence historique, t. 71, 2021, p. 115-160 ; Pécout Thierry, « Le culte de Maxime de Riez », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, t. 25-1 et t. 25-2, 2021, [en ligne] ; Pécout Thierry, « Les saints médiévaux d’une cité provençale. Apt, une relecture », Revue d’histoire de l’Église de France, t. 105, 2019, p. 213-233. Février Paul-Albert, « Les saints évêques de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge dans le Sud-Est de la Gaule (genèse et développement de leur culte) », Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 7e série, t. 6, 1985, Le peuple des saints. Croyances et dévotions en Provence et Comtat Venaissin à la fin du Moyen Âge, p. 17-40. Krüger Anke, Südfranzösische Lokalheilige zwischen Kirche, Dynastie und Stadt vom 5. bis zum 16. Jahrhundert, Steiner, Stuttgart, 2002.
3On dénombre pour cette époque les saints évêques Arnoux de Gap (Foulon Jean-Hervé, « Recherches autour du dossier hagiographique de saint Arnoux, évêque de Gap, † av. 1079 [BHL 712 et édition de la vie latine BHL 712b] », Analecta Bollandiana, t. 125, 2007, p. 321-355) et Étienne d’Apt (Pécout Thierry, Le livre du chapitre du chapitre cathédral Notre-Dame de la Seds de Toulon, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 2020, p. 335-336 n. 2, son culte semble toutefois tardif), ainsi que Lambert de Vence (1104-1154), BHL 4695. On peut leur rapprocher Ismidon de Die, chanoine de Saint-Étienne de Lyon, attesté comme évêque c. 1097-c. 1115 et dont le culte n’est connu que par des mentions liturgiques. Notons que Louis d’Anjou († 1297), dont on a valorisé à l’envi les autres facettes, fut aussi un évêque.
4Pour la période, André Vauchez parle de « crise de la sainteté épiscopale », et ne répertorie pas Rostaing Capre parmi son corpus : Vauchez André, La sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Âge, d’après les procès de canonisation et les documents hagiographiques, 2e éd., École française de Rome, Rome, 1988, p. 352-358.
5AA SS septembris, t. 5, Anvers, 1755, col. 436-461 ; GCNN, Arles, col. 787-829, col. 1312-1370 ; Pérouse Gabriel, Le cardinal Louis Aleman, président du concile de Bâle, et la fin du grand schisme, Picard, Paris, 1904 ; Pásztor Édith, s. v. « Aleman (Alleman), Louis », Dizionario biografico degli Italiani, t. 2, Rome, 1960, p. 145-147 ; Coulet Noël, s. v. « Aleman, Louis », Lexikon des Mittelalters, t. 1, Stuttgart, 1977, col. 349 ; Müller Heribert, « Lyon et le concile de Bâle (1431-1449). Études prosopographiques », Cahiers d’histoire, t. 28-4, 1983, p. 33-57 ; Müller Heribert, Die Franzosen, Frankreich und das Basler Konzil (1431-1449), Schöningh, Paderborn-Munich-Vienne-Zürich, 1990, passim ; Krüger Anke, Südfranzösische Lokalheilige zwischen Kirche, Dynastie und Stadt vom 5. bis zum 16. Jahrhundert, Stuttgart, 2002, p. 110-112 ; Matz Jean-Michel, « Saints évêques et nouveaux pèlerinages cathédraux ».
6GCNN, Arles, col. 539-564. Gall. christ., t. 1, col. 573. Tribout de Morembert Henri, s. v. « Capre, Rostang de », Dictionnaire de biographie française, t. 7, Paris, 1956, col. 1081 ; Calendini Paul, s. v. « Capre, Bx Rostang de », Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 11, Paris, 1949, col. 957-958.
7L’entourage de l’archevêque Rostaing se recrute parmi des familles arlésiennes : Geoffroi de Ponte, domicellus de l’archevêque en 1285 (Actes de la famille des Porcelet d’Arles (972-1320), Martin Aurell éd., Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris, 2001, no 475, 23 février 1285) ; Bertrand Crote, également domicellus en 1299 (Actes de la famille des Porcelet, no 546, il est alors dépêché auprès de l’abbesse de Mollégès). Un Rostaing Capra est chanoine de la collégiale OSA de Pignans (diocèse de Fréjus) entre 1287 et 1295 (GCNN, Arles, no 1336, 11 octobre 1287 ; GCNN, Arles, no 1356, 4 juin 1295).
8GCNN, Arles, no 1301, 8 avril 1278. AD13, 4G 6, no 252 et GCNN, Arles, no 1302, 4 juin 1278.
