Introduction à la première partie
p. 19-24
Texte intégral
1En Angleterre, depuis les années 1980, une remarquable entreprise d’édition des actes épiscopaux a permis la publication de 47 volumes dans la collection des English Episcopal Acta1. En France, aucune aventure comparable n’a été menée et les éditions récentes restent plus dispersées ; elles intéressent les espaces septentrionaux et orientaux avec Metz et Verdun (Michel Parisse et Jean-Pol Evrard), septentrionaux avec Laon (Annie Dufour), Reims (Patrick Demouy), Arras (Benoît-Michel Tock), Cambrai (Erik Van Mingroot) et Noyon-Tournai (Jacques Pycke et Cyriel Vleeschouwers)2 ; elles concernent depuis peu l’Ouest avec tous les diocèses bretons (Cyprien Henry) et les diocèses normands (Richard Allen, Grégory Combalbert, Émeline Mancel)3 ainsi que le Centre avec celui de Clermont (Emmanuel Grélois)4. Elles couvriront bientôt un vaste espace grâce au projet ANR Actépi – « Les actes épiscopaux français du Moyen Âge : édition multimodale et exploitation », qui a pour ambition l’édition multimodale des actes des diocèses normands, de ceux de Laon, Soissons, Thérouanne, Metz, Verdun, Orléans, Tours et Clermont5. Ces nouvelles éditions devraient suppléer avec bonheur les travaux d’éditions anciens, certes de qualité, et offriront aux chercheurs des outils numériques novateurs d’interrogation des actes6. Certains des travaux présentés dans cette première partie du volume, concernant la France du Nord-Ouest, tirent déjà profit du travail réalisé pour l’édition numérique des actes depuis trois ans.
2En parallèle de cet effort de mise à disposition des actes épiscopaux, en France, des études scientifiques ont été dédiées à l’écrit cathédral, surtout épiscopal, particulièrement dans le Nord de la France actuelle (Arras, Cambrai) et dans l’Ouest (diocèse bretons et normands)7. Certains travaux, souvent collectifs, ont abordé ces documents selon des angles précis, comme « expression du pouvoir », comme instrument d’une construction mémorielle, comme outil pour produire et soutenir l’autorité épiscopale, ou encore comme vecteur et révélateur d’un programme réformateur et comme moyen de gestion du temporel8. En Angleterre, l’exploitation des corpus épiscopaux a été assez limitée au regard de l’effort d’édition réalisé9. Les perspectives en ont été (souvent) politiques, sociales et culturelles, l’accent étant mis sur les liens entre les évêques et l’exercice du pouvoir10. Les actes épiscopaux ont également fourni la matière de nombreux travaux consacrés à l’histoire du clergé et de la paroisse11. Plus rarement, la diplomatique épiscopale normande et anglaise a été comparée, démarche instructive à bien des égards12.
3C’est à cette question de la diplomatique épiscopale et de sa réalité que s’attachent les sept études réunies dans la première partie de l’ouvrage. La très grande majorité d’entre elles portent sur les xie, xiie et xiiie siècles permettant de mettre en perspective les éventuelles évolutions constatées. Elles sont centrées sur l’espace continental, aucune n’étant consacrée à l’Angleterre. Cinq diocèses relevant de l’Empire Plantagenêt sont à l’honneur : en Normandie, tout particulièrement ceux de Bayeux, Coutances et Évreux, et par comparaison de Sées, et plus au sud ceux du Mans et d’Angers13. Deux autres étrangers à ce royaume, Thérouanne et Cambrai, sont traités, autorisant ainsi d’utiles comparaisons. Le plus souvent, les corpus ciblés restent minces, comportant quelques dizaines d’actes par épiscopat – à Thérouanne et à Angers par exemple – mais pouvant dépasser la centaine de chartes, comme au Mans dans la seconde moitié du xiie siècle, illustrant par leur ampleur l’explosion documentaire constatée à l’échelle de l’Occident. En leur sein, les originaux sont malheureusement peu nombreux, ce qui limite les possibilités d’analyses paléographiques. Mais à nouveau, les situations sont plurielles et le diocèse de Bayeux contraste avec ceux de Thérouanne et d’Angers.
