Annexe I. Le Théâtre National Ambulant Gémier
p. 221-286
Texte intégral
1Sous la référence Manuscrits Jacques Sarthou don 1994 D9409/05, la Bibliothèque nationale de France conserve des documents relatifs au Théâtre National Ambulant Gémier.
2L’héritier d’Henri Febvre-Moreau les remit à Jacques Sarthou lorsque celui-ci envisagea la création d’un théâtre ambulant. Ils furent communiqués pour étude à Denis Gontard. À la mort de Jacques Sarthou, ils furent légués à la Bibliothèque de l’Arsenal.
3Ils sont organisés ainsi :
DOSSIER PRÉPARATOIRE À LA CONSTRUCTION
Note adressée par F. GÉMIER et M. MOREAU-FEVRE au ministre de l’Instruction publique et des Beaux Arts présentant le projet (15 feuillets dactylographiés). Extrait du budget général de l’exercice 1911 (Ministère de l’Instruction publique et des Beaux Arts), par M. PAUL-BONCOUR, Député (2 feuillets).
Étude demandée par M. Gémier à MM. Febvre et Moreau, ingénieurs à Paris (59 feuillets).
Étude concernant l’installation électrique, l’éclairage, le chauffage (35 feuillets), suivie de 2 devis de la Société anonyme de « Force et Lumière Électriques » datés des 12 novembre 1910 et 15 février 1911 (9 feuillets).
Note concernant le transport du Théâtre Ambulant (14 feuillets). 5) Calculs justificatifs de la structure démontable et devis (6 feuillets). 6) Notes diverses comprenant :
Une liste des accessoires pour les machines (2 feuillets).
La « spécification pour la fourniture des caisses des voitures entrant dans la composition du train Gémier » (4 feuillets).
Le détail des commandes effectuées au 25 février 1911 (3 feuillets).
PLANS (8 pièces)
4Projet n° 3482 : Ossature démontable pour le théâtre :
1 plan 1/10e daté du 13 décembre 1910.
Firmin Gémier héraut du théâtre populaire
2 plans au 1/50e, datés des 20 et 24 décembre 1910.
Plan 4379 Train Gémier, Attelage d’une remorque au fourgon tracteur, daté du 9 février 1911.
Plan 12 576 Train Gémier, Voiture salon, daté du 10 février 1911.
Plan 12 677, Train Gémier, Voiture toilette, daté du 10 février 1911.
Plan 12587, Train Gémier, Fourgon pour décors et accessoires divers, daté du 10 février 1911.
Lettre autographe manuscrite de F. GÉMIER à M. MOREAU, concernant les plans (1 document).
CROQUIS (6 pièces)
Carnet, comprenant des croquis au crayon et à l’encre, de la salle et de la scène (9 feuillets), suivi de 4 feuillets de comptabilité.
Croquis d’une voiture formant le plancher de la salle et contenant les fauteuils (5 feuillets).
PHOTOGRAPHIES
5Épreuves N/B des voitures ambulantes et de la salle (3 pièces).
DOCUMENTATION (6 pièces)
6L’Illustration, n° 3543, du 21 janvier 1911.
7L’Illustration, n° 3565, du 24 juin 1911.
8Comoedia illustré, n° 20, 15 juillet 1911.
9The World’s work, may 1912, « A theatre on motor-cars », p. 632-635, ill.
10Programme officiel du Théâtre National Ambulant Gémier (1911).
11Tract de présentation (1 feuillet photocopié).
BREVETS D’INVENTION (2 pièces)
12Brevet n° 425062 délivré à M. Henri Moreau pour son procédé de montage de tente ou hangar démontable, le 28 mars 1911.
13Enveloppe officielle.
PRESSE (12 pièces)
14Articles non datés concernant les premières représentations du Théâtre National Ambulant Gémier.
STATUTS
Statuts de la Société anonyme du Théâtre Gémier – Théâtre National Ambulant – (2 feuillets et 3 photos).
