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    Plan détaillé Texte intégral La confusion des fonctions de chancelier et d’écolâtre L’instrumentation des actes par les écolâtres cathédraux L’expertise documentaire des écolâtres cathédraux Notes de bas de page Auteur

    Écrire à l’ombre des cathédrales

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    La gestion et la production de l’écrit par les écolâtres cathédraux dans la France du Nord et de l’Ouest (xie-xiiie siècle)

    Thierry Kouamé

    p. 151-164

    Texte intégral La confusion des fonctions de chancelier et d’écolâtre L’instrumentation des actes par les écolâtres cathédraux L’expertise documentaire des écolâtres cathédraux Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Dans la seconde moitié du xiiie siècle, les statuts capitulaires de la cathédrale de Noyon assignaient à l’écolâtre un large éventail de fonctions : il devait établir la liste des lecteurs à l’office et remplacer les éventuels défaillants, faire passer les examens de lecture, conserver et corriger les livres, et surtout rédiger, lire et sceller toutes les chartes du chapitre1. Cet officier était donc tenu de maîtriser les formes socialement reconnues de la culture écrite, ce que les Anglo-Saxons appellent la literacy2. Ainsi, il jouait, au sein de la cathédrale de Noyon, le rôle d’un véritable chancelier capitulaire3. La confection des actes était en effet l’une des missions les plus naturellement confiées à l’écolâtre, non seulement par le chapitre, mais aussi par l’évêque, comme l’a depuis longtemps relevé l’historiographie4. Les médiévistes ont souligné les liens qui pouvaient exister entre l’école cathédrale et le petit groupe de clercs chargés, entre autres, d’élaborer les chartes dans l’entourage de l’évêque5. Aux xie et xiie siècles, ces scribes étaient souvent choisis au sein du chapitre ou de la chapelle épiscopale en fonction de leur capacité à rédiger ou à calligraphier. On a souvent supposé qu’à côté de la chapelle épiscopale, ces clercs pouvaient être formés à l’école cathédrale, ce qui ne pouvait que renforcer le rôle de l’écolâtre en matière de chancellerie6.

    2Un certain nombre d’études permettent désormais d’évaluer plus précisément les liens entre l’écolâtrie et la production de l’écrit au sein des cathédrales. Les historiens se sont en particulier intéressés au personnel des chancelleries épiscopales de la France septentrionale et de la Belgique actuelle7. Plusieurs évêchés du nord et de l’ouest de la France ont par ailleurs fait l’objet d’éditions ou de catalogues d’actes dont les introductions offrent d’utiles mises au point sur les chanceliers épiscopaux ou sur ceux qui en tenaient lieu8. Il est donc possible d’esquisser une première synthèse sur le rapport des écolâtres cathédraux à l’écrit dans les provinces ecclésiastiques de Reims, Rouen, Sens et Tours9. Cette relation prenait parfois la forme d’une confusion entre l’écolâtrie et la chancellerie. Mais l’instrumentation des actes épiscopaux par les écolâtres cathédraux pouvait aussi influencer la production documentaire elle-même. Surtout, les compétences diplomatiques de ces officiers capitulaires faisaient finalement d’eux des experts de l’écrit.

    La confusion des fonctions de chancelier et d’écolâtre

    3Le premier constat qui s’impose est le caractère interchangeable des offices de chancelier et d’écolâtre dans certaines cathédrales10. Les deux charges, on le sait, étaient confondues dans bon nombre de cathédrales anglaises. Il convient d’examiner de plus près la genèse d’une telle configuration institutionnelle en France septentrionale. C’est à Cambrai qu’on trouve l’exemple le plus poussé de cette confusion des fonctions. Entre 1057 et 1197, les écolâtres Guérimbaud Ier, Guérimbaud II, Guérimbaud III, Eustache et Gaucher furent en même temps les chanceliers de l’évêque. Il est parfois difficile de distinguer les différents Guérimbaud (ou Guérimbold, Wérinbold, Warinbald, etc.) qui se sont succédés à l’écolâtrie et à la chancellerie de Cambrai entre 1057 et 1148. Selon Edmond Reusens, Guérimbaud Ier aurait exercé la charge de chancelier de 1057 à 1091, Guérimbaud II de 1096 à 1101 et Guérimbaud III de 1101 au milieu du xiie siècle11. Mais, pour Erik Van Mingroot, Guérimbaud Ier aurait en fait abandonné l’office d’écolâtre dès la fin de 1082 ou au début de 1083, laissant l’écolâtrie à Guérimbaud II, qui aurait donc collaboré une dizaine d’années avec son homonyme12. Par la suite, Guérimbaud III occupa les deux charges concomitamment : il est attesté de 1101 à 1141, comme écolâtre, et de 1103 à 1148, comme chancelier13. Le dénommé Eustache fit de même entre 1149 et 116114. Quant à son successeur, Gaucher, il portait encore les titres de chancelier et d’écolâtre de Cambrai dans deux actes datés de 119715.

    4Ces titres étaient tellement interchangeables que Guérimbaud Ier et Guérimbaud III pouvaient apparaître avec la seule qualité d’écolâtre dans leurs recognitions de chancellerie. On le voit dès la première apparition de Guérimbaud Ier dans les actes épiscopaux cambrésiens : la charte de Liébert de Lessines (1051-1076), délivrée en 1057 en faveur du chapitre cathédral, se terminait par « Werinboldus scolasticus scripsit et recognovit16 ». C’est encore le cas, à trois reprises, sous le cancellariat de Guérimbaud III. En 1111, une charte de l’évêque Odon (1105-1113) s’achevait par « Ego Guerinboldus, scolasticus, scripsi et subscripsi17 ». En 1133, l’acte de fondation de l’abbaye de Ghislenghien finissait par « Ego Werinoldus [sic], scholasticus, scripsi et recognovi18 ». Enfin, en 1134, une autre charte, en faveur de l’abbaye d’Arrouaise, se terminait par la même formule de recognition19. Il convient toutefois de préciser que Guérimbaud III portait bien le titre de « cancellarius » dans l’essentiel de ses souscriptions de chancellerie20. Quant à son successeur Eustache, il se qualifiait encore d’écolâtre et chancelier en 1159, au bas d’un acte de l’évêque de Cambrai pour l’abbaye de Vaucelles21. Mais le cas de Cambrai paraît exceptionnel. Dans les autres cathédrales, la confusion entre les deux fonctions était plus épisodique.

    5Comme l’a montré Patrick Demouy, l’attribution de la chancellerie archiépiscopale de Reims à l’écolâtre cathédral n’a visiblement été qu’une étape dans l’autonomisation de l’office. Au début du xie siècle, le chancelier était maintenu dans la stricte dépendance des archidiacres. En effet, en 1008, la souscription de chancellerie d’Isaac précisait qu’il avait écrit cette charte « ad vicem Ragenerii archidiaconi22 ». Quant à Oudry, qui rédigea les actes des archevêques de Reims entre 1025 et 1035, il souscrivait en 1034-1035 « ad vicem Harduini cancellarii23 ». Or, cet Hardouin n’était autre qu’un archidiacre24. En 1076, la charge de chancelier fut attribuée à Bruno de Cologne († 1101), responsable des écoles de Reims, même s’il ne fut jamais mentionné comme tel dans les chartes de l’archevêque25. Bruno a ainsi souscrit deux actes archiépiscopaux avec le seul titre de « cancellarius26 ». Il en fut de même pour Godefroid, le successeur de Bruno à l’écolâtrie et à la chancellerie, qui souscrivit quatorze actes entre 1078 et 1094 avec le titre de « cancellarius27 ». Mais, à la fin du xie siècle, les deux fonctions se séparèrent. Si, en 1096, Oudry succéda à Godefroid en tant qu’écolâtre, la chancellerie revint, quant à elle, à Raoul, en 1095, puis à Fulcrad, de 1096 à 1128. Ainsi, l’office de chancelier commençait à se suffire à lui-même dans un contexte d’essor de la production documentaire des archevêques de Reims28.

    6Pour la cathédrale de Rouen, il vaudrait mieux parler d’une dissolution de l’écolâtrie dans la chancellerie, plutôt que d’une confusion des fonctions (tableau 1). Jusqu’au milieu du xiie siècle, l’écolâtre et le chancelier semblent occuper des offices distincts. À côté de l’écolâtre Gilbert, l’archevêque Guillaume Bonne-Âme (1079-1110) disposait de son propre chancelier, nommé Evaldus et appartenant sans doute au chapitre29. L’écolâtre Laurent n’exerçait pas non plus la charge de chancelier au début de sa carrière. Hugues d’Amiens (1130-1164) paraît en effet avoir confié une partie de ses écritures aux moines de Saint-Wandrille. En 1140, un acte de l’archevêque, pourtant souscrit par l’écolâtre Laurent, fut délivré par le chancelier de cette abbaye30. Quelques années plus tard, l’abbé de Saint-Wandrille lui-même est qualifié de chancelier de l’archevêque de Rouen dans une charte de 114631. Le début des années 1150 amorce toutefois un tournant, puisque Laurent prit officiellement le titre de « cancellarius », ce qui indiquait peut-être une prise en main de la chancellerie par le chapitre cathédral. On assistait d’ailleurs, au même moment, à une évolution comparable de l’autre côté de la Manche32. Toutefois, après Laurent, les deux fonctions furent à nouveau séparées : à Renier revint l’écolâtrie et à Renaud la chancellerie. Ce dernier était sans doute le chanoine Renaud de Saint-Amand, qui avait mis par écrit, vers 1157, une charte d’Hugues d’Amiens en faveur de La Trinité de Fécamp33. Cette situation perdura pendant tout l’épiscopat de Rotrou de Warwick (1165-1183), mais l’avènement de Gautier de Coutances (1184-1207), qui avait fait un court passage sur le siège épiscopal de Lincoln, correspondit à une nouvelle réforme institutionnelle : l’écolâtrie disparut au profit de la chancellerie, qui devint alors une dignité capitulaire. Le chancelier Simon héritait ainsi des prérogatives scolaires du chapitre cathédral dans la ville de Rouen.

    Tableau 1. – Écolâtres et chanceliers à la cathédrale de Rouen.

    No

    Datation

    Nom

    Titulature

    1

    1091-1092

    Gilbert

    scolasticus

    2

    1092-1101

    Gilbert

    scholasticus

    3

    1079-1110

    Evaldus

    cancellarius

    4

    1131

    Gilbert

    studii magister

    5

    1131

    Gilbert

    studii magister

    6

    1140

    Laurent

    magister scolarum

    7

    1141

    Laurent

    magister scolarum

    8

    1142

    Laurent

    magister scolarum

    9

    1143

    Laurent

    scolarum magister

    10

    1145

    Laurent

    magister scolarum

    11

    1146

    Laurent

    magister

    12

    1146

    Laurent

    magister scholarum

    13

    1147

    Laurent

    magister scolarum

    14

    1148

    Laurent

    archiscola

    15

    vers 1150

    Laurent

    cancellarius

    16

    1151

    Laurent

    cancellarius

    17

    1152

    Laurent

    cancellarius

    18

    vers 1157

    Renier

    magister

    19

    vers 1157

    Renier

    magister

    20

    1162

    Renier

    magister scolarum

    21

    1164

    Renier

    magister scolarum

    22

    1169

    Renaud

    cancellarius

    23

    1175-1177

    Renier

    magister

    24

    1182

    Renier

    magister scolarum

    25

    1170-1183

    Renaud

    cancellarius

    26

    1190

    Simon

    cancellarius

    27

    1190-1196

    Simon

    theologus

    28

    1184-1207

    Simon

    cancellarius

    29

    1199-1208

    Simon

    cancellarius

    Références des actes : nos 1, 2, 4 à 13, 15 à 26 (Spear David S., « Les dignitaires de la cathédrale de Rouen pendant la période ducale », Annales de Normandie, t. XXXVII, 1987, p. 121-144 et t. XLI, 1991, p. 176, ici t. XXXVII, p. 131-133 et 139 ; Id., The Personnel of the Norman Cathedrals during the Ducal Period, 911-1204, Londres, université de Londres, 2006, p. 224-225) ; no 3 (Allen Richard, The Norman Episcopate, 989-1110, PhD, université de Glasgow, 2009, t. II, no 67, p. 698-699) ; no 14 (Spear David S., « Additions and Corrections to David S. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals during the Ducal Period, 911-1204 [Londres, Institute of Historical Research, 2006] », Tabularia « Études », t. XIV, 2014, p. 151-194, ici p. 178) ; no 27 (Id., « Les dignitaires de la cathédrale de Rouen », art. cité, t. XLI, p. 176) ; le no 28 rassemble onze actes non datés, mais ayant le même terminus ad quem de 1207 (ibid., t. XXXVII, p. 139 ; t. XLI, p. 176) ; le no 29 rassemble 19 actes précisément datés (ibid., t. XXXVII, p. 133 et 139 ; Id., The Personnel of the Norman Cathedrals, op. cit., p. 225).