4Traiter l’épineux problème de la réalité d’une diplomatique épiscopale au xiie siècle contraint à conduire une analyse serrée, minutieuse et rigoureuse du discours diplomatique – le dictamen –, tout particulièrement de certaines composantes de l’acte (préambule, suscription). Il invite à traquer les identités et les similitudes textuelles pour identifier les traits propres à la charte épiscopale lors d’une prélature particulière. L’approche est désormais « classique » et assurément indispensable14. Mais pour le xiie siècle, elle se complique du fait de l’absence fréquente de formulaires épiscopaux. Aussi conduit-elle à scruter les formes hybrides, à repérer les actes où se mêlent formules et lexique d’origine « épiscopale » et éléments assurément ou vraisemblablement issus de la diplomatique monastique et canoniale, ou de celle d’un autre diocèse, ou encore de celle du destinataire. Pour le chercheur, l’une des difficultés est bien de distinguer l’acte rédigé par la chancellerie de l’évêque de celui rédigé par le bénéficiaire, et d’identifier celui où se devine une intervention de l’impétrant ou une collaboration entre le milieu épiscopal et celui du destinataire lors de la confection de l’écrit15. L’investigation se complique par ailleurs en raison de l’influence, variable selon les diocèses et prélatures, de la diplomatique royale et pontificale, qui s’exerce à la fois sur les productions épiscopales, monastiques et canoniales16. Les emprunts faits ne constituent pas toujours un élément discriminant, le marqueur d’un corpus particulier. D’une façon générale, il reste malaisé de discerner les emprunts et les remplois, d’évaluer le poids des modèles et des actes engrangés par l’église cathédrale, des actes des évêques défunts, des évêques voisins, du provincial, ou encore des recueils de formules, des artes dictaminis, des glossaires, autant d’outils mis à la disposition des dictatores dont les méthodes de travail restent dans l’ombre, tout comme leurs perspectives idéologiques17. Appréhender les références bibliques et patristiques peut paraître plus simple mais c’est sans compter sur l’art de la récriture largement pratiqué18.
5Lorsque les originaux sont en nombre suffisants, l’analyse paléographique offre de précieuses informations complémentaires. Il est parfois possible d’identifier une main issue du milieu cathédral ou seulement des pratiques paléographiques communes à ce milieu que l’on présume dès lors producteur de l’acte épiscopal. Il reste que la scriptio peut être prise en charge par le destinataire, un chanoine d’une communauté de réguliers, un moine ou encore un notaire laïc, se plaçant au service d’un noble ou d’une institution religieuse. À nouveau, lors du processus d’élaboration des actes épiscopaux, il apparaît que plusieurs acteurs collaborent, certains se chargeant du dictamen, d’autres de la scriptio, sans que l’on sache toujours les raisons de la répartition des tâches19. De même, on ne sait à qui doit être imputé le choix de la forme des actes, celle du chirographe notamment, que certains prélats semblent avoir utilisé comme vecteur idéologique (diocèses de Poitiers et d’Angers)20.
6C’est par conséquent la question de la définition même de l’acte épiscopal qui est posée ainsi que celle de critères objectifs permettant d’affirmer l’existence d’une diplomatique épiscopale. Ce faisant, et face à la formalisation grandissante des actes épiscopaux au cours du xiie siècle, un processus non linéaire néanmoins, l’étude des individus impliqués dans le processus de production s’avère incontournable, débouchant sur une interrogation lancinante, celle de la constitution et de l’organisation d’une « chancellerie » cathédrale. Le terme « chancellerie » a souvent été discuté du fait qu’il évoque une structure très organisée et hiérarchisée. Il a parfois été rejeté au profit de « bureau/service/atelier d’écriture », des solutions peu satisfaisantes au demeurant. On lui préfère parfois l’expression « équipe de scribes » dédiée, dans l’entourage de l’évêque, à l’élaboration des actes, un groupe vu comme plus ou moins pérenne et à la composition variable21.