Extrait du Rapport sur le budget des Beaux Arts (1 feuillet).
DOSSIER CONCERNANT FIRMIN GÉMIER (4 documents)
Pour un nouvel art dramatique, texte de Firmin GÉMIER (1 feuillet dactylographié).
Après la célébration du Centenaire de l’Association…, texte publié par Firmin GÉMIER dans le Bulletin des Anciens élèves du Lycée Turgot (1 feuillet imprimé).
Molière et l’Illustre Théâtre, page d’un programme du Théâtre National Ambulant Gémier.
COMMÉMORATIONS
15Demandes de prêts de documents adressés à M. Jacques Sarthou par
M. Denis GONTARD, 1963 (2 feuillets).
M. Roger PERRIN, Éducation et Vie sociale, 1965 (2 feuillets).
16Discours prononcé à l’occasion du Centenaire de Gémier (4 feuillets), liste des invités à la table ronde (1 feuillet) et photographies (Studio H. FINK 26).
PROGRAMMES relatifs à l’activité de Firmin GÉMIER (23 pièces)
Programme Théâtre Antoine 1899-1900 (1 document) (F. GÉMIER dans Le Gendarme est sans pitié et dans Le Père naturel).
Programme Matinée artistique de bienfaisance au profit de la Ligue nationale contre l’alcoolisme, s.d., (1 pièce) (5e acte de L’Assommoir de ZOLA, avec F. GÉMIER du Théâtre Antoine).
Programme Théâtre de la Porte Saint Martin, s.d. (1 pièce) (L’Assommoir, avec
L. GUITRY).
Programme Family-Cinéma, s.d., (2 pièces).
Programme Théâtre National de l’Odéon, GÉMIER (dir.), 1922-1925, n° 1 à 68 (mq 3-10, 15-16, 18, 21, 23, 26-27, 29, 31-33, 36, 39-67).
17Les Manuscrits Jacques Sarthou ont été retrouvés grâce à Madame Thérèse Achart qui connaissait leur existence de Jacques Sarthou lui-même.
18Le lecteur trouvera ici la reproduction d’une partie de ces documents.
Projet primitif
19Gémier fixe en 1905 l’origine de son projet de théâtre ambulant, c’est-à-dire avant qu’il ne prenne la direction du Théâtre Antoine. Il se met en place après qu’ont été consultés les plans et le projet Catulle Mendés. Cette version primitive peut être reconstituée à partir de l’exposé et d’un carnet de croquis.
DOSSIER PRÉPARATOIRE À LA CONSTRUCTION EXPOSÉ1
20Le théâtre ambulant dont nous nous occupons est destiné à parcourir toute la France. Ses séjours dans chaque ville seront courts. Pour éviter les impedimenta d’un transport par routes, son matériel sera amené d’un lieu dans un autre par le chemin de fer. Les voitures devront donc passer par le gabarit de nos voies ferrées.
21Ce théâtre aura environ 1 500 places. La scène sera constituée par la juxtaposition de deux voitures réunies longitudinalement, et jointes, latéralement, à deux autres voitures parallèles, au moyen de planches.
22On disposera ainsi d’une longueur de 10 mètres sur une largeur de 8.
23Ceci posé, envisageons l’éclairage électrique d’une semblable installation.
ÉCLAIRAGE
24Les théâtres fixes d’une importance analogue (Gémier, 1 000 places) disposent d’environ 1 000 à 1 200 lampes, pour l’éclairage intérieur seul. Étant donné qu’il sera inutile d’avoir un tel luxe de lumière, il est suffisant de tabler sur un maximum de 800 lampes allumées ensemble et ainsi réparties : Scène 400 – Salle 200 – Extérieur 200 ou équivalent.
INTENSITÉ DES LAMPES
25Pour diminuer les frais de premier établissement aussi bien que pour augmenter la rapidité de montage et de démontage, on prendra des lampes de 16 bougies. En diminuant le nombre de lampes, le coût du remplacement devient en même temps moins élevé.
