Le Livre des Ostz (1294). Un éclairage sur les rapports du duc avec la noblesse bretonne à la fin du xiiie siècle

Frédéric Morvan

doi:10.4000/books.pur.22845

Le Livre des Ostz (1294). Un éclairage sur les rapports du duc avec la noblesse bretonne à la fin du xiii^e siècle

Frédéric Morvan

p. 37-88

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Index géographique : France

Texte intégral

1La rédaction du Livre des Ostz s'explique par le climat politique de l'année 1294. Le temps n'est guère à la sérénité. Pour Ferdinand Lot1 « la guerre de Cent Ans a commencé bien avant la date initiale (1338-1339) qu'on lui attribue couramment ». Dès la fin xiii^e siècle, en effet, les Plantagenêts et les Capétiens reprennent leurs vieilles querelles. La cause en est toujours la même : l'Aquitaine anglaise, ou plutôt ce qu'il en reste à la fin du xiii^e siècle, la Guyenne, confisquée justement le 19 mai 1294 par Philippe le Bel qui déclenche la guerre de Guyenne (1293-13032), suivie bientôt de la guerre de Flandre (1297-13023).

2La Bretagne est au cœur de ce conflit. L'affaire de Guyenne, en effet, commence au large de la Bretagne. La concurrence est vive entre les marins normands, bretons, poitevins, d'une part, anglais et bayonnais, de l'autre, pour un lieu de pêche, pour un tour de passage à l'affrètement, pour une affaire de navigation, au Conquet, à la pointe Saint-Mathieu4. En 1293, les Normands prennent et coulent en se rendant en Aquitaine quatre-vingts navires anglais et bayonnais. Au retour, au large des côtes bretonnes, ils sont écrasés par la flotte des Cinq ports dont Édouard I^er avait ordonné le rassemblement. Philippe le Bel réplique en exigeant la livraison des officiers et marins coupables. Par le traité de Paris, signé le 3 janvier 1294, le roi d'Angleterre cède, mais Philippe le Bel veut la guerre et obtient tout de même la confiscation du duché de Guyenne, le 19 mai 1294. La Bretagne est vitale. Elle est enjeu géostratégique, pour employer des termes bien d'aujourd'hui. Elle peut être un obstacle à la liaison maritime entre l'Angleterre et l'Aquitaine, ou tout au contraire, une base de ravitaillement et de protection face aux navires pro-français. Pour les deux rois, il est essentiel d'avoir le contrôle des mers, Manche et Atlantique. Édouard Ier échoue dans ses tractations avec le roi de Castille, ce qui laisse peser une menace supplémentaire sur la Guyenne. Le duché de Guyenne est donc aussi menacé au sud. Il est en mauvaise posture en Angleterre : les Gallois sont turbulents à l'Ouest, les Écossais sont alliés à la France, la mer du Nord paraît bouclée par l'alliance française avec les comtes de Hollande, de Hainaut et le roi de Norvège, il ne manquerait plus que la route maritime atlantique, reliant l'Angleterre et le duché de Guyenne, soit également coupée. Ce serait immanquablement la fin de toutes possibilités de défendre ce territoire, ainsi que l'étouffement économique de l'Angleterre. Édouard I^erdoit donc faire entrer impérativement dans sa zone d'influence la Bretagne5. Il possède deux atouts : le duc de Bretagne est titulaire du riche comté anglais de Richemont ; son neveu, Jean de Bretagne, fils cadet du duc6, vit auprès de lui. Le roi d'Angleterre, ayant reçu l'assentiment de son parlement (8 juin), réussit à réunir des troupes et l'argent nécessaire. La flotte anglaise doit partir de Plymouth pour transporter l'armée de secours en Guyenne. La date de départ est prévue au 1^erseptembre 1294, mais est repoussée ensuite jusqu'au 30 du même mois7. Le premier juillet, soit un mois avant l'assemblée de Ploërmel, le roi nomme Jean de Bretagne chef des troupes anglaises et gasconnes8 et met le duc et le duché de Bretagne dans une situation intenable. Le duc se doit de choisir son camp, alors qu'il n'a jamais paru vouloir s'impliquer dans ce conflit entre ses deux puissants voisins9, les ducs de Bretagne ayant mené jusque-là une politique de neutralisme nuancé dominée par des alliances familiales pratiques.

3Le premier soin du duc est donc d'estimer ses forces en assemblant10 à la mi août 1294 à Ploërmel, ses vassaux directs. Le Livre des Ostz perpétue la mémoire de ce rassemblement. Il est une source de première importance car dans bien des cas, il constitue la seule référence sur l'origine et l'existence au xiii^e siècle de tel ou tel fief, de tel ou tel seigneur. Émanant de la récente chancellerie de Bretagne, il atteste des grandes divisions administratives de la « Bretagne féodale ». Il fournit une sorte d'instantané du système féodo-vassalique en Bretagne à l'extrême fin du xiii^e siècle. Toutefois, structures militaires et gens de guerre y sont révélés de manière quelque peu obscure car le temps a effacé beaucoup de traces et ce qui paraissait limpide aux contemporains est pour nous, parfois, un véritable mystère.

4Le Livre des Ostz nous est parvenu dans deux manuscrits, l'un conservé aux Archives départementales de la Loire-Atlantique à Nantes11, l'autre à la Bibliothèque nationale de France à Paris12. Une analyse importante lui a été consacrée à la fin du xix^e siècle par Marcel Planiol13, dont les préoccupations étaient essentiellement juridiques. Barthélemy Pocquet du Haut-Jussé, en 1963, s'est intéressé à son aspect sociologique, afin de découvrir les origines de la noblesse bretonne14. Enfin, Michel Pastoureau15, en 1973, a eu l'excellent mérite d'identifier un grand nombre de personnages, mais il s'appuyait sur le travail bien antérieur de R. Gaignières, malheureusement sujet à caution16.

5Ce document permet de soulever un problème grave pour le duc et le duché de Bretagne. À la veille d'une période de guerre, de quels éléments militaires pouvaient-ils disposer ? Pareille question équivaut à déterminer l'état du système féodo-vassalique breton. La Bretagne connaît-elle à l'instar d'autres régions d'Europe le traditionnel déclin des institutions féodales, vassaliques et militaires dont la période d'apogée semble s'étendre du milieu xii^e au milieu du xiii^e siècle ? Ou, toujours archaïque, comme le prétendent certains médiévistes du siècle dernier, conserve-t-elle des institutions d'un autre âge ? Les pages qui suivent proposent quelques éléments de réponse en cherchant à dégager les raisons d'être, les principaux caractères et les résultats du Livre des Ostz.

Le renforcement du pouvoir ducal

6Dès le préambule, véritable introduction à ce document, l'objectif du duc est énoncé : affirmer et affermir son autorité. Jean II réunit son armée, « semons ses ouz », afin de recueillir les « recoignoissances que les barons et autres genz li firent... ». Les récalcitrants seront frappés d'« amante comme roison devroit de ceulx vers quelx il le pourra monster17... ». Le duc souhaite apprécier la capacité de ses vassaux directs à se mobiliser militairement et financièrement afin de combattre pour lui et pour l'intégrité du duché. Le Livre des Ostz permet donc d'apprécier d'abord l'ampleur de son emprise sur la noblesse bretonne, l'étendue et surtout l'évolution de son Domaine et enfin l'efficacité de son administration.

7Jamais la politique de la mise au pas des grands feudataires, imitée des rois de France, n'a été aussi efficace en apparence. Le Livre des Ostz en montre les résultats. La maison de Penthièvre, issue des comtes de Rennes18, véritable concurrente de la dynastie ducale, quasi indépendante au xii^e siècle, paraît soumise et repliée dans ses domaines français (la terre de Mayenne, essentiellement). Henri d'Avaugour, l'héritier, ne tient plus en Bretagne que les terres de Goëllo et de Quintin19. Les fiefs de Penthièvre et de Tréguier ont été confisqués en 1222 par Pierre de Dreux au nom de sa femme, Alix de Thouars, duchesse de Bretagne, héritière de la branche d'Alain le Noir20. Sa vicomté de Dinan n'est pas citée car, même s'il en est encore titulaire, elle est alors dans les mains du duc. Henri d'Avaugour doit se contenter d'une vague juridiction sur Dinan, attestée encore en 1287 et 129721. On aurait pu croire que la seigneurie de Clisson, relevant directement du duc, serait citée. II n'en est rien. Les Clisson qui s'étaient rebellés sous le règne de Pierre Mauclerc avaient été pardonnés et avaient retrouvé leurs biens. Pourtant, en 1294, le seigneur de Clisson n'avoue au total que quatre chevaliers pour ses fiefs d'Héric et de Pontchâteau22, et ne mentionne pas sa terre de Clisson. La terre et le château de Clisson sont-ils encore sous le contrôle direct du duc en 129423 ? Le très puissant et turbulent lignage de Léon, rebelle à l'autorité ducale au xii^e siècle24 et ami des Penthièvre, n'est plus représenté que par Hervé de Léon, de la branche cadette. La branche aînée est totalement ruinée. Les ducs Jean Ier et II ont acquis, morceau après morceau, l'ensemble de leurs biens25. Les Lanvaux, héritiers de la maison d'Hennebont, seigneurs de Kemenet-Héboé ont tout perdu après deux révoltes, en 1238 et en 127226. Leur héritier, Alain, est réduit à déclarer un demi-chevalier pour la terre de Trogoff qui lui vient de sa femme27. Les antiques maisons bretonnes de Vitré, La Guerche, Porhoët et Fougères, si désireuses d'autonomie, n'existent plus, absorbées par d'illustres lignages d'origine française, proches de la cour royale. Les Montmorency sont à Vitré et à Laval28. Jean de Brienne, vicomte de Beaumont-au-Maine, est seigneur de La Guerche ; le seigneur de Fougères et comte de Porhoët est Hugues de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême29.

8Pourtant, Jean II est prudent lors qu'il réclame les devoirs de ses plus puissants vassaux. Il refuse de se mêler du contentieux entre les seigneurs de Vitré et de La Guerche : « Et monseigneur le duc dit que de ces devises il ne se mesloit pas30». Il accepte de reconnaître, pour l'instant, les privilèges de l'évêque de Dol qui lui coûtent pourtant cher : dix chevaliers immobilisés à Rennes : « fut acordé que il les rendeist à Raennes quant à ceste foiz, sauf le droit monseigneur de ce que il disoit que il les devoit avoir aillour311 ». L'évêque n'est pas n'importe qui, il est un des conseillers du roi de France32. D'autre part, malgré le préjudice subi, les autorités ducales respectent les accords de Crépy entre le seigneur de Vitré et le duc33. La terre de Vitré en elle-même est déchargée de tous devoirs militaires et judiciaires. Le duc accepte aussi d'effectuer des enquêtes pour considérer les devoirs des seigneurs d'Ancenis et de Retz : « s'en doit enquerre si plus en doit ». Il sursoit aux obligations de ses vassaux : pour sa terre de Machecoul, le sire de Retz ne doit rien, pour l'instant, même s'il s'interroge : « et s'en doit enquerre de sa terre de Machecou, si riens en doit, et combien34 ».

9Il est clair qu'existe également un danger mortel pour le duc de voir sa noblesse rallier le camp français en cas de conflit direct avec le roi. En effet, ses plus puissants vassaux directs sont d'importants vassaux du roi. Henri d'Avaugour est seigneur de Mayenne ; le seigneur de Vitré est seigneur de Laval35 ; Hervé de Léon est seigneur de Noyon-sur-Andelle et de Châteauneuf-en-Thimerais36 ; l'évêque de Dol est un grand seigneur français37 ; le comte de la Marche et d'Angoulême est seigneur de Porhoët et de Fougères, le seigneur de Châteaubriant tient la terre de Candé en Anjou38 et les Chabot, sires de Retz, tiennent de vastes domaines en Poitou39. Au total, ces seigneurs doivent fournir au duc cinquante-deux chevaliers, soit un tiers des effectifs féodaux bretons. Leur absence à l'ost ducal serait catastrophique.

10Le Livre des Ostz montre aussi que jamais le Domaine ducal n'a été aussi étendu. Mais faut-il parler de Domaine ducal ou plutôt de domaines du duc ? Il est très difficile de faire la différence, sauf lorsqu'on réussit à découvrir l'origine de tel ou tel fief, surtout quand on découvre le terme « comte » dans trois aveux, ceux d'Alain de Coëtinizan, dans la baillie de Tréguier, de Henri de Trébrivan, dans la baillie de Cornouaille et d'Hervé du Chastel, dans la baillie de Léon. Il s'agit non pas du comte de Bretagne — jusqu'en 1297, pour l'administration française, le duc de Bretagne n'est en fait qu'un comte —, mais pour le premier, du comte de Tréguier, pour le second, du comte de Cornouaille et pour le dernier du comte de Léon. Ainsi, les vassaux ont des devoirs militaires non pas envers le duc de Bretagne mais envers le comte de Cornouaille, le comte de Tréguier ou le comte de Léon40. Le Domaine ducal était en fait composé d'un ensemble de comtés, détenus par le duc. Jean II est l'héritier d'Hoël (mort en 1084), duc de Bretagne, comte, à titre personnel, de Cornouaille et de Vannes, et de son épouse Havoise de Rennes (morte en 1072), comtesse par droit propre de Rennes et de Nantes41. Les comtés de Penthièvre et de Tréguier ont été réclamés et obtenus vers 1215 par Pierre Mauclerc, au nom de son épouse, dernière représentante de la branche cadette de Penthièvre. Le comté de Léon est en fait au duc depuis quelques mois seulement. Il l'a racheté à son fils cadet, ruiné42.

11La longue paix permet au duc de remplir ses caisses et d'acheter de nombreux domaines, mais aussi de profiter de l'extinction de certains lignages, comme ceux des seigneurs de Lavau43, des vicomtes de Gourin44, des vicomtes de Poher, qui ne sont donc pas dans le Livre des Ostz. Le duc a aussi confisqué d'importantes terres : en 1294, Alain de Trogoff continue de réclamer sa terre de Lanvaux et de Kemenet-Héboé, « mes il dit que monseigneur tient parti dou fié, et pourtant, comme il doit pour le remeignent, il se présenta45 » ; le seigneur de Rostrenen cite sa terre de Viliac46, « et dist, se il tenist la terre de Viliac, il deüst I chevalier, mes le comte la tient, par quoy il ni est pas tenuz, ce dit-il, jusques il la tiengne47» ; Henri de Trébrivan, parent des Rostrenen, toujours en Cornouaille, mentionne avec quelque amertume que le duc a fait un échange avec lui : « Henri de Tresbrivien dit qu'il devoit I chevalier d'ost quand il fist l'eschange o Le comte ». Peut-être a-t-il perdu des terres48 ?

12Le nombre des vassaux directs du duc s'est considérablement accru. Dès le ix^e siècle l'évêque de Dol est le vassal du comte de Rennes, il doit garder en armes la ville de Rennes comme l'évêque et le chapitre de Rennes. Les seigneurs de Porhoët étaient les héritiers des vicomtes de Rennes49 comme l'étaient les vicomtes de Donges de ceux de Nantes50. Le seigneur de Sion est l'héritier d'une autre vicomté de Nantes, celle-ci avortée, Migron51. L'acquisition des châtellenies du Pellerin et de Touffou par le duc à une date inconnue a permis d'obtenir les aveux de tenants de petites seigneuries comme les Montrelais, les Sebran, les Sion et Jamet de La Muce52. Les seigneuries de Rieux, de Rochefort et de Malestroit ont été détachées du domaine ducal au profit de cadets des maisons suzeraines bretonnes53. L'acquisition du Kemenet-Héboé par le duc, au début du xiii^e siècle, a permis d'obtenir les aveux de Geoffroi de Boubry, d'Olivier de Tinténiac pour la terre de La Roche-Moisan, de Sylvestre de La Boutouillerie, et peut-être d'Hervé de Léon. Normand de Kaer, les seigneurs de la paroisse de Séné dépendent des domaines des comtes de Vannes.

13Par l'obtention du Penthièvre (soit les châtellenies de Lamballe et Moncontour) et du Trégor (les châtellenies de Belle-Isle, de Lannion et de Guingamp)54 toujours au début xiii^e siècle, Henri d'Avaugour, ses parents, le vicomte de Tonquédec et la dame de Kergorlay, Rolland de Dinan pour la terre de Corron et Pierre Tournemine, les seigneurs du Périer, de La Roche-Jagu, le prieur de Lannion sont avec certitude devenus les vassaux directs du duc. En 1223, lorsqu'il a annexé le Trégor, Pierre de Dreux occupe le château de La Roche-Derrien. Malgré sa condamnation par la cour de Paris en 1269, Jean II annexe en 1287-1288 La Roche-Derrien au Domaine55. Alain de Coëtinizan devient alors son vassal. La victoire de Conan II (1040-1066) sur les Penthièvre permet la création de la châtellenie de Morlaix-Lanmeur56, et en 1294, l'obtention des aveux d'Henri Charruel, d'Even du Ponthou, d'Alain de Trogoff et de Rolland de Dinan et, peut-être, dans la baillie de Cornouaille, de Jean de Mené. Dès le ix^e siècle, les comtes de Cornouaille paraissent avoir eu des domaines particuliers dans trois régions57 : le long de l'Aulne - où l'on trouve les fiefs de Jean de La Roche-Helgomarc'h, du seigneur de Kergorlay, du voyer du Faou -, autour de Quimper et dans la zone des caps - les fiefs des seigneurs de Nevet, du Juch, de Lesongar, de Pont-Croix, de Pont-L'Abbé en dépendent —, le long de l'Aven, — où se trouvaient les terres relevant du duc, de Robert de Hénant, de Guillaume du Plessis, de Pierre de Haut-Bois.

14Les seigneurs de Rostrenen et de Kergorlay étaient des vassaux des vicomtes de Poher58, tout comme Henri de Coët-Buhal l'était des vicomtes de Gourin59. L'achat du Léon a fourni au duc six feudataires supplémentaires, dont trois sont les héritiers (probables ou certains) des vicomtes de Léon. Le duc continue d'user de la méthode de l'inféodation. Il confie des terres récemment acquises à des fidèles. Certains sont issus de l'aristocratie guerrière, comme Brient Le Bœuf, dans la baillie de Nantes60, Olivier de Tinténiac, dans celle de Ploërmel et Broërech61. D'autres ont pu emprunter leur nom à la châtellenie confiée. Il s'agit, dans la baillie de Nantes, de Geoffroi de Guérande, dans celle de Ploërmel et Broërech, de Geoffroi de Boubry, dans celle Cornouaille, d'Henri de Fouesnant.

15Grâce à ces acquisitions, le duc a pu améliorer l'administration de ses domaines62 à l'instar de ses voisins français et anglais63, diviser le territoire breton en baillies, dont les limites sont issues des divisions élaborées aux époques mérovingiennes et carolingiennes : c'est le cas des terres du Désert (au seigneur de Châteaubriant)64, de Kemenet-Heboé (à Hervé de Léon)65 de Poher et de Cornouaille (au seigneur de Kergorlay)66^, de Plestel ou Plougastel (à Alain Nuz et Rolland II de Dinan)67, du Faou (au voyer du Faou), toutes d'anciens archidiaconés.

16L'administration semble même s'être renforcée. Si un ancien officier d'origine carolingienne, le voyer du Faou, en Cornouaille, est cité, sont également mentionnés le sénéchal de Rennes, qui a un rôle purement militaire dans le Livre des Ostz, et le sénéchal de Nantes, qui se contente de percevoir la contribution financière du seigneur de Rougé. L'assemblée de Ploërmel participe elle-même à cet effort. Ernest Texier la classe parmi les premiers parlements68. Pierre Mauclerc, tout comme Jean II en 1294, avait réuni, sous l'empire de ses besoins financiers, tous les vassaux immédiats pour leur demander de contribuer à ses dépenses militaires. Au début du xiii^e siècle, seuls les vassaux directs du duc étaient donc invités à délibérer avec lui : ils sont une soixantaine en 1225 à Nantes69. En 1294, ils sont plus d'une centaine (le Domaine du duc s'étant accru), chiffre que l'on retrouve en 1462 lors d'une réunion des États70. L'enregistrement des différents aveux révèle d'évidentes habitudes comptables. Chaque partie se termine par un calcul déterminant le total de la contribution de la baillie, et pour finir, de toute la Bretagne : « Toute somme des chevaliers deüz d'ost à monseigneur, de toute Bretaigne, VII^e scuiers71 ».

L'organisation de la réunion de Ploërmel

17Le Livre des Ostz fournit également d'intéressants renseignements sur les modalités de la réunion de Ploërmel, son organisation et les critères qui ont déterminé la présence des différents personnages.

18Les protagonistes ont pu se réunir, comme lors de la réunion des états au xv^e siècle, dans une grande salle ou, plus vraisemblablement étant donné leur nombre (plus d'une centaine sans compter leur entourage et les spectateurs), dans un pré ou un champ en dehors de la cité, ou encore sur la plus grande place de Ploërmel. À côté du duc se sont placés ses sénéchaux principaux, ceux de Rennes et de Nantes. Aucun sénéchal de Bretagne n'est attesté en 129472. Devant lui ont pu s'installer ses conseillers, son entourage immédiat, sa famille mais aussi ses officiers qui transcrivent en note les déclarations de chacun.

19Les différents feudataires du duc ou leurs représentants défilent l'un après l'autre devant lui, déclarent leurs devoirs militaires, discutent du montant de leur contribution si nécessaire. Certains sont absents. Le comte de la Marche qui est l'égal dans la hiérarchie féodale du duc de Bretagne, s'est fait représenter par son sénéchal de Fougères, Guillaume L'Oelier73, et par son sénéchal de Porhoët, Symoneaux74. Il respecte ainsi ses devoirs militaires tout en ménageant son autre puissant suzerain, le roi de France. L'évêque et le chapitre de Rennes, qui ne souhaitent pas voir leur fonction entachée par des considérations militaires, ont dépêché leur officier civil, leur procureur, Olivier de la Roche-au-Denais, un proche de l'évêque75. Herlin de Bougon est lui aussi absent car il est mineur et Jean de Bougon, son tuteur, défend ses intérêts76. D'autres feudataires sont cités, sans que leur présence soit attestée. Ce sont les vassaux des avouants, et donc les arrière-vassaux du duc (au total, ils sont onze).

20La présence de 79 vassaux directs du duc, seigneurs laïcs et ecclésiastiques, est certaine : 8 pour la baillie de Rennes, 20 pour celle de Nantes, 10 pour celle de Ploërmel et de Broërech, 6 pour le Penthièvre, 9 pour la baillie de Tréguier, 20 pour la Cornouaille et enfin 6 pour le Léon. Marie de Penthièvre, dame ou vicomtesse de Frinandour, est la seule femme mentionné77. Cinq prélats et communautés religieuses sont cités, l'évêque et le chapitre de Rennes, les évêques de Dol, de Saint-Malo et de Saint-Brieuc, et le prieur de Lannion78. Les autres prélats, abbés et prieurs bretons ont dû recevoir à une date encore inconnue des immunités pour leurs immenses biens relevant immédiatement du duc79.

Le service d'ost

21Presque la totalité des feudataires du duc (91 sur 101 cités80) lui fournissent des combattants, chevaliers d'ost, écuyers, hommes d'armes à cheval, simples hommes d'armes, archers, mais certains doivent seulement se présenter eux-mêmes.

12 avouants doivent chacun plus de 5 chevaliers d'ost81. Au total, cette catégorie apporte 88 chevaliers et demi, soit presque la moitié de la contribution totale.
8 avouants reconnaissent devoir entre 3 et 5 chevaliers82, soit un total de plus de 30 chevaliers et demi.
6 avouants déclarent 2 chevaliers d'ost, pour un total de 12 chevaliers83.
1 avouant déclare un chevalier et demi84.
24 avouants déclarent un seul chevalier d'ost85.
Plus de 12 avouants doivent un demi-chevalier d'ost, soit au total 6 chevaliers86.
3 avouants doivent un tiers de chevalier87.
2 avouants doivent un quart de chevalier88.
9 feudataires avouent devoir des écuyers d'ost, le duc obtenant au total 12 écuyers89.
4 avouants reconnaissent devoir fournir à l'ost ducal des combattants, en nombres divers90.
5 avouants disent vouloir se rendre eux-mêmes à l'ost et servir le duc91.

22La durée du service n'est mentionnée que dans le cas de contribution faible. Le chevalier cornouaillais Jean de La Roche-Helgomarc'h92 affirme devoir servir le duc quinze jours. Il n'est alors guère possible que ces combattants puissent guerroyer hors de Bretagne. Le lieu a aussi son importance. Les dix chevaliers de l'évêque de Dol ne participeront à l'ost ducal que pour protéger la ville de Rennes. Seul l'aveu de l'évêque de Saint-Malo mentionne le matériel : il a l'obligation de produire trente archers, armés d'arcs et de flèches.

Le service de garde

23Trois contributions concernent des devoirs liés à la garde d'une cité ou seulement d'une porte. Les évêques de Dol et de Rennes annoncent ne devoir garder que la ville de Rennes. Le seigneur trégorrois, Alain de Coëtinizan, dit ne devoir assurer la garde d'une des portes de la forteresse de La Roche-Derrien qu'un jour et une nuit93. Le reste serait à la charge du comte de Tréguier, soit le duc lui-même.

Les redevances financières

24Seules cinq déclarations indiquent que le duc de Bretagne obtient le service militaire sous forme de rente financière : ce sont les aveux de l'évêque de Saint-Brieuc dans la baillie de Penthièvre (douze livres dix sous94), des seigneurs de Rougé et de Sion (chacun dix sous pour chaque mesure de terre95) et de Brient Le Bœuf (quatre livres en deniers d'ost96), ces derniers dans la baillie de Nantes. La déclaration de l'évêque de Saint-Brieuc s'explique aisément. C'est un ecclésiastique, et en tant que tel il a obtenu le privilège de ne pas participer aux opérations militaires, tout comme tentent de le faire les évêques de Rennes et de Dol. L'essentiel des domaines de Brient Le Bœuf dépendent des seigneurs de Châteaubriant97 auxquels il est apparenté. Il est possible que les contributions des seigneurs de Rougé et de Sion dont les fiefs sont voisins l'un de l'autre (Frossay et Jasson, sur les bords de la Loire) se complètent. Le seigneur de Rougé indique bien les modalités de perception de cette rente : il doit informer le sénéchal de Nantes de la quantité de terre qu'il tient.