7Ces hésitations lexicales tiennent pour partie au silence des textes qui au mieux livrent avec parcimonie quelques noms de scribes, de notaires et de chanceliers au bas des actes parmi les témoins et qui offrent peu de souscriptions de chancellerie22 ; ces dernières permettent parfois de mettre en évidence l’intervention du magister scolarum ; les études sur ce point sont désormais abondantes23. Mais que penser des mentions de chapelains et de magistri ? Leurs compétences les rendaient aptes à établir des actes. Dans certains cas, on devine l’action de l’évêque, particulièrement lorsqu’il est prédisposé par sa formation, son parcours intellectuel et institutionnel à soutenir la constitution d’une « chancellerie » ; parfois on peut suivre la carrière d’un scribe et voir que certains suivent un chanoine promu évêque dans un autre diocèse. Néanmoins le plus souvent, la pauvreté des informations ne permet pas de définir et préciser le rôle de chacun, celui par exemple du maître des écoles dans la définition de nouvelles formules, ni de mesurer l’ampleur de la tâche accomplie et l’implication de ces individus dans d’autres travaux d’écriture (compilation d’un cartulaire, réalisation de pancartes, copie de livres, etc.) et dans l’instrumentation pour d’autres institutions ou des laïcs24. D’amples enquêtes paléographiques apporteraient sans doute des éléments précieux. De la même manière, la confusion ou la distinction entre une « chancellerie » épiscopale et une « chancellerie » capitulaire est parfois impossible ou incertaine faute d’une documentation abondante25 ; du reste les actes des chapitres, des dignitaires ou ceux à deux voix, évêque et chapitre ou bien évêque et dignitaire, n’ont pas fait l’objet d’une investigation systématique. Les études proposées à partir de corpus bien circonscrits soulignent la pluralité des situations dans un long xiie siècle, qui apparaît plus que jamais comme une période transitoire. C’est tout l’intérêt d’une approche géographique large, ouvrant sur des comparaisons riches d’enseignements et permettant de situer dans le temps à l’échelle d’une zone étendue l’apparition de « chancelleries » cathédrales.
8Il reste que certains points ont été peu abordés ou marginalisés. Parmi eux, il convient de citer celui de la fonction assignée aux actes épiscopaux et plus largement cathédraux et, dans la même perspective, celui de l’usage du sceau par les évêques et les chapitres. On peut regretter la rareté des développements sur la circulation des modèles d’actes et sur la langue des chartes26. L’investigation reste ouverte et les quelques études réunies ici invitent à entrer dans la fabrique de l’acte et à mesurer l’« importance et la richesse des chartes épiscopales27 ».
Notes de bas de page
1Smith David et Hoskin Philippa (dir.), English Episcopal Acta, 47 vol., Oxford, Oxford University Press, 1980-2023.
2Parisse Michel, Actes des princes lorrains, 2e série : Princes ecclésiastiques, I : Les évêques de Metz, 1120-1179, Nancy, 2 t., 1977-1979 ; Evrard Jean-Pol, Actes des princes lorrains, 2e série : Princes ecclésiastiques, III : Les évêques de Verdun, B. De 1107 à 1156, Nancy, 1982 ; Dufour-Malbezin Annie, Actes des évêques de Laon des origines à 1151, Paris, CNRS Éditions, 2001 ; Demouy Patrick, Actes des archevêques de Reims d’Arnoul à Renaud II (997-1139), 3 t., thèse de 3e cycle en histoire, université Nancy 2, 1982 ; Tock Benoît-Michel, Les chartes des évêques d’Arras (1093-1203), Paris, Éditions du CTHS, 1991 ; Van Mingroot Erik, Les chartes de Gérard Ier, Liébert et Gérard II, évêques de Cambrai et d’Arras, comtes du Cambrésis (1012-1092/93), introduction, édition, annotation, Louvain, Presses universitaires de Louvain, 2005 ; Pycke Jacques et Vleeschouwers Cyriel, Episcopalis officii sollicitudo, t. II : Les actes des évêques de Tournai (1146-1190), Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2014 et Id., Episcopalis officii sollicitudo, t. I : Les actes des évêques de Noyon-Tournai depuis saint Éloi (viie siècle) jusqu’à 1146-1148, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2016.