9GCNN, Arles, no 1280, 29 janvier 1285. Il apparaît comme chanoine (AD13, 4G 1, no 12, le 12 novembre 1284, et 4G 9, no 224, 13 octobre 1285), mais beaucoup plus fréquemment avec son titre d’ouvrier : AD13, 4G 3, no 283, 8 avril 1276 ; 4G 3, no 317, le 9 février 1284 ; 4G 2, nos 133 et 138, 29 avril 1284 ; 4G 3, no 291, 29 avril 1284 ; 4G 5, nos 160-161, 29 avril 1284 et 16 novembre 1284 ; 4G 1, nos 65, 21 et 22, les 2, 12 et 16 novembre 1284 ; 4G 3, no 304 et 4G 9, no 223, 12 novembre 1284 ; 4G 4, no 97, 20 juillet 1286. Sur l’activité de Rostaing Capre comme administrateur des anniversaires du chapitre d’Arles entre 1283 et 1286 : Chiama Anne, Les cathédrales et la mort en Provence (xiie-xive siècle), thèse d’histoire du Moyen Âge, dir. Thierry Pécout, université Jean Monnet, Saint-Étienne, 2018 (dactylographié), t. 1, p. 252, 254-255.
10GCNN, Arles, no 1332 et L Nicolas IV, no 587. Le chapitre d’Arles, après la mort de Bertrand Amalrici, a désigné trois compromissaires qui se sont accordés sur son nom, le précenteur Raymond Saboni, le prieur claustral Raymond de Coirano et Raymond de Auraga, prieur de Châteauneuf, ce dernier l’emportant en cas de désaccord des trois. Rostaing est pourvu avec le conseil des cardinaux Girolamo Masci OFM, évêque de Palestrina, Gervais Jeancolet de Clinchamp, du titre de San Martino in Montibus, et Benedetto Caetani, diacre de San Niccolò in Carcere Tulliano.
11GCNN, Marseille, no 322, le 21 mars 1287, à Rome. GCNN, Arles, no 1335, à cette date c’est le chanoine de Rodez Pierre Bernardi qui le remplace comme procureur de l’archevêque. Sur l’entourage de Bernard d’Anguissola : Pécout Thierry, « Les réseaux de Gui Folqueis au sein de l’épiscopat et des cathédrales de Provence », dans Cahiers de Fanjeaux, t. 57 : Gui Foucois, pape Clément IV, et le Midi, Toulouse, 2023, p. 179-224.
12Boniface VIII en procès. Articles d’accusations et dépositions des témoins (1303-1311), Jean Coste éd., L’Erma di Bretschneider, Rome, 1995, p. 174-181.
13Boespflug Thérèse, La curie au temps de Boniface VIII. Étude prosopographique, Ministero per i beni e le attività culturali, Rome, 2005, p. 405-406.
14GCNN, Arles, no 1333-1334, 19-20 septembre 1286.
15GCNN, Arles, no 1340 L Nicolas IV, no 583, 3 mai 1288 ; no 1342 et L Nicolas IV, nos 601-603, 12 août 1288. L Nicolas IV, no 1095 et GCNN, Arles, no 1345 et L Nicolas IV, no 1095 et 1136, 23 juillet 1289, sur les versements au sénéchal de Provence.
16GCNN, Arles, nos 1347-1348. Minieri Riccio Camillo, Genealogia di Carlo I. d’Angiò, prima generazione, Priggiobba, Naples, 1857, no 38, p. 176-178 : Charles II se rend au col de Panissars, mais le roi d’Aragon ne s’y trouve pas ; un procès-verbal est alors dressé, auxquels souscrivent notamment Albert archidiacre d’Arles, maître Guillaume sacriste de Riez, Amiel Botella sacriste d’Aix, Elzéar de Sabran, Raymond de Puyricard, Raynaud Porcelet de Sénas, Jean de Burlats le vieux, Philippe de Laveno.
17GCNN, Arles, no 1359, 7 septembre 1295.
18L Boniface VIII, no 1691, 5 février 1297.
19L Boniface VIII, no 856, 2 janvier 1296.
20RCA, t. t. 49, no 167, 22 février 1294, si l’on en croit la titulature du prévôt de Grasse (no 166) bénéficiant de la même protection et sur la lettre duquel celle-ci est copiée.
21RCA, t. t. 44, no 220, p. 64-65. Le roi rappelle alors que Rostaing a contribué au subside de Sicile à hauteur de 300 livres de petits tournois.
22RCA, t. t. 48, no 35, p. 22, 3 février 1294. Concession d’un espace inutilisé, proche d’une zone où le chapitre dispose du dominium, sous réserve que le bien ne mette pas en cause la défense de la ville.
23Autour de Louis d’Anjou mourant, le 19 août 1297 à Brignoles, on compte Rostaing Capre, archevêque d’Arles, Durand de Tres Eminas, évêque de Marseille, l’abbé de Saint-Victor Guillaume de Sabran, Pierre de Ferrières, alors doyen du Puy. Processus canonizationis et legendæ variæ sancti Ludovici O. F. M. episcopi Tolosani, Analecta franciscana, t. 7, Quaracchi-Florence, 1951, p. 76 et no 29, p. 452-455.