25De telles déclarations ne sont jamais faites à la légère. Comme l'affirme Philippe Contamine, « les services militaires pesant sur les seigneurs (surtout les plus importants) et surtout sur les vassaux se trouvent ainsi progressivement définis, et du même coup circonscris, limités98 » au cours d'enquêtes antérieures. Depuis longtemps des accords avaient fixé leur portée. Il n'en reste, comme trop souvent pour cette époque, que peu de traces. L'arrangement cité dans ce registre, entre le seigneur de Vitré et son vassal, le seigneur de La Guerche, à propos de la terre de Martigné (-Ferchaud), est ancien puisque deux documents transcrits par dom Morice l'attestent, l'un en 1198 entre André de Vitré et Geoffroi de Pouancé99, et l'autre en 1227 entre le même André de Vitré et Guillaume de La Guerche. On y constate que la terre de Martigné devait fournir deux chevaliers au sire de Vitré. De même, selon l'acte de 1199, la duchesse Constance confirme les importants droits des moines du prieuré de Lannion reçus de son père Conan III : « Ensuite, il leur a été confirmé que le prieur exerçait sur tous les hommes habitant la dite aumône (celle de Conan III), le droit de commandement à la guerre, de justice et de châtiment suprême100... ». Dom Morice a aussi transcrit et publié deux enquêtes, l'une de 1226 et l'autre de 1247, du sénéchal de Rennes à propos des dix chevaliers d'ost de l'évêque de Dol. Elles montrent que les vassaux de l'évêque lui devaient personnellement une dizaine de chevaliers. On y reconnaît les Beaufort, les Landal, les Dol-Combourg, les Lanvallai, les Cherrueix, les Rochefort, les Du Guesclin101. Le Livre des Ostz peut avoir officialisé, par écrit et donc pour longtemps, des pratiques anciennes, plus ou moins vagues et très particulières.

26Le rôle d'armes dit de « l'ost de 1272 » de Philippe III le Hardi contre le comte de Foix102 possède de si curieuses et intéressantes similitudes avec le registre de 1294 qu'il est impossible de ne pas les rapprocher. Les officiers du duc s'en sont probablement inspirés. Il débute aussi par une introduction où le roi reconnaît avoir reçu les aveux de ses feudataires, puis se succèdent, exactement comme dans le Livre des Ostz, les déclarations de ses vassaux qui mentionnent le nombre précis de chevaliers dus : « le duc de Bretaigne amena LX chevaliers, desquieux en avoit XVI bannerets », mais aussi des écuyers ; « le comte de Bouloigne amena XXXIII chevaliers et LXX escuiers... ». Le comte de Boulogne rajoute que ces écuyers seront financés par le roi : « mais il dit que ce fu aus dépens du roy ». Le rôle breton de 1294 mentionne aussi des hommes d'armes - le voyer du Faou doit trois hommes armés, la « terre au filz Yzerguent » doit un homme armé à cheval en 1272, « le comte de Rouergue vint à tout IIII^xx X armeüres à cheval ». Ce même seigneur doit aussi 26 arbalétriers, tout comme l'évêque de Saint-Malo doit fournir en 1294 30 archers à son duc. La durée est également indiquée : les comtes de Dammartin, de Ponthieu, les évêques de Coutances et d'Avranches et Hervé de Léon (cité deux fois dans le Livre des Ostz) déclarent un service de quarante jours. L'organisation est la même. Comme en 1294, les déclarants de 1272 s'expriment et manifestent leurs désaccords, leurs approbations, leurs remarques, souvent dans un sens restrictif. Les baillies servent de base comptable aux officiers royaux comme ducaux. Le rôle de 1272 mentionne des baillies, mais aussi des sénéchaussées, des châtellenies et les prévôtés103. Mais l'étendue des domaines respectifs du roi et du duc ne sont pas les mêmes ; en France, ils apportent un contingent de chevaliers sans que soit précisé le détail, ce qui n'est pas le cas en Bretagne104.

27Comme en Bretagne, et comme partout ailleurs, la raison des contributions en 1272 est le fief. La portée des obligations est déterminée suivant l'importance de la terre « concédée » par le roi : le comte de Dammartin doit deux chevaliers pour sa « terre de Moncy et pour sa terre de Trie ». le comte de Ponthieu en doit cinq « pour raison de la comté de Pontieu ». Seigneur breton, cité deux fois dans le Livre des Ostz, « Monseigneur Hervés de Léon doit service par XL jours d'un chevalier pour le fié de Chasteauneuf et de IIII chevaliers pour la terre qui fu monseigneur Guillaume Poissy105 ». Le registre de 1294 contient 45 noms de lieux, 39 fois précédés du terme « terre », 16 fois du mot « fief ». Par huit fois, ce document reste vague employant les termes de « terre », de « fief » ou encore de « ce qu'il tient du duc », sans localisation précise.

28Il était normal de voir le fief choisi comme l'élément déterminant du devoir militaire puisqu'il a été concédé à une date plus ou moins ancienne contre un service personnel, en premier lieu un service d'ost, à un combattant « bien aimé » qui devient alors un vassal. Il est à remarquer que, comme ailleurs, en Bretagne le service d'ost n'est pas personnel mais dépend de la terre détenue, « pour la roison de la terre ». La principale richesse de l'aristocratie militaire est la terre. Cette élite est composée de moyens et de grands propriétaires fonciers. Longtemps une question est restée en suspens : quelles étaient les raisons expliquant l'importance des contributions ? Pourquoi un tel doit-il un chevalier et un autre dix ? La différence tient au niveau de fortune, principalement à l'étendue des terres, des fiefs, mais aussi au nombre de châteaux possédés.

29La place capitale que tiennent dans la société, dans les institutions et dans la stratégie militaire les châteaux du Moyen Âge explique sans peine leur choix comme critère d'évaluation des devoirs militaires par l'administration ducale. Tous les avouants de 1294 sont des châtelains. Souvent, ils ont plusieurs châteaux comme le comte de la Marche, le vicomte de Rohan. Le nombre de chevaliers dus est lié au nombre de châteaux possédés. Le seigneur de Kergorlay doit en Cornouaille deux chevaliers d'ost et possède dans sa seigneurie deux châteaux, Kergorlay et Laz. Les Châteaugiron doivent deux chevaliers et ont deux châteaux, Châteaugiron et Amanlis. Le seigneur de Fougères doit cinq chevaliers, sa terre est divisée en cinq châtelle-nies. D'autres indications mettent en avant l'importance du château : le Livre des Ostz précise que trois contribuants doivent garder des forteresses.

30Mais il reste des inconnues assez embarrassantes. Quels ont été les critères de l'administration ducale pour réclamer un écuyer, un homme d'armes ou même une aide pécuniaire ? Des forteresses moins importantes ? Ou même leur absence106 ? Par ailleurs, ces châteaux ont le plus souvent disparu, parfois lors de la guerre de Succession de Bretagne, et ne sont attestés que par des aveux tardifs, dans le meilleur des cas au xv^e siècle, plus fréquemment au xvii^e siècle, et il est très difficile de savoir avec exactitude qu'elles étaient les forteresses possédées par les avouants, faute de documents.

31Cependant les travaux récents sur l'archéologie castrale médiévale bretonne ont permis d'éliminer bien des écueils et de soulever bien des voiles107. Pour quelques cas, souvent pour les plus importants vassaux du duc, le comte de la Marche, seigneur de Porhoët, Henri d'Avaugour, seigneur de Goëllo et de Quintin, l'évêque de Dol, le vicomte de Rohan, il faut comptabiliser les châteaux de leurs vassaux, construits par leurs prédécesseurs, mais inféodés à des cadets ou à des proches108. Les forteresses, implicitement incluses dans le Livre des Ostz, comme le montre la carte ci-contre, se situent dans les lieux stratégiques, contrôlant ponts, routes terrestres et fluviales importantes, ports, anses et baies. Grâce à ses vassaux appelés et à sa politique castrale109, le duc dispose d'un réseau serré de châteaux, qui défendent trois zones sensibles du duché, les côtes110, les fleuves111 et les frontières112. Cette distribution n'est pas un hasard. Les débarquements ennemis sont aisés sur certaines plages. Les remontées des fleuves, axes de communication bretons privilégiés, ont été fréquentes lors des invasions Scandinaves, restées dans les mémoires. La frontière orientale de la Bretagne n'a rien de naturel. Si un chevalier d'ost correspond à un château, il existerait en 1294, quelque 165 châteaux relevant directement du duc, sans compter les siens propres et ceux de ses vassaux indirects113.

Des résultats non négligeables

Estimations chiffrées

32En fait, cette estimation de 165 châteaux ou chevaliers n'a pas été si aisée à comptabiliser. Les officiers du duc comptent en effet 166 chevaliers, 17 écuyers et 30 archers. Ces résultats, essentiels pour comprendre l'importance du potentiel militaire de la Bretagne tant au point de vue effectif que financier, ont été repris par nombre d'historiens, avec quelques erreurs114. Mais ce calcul est trop rapide et exclut la complexité du registre et des contributions. Les comparants déclarent dans leur ensemble exactement 164 chevaliers et demi, 12 écuyers, 30 archers, un homme d'armes à cheval115, un homme d'armes par « mesure » de terre dans un cas particulier116, la garde d'une porte de La Roche-Derrien117, trois hommes d'armes118. Pour trois chevaliers119, leurs contributions se résument à leur propre personne. Le cas se retrouve aussi pour trois autres personnages qui ne sont pas chevaliers120. Faut-il compter de même la présentation à la semonce de la dame de Kergorlay ? Quelles sont les origines des écarts importants entre nos propres calculs et ceux des officiers du duc ?

33Dans la baillie de Nantes, l'officier ducal indique 36 chevaliers et demi, alors que le compte des contributions donne 35 chevaliers et demi. Pourtant dans cette partie du registre, Geoffroi Sebran, probablement seulement écuyer, indique qu'il souhaite se rendre à l'ost. Les seigneurs de Rougé, de Syon, ainsi que Brient Le Bœuf y déclarent devoir des rentes au duc pour leurs fiefs nantais. Est-il possible que ces dernières contributions soient équivalentes à un chevalier d'ost ? Les résultats pour la baillie de Tréguier se révèlent quasi exacts (22 chevaliers et demi et 3 écuyers121). Dans le total de la contribution de la baillie de Rennes est oublié l'écuyer du seigneur de Rougé dû à son seigneur, le sire de Vitré, ainsi que les hommes de la ville de Rennes fournis par le procureur de l'évêque et du chapitre de Rennes. Dans la baillie de Ploërmel et de Broërech, seuls n'ont pas été comptabilisés les trente archers de l'évêque de Saint-Malo. Dans la partie léonarde du registre, le chevalier Hervé du Chastel n'a pas été compté. Le Penthièvre doit huit chevaliers, mais nous n'en trouvons que sept et demi. L'aide financière de l'évêque de Saint-Brieuc est considérée comme équivalente à un demi-chevalier, complétant l'autre demi-chevalier déclaré pour la terre au vicomte de Pomerit en Planguenoual. La Cornouaille doit fournir 15 chevaliers et demi et 14 écuyers selon l'administration ducale, plus de menus services. Si cette baillie doit en effet 15 chevaliers et demi, les aveux des vassaux cornouaillais ne contiennent que huit écuyers122. Par contre, il y faut ajouter un certain nombre de combattants123. Faut-il donc en conclure que les contributions du voyer du Faou et du « filz d'Yzerguent » équivalent à plusieurs écuyers, auxquels doit être adjointe la contribution des deux vassaux non adoubés chevaliers soit au total les quatre écuyers manquants.

34Pour Ferdinand Lot124, cette contribution est bien faible : « pour son expédition contre le comte de Bretagne, en 1 231, saint Louis entretient 131 chevaliers, 142 sergents à cheval, 21 arbalétriers montés, 44 « les-quillons », 1 600 sergents à pied, au total 2 024 hommes. Il faut dire que les ressources militaires du comte de Bretagne étaient infimes. Alors que la Normandie fournissait presque 600 chevaliers, la Bretagne n'en donnait même pas 200 à son souverain ». Cet historien fait trois erreurs. La Normandie n'a pas le même statut que la Bretagne. Les Plantagenêts et leurs successeurs y ont toujours eu des domaines très étendus et une structure militaire très élaborée125. Le Domaine ducal breton en 1231 n'est pas le même qu'en 1294. De plus, sont cités, outre les chevaliers, « les auxiliaires » de l'ost royal, ce que ne fait pas le registre du Livre des Ostz. En fait, force est donc de constater que les contingents chevaleresques sont similaires : 131 chevaliers pour le plus puissant roi d'Occident en 1231 (époque où les possessions royales sont déjà importantes) et 165 chevaliers pour le duc de Bretagne en 1 294, à une date où le Domaine ducal atteint son apogée. Quelques décennies plus tard, Philippe Contamine, dans son ouvrage sur la guerre au Moyen Age, estime, au vu du résultat de la semonce de Ploërmel, que « le servitium debitum est en pleine débâcle126 ». Il nous paraît intéressant et nécessaire, en l'état actuel de notre recherche, de nuancer cette affirmation. Le duc ne convoque pas seulement les vassaux directs de la Couronne de Bretagne mais aussi les feudataires de ses domaines personnels. Par contre, les arrière-vassaux ou vassaux de second rang, plus ou moins importants, n'ont pas été appelés et ne pouvaient pas l'être. Les exemples sont trop nombreux pour tous les citer. Un seul nom suffit : Olivier de Machecoul, proche parent de Jean II, puissant seigneur du pays de Retz, n'est pas et ne pouvait pas être convoqué puisque ses fiefs relevaient du seigneur de Retz127. De même, l'arrière-ban n'est pas appelé. Il n'est pas demandé aux comparants présents à Ploërmel de citer leurs vassaux et les devoirs militaires de ces derniers. Cela n'est pas le problème du duc, comme le prouve la déclaration de Gui de Laval, seigneur de Vitré. Pourtant, cette semonce a provoqué quelques remous au sein de l'aristocratie militaire bretonne, comme le prouve le refus du vicomte de Pléhédel d'aider son suzerain, Henri d'Avaugour, seigneur de Goëllo, qui devait dix chevaliers au duc128.

35Des comparaisons sur les effectifs militaires sont possibles avec le royaume de France : selon F. Lot, « le roi de France (Philippe Auguste) pouvait compter sur environ 800 chevaliers129 ». À Bouvines, en juillet 1 214, la Vita Odiliae précise le nombre de chevaliers retenus par le roi : 400 seulement130, dont 38 chevaliers bannerets bretons. Pour le règne de Philippe III, la liste des contingents féodaux qui prirent part à l'expédition contre le comte de Foix donne 674 hommes (sans compter les contributions de la Guyenne et de l'Anjou131), soit trois fois plus, on est tenté de rajouter « seulement », que ce qui est déclaré à Ploërmel en 1294, soit 22 ans plus tard. Le roi de France ne s'y trompe pas en demandant à son vassal et cousin de Bretagne d'apporter la première contribution féodale de France en 1272. Il est en effet à remarquer l'importance de la contribution bretonne dans l'ost royal : en juillet 1214, 38 chevaliers bannerets, en 1272, 60 chevaliers et en 1317, 90 chevaliers132. Le duc ne s'entoure certainement que de ses vassaux principaux, les plus riches, car la guerre se situe en dehors de la Bretagne, le voyage est long, l'expédition coûteuse, surtout lorsqu'elle s'éternise. Les guerres de Flandre, au début du xiv^e siècle, le montrent accompagné des vassaux les plus importants cités dans le Livre des Ostz, de parents, comme Pierre de Bretagne et Jean de Machecoul, alors vassal immédiat du sire de Retz, mais aussi ses plus fidèles chevaliers comme Jean de Beaumanoir133.

36En fait, le potentiel militaire réel de la Bretagne est nettement plus important que ne le dit le Livre des Ostz. Il serait nécessaire de faire un inventaire des seigneuries bretonnes à la fin du xiii^e siècle, de leurs devoirs et capacités militaires, de connaître les possibilités des cités de Bretagne. La convocation ne mentionne que les hommes d'armes, comme si eux seuls comptaient en tant que force militaire. Il est évident que tous ceux qui pouvaient porter les armes n'ont pas été appelés. Le nombre de chevaliers du royaume s'élevait à plusieurs milliers, en Bretagne à plusieurs centaines, sans que nous en sachions le nombre précis faute de documents exacts. Par ailleurs, il est difficile d'imaginer que ces personnages, souvent considérables, riches et puissants se soient rendus aux convocations comme à l'armée, seuls. Chaque homme d'armes était au minimum accompagné d'un valet et d'un page qui ne prenaient pas part au combat, se bornant à « habiller » le combattant à cheval, et à garder les chevaux134. Toujours selon Ferdinand Lot, « somme toute, dans l'ensemble du royaume le souverain (alors Philippe V Le Long) pouvait compter sur le concours militaire d'environ 400 grands et moyens feudataires, ce qui à raison d'un contingent évalué avec exagération à 10 ou 15 hommes pour chacun d'eux représenterait au maximum 4 à 5 000 cavaliers135 ». À appliquer cette hypothèse à la Bretagne et en se servant du nombre de 165 chevaliers donné par le Livre des Ostz, le duc se trouverait à la tête d'une armée de 1 650 à 2475 cavaliers, chiffres bien en dessous de la réalité. Le prince breton n'est donc pas à sous-estimer.

37Ce potentiel militaire a un coût. La nature même du Livre des Ostz montre l'importance de l'argent. Il est nécessaire au chevalier pour acheter un cheval de guerre, une armure, payer les armes. L'argent est vital aux souverains pour garder leurs vassaux, payer les mercenaires et les troupes soldées, et surtout pour l'entretien de tous. Philippe Contamine fournit un tableau des soldes journalières d'un chevalier et d'un homme de pied français, sachant que deux sous représentaient en l'occurrence entre huit et douze livres de pain. En 1295, un chevalier coûte 10 sous, 12 sous 6 deniers ou 15 sous ; un homme de pied, 12 deniers136. En utilisant l'estimation la plus forte, le roi de France doit débourser pour l'entretien d'environ 400 chevaliers en armes, 6 000 sous par jour, soit 300 livres ou encore 12 000 livres pour les 40 jours traditionnels de service militaire. Pour sa part, le souverain breton devrait payer pour environ 165 chevaliers, 2475 sous par jour, soit 123 livres 15 sous, soit encore pour 40 jours, 4 950 livres. Pour donner des éléments de comparaison, les deux rôles de comptes réalisés à Muzillac, datant respectivement de Pâques 1 300 et 1303 - soit moins de dix ans après la rédaction du Livre des Ostz -, indiquent des recettes ducales, - d'origine domaniale -, d'un montant de 9 800 livres en 1 300 et de 16 284 livres en 1 303. Les seuls combattants d'obligation absorberaient donc en temps de guerre du tiers à la moitié des recettes ordinaires du duc. Une telle dépense est difficilement supportable à long terme car il faut aussi compter les troupes auxiliaires et les mercenaires. Il est probable que le trésor ducal à la mort de Jean II n'aurait pas été aussi énorme (165 910 livres en 1 305137) si le duché et la Bretagne avaient connu une période de guerre, longue et dévastatrice, comme aux siècles suivants.

38Philippe Contamine s'est penché « sur la mise de fonds, ou de capital, fournie par les guerriers138 ». Les données chiffrées sont rares avant la fin du xiii^e siècle, mais il est assuré qu'à lui seul l'équipement était fort cher. Le cheval de guerre valait une fortune. En vue de l'ost de Flandre de 1 302, le comte d'Artois fit acheter, pour lui et sa suite, des montures dont nous connaissons le prix : plus de cinq cents livres139. En 1 295, Pierre de Bretagne, comte de Léon achète pour 9 000 livres de chevaux. Il s'y ruine et doit céder, en contrepartie de l'aide du duc, son père, son apanage et nouveau fief de Léon140. Le compte d'Auberi du 1^er août au 18 décembre 1 305, mentionne quelques restaurs, c'est-à-dire des dédommagements reçus de l'administration ducale pour des chevaux d'armes morts ou blessés pendant la campagne de Flandre du début du xiv^e siècle. Le cheval acheté pour Pierre de Baden (un des chevaliers du duc) coûte 20 livres141 ; Pierre du Bois — ou du Haut-Bois, peut-être le même que celui du Livre des Ostz -reçoit 30 livres142. Un cheval, sans mention de qualité vaut donc en Bretagne entre 25 et 30 livres. Le prix de l'équipement n'est pas non plus négligeable. Un heaume d'apparat est très cher, celui du duc Jean II, sur son lit de mort vaut treize livres143. Une cotte se négocie 30 sous144, soit en 1 295 seulement deux jours de solde ; mais pour un heaume, il fallait compter dix jours de solde, et pour un cheval, entre un et deux mois de gages145. Les restaurs reçus par les hommes d'armes du duc de Bretagne varient lors de la campagne de Flandre de 1302 entre 15 à 300 livres, soit de vingt jours à un an et demi de gages dans l'ost français. Un chevalier reçoit de 100 à 300 livres. Un écuyer perçoit au maximum 90 livres de compensation pour ses pertes en campagne et de 25 à 40 livres par an pour son service146. Le capital représenté par l'équipement d'un écuyer de la suite ducale constituait en moyenne entre trois semaines et quatre mois de solde de chevalier147.

39Le Livre des Ostz fournit de plus une indication intéressante : l'évêque de Saint-Brieuc doit 12 livres 10 sous pour son service militaire. Les secrétaires du duc semblent avoir compté cette contribution comme représentant un demi-chevalier et estiment donc le coût d'un chevalier à 25 livres, soit approximativement le prix d'un cheval de combat. Au total, les quelques 165 chevaliers d'ost peuvent être estimés à 4 125 livres, soit environ la moitié du revenu ordinaire du duché à la fin du xiii^e siècle, approximativement le coût de l'entretien de l'armée féodale selon les critères de l'administration française. Le prix est si important que le lecteur du Livre a souvent l'impression d'une fuite des avouants devant leurs devoirs militaires. Dans de nombreux cas, le comparant essaie de s'en décharger sur ses vassaux, les appelant nominativement148. D'autres attendent l'aide financière ou « ostage » de leurs juveigneurs et hommes149. La déclaration de Jean de Mené est très intéressante car elle fournit une indication de l'« ostage » en Cornouaille : 12 deniers par homme. Quelques contribuants se font aider aussi de leurs « parsonniers150 » ou des autres seigneurs de la paroisse151. Certains avouants limitent eux-mêmes leur aide militaire, tant le coût est insupportable, surtout à l'intérieur de la Cornouaille, où les fiefs sont, semble-t-il, peu riches : le voyer du Faou finance trois hommes armés pour quinze jours. Il est probable qu'ensuite la dépense soit à la charge de l'administration ducale : Alain de Coëtinizan déclare devoir garder la porte « En Gaset » à La Roche-Derrien pour un jour et une nuit, le reste devra être financé par le duc. Jehan de Mené affirme aller à l'ost tant que ses revenus provenant de l'aide militaire de ses vassaux seront suffisants.

40On imagine sans peine le coût prohibitif de l'expédition pour un chevalier, toujours accompagné au moins d'un valet152. Au cheval du combattant, soit entre 20 et 30 livres, il faut ajouter le coût de celui de l'auxiliaire et celui des montures de rechange, d'apparat, les équipements défensifs et offensifs, l'entretien et le ravitaillement. Selon Philippe Contamine, le capital nécessaire pour un chevalier était en moyenne de six à huit mois de gages annuels (entre 135 et 180 livres). Dans ces conditions, les vassaux du duc devraient mobiliser à son appel, pour un contingent de 165 chevaliers, entre 22 275 et 29 700 livres. Le duc fait de substantielles économies grâce au système féodo-vassique.

Hiérarchie féodale et hiérarchie sociale

41Ce recours aux vassaux permet d'entrevoir le système vassalique breton. Le schéma idéal et tardif de la société féodale, la pyramide parfaitement harmonieuse et régulière est ici à revoir : à sa tête se situe le prince ; puis respectant la hiérarchie, les seigneurs plus importants sont ses vassaux directs et immédiats ; les plus faibles au contraire ne sont rattachés à lui que par l'intermédiaire de plusieurs relais153. La plus grande complexité règne au sein des relations féodo-vassaliques. Les hommages se sont multipliés. Chacun est tout à la fois vassal et suzerain d'un même personnage, comme le sire de Rochefort qui devient le seigneur du duc pour la terre de Lavau advenue au prince à de Lavau-sur-Loire : « desquelx il dit que monseigneur le doit délivrer de I chevalier, par la raison de la terre de Lavau que il tient, laquelle terre le doit154 ». Il en devient très difficile de comptabiliser exactement les devoirs de certains avouants : par exemple, le seigneur de Vitré doit cinq chevaliers, son vassal pour la terre de Martigné lui en doit un, mais il s'agit du seigneur de La Guerche qui doit pour La Guerche deux chevaliers, soit donc au total trois chevaliers155. Rolland de Dinan doit quatre chevaliers dans les baillies de Penthièvre et de Tréguier156, mais participe (on ne sait pas pour combien) à l'équipement de cinq chevaliers du vicomte de Tonquédec157 et pourrait tenir la terre « au vicomte de Pomerit à Planguenoual » qui doit un demi-chevalier158. Le cas le moins simple est celui du vicomte de Rohan qui déclare neuf chevaliers et demi, dont trois pour son fief de Porhoët qu'il tient du comte de la Marche, seigneur de Porhoët159^. Faut-il intégrer ces trois chevaliers dans la déclaration du comte de La Marche pour sa terre de Porhoët ? Dans ce cas, trois chevaliers ont été comptés deux fois. Les demandes d'enquêtes sont nombreuses. L'incertitude et la prudence sont de mise chez les déclarants. C'est le cas pour les seigneurs d'Ancenis, de Retz - pour sa terre de Machecoul, acquise récemment160 -, de La Roche-Bernard, dans la baillie de Nantes.