3Henry Cyprien, « Cujus diocesis, ejus diplomatica » ? Pouvoirs diocésains et diversité des pratiques d’écrit diplomatique en Bretagne. 990-1215, 3 t., thèse d’histoire, dir. Laurent Morelle, École pratique des hautes études, 2018 ; Allen Richard, The Norman Episcopate, 989-1110, 2 vol., édition des actes épiscopaux normands antérieurs à 1110 au vol. 2, PhD, université de Glasgow, 2009, p. 503-763 ; Combalbert Grégory, Actes des évêques d’Évreux (xie siècle-1223), Caen, Presses universitaires de Caen, 2019 (édition numérique disponible sur : [https://www.unicaen.fr/puc/sources/ecartae/evreux/]) ; laboratoire numérique Norécrit, Actes des archevêques de Rouen (1231-1275), état d’établissement du texte annoté par Émeline Mancel, sous la responsabilité de Grégory Combalbert, juin 2022, [https://emmsm.unicaen.fr/norecrit/actes13/accueil.html]. Richard Allen termine actuellement l’édition des actes des évêques de Sées, Coutances et Avranches. Grégory Combalbert prépare celle des actes des évêques de Lisieux et, avec Émeline Mancel et Paul Chaffenet, celle des archevêques de Rouen (1165-1229).
4Grélois Emmanuel et Saudan Marie, Chartes et documents de l’Église de Clermont antérieurs au xiie siècle, Paris, CNRS Éditions, 2015.
5Travaillent à cette entreprise actuellement, en lien avec le Pôle du document numérique de la MRSH de Caen : Richard Allen, Christine Barralis, Ghislain Brunel, Paul Chaffenet, Grégory Combalbert, Annie Dufour, Jean-Pol Évrard, Hubert Flammarion, Véronique Gazeau, Emmanuel Grélois, Awena Jehanne, Émeline Mancel, Élodie Papin, Jean-Baptiste Renault, Chantal Senséby, Benoît-Michel Tock, Les diocèses bretons devaient être traités également, à l’origine.
6En France, des recueils ou des regestes d’actes épiscopaux, restés souvent inédits, ont fait l’objet de thèses de l’École des chartes ou de mémoires de maîtrise. D’utiles inventaires ont aussi été réalisés : Boghen Jeannine, « Inventaire des actes épiscopaux conservés à la Bibliothèque nationale (1121-1200) », in Michel Parisse (éd.), À propos des actes d’évêques. Hommages à Lucie Fossier, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1991, p. 79-138 et Dufour-Malbezin Annie, « Inventaire des actes épiscopaux antérieurs à 1220, conservés aux Archives nationales (L 408-L 963) », in ibid., p. 139-156.
7Tock Benoît-Michel, Une chancellerie épiscopale au xiie siècle : le cas d’Arras, Louvain-la-Neuve, Institut d’études médiévales, 1991 ; Leclercq Eveline, L’élaboration des chartes médiévales : l’exemple des évêchés d’Arras, Cambrai et Liège (xie-xiie siècles), 2 vol., thèse d’histoire, dir. Benoît-Michel Tock et Brigitte Meijns, Strasbourg, 2019 ; Allen Richard, « Les actes des évêques d’Avranches, ca. 990-1253 : esquisse d’un premier bilan », Tabularia « Études », no 12, 2012, p. 63-106 ; Id., « Mémoire et diplomatique : l’édition des actes des évêques de Sées (911-1220) », Bulletin de la Société historique et archéologique de l’Orne, no 133, 2015 pour 2014, p. 91-112.