    7Ces rapprochements ou croisements entre écolâtrie et chancellerie aboutirent donc, dans certains cas, à l’absorption pure et simple de la première par la seconde. On trouvait, par exemple, un chancelier à la tête des écoles cathédrales de Chartres, de Paris et de Tours, au xiie siècle, et même de celles de Meaux, au xiiie siècle, par imitation des institutions parisiennes et chartraines34. Mais, contrairement à ce qui s’était passé dans la province ecclésiastique de Reims, cette assimilation ne semblait pas remonter au-delà du xiie siècle dans les autres provinces35. Ainsi, Bernard de Chartres († 1124), prédécesseur du chancelier Gilbert de la Porrée († 1154), avait commencé à enseigner à l’école cathédrale, vers 1114, avant de diriger la chancellerie chartraine, vers 111936. À Paris, l’écolâtrie cathédrale et la chancellerie épiscopale étaient encore indépendantes dans les années 1120, comme en témoigne le conflit entre maître Galon et le chancelier Algrin37. Enfin, à Tours, il faut attendre l’accord de 1175 entre l’archevêque et le chapitre cathédral pour que soit supprimée la dignité d’écolâtre et que son modeste revenu soit transféré à la chancellerie, nouvellement créée38. Le maître des écoles n’était donc plus qu’un simple officier nommé par le chancelier cathédral, à l’instar de ce qui se passait dans le diocèse voisin de Chartres.

    L’instrumentation des actes par les écolâtres cathédraux

    8Sans qu’il y eût fusion entre l’écolâtrie et la chancellerie, certains écolâtres pouvaient être sollicités par l’évêque ou le chancelier, afin d’établir des actes. À Soissons, Ghislain Brunel a mis en évidence une véritable collaboration à la tête de la chancellerie épiscopale. Sous l’évêque Helgot (1085-1087), le chancelier Renaud semble avoir pris pour adjoint l’écolâtre Robert39. Ce dernier participait en 1085 à la rédaction d’une charte épiscopale en faveur du prieuré de Coincy. L’écolâtre Robert figurait ainsi dans la recognition de chancellerie, bien qu’il eût déjà souscrit parmi les témoins40. En 1086, les deux officiers travaillaient à nouveau ensemble pour élaborer un autre acte de l’évêque de Soissons41. Mais cette collaboration n’était pas systématique, puisqu’en 1085 et 1088, le chancelier Renaud assura seul la rédaction de deux chartes, qui ne furent souscrites par l’écolâtre qu’en qualité de témoin42. À la génération suivante, Hugues de Pierrefonds, successeur de Robert à l’écolâtrie de Soissons, faisait en plus office de chancelier du chapitre dans deux actes datés de 1089. Ces chartes homologuaient l’accord entre le chapitre cathédral et Nivelon de Pierrefonds au sujet des droits que percevait ce dernier dans les villages de Chelles et d’Ambleny. Les recognitions de chancellerie étaient rédigées en termes pratiquement identiques43.

    9Le cas de Soissons montre qu’il convient de distinguer entre le chancelier de l’évêque et celui du chapitre, ce dernier étant souvent d’ailleurs l’écolâtre cathédral44. Mais, avant le xiiie siècle, force est de constater que les faibles besoins de la diplomatique épiscopale permettaient souvent d’utiliser une seule et même personne pour tenir ces deux rôles45. À Cambrai, l’écolâtre portait parfois le titre de chancelier de Notre-Dame, c’est-à-dire du chapitre, lorsqu’il rédigeait des actes épiscopaux. C’est le cas dans la souscription d’une charte promulguée en 1103 par l’évêque Manassès (1096-1103) : « Ego Werimboldus, Sanctae Mariae Cameracensis ecclesiae cancellarius, scripsi et subscripsi46. » La même souscription figurait d’ailleurs au bas d’un autre acte épiscopal, daté de 111247. Cette chancellerie capitulaire, tenue par l’écolâtre, pouvait donc prendre en main celle de l’évêque. L’exemple d’Arras, étudié par Benoît-Michel Tock, est de ce point de vue tout à fait révélateur. Plusieurs membres du chapitre cathédral figurent ainsi parmi les rédacteurs d’actes, en particulier les écolâtres Ghislain (1157-1175) et Siger (1180-1206), qui rédigèrent six chartes pour l’évêque ou le chapitre entre 1163 et 118748. Mais B.-M. Tock a surtout montré qu’à l’occasion de cette prise de contrôle, les pratiques diplomatiques du chapitre cathédral s’étaient imposées à l’évêque. Ainsi, les nouvelles formules de chancellerie de la seconde moitié du xiie siècle apparurent d’abord dans les actes capitulaires avant d’être adoptées dans les chartes épiscopales d’Arras49.

    10L’instrumentation d’actes épiscopaux par des écolâtres cathédraux pouvait avoir d’autres conséquences diplomatiques, comme le montrent les formules de datation en usage à Laon. Laurent Morelle a émis quelques doutes sur le rôle de l’écolâtre Anselme († 1117) dans l’introduction précoce, dès le milieu des années 1060, de l’épacte et des concurrents dans les chartes épiscopales laonnoises50. Selon lui, cette profusion d’indications savantes pourrait plutôt s’expliquer par l’achèvement, en 1064, du « grand cycle » de 532 ans sur lequel étaient fondées les tables de comput héritées du travail de Denys le Petit51. En revanche, Annie Dufour a constaté que Raoul († vers 1133), frère et successeur d’Anselme à l’école comme à la chancellerie de Laon, avait mis en œuvre d’importants changements dans le formulaire des actes52. Sous son cancellariat, la suscription de l’évêque prit une forme nouvelle et la formule de notification se stabilisa. Mais, surtout, Raoul de Laon réintroduisit la datation romaine, la férie et le quantième de la lune dans les chartes épiscopales53. Or, on sait qu’en plus du trivium et de l’exégèse biblique, Raoul enseignait le quadrivium, puisqu’il laissa deux traités d’arithmétique : le De abaco et le De semitonio54. On peut donc supposer que cet écolâtre a mis à profit son enseignement du comput savant pour améliorer la datation des actes qu’il devait rédiger en tant que chancelier.

    11En Normandie et en Anjou, les écolâtres ont aussi produit des actes épiscopaux, mais ces cas sont beaucoup moins visibles que ceux de la province ecclésiastique de Reims. Entre 1157 et 1159, Robert, écolâtre de Lisieux, rédigea une charte de l’évêque Arnoul (1141-1181) au profit de Saint-Pierre-de-Préaux55. Par ailleurs, Richard Allen a émis l’hypothèse que cinq actes de l’évêque d’Avranches, Guillaume III Ptolomeus (1200-1210), auraient été écrits par Nicolas de L’Aigle, écolâtre d’Avranches depuis 1195, mais doyen de Chichester entre 1201 et 121156. Ces chartes soignées, non dépourvues d’ornementations, à la ponctuation discrète, mais toujours pertinente, présentent en outre les caractéristiques paléographiques de la chancellerie royale anglo-normande. Mais, en l’absence de preuve objective, cette attribution reste bien sûr hypothétique. Dans l’espace ligérien, on sait que l’écolâtre d’Angers, Guillaume de Doué, rédigea, en 1162, une charte de l’évêque Geoffroy La Mouche (1162-1177), qui réglait les modalités de succession à la mairie de Douces57. Toutefois, à cette date, les actes épiscopaux angevins étaient plutôt dressés par le chapelain de l’évêque, qui était membre de sa familia et lui servait de secrétaire58.

    12Les écolâtres cathédraux de l’ouest de la France semblent donc avoir été plus discrets que leurs homologues de la province ecclésiastique de Reims dans l’instrumentation des actes épiscopaux. En fait, pour trouver des cas d’écolâtres-chanceliers dans l’espace ligérien, il faut se tourner vers les maîtres de la collégiale Saint-Martin de Tours, qui avaient d’ailleurs presque le rang d’écolâtres cathédraux. Comme l’a montré Pierre Gasnault, ces officiers ont influencé la diplomatique tourangelle, dès les xe et xie siècles. Ainsi, Archanaldus, d’abord adjoint, puis écolâtre en titre, rédigea 17 actes pour la collégiale entre 892 et 920, ce qui lui permit de jouer un rôle dans la fixation des formules de chancellerie de sa propre institution59. Mais Archanaldus ne se contenta pas de travailler pour ses confrères ; il rédigea aussi deux notices pour les moines de Marmoutier. L’écolâtre Guibert en fit autant, à la fin du xe siècle, en rédigeant une charte au profit de la même abbaye60. À la fin du xie siècle, l’écolâtre Aderbal travaillait encore pour des établissements de la région. Il écrivit ainsi la charte d’accord entre l’abbaye Saint-Julien de Tours et le chapitre de la cathédrale Saint-Julien du Mans, à la demande des chanoines et à la place de leur chancelier Renaud61. Aderbal avait déjà dû travailler pour les moines de Saint-Julien de Tours, ce qui explique sans doute son intervention dans cette transaction. Quoi qu’il en soit, il s’agit bien d’un acte capitulaire instrumenté par un écolâtre, même si celui-ci a été choisi dans le chapitre d’un autre diocèse. Cette compétence reconnue dans la production de l’écrit pouvait enfin être mise à profit dans l’expertise documentaire.

    L’expertise documentaire des écolâtres cathédraux

    13Les médiévistes ont relevé depuis longtemps le rôle central de l’évêque dans les procédures de règlement des conflits, tant comme juge que comme médiateur62. La justice épiscopale a en effet favorisé une culture du compromis, dans la mesure où le recours au tribunal était voué à l’échec, s’il ne s’accompagnait pas d’une négociation63. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les écolâtres cathédraux aient mis leurs compétences savantes au service de la justice. Si on les voit souvent agir en qualité de juges, leur fonction d’expert judiciaire révèle une autre facette de leur rapport au texte. En effet, à partir du xie siècle, l’usage de la preuve écrite se développe dans les mécanismes de résolution des conflits, ce qui ne pouvait que conforter le rôle judiciaire des lettrés64.