42Cette complexité provient des partages successoraux. Par exemple, le lignage de Porhoët est tombé en quenouille au début du xiii^e siècle. Les biens, immenses, ont été divisés entre la dame de Fougères, grand-mère du comte de La Marche qui hérite de la terre de Porhoët (soit les deux tiers de la seigneurie, selon l'Assise au comte Geoffroi datant de 1185), et Aliénor, dame de Lannouée, de La Chèze et de Loudéac, vicomtesse de Rohan, mère d'Alain VI de Rohan, présent à Ploërmel. Les considérations familiales sont donc très présentes lors de cette revue. Le seigneur de Vitré essaie de faire participer davantage à son devoir, mais avec difficulté, son beau-père, Jean de Beaumont, seigneur de La Guerche. Jean de Maure, les héritiers de Guillaume et de Geoffroi d'Anast, issus d'un même lignage puisque l'ancien nom d'Anast est Maure, se sont réunis pour déclarer un chevalier. Le vicomte de Tonquédec et de Coëtmen fait participer à ses obligations son cousin germain, Rolland de Dinan-Montafilant, car ce dernier a obtenu la terre de Runfao de sa mère, une Coëtmen de Tonquédec. Pareille attitude traduit pour le moins un manque d'empressement à remplir ses obligations militaires.

43Une hiérarchie sociale est visible à travers l'importance des différentes contributions, mais aussi à travers l'origine familiale des avouants. Au sommet, on trouve un groupe restreint - douze vassaux -, devant plus de cinq chevaliers au duc, disposant d'une puissance assise sur plusieurs châteaux, possédant une autorité sur de vastes territoires gérés avec l'aide de sénéchaux. Ils peuvent prétendre jouer un rôle politique en Bretagne mais aussi dans tout l'ouest de la France. Ils sont souvent issus des plus illustres lignages de l'Occident chrétien. Le comte de la Marche, qui doit quinze chevaliers, soit la plus forte contribution de Bretagne, est le chef de l'illustre maison de Lusignan. Sa grand-mère avait épousé Jean sans Terre, roi d'Angleterre161^. Jean de Beaumont, seigneur de La Guerche est le cousin du roi de France. Son grand-père a été le roi de Jérusalem. Sa tante, Yolande, a apporté le royaume de Jérusalem à son très célèbre époux, Frédéric II de Hohenstauffen, empereur du Saint-Empire et roi de Sicile162. Le seigneur de Vitré, Guy de Laval, est le représentant de la branche cadette des Montmorency, « premiers barons de la chrétienté163 ». Ils sont tous apparentés au duc, sauf peut-être Hervé de Léon qui descend d'Etienne de Blois, roi d'Angleterre164.

44Le second groupe est plus étoffé- ils sont quarante -. Ses membres doivent entre un et cinq chevaliers. Ce sont des seigneurs importants, proches des grands et surtout du duc, dont ils sont parfois parents, établis sur un nombre moins importants de châteaux, disposant de terres pouvant s'étendre sur plusieurs paroisses. Enfin, on découvre certains vassaux, plus modestes, devant moins d'un chevalier, attachés par le duc à un château, possédant quelques biens personnellement165. Le fait que plusieurs de ces seigneurs portent le nom d'une motte et la présence effective d'une motte au centre de leur seigneurie pourrait constituer un indice d'ancienneté. Pourtant, ils ne sortent de l'obscurité qu'au xiii^e siècle et font figure d'hommes nouveaux.

45Beaucoup des vassaux du duc cités dans le Livre des Ostz sont des cadets d'anciens et prestigieux lignages. Bertrand de Kernau, en Léon, est un cadet probable de la maison de Cornouaille. Hervé de Léon, Alain de Carman et le vicomte du Faou sont certainement membres de la maison de Léon. Les seigneurs de Rostrenen et de Kergorlay sont issus des vicomtes de Poher. Brient Le Bœuf est un cadet de la maison de Châteaubriant. Les Avaugour, les Tonquédec, les Rochefort, les Rieux, les Kaer descendent de la maison de Bretagne. Parmi les vassaux de la seconde catégorie, on découvre les plus grands noms de la noblesse bretonne des siècles suivants. Leurs ascensions s'effectuent le plus souvent grâce à des alliances hypergamiques. Les Tournemine, en deux mariages, l'un avec Constance de Bretagne, l'autre avec Edie de Penthièvre, parviennent à accéder à la haute aristocratie, surtout lorsqu'ils obtiennent le patrimoine des Penthièvre, de la branche aînée, vers 1220 (à part les places fortes qui reviennent au duc). Les Du Chastel dans le Léon et les Rosmadec en Cornouaille ont pu aussi obtenir leurs fiefs par mariage.

46Les lignages des avouants de 1294 ne sont le plus souvent qu'au début de belles ascensions sociales. L'arrière-petite-fille et héritière d'Henri d'Avaugour est Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne. La maison de La Guerche se fond dans le lignage ducal d'Alençon, d'origine royale. Les Tournemine, et plus certainement les Dinan-Montafilant, les Retz, les Rieux, les Rosmadec, les Clisson, les Léon, les Rohan, les Kergorlay, les Coëtmen, les Rostrenen, les Pont-L'Abbé, les Du Haut-Bois, les Du Chastel, les Carman, les Nuz, les Laval, les Tinténiac sont, aux xiv^e et xv^e siècles et au-delà, les seigneurs les plus riches de Bretagne, cumulant nombre de terres citées dans le Livre des Ostz. Les Maure et les La Bouteillerie ont des destins brillants grâce à leurs liens étroits avec le duc.

47D'autres disparaissent rapidement : les Sebran, Guérande, Fouesnant, Anast, Kaer, Charruel, Coëtinisan, Boubry, La Roche-Helgomarc'h, Plessis-Nizon, Hénant, Keraudierne, Trébrivan, Mené, Coëtbuhal, Kernau, Malor. Leurs lignages tombent en quenouille et fusionnent avec de plus illustres maisons. À certains avouants, le duc n'avait peut-être confié qu'une châtellenie pour un certain temps, ce qui permettrait d'expliquer la disparition des Boubry et des Fouesnant. Des indices dans le Livre des Ostz révèlent déjà de graves difficultés financières : le partage de la contribution, pourtant faible, entre différents membres de la même famille (les Anast et les Châteaugiron), l'appel aux « parsonniers », pour le seigneur de Rezé, ou à d'autres seigneurs de la paroisse de Séné, comme Pierre Malor dans la baillie de Ploërmel et Broërech. Rares sont les petits contribuants qui sont chevaliers, le coût de l'adoubement étant certainement trop prohibitif.

Conclusion

48En cette fin du xiii^e siècle le but du duc est à la fois de mesurer et de montrer sa puissance. Il poursuit sa politique de contrôle de la féodalité et de mise en place des institutions ducales s'appuyant sur des cadres administratifs plus anciens (les archidiaconés, les comtés). Les résultats paraissent positifs. Les demandes d'enquêtes sont peu fréquentes. Malgré quelques réticences, ses décisions sont reconnues. L'allégement du service d'ost par rachat est peu important en Bretagne, (seulement cinq cas166). Le duc peut compter sur une armée de type féodal non négligeable, dont l'équipement ne lui coûte pas cher, mais dont l'entretien pèse lourd sur ses finances et surtout celles de ses vassaux directs qui se tournent vers leurs propres vassaux, révélant ainsi toute la complexité de la structure féodo-vassalique bretonne. Si l'on rajoute à ces forces les hommes du duc gagés par ses soins, les mercenaires et les milices urbaines (appelées en cas d'invasion), l'armée bretonne, à la veille d'un possible conflit avec ses voisins anglais et français, est une force à ne pas sous-estimer. Pourtant, en cas de guerre, le duc se heurte très rapidement à des difficultés financières et politiques. Ses plus importants contribuants sont les plus grands seigneurs de l'ouest du royaume de France, soumis juridiquement à son autorité mais très autonomes, proches de la cour de Paris167. Ils ont plus à perdre à désobéir au roi qu'au duc. Ce dernier risque alors de perdre la moitié de l'apport féodal, d'être obligé de soumettre ces seigneurs un à un, et pour cela de ne pouvoir compter que sur ses vassaux les plus chétifs, bien que nombreux et plus fidèles168. Face au danger, le duc, comme le montre le Livre des Ostz, s'appuie sur ces derniers et favorise leur ascension.

49En fin de compte, la Bretagne reste en paix. Édouard I^er d'Angleterre avait prévu d'envoyer sa flotte le 1^er septembre 1294. Elle ne part de Portmouth que le 30 du même mois169. Seuls les feudataires du comté anglais de Richmond accompagnent le fils cadet du duc, Jean de Bretagne, dans cette expédition. Jean II ferme les portes de son duché et subit la colère anglaise170. La vallée de l'Élorn est ravagée en 1295. Son très riche comté de Richmond est confisqué. Mais Philippe le Bel le remercie en lui conférant la dignité de duc et pair. Par la suite, Jean II, se montre un scrupuleux et fidèle vassal du roi. Son contingent militaire est le plus important du royaume lors des guerres de Flandre. Certains grands noms de la féodalité bretonne, cités dans le registre de 1294, ou leurs fils, se retrouvent à la bataille de Mons-en-Puelle, le 13 août 1 304171. L'ost ducal reste pour le duc, même s'il a ses propres chevaliers, la pièce maîtresse de sa politique militaire et extérieure. Il ne peut et ne pourra se passer de l'inventaire des forces et féodales, dont le plus ancien connu a donc été réalisé à Ploërmel, en 1 294, et a laissé une importante trace dans l'histoire de la Bretagne sous la forme du Livre des Ostz.

Pièce justificative

Le Livre des Ostz

Présentation des sources

50Trois exemplaires, au moins, du Livre des Ostz ont existé. Les deux mentionnés ci-dessus172et un troisième qui faisait partie de la compilation réunie dans la Chronique de Saint-Brieuc, aujourd'hui disparu.

51Le manuscrit de Nantes est le plus complet et porte la mention Livre des ostz ou Rôle d'armes de l'ost de Ploërmel. II se présente sous la forme d'un petit livre in quatro broché et recouvert de cuir rouge, de 35 feuillets sur parchemin. Sur le premier feuillet, un titre d'apparence assez récente est inscrit : « Ce manuscrit le plus ancien de la chambre des comptes contient la Charte d'Alain, duc de Bretagne, datée de l'année 1088. Elle a pour objet le règlement du rang et des préséances entre les évêques et les barons. À la suite de cet acte se trouvent les reconnaissances et aveux faits par les barons et les seigneurs de Bretagne au duc Jean en 1294, de tous les hommes de guerre qu'ils devaient lui fournir. Ce livre est désigné dans l'histoire de Bretagne sous le nom de livre des osts (armées) ». Ce recueil date certainement du xv^e siècle car à l'intérieur de la couverture on lit : « Anne Bretagne (Anne, duchesse de Bretagne) et la chambre des Comptes ». Le Livre des Ostz proprement dit se trouve dans la seconde partie et comprend 22 pages. Sa lecture est assez aisée car l'écriture, même si certains termes ou certaines lettres peuvent prêter à confusion, est nettement plus soignée que celle du manuscrit de Paris, ce qui démontre son extrême importance pour les autorités ducales. La qualité scripturale, l'ampleur de ce document et son envergure tant politique et militaire que financière, justifient sa copie à une date tardive dans le Moyen Âge.

52L'exemplaire conservé à la Bibliothèque Nationale à Paris porte le même titre que celui de Nantes. Il forme la dernière partie, d'un recueil qui a appartenu à Claude de Rieux173. Beaucoup moins soigné et de style plus moderne, il pourrait dater de la fin du xv^e siècle ou du début xvi^e siècle.

53Au xvii^e siècle, il était encore également possible de trouver l'original du Livre des Ostz qui était blasonné ; en effet, R. Gaignières en a fait une lecture, trop rapide et erronée (il s'agit en fait de notes), que l'on peut consulter à la Bibliothèque nationale sous la désignation de « Noms, qualités et descriptions des armes des seigneurs des évêchés de Rennes, Tréguier, Cornouaille ou Quimper et de Léon en 1 294174 ». Mais laissons parler le grand spécialiste français de l'héraldique qu'est Michel Pastoureau 175 qui l'a étudié : « Il ne nous est connu que par une copie partielle en blason de Gaignières ; il est tout à fait probable que le rôle original a été établi au moment de l'ost lui-même, comme cela est habituellement le cas, et qu'il donnait les armoiries de tous les seigneurs présents ou s'étant fait représenter, soit un peu plus de 200 armoiries. La copie de Gaignières ne nous a malheureusement transmis que 39 noms et le blasonnement de 30 écus176 »

54Une troisième copie en latin a été réalisée par l'auteur du Chronicon Briocense à la fin du xiv^e siècle, entre 1 389 et 1 415, dont l'œuvre est connue par deux manuscrits conservés à la Bibliothèque Nationale177. L'original a été perdu. Pierre Le Baud annonce dans l'introduction de sa transcription, la plus ancienne connue, qu'il s'est appuyé sur la copie latine : « Mémoires de l'histoire de la Bretagne, extraite d'une ancienne Chronique latine manuscrite, qui finist en l'an 1415, tirée du Chapitre de Saint-Brieuc178 ». Son travail est davantage une traduction voire une interprétation, souvent éclairante, qu'une transcription fidèle. Les Bénédictins dom Morice 179 et dom Lobineau180 se sont servis de cette chronique pour publier leur Livre des Ostz. La transcription du premier est la plus complète, la plus utilisée par les historiens. Pourtant, elle est sujette à caution ; celle du second n'en donne que de minces extraits.

55Le travail de transcription le plus intéressant, élaboré en 1863, provient comme souvent d'Arthur de La Borderie181. Quoique excellent, car il repose sur la lecture du manuscrit de Nantes, il contient cependant de légères lacunes et s'écarte parfois du texte original.

56La structure du Livre des Ostz se présente ainsi : il débute par un préambule, puis se succèdent les déclarations des vassaux directs du duc de Bretagne. Ils y énoncent le montant et les raisons de leurs contributions, soit pour l'essentiel des terres. Cent trente-cinq lieux géographiques sont cités. Si certains personnages, surtout les plus modestes n'étaient guère aisés à identifier, l'étendue de leurs biens au xiii^e siècle l'était encore moins, faute de documents. Il faut attendre, dans le meilleur des cas la fin du Moyen Âge pour voir apparaître la physionomie des seigneuries. Aussi, faut-il rester prudent lors des identifications. Néanmoins, ces personnes et ces lieux sont en grande partie aujourd'hui identifiés, ce qui permet de compléter la très utile géographie féodale de La Borderie et d'élaborer la carte placée ci-contre. Il est dit souvent qu'il ne faut pas trop attendre de secours d'ouvrages généraux ou de travaux de recherches datant du siècle dernier. Pour notre étude, ce n'est pas le cas. Nous sommes en effet très redevable aux ouvrages de P. Potier de Courcy, de J.-B. Ogée182, de R. Kerviler183, et enfin de l'abbé A. Guillotin de Corson184. Le xix^e et le début du xx^e siècle ont été très prolifiques en monographies à la fois familiales et généalogiques, seigneuriales et locales, souvent de grand intérêt, car elles reposent sur des documents de première main, issus des archives départementales bretonnes ou nationales, patiemment transcrites. Elles sont à la base de nombre de nos connaissances sur les personnages cités dans le Livre des Ostz.

Règles d'édition

57Deux exigences nous ont guidé dans l'élaboration des règles d'édition : rendre la lecture de ce document accessible tout en restant le plus proche possible du manuscrit originel.

58Le respect du second objectif interdisait la « modernisation » de la langue et de l'orthographe. Mais, les renvois en note, pour les noms propres, les identifications s'efforcent de remédier, dans la mesure de nos connaissances actuelles, aux difficultés de compréhension. Dans ces notes, concernant les plus grands personnages et les plus grands fiefs de Bretagne, qui ont eu déjà droit à des monographies souvent très complètes, nous nous sommes contenté, lors de l'identification des premiers, de signaler leur nom moderne, la date de décès quand elle est connue, leurs ascendants immédiats, parfois, s'il a une grande importance, le nom de leurs conjoints, et enfin leurs principales seigneuries. Faute de place, mais pour en avoir une idée, nous nous sommes contenté d'indiquer l'étendue du fief par le nombre de paroisses qu'il couvrait - même si la superficie de presque toutes ces terres n'est connue que tardivement, à partir du xv^e siècle, dans le meilleur des cas -, sans mentionner leur nom. Nous avons aussi décidé d'y adjoindre leurs centres, c'est-à-dire les éléments fortifiés, relevant directement du duc et tenus par les vassaux directs du duc cités dans le Livre des Ostz et cartographiés ci-dessus. Il nous a été impossible, du fait de leur complexité, de mentionner leur histoire jusqu'en 1294 et de préciser leurs liens avec le duc.

59Le foliotage adopté est celui du manuscrit de Nantes, que nous avons préféré, tout comme A. de La Borderie, à celui de Paris, car, comme nous l'avons déjà indiqué, il nous a paru la plus ancien. Certains passages de notre transcription sont entre crochets, ils renvoient à des notes où sont mentionnées, pour faciliter la comparaison, les variantes du manuscrit de Paris, mais aussi les adaptations de Pierre Le Baud, lorsqu'elles contribuent à la compréhension du Livre des Ostz.

60Pour rendre la lecture la plus aisée possible, la ponctuation et l'accentuation, presque totalement absentes dans l'original, ont été rajoutées selon les règles. Les abréviations ont été développées.

(fol. 3 v) Ce sont les oz deüz au duc de Bretaigne

61Comme monseigneur Jehan, duc de Bretaigne, comte de Richemont185 eust semons ses ouz a Ploermel au jour de jeudi empres la mi aoust186 qui fut en l'an de graice mil IIII^xx et quatorze, ce sont les recognoissances que ses barons et ses autres genz li firent combien ils li devoint d'ost, laquelle recognoissence il prist o protestation de plus en avoir que ils ne recognoissoint si il povet monstrer que plus deüssent, et de avoir telle amante comme roi-son devroit de qeulx vers quelx il le pourra monstrer.

*ADLA, Trésor des chartes, E 132 fol. 3 v.*

62Monsour Guy de Laval187, seigneur de Vitré188, recognust que il li189 devoit cinq chevaliers d'ost, ce est asavoir, par raison d'Aubigné190, un chevalier, dont la dame dou Bois-Geuffrey191 li doit la moytié, ce (fol. 4 r) dit-il. Item de la terre de Martigné192 dous chevaliers, lesquelx le seigneur de Martigné li doit, ce dit- il. De la terre de Coesmes un chevalier et un escuier, que le seigneur de Rogé193 li doit, ce dit-il. Dou fié de Vilepor194 et de Noyal195 un chevalier que Robin de Coesme196 et ses compaignons li doivent, ce dit-il. De Retiers un chevalier que le seigneur de Retiers li doit, en telle maniere, que si le seigneur de Vitré le semont197 le premier à venir en l'ost, à luy vendra. Et si le seigneur de La Guerche le semont le premier à lui vendra, et celuy le présentera à monseigneur, et sera compté au nombre des chevaliers au seigneur de Vitré, ce dit-il. Et monseigneur le duc dit que de ces devises il ne se mesloit pas, et bien le prist le seigneur de Vitré la où il se deust prendre sur ses hommes à avoir son deü d'eulx, et convient qu'il alast entre luy et ses hommes qu'il rendeist (fol. 4 v) à monseigneur le nombre des chevaliers que il le recognoisset, bons et suffissenz, et plus se il povet monstrer que plus li198 deüst.

63Le seigneur de Chateaubrient199 recognust qu'il devoit sept chevaliers d'ost. C'est assavoir pour la roison de sa terre de Chateaubrient, quatre chevaliers, et pour la raison de sa terre dou Desert200, dous chevaliers, et pour la roison de sa terre de Joué201, un chevalier par la menee au seigneur d'Ancenis202, ce dit-il.

64Bernart de La Roche, seigneur de Loheac203, recognust qu'il devoit troys chevaliers par raison de sa terre de Loheac.

65La gent du comte de La Marche204 et ses seneschaux, c'est assavoir Guillaume L'Oelier et Symoneaux, reco - (fol. 5 r) - gneürent que le dit comte devoit quinze chevaliers d'ost. C'est assavoir pour la raoson de la terre de Fougeres, cinq chevaliers, et pour la raison de la terre de Pourhoet205, dix chevaliers.

66Monsour Gualeran de Chateaugiron206 recogneust que'il devoit un chevalier d'ost, par la raison de sa terre de Chateaugiron.

67Monsour Guillaume de Chateaugiron207 recognust que'il devoit un chevalier d'ost de sa terre de Chateaugiron.

68Monsour Alain de Fontenay208 doit209 un chevalier de sa terre de Fontenay.

69Raoul de Malese et ses parsonniers210 pour la terre de Malece211, un chevalier,

70(fol. 5 v) L'evesque212 et le chapitre de Rennes, par Olivier de Denois de La Roche213 leur procureur, recogneürent que touz leurs hommes de la vile de Rennes doivent aller en l'ost monseigneur par Bretaigne, et les doit livrer le seneschal l'evesque et celuy de chapistre à une leue de la vile de Rennes. Et d'ilecques ils doivent aller, la ou monseigneur voudra les mener, exeptez, si comme le dit procureur affermoit, [le chambrellant l'evesque, son mous-nier, son fournier et son preer214].

71Monsour Jehan de Beaumont, seigneur de La Guerche215, recogneüst devant le senaschal de Rennes, que il devoit à mon seigneur II chevaliers d'ost par la raison dou fié de La Guerche, [parsomet les autres chouses que il doit rendre par monsour Guy de Laval216].

72(fol. 6 r) L'evesque de Doul217 recogneüt devant monseigneur que il li doit X chevaliers d'ost. Mes il disoit qu'il les devoit rendre en la vile de Rennes. Et monseigneur disoit que il les devoit rendre en quelque lieu en Bretaigne que ce fust, à sa volenté, mes que il vousist semondre ses oz. Toutezvois pour ce que'il n'estoit pas besoign de les mener aillours quant à ores, fut acordé que il les rendeist à Raennes218 quant à ceste foiz, [sauf le droit monseigneur de ce que il disoit que il les devoit avoir aillours219].

73Somme des chevaliers deiiz d'ost de la baillie de Rennes, environ XLVI.

La baillie de Nantes

74(fol. 6 v) Le seigneur de Rochefort220 recognut que il doit VIII chevaliers d'ost. C'est asavoir par raison de la vicomté de Donges, V chevaliers, desquelx il dit que monseigneur [le doit délivrer de I chevalier221], parla raison de la terre de Lavau222 que il tient, laquelle terre le doit, ce dit-il ; et par la raison de la terre de Rochefort223 III chevaliers, desquelx 1 chevalier doit venir par le seigneur de Reux224, si comme yceluy seigneur de Rochefort le dit.

75Le seigneur de Rougé225 recognut que il doit en deniers, de sa terre de Oultre Laire, X sous de chacune masure de terre. Et doit bailler au seneschal de Nantes le nombre des masures.

76Le seigneur d'Ancenis226 recongnut que il doit pour tous ses fiez, III chevaliers d'ost, et s'en doit enquerre si plus en doit.

77(fol. 7 r) Le seigneur de Rays227 dit quil doit, par raison de sa terre de Rays228, V chevaliers d'ost, et s'en doit enquerre de sa terre de Machecou229, si riens en doit, et combien.

78Le seigneur de Cliczon230 recognut que il doit II chevaliers d'ost par raeson de la terre de Heric231, mes il dit que il les doit par la menee au seigneur de Reux. Item ledit seigneur de Cliczon et Eon dou Pont recogneürent que ils devoint II chevaliers d'ost par raison de la terre de Pontchatel232.

79Monsour Brient Le Bef233 recognut que il doit, par la raison de sa terre de Geanx234, [IIII libvres en deniers d'ost235].

80Le seigneur de Reux recognut que il doit, pour sa terre de Reux236, V chevaliers d'ost.

81(fol. 7 v) Le seigneur de La Roche Bernart237 recognut que il doit III chevaliers d'ost, desquelx Monsour Thebaud de Rochefort238 doit I chevalier et demy par raison de la terre d'Acerac239. Et le seigneur de La Roche parfet l'autre demy. Et dit que monseigneur doit I chevalier pour la terre de Vitré240 qui estoit à Nantes qui fut donnee à fondre les Jacobins de Nantes, [laquelle terre monseigneur retraist, mes monseigneur ne le cognoist pas241], et s'en doit enquerre.

82Monsour Geuffroy de Guerrande242 recognut que il doit I chevalier d'ost pour tout son fié, et se présenta pour soy, mes il dit que se il n'estoit chevalier, il fera le service en tel point comme il seroit.

83Monsour Philippe de Montrelays243 recognut que il doit 1 chevalier d'ost pour les fiez que il tient de monseigneur.

84(fol. 8 r) Monsour Guillaume Sebran244 recognut que il doit I chevalier d'ost pour ses fiez, mes il dit que il doit le service en quel estat que il soit.

85Geuffroy Sebran245 se presenta son corps, quar il dit qu'il doit le service par raison d'ost, en quel estat que il soit.

86Monsour Geuffroy de La Tour, et Guillaume Botereau246, et Mathé de La Selle247 recogneürenr que ils devoint I chevalier d'ost, c'est assavoir chacun le tierz d'un chevalier, par raison de leurs fiez dou Lourous Botereau248.