8Gasse-Grandjean Marie-José et Tock Benoît-Michel (éd.), Les actes comme expression du pouvoir au Haut Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 2003 ; Avril Joseph, « La fonction épiscopale dans le vocabulaire des chartes (xe-xiiie siècles) », in Henri Dubois et al. (éd.), Horizons marins, itinéraires spirituels (ve-xviiie siècles), t. I, Paris, 1987, p. 125-133 ; Combalbert Grégory, « Le contrôle des clercs paroissiaux vu par les évêques normands (xie-xiie siècles) », Cahiers des Annales de Normandie, no 35 : De part et d’autre de la Normandie médiévale. Recueil d’études en hommage à François Neveux, 2009, p. 369-396 ; Morelle Laurent, « Un grégorien au miroir de ses chartes : Geoffroy, évêque d’Amiens (1104-1115) », in M. Parisse (éd.), À propos des actes, op. cit., p. 177-218 ; Duvosquel Jean-Marie, « Les chartes de donation d’autels émanant des évêques de Cambrai aux xie et xiie siècles éclairées par les obituaires. À propos d’un usage grégorien de la chancellerie épiscopale », in Hervé Hasquin (éd.), Hommages à la Wallonie. Mélanges d’histoire, de littérature et de philologie wallonnes offerts à M.-A. Arnould et P. Ruelle, Bruxelles, 1981, p. 147-163 ; Tock Benoît-Michel, « Jean de Warneton, évêque de Thérouanne (1099-1130), un grégorien ? », in Jeff Rider et Benoît-Michel Tock (éd.), Le diocèse de Thérouanne au Moyen Âge, Arras, Commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, 2010, p. 107-118 ; Barrow Julia, « Les évêques et leur conception de la réforme ecclésiastique dans l’Europe du Nord-Ouest (xie-xiie siècles) », in Id., Fabrice Délivré et Véronique Gazeau (éd.), Autour de Lanfranc (1010-1210). Réforme et réformateurs dans l’Europe du Nord-Ouest (xie-xiie siècles), Caen, Presses universitaires de Caen, 2015, p. 21-32 ; Combalbert Grégory, « Sauf le droit épiscopal ». Évêques, paroisses et société dans la province ecclésiastique de Rouen (xie-milieu du xiiie siècle), Caen, Presses universitaires de Caen, 2021.
9Barrow Julia, « From the Lease to the Certificate: the Evolution of Episcopal Acta in England and Wales (c. 700-c. 1250) », in Christoph Haidacher et Werner Köfler (éd.), Die Diplomatik der Bischofsurkunde vor 1250/La diplomatique internationale avant 1250, Innsbruck, Tiroler Landesarchiv, 1995, p. 529-542 ; Brooke C. N. L., « English Episcopal Acta of the Twelfth and Thirteenth Centuries », in M. Franklin et C. Harper-Bill (éd.), Medieval Ecclesiastical Studies in honour of Dorothy M. Owen, Woodbridge, The Boydell Press, 1995, p. 41-56.
10Barrow Julia, « Education and the recruitment of cathedral canons in England and Germany, 1100-1225 », Viator, 20, 1989, p. 117-137 ; Lane Lois, Clerks and commissioners: the role of bishops in the government of England, c. 1050-1087, thèse de doctorat non publiée, dir. Julia Crick et Christopher Lewis, King’s College London, novembre 2018.
11Par exemple : Harper-Bill Christopher, « The Struggle for Benefices in Twelth-Century East Anglia », in Richard A. Brown (dir.), Proceedings of the Battle Conference 1988, Woodbridge, The Boydell Press (Anglo-Norman Studies, XI), 1989, p. 113-132 ; Barrow Julia, « Clergy in the Diocese of Hereford in the Eleventh and Twelfth Centuries », in John Gillingham (dir.), Proceedings of the Battle Conference 2003, Woodbridge, The Boydell Press (Anglo-Norman Studies, XXVI), 2004, p. 37-53 ; Barrow Julia, The Clergy in the Medieval World: Secular Clerics, Their Families and Careers in North-Western Europe, c. 800-c. 1200, Cambridge, Cambridge University Press, 2015.