NATURE DES LAMPES
26Les lampes à filament métallique, d’une consommation minime, ne peuvent malheureusement être employées en l’occurrence à cause de leur prix de revient élevé et de leur fragilité extrême. Leur économie devient d’ailleurs moins considérable, le courant étant obtenu à un bas prix, ainsi qu’on le verra plus loin. En effet une 25 bougies consomme 25 Watts alors que la 16 bougies qu’elle remplace normalement en consomme 40 soit 15 Watts d’économie. Au bout de 600 heures, elle aura donc économisé 600 x 15 = 9 hW.
27Soit, à 0,30 F l’hW, 2,70 F seulement, alors qu’elle vaut 3,50 F. Ceci sans faire rentrer en ligne de compte la casse supérieure.
28On ne peut pas songer aux lampes à filament de carbone ordinaire, leur consommation étant de 3,5 W mais les lampes dites « économiques » qui sont simplement des lampes survoltées conviennent parfaitement. Elles ne consomment que 2,5 W et coûtent 0,80 F.
29Le Théâtre Gémier en utilise de semblables et réalise de fortes économies. La lampe de 16 bougies consomme 40 Watts.
MACHINES
30L’absence ou la variété de distribution électrique dans les diverses villes traversées interdisent de songer à avoir recours aux secteurs à chaque séjour. Il faut donc produire son électricité soi-même.
31Les groupes électrogènes que l’on construit aujourd’hui et qui sont constitués par des moteurs d’automobile tournant à 800 ou à 1 000 tours, accouplés directement à une dynamo, fournissent la meilleure solution au problème.
32Légers, d’un entretien facile, d’un prix beaucoup moindre que les moteurs fixes, ils sont entièrement désignés pour l’usage que nous voulons en faire.
COMBUSTIBLE
33On ne peut penser à les alimenter en gaz d’éclairage. Outre que celui-ci peut faire défaut dans une ville, la nécessité d’établir chaque fois un branchement augmenterait le prix de revient du courant d’une manière prohibitive. Seule, l’essence pourrait convenir si des résultats satisfaisants n’avaient déjà été obtenus avec le gaz pauvre.
34Pour concilier une sage économie avec une sécurité de marche indispensable, on emploierait un groupe pouvant fonctionner indifféremment au gaz pauvre ou à l’essence.
SECOURS
35Cette préoccupation dominante de la sécurité de marche conduit à employer un deuxième groupe de secours, plus faible que le groupe principal et toujours prêt à partir. Il serait alimenté exclusivement à l’essence.
36Si cependant on recourait aux accumulateurs, ce que je préconise vivement, on pourrait se passer de deuxième groupe.
37Les emplois de l’accumulateur en automobile ont permis de créer des types légers, résistants et de capacité considérable à un prix fort minime.
38Ainsi une batterie de 60 éléments, de 60 ampères ne pèserait pas 400 kg pour un volume de : longueur 1,75 m, largeur 0,60 m, hauteur 0,20 m et son prix ne dépasserait pas 900 francs.
39Elle permettrait avant que le groupe ne débite, d’actionner le ventilateur du gazogène et une pompe électrique d’alimenter les lampes de secours, de scène et de salle qui fourniraient un éclairage suffisant pour que le personnel vaque à ses occupations, et aussi la mise en marche du groupe.
40Grâce à ces accus, on pourrait constituer le circuit des lampes de secours avec une vingtaine de lampes.
41Ces lampes, allumées concurremment avec celles du groupe pendant les représentations éviteraient, d’une façon absolue, la panique que ne manquerait pas de causer l’extinction totale et imprévue de la lumière.
42Elle pourrait en outre, montée en batterie-tampon, régulariser la lumière d’une façon précieuse.
PUISSANCE DU MOTEUR
43Les 600 lampes prévues absorberaient 800 x 40 W = 32 000 Watts soit une puissance d’environ 50 à 60 HP.