87Herlin de Bougon249 recognust que il doit I chevalier d'ost pour ses fiez de Bougon, pour lequel se présenta monsour Jehan de Bougon comme son tutour.

88(fol. 8 v) James de La Muce250 recognut qu’il doit le quart d'un chevalier d'ost, pour ce qu’il tient en Rays de monseigneur251.

89Monsour Geffroy de Syon252, le quart d'un chevalier d'ost pour ce qu'il tient en Saint Pere en Rays253.

90Regnaud de Montrelays254 recognut que il doit 1 chevalier d'ost, pour ce qu'il tient de monseigneur, et dit que il doit fere le service, en tel estat comme il sera.

91Le seigneur de Syon255 recognut que il doit X sous256 d'ost de chascune masure de terre, de sa terre de Froceau257.

92Le seigneur de Rezay258 et ses parsonniers259 recogneürent que ils deivent I chevalier d'ost pour lours fiez de Rezay.

93Somme des chevaliers deüz d'ost de baillie de Nantes, environ XXXVI et demy

(fol. 9 r) La baillie de Ploermel e de Broerec

94Le seigneur de Malestroit recognut qu'il doit V chevaliers d'ost, c'est assavoir IIII pour la terre de Argouet260, et I chevalier pour la terre de Malestroit261.

95Le seigneur de Montffort262 recognut263 que il doit IIII chevaliers d'ost, c'est assavoir II chevaliers pour la terre de Gael264, et II chevaliers pour la terre de Montfort265.

96Monsour Guillaume de La Mote266 recognut qu'il doit I chevalier d'ost.

97Monsour Jehan de Maure267 recognut que il doit demy chevalier, et les hers monsour Geffroy Denart268 doivent l'autre moitié, et les hers monsour Guillaume de Anast269, demy chevalier.

98(fol. 9 v) L'evesque de Saint Malou270, XXX archiers o arcs et saietes.

99[Monseigneur Normant de Kaer271, pour luy et pour ses joveigneurs I chevalier272.)

100Monseigneur Hervé de Léon273, pour son fié de Kuemenet Theboe274, II chevaliers. Geuffroy de Boubry275, demy chevalier.

101Le visconte de Rohan276, IX chevaliers et demy. C'est assavoir, V pour la visconté de Rohan277, et I chevalier pour le fié de Kuemenet Guingant278, et demy chevalier pour le fié de Gormené279, et III chevaliers dou fié de Pourhouet280, par la main au comte de la Marche.

102(fol. 10 r) Monsour Pierre Malor, et les autres seigneurs de la paroysse de Séné281, I chevalier.

103Monsour Olivier de Tyntyniac282, pour la terre de la Roche Moysan, II chevaliers. Selvestre de La Botouillie283, demy chevalier.

104Somme des chevaliers deüst d'ost des baillies de Ploermel et de Broeret284, environ, XXVII285 et demy.

Penthievre

105Monsour Rolland de Dynam286, II chevaliers pour le fié de Courreun287

106(fol. 10 v) Monseigneur Pierres Tournemine288, II chevaliers pour son fié de Penthievre289.

107Geuffroy de Saint Dougual290, demy chevalier.

108Geuffroy Le Rous291, I chevalier et demy, lequel demy doit Rolland d'Argentoye292.

109Monsour Rolland de La Mote293, I chevalier.

110L'evesque de Saint Briouc294, XII libvres X s. en deniers.

111La terre au visconte de Pomerit295 à Ploengonual296 doit demy chevalier.

112Somme des chevaliers deüz d'ost de la baillie de Penthievre, environ VIII chevaliers.

(fol. 11 r) Triguier297

113Monseur Henri d'Avalgor298, X chevaliers d'ost pour les fiez de Goylou299 et de Quintin300.

114Le visconte de Tonquedeuc301, V302 chevaliers pour luy et pour monsour Rolland de Dynam, dou fié que le dit Rolland tient de luy.

115Monseigneur Pierres Tournemine, II chevaliers de son fié de Bolloy303 et de Triguier304.

116La dame de Guergoullé305 dit qu'elle ne doit nuls chevaliers d'ost de sa terre de Triguier, fors à aler à la semonse comme les autres gentilz hommes.

117Even dou Pontou306,I demy chevalier.

118(fol. 11 v) Alain de Tonogouf307 dit qu'il souloit devoir demy chevalier, mes il dit que monseigneur tient parti dou fié, et pourtant, comme il doit pour le remeignent, il se présenta.

119Le seigneur dou Perier308, I chevalier d'ost.

120Richart de La Roche-Jagu309, I demy chevalier dou fié de Ploisal.

121Monseigneur Rolland de Dynam, I chevalier de la terre de Poastel310.

122Monseigneur Henry Charruel311, I chevalier pour le fié Even Guen312, douquel chevalier Henri le Lonc313 dist qu'il doit la quarte partie.

123(fol. 12 r) Alain de Coytdynisen314 dit que il doit garder la porte de La Roche Derrien315 à ses couz, I jour et une nuyt, c'est assavoir la porte Engaset316 et se il y est plus, il doit demourer aux couz le comte, ce dit-il.

124La Ville Robert doit, I escuier d'ost.

125La Ville Loys, I escuier d'ost.

126Les Villes Courent et Moredre, I escuier d'ost.

127Cels qui s'ensuient et leurs appartenances doivent I demy chevalier d'ost de Ploisaul317 : la tenue du Les Luet318, la tenue de Launoi Morvan319, la tenue Karadeuc et la tenue Au Falcon320.

128(fol. 12 v) Le priouz de Lannyon321 agree à baillier I homme armé de chascunes LX livres de terre que il a.

129Somme des chevaliers deüz d'ost de la baillie de Treguier, environ XXII chevaliers et demy et III escuiers.

Cornoaille

130Le seigneur de Guergoullé322, II chevaliers d'ost de sa terre de Poher et de Cornoaille323.

131Le seigneur dou Gug324, I chevalier et II escuiers.

132Henri de Foynant325, II chevaliers

133Monsour Alain de Listiale326 demy chevalier327.

134(fol. 13 r) Monsour Henry de Nivet328, [I chevalier329] et II escuiers.

135Monsour Yvon de Rosmadec330, I chevalier.

136Gourmailon, le filz Sanquin331,1 chevalier.

137Le seigneur de Rostrenein332, II chevaliers dou fié de Rostrenein. Et dist se il tenist la terre de Viliac333, il deüst I chevalier, mes le comte la tient par quoy il ni est pas tenuz, ce dit-il, jusques il la tiengne.

138Hervé de Kaer Hodierne334, I escuier.

139Monsour Jean de La Roche335 dit que il doit servir monseigneur en l'ost pour XV jours,

140(fol. 13 v) Le seigneur du Pont336, III chevaliers. C'est assavoir de la terre dou Pont337, II chevaliers, et de la terre de Gallot338, I chevalier.

141La terre au filz Yzerguent339, I homme armé à cheval. Robert de Henant340, II escuyers.

142Guillaume dou Plesseiz341 dit que il doit aler en l'ost, soy aultre.

143Monsour Pierres dou Haust Boays342, doit aller en l'ost, soy aultre.

144Henry de Lesonrgar343, I escuyer.

145Le veier dou Fou344, III hommes armez, et cogneüt qu'il les doit tenir XV jours à ses despens345.

146(fol. 14 r) Jehan de Mené346 dit qu'il doit aller en l'ost, et servir le duc à ses despens tant comme l'ostage de sa terre durra, c'est assavoir de chescun hostel de ses hommes demoinnes XII deniers.

147Henri de Tresbrivien347 dit qu'il devoit I chevalier d'ost quand il fist l'eschange o le comte, mes il devoit avoir l'ostage348 de ses jouveigneurs, ce dit-il.

148Henri de Coyt Buhal349 dit que le visconte de Gourbrin350 devoit I chevalier d'ost, et dit yceli Henri que il respondra dudit chevalier à l'avenant que il tient de la terre.

149Somme des chevaliers deüz d'ost de la baillie de Cornoaille, [environ XV chevaliers et demy351], et XIIII escuyers et autres menus services.

150(foi. 14 v) Leon

151Monsieur Hervé de Leon352, V chevaliers d'ost pour sa terre de Leon353.

152Alain de Kaermoven354, II chevaliers.

153Le visconte dou Fou355, I chevalier de sa terre de Leon356.

154Monseigneur Alain Nuz357^,I chevalier de sa terre de Postel358.

155Bertran de Karreins359,I chevalier dou fié de Kaerguerne360.

156Monsour Hervé du Chastel361 dit qu'il ne doit rien d'ost, fors aler o le comte la où il le voudra mener, comme o son seigneur.

157(fol. 15 r) Somme des chevaliers deüz d'ost de la baillie de Leon, environ X chevaliers.

158Toute somme des chevaliers deüz d'ost à monseigneur, de toute Bretaigne, environ, VIII^xx et VI chevaliers et XVII, escuiers, selon la recognoissance devant dite, en oultre et parsomet autres devoirs de rente d'ost sur masures et autrement que doivent le sire de Rogé, Brient Le Beuff, le sire de Sion, l'evesque de Saint-Brieuc, B. et J. du Mené, et trante archiers o ars et saites que l'evesque de Saint Malou doit, selon que plus à plin est esclardi es cha-pitres cy devent.

Notes de bas de page

1 Voir F. Lot, L'art militaire et Us armées au Moyen Age en Europe et dans le Proche Orient, Paris, 1946.

2 Voir les Rôles Gascons publiés, t.I par F. Michel, t. II et III par C. Brémont, Paris, 1885-1905.

3 Voir F. Funck-Brentano, Les Origines de la guerre de Cent ans, Philippe le Bel en Flandre, Paris, 1897.

4 Dom Morice et dom Taillandier, Histoire ecclésiatique et civile de Bretagne, Paris, 1750-1756, p. 213, qui s'appuie sur Thomas Walsingham, Historia anglicana, publiée par Riley (Rolls series), Londres, 1863-1864, p. 60 : en 1279, l'adjudication des sécheries ducales de poissons de la pointe Saint-Mathieu à des Bayonnais provoque des conflits avec les Bretons, devenant violents en 1289.

5 Y. Renouard, « Le grand commerce des vins de Gasgogne au Moyen Àge », dans Revue historique, t. CCXXI, 1959, p. 2.

6 Jean II est un prince capétien (il est le petit-fils de Pierre de Dreux, dit Mauclerc) et cousin germain de Philippe le Bel ; comte de Richemond, il est l'un des plus riches seigneurs d'Angleterre ; son épouse est la sœur d'Édouard I^er d'Angleterre ; son second fils, Jean est élevé à la cour d'Angleterre.

7 I. Lubimenko, Jean de Bretagne, comte de Richemont. Sa vie et son activité en Angleterre, en Ecosse et en France, Lille, 1908, p. 5.

8 La thèse d'I. Lubimenko, dont les références ont été citées par R. Fawtier, L'Europe occidentale de 1270 à 1380, sous la direction de G. Glotz, Histoire du Moyen Age, Paris, 1940, t. VI, première partie, p. 314, a montré la confusion faite par dom Morice, Histoire..., op. cit., t.I, p. 214, et A de La Borderie et B. Pocquet, Histoire de Bretagne, Rennes-Paris, 1896-1914, nouv. éd., Mayenne, 1975, t. III, p. 360, note 2, entre Jean II et son fils cadet, Jean de Bretagne. En aucun cas, Jean II ne dirige l'expédition anglaise en Guyenne. En effet, dom Morice en 1750 écrivait : « il (Édouard I^er) assembla une grosse armée, dont il donna le commandement au duc de Bretagne, son neveu, avec ordre de prendre conseil de Jean de Saint Jean, de Robert Tybotot et d'Amenion d'AIbret ». La Borderie rajoute que « dans ces lettres, Édouard I^er appelle Jean II son neveu (nepos noster) ; c'était en réalité son beau-frère » ; en croyant corriger une erreur, il en commet une plus grave.

9 LA Borderie, op. cit., t. III, p. 360.

10 Est-ce une montre, c'est-à-dire une revue militaire ? Ce n'est guère évident, car les officiers ne comptabilisent que les contributions dues, et ne font jamais de remarques d'ordre logistique, portant sur les chevaux ou sur l'armement.

11 ADLA, E 132.

12 Bibliothèque nationale de France (BNF), ms. français 1659, fol. 59 v-66 v.

13 M. Planiol, Histoire des institutions de la Bretagne, tomes 3, 4 et 5, Mayenne, 1981-1984.

14 B.A. Pocquet Du Haut-Jussé, « De la vassalité à la noblesse dans le duché de Bretagne », Actes du 88e congrès des Sociétés savantes, Clermont-Ferrand, 1963, Bulletin philologique et historique, 1963,t.I, p. 785-800.

15 M. Pastoureau, « L'héraldique bretonne. Des origines à la guerre de succession de Bretagne », Bulletin de la Société archéologique du Finistère (BSAF), t. CI, 1973, p. 121-147.

16 BNF, ms. français 22361, fol. 119-121 : Noms, qualités et descriptions des armes des seigneurs des évêchés de Rennes, Tréguier, Cornouaille ou Quimper et de Léon en 1294.

17 ADLA, E 132, fol. 4 r.

18 Voir l'article de H. Guillotel, « Les origines de Guingamp, sa place dans la géographie féodale bretonne », dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne (MSHAB), t. LVI, 1979, p. 81-100 sur l'origine de cette maison et sur ses relations avec les ducs de Bretagne.

19 .ADLA, E l32, fol. 11 r.

20 J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélémy, Anciens évêchés de Bretagne. Histoire et monuments, Paris, 1855-1879, t. 5, p. 13.

21 Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Paris, 1742-1746,t.I, col. 963, 991, 998, 1015, 1050, 1066.

22 ADLA, E 132, fol. 7 r.

23 LA Borderie, op. cit., t. III, p. 344, dom Morice, I, 976 ; P. de Berthou, Clisson et ses monuments, Nantes, 1890, p. 322.

24 H. Guillotel, « Les vicomtes de Léon au xi^e et xii^e siècles », MSHAB, 1971, t. LI, p. 29-51 ; A.-Y., Bourgès, « L'expansion territoriale des vicomtes de Léon à l'époque féodale », BSAF, t. CXXVI, 1998, p. 364-373.

25 Voir les actes réunis par La Borderie sur l'acquêt du comté de Léon par le duc de Bretagne, dans « Recueil d'actes inédits des ducs et princes de Bretagne, xi^e, xii^e, xiii^e siècles », Bulletin de la Société archéologique d'Ile-et-Vilaine (BSAIV), t. XIX, 1889, p. 211-247.

26 J.-M. Le Mené, Histoire archéologique féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Vannes, 1891, t. I, p. 98 et 108 et « Généalogie des seigneurs d'Hennebont », Bulletin de la Société polymatique du Morbihan (BSPM), 1878, p. 141, d'après dom Morice, I, 41 et 111.

27 AD LA, E 132, fol. 11 v ; cf. L. Urvoy De Portzamparc, Origine et généalogie de la maison de Trogoff. Vannes, 1900, p. 20.

28 A. Bertrand De Broussillon, La maison de Laval (1020-1605). Étude historique accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitré ; t. II, Les Montmorency-Laval (1264-1412), Paris, 1898, p. 7.

29 Père Anselme De Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, Paris, 1726-1733, t. III, p. 79-80.

30 ADLA, E 132, fol. 3 r.

31 Ibid., fol. 6 r.

32 A. Guillotin De Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Paris, 1880-1886, p. 406 ; dom Morice, I, 1057-1058 : Thibaud de Pouancé est évêque de Dol en 1279. Il est conseiller de Philippe III le Hardi.

33 BNF, ms. français 22319, p. 147, 23325, p. 353 ; La Borderie, « Recueil... », op. cit., p. 211-247, acte n° 108 : pour la terre de Vitré, son seigneur ne doit rien au duc du fait de l'accord de Crépy-en-Valois (juin 1237) conclu par André III de Vitré et son beau-frère, le baillistre de Bretagne, Pierre de Dreux ; elle est désormais déchargée de tous droits de bail, rachat et garde.

34 ADLA, E 132, fol. 7 r.

35 Sur les domaines de cette famille, voir l'ouvrage récent de D. Pichot, Le Bas-Maine du x^e au xiii^e siècle : étude d'une société, Laval, 1995.

36 L. Merlet, « Notices sur la baronnie de Châteauneuf-en-Thimerais », Revue nobiliaire, historique et biographique, 1865, p. 469-471.

37 H. Guillotel, « Les origines du ressort de l'évéché de Dol », MSHAB, t. 54, 1977, p. 59-60 : « si l'on admet que les paroisses enclavées prolongent les domaines acquis aux époques mérovingienne et carolingienne, l'évaluation approximative de leur surface peut être chiffrée à près de 4 000 hectares dans l'évéché de Rennes, 19 000 dans celui d'Alet, 8 000 dans celui de Saint-Brieuc, 9 700 dans celui de Tréguier, 87 dans celui de Saint-Pol-de-Léon et 2 000 dans celui de Rouen, soit un total de 43 000 hectares, fortune comparable aux grandes abbayes de l'époque : Saint-Germain-des-Près, 33 000 hectares sous les Carolingiens, Corbie, 20 000 hectares ».

38 A. Guillotin De Corson et C. Goude, Histoire de Châteaubriant, baronnie, ville et paroisse, Rennes, 1870, p. 30.

39 R. Blanchard, « Cartulaire des sires de Rays (1160-1449), Archives historiques du Poitou, t. 28, 1897, p. XX et LII-XC.

40 H. Guillotel, « Le premier siècle du pouvoir ducal breton », dans Principautés et territoires et études d'histoire lorraine, Actes du congrès des Sociétés savantes de Nancy-Metz, Paris, 1979, p. 80 ; déjà au xi^esiècle, dans les actes d'Alain III, sa titulature est dédoublée : Alain est comte et duc. Cette dualité de titres reflète celle de son pouvoir : la charge comtale est attachée aux domaines patrimoniaux, en particulier ceux qui sont détenus par le successeur des comtes de Rennes ; la dignité ducale symbolise la puissance sur le regnum Britannie.

41 A. Chédeville, N.-Y. Tonnerre, La Bretagne féodale, xi^e-xiii^esiècles, Rennes, 1987, p. 29.

42 La Borderje, « Recueil... », op. cit., n° CLX, p. 240-242 et n° CLXI, p. 242-243.

43 ADLA, E 132, fol.7 V : déclaration du seigneur de La Roche-Bernard, baillie de Nantes.

44 Ibid., fol. 14 v : déclaration d'Henri de Coëtbuhal, baillie de Cornouaille.

45 Ibid., fol. 11 v.

46 Comtesse du LAZ, La baronnie de Rostrenen, Vannes, 1892, p. 6.

47 ADLA, E 132, fol. 13 r.

48 Ibid, fol. 14 r ; P. Potier De Courcy, Nobiliaire et armoriai de Bretagne (Potier), Mayenne, 1846, 7^e édition, 1993, t. II, p. 512.

49 H. Guillotel, « De la vicomté de Rennes à la vicomte de Porhoët (fin du x^e-milieu du xii^e siècle) », MSHAB, p. 16-17, 79-80 et 159.

50 N.-Y. Tonnerre, Naissance de la Bretagne, Géographie historique et structures sociales de la Bretagne méridionale (Nantais et Vannetais) de la fin du vii^e siècle à la fin du xii^e siècle, Angers, 1994, p. 337.

51 Ibid., p. 343.

52 Ibid., p. 338 et 339, note 1.

53 J.-M. Le Mené, « Généalogie des sires de Rieux », Bulletin de la Société polymatique du Morbihan, [BSPM), 1879, p. 3 : Les Rieux étaient issus des anciens souverains de Bretagne. Leur lignage débute avec Rudalt, comte de Vannes, fils d'Alain le Grand, comte de Vannes et souverain de Bretagne. N.-Y. Tonnerre, Naissance..., p. 170, et J.-M. Le Mené, « Généalogie des sires de Rochefort », BSPM, 1879, p. 149 : Le premier seigneur connu de Rochefort est Abbon ou Hamon qui n'apparaît qu'au début du xii^e siècle. Il est peut-être aussi un descendant d'Alain le Grand, comme l'étaient les seigneurs d'Elven ou de l'Argoët, dont héritent les seigneurs de Malestroit.

54 J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, Anciens évêchés..., t. V, p. 13-16.

55 Ibid, p. 241, note I.

56 Ibid, t. V, p. 4.

57 J. Quaghebeur, Comté de Poher et Terre de Cornouaille, mémoire et pouvoirs du début ix^e au début xiii^e siècle, thèse dactylographiée, Paris, 1994, p. 181 et 350.

58 H. Guillotel, « Les vicomtes de Poher et leur origine », BSAF, t. CXIX, 1990, p. 396-398 ; Potier, op. cit. t. II, p. 89 et 512.

59 ADLA, E 132, fol.14 v. Voir B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, « Le plus ancien rôle des comptes du duché, 1262 », MSHAB, 1946, p. 60 : Gourin est cité dans la châtellenie de Quimperlé et rapportait 10 livres.

60 Guillotin de Corson, cf. p. 70, « Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne comprises dans le département de Loire-Inférieure », BSAN, t. 36, 1896, p. 362, et t. 38, 1897, p. 38 : il est un des plus importants seigneurs du comté nantais avec ses seigneuries de Nozay, d'Issé et de Fougeray.

61 Potier, t. II, p. 598 ; Guillotin De Corson, » Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne comprises dans le département d'Ille-et-Vilaine », BSAIV, t. 26, 1897, p. 44 : il est aussi seigneur de Tinténiac et de Romillé dans le comté de Rennes, fiefs qui relèvent de l'abbesse de Saint-Georges de Rennes.

62 Ce compte révèle la présence de châtelains, c'est-à-dire d'agents gérant les domaines du duc.

63 B. A. Pocquet du Haut-Jussé, « Le grand fief breton », dans F. LOT et R. Fawtier, Histoire des institutions françaises au Moyen Âge, t. I, Paris, 1957, p. 273 : Henri II est peut-être à l'origine de la création ou du développement du rôle des sénéchaux régionaux. Après les Plantagenêts, les ducs de Bretagne, issus de la branche capétienne des Dreux, s'inspirent de leurs cousins français : apparitions d'organes nouveaux comme les bailliages, la Chambre des comptes, le Parlement.

64 Guillotin de Corson, BSAIV, t. 23, 1894, p. 201 et 204.

65 J. Jaffré, Seigneurs et seigneuries du Kemenet-Héboé, Lorient, 1986, p. 99.

66 J. Quaghebeur, op. cit., t.I, p. 298 et 575.

67 A.-Y. Bourgès, « L'évêché de Lexobie et l'archidiaconé de Plougastel : autour des origines religieuses du Trégor », Trégor, mémoire vivante, n° 7, 2 semestre, 1994, p. 3-17.

68 E. Texier, Étude sur la cour ducale et les origines du parlement de Bretagne, Rennes, 1905, p. 70.

69 Dom Morice, Histoire..., op. cit., t. I, p. 152-153 ; dom G.-A. Lobineau, Histoire de Bretagne, Paris, 1707,t.I, p. 217-218.

70 J.-L. Montigny, Essai sur les institutions du duché de Bretagne à l'époque de Pierre Mauclerc et la politique de ce prince, Paris, 1961, p. 37.

71 ADLA, E 132, fol. 15 r.

72 A. Oheix, Essai sur les sénéchaux de Bretagne des origines au xiv^e siècle, Paris, 1913, p. 177.

73 Vicomte Le Bouteiller, Notes sur l'histoire de la ville et du pays de Fougères, Bruxelles, 1913-14, p. 25.

74 ADLA, El32, fol. 4 v.

75 Ibid., fol. 5 v. D. de La Motte-Rouge, Châtellenie de Lamballe, vieilles demeures et vieilles gens, 1977, p. 557 : la seigneurie de La Roche-Tanguy qui porte le nom de l'évêque de Rennes donne naissance à sa voisine, celle de La Roche-au-Denais.

76 ADLA, E 132, fol. 8 r.

77 Ibid., fol. 11 r.

78 Ibid, fol. 5 v, fol. 6 r, fol. 9 v, fol. 10 v, fol. 12 v.

79 La Borderie, « Recueil d'actes inédits des ducs... », op. cit., t. XIX, 1889, p. 211-247, acte n° CX de 1269.

80 Rolland de Dinan, Pierre Tournemine, Hervé de Léon, les seigneurs de Rieux et de La Guerche le sont plusieurs fois.

81 Le comte de La Marche, 15 ; l'évêque de Dol et Henri d'Avaugour, 10 chacun ; le vicomte de Rohan, 9 et demi ; le seigneur de Châteaubriant, 7 ; le seigneur de Rieux, 6, comme le seigneur de Rochefort ; les seigneurs de Retz, de Malestroit et de Vitré, ce dernier avec ses vassaux, le vicomte de Tonquedec avec son vassal, Rolland de Dinan, et enfin Hervé de Léon doivent chacun à l'ost ducal, 5 chevaliers.

82 Rolland de Dinan, plus de 3 et demi ; Pierre Tournemine, 4, comme les seigneurs de Pont-L'Abbé, de Clisson, de Montfort et de La Guerche ; le seigneur de La Roche-Bernard avec son vassal Thibaud de Rochefort et le seigneur de Lohéac en doivent 3 chacun.

83 Les seigneurs de Rostrenen et de Kergorlay, Alain de Carman, Henri de Fouesnant, Eudon de Pontchâteau en commun avec son frère utérin, le seigneur de Clisson.