12Combalbert Grégory, « La diplomatique épiscopale en Angleterre et en Normandie au xiie siècle. Essai d’une approche comparative », in Pierre Bauduin et David Bates (dir.), 911-2011 : Penser les mondes normands médiévaux, Caen, Presses universitaires de Caen, 2016, p. 373-403.
13Deux communications, l’une sur la diplomatique épiscopale bretonne (Cyprien Henry), l’autre sur celle du diocèse de Soissons (Ghislain Brunel), prononcées en 2016 lors du colloque, auraient dû intégrer cette première partie.
14Tock B.-M., Une chancellerie épiscopale, op. cit. ; Brunel Ghislain, « Chartes et chancelleries épiscopales du nord de la France au xie siècle », in M. Parisse (éd.), À propos des actes d’évêques, op. cit., p. 227-244 ; Henry Cyprien, « Cujus diocesis, ejus diplomatica » ? Pouvoirs diocésains et diversité des pratiques d’écrit diplomatique en Bretagne. 990-1215, op. cit. ; Leclercq E., L’élaboration des chartes, op. cit.
15Tock Benoît-Michel, « Auteur ou impétrant ? Réflexions sur les chartes des évêques d’Arras au xiie siècle », Bibliothèque de l’École des chartes, t. CXLIX, 1991, p. 215-248.
16Voir sur cette question, par exemple : Guyotjeannin Olivier, « L’influence pontificale sur les actes épiscopaux français (Provinces ecclésiastiques de Reims, Sens et Rouen, xie-xiie siècles) », in Rolf Grosse (éd.), L’Église de France et la papauté (xe-xiiie siècle), Bonn, Bouvier, 1993, p. 83-102 ; Morelle Laurent, « Archives épiscopales et formulaires de chancellerie au xiie siècle. Remarques sur les privilèges épiscopaux connus par le Codex de Lambert de Guines évêque d’Arras (1093/1094-1115) », in C. Haidacher et W. Köfler (éd.), Die Diplomatik, op. cit., p. 255-267 ; Sayers Jane E., « The Influence of Papal Documents on English Documents before 1305 », in Peter Herde et Jakobs Hermann (dir.), Papsturkunde und europäisches Urkundenwesen. Studien zu ihrer formalen und rechtlichen Kohärenz vom 11. bis 15. Jahrhundert, Cologne/Weimar/Vienne, Böhlau, 1999, p. 161-199 ; Combalbert Grégory, « La diplomatique épiscopale en Angleterre et en Normandie », art. cité.
17La question du rapport entre « formulaire et culture diplomatique » constituait le troisième volet d’étude proposé par les organisateurs d’un colloque international consacré aux formulaires : Guyotjeannin Olivier, Morelle Laurent et Scalfati Silio P. (éd.), Les formulaires : compilation et circulation des modèles d’actes dans l’Europe médiévale et moderne, Actes du XIIIe congrès international de diplomatique, 2012, [http://elec.enc.sorbonne.fr/cid2012/]. Seul un article abordait de front la production épiscopale : Oliveira e Silva Maria João, « Reconstructing formularies. The charters of the episcopal chancery of Porto in the Middle Ages », in O. Guyotjeannin, L. Morelle et S. P. Scalfati (éd.), Les formulaires, op. cit.
18Voir pour Laon : Di Lorenzo Adèle, « Les “loci” bibliques dans les actes épiscopaux. Paradigmes rhétoriques et modèles exégétiques dans les préambules des actes épiscopaux de Laon (xie-xiie siècles) », Revue des Sciences religieuses, no 92/3, 2018, p. 393-414.
19Allen Richard, « À la recherche d’un atelier d’écriture de la Normandie cistercienne : le scriptorium de l’abbaye de Savigny (xiie-xiiie siècles) », in Arnaud Baudin et Laurent Morelle (dir.), Les pratiques de l’écrit dans les abbayes cisterciennes (xiie-milieu du xvie s.). Produire, échanger, contrôler, conserver, Paris, Somogy éditions d’art, 2016, p. 31-54 sq.