    14Le conflit, analysé par Chantal Senséby, entre les abbayes Saint-Aubin et Saint-Serge d’Angers au sujet du domaine de Champigné en offre une belle illustration65. En 1074, une assemblée d’abbés fut réunie à l’abbaye Saint-Florent de Saumur pour trancher ce litige. L’évêque d’Angers, Eusèbe Brunon (1047-1081), jugea bon d’y dépêcher le doyen de son chapitre, mais aussi son écolâtre et archidiacre Renaud66. Les moines de Saint-Serge ayant présenté deux chartes à l’appui de leur plainte, les juges se retirèrent pour les examiner en compagnie des deux envoyés de l’évêque d’Angers. En effet, l’écolâtre pouvait non seulement offrir son expertise aux juges, mais encore témoigner du respect des règles de droit, comme le précise la notice de plaid conservée dans le cartulaire de Saint-Aubin67. L’examen des deux documents ayant jeté le doute sur l’argumentation des plaignants, les juges sollicitèrent encore maître Renaud pour qu’il atteste que Champigné n’avait jamais fait partie du patrimoine de l’évêque d’Angers, contrairement à ce que prétendaient les moines de Saint-Serge68. Cette affaire montre qu’à la fin du xie siècle, on pouvait demander aux écolâtres de valider les documents et les arguments produits au cours d’un procès. Comme le suggère C. Senséby, on peut même imaginer que l’écolâtre Renaud fut aussi le rédacteur de cette notice de plaid à la rhétorique si parfaitement maîtrisée69.

    15Les contemporains avaient conscience que la familiarité des écolâtres avec le maniement de l’écrit garantissait aux parties le respect des procédures et l’impartialité du jugement. Ainsi, en mars 1075, les chanoines de Saint-Martin d’Angers aux prises avec les moines de Saint-Aubin exigèrent un jugement ecclésiastique par des juges impartiaux parmi lesquels se trouvaient, de nouveau, l’écolâtre Renaud et le doyen Robert70. Par la suite, l’abbaye de Saint-Aubin eut encore l’occasion d’utiliser les compétences du maître des écoles d’Angers dans le procès qui l’opposait à Berlai de Montreuil71. Ce dernier avait en effet soumis la terre de Méron à des exactions, en violation des engagements qu’il avait pris envers les moines cinq ans plus tôt. C’est pourquoi, le 15 mai 1087, en présence des parties réunies autour de l’évêque d’Angers, l’écolâtre Marbode († 1123) traduisit en langue vulgaire la charte par laquelle Renaud le Trésorier et son neveu Berlai renonçaient aux coutumes qu’ils levaient sur la terre de Méron72. Berlai ne pouvait donc plus feindre d’ignorer la teneur d’un acte qu’il avait lui-même signé et dont la traduction publique restituait toute la force probatoire.

    16Dès la fin du xie siècle, l’écolâtre d’Angers occupait donc une place particulière au sein de la curia episcopalis. En 1132, l’évêque Ulger (1125-1148) alla même jusqu’à formaliser ce rôle d’expert et de garant de l’écrit dans une lettre qu’il adressa au pape Innocent II (1130-1143) pour plaider la cause des chanoines réguliers de La Roë contre l’abbaye de la Trinité de Vendôme73. Face aux affirmations des moines, qui prétendaient avoir reçu du précédent évêque, Renaud de Martigné (1102-1124), une charte leur rendant justice, Ulger rétorquait que ce document n’avait pas pu être produit par la chancellerie épiscopale, car il revenait à l’écolâtre cathédral de rédiger et d’approuver tous les actes intéressant l’église d’Angers74. Or, Ulger était bien placé pour savoir que l’écolâtre d’alors n’avait pas composé cette charte, puisqu’il avait occupé ce poste entre 1107 et 1125, avant d’accéder à l’épiscopat75. Le prélat procédait ensuite à une critique interne du document en constatant qu’il ne contenait pas la liste des dignitaires du chapitre, ce qui lui faisait perdre toute autorité et jetait même sur lui le discrédit76. Si le témoignage d’Ulger n’était pas totalement neutre dans l’affaire touchant les chanoines de La Roë, on ne peut toutefois pas douter de ses compétences en la matière. L’enseignement et la pratique de l’ars dictaminis faisaient en effet des écolâtres ligériens de véritables experts en écritures.

    ⁂

    17En dehors de leurs prérogatives strictement scolaires, les écolâtres jouaient un rôle important dans la confection des actes épiscopaux et capitulaires, en mettant à profit leurs compétences intellectuelles. Les liens étaient donc étroits entre écolâtrie et chancellerie à l’ombre des cathédrales. Cette relation pouvait aller d’une collaboration serrée entre les deux officiers à la confusion pure et simple de leurs fonctions. On le voit à Cambrai, Reims et Soissons où, dès le xie siècle, des écolâtres cathédraux instrumentent les chartes épiscopales. Mais c’est aussi le cas à Arras, au xiie siècle, où la chancellerie capitulaire, tenue par l’écolâtre, prit un temps le contrôle de celle de l’évêque. Dans les cathédrales de Chartres, Paris, Tours, Rouen et Meaux, c’est l’écolâtrie qui finit par être absorbée par le chancelier. Mais la comparaison des pratiques de l’écrit dans les quatre provinces ecclésiastiques de France septentrionale invite surtout à élargir le rôle des écolâtres. En effet, ces officiers n’étaient pas seulement amenés à produire des documents, ils étaient plus globalement chargés de les gérer. On le voit en particulier dans l’espace ligérien. Si l’instrumentation d’actes par des écolâtres cathédraux y était pratiquement inexistante, ces derniers étaient, en revanche, régulièrement sollicités pour donner leur avis sur la valeur d’un document. Le rapport de l’écolâtre au texte faisait de lui un expert dans la critique et l’interprétation des chartes lors des procès, au moment même où s’affirmait l’usage de la preuve écrite. Ainsi, dès la fin du xie siècle, l’écolâtre d’Angers pouvait participer à des assises judiciaires pour expertiser les pièces produites par les parties. En somme, comme le résume C. Senséby, au-delà de leurs missions de chancellerie, ces spécialistes de l’écrit étaient finalement perçus comme les garants de la sincérité, de l’authenticité et de la publicité des actes77.

    Notes de bas de page

    1Marchand Pierre, Le chapitre cathédral de Noyon (xie-xiiie siècle). Organisation, pouvoir et temporel, t. I, thèse soutenue en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1994, p. 137, d’après Arch. dép. Oise, G 1984, fol. 332va ; BnF, coll. de Picardie, t. CLXIII, fol. 154.

    2La notion de literacy, qui ne se limite pas à la simple maîtrise de la lecture et de l’écriture, a été utilisée par l’ethnologue Jack Goody pour décrire le rapport à l’écrit dans des sociétés où prédominait jusqu’alors la culture orale, à l’instar du Ghana postcolonial : Goody Jack, « Restricted literacy in Northern Ghana », in id. (éd.), Literacy in Traditional Societies, Cambridge, Cambridge University Press, 1968, p. 198-264. Ce modèle a été notamment adapté par Michael Clanchy à la société anglaise médiévale : Clanchy Michael T., From Memory to Written Record: England, 1066-1307, Oxford/Malden (Mass.), Blackwell, 1993 (2e éd.), en part. p. 224-252.

    3Les statuts de la fin du xiie siècle accordaient moins d’importance à l’écolâtre, mais le passage définitif du chancelier de l’Église de Noyon au service de l’évêque imposa, dans ce second règlement, de confier à l’écolâtre les missions capitulaires autrefois dévolues au chancelier (Marchand P., Le chapitre cathédral de Noyon, op. cit., t. I, p. 139).

    4Sur les connexions entre écolâtrie et chancellerie, voir Bautier Robert-Henri, « Chancellerie et culture au Moyen Âge », in Id., Chartes, sceaux et chancelleries. Études de diplomatique et de sigillographie médiévales, t. I, Paris, École nationale des chartes, 1990, p. 47-121, ici p. 54 ; Tock Benoît-Michel, « Les droits et devoirs des chanceliers épiscopaux (xie-xiiie siècles). L’apport des textes réglementaires », in Christoph Haidacher et Werner Köfler (éd.), Die Diplomatik der Bischofsurkunde vor 1250/La diplomatique épiscopale avant 1250, Innsbruck, Tiroler Landesarchiv, 1995, p. 269-280, ici p. 273 ; Kouamé Thierry, De l’office à la dignité. L’écolâtre cathédral en France septentrionale du ixe au xiiie siècle, Leyde/Boston, Brill, 2021, en part. p. 100-110.

    5Van Mingroot Erik, « Kanzlei, Jurisdiktion und Verwaltung im Bistum Kammerich (Cambrai, 1057-1130) », in Recht en instellingen in de Oude Nederlanden tijdens de Middeleeuwen en de Nieuwe Tijd. Liber amicorum Jan Buntinx, Louvain, University Press, 1981, p. 1-26, aux p. 1-2 ; Tock Benoît-Michel, Une chancellerie épiscopale au xiie siècle. Le cas d’Arras, Louvain-la-Neuve, Institut d’études médiévales de l’université catholique de Louvain, 1991, p. 3-6. Il est de toute façon difficile de parler, au xie et même encore au xiie siècle, de « chancellerie épiscopale » au sens où on l’entend à la fin du Moyen Âge, c’est-à-dire comme un service stable et spécialisé dans la rédaction des actes au sein de la curia episcopalis.

    6Brunel Ghislain, « Chartes et chancelleries épiscopales du nord de la France au xie siècle », in Michel Parisse (éd.), À propos des actes d’évêques. Hommage à Lucie Fossier, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1991, p. 227-244, à la p. 242.

    7Depuis l’étude classique de Reusens, qui accordait de larges développements aux chanceliers de Cambrai, Liège, Tournai et Reims (Reusens Edmond, « Les chancelleries inférieures en Belgique depuis leur origine jusqu’au commencement du xiiie siècle », Analectes pour servir à l’histoire ecclésiastique de la Belgique, t. XXVI, 1896, p. 20-206, aux p. 159-206), les travaux sur le personnel des chancelleries épiscopales de ces régions se sont multipliés : Huyghebaert Nicolas-Norbert, « Recherches sur les chanceliers des évêques de Noyon-Tournai », Annales. Fédération archéologique et historique de Belgique, vol. XXXV, 1953, p. 665-680 ; Vleeschouwers Cyriel et Van Melkebeeke Monique, « Le rôle de l’entourage des évêques de Tournai (1146-1300) dans la chancellerie épiscopale (avec relevé des sceaux) », Mémoires de la Société royale d’histoire et d’archéologie de Tournai, t. II, 1981, p. 7-80 ; Van Mingroot E., « Kanzlei, Jurisdiktion und Verwaltung », art. cité, p. 1-26 ; Tock Benoît-Michel, « Le personnel de la chancellerie épiscopale d’Arras au xiie siècle », in Paul Lucien Nève et Olav Moorman van Kappen (éd.), Conservare Jura, Deventer, Kluwer, 1988, p. 187-197 ; Id., Une chancellerie épiscopale, op. cit., p. 173-194. Les chancelleries de la province ecclésiastique de Reims ont par ailleurs fait l’objet d’une utile synthèse pour le xie siècle : Brunel G., « Chartes et chancelleries », art. cité, p. 227-244. Sur la chancellerie épiscopale de Thérouanne, voir la contribution de Benoît-Michel Tock dans le présent volume.