84 Geoffroi le Roux avec son vassal, Rolland de L'Argentaye.

85 Les seigneurs de Rougé, du Juch, de Rezé, du Périer, le vicomte du Faou, Galéran et Guillaume de Châteaugiron, Alain de Fontenay, Raoul de Melesse et ses « parsonniers », Geoffroi de Guerrande, Philippe et Regnaud de Montrelais, Guillaume Sebran, Herlin ou Hubelin de Bougon, Pierre Malor et les seigneurs de la paroisse de Séné, Rolland de La Motte-(Rouge ?), Henri Charruel avec son vassal, Henri le Long, Henri de Nevet, Yvon de Rosmadec, Gourmelon, fils de Sinquin (seigneur de Pontcroix), Henri de Trébrivan, Henri de Coëtbuhal, Alain Nuz et Bertrand de Kernau.

86 Guillaume de La Motte-Maugremieu, Jean de Maure, les héritiers de Geoffroi et de Guillaume d'Anast, Geoffroi de Boubry, Sylvestre de La Botouillie, Geoffroi de Saint-Denoual, Even du Ponthou, Alain de Trogoff, Richard de La Roche-Jagu, Alain de Lestiala et les tenures de Leslech.

87 Geoffroi de La Tour, Guillaume Botereau, Mathieu de La Celle.

88 Jamet de La Musse, Geoffroi de Sion.

89 Le seigneur de Rougé, 1, en plus du chevalier qu'il doit ; le seigneur du Juch et Henri de Nevet, 2 en complément du chevalier déclaré ; Robert du Hénant, 2 ; les Villes Loys, Robert, Moredre et Courent, un chacun (ADLA, E 132, fol. 12 r) ; Hervé de Ker-Audierne et Henri de Lesongar, un chacun.

90 Les hommes de la ville de Rennes pour l'évêque et le chapitre de Rennes ; trente archers avec leur équipement (arcs et flèches) pour l'évêque de Saint-Malo ; trois hommes armés pour le voyer du Faou ; un homme armé à cheval pour le filz Yzerguent (ibid, fol. 13 v) ; le prieur de Lannion apporte un homme d'armes.

91 Jean de La Roche-Helgomarc'h, Jehan de Mené, Guillaume du Plessis-Nizon, Hervé du Chastel. Trois d'entre eux sont chevaliers.

92 Ibid, fol. 13 r.

93 Ibid., fol. 12 r.

94 Ibid., fol. 10 v.

95 Ibid., fol. 6 v, fol. 8 v.

96 Ibid., fol. 7 r.

97 H. Guillotel, « Châteaubriant et les châtellenies bretonnes aux xi^e et xii^e siècles », dans MSHAB, t. 66, 1989, p. 10.

98 P. Contamine, Histoire militaire de la France, sous la direction de A. Corvisier, t.I, Des origines à 1715, Paris, 1992, p. 12.

99 Dom Morice, I, 730 et 859.

100 Dom Morice, I, 773, et A. Droguet, Le Moyen Âge, dans Les Côtes-du-Nord, de la Préhistoire à nos jours, sous la direction de G. Minois, Saint-Jean-d'Angely, 1987, p. 121.

101 Dom Morice, I, 857 et 931.

102 E. Boutaric, Institutions militaires de la France avant les armées permanentes, Paris, 1863, p. 193-195 et Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XXI-XXIV, Paris, 1855-1904, p. 778. Les officiers royaux et ducaux emploient le même vocabulaire et peuvent avoir reçu une même formation : « si comme il dit » (aveux de l'évêque de Nevers, du comte de Blois), « ne doivent aler en ost fors en ost du roy » (aveu du comte de Blois), « C'est assavoir » (déclaration de la comtesse de Nevers).

103 Ibid., p. 195 : « les baillies de Poissy (Poisy), de Rouen, de Caen, de Caux, du Coustantin (Cotentin), de Gisors, les sénéchaussées de Poitou et de Xaintonge (Saintonge) », toutes issues de l'œuvre réorganisatrice des Plantagenêts ; « les chastellenies de Montléhéry » et « les prévostés de Paris, d'Estampes (Etampes), de Tours et d'Orléans », éléments du domaine ancestral des Capétiens.

104 « Les chevaliers de la presvoté de Paris, d'Estampes et d'ilec environ, qui doivent service au roy... IX chevaliers ».

105 L. Merlet, « Notices sur la baronnie de Châteauneuf-en-Thimerais », op. cit., p. 469-471 : Hervé III de Léon épouse en 1263 Marguerite de Châteauneuf-en-Thimerais, héritière d'un tiers de la seigneurie du même nom et du château de Senonches. Leur fils, Hervé IV de Léon épouse Mahaut de Poissy, héritière de Guillaume de Poissy, seigneur de Noyon-sur-Andelle. En 1281, il échange avec le roi Philippe III le Hardi tout ce qu'il possédait à Châteauneuf et Senonches.

106 G. Durand, « Le château de Trémazan en Landunvez, Léon », Gwechall, Le Finistère Autrefois, t. 1, 1978, p. 159-193 : C'est le cas d'Hervé du Chastel dans la baillie de Léon qui ne doit rien au duc, peut-être parce que son château de Trémazan n'est pas encore construit.

107 M. Brand'Honneur, Les mottes médiévales d'Ille-et-Vilaine, Rennes, 1990 ; S. Hinguant, Les mottes médiévales des Côtes-du-Nord, Rennes, 1994 ; et P. Kernévez, Les fortifications médiévales du Finistère. Mottes, enceintes et châteaux. Rennes, 1997.

108 H. du Halgouet, La vicomté de Rohan et ses seigneurs, Saint-Brieuc, 1921, p. 34 : Guéméné aux Beaumer, Voir aussi les enquêtes sur les devoirs de l'évêque de Dol.

109 LA Borderie, Histoire..., op. cit., t. III, p. 363.

110 Voir les châteaux d'Alain de Carman, d'Alain Nuz, d'Hervé du Chastel dans la baillie de Léon ; d'Yvon de Rosmadec, d'Hervé du Nevet, du seigneur du Juch, du seigneur de Lestiala, d'Henri de Keraudierne, du seigneur de Pont-L'Abbé, d'Henri de Fouesnant, dans celle de Cornouaille ; d'Hervé de Léon et de Normand de Kaer dans celle de Ploërmel et Broërech ; de Geoffroi de Guérande, du seigneur de La Roche-Bernard dans celle de Nantes ; de Rolland de Dinan, de Geoffroi Tournemine dans celles de Tréguier et de Penthièvre, de l'évêque de Saint-Brieuc en Penthièvre ; de l'évêque de Dol dans celle de Rennes.

111 Sur la Loire, les châteaux du vicomte de Donges, de Geoffroi de Sion, de Jamet de La Muce, d'Herlin de Bougon, des Montrelais, des Sebran, du Loroux-Botereau, des Ancenis ; sur la Vilaine, ceux des seigneurs de Rieux, de La Roche-Bernard ; sur L'Oust, ceux du comte de La Marche et du vicomte de Rohan ; sur l'Aven, ceux des Nizon, Haut-Bois, Hénant ; sur le Scorff, ceux des fiefs de La Roche-Moisan, de Guéméné ; sur l'Aulne, ceux des seigneurs de La Roche-Helgomarc'h, de Trébrivan et de Mené ; sur le Douron, ceux de Rolland de Dinan, des Charruel, d'Alain de Trogoff, du seigneur du Ponthou ; sur le Trieux, ceux du sire du Poirier, d'Henri d'Avaugour ; sur le Leff, ceux de Pierre Tournemine, de la dame de Kergorlay, de Richard de La Roche-Jagu ; sur l'Arguenon, ceux de Geoffroi de Plancoët et de Pierre Tournemine ; sur l'Elorn, ceux d'Hervé de Léon et de Bertrand de Kernau.

112 Dol, Fougères, Vitré, La Guerche, Châteaubriant, Ancenis, Montrelais, Machecoul et Retz qui doivent au total 29 chevaliers sont face à la Normandie, à l'Anjou, au Maine et au Poitou.

113 De récentes études sur les fortifications médiévales bretonnes ont révélé qu'au total, la Bretagne contient les restes de plus d'un millier de sites fortifiés.

114 F. LOT, op. cit., p. 219 : « c'est ainsi que la Bretagne ne fournissait à son comte que le nombre dérisoire de 166 chevaliers ». B. A. Pocquet du Haut-Jussé, « De la vassalité à la noblesse... », op. cit., p. 790 écrit : « Les déclarations de 1294 consciencieusement enregistrées par les secrétaires de Jean II se terminent par l'addition qui a son éloquence. Au total, le duc peut compter sur une armée de 161 chevaliers et 17 écuyers ».

115 ADLA, E 132, fol. 3 v : la terre au filz d'Yserguent.

116 Ibid., fol. 12 v : le prieur de Lannion.

117 Ibid., fol. 12 r : Alain de Coëtinizan.

118 Ibid., fol. 13 v : le voyer du Faou.

119 Ibid., fol. 13 r, 13 v, 14 v : Jean de La Roche-Helgomarch, Pierre de Haut-Bois, tous deux en Cornouaille, et Hervé du Chastel en Léon.

120 Ibid., fol. 8 r, Ibid., fol. 13 v, Ibid., fol. 14 r : Geoffroi Sebran dans la baillie de Nantes, Guillaume de Plessis-Nizon et Jean de Mené en Cornouaille.

121 Mis à part les hommes d'armes financés par le prieur de Lannion, la garde de la porte de La Roche-Derrien par Alain de Coëtinisan et la présentation exclusivement à la semonce de la dame de Kergorlay.

122 Juch : 2, Nevet : 2, Keraudierne : 1, Hénant : 2, Lesongar : 2.

123 Les trois hommes d'armes à cheval du « filz d'Yzerguent », les devoirs volontaires et personnels des chevaliers Jean de La Roche-Helgomarch, Pierre du Haut-Bois ainsi que de Guillaume du Plessis-Nizon et de Jean de Mené, probablement non encore adoubés.

124 F. LOT, op. cit., p. 236.

125 J. Boussard, « Enquête de 1172 sur les services de chevalier en Normandie », dans Recueil de travaux offerts à M. Clovis Brunel Paris, 1955, p. 193-208.

126 P. Contamine, La guerre au Moyen Âge, Paris, 1986, p. 181, note 1.

127 Guillotin De Corson, op. cit., BSAN, t.38, 1897, p. 225-234 : ils détenaient les châtellenies de La Bénaste, Le Coutumier, Bourgneuf.

128 ADLA, E. 134/1. Ce document fait suite au Livre des Ostz. J. Lamare, « La famille de Boisgelin », dans Bulletin de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, 1865, p. 103-216 et R. Couffon et F. Merlet, « Notes sur les origines de la vicomté de Pléhédel », ibid., t. 64, 1932, p. 75-91. Henri d'Avaugour a tenté de se décharger d'une partie de sa contribution sur Alain de Kerraoul, vicomte de Pléhédel, en lui réclamant un chevalier d'ost. Alain de Kerraoul résiste et doit se présenter devant la cour de justice de Goëllo. Il s'y refuse, se référant à la coutume de Bretagne, menace même d'en appeler au duc et en dernière instance au roi de France. Il affirme devoir se rendre à Fougères, sans annoncer qu'il relève du seigneur de Fougères. L'ordre de succession des seigneurs de la vicomté de Pléhédel est aussi mentionné, indiquant l'origine du fief et l'absence de liens entre les vicomtes de Pléhédel et les seigneurs du Goëllo.

129 F. LOT, op. cit., p. 249.

130 Ibid., p. 226.

131 F. Lot, op. cit., p. 237, d'après le rouleau D de la Chambre des comptes (JJ I du Trésor des Chartres) publiés par E. Boutaric, op. cit., p. 193-195 et Recueil des historiens des Gaules et de la France, op. cit., t. XXI, p. 778.

132 F. Lot, op. cit., p. 210.

133 Recueil des Historiens..., op. cit., t. XXIII, p. 790.

134 Ibid., p. 270.

135 Ibid., p. 273.

136 P. Contamine, La guerre..., op. cit., p. 198.

137 La Borderie, Histoire..., op. cit., t. III, p. 379.

138 P. Contamine, La guerre..., op. cit., p. 199.

139 5 « grands chevaus », au prix moyen de 280 livres parisis ; 8 chevaux sans qualificatif, au prix moyen de 115 livres p. ; 2 « palefrois », au prix moyen de 50 livres p. ; un « coursier », pour 60 livres p. ; 14 « roncins », au prix moyen de 34 livres p. et 3 « roncinets », au prix moyen de 12 livres p. ».

140 Dom Morice, Histoire..., op. cit., t.I, p. 212.

141 La Borderie, Nouveau recueil d'actes inédits des ducs et princes de Bretagne (xiii^e-xiv^e) Rennes, 1902, p. 147, n° 245 : « Pour un cheval achaté de Pierres de Baden pour Perinet, 20 1. »

142 Ibid., p. 142, n° 209 : « A Perraut dou Boais, pour la restaur de son cheval, 301. » Voir aussi dom Morice, I, 1198-1199 : testament de Jean II. Passe-Avant, écuyer du duc reçoit pour le « restaur » de son cheval 10 livres. Le chevalier Bertrand de Penmur obtient « un roucin por le pris de 20 lib. ».

143 Ibid., p. 145, n° 229 : Compte d'Auberi : « Pour un heaume doré aporté de Paris pour le meitre le jour de l'enterrement mons. paié au barbier mons. Jehan de Bretaigne, 13 1. 15 s. »

144 Dom Morice, I, 1198, testament de Jean II : « Item a son fils (de Macé Guillart) xxx s. pour une cote que les exequtors li donnerent ».

145 Voir P. Contamine, La guerre..., op. cit., p. 200.

146 Dom Morice, I, 1195-1198, testament de Jean II : Gaudin Boterel reçoit pour le voyage de Flandre (guerre de Flandre en 1 302), 35 livres. Guillaume Coitlagat ou Coëtlagat, pour son service, sa selle perdue à la guerre, pour le retour d'un cheval (sauf celui sur lequel il fit la guerre des Flandre) obtient 50 livres. Guillaume Champaign est dédommagé de 80 livres pour avoir participé à trois expéditions en Flandre et à une en Aragon (certainement celle de 1 285) et pour le retour de son cheval. Riou Coterez obtient 45 livres pour le retour de chevaux et « l'empirement » de son harnais, alors que Janot de la Cuisine n'a que 15 livres. Guillaume de Baden, écuyer, obtient pour les mêmes raisons, 60 livres, tandis que son parent, Pierre de Baden en a 70. C'est sans contexte Guillaume Vieille, écuyer, qui est le mieux pourvu : « pour le retour de chevaux, l'amendement de son harnais, pour les quatre voyages en Flandre, 90 livres ».Du côté des chevaliers, Jean de Maure, proche du duc, (certainement cité dans le Livre des Ostz) obtient 300 livres pour le voyage de Flandre. Il reçoit aussi le paiement de 970 livres pour son voyage en Outremer (en croisade) qui a duré quatre ans. Geoffroy de Guiguen, lui aussi membre de l'entourage du duc, a 540 livres pour quatre voyages en Flandre et pour un grand cheval. Il a perçu 100 livres pour le premier voyage en Flandre et avait emprunté 40 livres dont il est remboursé en 1306 sur le subside de Dol. Il reçoit aussi un roncin pour le « restor de son palefroy ».

147 P. Contamine, La guerre..., op. cit., p. 198.

148 Comme le seigneur de Vitré, qui reporte presque tous ses devoirs sur la dame du Bois-Geoffroy, sur les seigneurs de La Guerche et de Rougé et sur Robin de Coesmes ; le seigneur d'Ancenis, sur le seigneur de Châteaubriant ; le vicomte de Donges, sur le duc, son vassal pour la terre de Lavau et sur le seigneur de Rieux ; le seigneur de La Roche-Bernard déclare que son vassal, Thibaut de Rochefort, lui doit pour la terre d'Assérac la moitié de sa contribution (un chevalier et demi) et cherche à faire payer pour un chevalier le duc lui-même pour la terre de Vitré. Henri Charruel fait participer son vassal, Henri Le Long, pour un quart de sa contribution. Geoffroi Le Roux en fait de même avec Rolland de Argentaye, pour un demi-chevalier. Le vicomte de Tonquédec déclare que son vassal et parent, Rolland de Dinan-Montafilant, partage avec lui la charge de cinq chevaliers d'ost.

149 ADLA, E 132, fol. 14 r : Comme les seigneurs cornouaillais Jean de Mené et Henri de Trébrivan.

150 Ibid., fol. 5 r et fol. 8 v : Raoul de Melesse, le seigneur de Rezé.

151 Ibid., fol. 10 r : Pierre Malor se tourne vers les autres seigneurs de la paroisse de Sené.

152 La Borderie, Nouveau recueil..., op. cit., p. 113, n° 22 : Compte d'Auberi.

153 Voir M.-T. Allmand-Gay, Le pouvoir des comtes de Bourgogne au xiii^esiècle, Paris, 1988.

154 ADLA, E 132, fol. 6 v.

155 Ibid., fol. 4 r, fol. 5 v.

156 Ibid, fol. 10 r, fol. 11 v.

157 Ibid., fol. 11 r.

158 Ibid., fol. 10 v. Voir la comtesse de La Motte-Rouge, Les Dinan et leurs juveigneurs, Nantes, 1892, p. 65 et p. 74-76.

159 Ibid., fol. 9 v.

160 R. Blanchard, op. cit., p. LIV-LVII et CXXV-CXXXII.

161 Père Anselme, op. cit., t. II, p. 79-80.

162 Ibid., t. II, p. 1224-1225.

163 A. Bertrand de Broussillon, op. cit., p. 7.

164 A.-Y., Bourgès, « L'expansion territoriale... », op. cit., p. 371-372,

165 Jean de Maure, les héritiers Anast, Geoffroi de Guérande, Sylvestre de La Bouteillerie, Geoffroi de Bubry, le voyer du Faou.

166 P. Contamine, La guerre..., op. cit., p. 177.

167 Le comte de La Marche, le vicomte de Rohan, le seigneur de Laval et de Vitré, l'évêque de Dol, Henri d'Avaugour, Hervé de Léon.

168 Les Tournemine, les Maure et Anast, les Bouteillerie, les Du Chastel.

169 .I. Lubimenko, op. cit., p. 5.

170 La Borderie, Histoire..., op. cit., t. III, p. 363.

171 Ibid. et dom Morice, Histoire..., op. cit., p. 224.

172 ADLA, E 132, et BNF, ms. français 1659, fol. 59 v-66 v.

173 J.-M. Le Mené, « Généalogie des sires de Rieux », op. cit., p. 10 : il s'agit certainement, vu les titres fournis, de Claude de Rieux, sire de Rieux, de Rochefort, de L'Argoët, baron d'Ancenis, vicomte de Donges, comte d'Harcourt et d'Aumale, mort en 1532.

174 BNF, ms. fr. 22 361, fol. 119-121.

175 M. Pastoureau, « L'héraldique bretonne. Des origines à la guerre de succession de Bretagne », BSAF, t. CI, 1973, p. 121-147.

176 M. Pastoureau, « L'héraldique bretonne... », op. cit.

177 Voir G. Le Duc et C. Sterckx, Chronicon Briocense. Chronique de Saint-Brieuc, Paris, 1972, introduction, p. 7-17 et P. de Berthou, « Analyse sommaire et critique de la Chronique de Saint-Brieuce, dans Bulletin archéologique de l'Association bretonne (BAAB), t. XIX, 1901, p. 47. Le premier manuscrit, BNF, ms. latin 6 003, dit aussi « manuscrit d'Argentré » date du début du xv^e siècle. Le second manuscrit dit « de Rosmadec », BNF, ms. latin 9 888, a été exécuté à la fin du xv^e siècle. Le copiste a mieux lu l'original. Selon P. de Berthou, « Introduction de la Chronique de Saint-Brieuc », BAAB, t. XVIII, 1900, p. 83, « le volume 9888 de la BNF se termine par une table alphabétique de la convocation de l'ost du duc de Bretagne, Jean II, en l'an 1294 qui se trouve au folio CVIII du manuscrit. Cette table est de la main du Père Du PAZ ».

178 P. Le Baud, Histoire de Bretagne avec les Chroniques des maisons de Laval et de Vitré, Paris, 1638, p. 189-196.

179 Dom Morice, I, 1110-1114

180 Dom Lobineau, Histoire..., 1.1, op. cit., p. 282-283.

181 A. de La Borderie, « Les osts du duc de Bretagne », BSAN, t.6, 1867, p. 187-198. Voir la carte de La Borderie dans Essai..., op. cit., qu'il est possible de compléter par la carte intitulée « La Bretagne féodale (xi^e - xiii^e siècle) » de R. Poupinot et R. Hervé, Atlas historique de Bretagne, Nantes, 1986, 2e éd., 1995, planche n° 8.

182 J.-B. Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, 1843, Rennes, y édition, Mayenne, 1993.

183 R. Kerviler, de bio-bibliographie bretonne (Kerviler), réimp. de l'édition de 1886-1904, Mayenne, 1978.

184 A. Guillotin De Corson, Les grandes seigneuries de Haute Bretagne comprises dans le département actuel d'Ille-et-Vilaine, Rennes, 1897-1899.

185 Jean II, duc de Bretagne, comte de Richemont (1286-1305).

186 Le Baud, op. cit., p. 191, dans sa transcription publiée mentionne « le jour de Jeudy après la feste de l'Assomption de la bien-heureuse Vierge Marie ».

187 A. Bertrand de Broussillon, op. cit.. p. 35-50 : Gui VIII, dit Guyonnet, est le fils Gui VII de Montmorency, sire de Laval, mort en 1267 et de Philippa, dame de Vitré, morte en 1254.

188 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 87 : la seigneurie de Vitré couvrait 80 paroisses et était divisée en quatre châtellenies : Vitré, Châtillon-en-Vendelais, Marcillé-Robert et Chevré.

189 BNF, ms. français, 1659 fol. 59 r : «... luy... ».

190 M. Duval, « Autour de la vicomté de Rennes : Rennes féodal », BSAIV, t. XC, 1988, p. 51-52 : en échange de la forêt de Rennes, Catherine de Thouars, fille de la duchesse Constance de Bretagne et de Guy de Thouars et épouse d'André III de Vitré (au début du xiii^e siècle) reçoit la châtellenie d'Aubigné, spécialement achetée pour l'occasion par Pierre de Dreux. Son petit-fils, Guy VII de Laval en est donc le seigneur à part entière en 1294.

191 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 93 ; P. Banéat, Le département d'Ille -et- Vilaine. Histoire, Archéologie, Monuments, Rennes, 1927, rééd., Mayenne, 1994, t.I, p. 143 et t. IV, p. 30 ; Potier, op. cit., t. II, p. 537-538, et Kerviler, op. cit., t. IV, p. 185 : la seigneurie du Bois-Geoffrois se situe à proximité d'Aubigné. Au milieu du xiii^e siècle, elle est détenue par Bertrand de Saint-Gilles, seigneur aussi de Betton, époux de Jeanne, fille d'Eudon, sire de Montfort-Gaël. Cette dernière pourrait être cette dame du Bois-Geuffrey.

192 P. Banéat, op. cit., t. II, p. 343 : cette seigneurie appartenait à l'époque à Jeanne de la Guerche, dame de la Guerche, épouse de Jean de Brienne, vicomte de Beaumont, présent à Ploërmel. La terre de Martigné possédait dès le xiii^e siècle deux places fortes, Martigné et Taillepied.

193 Guillotin de Corson, op. cit., BSAIV, t. 26, 1897, p. 29 et 31 : Guillaume, seigneur de Rougé et de Derval possédait aussi une partie importante de la seigneurie de Coesmes, le Teil ou le Theil, avec le château de la Motte-du-Teil.

194 BNF, ms. français, 1659 fol. 59 r : « Villepor ».

195 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 94 : c'est Fercé.

196 Ibid., p. 93 : c'est Coesmes. Guillotin de Corson, op. cit., BSAIV, 1894, t. 23, p. 182 : Robin de Coesmes porte le nom d'une ancienne famille du pays de Rennes.

197 BNF, ms. fr., 1659, fol. 60 v : « le semons... ».

198 Ibid. : « Luy ».

199 A. Guillotin de Corson et C. Goude, Histoire de Châteaubriant, baronnie, ville et paroisse, Rennes, 1870, p. 30-42 : Geoffroy VI de Châteaubriant, mort en 1301, est seigneur de Châteaubriant en 1284. Il épouse Isabeau de Machecoul, dame des Huguetières, en pays de Retz, petite-fille de Pierre de Dreux et donc cousine germaine du duc Jean II. Le fief de Châteaubriant relevait directement du duc, sous son domaine de Rennes, même s'il était en grande partie situé dans l'évêché de Nantes. Il se composait de quatre châtellenies, Châteaubriant, Tellay, avec les châteaux du même nom, Châteaubriant-en-Piré (avec la motte du Piré-sur-Seiche) et Châteaubriant-en-Comuz.

200 Ibid., La terre du Désert, dès l'origine aux Châteaubriant, tire son nom de l'archidiaconé du Désert qui couvrait la moitié de l'ancien évêché de Rennes. Elle avait des droits sur plus d'une trentaine de paroisses.

201 Ibid, La terre de Joué relevait à l'origine de la seigneurie d'Ancenis. En 1284, le seigneur d'Ancenis renonce à sa suzeraineté. Elle comprenait des droits féodaux dans sept paroisses et avait pour centre féodal le château de Vioreau en Joué.

202 E. Maillard, Histoire d'Ancenis et de ses barons, Paris, 1860, rééd., 1979, p. 327 et Kerviler, op. cit., t. I, liv. I, p. 158 : il s'agit de Geoffroy V, seigneur de 1290 à environ 1315.

203 Guillotin de Corson, op. cit., BSAIV, t. 23, 1894, p. 77 et 92 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 91 et P. Banéat, op. cit., t. III, p. 34 et p. 107 ; Du Paz, op. cit., p. 626 : Bernard III de La Roche-Bernard, mort en 1306 est le fils aîné du seigneur de la Roche-Bernard. Il est le seigneur de Lohéac de par sa mère, Hermine de Lohéac. La terre de Lohéac était composée de trois châtellenies : Lohéac, dix paroisses avec les châteaux de Lohéac et de La Motte du Baron en Guipry ; Bréal-sous-Montfort, six paroisses avec le château de Bréal ; et Brécilien, soit une partie de l'immense forêt de Paimpont, divisée en 1257 entre les seigneurs de Lohéac et de Montfort. La part du premier se nommait la forêt de Lohéac et couvrait la paroisse de Plélan-le-Grand, où le roi Salomon avait deux châteaux au ix^e siècle.