24Charles II demande aux évêques de laisser à la cour royale le soin de juger les prétendus clercs, le 11 novembre 1301, ce qui nécessite des consultations sur la question du statut de clerc. Les prélats de Provence se réunissent auprès de la cour d’Aix et le 15 janvier 1302 le sénéchal Rinaldo di Letto et ses juristes promulguent une ordonnance devant les archevêques d’Arles et d’Aix, les évêques de Marseille, Apt, Toulon et Digne, ainsi que l’abbé de Montmajour, tout comme les procureurs de dignitaires et de chapitres absents. On dénombre l’archevêque d’Arles Rostaing Capre, celui d’Aix Rostaing de Noves, les évêques d’Apt Raymond Bot, Durand de Tres Eminas pour Marseille, Hugues de Digne, Raymond Rostaing pour Toulon, Bertrand Malesanguinis abbé de Montmajour et les procureurs des évêques Jacques Duèze de Fréjus, Pierre de Lamanon de Sisteron, Pierre Negrelli de Riez, Bertrand de Senez, Guillaume de Glandèves, Geoffroi de Grasse, André d’Anguissola d’Avignon. AD13, B 419, B 147, fo 36 et 172 ; GCNN, Arles, no 1381, conseil et délibérations des 15 et 17 janvier 1302 et présentation de la lettre royale du 11 novembre 1301.
25Mansi Gian Domenico, Sacrorum conciliorum, t. 24, col. 951-964. GCNN, Arles, no 1339, col. 544-547. Le concile reprend plusieurs canons : Arles 1234 ca. 10 sur l’excommunication (ca. 1), Arles 1234 ca. 24 sur la protection des bénéficiers contre l’arbitraire (ca. 2), Avignon 1270 ca. 3 sur les legs aux églises (ca. 4), puis plusieurs canons d’Arles c. 1260, 1275 et d’Avignon 1279.
26Le concile provincial du 12 octobre 1289 est connu par un vidimus (Bibl. Inguimbertine, ms. 560, no 20 et Caillet Maurice, Les évêques et le diocèse de Carpentras au xiiie siècle [1195-1332], thèse de l’École nationale des chartes, 1935 [dactylographié], p. 52 et n. 6). Le concile de 1303 est présenté par Trichaud Jacques-Marie, Histoire de la sainte Église d’Arles, t. 3, Giraud, Paris/Nîmes, 1859, p. 204-206.
27GCNN, Arles, no 1341 et L Honorius IV, no 536, 13 juin 1288.
28Città del Vaticano, Bibl. Apostolica Vaticana, Chigiani C.V.151 : la compilation a été transmise dans ce recueil factice du xive siècle, parchemin in 4o, rassemblant cinq manuscrits différents, de mains distinctes, retaillés sous un format 18 cm × 12 cm, relié de cuir vert, restauré depuis peu (février 2010), de 147 folios selon la numérotation récente de bas de feuillet et de 143 selon le premier foliotage de haut de feuillet. Il contient diverses pièces et mélodies provençales, rassemblées sans cohérence apparente et foliotées au xviie siècle. Il est repéré en Provence jusqu’au début du xviie siècle, avant de gagner l’Italie vers 1641, sans doute par l’intermédiaire de Gian Francesco del Bagno, vice-légat en Avignon depuis les années 1620. Il est acquis par les princes Chigi qui le cèdent à la Bibliotheca apostolica en 1923. Il comporte un mystère de Sainte-Agnès du xive siècle (fo 69-85 vo) : Le jeu de sainte Agnès, drame provençal du xive siècle, avec la transcription des mélodies, éd. Alfred Jeanroy et Théodore Gérold, Honoré Champion, Paris, 1931 ; Il mistero provenzale di sant’Agnese, edizione critica con traduzione e trascrizione delle melodie, éd. Silvia De Santis, Viella, Rome, 2016. De même, le poème Lo Savi (dit aussi Liber de Seneca), un traité de morale de la seconde moitié du xiiie siècle : Festa Giovan Battista, « Lo Savi ou Liber de Seneca édité d’après les deux manuscrits de Paris et de Rome », Annales du Midi, t. 18, 1906, p. 297-325 ; D’Agostino Alfonso, Lo Savi, testo paramiologico in antico provenzale, Bulzoni, Rome, 1984.