    8On peut citer, dans l’ordre chronologique des publications, Lecoanet Simone, Les actes des évêques d’Amiens des origines au début du xiiie siècle, t. I, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1957, p. 40-46 ; Hayez Michel, Catalogue des actes des évêques de Cambrai antérieurs à 1167, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1959, p. cv-cxl ; Dupuy Hubert, Recueil des actes des évêques de Bayeux antérieurs à 1205, t. I, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1970, p. xxviii-xxx ; Demouy Patrick, Actes des archevêques de Reims d’Arnoul à Renaud II (997-1139), t. I, thèse de 3e cycle en histoire, université Nancy II, 1982, p. 210-212 ; Tock Benoît-Michel, Les chartes des évêques d’Arras (1093-1203), Paris, Éditions du CTHS, 1991, p. xli-xlvi ; Rinckenbach Alexis, Les chartes des évêques de Noyon (1148-1221). Étude diplomatique et édition, t. I, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1992, p. 46-60 ; Dufour-Malbezin Annie, Actes des évêques de Laon des origines à 1151, Paris, CNRS Éditions, 2001, p. 27-31 ; Van Mingroot Erik, Les chartes de Gérard Ier, Liébert et Gérard II, évêques de Cambrai et d’Arras, comtes du Cambrésis (1012-1092/93), Louvain, University Press, 2005, p. 12-15. Il convient aussi d’ajouter un article de synthèse qui s’appuie sur l’édition des actes des évêques bretons : Henry Cyprien, « Autour de la notion de chancellerie épiscopale en Bretagne au xie et dans la première moitié du xiie siècle », Tabularia « Études », t. XIII, 2013, p. 1-25. Cyprien Henry a édité les actes des évêques bretons des diocèses d’Alet/Saint-Malo, Dol, Léon, Nantes, Quimper, Rennes, Saint-Brieuc, Tréguier et Vannes entre 990 et 1215 dans sa thèse d’histoire, encore inédite, intitulée « Cujus diocesis, ejus diplomatica » ? Pouvoirs diocésains et diversité des pratiques d’écrit diplomatique en Bretagne, 990-1215, dir. Laurent Morelle, École pratique des hautes études, 2018. Pour le reste de la France, on peut encore se reporter au bilan provisoire dressé en 1991 par Parisse Michel, « Importance et richesse des chartes épiscopales. Les exemples de Metz et de Toul, des origines à 1200 », in Id. (éd.), À propos des actes d’évêques, op. cit., p. 19-43, aux p. 42-43.

    9Sur le rôle des écolâtres cathédraux dans la production documentaire des évêques du Mans, voir la contribution de Richard Barton dans le présent volume.

    10C’est notamment le cas dans les cathédrales de Lincoln, Salisbury et Chichester, à partir du milieu du xiie siècle (Edwards Kathleen, The English Secular Cathedrals in the Middle Ages. A Constitutional Study with Special Reference to the Fourteenth Century, Manchester, University Press, 1949, p. 178-187). Sur les chancelleries épiscopales en Angleterre, voir Cheney Christopher R., English Bishops’ Chanceries, 1100-1250, Manchester, Manchester University Press, 1950.

    11Reusens E., « Les chancelleries inférieures », art. cité, p. 168 et n. 2.

    12Van Mingroot E., Les chartes de Gérard Ier, op. cit., p. 12-13.

    13Barré Nathalie, « Chancellerie épiscopale, chancellerie canoniale : unicité ou pluralité des institutions à Cambrai au xiie siècle ? », Bulletin de la Commission royale d’histoire. Académie royale de Belgique, t. CLXXVI, no 2, 2010, p. 129-146, à la p. 139. Sur l’activité de Guérimbaud III en tant que chancelier, voir l’étude d’Eveline Leclercq dans le présent volume : « Werinbold III : une influence partagée entre le chapitre cathédral et la chancellerie épiscopale à Cambrai (première moitié du xiie s.) ».

    14Barré Nathalie, loc. cit.

    15Tock Benoît-Michel, Monumenta Arroasiensia, Turnhout, Brepols, 2000, p. 392-394, nos 225 et 226. Candidat malheureux contre Jean d’Antoing au siège épiscopal de Cambrai en 1191, Gaucher ne semble pas avoir exercé ses fonctions de chancelier, entre 1191 et 1196, sous l’épiscopat de son adversaire (Barré N., « Chancellerie épiscopale, chancellerie canoniale », art. cité, p. 140).

    16Van Mingroot E., Les chartes de Gérard Ier, op. cit., p. 77-81, no 2.01, d’après Arch. dép. Nord, 4 G 106, no 1452, p. 80.

    17Artem, no 4805, d’après Arch. dép. Nord, 4 G 107, no 1467.

    18Gallia christiana, in provincias ecclesiasticas distributa, t. III, Paris, Imprimerie royale, 1725, Instrumenta, col. 30, no 31. Le millésime indiqué dans l’acte (1132) a été corrigé en 1133, car la 3e année de l’épiscopat de Liétard est inconciliable avec l’indiction 10 (Hayez M., Catalogue des actes, op. cit., p. 278, n. 1).

    19Le nom de Guérimbaud était en revanche correctement orthographié : « Ego Werimboldus, scolasticus, scripsi et recognovi » (Tock B.-M., Monumenta Arroasiensia, op. cit., no 17, p. 66-67, à la p. 67).

    20Reusens E., « Les chancelleries inférieures », art. cité, p. 171-177.

    21La charte épiscopale s’achevait par « Ego Eustachius, scolasticus et cancellarius, interfui et recensui » (Tock Benoît-Michel, Les chartes de l’abbaye cistercienne de Vaucelles au xiie siècle, no 25, Turnhout, Brepols, 2010, p. 85-87, à la p. 87).

    22Il s’agissait d’un acte de l’archevêque Arnoul (988-991 et 995-1021) au sujet de l’avouerie de Manre : « Ysaac cancellarius ad vicem Ragenerii archidiaconi scripsit et subscripsit » (Demouy P., Actes des archevêques de Reims, op. cit., t. II1, p. 36-38, no 1).

    23Il s’agissait d’une charte de l’archevêque Guy (1033-1055) en faveur de l’abbaye Saint-Pierre-les-Dames de Reims : « Odalricus ad vicem Harduini cancellarii scripsit et subscripsit » (ibid., t. II1, no 15, p. 65-66).

    24Demouy Patrick, Genèse d’une cathédrale. Les archevêques de Reims et leur Église aux xie et xiie siècles, Langres, Guéniot, 2005, p. 668.

    25Le futur saint Bruno n’est qualifié d’écolâtre de Reims (Remensis ecclesiae magister) que dans une lettre d’Hugues de Die au pape Grégoire VII en 1077 (Recueil des historiens des Gaules et de la France, nouv. éd., t. XIV, no 79, Paris, Palmé, p. 613-614, à la p. 614C).

    26Demouy P., Actes des archevêques de Reims, op. cit., t. II1, nos 51 et 52, p. 165-166.

    27Ibid., t. II1, p. 180-263 passim. En 1088, un notaire souscrivit « ad vicem domni Godefridi, majoris cancellarii » (ibid., t. II1, no 72, p. 224).

    28Demouy P., Genèse d’une cathédrale, op. cit., p. 169 et 668.

    29Il est le dernier témoin cité au titre du chapitre, et l’archevêque le qualifie de « cancellarius meus » (Allen R., The Norman Episcopate, op. cit., t. II, p. 698).

    30Cette charte de l’archevêque de Rouen, qui confirmait la restitution des églises de Brionne aux moines de Saint-Wandrille, ne fut pas seulement rédigée, mais également dressée par les bénéficiaires : « Data per manum donni fratrum cancellarii » (Lot Ferdinand, Études critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille, no 70, Paris, Champion, 1913, p. 124-125 et « Acte 3231 », in SCRIPTA. Base des actes normands médiévaux, dir. Pierre Bauduin, Caen, CRAHAM-MRSH, 2010-2019, [https://www.unicaen.fr/scripta/acte/3231] (erreur en 2024), consulté le 23 octobre 2019). Cette base de données sera abrégée dans la suite sous la forme : SCRIPTA, suivi du numéro de l’acte.

    31L’acte archiépiscopal notifiait l’accord entre l’évêque de Bayeux et l’abbé de Troarn au sujet de l’exemption monastique de ce dernier : « Datum Rothomagi per manum Gauterii, abbatis Sancti Wandregisili, cancellarii nostri » (Sauvage René-Norbert, L’abbaye de Saint-Martin de Troarn, au diocèse de Bayeux, des origines au xvie siècle, no 11, Caen, Jouan, 1914, p. 369-370 [SCRIPTA, no 2322]).

    32La chancellerie et l’écolâtrie de Lincoln fusionnent entre 1150 et 1155, celles de Chichester entre 1147 et 1163 et celles de Salisbury entre 1155 et 1164 (Edwards K., The English Secular Cathedrals, op. cit., p. 178-187).

    33Le chanoine Renier était d’ailleurs l’un des témoins de l’acte : « Testes […] magister Reynerius, magister Reynaldus de Sancto Amando, qui hoc notavit » (Gallia christiana, op. cit., Instrumenta, t. XI, col. 23-24, no 21 [SCRIPTA, no 1778]). La datation de cette charte est proposée par Spear D. S., « Les dignitaires de la cathédrale de Rouen », art. cité, t. XXXVII, p. 131.

    34L’administration des écoles de Meaux fut rattachée à la chancellerie de la cathédrale au moment où celle-ci fut érigée en dignité capitulaire, le 22 mai 1201 (PL, vol. CCXVII, col. 75-76, no 45 [Pott. 1355]).

    35L’assimilation systématique des chanceliers chartrains à des écolâtres, dès le xie siècle, a été remise en question par l’historiographie (Verger Jacques, « Le cadre institutionnel de l’école de Chartres jusqu’à Jean de Salisbury », in Aristote, l’école de Chartres et la cathédrale, Chartres, Association des amis du Centre médiéval européen de Chartres, 1997, p. 19-32, aux p. 19-20).

    36Jeauneau Édouard, L’âge d’or des écoles de Chartres, Chartres, Houvet, 1995, p. 35. Gilbert de la Porrée fut lui-même l’élève de Bernard à Chartres, avant d’y exercer les fonctions de chancelier entre 1126 et 1140. Il figure en 1141 parmi les maîtres parisiens, avant d’être élu évêque de Poitiers en 1142 (ibid., p. 53).

    37L’affaire est évoquée dans deux lettres d’Étienne de Senlis, sans doute rédigées vers 1126 (Recueil des historiens des Gaules, op. cit., t. XV, nos 1 et 2, p. 329-330).

    38Grandmaison Charles de, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Indre-et-Loire, t. II : Série G. Clergé séculier. G 1-1121, Tours, Arrault, 1882, p. 58.

    39Brunel G., « Chartes et chancelleries », art. cité, p. 241. Renaud et Robert exercèrent tous deux leurs fonctions entre 1085 et 1088 (ibid., p. 239) ; Carolus-Barré Louis, « Les écoles capitulaires et les collèges de Soissons au Moyen Âge et au xvie siècle », in Enseignement et vie intellectuelle (ixe-xvie siècle), t. I, Paris, Bibliothèque nationale, 1975, p. 123-226, à la p. 168, no 4.

    40Les titulatures prouvent qu’il n’y avait aucune confusion sur le rôle de chacun : « Rainaldus cancellarius et Robertus scholasticus scripserunt et superscripserunt [sic] » (Gallia christiana, op. cit., Instrumenta, t. X, col. 100-101, no 7, ici col. 101D).

    41Cette charte d’Helgot avait été établie au profit du prieuré Notre-Dame de Château-Thierry : « Rainaldus cancellarius et Rothbertus scolasticus scripsimus et subscripsimus hec » (Brunel G., « Chartes et chancelleries », art. cité, p. 241, n. 28, d’après BnF, coll. de Picardie, t. CCXCIII, no 2).