204 M. Brand'Honneur, op. cit., 1990, p. 3,62-63,72 et 85 ; Guillotin De Corson, op. cit., BSAIV, t. 23, 1894, p. 92 et t. 85, 1896, p. 102 ; et P. Banéat, op. cit., t. II, p. 334, t. III, p. 279-280 : le comte de La Marche, en 1294 est Hugues XIII de Lusignan (1259-1303), aussi comte d'Angoulême et de Porhoët, baron de Fougères, fils de Hugues XI et de Jeanne de Fougères, dame de Fougères et de Porhoët et arrière-petit-fils de Pierre Mauclerc. Le fief de Fougères était divisé en cinq châtellenies : Fougères (avec le château), Antrain (avec sa motte, au bord du Couesnon), Bazouges-la-Pérousse (avec sa motte), Rimoux (avec son château sur le Couesnon) ; et Marcillé-Raoul (avec le Châtel).

205 La Borderie, Essai.,.,op. cit., p. 12 ; H. Guillotel, « De la vicomté de Rennes à la vicomté de Porhoët », op. cit., p. 16-17, 79-80 et 159 ; C. Floquet, Châteaux et manoirs bretons des Rohan, Loudéac, 1989, p. 29, et J.-M. Le Mené, Histoire archéologique féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Vannes, 1891, t. I, p. 546 : La Borderie place le fief de Porhoët, couvrant 87 paroisses, à l'intérieur de la baillie de Ploërmel. Dans le Livre des Ostz, par contre, il se trouve dans la baillie de Rennes, non par convenance, mais parce qu'il dépendait du comté de Rennes depuis toujours. Ses seigneurs étaient les vicomtes de Rennes. Le sceau d'Eudon III, datant de 1231 porte la mention « Eudo, vicecomes redonensis ». Le lignage de Porhoët avait construit plusieurs châteaux : dès 1025, Château-Trô en Mohon, au bord de l'Oust, puis Josselin, toujours en Mohon ; dès le xii^e siècle, Bodieuc, Lannouée. Le Gué-de-L'Isle en Plumieux avait été construit par Eudon I^er de Porhoët au xi^e siècle mais appartenait aux Coëtlogon au xiii^e siècle.

206 M. de Mauny, Histoire de Châteaugiron. Contribution à l'histoire de la Bretagne, Lorient, 1989, p. 33-35 et P. Banéat, op. cit., t. I, p. 364 : Il s'agit de Galéran II, seigneur de Châteaugiron, second fils de Geoffroy, attesté en 1258, et frère d'Alain, conseiller du duc Jean II, évêque de Rennes en 1311. Selon un aveu de 1470, la seigneurie de Châteaugiron s'étendait sur vingt-six paroisses et était séparée en deux châtellenies, Châteaugiron à Châteaugiron, avec le château de Châteaugiron, et Châteaugiron à Amanlis, avec le château d'Amanlis.

207 Guillaume de Châteaugiron, parent du précédent est par ailleurs inconnu.

208 Selon P. BANÉAT, op. cit., p. 351, « Fontenay exerçait un droit de haute justice d'abord au village de la Poterie, puis à Noyal-sur-Seiche, puis à Rennes. L'ancien château de Fontenay se situait à proximité de la voie romaine de Rennes à Nantes ».

209 BNF, ms. français 1659, fol. 60 r : « recognut qu'il doit ».

210 Le Baud, op. cit., p. 192 : « les portionnaires ».

211 Potier, op. cit., t.I, p. 54 et t. II, p. 257 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 93, et P. Banéat, op. cit., t. II, p. 383 : deux familles se partageaient la paroisse de Melesse, les Beaucé et les Melesse, seigneur de Melesse et du Tail. Ce fief s'étendait donc certainement dans les paroisses de Melesse et de Beaucé. Son centre peut avoir été le château de Beaucé.

212 A. Guillotin De Corson, Pouillé..., op. cit., p. 117-118,166-167,187 et M. Brand'Honneur, op. cit., p. 83 : Guillaume de La Roche-Tanguy est élu évêque de Rennes en 1282. Il meurt en 1297. Selon l'aveu du xviii^e siècle, le fief de l'évêque de Rennes était divisé en deux parties, le régaire de Rennes et le régaire de Rannée. Le premier se situait dans la ville de Rennes, autour du palais épiscopal, attenant à la cathédrale Saint-Pierre. Le second était constitué des domaines au sud du comté de Rennes, limitrophes de la terre de La Guerche. Le chapitre de la cathédrale de Rennes soumettait aussi à sa juridiction les rues de Rennes avoisinant la cathédrale, ainsi que cinq paroisses autour de Rennes. La ville de Rennes était défendue par une motte féodale qui au xii^e siècle se nommait la tour de Rennes, et par une puissante enceinte dont les bases étaient d'époque gallo-romaine.

213 D. de La Motte-Rouge, Châtellenie de Lamballe, op. cit., p. 557 : Olivier de Denais de La Roche doit être un proche de Guillaume de La Roche-Tanguy car leurs terres étaient voisines en Penthièvre.

214 Selon Le Baud, op. cit., p. 192 : « le camerier de l'Evesque, son muletier, son fournier, et boulanger ».

215 Père Anselme, Histoire..., op. cit., t. II, p. 1224-1225 : Jean de Beaumont ou plutôt Jean de Brienne, vicomte de Beaumont, baron de Sainte-Suzanne, seigneur de La Flèche dans le Maine etc. représente son épouse, Jeanne de la Guerche, dame de Martigné, de la Guerche en Bretagne, de Pouancé et de Segré en Anjou. Il est le fils de Louis de Brienne et d'Agnès, vicomtesse de Beaumont-au-Maine. Louis de Brienne est lui-même le fils de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, et de Bérengère de Castille, sœur de Blanche de Castille, régente de France. La tante de Jean de Beaumont est donc Yolande, reine de Jérusalem, épouse de Frédéric II de Hohenstauffen, empereur du Saint Empire Germanique.

La Borderie, Essai..., op. cit., p. 87 ; J.-C. Meuret, Peuplement, pouvoir et paysage d'une région de marche aux confins de l'Anjou et de la Bretagne, des origines au Moyen Age, Laval, 1993, p. 309 et 314-315 : La terre de la Guerche s'étendait, au sud de Rennes, dans huit paroisses. Les seigneurs de la Guerche avaient les châteaux de la Guerche et de Pouancé. Ce dernier, située en Anjou, est rendu en 1066 à Conan II de Bretagne par Sylvestre de la Guerche.

216 Le Baud, op. cit., p. 192 adapte ce passage ; «... sans comprendre ce qu'il doit en acquit de Monsieur Guy de Laval ». Le seigneur de La Guerche doit aussi au seigneur de Vitré deux chevaliers pour Martigné-Ferchaud et Retiers.

217 Dans le manuscrit de Paris, BNF, ms. fr. 1659, fol. 61 r : « Dol ». Guillotin de Corson, Pouillé..., op. cit., p. 406, 438 et P. Banéat, op. cit., t. II, p. 498 : l'évêque de Dol est depuis1279 Thibaud de Pouancé, demi-frère de Jeanne de la Guerche, fils de Geoffroi de Pouancé, seigneur de la Guerche, et d'Emma de Châteaugonthier, dame de Nogent-le-Rotrou puis de Vue. Il meurt le 30 mars 1301. Il est seigneur à part entière de Vue. L'évêque de Dol soumettait à sa juridiction treize paroisses dans le comté de Rennes et possédait en propre uniquement le château de Dol.

218 BNF, ms. fr. 1659, fol. 61 r : Rennes.

219 BNF, ms. fr. 1659, fol. 60 v : « Sauff le droit monseigneur de ce qu'il disoit que il les devoit rendre ailleurs ». Le Baud, op. cit., p. 192, traduit ce passage par « sauf les droits dudit seigneur duc ».

220 G. Blandin, La vicomté de Donges. La Baule, 1980, p. 35-36 ; Ogée, op. cit., t. I, p. 212 et 254-256 ; Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, 1895, t. 4, 1899, p. 282-286, et dom Morice, I, 435-436 : le seigneur de Rochefort, vicomte de Donges est, en 1294, Guillaume de Rochefort, seigneur aussi de Châteauneuf-en-Saint-Malo, fief qui relève de l'évêque de Dol. Le vicomte de Donges tenait la haute justice sur douze paroisses entre Nantes et Savenay et disposait de plusieurs châteaux ; Donges, Lorieuc ou Lorioc en Crossac, Saint-Nazaire et Nissé ou Nisére en Montoir.

221 BNF, ms. fr. 1659, fol.60 v : «... luy doit ung chevalier par raison... »

222 Le Baud, op. cit., p. 192 lit à tort « Valle » et croit qu'il s'agit de Lanvaux. En fait, il s'agit de Lavau. Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 36, 1896, p. 356 ; Lavau, avec sa maison forte de la Haye-de-Lavau appartenait en 1294 au duc de Bretagne, à la suite, semble-t-il, de l'extinction de la maison de Lavau.

223 J. Gallet, La seigneurie bretonne (1450-1680). L'exemple du Vannerais, Paris, 1983, p. 87 ; N.-Y. Tonnerre, Naissance..., op. cit., p. 355, et La Borderie, Essai..., op. cit., p. 113 : la seigneurie de Rochefort, en 1422, s'étendait sur douze paroisses. Elle est née d'un démembrement de l'ancienne châtellenie de L'Argoët. Les seigneurs de Rochefort y avaient les forteresses de Rochefort, de Coëtquibihan ou Coëtbihan et d'Erech, ces deux dernières dans la paroisse de Questembert.

224 Potier, op. cit., t. II, p. 474 ; P. Merlet, Le comté de Rieux, Vannes, 1907, p. 51-52 et 56 : Guillaume II de Rieux est attesté en 1281. Il est le fils de Geoffroi de Rieux, mort en 1275, et de Nicole Le Bœuf, fille aînée de Briant Le Bœuf, seigneur de Nozay, de Fougeray et d'Issé. Il épouse la petite-fille de Pierre de Dreux, Louise de Machecoul. Il est mort en 1300.

225 Du Paz, op. cit., p. 164 et 166 et Kerviler, op. cit., t. XI, p. 410 ; Potier, op. cit., t. II, p. 515 ; Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 36, 1896, p. 364-369 ; J.-F. Caraes, « Au fil de L'Archenau et du Tenu », Bulletin de la Société d'études et de recherches historiques du pays de Retz, t. 4, 1984, p. 22 : déjà cité pour sa terre de Coesmes, Guillaume de Rougé est le fils d'Olivier IV de Rougé et d'Agnès, héritière de Derval. La seule seigneurie dans la vallée de la Loire détenue par les Rougé et relevant directement du duc est celle de Jasson en Port-Saint-Père. La châtellenie de Jasson appartenait en 1300 à Macée de La Haye qui avait épousé Guillaume de Rougé. Au xv^e siècle, elle couvrait dix paroisses et était divisée en deux parties, Jasson et Malnoë, portant chacune le nom d'une motte féodale contrôlant le cours du Tenu.

226 Maillard, op. cit., p. 350-351, et Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 34,1895, p. 135 et t. 40, 1899, p. 125 et 136 ; N.-Y. Tonnerre, op. cit., p. 327 : selon l'aveu de 1459, le fief d'Ancenis était composé de la prévôté d'Ancenis, du fief de Guiheneuc, des châtellenies de Varades, La Benaste et Belligné. En 1294, les seigneurs d'Ancenis avaient les châteaux d'Ancenis, de Varades et de Belligné.

227 Potier, op. cit., t. II, p. 456 ; R. Blanchard, op. cit., p. XX et LII-XC : Girard II Chabot, attesté pour la première fois en 1262, est le fils de Gérard Chabot, seigneur de la Mauvière en Poitou, mort avant 1266, et d'Eustachie ou d'Aliette de Rais, dame de Retz. Il est seigneur de Retz en 1265 et de Machecoul en 1269. Il est mort en 1295.

228 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t.38, 1897, p. 225-234 ; les domaines des sires de Rais dans le pays de Retz étaient loin d'être énormes. Ils n'étaient maîtres que des châtellenies de Prigny (avec les châteaux de Prigny et Collet), de Princé (avec le château de Princé dans la paroisse de Chéméré), de Pornic (avec le château du même nom) et de Vue (avec le château du même nom). Le reste du pays de Retz était tenu par leurs vassaux : les Machecoul du xii^e siècle, proches parents des ducs de Bretagne, avaient les châtellenies de La Bénaste, Le Coutumier, Bourgneuf ; les sires de Châteaubriant, celle des Huguetières.

229 Blanchard, op. cit., p. LIV-LVII et CXXV-CXXXII : la châtellenie de Machecoul est démembrées de Retz au xi^e siècle. Elle s'étendait sur huit paroisses et ne vint entre les mains des Chabot, sires de Rais, qu'en 1258, au décès de l'héritière de la branche aînée de la maison de Rais.

230 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t.34,1895, p. 151-155, et Du Paz, op. cit., p. 332 : Olivier II, seigneur de Clisson, mort avant 1320 est le fils de Constance, dame de Pontchâteau, veuve d'Hervé I^er de Blain et d'Olivier I^er le Vieux, seigneur de Clisson. Il épouse Isabeau de Craon.

231 L. Prevel, Le château de Blain, sa description, son histoire, Nantes, 1869, p. 14 ; Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t.34, 1895, p. 155 : il faut croire que le fief d'Héric comprenait, sous ce nom, les deux seigneuries d'Héric et de Blain. Le domaine proche d'Héric détenait entre autres le « chasteau dudit Héric ». Le château de Blain est attesté à partir du xii^e siècle.

232 Potier, op. cit., t.I, p. 90, et Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 38,1897, p. 191 : Eudon de Pontchâteau ou Eudon de Blain, seigneur de Pontchâteau, est le fils cadet d'Hervé I^er de Blain et de Constance, dame de Pontchâteau. Son frère aîné, Hervé II, seigneur de Blain, attesté en 1267, est mort sans héritier, probablement avant 1294. Son frère utérin est Olivier II, seigneur de Clisson. Le château de Pontchâteau se situait en Quéren, sur le Brivet.

233 Le Baud, op. cit., p. 193, cite Brient Le Bœuf comme sieur de Jans et de Nozé ou Nozai.

234 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 36, 1896, p. 279 : la châtellenie de Jans s'étendait sur cinq paroisses.

235 Le Baud, op. cit., p. 193, mentionne « quatre livres et trois deniers ».

236 P. Merlet, op. cit., p. 2-3, 52 et 56 : selon les aveux de 1516, de 1626 et 1648, la seigneurie de Rieux était partagée en deux parties ; de part et autre de la Vilaine dans onze paroisses. Elle possédait aussi des pièces de terre en Malensac, dont le reste du territoire relevait de la seigneurie de Rochefort. Cette partie pourrait expliquer le lien de dépendance du sire de Rieux envers le sire de Rochefort. La seigneurie de Rieux comprenait les châteaux de Rieux, de Peillac et de la Forêt-Neuve.

237 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t.34, 1895, p. 70-71 et t.40, 1899, p. 75, 81, 88 ; L. Maître, L'ancienne baronnie de La Roche-Bernard, Nantes, 1893, p. 41-42 ; N.-Y. Tonnerre, op. cit., p. 347 : il s'agit d'Eudon ou Eon, seigneur de La Roche-Bernard, mort peu après 1301, père de Bernard III de La Roche-Bernard, seigneur de Lohéac, mort en 1306. La Roche-Bernard était composée en fait de trois terres distinctes, La Roche-Bernard, douze paroisses avec le château du même nom sur la Vilaine, La Roche-à-Nort et La Roche-en-Savenay, cette dernière sur quatre paroisses. Au xiv^e siècle ou avant, les seigneurs de La Roche-Bernard avaient aussi la seigneurie de Campzillon, dite de La Roche-en-Mesquer, s'étendant dans cinq paroisses avec pour centre le château de Campzillon en Mesquer.

238 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t.34, 1895, p- 144 : Thibaud de Rochefort, seigneur d'Assérac, vivant encore en 1331, est le fils du vicomte de Donges, seigneur de Rochefort. Il avait hérité la terre d'Assérac de sa mère.

239 La Borderie, Essai.,.,op. cit., p. 104 : les châteaux de Ranrouët en Herbignac et de Faugaret en Asserac lui appartenait. Le baron de La Roche-Bernard gardait toujours un droit de prééminence sur ces deux places fortes.

240 Ogée, op. cit., t. II, p. 108, et Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 36, 1896, p. 316 : André III de Vitré fonde le 29 juin 1228 le couvent des Jacobins de Nantes. Il a dû le pourvoir en biens dans la châtellenie ducale de Guérande obtenue du roi Philippe Auguste qui l'avait confisqué à Pierre de Dreux. En 1294, le duc avait récupéré Guérande.

241 Le Baud, op. cit., p. 193 adapte ce passage : « laquelle terre le duc recognoist avoir prise ; mais ne recognoist ce devoir ».

242 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 36, 1896, p. 347 : il s'agit de Guillaume de Guérande qui porte le nom de la ville fortifiée de Guérande, centre d'une châtellenie ducale s'étendant sur huit paroisses.

243 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 34, 1895, p. 203 et t. 38, 1897, p. 147, et J.-P. Brunterc'h, « Puissance temporelle et pouvoir diocésain des évêques de Nantes entre 936 et 1049 », MSHAB, t. 61, 1984, p. 43 : Philippe de Montrelais, mentionné encore en 1312 est le père du cardinal de Bretagne, Hugues de Montrelais. Ses biens familiaux, relevant directement du duc, consistaient dans les châtellenies de Montrelais, quatre paroisses avec pour centre le château du même nom, selon l'aveu de 1414, et de Châteauthébaud, cinq paroisses avec le château du même nom.

244 Du Paz, op. cit., p. 669-671, et Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 36,1896, p. 343-344 : Guillaume III Sebran, seigneur de La Seneschalière, attesté encore en 1308, est l'époux de Tifaine Le Borgne qui transmet à son fils Regnaud, seigneur de Montrelais et de Châteauthébaud, les terres de La Sénéchalière (s'étendant sur trois paroisses avec le château du même nom en Saint-Julien-de-Concelle) et du Gué-au-Voyer.

245 Du Paz, op. cit., p. 669-671 : Geoffroy Sebran, neveu et héritier du précédent est seulement connu pour ses démêlés avec Tifaine Le Borgne. Elle semble avoir gagnée son procès et ne doit qu'une rente de vingt sous à Geoffroi Sebran et à ses héritiers. Elle conservait donc la terre du Gué-au-Voyer et une partie de La Sénéchalière. Le reste était en 1308 à Geoffroy Sebran.

246 Kerviler, op. cit., t. IV, liv. I, p. 435-436 : en 1383, un Geoffroi Botereau rend hommage lige au duc pour ses possessions dans la baronnie de Retz.

247 Potier, op. cit., t.T, p. 212-213, et Kerviler, op. cit., t. VIII, liv. I, p. 54-55 : Mathieu de La Celle est issu d'un lignage tenant la seigneurie de Mézières, dans l'évêché de Rennes.

248 Le Baud, op. cit., p. 193, en note, mentionne le nom latin : « oratorio Boterelli ». N.-Y. Tonnerre, op. cit., p. 187, et Ogée, op. cit., t. I, p. 486 : Le Loroux-Botereau, ancien vicus d'origine gallo-romaine, est en fait tout au long du Moyen Âge une des plus grandes paroisses du sud de la Loire. Il existait dans cette paroisse un château ancien.

249 Potier, op. cit., t.I, p. 229 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 854 ; Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 34, 1895, p. 160-162 : Herlin ou Hubelin ou encore Hervé Chasteignier, dit de Bougon, est seigneur de Bougon en Saint-Pierre-de-Bouguenais. Son fief de Bougon, au bord de la Loire relevait directement du duc dans le domaine ducal de Touffou et avait des droits autour d'une motte féodale située en Saint-Pierre-de-Bouguenais.

250 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t.38, 1897, p. 157, et Potier, op. cit., t.I, p. 492 : James, seigneur de La Muce dite de La Muce-Ponthus est le fils de Hugues de La Muce et de Marguerite de La Guerche, dame de La Guerche en Saint-Brévin.

251 Guillotin de Corson, ibid. : cette terre était située dans les paroisses de Pornic et de Saint-Viaud, entre les deux domaines ducaux de Saint-Père-en-Retz et de Frossay. Elle lui était venue en 1268 de son épouse, une des filles de Guillaume de Blain, seigneur de Fresnay.

252 Geoffroy de Sion est un parent du seigneur de Sion.

253 Saint-Père-en-Retz est une paroisse limitrophe de Saint-Viaud et de Pornic où se trouvait une partie du fief de Jamet, qui, avec Geoffroy de Sion, semblent avoir eu en commun la terre du Bois-Rouaud. Le domaine de La Muce-Saint-Viaud prend ce nom au xv^e siècle. Une des deux annexes du fief de Frossay, détenu par le seigneur de Sion, se nommait aussi Bois-Rouaud.

254 Regnaud de Montrelais est parent de Philippe de Montrelais.

255 Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 40, 1899, p. 141 : Guillaume II, seigneur de Sion, est le fils d'Auffroy et l'époux d'Aliette Tournemine. Il serait le père de Geoffroi de Sion. La seigneurie de Sion relevait de la châtellenie de Fougeray, ce qui l'exclut de cet aveu de 1294.

256 La Borderie, « Les Osts... », op. cit., p. 192, a lu 10 livres. Le manuscrit de Paris, fol. 62 v, mentionne clairement « X sous... ». Le Baud, op. cit., p. 193, a bien lu « dix sols ». Le manuscrit de Nantes, à cet endroit, n'est en effet guère lisible. Il est donc probable qu'il s'agit de 10 sous.

257 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 179, et Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 40, 1899, p. 141 : la terre de Frossay correspond en fait à la vicomté avortée de Migron qui tenait tout entière dans la seule paroisse de Frossay. À Migron se trouvait une motte féodale, à proximité de l'Archenau. Exactement en face, sur l'autre rive de la Loire, s'élevait le château de Donges.

258 Potier, op. cit., t. II, p. 469 ; S. de La Nicolliere-Teijeiro, « Anciens sires de Rezay (xii^e-xvi^e siècle) ; simples notes historiques et généalogiques », dans BSAN, t. XXII, 1893, p. 87-97 ; Guillotin de Corson, op. cit., BSAN, t. 4, 1899, p. 68 et 72-75 : Sylvestre II est le fils d'Olivier de Rezay, mort vers 1273-1275. Il meurt en 1298. La seigneurie de Rezé, avait pour centre le château du même nom, en face de Nantes, et s'étendait sur six paroisses.

259 Le Baud, op. cit., p. 193 ; « portionnaires ».

260 J. Gallet op. cit., p. 85 ; N.-Y. Tonnerre, op. cit., p. 355 : La terre de L'Argoët est démembrée du comté de Vannes. Au xv^e siècle, elle devait contenir deux forteresses en Elven, dominant l'Arz, Trédion et Keraheix, près de Trédion, mais aussi la motte féodale de Loczon en Saint-Nolff.

261 Potier, op. cit., t. II, p. 226 ; J.-M. Le Mené, « Généalogie des sires de Malestroit », dans BSPM, 1879, p. 11 ; J. Gallet, op. cit., p. 85-86 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 121 : le seigneur de Malestroit en 1294 est Payen III de Malestroit, fds d'Eudon, seigneur en 1229. Il est l'époux de l'héritière de la seigneurie de Kaer. La terre de Malestroit porte le nom de la forteresse de Malestroit.

262 BNF, ms. fr. 1659, fol.63 r : « Montfort ».

263 Potier, op. cit., t. II, p. 293 et F. L.-E. Oresve, Histoire de Montfort, Paris, 1990, p. 131 : en 1294, le seigneur de Montfort est Raoul V de Montfort, mort en 1299, fils d'Eudon, mort vers 1270, et de Pétronille Paynel.

264 P. Banéat, op. cit., t. II, p. 80 ; M. Brand'Honneur, op. cit., p. 63, et Ogée, op. cit., t.I, p. 197-198 : la seigneurie de Gaël comprenait le château du même nom et celui de Comper en Concoret.

265 Ogée, t. I, op. cit., p. 197-198 ; M. Brand'Honneur, op. cit., p. 75 : la terre de Montfort couvrait vingt-deux paroisses et avait pour centre le château du même nom. Il est détruit par Alain de Dinan en 1198 et reconstruit seulement en 1379. Les seigneurs de Montfort s'installent entre ces deux dates au château de Boutavant en Iffendic.

266 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 130, et Potier, op. cit., t. II, p. 308 : Guillaume de La Motte tire peut-être son nom de La Motte-en-Maugrémieu, en Coëtbagat, près de Josselin. Toutefois, ce fief relevait des vicomtes de Porhoët. La famille de La Motte, dans l'évêché de Saint-Malo, avait obtenu la vicomté de Maugrémieu en Guegon, couvrant toute la paroisse de Coëtbagat.

267 P. Banéat, op. cit., t. Il, p. 258-259 et 352 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 121. Potier, op. cit., t. II, p. 252 ; Du Paz, op. cit., p. 631 ; Guillotin de Corson, op. cit., BSAIV, t. 3, 1894, p. 74-75 ; M. Brand'Honneur op. cit., p. 5 ; dom Morice, I, 1188 : il s'agit de Jehan II, seigneur de Maure, mort en 1306. Il est un des chevaliers du duc selon le testament de Jean II en 1304. Le fief de Maure qui s'étendait dans huit paroisses contenait plusieurs fortifications, le château de Maure, et, dans la paroisse de Campel, au lieu-dit le Val, les restes possibles de la résidence du roi Salomon datant du ix^e siècle, soit trois forts ; dans l'un, près du manoir du Chêne-Derrien, aurait habité Thomas d'Anast, évêque de Quimper au xiv^e siècle.