29Le recueil des conciles de la province d’Arles est intitulé par une main moderne « Concilium provinciale ». Cet ensemble composé d’une même main est rédigé d’une gothique textualis. Il comporte les conciles célébrés par les archevêques entre 1234 et 1288 (Bibl. Apostolica Vaticana, Chigiani C.V.151, fo 1-23 vo). Il ne comprend pas les statuts des deux conciles interprovinciaux de Saint-Ruf tenus le 18 juin 1326 et le 3 décembre 1337. Selon la chronologie, on trouve ceux du 10 juillet 1234 à Arles avec leur réitération le 11 novembre 1236 (fo 3-5 et fo 5-5 vo, GCNN, Arles, no 988, « concilium domini Johannis ») et un autre concile du même prélat (fo 5 vo-6, GCNN, Arles, no 1158, « concilium secundum dicti domini Johannis ») le 19 septembre 1251 à l’Isle-sur-la-Sorgue, ceux du 15 juillet 1270 (fo 6-7, GCNN, Arles, no 1203 qui préfère dater de 1260, « concilium primum per dominum Bertrandum Maleferrati »), de c. 1262 (fo 7-11 vo, GCNN, Arles, no 1233, « concilium domini Florentini », au feuillet final manquant), de c. 1267 (lacune du feuillet initial, fo 12-14 vo, GCNN, Arles, no 1257, sous Bertrand de Saint-Martin), des 16-17 mai 1279 à Avignon (fo 14 vo-20 vo, « concilium celebratum per dominum Bertrandum », GCNN, Arles, no 1304 qui dit fo 18 vo), de 1282 à Avignon (fo 20 vo-23 vo, « concilium domini Bertrandi Amalrici », GCNN, Arles, no 1322 qui dit fo 22, texte inachevé du fait de la disparition du folio final), de 1288 à l’Isle-sur-la-Sorgue (fo 1-3, GCNN, Arles, no 1339, « concilium per dominum Rostagnum »).
30GCNN, Arles, no 1351, le 7 mars 1294.
31GCNN, Arles, no 1336.
32GCNN, Arles, no 1337.
33Le prélat entre en possession du castrum le 20 juillet suivant. GCNN, Arles, no 1371, 9 juillet 1300 ; no 1372, 20 juillet ; nos 1373-1374, quittances ; nos 1375-1378.
34En témoigne pour Arles une lettre du roi en 1292 au sujet des abus du privilège clérical et de ses conséquences sur la milicia ainsi amoindrie (RCA, t. 44, no 284, p. 97-98). Pécout Thierry, « L’élaboration du justiciable. La justice royale et le clerc dans la Provence de Charles II (fin du xiiie siècle-début du xive siècle) », in Gens de robe et gibier de potence en France du Moyen Âge à nos jours. Actes du colloque d’Aix-en-Provence, 14-16 octobre 2004, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 2007, p. 81-99.
35RCA, t. t. 30, no 39, p. 29-30 et no 153, p. 58-59, 30 juin 1289, commission d’enquête à l’évêque de Toulon, Isnard d’Entrevennes, Jean Cornilione, Bertrand Rufi de Comps et aux frères Bertrand de Sigoterio et Bérenger de Tarascon. La lettre évoque une questio en suspens avec l’archevêque.
36Aurell Martin, « Le monastère cistercien de Mollégès et la famille Porcelet au xiiie siècle », Provence historique, t 33, 1983, p. 267-283 ; Aurell Martin, Une famille de la noblesse provençale au Moyen Âge : les Porcelet, Aubanel, Avignon, 1986, p. 162-165.
37GCNN, Arles, nos 1364-1365 et GCNN, Orange, nos 225-226 ; acte 224920, Chartæ Galliæ. Édition électronique, Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, 2014 (Telma), en ligne ; acte 224921, Chartæ Galliæ. Édition électronique, Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, 2014 (Telma), en ligne.
38GCNN, Arles, no 1362 et GCNN, Marseille, no 344. Baudat Michel, De la Thébaïde à Montmajour, les reliques de saint Antoine abbé, Arles, 1994. Baudat Michel, « Les reliques de Saint-Antoine à Arles, une vénération municipale arlésienne ? », L’abbaye Saint-Pierre de Montmajour, Arles, 1999, p. 74-91.
39GCNN, Arles, no 1411, dès le lendemain le chapitre procède à l’élection de son successeur.
40GCNN, Arles, nos 1386 et 1388. Mais dès 1343 (voir ci-dessous) une chapelle est signalée, mais non localisée. Les chapellenies attachées à celle-ci ont été réorganisées le 21 juillet1369 par Pierre de Lengis, commis par Urbain V : elles étaient alors au nombre de quarante-neuf et elles furent alors fondues et affectées à six bénéfices (Arles, Bibl. mun., ms. 827, fo 3 vo, « Sainctes Maries Jacobi et Sallome fondé part Rostan de Capre archevesque et Bonaventure Phisicum », relevé à partir de registres de notaires, xviie siècle ; je remercie Philippe Rigaud de m’avoir aimablement communiqué cette mention). La chapelle des Saintes-Maries a été détruite lors des travaux de réfection de 1620-1627. Une autre chapelle la jouxtait, qui abritait la tombe de l’un des successeurs de Rostaing, Gasbert de Valle (1323-1341). Thirion Jacques, « Saint-Trophime d’Arles », Congrès archéologique de France, t. 134, 1976, Pays d’Arles, Paris, 1979, p. 360-479 et ici p. 364.