    42Ibid., p. 241. L’acte de 1085 était une charte de l’évêque Helgot pour l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris (Arch. nat., K 20, no 6/4), tandis que celui de 1088 était une charte de l’évêque Henri pour les chanoines de Saint-Jean-des-Vignes (BnF, coll. de Picardie, t. CCXXXIII, fol. 266).

    43L’accord sur Ambleny se terminait ainsi : « Et ut hec convencio firma et inconvulsa permaneat, ego Hugo, ecclesie Sancti Gervasii scolasticus et cancellarius, hunc inter nos et Nivelonem scripsi et subscripsi cyrographum » (Lépolard Hugues, Le chartrier du chapitre cathédral de Soissons [1089-1243]. Étude et édition, thèse soutenue pour obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 2000, t. I, no 2, p. 93-95, à la p. 95). Celui sur Chelles s’achevait de la sorte : « Et ut hec conventio rata et inconvulsa permaneat, ego Hugo, ecclesie Sancti Gervasii scolasticus et cancellarius, hunc inter nos et Nivelonem scripsi et subscripsi cyrographum » (ibid., t. I, no 3, p. 95-96bis, à la p. 96bis).

    44Sur la distinction entre chancellerie épiscopale et chancellerie capitulaire dans les cathédrales anglaises, voir Cheney C. R., English Bishops’ Chanceries, op. cit., p. 39-40.

    45Tock Benoît-Michel, Scribes, souscripteurs et témoins dans les actes privés en France (viie-début du xiie siècle), Turnhout, Brepols, 2005, p. 290.

    46Le Mire Auberte et Foppens Jean-François, Opera diplomatica et historica, t. I, no 57, Bruxelles, 1723, p. 675.

    47Il s’agit d’une charte de l’évêque Odon en faveur de l’abbaye Saint-Lambert de Liessies : « Ego Guerinbaldus, Sancte Matris ecclesie Cameracensis cancellarius, scripsi et subscripsi » (Duvivier Charles, Recherches sur le Hainaut ancien [Pagus Hainoensis] du viie au xiie siècle, t. II, no 101, Bruxelles, Olivier, 1866, p. 502-506, à la p. 506).

    48L’expression « Ego Gillenus cancellarius relegi » figure au bas d’un acte de l’évêque André (1163/1164-1171), rédigé entre 1163 et 1166 (Tock B.-M., Les chartes des évêques d’Arras, op. cit., no 151, p. 169-170). La mention « Datum per manum Sigeri, magistri scolarum » apparaît en termes identiques dans deux chartes capitulaires de 1180 et 1183 (Loisne Auguste de, Le cartulaire du chapitre d’Arras, publié ou analysé avec extraits textuels d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale, no 48, Arras, Rohard-Courtin, 1896, p. 39-40 ; no 64, p. 46-47), dans deux autres de l’évêque Frumaud (1174-1183), datées de 1181, et dans une de l’évêque Pierre Ier (1184-1203), datée de 1186/1187 (Tock B.-M., Les chartes des évêques d’Arras, op. cit., no 180, p. 202-204 ; no 185, p. 209-210 ; no 202, p. 226-227). L’une des chartes épiscopales de 1181 et celle de 1186-1187 concernaient d’ailleurs le chapitre cathédral (ibid., nos 185 et 202).

    49Tock B.-M., Une chancellerie épiscopale, op. cit., p. 219-220 ; Id., « Les chartes promulguées par le chapitre cathédral d’Arras au xiie siècle », Revue Mabillon, t. LXIII, 1991, p. 49-97.

    50Anselme de Laon n’est attesté comme chancelier épiscopal qu’à partir de 1095 (Dufour-Malbezin A., Actes des évêques de Laon, op. cit., p. 28).

    51Morelle Laurent, « Mesurer le temps. Approche des données chronologiques savantes dans les actes des évêques de Laon jusqu’en 1151 », in Mesure et histoire médiévale, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013, p. 81-96, aux p. 94-95.

    52Raoul, qui était qualifié de magister du vivant de son frère, lui succéda comme archidiacre jusqu’en 1126 et comme chancelier jusqu’à sa mort (Giraud Cédric, Per verba magistri. Anselme de Laon et son école au xiie siècle, Turnhout, Brepols, 2010, p. 406). Dans une charte épiscopale dressée entre 1117 et 1126, Raoul souscrit deux fois, en tant qu’archidiacre et écolâtre, puis relit l’acte en qualité de chancelier : « S. Widonis et Radulfi, archidiaconorum. S. Radulfi magistri […] Ego Radulfus, Sanctę Marię cancellarius, legi et relegi » (Dufour-Malbezin A., Actes des évêques de Laon, op. cit., no 150, p. 246-247, à la p. 247).

    53Ibid., p. 29.

    54Giraud C., Per verba magistri, op. cit., p. 407.

    55L’écolâtre apparaissait comme tel dans la recognition de chancellerie : « Datum per manum Roberti, magistri scolarum » (Rouet Dominique, Le cartulaire de l’abbaye bénédictine de Saint-Pierre-de-Préaux [1034-1227], no B12, Paris, CTHS, 2005, p. 225-226, d’après Arch. dép. Eure, H 711, fol. 19 ro vo, no 38).

    56Allen Richard, « Les actes des évêques d’Avranches, ca. 990-1253 : esquisse d’un premier bilan », Tabularia « Études », t. XII, 2012, p. 63-106, à la p. 78.

    57L’acte se terminait par l’expression « Data per manum Guillelmi archiscolaris » (Urseau Charles, Cartulaire noir de la cathédrale d’Angers, no 236, Paris, Picard, 1908, p. 360-361, à la p. 361).

    58Sur le rôle des chapelains des évêques d’Angers, voir Avril Joseph, Le gouvernement des évêques et la vie religieuse dans le diocèse d’Angers (1148-1240), t. I, Paris, Cerf, 1984, p. 110.

    59Gasnault Pierre, « Les actes privés de l’abbaye de Saint-Martin de Tours du viiie au xiie siècle », Bibliothèque de l’École des chartes, t. CXII, 1954, p. 24-66, aux p. 27 et 30.

    60Ibid., p. 29.

    61Ce chirographe, daté du 25 juillet 1096, concernait la terre de Vaubouan : « Ego Aderbal, scolę Sancti Martini Turonensis secundicerius, jussu totius capituli Sancti Juliani, et Rainaldi cancellarii, vice ejusdem, scripsi et firmavi » (Denis Louis-Jean, Chartes de Saint-Julien de Tours, t. I, no 49, Le Mans, Société des Archives historiques du Maine, 1912, p. 68-71 [Artem, no 1553]). Nos collègues Richard Barton et Chantal Senséby, que nous remercions pour leur expertise, nous ont confirmé l’authenticité de cet acte.

    62Les cadres institutionnels des tribunaux épiscopaux avaient été fixés dès la fin de l’Antiquité (Vismara Giulio, La giurisdizione civile dei vescovi [secoli I-IX], Milan, Giuffrè, 1995, p. 57-82). Sur la pratique judiciaire des évêques du haut Moyen Âge, voir Hartmann Wilfried, « Der Bischof als Richter. Zum geistlichen Gericht über kriminelle Vergehen von Laien im früheren Mittelalter (6.-11. Jahrhundert) », Römische historische Mitteilungen, t. XXVIII, 1986, p. 103-124 ; Id., « L’évêque comme juge : la pratique du tribunal épiscopal en France du xe au xiie siècle », in Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi (dir.), Hiérarchies et services au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2001, p. 71-92.

    63Jégou Laurent, L’évêque, juge de paix. L’autorité épiscopale et le règlement des conflits entre Loire et Elbe (milieu viiie-milieu xie siècle), Turnhout, Brepols, 2011, p. 231-286. Sur la place des évêques dans le système global de la médiation médiévale, voir Kamp Hermann, Friedensstifter und Vermittler im Mittelalter, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2001, p. 173-184.

    64Sur ce phénomène judiciaire aux fortes implications culturelles, voir Morelle Laurent, « Les chartes dans la gestion des conflits (France du Nord, xie-début xiie siècle) », Bibliothèque de l’École des chartes, t. CLV, 1997, p. 267-298 ; Brown Warren C., « Charters as weapons. On the role played by early medieval dispute records in the disputes they record », Journal of Medieval History, t. XXVIII, 2002, p. 227-248.

    65Senséby Chantal, « Pratiques judiciaires et rhétorique monastique à la lumière de notices ligériennes (fin xie siècle) », Revue historique, no 629, 2004/1, p. 3-47.

    66Renaud est attesté en qualité d’archidiacre depuis 1046-1049 et d’écolâtre entre 1046-1047 et 1076-1077, tandis que Robert exerça les fonctions de doyen entre 1068 et 1076 (ibid., p. 24).

    67La notice, datée du 18 octobre 1074, est parfaitement explicite : « Et [monachi Sancti Sergii] protulerunt duas quartas. Quibus prolatis, a communi conventu receperunt se judices in secretum locum ubi diligentius possent intueri cartas quas de manibus monachorum acceperant. Et assumpserunt secum Raginaldum, gramaticum Andecave civitatis, qui erat archidiaconus Sancti Mauricii, et Rotbertum, decanum ejusdem ecclesie, in agendis causis magne pericie viros. Has personas Eusebius, episcopus Andecavensis, pro se ad placitum monachorum miserat, ut isti, intellecta rectitudine, testimonium perhiberent veritati, ne inter monachos ultra remaneret pro hac re seminarium discordie » (Bertrand de Broussillon Arthur, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers, t. I, no 106, Angers, Germain et Grassin, 1903, p. 118-122, à la p. 120). Les deux chartes en question étaient conservées dans le premier livre du cartulaire de Saint-Serge (Chauvin Yves, Premier et second livres des cartulaires de l’abbaye Saint-Serge et Saint-Bach d’Angers [xie et xiie siècles], Angers, Presses de l’université, 1997, t. I, no 13, p. 15-17 ; no 15, p. 20-23).

    68Selon la notice, l’écolâtre ne pouvait rien ignorer de ce qui touchait à l’évêché d’Angers : « Testatur hoc magister Raginaldus, quia nunquam fuit Campiniacus de jure episcopali, sicut ille quem nulla res latet quae ad episcopium Andecavense pertineat » (Bertrand de Broussillon A., op. cit., t. I, p. 121).

    69Senséby C., « Pratiques judiciaires et rhétorique monastique », art. cité, p. 16-17.

    70On avait adjoint à ces derniers le doyen de la collégiale Saint-Laud d’Angers : « Et quia ecclesiasticum quesierunt juditium, ecclesiastici judices advocati sunt, id est domnus Rotbertus, decanus Sancti Mauricii, et domnus Raginaldus grammaticus et domnus Gausbertus, decanus Sancti Laudi, qui equam libram in judicando tenerent ne utramque in partem nisi per rectum declinarent » (Bertrand de Broussillon A., Cartulaire de l’abbaye de Saint-Aubin, op. cit., t. I, no 180, p. 209-212, aux p. 209-210). Sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, voir Lemesle Bruno, Conflits et justice au Moyen Âge. Normes, loi et résolution des conflits en Anjou aux xie et xiie siècles, Paris, Presses universitaires de France, 2008, p. 223-233.

    71Senséby Chantal, « Des hommes, des écrits et des conflits aux xie et xiie siècles dans l’espace ligérien », in L’autorité de l’écrit au Moyen Âge (Orient-Occident), Paris, Publications de la Sorbonne, 2009, p. 175-187, à la p. 177.