268 Kerviler, op. cit., t. VI, livre II, p. 12 ; Denart est une déformation d'Anast, paroisse qui prend le nom de Maure lorsque des moines de Saint-Maur-sur-Loire s'y installent.

269 Ogée, op. cit., t. II, p. 20 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 121 ; Kerviler, op. cit., t. II, liv. I, p. 155 ; M. Brand'Honneur, op. cit., p. 51 ; Du Paz, op. cit., p. 631 : il s'agit probablement de Geoffroi d'Anast, attesté en 1269, mort avant 1294, membre de la famille des seigneurs du Bois d'Enast ou d'Anast, paroisse de Maure.

270 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 121 ; Guillotin de Corson, Pouillé..., op. cit., p. 61 et 616-619 : Il s'agit ici du régaire de Saint-Malo de Beignon qui dominait sept paroisses.

271 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 114, et J. Gallet, op. cit., p. 87-88 ; Potier, op. cit., t. II, p. 70, et Du PAZ, op. cit., p. 420 : la seigneurie de Kaer ou Ker se situait dans la paroisse de Locmariaker et était un des principaux fiefs de la châtellenie ducale d'Auray. Le lignage de Kaer ou Keraër a reçu entre autres les terres du Kaer en Locmaria et du Plessis en Crac'h, dont le centre, le château du Plessis, a remplacé au xv^e siècle celui de Kaer, construit vers l'an mil et alors ruiné.

272 Le manuscrit de Paris ne le mentionne pas. Le Baud, op. cit., p. 194, a transformé cet aveu en « Monsieur Morvan de Kaer pour luy et ses cadets, un chevalier ».

273 Hervé IV ou V de Léon, de la branche cadette.

274 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 115 ; J. Jaffré, op. cit.J.-M. Le Mené, Généalogie des seigneurs d'Hennebont », op. cit., p. 139-141, et Histoire..., op. cit., t.I, p. 332 : le Kemenet-Héboé reprend les limites du doyenné de Kemenet-Héboé dont le siège se trouvait en Guidel. Il disposait d'une juridiction sur vingt paroisses. Au début du xiii^e siècle, Henri le Jeune, seigneur d'Hennebont, meurt ne laissant que des filles. L'aînée épouse Hervé II de Léon de la branche cadette ; la cadette, Adelice, épouse Olivier de Lanvaux. Les Léon fondent alors les fiefs de Léon à partir de leur part, soit certainement, selon l'assise de 1185, les deux tiers du Kemenet-Héboé. Ils obtiennent aussi les deux tiers du vieux château d'Hennebont et s'installent dans le château de Tréfaven sur le Scorff.

275 J.-M. Le Mené, Histoire....op. cit., t.I, p. III : il porte le nom de Boubry ou Bubry, vaste paroisse comprise dans la châtellenie ducale de Pontcallec. En confisquant les terres des Lanvaux en 1273, démembrées du Kemenet-Heboé, le duc a acquis la suzeraineté sur le fief de Geoffroi de Boubry. Le centre de la seigneurie de Boubry paraît avoir été la motte féodale du Vieux-Saint-Yves, au sud du bourg de Boubry.

276 Potier, op. cit., t. II, p. 498 ; H. Du Halgouet, La vicomté de Rohan et ses seigneurs, Saint-Brieuc, 1921, p. 14 et 22-32 : en 1294, le vicomte de Rohan est Alain VI, mort en 1304, fils d'Alain V, mort en 1242 et d'Aliénor de Porhoët, dame de la Chèze. Alain VI épouse Isabeau de Léon, dame de Correch.

277 H. Du Halgouet, op. cit., p. 13-14, 27-30 et 109-110 ; N.-Y. Tonnerre, op. cit., p. 512 ; J.-M. Le Mené, Histoire..., op. cit., t. I, p. 67 et 173 t. II. p. 108, 215, 324, 341 ; Floquet, op. cit., p. 66, 71, 108, 164 et 333 : en 1294, la vicomté de Rohan s'étendait sur 56 paroisses, et comprenait l'ancienne vicomté de Rohan. démembrement du Porhoët (39 paroisses, avec les châteaux de Castennec en Bieuzy et de Rohan, sur l'Oust, et sur le Blavet. les forteresses des Salles de Pontivy et de Castel-Finans) ; les seigneuries de Mûr (soit six paroisses détachées du domaine ducal de Cornouaille), et de Corlay, douze paroisses démembrées du Poher, avec la mouvance de Gowarec ou Gouarec et deux châteaux importants, les Salles-en-Sainte-Brigitte, en Cléguérec, et les Salles de Perret ; les fiefs des Lanvaux, quatre paroisses avec le château de Griffer en Plessis-Griffet, obtenus après la révolte de leurs vassaux, les Lanvaux en 1228 et 1273 ; et enfin le tiers du comté du Porhoët, c'est-à-dire les seigneuries et châteaux de La Chèze, de Loudéac et de Lannouée.

278 H. Du Halgouet, op. cit., p. 34, et Floquet, op. cit., p. 262 : le Guéméné-Guingamp s'étendait sur cinq paroisses et comprenait trois châteaux importants : La Roche-Périou en Priziac, Guéméné et Cravial en Lignol. les deux premiers, étant des fondations des comtes de Cornouaille, relevaient directement du duc. Mais en 1294, ils appartenaient aux Beaumer, parents du duc et alliés par mariage aux Rohan. Les Rohan n'en avaient conservé que la suzeraineté.

279 Le Baud, op. cit., p. 194, traduit par « Gorrec ». H. Du Halgouet, op. cit., p. 4 : le fief de Gormené ou Gourmené couvrait deux paroisses, Plouguenast et Pontgamp ou Pontguégant. Il peut avoir été donnée par Pierre Mauclerc à Olivier de Rohan, son allié lors de son conflit avec les Penthièvre.

280 Porhoët.

281 Le Baud, op. cit., p. 194 traduit par « les autres nobles de la paroisse de Sené ». J.-M. Le Mené, Histoire..., op. cit., t. II, p. 481-482. La paroisse de Sené est située à proximité d'un vaste domaine ducal de Vannes. Il y existait un nombre important de seigneuries.

282 Ibid., t.I, p. 312 ; Potier, op. cit., t. II, p. 598 ; Guillotin de Corson, op. cit., BSAIV, t. 25, 1896, p. 113 et t. 26, 1897, p. 44 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 109 ; Jaffre, op. cit., p. 168 : Olivier II, seigneur de Tinténiac et de La Roche-Moisan, est le fds d'Alain I^er ou d'Olivier I^er seigneur de Tinténiac, attesté en 1269, et d'Havoise d'Avaugour, dame de Becherel et de Romillé. Il épouse Eustaisse, fille de Geffroy VI de Châteaubriand. Le fief de Tinténiac relevait de l'abbesse de Saint-Georges de Rennes. La châtellenie de La Roche-Moisan s'étendait sur dix paroisses. Elle était un des trois démembrements du fief de Kemenet-Héboé, dit aussi le fief d'Hennebont. Les deux éléments principaux en étaient le château de La Roche-Moisan sur le Scorff et un autre château dans la paroisse de Guidel. Elle appartient, comme la châtellenie de Pontcallec au duc, après la révolte des Lanvaux.

283 Le Baud, op. cit., p. 194 cite en note « de Buticula ». Potier, op. cit., t. I, p. 153 : il s'agit de Sylvestre de La Boutouillie, premier membre attesté de la famille de La Boutouillie ou de La Boutouillic qui, depuis la chute des Lanvaux, étaient des vassaux directs du duc dans sa châtellenie de Pontcallec. Leurs domaines paraissent se situer principalement en Lignol.

284 BNF, ms. fr. 1659, fol. 60 v : « Broerech ».

285 Ibid, « XXXVII ».

286 Ibid., « Rolland de Dinan ». Potier, op. cit., t.I, p. 336 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 90 et 163-164 ; Geslin De Bourgogne et Barthélemy, Anciens ivêchés..., t. V, p. 358, p. 361 et 363 ; Comtesse de LA Motte-Rouge, op. cit., p. 72 ; Du Paz, op. cit., p. 187 : il s'agit de Rolland II de Dinan, dit de Runefau, seigneur de Montafilant, mort en 1306. Il est le fils de Geoffroi III et d'une Coëtmen de Tonquedec, et succède à son grand-père, Rolland I^er de Dinan, vicomte de Poudouvre, seigneur de Montafilant et de Corron, mort en 1266.

287 Comtesse de La Motte-Rouge, Les Dinan..., op. cit., p. 46-47 ; D. de La Motte-Rouge, op. cit., p. 29 ; H. Frotier de La Messeliére, « De l'âge probable des châteaux de terre des Côtes-du-Nord », dans MSECN, t. 65, 1933, p. 63 ; S. Hinguant, op. cit., p. 33 : la terre de Corron avait des droits dans douze paroisses et relevait directement du duc après l'annexion du Penthièvre par Pierre Mauclerc en 1222. Elle devait contenir deux forteresses, La Motte de Corron, située au milieu de la forêt de ce nom, en Saint-Alban, et Durestal, détenue par Jean de Dinan, mort sans postérité et oncle de Rolland de Dinan.

288 Potier, op. cit., t. II, p. 605 ; Ogée, op. cit., 1.1, p. 287 et t. II, p. 278-279 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 156 et 168 ; Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. V, p. 282-287 et 296-297 ; M. Jones, « La vie quotidienne de trois nobles bretons au xiii^esiècle d'après leurs testaments », dans MSHAB, t. IX, 1983, p. 19-33 ; Du Paz, op. cit., p. 143-150 : Pierre Tournemine est le fils de Geoffroy II Tournemine, seigneur de La Hunaudaye, de Botloy et de Lezardrieux, sénéchal de Penthièvre. Il succède à son père en 1264.

289 Du Paz, op. cit., p. 147 ; M. Le Guigo-Denis, « La politique matrimoniale des Tournemine de la Hunaudaye (xiii^e - xv^e siècle) », MSHAB, 1993, p. 132-133 ; Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. V, p. 282 ; F. Renier, Le Château de La Hunaudaye, p. 10 (plaquette du château) ; S. Hinguant, op. cit., p. 49-50 : la terre de Penthièvre correspond aux domaines propres en Penthièvre de la maison de Penthièvre, puînée de Bretagne. Olivier Tournemine est le fils d'Edie de Rennes, dernière représentante de la branche aînée de Penthièvre, et de Geoffroi Tournemine, seigneur trégorrois de Botloy-Lezardré, lui-même fils ou petit-fils de Constance de Bretagne. Il reçoit au début du xiii^e siècle de sa mère, la vicomté de Pléhérel, la paroisse de Landébia, la forêt de Lanmur ou de La Hunaudaye en Penthièvre, les terres de Tressignaux et de La Ville-Gandu en Goëllo. Il obtient de son allié, Pierre Mauclerc, le droit de bâtir le château de La Hunaudaye dans la forêt de Lamballe, à proximité de l'ancienne motte féodale des Bourgs-Heusais en Pléven, au bord de l'Arguenon.

290 Potier, op. cit., t. II, p. 53 ; Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. III, p. 47,49, 81 et t. V, p. 365, note n° 3 ; Frotier de La Messeliere, « De l'âge probable... », op. cit., p. 75 ; S. Hingant, op. cit., p. 69 et D. de La Motte-Rouge, op. cit., p. 377 : le fief de Saint-Denoual est considéré, à une date inconnue, comme une vicomté qui entourait la forêt de Saint-Aubin. Au xviii^e siècle, il avait sous sa juridiction sept paroisses. Selon l'aveu de 1538, le château de Saint-Denoual, alors en ruines, se situait sur la rive droite du Frémur. Geoffroi de Saint-Denoual est membre du lignage de La Planche en Hénanbihan.

291 Le Baud, op. cit., p. 194 a lu « le Comsun ». Ogée, op. cit., t. II, p. 7 ; D. de La Motte-Rouge, op. cit., p. 315 ; Geslin De Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. V, p. 366, note I ; Il pourrait s'agir de Geoffroi de Montfort car est mentionné son vassal, Rolland de L'Argentaie. Plancoët sert de dot, vers 1220, à Marguerite de Dinan lors de son mariage avec Guy de L'Argentaie puis, en 1232, avec Juhel de Montfort. Ses fils s'entre-déchirent dans l'énigmatique guerre de Plancoët. Geoffroi et Olivier de Montfort réussissent à chasser de Plancoët leur demi-frère, Guy de L'Argentaie. À la fin du xiii^e siècle, le seigneur de Plancoët est Geoffroi de Montfort. Dès l'origine, Plancoët, alors simple bourgade, relève du Penthièvre. La seigneurie de Plancoët s'étendait à l'ouest de l'Arguenon en Penthièvre, mais aussi dans la vicomté de Dinan. Elle avait des droits seigneuriaux dans huit paroisses et pour centre un château défendant le passage de l'Arguenon.

292 Rolland de L'Argentaie tire son nom d'une terre en Saint-Lormel, sur l'Arguenon.

293 Comtesse de La Motte-Rouge, Les Dinan.... op. cit., p. 240 ; D. de La Motte-Rouge, op. cit., p. 99 ; Potier, op. cit., t. II, p. 308 ; S. Hinguant, op. cit., p. 33-34 : la comtesse de La Motte-Rouge a vu en lui l'ancêtre de sa famille. Les fiefs des La Motte-Rouge se situaient en Penthièvre. Le château de La Motte-Rouge se trouve dans la commune actuelle d'Hénansal, mais les La Motte-Rouge sont des vassaux directs des Dinan-Montafilant et non du duc. Le Livre des Ostz ne contient que les aveux des tenants immédiats du duc. Il est donc probable que la comtesse de la Motte-Rouge se trompe.

294 Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t.I, p. 15-17 et 91, t. II, p. 257 et 313 et t. III, p. 307 ; Potier, op. cit., t. II, p. 534 : Pierre de Vannes, évêque de Saint-Brieuc (1271-1295) n'est présent à cette revue que pour une partie de son régaire, car il avait des biens dans le Penthièvre oriental.

295 Le Baud, op. cit., p. 194, a lu « Pommein ». La Borderie, Essai..., op. cit., p. 134 et 154 ; Potier, op. cit., t. II, p. 233 ; Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. III, p. 45 et t. V, p. 229 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 366 ; Comtesse de La Motte-Rouge, op. cit., p. 65 et p. 74-76 : s'agit-il de la vicomté de Pommerit ? II est permis d'en douter car elle se situait dans le Trégor. Pommerit-le-Vicomte relevait, de plus, des seigneurs de Quintin. Deux solutions se présentent alors : ou bien le Livre des Ostz indique une mouvance de la vicomté de Pommerit dans le Penthièvre, vicomté qui était au lignage des Chastellier, ou bien il faut rechercher une autre vicomté de Pommerit. Pour la comtesse de La Motte-Rouge, ce fief appartenait à Rolland II de Dinan-Montafilant, selon son testament de 1302.

296 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 167 ; il s'agit de Planguenoual.

297 BNF, ms. fr. 1659, fol. 64 r : « TRIGUER ».

298 Kerviler, op. cit., t.I, liv. I, p. 397 ; Potier, op. cit., t.I, p. 28-29 ; Père Anselme, op. cit., p. 30-31 et p. 154 ; Du Paz, op. cit., p. 30-32 ; Comtesse de La Motte-Rouge, Les Dinan.... op. cit., p. 154 : Henri d'Avaugour est Henri II de Penthièvre ou de Rennes ou encore de Bretagne, mort en 1301, fils aîné d'Alain II d'Avaugour, vicomte de Dinan (fief qu'il vend au duc Jean I^er). Il épouse Marie de Beaumont-Brienne. Il succède à son grand-père en 1281 comme comte de Goëllo, seigneur de Mayenne et d'Avaugour.

299 BNF, ms. fr. 1659, fol. 64 r : « Gouelou ». La Borderie, Essai..., op. cit., p. 151 ; Le Baud, op. cit., p. 150-151, et H. Guillotel, « Les origines de Guingamp, sa place dans la géographie féodale bretonne », dans MSHAB, t. LVI, 1979, p. 93 ; H. Frotier de La Messelière, « De l'âge-probable... », Op. cit., p. 61 et 71 ; Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. V, p. 8, 10, 13, 143, 200 ; S. Hinguant. op. cit., p. 4 et 8 : le Goëllo s'étendait sur 50 paroisses et contenait de nombreux châteaux construits par les Penthièvre : Château-Goello en Plélo, centre primitif du Goëllo ; Châtelaudren ; Avaugour ; Correch ou de Corroc ; Pordic, appelé aussi Les Portes ; La Roche-Suhart en Trémuson ; Coëtmen en Tréméven, alors aux vicomtes de Coëtmen, cadets des Penthièvre ; Lanvollon et enfin Paimpol.

300 Geslin de Bourgogne et Barhélemy, op. cit., t. V, p. 100 : La terre de Quintin, selon l'aveu de 1558, s'étendait sur quatorze paroisses et appartenait dès le début du xiii^e siècle, non pas à Henri d'Avaugour mais à ses proches parents, descendants du fils cadet d'Alain de Penthièvre, Geoffroi Boterel, installés dans le donjon dit de Boterel.

301 Potier, op. cit., t. II, p. 601 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 321 ; Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. IV, p. 161 ; A de Barthélemy, « Généalogie historique des sires de Coëtmen, vicomtes de Tonquédec en Bretagne », dans Revue nobiliaire, héraldique et biographique, t. I, 1865, p. 306-309 : le vicomte de Tonquédec est, en 1294, Rolland de Penthièvre, vicomte de Tonquédec puis de Coëtmen, mort avant 1311. II est le fils de Prigent, vicomte de Coëtmen, vivant encore en 1308, et d'Emmette ou Anne de Laval, morte en 1343. Il épouse Alix de la Roche-Jagu, dame de Lannevez. Sa terre de Coëtmen n'est pas citée dans le Livre des Ostz puisqu'elle relève du Goëllo, tandis que Tonquédec dépendait du domaine ducal de Lannion. Le fief de Tonquédec avait pour centre une motte féodale construite à proximité du château actuel, qui date seulement du XIV^e. Il devait comprendre aussi le château de Runefau en Ploubezre, sur la rive gauche du Léguer car Rolland II de Dinan, cité comme co-avouant du vicomte de Tonquédec, portait te surnom de Runfao. Il peut l'avoir reçu de sa mère, une Coëtmen.

302 BNF, ms. fr., 1659, fol. 64 r : « VII ».

303 N. Chouteau, « Les places fortes du Trieux. De Bréhat à Pontrieux », MSECN, 1978, p. 89, et « Un fief des Tournemine en Trégor », Trégor mémoire vivante, n° 4, 1994, p. 25-32 ; H. Frotier de La Messelière, « De l'âge probable... », op. cit., p. 69, et S. Hinguant. op. cit., p. 38 et 49 ; R. Couffon, « Contribution à l'étude du comté de Treguier », dans MSECN, t. C, 1971, p. 47 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 156 : la châtellenie de Borloi-Lezardré s'étendait, entre les estuaires du Trieux et du Jaudy, dans cinq paroisses. Les châteaux de Botloy, en Pleumeur Gautier, et Lézardrieux, sur le Trieux en étaient les éléments principaux.

304 BNF, ms. fr. 1659 fol. 64 r : « Triguer ». La terre de Tréguier constituerait la dot de Constance de Bretagne, sœur du duc Conan IV, lorsqu'elle épouse Guillaume Tournemine. Son centre doit être le château de Barach en Louannec qui était la seule autre possession trégorroise des Tournemine.

305 Le nom de Kergorlay avait été déjà fourni par Le Baud, op. cit., p. 195. A. Mousset, Documents pour servir à l'histoire de la maison de Kergorlay en Bretagne, Paris, 1921, p. XVII ; N. Chouteau, « La vicomté de Pontrieux, Frinandour, Quemper-Guezennec », dans Cahier du Trégor, n° 15, juin 1986, p. 22-28 et n° 16, sept. 1986, p. 23 : la dame de Kergorlay est probablement Marie ou Alix d'Avaugour, fille d'Alain II, comte de Penthièvre et de Tréguier, et soeur d'Henri d'Avaugour. Elle est femme de Jean I^er de Kergorlay et paraît avoir reçu en héritage ta vicomté de Frinandour - Quimper-Guezennec, ayant appartenu aux Penthièvre. Ce fief s'étendait, au xv^e siècle, sur huit paroisses et avait pour chef-lieu le château de Frinandour, au confluent du Leff et du Trieux, en face exactement du premier château de La Roche-Jagu.

306 P. Kernévez. Les fortifications..., op. cit., p. 16 ; R. Couffon, « Contribution... », op. cit., p. 48 ; Potier, op. cit., t. II, p. 411 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 15 : Even du Ponthou est attesté en 1300 comme seigneur de Ponthou, terre qui relevait de la châtellenie ducale de Morlaix-Lanmeur et avait juridiction dans huit paroisses. Le Ponthou était un bourg castrai dominant la confluence du Douron et du Squiriou.

307 BNF, ms. fr. 1659, fol. 64 r : « Tonogouff ». Potier, op. cit., t. II, p. 624-625 ; Vicomte de Montifault, « Notice sur les seigneurs de Trogoff, dans les évêchés de Tréguier et de Léon (xiii^e-xvii^e siècles) », BSAE, t. II, 1874-1875, p. 72-78 ; L. Urvoy de Portzamparc, op. cit., p. 20 ; Ogée, t. II, op. cit., p. 318 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 153 ; dom Morice, I,1131-1132 : Alain de Trogoff est en réalité Alain II de Lanvaux, attesté en 1288, 1294, 1314, issu de la famille rebelle en 1237 et 1272. Il est le fils de Geoffroy II, mort en 1278, et de Tiphaine de Rohan. Il épouse l'héritière de Trogoff. La seigneurie de Trogoff est disloquée au début du xvii^esiècle en deux parties : la première est dominée par le château de Trogoff et s'étendait dans sept paroisses, la seconde relevait aussi de la châtellenie ducale de Morlaix-Lanmeur et couvrait deux paroisses dans l'évêché de Saint-Pol-de-Léon.

308 Potier, op. cit., t. II, p. 37 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 156 ; S. Hinguant, op. cit., p. 35-36 ; R. Couffon, « Contribution... », op. cit., p. 49 et M. Turquet de Beauregard, « La seigneurie de Périer ou du Poirier », MSECN, 1976, p. 30 : il s'agit d'Alain, seigneur du Périer, attesté en 1303, époux de Tiphaine de Bourné. La terre du Périer relevait du domaine ducal de Guingamp et s'étendait entre le Jaudy et le Trieux, dans sept paroisses. Son centre est la motte féodale du Périer ou du Vieux-Périer en Squiffiec.

309 Potier, op. cit., t. II, p. 491 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 313 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 156 ; Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. IV, p. 250 ; Du Paz, p. 614 ; S. Hinguant, op. cit., p. 51 ; N. Chouteau, « Vestiges... », op. cit., p. 29-31 : Richard, seigneur de La Roche-Jagu, est le fils de Prigent et de Villena de Rohan ou de Constance de Quelen. Le centre de sa terre n'est pas le célèbre manoir de La Roche-Jagu, construit au xv^e siècle, mais la motte féodale, toute proche de Coz-Lan, sur la rive gauche du Trieux, en face de Frinandour.

310 R. Couffon, « Les pagi de la Domnonée », dans MSHAB, t. 24, 194, et P. Kernévez, op. cit., p. 150-151 : il faut reconnaître dans la terre de Poastel, détenue par Rolland II de Dinan, le fief de Plestel qui tire son nom du pagus Castelli, s'étendant du Queffleuth au Douron, dans la partie occidentale du Trégor. Il est très probable que le cœur de ce fief soit le château de Castel-Dinan en Plouigneau, dominant le Douron, qui aurait donné son nom à la fois au lignage de Dinan et au pagus Castelli. Les Dinan-Montafilant avaient aussi deux autres châteaux dans ce fief, arrivés entre leurs mains à une époque inconnue, Le Helliès en Bolazec, ou « Castel-Montafilant », et Disquéou en Plougonven, sans compter le château de Bodister venant de l'épouse de Rolland II, mais relevant des vicomtes de Léon.

311 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 153 ; Kerviler, op. cit., t. IV, liv. II, p. 365 et 397-398 ; ce chevalier est Henri Charuel, attesté encore en 1320. Son fils, Even est présent au combat des Trente en 1351.

312 BNF, ms. fr., 1659, fol. 64 r : « Evenguen ». Le Baud, op. cit., p. 195 traduit Even Guen par « Even le Blanc ». P. Kernévez, op. cit., p. 8 ; Y. Le Prigent, « Guerlesquin », Cahiers du Trégor, avril 1983, n° 3, p. 4-5 : Henri Charruel avait des droits importants la rive gauche du Douron, en face de la terre de Plestel. Son fils Even était seigneur de Guérand-Kergallon en Plouégat-Moisan, du Menez en Guerlesquin, de Kerabel en Botsorel et de Lesenor en Ploulec'h. Il est très difficile de connaître le centre de la terre d'Even Guen. C'est peut-être la motte de Castel-Charruel ou le château de Guerlesquin que les Charruel abandonnent au xiii^e siècle pour s'établir au delà du Douron, en Plouigneau, dans la motte de Coat-ar-Ferté, toujours sous la châtellenie ducale de Morlaix-Lanmeur.

313 Potier, op. cit., t. II, p. 199 et S. Hinguant, op. cit., p. 62 ; à proximité des terres des Charruel, les Le Long, dans l'évêché de Tréguier, étaient seigneurs de Keranroux, paroisse de Plufur.