41Feu l’archevêque porte les prédicats habituels de « celebris memorie domini Rostagni » (21 septembre 1303), « reverendi in Christo patris domini Rostagni » (10 avril 1304) : GCNN, Arles, nos 1384-1385.
42Deux inscriptions de la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, au côté sud de l’église Saint-Honorat-des-Alyscamps, commémorent les statuts des métiers des pelletiers et des couturiers confirmés par Rostaing Capre le 20 avril 1303. Mais la chapelle fut réédifiée en 1616-1617 et ces inscriptions que nous n’avons pu examiner pourraient être apocryphes. Boyer Jean-Paul, « La chapelle de Notre-Dame de Grâce à Saint-Honorat des Alyscamps », Bulletin des Amis du vieil Arles, t. 49, 1983, p. 6-10.
43Peu d’entre eux sont demeurés durablement sur le siège d’Arles : Pierre de Ferrières (1303-1307), Arnaud de Faugeriis (1307-1310), Galhard de Faugeriis (1311-1318), Galhard de Saumate (1318-1323), Gasbert de Valle (1323-1341), Jean de Cardone OSA (1341-1348), Étienne Aldebrand OSB (1348-1350).
44Arnaud de Faugeriis exerce comme prévôt en 1306-1308, mais il appartient au milieu des proches du pape et sa carrière dépasse très vite le cadre arlésien, brève étape bénéficiale (GCNN, Arles, nos 2789-2796). Vraisemblablement originaire de Gascogne ou de la région toulousaine, il appartient à l’entourage de Bertrand de Got et n’entretient initialement pas de lien avec la Provence. Les cardinaux qui lui attribuent le pallium en 1308 sont toutefois des membres du parti angevin (Baluze Étienne, Vitæ paparum Avenionensium, hoc est historia pontificum romanorum qui in Gallia sederunt ab anno Christi MCCCV usque ad annum MCCCXIV, Guillaume Mollat éd., t. 2, Letouzey, Paris, 1927, p. 141-143 ; Bernard Jacques, « Le népotisme de Clément V et ses complaisances pour la Gascogne », Annales du Midi, t. 61, 1949, p. 369-412 : l’auteur doute des origines gasconnes d’Arnaud). Arnaud reçoit le pallium des cardinaux diacres Landolfo Brancaccio (1294-1312) de Sant’Angelo in Pescheria, napolitain créé par Célestin V, Francesco Caetani (1295-1317) de Santa Maria in Cosmedin et de Giacomo Caetani Stefaneschi (1295-1341) de San Giorgio in Velabro : le premier fut proche de Charles II tandis que les deux autres furent des hommes de Boniface VIII (GCNN, Arles, nos 1452-1453 et LC Clément V, no 3553). Arnaud de Faugeriis détient le grade de maître ainsi que le titre de chapelain de Clément V. Alors archevêque, il porte en 1310 celui de conseiller et familier du roi Robert, dans un diplôme assouplissant sa contribution au subside destiné aux affaires de Piémont (GCNN, Arles, no 1470, 25 avril 1310 à Avignon). Son frère, le bénédictin Raymond de Faugeriis, obtient le prieuré de Tremblay, dans le diocèse de Rennes, en 1311 (LC Clément V, no 6532, 29 janvier 1311 ; Tremblay, Ille-et-Vilaine, cant. Antrain ; il s’agit d’une dépendance de Saint-Florent de Saumur : Beaumon Jérôme, « Implantation et expansion d’un réseau de prieurés à l’époque féodale : l’exemple des prieurés de Saint-Florent de Saumur dans le diocèse de Rennes et la seigneurie de Dol-Combourg (xie-xiiie siècle) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 113-3, 2006, p. 73-91 et ici p. 81-82, 90). Arnaud accomplit pour Clément V en novembre 1307 une mission auprès de Philippe IV, au sujet des templiers, affaire dont il se fait une spécialité par la suite. Après la mort de Pierre de Ferrières, Arnaud est pourvu de l’archevêché d’Arles le 30 janvier 1308 et il reçoit la consécration à Poitiers des mains de Clément V, peu avant le 18 mars (GCNN, Arles, nos 2794-2795, 17 novembre 1307 ; Baluze Étienne, Vitæ paparum Avenionensium, t. 3, Letouzey, Paris, 1921, no 19, p. 90-91 ; Menache Sophia, Clement V, Cambridge University Press, Cambridge, 1998, p. 216-217). Arnaud détenait alors des prébende et canonicat à Bordeaux, avec le sous-diaconat, qui sont conférés à Galhard de Saumate le 11 mars 1308 (LC Clément V, no 3580). Galhard