    72La scène est décrite dans une notice de restitution du cartulaire de Saint-Aubin : « Ibidem ergo, audientibus qui aderant, presens carta vulgaribus verbis expressa est distincte et aperte a Marbodo archidiacono, et iterata concessione Berlaii tota confirmata et roborata » (Bertrand de Broussillon A., Cartulaire de l’abbaye de Saint-Aubin, op. cit., t. I, no 222, p. 266-267, à la p. 266). La charte de renonciation traduite à cette occasion datait de 1080-1082 (ibid., t. I, no 221, p. 261-266).

    73Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., no 228, p. 337-346. Sur l’argumentation savante déployée par Ulger dans cette lettre, qui daterait de février 1132, voir Lemesle B., Conflits et justice, op. cit., p. 248-267. Sur cette lettre, voir la contribution de Chantal Senséby dans le présent volume.

    74La proposition est ici clairement formulée : « Quod autem dicunt Andegavensem episcopum fecisse cartam ejus in testimonium judicii et investiturae, magis videtur eis officere quam proficere, quia non fuit composita per eum qui tunc erat magister scholarum, cum in Andegavensi ecclesia nulla carta de rebus ad Andegavensem ecclesiam pertinentibus soleat recipi, nisi a magistro scholarum dictata et laudata fuerit » (Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., p. 345). Mais cette affirmation figurait déjà en filigrane dans la notice de plaid de 1074 (voir supra, n. 67).

    75Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., p. lvii. Il fut en plus archidiacre entre 1116 et 1125 (ibid., p. xlvi-xlvii). Il avait aussi été l’élève de Marbode (Foulon Jean-Hervé, Église et réforme au Moyen Âge. Papauté, milieux réformateurs et ecclésiologie dans les Pays de la Loire au tournant des xie-xiie siècles, Bruxelles, De Boeck, 2008, p. 150-151).

    76Ce jugement suivait immédiatement la proposition précédente : « Addimus quod carta illa non continet priores nostrae ecclesiae, quibus quaecumque carta caret, non tantum perdit auctoritatem, sed etiam meretur calumniam » (Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., p. 345).

    77Senséby C., « Des hommes, des écrits et des conflits », art. cité, p. 179.

    Auteur

    • Thierry Kouamé

      Université de Franche-Comté, Centre Lucien Febvre.

      Thierry Kouamé est professeur d’histoire médiévale à l’université de Franche-Comté et chercheur au Centre Lucien Febvre. Ses travaux portent sur la genèse médiévale du système d’enseignement occidental, depuis les écoles cathédrales jusqu’aux universités.

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    1Marchand Pierre, Le chapitre cathédral de Noyon (xie-xiiie siècle). Organisation, pouvoir et temporel, t. I, thèse soutenue en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1994, p. 137, d’après Arch. dép. Oise, G 1984, fol. 332va ; BnF, coll. de Picardie, t. CLXIII, fol. 154.

    2La notion de literacy, qui ne se limite pas à la simple maîtrise de la lecture et de l’écriture, a été utilisée par l’ethnologue Jack Goody pour décrire le rapport à l’écrit dans des sociétés où prédominait jusqu’alors la culture orale, à l’instar du Ghana postcolonial : Goody Jack, « Restricted literacy in Northern Ghana », in id. (éd.), Literacy in Traditional Societies, Cambridge, Cambridge University Press, 1968, p. 198-264. Ce modèle a été notamment adapté par Michael Clanchy à la société anglaise médiévale : Clanchy Michael T., From Memory to Written Record: England, 1066-1307, Oxford/Malden (Mass.), Blackwell, 1993 (2e éd.), en part. p. 224-252.

    3Les statuts de la fin du xiie siècle accordaient moins d’importance à l’écolâtre, mais le passage définitif du chancelier de l’Église de Noyon au service de l’évêque imposa, dans ce second règlement, de confier à l’écolâtre les missions capitulaires autrefois dévolues au chancelier (Marchand P., Le chapitre cathédral de Noyon, op. cit., t. I, p. 139).

    4Sur les connexions entre écolâtrie et chancellerie, voir Bautier Robert-Henri, « Chancellerie et culture au Moyen Âge », in Id., Chartes, sceaux et chancelleries. Études de diplomatique et de sigillographie médiévales, t. I, Paris, École nationale des chartes, 1990, p. 47-121, ici p. 54 ; Tock Benoît-Michel, « Les droits et devoirs des chanceliers épiscopaux (xie-xiiie siècles). L’apport des textes réglementaires », in Christoph Haidacher et Werner Köfler (éd.), Die Diplomatik der Bischofsurkunde vor 1250/La diplomatique épiscopale avant 1250, Innsbruck, Tiroler Landesarchiv, 1995, p. 269-280, ici p. 273 ; Kouamé Thierry, De l’office à la dignité. L’écolâtre cathédral en France septentrionale du ixe au xiiie siècle, Leyde/Boston, Brill, 2021, en part. p. 100-110.

    5Van Mingroot Erik, « Kanzlei, Jurisdiktion und Verwaltung im Bistum Kammerich (Cambrai, 1057-1130) », in Recht en instellingen in de Oude Nederlanden tijdens de Middeleeuwen en de Nieuwe Tijd. Liber amicorum Jan Buntinx, Louvain, University Press, 1981, p. 1-26, aux p. 1-2 ; Tock Benoît-Michel, Une chancellerie épiscopale au xiie siècle. Le cas d’Arras, Louvain-la-Neuve, Institut d’études médiévales de l’université catholique de Louvain, 1991, p. 3-6. Il est de toute façon difficile de parler, au xie et même encore au xiie siècle, de « chancellerie épiscopale » au sens où on l’entend à la fin du Moyen Âge, c’est-à-dire comme un service stable et spécialisé dans la rédaction des actes au sein de la curia episcopalis.

    6Brunel Ghislain, « Chartes et chancelleries épiscopales du nord de la France au xie siècle », in Michel Parisse (éd.), À propos des actes d’évêques. Hommage à Lucie Fossier, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1991, p. 227-244, à la p. 242.

    7Depuis l’étude classique de Reusens, qui accordait de larges développements aux chanceliers de Cambrai, Liège, Tournai et Reims (Reusens Edmond, « Les chancelleries inférieures en Belgique depuis leur origine jusqu’au commencement du xiiie siècle », Analectes pour servir à l’histoire ecclésiastique de la Belgique, t. XXVI, 1896, p. 20-206, aux p. 159-206), les travaux sur le personnel des chancelleries épiscopales de ces régions se sont multipliés : Huyghebaert Nicolas-Norbert, « Recherches sur les chanceliers des évêques de Noyon-Tournai », Annales. Fédération archéologique et historique de Belgique, vol. XXXV, 1953, p. 665-680 ; Vleeschouwers Cyriel et Van Melkebeeke Monique, « Le rôle de l’entourage des évêques de Tournai (1146-1300) dans la chancellerie épiscopale (avec relevé des sceaux) », Mémoires de la Société royale d’histoire et d’archéologie de Tournai, t. II, 1981, p. 7-80 ; Van Mingroot E., « Kanzlei, Jurisdiktion und Verwaltung », art. cité, p. 1-26 ; Tock Benoît-Michel, « Le personnel de la chancellerie épiscopale d’Arras au xiie siècle », in Paul Lucien Nève et Olav Moorman van Kappen (éd.), Conservare Jura, Deventer, Kluwer, 1988, p. 187-197 ; Id., Une chancellerie épiscopale, op. cit., p. 173-194. Les chancelleries de la province ecclésiastique de Reims ont par ailleurs fait l’objet d’une utile synthèse pour le xie siècle : Brunel G., « Chartes et chancelleries », art. cité, p. 227-244. Sur la chancellerie épiscopale de Thérouanne, voir la contribution de Benoît-Michel Tock dans le présent volume.

    8On peut citer, dans l’ordre chronologique des publications, Lecoanet Simone, Les actes des évêques d’Amiens des origines au début du xiiie siècle, t. I, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1957, p. 40-46 ; Hayez Michel, Catalogue des actes des évêques de Cambrai antérieurs à 1167, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1959, p. cv-cxl ; Dupuy Hubert, Recueil des actes des évêques de Bayeux antérieurs à 1205, t. I, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1970, p. xxviii-xxx ; Demouy Patrick, Actes des archevêques de Reims d’Arnoul à Renaud II (997-1139), t. I, thèse de 3e cycle en histoire, université Nancy II, 1982, p. 210-212 ; Tock Benoît-Michel, Les chartes des évêques d’Arras (1093-1203), Paris, Éditions du CTHS, 1991, p. xli-xlvi ; Rinckenbach Alexis, Les chartes des évêques de Noyon (1148-1221). Étude diplomatique et édition, t. I, thèse en vue d’obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 1992, p. 46-60 ; Dufour-Malbezin Annie, Actes des évêques de Laon des origines à 1151, Paris, CNRS Éditions, 2001, p. 27-31 ; Van Mingroot Erik, Les chartes de Gérard Ier, Liébert et Gérard II, évêques de Cambrai et d’Arras, comtes du Cambrésis (1012-1092/93), Louvain, University Press, 2005, p. 12-15. Il convient aussi d’ajouter un article de synthèse qui s’appuie sur l’édition des actes des évêques bretons : Henry Cyprien, « Autour de la notion de chancellerie épiscopale en Bretagne au xie et dans la première moitié du xiie siècle », Tabularia « Études », t. XIII, 2013, p. 1-25. Cyprien Henry a édité les actes des évêques bretons des diocèses d’Alet/Saint-Malo, Dol, Léon, Nantes, Quimper, Rennes, Saint-Brieuc, Tréguier et Vannes entre 990 et 1215 dans sa thèse d’histoire, encore inédite, intitulée « Cujus diocesis, ejus diplomatica » ? Pouvoirs diocésains et diversité des pratiques d’écrit diplomatique en Bretagne, 990-1215, dir. Laurent Morelle, École pratique des hautes études, 2018. Pour le reste de la France, on peut encore se reporter au bilan provisoire dressé en 1991 par Parisse Michel, « Importance et richesse des chartes épiscopales. Les exemples de Metz et de Toul, des origines à 1200 », in Id. (éd.), À propos des actes d’évêques, op. cit., p. 19-43, aux p. 42-43.

    9Sur le rôle des écolâtres cathédraux dans la production documentaire des évêques du Mans, voir la contribution de Richard Barton dans le présent volume.

    10C’est notamment le cas dans les cathédrales de Lincoln, Salisbury et Chichester, à partir du milieu du xiie siècle (Edwards Kathleen, The English Secular Cathedrals in the Middle Ages. A Constitutional Study with Special Reference to the Fourteenth Century, Manchester, University Press, 1949, p. 178-187). Sur les chancelleries épiscopales en Angleterre, voir Cheney Christopher R., English Bishops’ Chanceries, 1100-1250, Manchester, Manchester University Press, 1950.

    11Reusens E., « Les chancelleries inférieures », art. cité, p. 168 et n. 2.

    12Van Mingroot E., Les chartes de Gérard Ier, op. cit., p. 12-13.

    13Barré Nathalie, « Chancellerie épiscopale, chancellerie canoniale : unicité ou pluralité des institutions à Cambrai au xiie siècle ? », Bulletin de la Commission royale d’histoire. Académie royale de Belgique, t. CLXXVI, no 2, 2010, p. 129-146, à la p. 139. Sur l’activité de Guérimbaud III en tant que chancelier, voir l’étude d’Eveline Leclercq dans le présent volume : « Werinbold III : une influence partagée entre le chapitre cathédral et la chancellerie épiscopale à Cambrai (première moitié du xiie s.) ».

    14Barré Nathalie, loc. cit.