314 Kerviler, op. cit., t. V, liv. I, p. 417 ; Potier, op. cit., t.I, p. 268 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 363 ; Alain de Coëtinizan avait emprunté son nom à une seigneurie de la paroisse de Plusunet. Il est peut-être le fils d'Alain, chevalier, seigneur de Coëtinizan, attesté en 1286.

315 Geslin de Bourgogne et Barthélemy, op. cit., t. V, p. 259 : le fief de La Roche-Derrien ne contenait que la ville, le port et deux villages en Pommerit-Jaudy. Dans la paroisse de Langoat se voyait de la rivière le Château-Noir (Castel Du), peut-être le château primitif de La Roche-Derrien.

316 Le Baud, op. cit., p. 195, ortographie « En Gazec ».

317 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 159 : Ploisaul est Ploézal. Il est possible que ces lieux se situent entre La Roche-Derrien et la paroisse de Ploézal, soit dans un carré délimité à l'est par le Jaudy, à l'ouest par le Trieux, au nord par les terres des Tournemine et au sud par la seigneurie du Périer.

318 Le Baud, op. cit., p. 195, a lu « Leslouët ». N. Chouteau, « Vestiges... », op. cit., p. 29-31 : c'est en fait Leslec'h, en Ploézal où se trouvait une enceinte fortifiée à proximité du Trieux.

319 Ibid. P. Le Baud a lu « L'Aulnay Morvan ». Il pourrait s'agir du village de Kermorvan et du manoir de Launay en Ploézal, ou peut-être de la petite seigneurie de Launay-Monteville.

320 La tenue An Falcon ou au Faucon. Ce nom désigne un site stratégique.

321 L. Dubreuil, « Le prieuré lannionnais de Kermaria-an-Draou », MSECN, 1957, t. XXXVI, p. 94-115 : la bulle du pape Alexandre III cite parmi les six prieurés trégorrois de l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer celui de Kermaria-an-Draou (en français, « Notre-Dame-de-la-Vallée ») à Lannion. Le prieuré se situait sur la rive droite du Léguer. Il profitait du gué. unissant Kermaria à la paroisse de Buzulzo où s'était constituée une agglomération protégée spirituellement par le prieuré et militairement par un château-fort, bâti peut-être par le duc Conan III. La duchesse Constance, fille de Conan, confirme en 1199 ses droits féodaux, dont la garde du château.

322 Potier, op. cit., t. II, p. 89 ; A Mousset, op. cit.. p. LXIV-LXV et doc. n° XIV ; il s'agit de Jean I^er de Kergorlay, fils de Pierre II de Kergorlay, mort vers 1287-1288 et de Thomasse de lanvaux. Il meurt après 1313. Il épouse Marie d'Avaugour, dame de Frinandour, citée dans le Livre des Ostz. Il est seigneur de Kergorlay.

323 A. Mousset, op. cit., p. LXIV, et doc. LXVIII, p. 121-127 ; P. Kernevez, op. cit.. p. 118-119 et 177-178 ; J. Quaghebeur, Comté..., op. cit., t. I. p. 298 et 575 : la mention de ces deux terres conforte l'idée de J. Quaghebeur quant à la division tant religieuse qu'administrative de la Cornouaille en deux parties, l'une littorale, la Cornouaille proprement dite, l'autre continentale, le Poher. Après la disparition du Poher en tant qu'entité féodale, la seigneurie de Kergorlay, créée pour un cadet de la maison de Poher, est placée sous la suzeraineté directe du duc. La seigneurie de Kergorlay tire son nom du lieu-dit Guergorlay en Motreff. Il faut attendre le xv^e siècle pour en avoir une description complète. Elle occupait alors huit paroisses et était dominée par les forteresses de Kergorlay, en Motreff, et de Laz.

324 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 143 ; G. Le Moigne, « La baronnie du Juch », dans BSAE, t. CXXVI, 1998, p. 376 ; P. Kernévez, op. cit., p. 88-89 : le seigneur du Juch est, en 1294, Hervé III, fils d'Hervé II et d'Havoise ou Aliénor de Pontcroix. Il épouse en 1269 Mahotte de Rosmadec. Son fief relevait directement du duc et s'étendait dans les paroisses de Ploaré, de Plogonnec, de Plomeur. Du haut du donjon du château du Juch, il était possible de contrôler tout le sud de la baie de Douarnenez.

325 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 135 ; P. Kernévez, op. cit., p. 67 et 174-175, et J. Quaghebeur, op. cit., t. I, p. 23 : son patronyme évoque le siège d'un ancien pagus qui avait donné l'un des trois doyennés ecclésiastiques de l'archiadiaconé de Cornouaille, dominant vingt-cinq paroisses, et qui servir plus tard de cadre à la châtellenie ducale de Fouesnant-Concarneau-Rosporden, entourant la baie de La Forêt. Le duc de Bretagne y avait les châteaux de Concarneau, de Rosporden et de Park-C'hastel en Fouesnant. Il est possible qu'Henri de Fouesnant soit issu d'un lignage local, mais il peut être aussi le châtelain de Fouesnant, c'est-à-dire un agent du duc responsable de deux châteaux ducaux.

326 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 135 ; S. Duigou, Les châteaux et manoirs en pays bigouden, Quimper, 1988, p. 13 : Listiale est Lestiala, en Beuzec-Cap-Caval, commune de Saint-Jean-Trolimon. II ne reste plus rien du manoir de Lestiala en Plomeur, datant des xv^e-xvi^e siècles. La seigneurie était comprise dans la forêt ducale du Juch en Plomeur, près des côtes du cap Caval.

327 Le Baud, op. cit., p. 195 a remplacé cet aveu par celui d'Alain de Tyvarlen : « Monsieur Allain de Tyvarlen, un chevalier ».

328 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 135 ; Potier, op. cit., t. II, p. 322 ; Conan de Saint-Luc, « Notice sur Landudec », BSAF, 1917, t. XTV ; Ogée, t. II, op. cit., p. 346 ; H. Martin, Locronan du xi^e au xiv^e siècle : l'affirmation progressive d'un sanctuaire et d'un bourg marchand », sous la direction de M. Dilasser, Un pays de Cornouaille. Locronan et sa région, s. I., 1979, p. 161-165 : le seigneur de Nevet est Hervé V de Nevet, époux de Béatrix de La Roche-Bernard ou de Péronnelle de Pontcroix. Les seigneurs de Nevet auraient dominé au xiii^e siècle huit paroisses au sud-ouest de la baie de Douarnenez. Ils relevaient de deux seigneurs immédiats, le comte de Cornouaille, puis duc de Bretagne, et l'évêque de Quimper. Selon le mémoire de 1644, les Nevet auraient quitté, vers 1377, leur ancienne demeure de Nevet en Plogonnec, à la suite d'une querelle avec l'évêque, pour s'installer au château de Lezargant en Plonevez-Porzay, relevant du duc.

329 BNF, ms. fr. 1659, fol. 65 v : « II chevaliers ».

330 Potier, op. cit., t. II, p. 508 ; La Boroerie, Essai..., op. cit., p. 136 ; P. Kernévez, op. cit., p. 191 ; Yvon ou Eon de Rosmadec était le fils de Guyomar de Rosmadec, mort après 1269, et de Marie de Rosmadec. Il épouse Mabille de Pont-L'Abbé. Il porte le nom d'une terre située dans la paroisse de Telgruc-sur-Mer. Dans un site dominant le nord de la baie de Douarnenez s'élevait le château de Rosmadec, aujourd'hui complètement rasé.

331 Le Baud, op. cit., p. 195, mentionne en note qu'il est le « sieur de Pintecroix ». Potier, op. cit., t. II, p. 410 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 135 ; Conan de Saint-Luc, op. cit., p. 22 ; P. Kernévez, op. cit., p. 163 : Gourmailon, le fils de Sanquin, a été identifié comme étant Gourmelon ou Gourmelin, fils de Sinquin, vivant en 1275, seigneur de Pont-Croix. Il meurt sans doute sans postérité. La seigneurie de Pont-Croix relevait directement du duc et étendait sa juridiction sur Pont-Croix et sur huit paroisses le long de la baie d'Audierne. La motte féodale de Pont-Croix était située au fond de l'estuaire du Goyen, en face de la motte de Lesongar.

332 Ogée, op. cit., t. II, p. 687 ; dom Morice, I,1099 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 140 ; Potier, op. cit., t. II, p. 512 ; Comtesse du LAZ, op. cit., p. 6-10 ; H. Frotier de La Messeliére, Le Poher. Finistère et Côtes-du-Nord. Ses monuments, ses fiefs, ses manoirs et leurs possesseurs, Saint-Brieuc, 1949, p. 12,30 et 48 ; Comtesse du Laz, op. cit., p. 9 : le seigneur de Rostrenen est Pierre IV, fils de Pierre III, qui se révolte en 1235 contre le duc, et de Jeanne de Parthenay. Il est attesté en 1279 et meurt en 1307. Il épouse Nicole, fille d'André III de Vitré. La seigneurie de Rostrenen s'étendait sur neuf paroisses. Pierre IV a pu disposer de trois châteaux : Rostrenen, Crec'h-Moellou et Kerien en Glomel.

333 Le Baud, op. cit., p. 195, l'a idendifié par « Veliaco ». Cette terre de Viliac pourrait se trouver en Carnoët où le duc avait des biens.

334 P. Kernévez, op. cit., p. 77 : il s'agit d'Hervé de Keraudierne qui porte le nom d'une terre dans la paroisse d'Esquibien, à proximité d'Audierne. Le centre de ce fief paraît avoir été la plate-forme circulaire de Keraudierne en Esquibien qui dominait la baie d'Audierne et l'estuaire du Goyen.

335 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 143 ; R. Delaporte, « Notice sur les seigneurs de La Roche-Helgomarc'h, Laz et Botiguigneau », dans BSAF, t. XL, 1913, p. 159, et P. Kernévez, op. cit., p. 182 : Jean de La Roche est le seigneur de La Roche-Gourmarc'h ou de La Roche-Helgomarc'h en Saint-Thois, divisée en deux membres ; l'un relevait des châtellenies ducales de Quimper et de Châteaulin et correspondait à la paroisse de Saint- Thois, entourant le château de La Roche-Helgomarc'h ; l'autre dépendait directement de l'abbaye de Landévennec et avait d'importants droits dans quatre paroisses.

336 Comtesse du Laz, op. cit., p. 8-10 ; Potier, op. cit., t. II, p. 412 et 509 : il s'agit probablement d'Hervé II de Pont-L'Abbé, sire de Goarlot et de Pont-L'Abbé, époux de Plesou de Rostrenen, fille de Pierre III de Rostrenen.

337 Potier, op. cit., t. I, p. 412 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 134 ; P. Kernévez, op. cit., p. 163-165 ; A. Du Chatellier, La baronnie du Pont (Pont-L'Abbé), ancien évêché de Cornouaille, Pont-L'Abbé, 1858, p. 580 et 642 : la seigneurie de Pont-L'Abbé s'étendait sur quatorze paroisses, entre la baie d'Audierne à l'ouest et la rivière de Pont-L'Abbé à l'est. Son seigneur détenait les châteaux de Pont-L'Abbé, de Coatmeur, en Plonéour-Cap-Caval, et de Kerobéran, en Tréméoc. Au xiii^e siècle, selon A. Du Chatellier, le seigneur de Pont-L'Abbé reçut du duc le vieux châ-teau de l'Ile-Chevalier, le Castel-ar-Roue-Guinvach.

338 P. Kernévez, op. cit., p. 92 : la terre de Goarlot se situait en Kernevel, à l'est de la Cornouaille et relevait directement de la châtellenie ducale de Rosporden. Elle avait pour centre un bourg castrai avorté.

339 J. Quaghebeur, op. cit., t.I, p. 117-118 : la « terre au filz Yzerguent » n'est pas identifiée, mais elle peut être située sur les rives de l'Aven. Le nom breton d'Yzerguent paraît être ancien et n'est pas sans rappeler celui d'Yguern ou Orgain, fille ou sœur de Judicaël,princeps de Poher, et épouse du dernier roi de Bretagne, Alain le Grand.

340 Potier, op. cit., t.I, p. 491 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 242-243, et La Borderie, Essai..., op. cit., p. 143 : Robert de Hénant, par ailleurs inconnu, est peut-être membre de la famille de Guer qui possédait les seigneuries de Guer et de Higlo, en Guer, dans l'évêché de Saint-Malo, du Hénant, en Nevez, et de Rustéphan, en Nizon. Le château de Hénant, au sud de Pont-Aven, en bordure de l'estuaire de l'Aven, a été reconstruit au xv^e siècle, peut-être à partir d'un plus vieux château.

341 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 138 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 243-244 ; Potier, op. cit., t. II, p. 397 ; il s'agit de Guillaume, seigneur du Plessis-Nizon, en Nizon. Le château du même nom existe encore aujourd'hui.

342 Potier, op. cit., t. II, p. 12 ; Ogée, op. cit., t. II, p. 26 et 69 ; P. Kernévez, op. cit., p. 38-39 ; Pierre du Haut-Bois ; son nom provient du lieu-dit Haut-Bois, à quelques kilomètres au nord du Plessis, toujours sur l'Aven. Nous avons trouvé, sur la hauteur dominant le moulin à eau du Haut-Bois, des traces de constructions, peut-être les restes d'une tour carrée.

343 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 143 ; H. Perennes, Plouhinec et Poulgoazec, monographie de deux paroisses. Rennes, 1942, p. 11-12 : Lésongar, en Plouhinec, aujourd'hui Lescongar se situe à trois kilomètres de la mer. La seigneurie relevait directement du duc et avait des droits dans quatre paroisses. Les vestiges de la motte féodale de Lesongar se situent non loin du manoir du xv^e siècle, qui dominait la vallée du Goyen, en face exactement de la forteresse de Pont-Croix.

344 Le Baud, op. cit., p. 196, dit qu'il s'agit du vicomte du Fou mais mentionne en note « vigerius », soit le voyer du Faou. R. Delaporte, Les sergents, prévôts et voyers féodés en Bretagne, des origines au début xv^esiècle. Rennes, 1938, p. 96-97 ; La Borderie. Nouveau recueil..., op. cit., art. n° 132, p. 186-187 ; P. Kernévez, op. cit., p. 5. 53 et 55 ; J. Quaghebeur, op. cit., t.I, p. 233, 298 et 495 : le voyer du Faou, cité dans le compte de Roland le Lombard entre 1306-1308, se nomme Guegen, héritier d'un certain Gauvain qui possédait des biens autour de la ville ducale de Quimper. Il faut bien le distinguer du vicomte du Faou, qui lui est cité dans la baillie de Léon. Les comtes de Cornouaille dominaient le pagus du Faou, territoire qui longeait l'Aulne et était encore attesté en 1330, selon le pouillé de l'archevêché de Tours. Son chef-lieu était le château comtal puis ducal de Châteaulin, autour duquel se trouvaient les domaines patrimoniaux des comtes de Cornouaille. Le duc a peut-être demandé à son principal représentant de s'occuper aussi de ses nouvelles acquisitions dans la vicomté de Poher, dont le château de Châteauneuf-du-Faou, après la disparition de la maison vicomtale de Poher.

345 BNF, ms. fr. 1659, fol. 66 r : « despans ».

346 Potier, op. cit., t. II, p. 260 ; H. Frotier de La Messeliere, Le Poher..., op. cit., p. 24, et « De l'âge probable.. », op. cit., p. 158 : Jean de Mené est le premier membre connu de sa famille, issue du lignage trégorrois des Charruel. La terre de Mené se situait au nord de Carhaix, dans la paroisse de Plourac'h, limitée à l'ouest par l'Aulne et au nord par les Monts d'Arrée. Elle relevait de la châtellenie ducale de Carhaix.

347 Le Baud, op. cit., p. 196, dit que « c'est le sieur de Brunault ». La Borderie, Essai..., op. cit., p. 143 ; M. Pastoureau, op. cit., p. 146, n° 34 ; H. Frotier de La Messelière, Le Poher..., op. cit., p. 46-47, et « De l'âge probable... », op. cit., p. 58. Henry de Trébrivan est seigneur de Brunault. La seigneurie de Brunault se trouvait dans la paroisse de Trébrivan et relevait de la châtellenie ducale de Carhaix. Elle fut unie à une date inconnue aux fiefs de Lostancoët, en Le Moustoir, et de L'Estang, en Trébrivan, pour former la seigneurie de L'Estang-Brunault qui avait juridiction dans six paroisses. Le château de Brunault se situe dans le bois de Castel-Huel ou Keruel. Ce fief était limitrophe de celui de Rostrenen. M. Pastoureau affirme qu'Henri de Trébrivan était le fils ou le frère de Pierre IV de Rostrenen. Il s'appuie sur leurs armoiries, quasi similaires, mais celles d'Henri sont brisées, symbole des cadets. D'autre part, les Rostrenen ont été aussi seigneurs de Brunault.

348 BNF, ms. fr. 1659, fol. 66 r : « l'ostange ».

349 Kerviler, op. cit., t. V, liv. I, p. 406 ; Ogée, t.I, op. cit., p. 310 : Henry de Coët-Buhal appartenait à une ancienne famille de l'évêché de Cornouaille. Il est vivant encore en 1315. Le manoir de Coëtbuhat se trouve dans la paroisse de Gourin.

350 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 144 ; B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, « Le plus ancien rôle... », op. cit., p. 60 ; La Borderie, Histoire..., op. cit., t. III, p. 355, et « Recueil... », op. cit., t. XIX, 1889, p. 221-222 et p. 301 ; J. Quaghebeur, op. cit., t. II, p. 464 : la vicomté de Gourin n'avait plus de seigneur particulier depuis 1262. Le seigneur en était le duc. Le centre de cette terre devait être à Gourin, probablement à proximité du retranchement dit de « La Tour du duc ». La vicomté de Gourin semble être issue de celle de Poher.

351 BNF, ms. fr. 1659 fol. 66 r : « environ XV chevaliers ».

352 Potier, op. cit., t. II, p. 173 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 135-137 ; L. Merlet, « Notices sur la baronnie de Châteauneuf-en-Thimerais », op. cit., p. 469-470 : il s'agit d'Hervé V de Léon, de la branche cadette, seigneur de Noyon dans le Perche, fils d'Hervé IV de Léon et de Mahaut de Poissy, dame de Noyon-sur-Andelle. Il meurt en 1304. Il est aussi l'assassin probable d'Alain de Nuz, qui suit. Il est le plus puissant seigneur de Basse-Bretagne ; en Cornouaille, il détenait les châtellenies de Daoulas, de Crozon-Porzay et de Quéménet ; en Vannetais, les fiefs de Léon, cités dans le Livre des Ostz.

353 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 147 et « La vicomté ou principauté de Léon », Revue de Bretagne et de Vendée-Anjou, 1889, p. 97 ; P. Kernévez, op. cit. p. 72, 94-95, 172-173 ; Floquet, op. cit., p. 212, 217 et 232 : le partage de 1179 entre les deux fils de Guiomarc'h, vicomte de Léon, avait donné à la branche de sa famille trois importantes châtellenies : Landerneau, 35 paroisses avec les forteresses de Landerneau, de La Roche-Maurice et de Joyeuse-Garde en La Forêt-Landerneau ; Daoudour, 20 paroisses avec le château de Landivisiau, et enfin Coatméal, sept paroisses avec le « chastel de Coetmel », selon un acte de 1318.

354 M. Pastoureau, op. cit., p. 141 ; Potier, op. cit., t. II, p. 109-110, 173 ; Kaermouen est Kermaouan ou Carman. P. Kernévez, op. cit., p. 92-93 et 156 : il s'agit d'Alain de Carman qui tire son nom du château de Carman en Kernilis, centre d'un vaste fief, s'étendant sur une dizaine de paroisses. Au xiii^e siècle, les Carman obtiennent la seigneurie et le château du Bois ou de Coët-Seiz-Ploué, en Plounévez-Lochrist, aujourd'hui de Maillé. Toutefois, il semblerait qu'Alain de Carman avait aussi le château de Lesquelen, en Plabennec, car selon L. Le Guennec, Brest et sa région, Quimper, 1981, p. 343, ses parents sont Béatrix de Carman et François, sire de Lesquelen, fils lui-même d'Alain de Léon, puîné d'Hervé IV de Léon (de la branche cadette ?) et de l'héritière de Lesquelen. M. Pastoureau précise aussi que, selon R. Gaignières, il portait à la fois les armes des Carman et celles des Lesquelen.

355 Potier, op. cit., I, p. 373-374 ; Comtesse du Laz, op. cit., p. 6 : il s'agit de Pierre du Faou, fils de Soudan du Faou et d'Alix de Rostrenen, attesté en 1283.

356 La Borderie, Essai..., op. cit., p. 138 ; J. Quaghebeur, op. cit., t. II, p. 533, 557-558 et 566-569, note 137 ; H. Guilotel, « Les vicomtes de Léon au xi^e et xii^e siècles », MSHAB, 1971, t. LI, p. 567, note 128 : la seigneurie du Faou, dont le centre est la motte féodale du Faou, est d'ordinaire cornouaillaise, mais ici elle dépend du Léon, probablement depuis la défaite et l'extermination des vicomtes du Faou, descendants des vicomtes de Quimper, à Daoulas, en 1163 par les vicomtes de Léon. Le duc Conan IV a pu alors inféoder leurs fiefs, sans seigneur, au vicomte de Léon, sans doute pour se l'attacher. Le vicomte de Léon a peut-être ensuite détaché ce territoire pour le confier à un cadet de sa famille, ce qui peut expliquer la tradition faisant des vicomtes du Faou des cadets des vicomtes de Léon.

357 BNF, ms. fr. 1659, fol. 66 v ; « Nulz ». Le Baud, op. cit., p. 196, le nomme « Salomon ». Dom Morice, I, 1120-1121 : Alain Nuz est assassiné en 1295 par son voisin, Hervé V de Léon, de la branche cadette.

358 Le Baud, op. cit., p. 196, dit qu'il s'agit de « Postelo », qui « est Kergournadec'h ». Potier, op. cit., t. II, p. 90 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 150 ; Couffon, « Les pagi... », op. cit., p. 4 ; P. Kernévez, op. cit., p. 6 et 156-157 ; F. Moal, Cléder, un terroir en Léon, 1984, p. 63 : La terre de Plostel n'est pas sans évoquer la terre de Plestel, à l'est du Queffleuth, en Trégor, détenue par Rolland de Dinan-Montafilant. Toutes les seigneuries du lignage des Nuz se trouvaient à cheval sur le Queffleuth, limitrophes des fiefs des Dinan, à la fois dans le Trégor et dans le Léon. Il faut alors admettre que le fief de Plestel ou Plouastel était beaucoup plus vaste et s'étendait à la fois dans les évêchés de Tréguier et de Léon. Le centre de ce fief est Tournus ou Tour de Nuz en Plounévez-Lochrist et non Kergournadec'h en Cléder.

359 Potier, op. cit., t. I, p. 291 et t. II, p. 94 ; Kerviler, op. cit., t. V, liv. I, p. 286 ; Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XXI-XXIV, Paris. 1855-1904, p. 790 : il a été longtemps identifié à tort comme étant le seigneur trégorrois, Bertrand de Keranrais. En fait, il s'agit de Bertrand de Kernau ou de Cornouaille (en breton, Cornouaille se dit Kernau ou Kerneo). Il peut avoir été le père d'Helgomarc'h ou Hagomart de Cornouaille, convoqué avec les 26 plus grands feudataires de Bretagne par le roi de France en 1303 et en 1304 pour son ost de Flandre. Cette lignée prétendait descendre d'un puîné des comtes de Cornouaille. Il existait
un ancien lignage de Cornouaille en Léon qui détenait, entre autres, les terres de Cornouaille en Lambézellec, et de Kerven ou Kerguern, nom qui évoque Kaerguerne.

360 Potier, op. cit., t. I, p. 29 ; L. Le Guennec, op. cit., p. 91-92 ; Ogée, op. cit., t. I, p. 417 ; R. Quentel, L'histoire du Relecq-Kerhuon et des Kerhorres, t. Il, Le Relecq-Kerhuon, 1997, p. 250-252 et 299 ; A. Mousset, op. cit., p. XCII ; P. Kernévez, op. cit., p. 17 ; le fief de Kerguern ou de Kervern devait s'étendre en Lambézellec, en Plabennec et en Ploudaniel, c'est-à-dire au nord de l'Élorn, en plein cœur de la forêt de Guipavas. Son centre peut avoir été le château de Lossulien ou une forteresse antérieure en Guipavas, qui contrôlait le passage sur l'Élorn entre le Léon et la Cornouaille.

361 Kerviler, op. cit., t. V, liv. I, 22-25 ; Potier, op. cit., t.I, p. 230-231 ; Père Anselme, op. cit. t. IV, p. 357 ; La Borderie, Essai..., op. cit., p. 147, et - La vicomté ou principauté de Léon... », op. cit., p. 10 ; Ogée, op. cit., t.I, p. 437 ; G. Durand, « Le château de Trémazan... », op. cit., p. 159-193 ; P. Kernévez, op. cit., p. 50, 52, 98-99 ; Henri I^erdu Chastel est le fils de Bertrand I^er et d'Anne ou de Constance de Léon. Son patronyme fait référence à la seigneurie du Chastel, qui selon des aveux tardifs du xvii^e siècle était divisée en deux parties : l'une, sur quatre paroisses, avec pour centre le château de Trémazan en Kersaint, sans doute construit au début du xiv^e siècle, relevant du vicomte de Léon, de la branche cadette ; l'autre dépendant directement du roi, et donc antérieurement du duc de Bretagne, représentait en fait les 9/10^e de la seigneurie, avec pour centre la Tour Tanguy, ou motte Tanguy, en Saint-Pierre-Quilbignon, en face du château ducal de Brest. Les Du Chastel tirent, semble-t-il, leur nom de la seigneurie du Chastel, en Plouarzel, qui contenait le château de Pont-ar-C'hastel, relevant du duc depuis 1274.

Auteur

Frédéric Morvan

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