de Faugeriis, chapelain du pape, succède à Arnaud à l’archevêché d’Arles le 12 janvier 1311 (LC Clément V, no 6517). La carrière d’Arnaud déborde le cadre diocésain où il est assez peu attesté, malgré quelques transactions ponctuelles (ainsi le 9 juin 1309 avec des particuliers d’Arles, au sujet de la dîme frappant des biens acquis sur des juifs, portée au 25e : AD13, 4G 6, no 258 et ind. GCNN, Arles, no 2 800). Il est curateur des biens du Temple en Provence et Bourgogne avec l’archevêque d’Embrun Guillaume de Mandagout, en août 1308 (LC Clément V, nos 3401, 3406, 3451-3454, 3464, 3505, 3515, 12 août 1308 ; LC Clément V app., no 10446, 13 octobre 1309). Enfin, Clément V le désigne comme cardinal prêtre le 19 décembre 1310 et très peu de temps après comme évêque de Sabine. Il exerce comme camérier du Sacré Collège. Légat en Lombardie et Toscane en 1311, il doit veiller à la concorde entre les Guelfes et Henri de Luxembourg († 1313) : LC Clément V, nos 7548, 7552, 19 juin 1311 ; no 7551, 10 juillet 1311 ; Menache Sophia, Clement V, p. 157-158. Il reçoit mission de le couronner le 19 juin 1311, avec les cardinaux Leonardo Patrasso, évêque d’Albano, Niccolò Albertini da Prato, évêque d’Ostie, et Luca Fieschi, diacre de Santa Maria in Via Lata. La cérémonie a lieu au Latran le 29 juin 1312 (Menache Sophia, Clement V, p. 166-167 ; LC Clément V, no 7181, 19 juin 1311 ; nos 7179, 7180, 22 juin 1311). Le cardinal Arnaud de Faugeriis disparaît le 12 septembre 1317 (GCNN, Arles, no 1473).
45L’archevêque d’Arles s’adresse sans doute au nouveau souverain Robert à la fin de l’année 1309 (le document n’est pas daté), au moment des prestations d’hommage (GCNN, Arles, nos 1466-1467, 3 décembre 1309). Il dresse une longue liste de doléances (gravamina) à l’encontre des officiers royaux depuis l’époque de Charles d’Anjou. Il souhaite recouvrer le dominium sur les juifs de la cité, l’accréditation des notaires, le quart du bourg des Porcelet, les appels des affaires criminelles, le sixième du port de Bouc, la juridiction sur la cité qui lui a été cédée par l’empereur (on rappelle le passé d’Arles comme « caput Provincie »), une rente assignée sur Fos convenue avec Raymond Bérenger V, des salines à Fos, Castelveyre, Villa de Mari, des droits de pêche dans l’étang de Berre, les juridictions sur l’étendue des pêcheries. L’archevêque souhaite que les officiers installés à Arles par le roi lui prêtent serment, ainsi qu’au chapitre, de respecter leurs privilèges. Il dénonce les confiscations et abus opérés par le baile de l’Île-Saint-Geniès (Martigues), les usurpations de ses habitants à l’encontre de ses hommes de Saint-Mitre. En outre, il revendique ses droits de seigneur sur un échange opéré sans son accord entre les Baux de Marignane et le comte à propos de Pabia. Enfin, ses droits commerciaux et notamment le péage de Salon sont lésés par la nouvelle route ouverte en Crau, près d’Eyguières, par les officiers du roi, qui détourne le trafic, tandis que les drapiers de France se rendant à Marseille sont encouragés à emprunter la voie maritime. En juillet 1311, l’archevêque Galhard de Faugeriis, appuyé sur son frère Arnaud devenu cardinal de Sabine, fait vidimer le diplôme impérial de 1144 octroyé par Conrad III, en présence des cardinaux Niccolò Alberti d’Ostie, un Prêcheur, et Arnaud Canteloup du titre de San Marcello (GCNN, Arles, no 1482) : le diplôme est ensuite présenté à Henri VII à Rome, qui le confirme à l’archevêque d’Arles le 7 juillet 1312 (GCNN, Arles, no 1488).
46Paris, BnF, ms. lat. 1018, fo 4 vo.
47Sur ce processus à Arles pour Trophime, Geniès, Honorat et Césaire : Krüger Anke, Südfranzösische Lokalheilige zwischen Kirche, Dynastie und Stadt vom 5. bis zum 16. Jahrhundert, Steiner, Stuttgart, 2002. Coulet Noël, « Aspects de la religion civique à Arles au bas Moyen Âge. Cantars et entrées dans la chronique de Bertrand Boysset », Polygraphia, t. 3, 2021, p. 115-134.