    15Tock Benoît-Michel, Monumenta Arroasiensia, Turnhout, Brepols, 2000, p. 392-394, nos 225 et 226. Candidat malheureux contre Jean d’Antoing au siège épiscopal de Cambrai en 1191, Gaucher ne semble pas avoir exercé ses fonctions de chancelier, entre 1191 et 1196, sous l’épiscopat de son adversaire (Barré N., « Chancellerie épiscopale, chancellerie canoniale », art. cité, p. 140).

    16Van Mingroot E., Les chartes de Gérard Ier, op. cit., p. 77-81, no 2.01, d’après Arch. dép. Nord, 4 G 106, no 1452, p. 80.

    17Artem, no 4805, d’après Arch. dép. Nord, 4 G 107, no 1467.

    18Gallia christiana, in provincias ecclesiasticas distributa, t. III, Paris, Imprimerie royale, 1725, Instrumenta, col. 30, no 31. Le millésime indiqué dans l’acte (1132) a été corrigé en 1133, car la 3e année de l’épiscopat de Liétard est inconciliable avec l’indiction 10 (Hayez M., Catalogue des actes, op. cit., p. 278, n. 1).

    19Le nom de Guérimbaud était en revanche correctement orthographié : « Ego Werimboldus, scolasticus, scripsi et recognovi » (Tock B.-M., Monumenta Arroasiensia, op. cit., no 17, p. 66-67, à la p. 67).

    20Reusens E., « Les chancelleries inférieures », art. cité, p. 171-177.

    21La charte épiscopale s’achevait par « Ego Eustachius, scolasticus et cancellarius, interfui et recensui » (Tock Benoît-Michel, Les chartes de l’abbaye cistercienne de Vaucelles au xiie siècle, no 25, Turnhout, Brepols, 2010, p. 85-87, à la p. 87).

    22Il s’agissait d’un acte de l’archevêque Arnoul (988-991 et 995-1021) au sujet de l’avouerie de Manre : « Ysaac cancellarius ad vicem Ragenerii archidiaconi scripsit et subscripsit » (Demouy P., Actes des archevêques de Reims, op. cit., t. II1, p. 36-38, no 1).

    23Il s’agissait d’une charte de l’archevêque Guy (1033-1055) en faveur de l’abbaye Saint-Pierre-les-Dames de Reims : « Odalricus ad vicem Harduini cancellarii scripsit et subscripsit » (ibid., t. II1, no 15, p. 65-66).

    24Demouy Patrick, Genèse d’une cathédrale. Les archevêques de Reims et leur Église aux xie et xiie siècles, Langres, Guéniot, 2005, p. 668.

    25Le futur saint Bruno n’est qualifié d’écolâtre de Reims (Remensis ecclesiae magister) que dans une lettre d’Hugues de Die au pape Grégoire VII en 1077 (Recueil des historiens des Gaules et de la France, nouv. éd., t. XIV, no 79, Paris, Palmé, p. 613-614, à la p. 614C).

    26Demouy P., Actes des archevêques de Reims, op. cit., t. II1, nos 51 et 52, p. 165-166.

    27Ibid., t. II1, p. 180-263 passim. En 1088, un notaire souscrivit « ad vicem domni Godefridi, majoris cancellarii » (ibid., t. II1, no 72, p. 224).

    28Demouy P., Genèse d’une cathédrale, op. cit., p. 169 et 668.

    29Il est le dernier témoin cité au titre du chapitre, et l’archevêque le qualifie de « cancellarius meus » (Allen R., The Norman Episcopate, op. cit., t. II, p. 698).

    30Cette charte de l’archevêque de Rouen, qui confirmait la restitution des églises de Brionne aux moines de Saint-Wandrille, ne fut pas seulement rédigée, mais également dressée par les bénéficiaires : « Data per manum donni fratrum cancellarii » (Lot Ferdinand, Études critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille, no 70, Paris, Champion, 1913, p. 124-125 et « Acte 3231 », in SCRIPTA. Base des actes normands médiévaux, dir. Pierre Bauduin, Caen, CRAHAM-MRSH, 2010-2019, [https://www.unicaen.fr/scripta/acte/3231] (erreur en 2024), consulté le 23 octobre 2019). Cette base de données sera abrégée dans la suite sous la forme : SCRIPTA, suivi du numéro de l’acte.

    31L’acte archiépiscopal notifiait l’accord entre l’évêque de Bayeux et l’abbé de Troarn au sujet de l’exemption monastique de ce dernier : « Datum Rothomagi per manum Gauterii, abbatis Sancti Wandregisili, cancellarii nostri » (Sauvage René-Norbert, L’abbaye de Saint-Martin de Troarn, au diocèse de Bayeux, des origines au xvie siècle, no 11, Caen, Jouan, 1914, p. 369-370 [SCRIPTA, no 2322]).

    32La chancellerie et l’écolâtrie de Lincoln fusionnent entre 1150 et 1155, celles de Chichester entre 1147 et 1163 et celles de Salisbury entre 1155 et 1164 (Edwards K., The English Secular Cathedrals, op. cit., p. 178-187).

    33Le chanoine Renier était d’ailleurs l’un des témoins de l’acte : « Testes […] magister Reynerius, magister Reynaldus de Sancto Amando, qui hoc notavit » (Gallia christiana, op. cit., Instrumenta, t. XI, col. 23-24, no 21 [SCRIPTA, no 1778]). La datation de cette charte est proposée par Spear D. S., « Les dignitaires de la cathédrale de Rouen », art. cité, t. XXXVII, p. 131.

    34L’administration des écoles de Meaux fut rattachée à la chancellerie de la cathédrale au moment où celle-ci fut érigée en dignité capitulaire, le 22 mai 1201 (PL, vol. CCXVII, col. 75-76, no 45 [Pott. 1355]).

    35L’assimilation systématique des chanceliers chartrains à des écolâtres, dès le xie siècle, a été remise en question par l’historiographie (Verger Jacques, « Le cadre institutionnel de l’école de Chartres jusqu’à Jean de Salisbury », in Aristote, l’école de Chartres et la cathédrale, Chartres, Association des amis du Centre médiéval européen de Chartres, 1997, p. 19-32, aux p. 19-20).

    36Jeauneau Édouard, L’âge d’or des écoles de Chartres, Chartres, Houvet, 1995, p. 35. Gilbert de la Porrée fut lui-même l’élève de Bernard à Chartres, avant d’y exercer les fonctions de chancelier entre 1126 et 1140. Il figure en 1141 parmi les maîtres parisiens, avant d’être élu évêque de Poitiers en 1142 (ibid., p. 53).

    37L’affaire est évoquée dans deux lettres d’Étienne de Senlis, sans doute rédigées vers 1126 (Recueil des historiens des Gaules, op. cit., t. XV, nos 1 et 2, p. 329-330).

    38Grandmaison Charles de, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Indre-et-Loire, t. II : Série G. Clergé séculier. G 1-1121, Tours, Arrault, 1882, p. 58.

    39Brunel G., « Chartes et chancelleries », art. cité, p. 241. Renaud et Robert exercèrent tous deux leurs fonctions entre 1085 et 1088 (ibid., p. 239) ; Carolus-Barré Louis, « Les écoles capitulaires et les collèges de Soissons au Moyen Âge et au xvie siècle », in Enseignement et vie intellectuelle (ixe-xvie siècle), t. I, Paris, Bibliothèque nationale, 1975, p. 123-226, à la p. 168, no 4.

    40Les titulatures prouvent qu’il n’y avait aucune confusion sur le rôle de chacun : « Rainaldus cancellarius et Robertus scholasticus scripserunt et superscripserunt [sic] » (Gallia christiana, op. cit., Instrumenta, t. X, col. 100-101, no 7, ici col. 101D).

    41Cette charte d’Helgot avait été établie au profit du prieuré Notre-Dame de Château-Thierry : « Rainaldus cancellarius et Rothbertus scolasticus scripsimus et subscripsimus hec » (Brunel G., « Chartes et chancelleries », art. cité, p. 241, n. 28, d’après BnF, coll. de Picardie, t. CCXCIII, no 2).

    42Ibid., p. 241. L’acte de 1085 était une charte de l’évêque Helgot pour l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris (Arch. nat., K 20, no 6/4), tandis que celui de 1088 était une charte de l’évêque Henri pour les chanoines de Saint-Jean-des-Vignes (BnF, coll. de Picardie, t. CCXXXIII, fol. 266).

    43L’accord sur Ambleny se terminait ainsi : « Et ut hec convencio firma et inconvulsa permaneat, ego Hugo, ecclesie Sancti Gervasii scolasticus et cancellarius, hunc inter nos et Nivelonem scripsi et subscripsi cyrographum » (Lépolard Hugues, Le chartrier du chapitre cathédral de Soissons [1089-1243]. Étude et édition, thèse soutenue pour obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, École nationale des chartes, 2000, t. I, no 2, p. 93-95, à la p. 95). Celui sur Chelles s’achevait de la sorte : « Et ut hec conventio rata et inconvulsa permaneat, ego Hugo, ecclesie Sancti Gervasii scolasticus et cancellarius, hunc inter nos et Nivelonem scripsi et subscripsi cyrographum » (ibid., t. I, no 3, p. 95-96bis, à la p. 96bis).

    44Sur la distinction entre chancellerie épiscopale et chancellerie capitulaire dans les cathédrales anglaises, voir Cheney C. R., English Bishops’ Chanceries, op. cit., p. 39-40.

    45Tock Benoît-Michel, Scribes, souscripteurs et témoins dans les actes privés en France (viie-début du xiie siècle), Turnhout, Brepols, 2005, p. 290.

    46Le Mire Auberte et Foppens Jean-François, Opera diplomatica et historica, t. I, no 57, Bruxelles, 1723, p. 675.

    47Il s’agit d’une charte de l’évêque Odon en faveur de l’abbaye Saint-Lambert de Liessies : « Ego Guerinbaldus, Sancte Matris ecclesie Cameracensis cancellarius, scripsi et subscripsi » (Duvivier Charles, Recherches sur le Hainaut ancien [Pagus Hainoensis] du viie au xiie siècle, t. II, no 101, Bruxelles, Olivier, 1866, p. 502-506, à la p. 506).

    48L’expression « Ego Gillenus cancellarius relegi » figure au bas d’un acte de l’évêque André (1163/1164-1171), rédigé entre 1163 et 1166 (Tock B.-M., Les chartes des évêques d’Arras, op. cit., no 151, p. 169-170). La mention « Datum per manum Sigeri, magistri scolarum » apparaît en termes identiques dans deux chartes capitulaires de 1180 et 1183 (Loisne Auguste de, Le cartulaire du chapitre d’Arras, publié ou analysé avec extraits textuels d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale, no 48, Arras, Rohard-Courtin, 1896, p. 39-40 ; no 64, p. 46-47), dans deux autres de l’évêque Frumaud (1174-1183), datées de 1181, et dans une de l’évêque Pierre Ier (1184-1203), datée de 1186/1187 (Tock B.-M., Les chartes des évêques d’Arras, op. cit., no 180, p. 202-204 ; no 185, p. 209-210 ; no 202, p. 226-227). L’une des chartes épiscopales de 1181 et celle de 1186-1187 concernaient d’ailleurs le chapitre cathédral (ibid., nos 185 et 202).

    49Tock B.-M., Une chancellerie épiscopale, op. cit., p. 219-220 ; Id., « Les chartes promulguées par le chapitre cathédral d’Arras au xiie siècle », Revue Mabillon, t. LXIII, 1991, p. 49-97.