20Senséby Chantal, « Les devises de chirographe. Analyse de leurs libellés et de leurs positions sur le parchemin (espace français, début xie-mi xiiie siècle », in Laurent Morelle et Chantal Senséby (dir.), Une mémoire partagée. Recherches sur les chirographes en milieu ecclésiastique (France, xe- mi xiiie siècle), Genève, Droz, 2019, p. 43-135, p. 92-93.
21Henry Cyprien, « Autour de la notion de chancellerie épiscopale en Bretagne au xie et dans la première moitié du xiie siècle », Tabularia, sources écrites de la Normandie médiévale, 2013.
22Tock Benoît.-Michel, Scribes, souscripteurs et témoins dans les actes privés en France (viie-début xiie siècle), Turnhout, Brepols, 2005.
23Edwards Kathleen, The English Secular Cathedrals in the Middle Ages. A Constitutional Study with Special Reference to the Fourteenth Century, Manchester, University Press, 1949, p. 178-187 ; Cheney Christopher R., English Bishops’ Chanceries, 1100-1250, Manchester, Manchester University Press, 1950 ; Spear David S., The Personnel of the Norman Cathedrals during the Ducal Period, 911-1204, Londres, University of London, 2006 ; Tock B.-M., Une chancellerie, op. cit., p. 214-225 ; Tock Benoît-Michel, « Le personnel de la chancellerie épiscopale d’Arras au xiie siècle », in Paul Lucien Nève et Olav Moorman van Kappen (éd.), Conservare Jura, Deventer, Kluwer, 1988, p. 187-197 ; Brunel Ghislain, « Chartes et chancelleries », art. cité. Voir dans le présent volume la bibliographie proposée par Thierry Kouamé.
24Hermand Xavier, Nieus Jean-François et Renard Étienne (dir.), Le scribe d’archives dans l’Occident médiéval. Formations, carrières, réseaux, Turnhout, Brepols, 2019.
25Barré Nathalie, « Chancellerie épiscopale, chancellerie canoniale : unicité ou pluralité des institutions à Cambrai au xiie siècle ? », Bulletin de la Commission royale d’histoire, t. CLXXVI, no 2, 2010, p. 129-146.
26Dans le cadre du projet ANR Actépi, un colloque est organisé à Orléans les 16 et 17 juin 2022 par Grégory Combalbert et Chantal Senséby sur les aspects formels des actes épiscopaux (« Les actes épiscopaux. Nouvelles approches et nouveaux regards (xie-xiiie siècles ») ; l’édition numérique des actes de quelques diocèses et le recours aux moyens d’interrogation des actes proposés par E-Cartae devraient permettre d’élargir et d’intensifier les recherches.
27Parisse Michel, « Importance et richesse des chartes épiscopales. Les exemples de Metz et de Toul, des origines à 1200 », in Id., À propos des actes des évêques, op. cit., p. 19-43.
Auteurs
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Grégory Combalbert
Université de Caen Normandie, CRAHAM.
Grégory Combalbert est maître de conférences d’histoire médiévale à l’université de Caen Normandie et membre du CRAHAM. Ses recherches portent sur l’histoire de l’Église dans le monde anglo-normand, les pratiques de l’écrit, principalement en milieu cathédral, et l’édition critique numérique des actes épiscopaux. Il porte le projet ANR ACTÉPI – Les actes épiscopaux français du Moyen Âge : édition multimodale et exploitation.
-
Chantal Senséby
Université d’Orléans, Laboratoire POLEN-CESFiMA.
Chantal Senséby est maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à l’université d’Orléans et membre du laboratoire POLEN-CESFiMA. Ses recherches portent sur les pratiques documentaires du Val de Loire aux xe-xiie siècles en milieu monastique et cathédral, sur la culture et les usages sociaux de l’écrit.
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