48AD13, 302E 26, fo 1 ; GCNN, Arles, no 1386.
49AD13, 4G 16, no 173 ; GCNN, Arles, nos 1387 et 2880.
50Ils ne figurent pas dans les rares inventaires conservés, difficiles à manier du fait de leur caractère tardif : Stouff Louis, « Documents arlésiens sur les reliques », Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 7e série, t. 6, 1985, p. 57-72 (rédd. Stouff Louis, L’église et la vie religieuse à Arles et en Provence, Presses de l’université de Provence, Aix-en-Provence, 2001, p. 127-144).
51Paris, BnF, ms. lat. 478, fo 86.
52Coulet Noël, « Aspects de la religion civique à Arles au bas Moyen Âge. Cantars et entrées dans la chronique de Bertrand Boysset », Polygraphia, t. 3, 2021, p. 115-134.
53On connaît les biens sur lesquels ces rentes sont assises en 1401 : AD13, 4G 287, Regestrum censuum et servitiorum cappellaniarum fundatarum in ecclesia cathedrali Sancti Trophimi Arelatensis sub titulo Beatarum Marie Jacobe et Salome (90 folios), consigné par le notaire Guillaume Olivarii des Baux en 1401 : chapellenies de maître Bonaventura phisicus, de Hugues de Granis sacriste, Rostaing Elziarii archidiacre, exécuteur du testament de feu Rostaing Capre archevêque (fo 4-4 vo et 25-32 vo, reconnaissances entre le 11 mai et le 1er juin 1401), outre diverses additions aux xve et xvie siècles.
54GCNN, Arles, no 3, col. 8, d’après Arles, Bibl. mun., ms. 108, p. 160.
55Saxi Pierre, Pontificium Arelatense seu historia primatum sancte Arelatensis Ecclesiæ, Aix, 1629, p. 298-299, qui place par erreur son décès au 23 juillet. Du Port Gilles, Histoire de l’Église d’Arles tirée des meilleurs auteurs anciens et modernes, Paris, 1690, p. 203-205 ; à sa suite, Trichaud Jacques-Marie, Histoire de la sainte Église d’Arles, t. 3, Giraud, Paris/Nîmes, 1859, p. 188-208 et ici p. 206-207.
56Saxi Pierre, Pontificium Arelatense seu historia primatum sancte Arelatensis Ecclesiæ, Aix, 1629, p. 295-299, est la première biographie du prélat fondée sur des documents précis, indiquant son origine gransoise, renvoyant à la mention de son décès dans un ancien bréviaire d’Arles, sans doute au calendrier, à la date que l’auteur lit « decimo kal. augusti ». C’est cette trame que resservent la Gall. christ., t. 1, Paris, 1656, p 60-61 qui le qualifie de beatus, indique Grans, sa sépulture et sa mention au bréviaire au x des calendes d’août, puis la Gall. christ., t. 1, Paris, 1715, col. 573, qui cite aussi le lieu de naissance (Graus), la sépulture et l’obit selon le bréviaire au x des calendes d’août. Du Port Gilles, Histoire de l’Église d’Arles tirée des meilleurs auteurs anciens et modernes, Paris, 1690, p. 203-205, donne plus d’épaisseur à la figure du saint, insistant sur « sa modestie, continence et humilité », l’exercice de la pénitence, de la prière nocturne, de la charité, tout comme son action en faveur de l’accroissement du temporel, et décrivant la piété populaire au moment de sa mort (on cherche à toucher le corps et à se procurer des brandea issus de son linge). Papon Jean-Pierre, Histoire générale de Provence, t. 1, Paris, 1776, p. 311 : l’érudit oratorien reprend la naissance à Grans, mais donne un titre de professeur de droit à Aix et le rôle de bâtisseur du château archiépiscopal de Salon à celui qui meurt « en odeur de sainteté, le 22 août 1303, après avoir passé toute sa vie dans un exercice continuel de charité, de modestie et de piété ». C’est ce portrait qui figure encore dans Trichaud Jacques-Marie, Histoire de la sainte Église d’Arles, t. 3, Giraud, Paris/Nîmes, 1859 et Fisquet Honoré, La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l’établissement du christianisme jusqu’à nos jours. Métropole d’Aix. Aix, Arles, Embrun, t. 2, Repos, Paris, 1870, 2e éd., p. 586-589, et qui inspire Baudat Michel et Creissen Claire-Lise, Les saints d’Arles. Images de la sainteté en Provence, histoire et iconographie, Châtillon-sur-Indre, 2013, p. 157-158. À la fin du xixe siècle, cette tradition arlésienne forgée depuis le xviie siècle est parfaitement synthétisée, agrémentée de nouveaux détails, dans s. v. « Le bienheureux Rostang II de Cabre », in Giry Paul, Les petits Bollandistes, vies des saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des martyrs, des pères, des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. 8, 7e éd., Paris, 1876, p. 630-631 : la fête du saint est placée au 23 juillet, il est devenu originaire de Capri et provient d’Aubagne, il est professeur de droit à Aix, les autres principaux événements de sa vie étant empruntés à Honoré Fisquet et Jacques-Marie Trichaud (les circonstances de son élection et sa cassation par le pape que l’on cherche à minimiser, ses conciles, l’hommage rendu par les Baux et certaines acquisitions – Trinquetaille –, la construction du château de l’Empéri à Salon, les missions confiées par Boniface VIII – et non celles accomplies pour le roi –, sa protection à l’égard des confréries de pelletiers et de couturiers, ses vertus de charité, continence et piété, sa pratique de la prière, l’écho de sa mort le mardi 23 juillet auprès des fidèles, sa sépulture et sa découverte par l’archevêque Gaspard du Laurens, la présence de son nom lu dans les bréviaires tel un bienheureux).