    50Anselme de Laon n’est attesté comme chancelier épiscopal qu’à partir de 1095 (Dufour-Malbezin A., Actes des évêques de Laon, op. cit., p. 28).

    51Morelle Laurent, « Mesurer le temps. Approche des données chronologiques savantes dans les actes des évêques de Laon jusqu’en 1151 », in Mesure et histoire médiévale, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013, p. 81-96, aux p. 94-95.

    52Raoul, qui était qualifié de magister du vivant de son frère, lui succéda comme archidiacre jusqu’en 1126 et comme chancelier jusqu’à sa mort (Giraud Cédric, Per verba magistri. Anselme de Laon et son école au xiie siècle, Turnhout, Brepols, 2010, p. 406). Dans une charte épiscopale dressée entre 1117 et 1126, Raoul souscrit deux fois, en tant qu’archidiacre et écolâtre, puis relit l’acte en qualité de chancelier : « S. Widonis et Radulfi, archidiaconorum. S. Radulfi magistri […] Ego Radulfus, Sanctę Marię cancellarius, legi et relegi » (Dufour-Malbezin A., Actes des évêques de Laon, op. cit., no 150, p. 246-247, à la p. 247).

    53Ibid., p. 29.

    54Giraud C., Per verba magistri, op. cit., p. 407.

    55L’écolâtre apparaissait comme tel dans la recognition de chancellerie : « Datum per manum Roberti, magistri scolarum » (Rouet Dominique, Le cartulaire de l’abbaye bénédictine de Saint-Pierre-de-Préaux [1034-1227], no B12, Paris, CTHS, 2005, p. 225-226, d’après Arch. dép. Eure, H 711, fol. 19 ro vo, no 38).

    56Allen Richard, « Les actes des évêques d’Avranches, ca. 990-1253 : esquisse d’un premier bilan », Tabularia « Études », t. XII, 2012, p. 63-106, à la p. 78.

    57L’acte se terminait par l’expression « Data per manum Guillelmi archiscolaris » (Urseau Charles, Cartulaire noir de la cathédrale d’Angers, no 236, Paris, Picard, 1908, p. 360-361, à la p. 361).

    58Sur le rôle des chapelains des évêques d’Angers, voir Avril Joseph, Le gouvernement des évêques et la vie religieuse dans le diocèse d’Angers (1148-1240), t. I, Paris, Cerf, 1984, p. 110.

    59Gasnault Pierre, « Les actes privés de l’abbaye de Saint-Martin de Tours du viiie au xiie siècle », Bibliothèque de l’École des chartes, t. CXII, 1954, p. 24-66, aux p. 27 et 30.

    60Ibid., p. 29.

    61Ce chirographe, daté du 25 juillet 1096, concernait la terre de Vaubouan : « Ego Aderbal, scolę Sancti Martini Turonensis secundicerius, jussu totius capituli Sancti Juliani, et Rainaldi cancellarii, vice ejusdem, scripsi et firmavi » (Denis Louis-Jean, Chartes de Saint-Julien de Tours, t. I, no 49, Le Mans, Société des Archives historiques du Maine, 1912, p. 68-71 [Artem, no 1553]). Nos collègues Richard Barton et Chantal Senséby, que nous remercions pour leur expertise, nous ont confirmé l’authenticité de cet acte.

    62Les cadres institutionnels des tribunaux épiscopaux avaient été fixés dès la fin de l’Antiquité (Vismara Giulio, La giurisdizione civile dei vescovi [secoli I-IX], Milan, Giuffrè, 1995, p. 57-82). Sur la pratique judiciaire des évêques du haut Moyen Âge, voir Hartmann Wilfried, « Der Bischof als Richter. Zum geistlichen Gericht über kriminelle Vergehen von Laien im früheren Mittelalter (6.-11. Jahrhundert) », Römische historische Mitteilungen, t. XXVIII, 1986, p. 103-124 ; Id., « L’évêque comme juge : la pratique du tribunal épiscopal en France du xe au xiie siècle », in Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi (dir.), Hiérarchies et services au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2001, p. 71-92.

    63Jégou Laurent, L’évêque, juge de paix. L’autorité épiscopale et le règlement des conflits entre Loire et Elbe (milieu viiie-milieu xie siècle), Turnhout, Brepols, 2011, p. 231-286. Sur la place des évêques dans le système global de la médiation médiévale, voir Kamp Hermann, Friedensstifter und Vermittler im Mittelalter, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2001, p. 173-184.

    64Sur ce phénomène judiciaire aux fortes implications culturelles, voir Morelle Laurent, « Les chartes dans la gestion des conflits (France du Nord, xie-début xiie siècle) », Bibliothèque de l’École des chartes, t. CLV, 1997, p. 267-298 ; Brown Warren C., « Charters as weapons. On the role played by early medieval dispute records in the disputes they record », Journal of Medieval History, t. XXVIII, 2002, p. 227-248.

    65Senséby Chantal, « Pratiques judiciaires et rhétorique monastique à la lumière de notices ligériennes (fin xie siècle) », Revue historique, no 629, 2004/1, p. 3-47.

    66Renaud est attesté en qualité d’archidiacre depuis 1046-1049 et d’écolâtre entre 1046-1047 et 1076-1077, tandis que Robert exerça les fonctions de doyen entre 1068 et 1076 (ibid., p. 24).

    67La notice, datée du 18 octobre 1074, est parfaitement explicite : « Et [monachi Sancti Sergii] protulerunt duas quartas. Quibus prolatis, a communi conventu receperunt se judices in secretum locum ubi diligentius possent intueri cartas quas de manibus monachorum acceperant. Et assumpserunt secum Raginaldum, gramaticum Andecave civitatis, qui erat archidiaconus Sancti Mauricii, et Rotbertum, decanum ejusdem ecclesie, in agendis causis magne pericie viros. Has personas Eusebius, episcopus Andecavensis, pro se ad placitum monachorum miserat, ut isti, intellecta rectitudine, testimonium perhiberent veritati, ne inter monachos ultra remaneret pro hac re seminarium discordie » (Bertrand de Broussillon Arthur, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers, t. I, no 106, Angers, Germain et Grassin, 1903, p. 118-122, à la p. 120). Les deux chartes en question étaient conservées dans le premier livre du cartulaire de Saint-Serge (Chauvin Yves, Premier et second livres des cartulaires de l’abbaye Saint-Serge et Saint-Bach d’Angers [xie et xiie siècles], Angers, Presses de l’université, 1997, t. I, no 13, p. 15-17 ; no 15, p. 20-23).

    68Selon la notice, l’écolâtre ne pouvait rien ignorer de ce qui touchait à l’évêché d’Angers : « Testatur hoc magister Raginaldus, quia nunquam fuit Campiniacus de jure episcopali, sicut ille quem nulla res latet quae ad episcopium Andecavense pertineat » (Bertrand de Broussillon A., op. cit., t. I, p. 121).

    69Senséby C., « Pratiques judiciaires et rhétorique monastique », art. cité, p. 16-17.

    70On avait adjoint à ces derniers le doyen de la collégiale Saint-Laud d’Angers : « Et quia ecclesiasticum quesierunt juditium, ecclesiastici judices advocati sunt, id est domnus Rotbertus, decanus Sancti Mauricii, et domnus Raginaldus grammaticus et domnus Gausbertus, decanus Sancti Laudi, qui equam libram in judicando tenerent ne utramque in partem nisi per rectum declinarent » (Bertrand de Broussillon A., Cartulaire de l’abbaye de Saint-Aubin, op. cit., t. I, no 180, p. 209-212, aux p. 209-210). Sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, voir Lemesle Bruno, Conflits et justice au Moyen Âge. Normes, loi et résolution des conflits en Anjou aux xie et xiie siècles, Paris, Presses universitaires de France, 2008, p. 223-233.

    71Senséby Chantal, « Des hommes, des écrits et des conflits aux xie et xiie siècles dans l’espace ligérien », in L’autorité de l’écrit au Moyen Âge (Orient-Occident), Paris, Publications de la Sorbonne, 2009, p. 175-187, à la p. 177.

    72La scène est décrite dans une notice de restitution du cartulaire de Saint-Aubin : « Ibidem ergo, audientibus qui aderant, presens carta vulgaribus verbis expressa est distincte et aperte a Marbodo archidiacono, et iterata concessione Berlaii tota confirmata et roborata » (Bertrand de Broussillon A., Cartulaire de l’abbaye de Saint-Aubin, op. cit., t. I, no 222, p. 266-267, à la p. 266). La charte de renonciation traduite à cette occasion datait de 1080-1082 (ibid., t. I, no 221, p. 261-266).

    73Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., no 228, p. 337-346. Sur l’argumentation savante déployée par Ulger dans cette lettre, qui daterait de février 1132, voir Lemesle B., Conflits et justice, op. cit., p. 248-267. Sur cette lettre, voir la contribution de Chantal Senséby dans le présent volume.

    74La proposition est ici clairement formulée : « Quod autem dicunt Andegavensem episcopum fecisse cartam ejus in testimonium judicii et investiturae, magis videtur eis officere quam proficere, quia non fuit composita per eum qui tunc erat magister scholarum, cum in Andegavensi ecclesia nulla carta de rebus ad Andegavensem ecclesiam pertinentibus soleat recipi, nisi a magistro scholarum dictata et laudata fuerit » (Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., p. 345). Mais cette affirmation figurait déjà en filigrane dans la notice de plaid de 1074 (voir supra, n. 67).

    75Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., p. lvii. Il fut en plus archidiacre entre 1116 et 1125 (ibid., p. xlvi-xlvii). Il avait aussi été l’élève de Marbode (Foulon Jean-Hervé, Église et réforme au Moyen Âge. Papauté, milieux réformateurs et ecclésiologie dans les Pays de la Loire au tournant des xie-xiie siècles, Bruxelles, De Boeck, 2008, p. 150-151).

    76Ce jugement suivait immédiatement la proposition précédente : « Addimus quod carta illa non continet priores nostrae ecclesiae, quibus quaecumque carta caret, non tantum perdit auctoritatem, sed etiam meretur calumniam » (Urseau C., Cartulaire noir, op. cit., p. 345).

    77Senséby C., « Des hommes, des écrits et des conflits », art. cité, p. 179.

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    Kouamé, T. (2024). La gestion et la production de l’écrit par les écolâtres cathédraux dans la France du Nord et de l’Ouest (xie-xiiie siècle). In G. Combalbert & C. Senséby (éds.), Écrire à l’ombre des cathédrales. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/12jx5
    Kouamé, Thierry. « La gestion et la production de l’écrit par les écolâtres cathédraux dans la France du Nord et de l’Ouest (xie-xiiie siècle) ». In Écrire à l’ombre des cathédrales, édité par Grégory Combalbert et Chantal Senséby. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2024. doi:10.4000/12jx5.
    Kouamé, Thierry. « La gestion et la production de l’écrit par les écolâtres cathédraux dans la France du Nord et de l’Ouest (xie-xiiie siècle) ». Écrire à l’ombre des cathédrales, édité par Grégory Combalbert et Chantal Senséby, Presses universitaires de Rennes, 2024, https://doi.org/10.4000/12jx5.

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    Combalbert, G., & Senséby, C. (éds.). (2024). Écrire à l’ombre des cathédrales. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/12jxo
    Combalbert, Grégory, et Chantal Senséby, éd. Écrire à l’ombre des cathédrales. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2024. doi:10.4000/12jxo.
    Combalbert, Grégory, et Chantal Senséby, éditeurs. Écrire à l’ombre des cathédrales. Presses universitaires de Rennes, 2024, https://doi.org/10.4000/12jxo.
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