57Thirion Jacques, « Saint-Trophime d’Arles », Congrès archéologique de France, t. 134, 1976, Pays d’Arles, Paris, 1979, p. 364. Sur le pontificat de Gaspard du Laurens : Venard Marc, Réforme protestante, réforme catholique dans la province d’Avignon au xvie siècle, Le Cerf, Paris, 1993 ; Carlotti François-Xavier, « Une réforme “à chaux et à sable” : Gaspard du Laurens en visite dans son archidiocèse (1607-1629) », in Gaspard du Laurens archevêque arlésien (1603-1630), la ville d’Arles au début du xviie siècle. Actes du colloque organisé le 3 octobre 2015 à Arles, Académie d’Arles, Arles, 2016, p. 21-46.
58Le texte issu des archives du chapitre a été transmis par diverses éditions. Trichaud Jacques-Marie, Histoire de la sainte Église d’Arles, t. 3, Giraud, Paris/Nîmes, 1859, p. 207-208 ; Fisquet Honoré, La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l’établissement du christianisme jusqu’à nos jours. Métropole d’Aix. Aix, Arles, Embrun, t. 2, Repos, Paris, 1870, 2e éd., p. 588. GCNN, Arles, no 1388. Baudat Michel et Creissen Claire-Lise, Les saints d’Arles. Images de la sainteté en Provence, histoire et iconographie, Châtillon-sur-Indre, 2013, p. 158. Bardulphe ou Bertulphe, connu dans la vallée du Rhône sous le nom de Bardoux, est titulaire de l’église de Rochefort-du-Gard (Vaucluse, con Villeneuve-lès-Avignon) au diocèse d’Avignon : il s’agit de Bertulphe abbé de Bobbio célébré au 19 août (BHL 1311-1315 ; sa Vita BHL 1311 est présente sous six leçons au Bréviaire d’Arles du xive siècle, Paris, BnF, ms. lat. 1040, fo 240 vo).
59Saxi Pierre, Pontificium Arelatense seu historia primatum sancte Arelatensis Ecclesiæ, Aix, 1629 puis Gallia christiana, t. 1, Paris, 1656, p 60.
60Pillorget René, « Luttes de factions et intérêts économiques à Marseille, de 1598 à 1618 », Annales. Économies, sociétés, civilisations, t. 27-3, 1972, p. 705-730.
61La mémoire locale n’en retient encore que peu de choses au xixe siècle : Gimon Louis, Chroniques de la ville de Salon depuis son origine jusqu’en 1792 adaptées à l’histoire, Aix, 1882, p. 52 (Rostaing comme inspirateur des statuts municipaux du 8 mai 1293). On lui attribue aussi la construction du château des archevêques.
62Brun Robert, La ville de Salon au Moyen Âge. La vie économique, le régime seigneurial, le régime municipal, Société d’études provençales, Aix-en-Provence, 1924, p. 107 et no 5, p. 294-317.
63Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), 68 place des Centuries : Ducaroy Vincent, Trompe-l’oeil historique sur Rostang de Cabre et Suzanne de Vacquerolles, 2017. Le château de l’Empéri comporte au premier étage la salle Rostang de Cabre ainsi que la tour du même nom, rasée partiellement en 1911 à la suite d’un tremblement de terre qui l’avait ruinée.
64Il comporte dans son calendrier une addition évoquant le siège d’Arles par Raymond VII de Toulouse le 17 avril 1240 et une autre concernant l’éclipse de juin 1239 (fo 2 vo et 3 vo).
65Claire d’Assise, canonisée le 26 novembre 1255 est en original, Louis d’Anjou, canonisé le 7 avril 1317, en addition.
Auteur
Université Jean Monnet (Saint-Étienne), CERCOR-UMR 8584.
Professeur en histoire médiévale à l’université Jean Monnet (Saint-Étienne), CERCOR-UMR 8584.
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