44La diminution de rendement occasionnée par l’alimentation au gaz pauvre nécessitera donc le choix d’un groupe de 70 à 80 HP.
RÉPARTITION DE L’USINE
45Un pareil groupe pesant déjà 2 000 kg, auxquels il faut ajouter le poids du tableau et celui des accus, il me paraît impossible de loger tout le matériel électrique sur la même voiture. D’ailleurs, le groupe électrogène serait mieux sur une voiture séparée. Le fonctionnement, dans le même local, du groupe et du gazogène, donnerait lieu à des poussières, des saletés qui rendraient l’entretien difficile, tandis que, le gazogène ayant sa voiture particulière, il est possible de réunir dessus tout ce qui est indispensable à son fonctionnement : eau, charbon, bois etc.
APPROVISIONNEMENT
46Les charbons spéciaux qu’utilisent les gazogènes étant assez difficiles à se procurer partout, il serait prudent d’en emporter une provision pour une huitaine de jours.
47Pour ces huit jours, le poids n’en dépasserait pas 2 000 kg.
48Un système de commande, à livrer en gare et en consigne, permettrait à chaque étape de maintenir constant l’approvisionnement nécessaire.
49Cette façon de faire aurait pour avantage d’utiliser toujours le même combustible qui, analysé et garanti par le fabricant du gazogène, donnerait une marche régulière et toujours semblable à elle-même.
50L’eau, bien entendu, ne serait pas transportée. La toiture des voitures serait aménagée en réservoir, celle du gazogène alimentant celui-ci, et celle du groupe fournissant l’eau de refroidissement.
51À chaque arrivée, les électriciens iraient, avec un tonneau sur roues quérir les 3 000 à 4 000 litres nécessaires et, ce tonneau mis en communication avec les réservoirs, une pompe électrique mue par des accumulateurs la transvaserait sans perte de temps.
AMÉNAGEMENT DES VOITURES
52L’usine proprement dite comporterait deux voitures ; une troisième recevrait le matériel électrique et une quatrième le jeu d’orgue avec ses résistances.
53Les voitures seraient montées sur des ressorts très doux et leurs roues pourvues de caoutchouc. Le peu de parcours qu’elles feraient n’userait pour ainsi dire pas les bandages et on y gagnerait de protéger les garnitures réfractaires du gazogène, les plaques des accus, les lampes, en un mot tout le matériel.
54Des vérins, disposés aux quatre angles des voitures, gazogène et groupe, permettraient en enlevant l’avant et l’arrière trains de déposer à terre la voiture proprement dite. Les côtés seraient démontables pour faciliter l’accessibilité aux différents organes. Des ponts-passerelles arrimés à chaque voiture faciliteraient l’embarquement sur les trucks du chemin de fer.
VOITURE DU GAZOGÈNE
55La voiture du gazogène comprendrait :
561er Un réservoir d’eau, d’environ 3 000 litres constitué par la toiture et destiné à fournir l’eau de vaporisation et celle d’épuration.
572e Une soute à charbon pouvant contenir 2 000 kg.
583e Un gazogène à gaz pauvre de 2 000 à 2 500 kg soit un poids transporté de 4 à 4 500 kg. La place nécessaire au fonctionnement serait largement ménagée. Une importance toute particulière serait accordée à la purification du gaz produit.
59À l’arrivée les voitures-groupe et gazogènes seraient assemblées bout à bout par une passerelle de service.
60Un tuyau métallique, flexible, permettrait d’accoupler gazogène et groupe.
61De même, les prises assureraient l’alimentation des lampes et du ventilateur du gazogène par la batterie d’accus.
VOITURE DU GROUPE
62Le groupe électrogène de 70/80 HP, la batterie d’accus, le tableau général seraient montés sur une même voiture.
63Un carburateur, destiné à alimenter le groupe en cas de panne du gazogène serait relié à un réservoir d’essence qui, par mesure de sécurité, serait complètement entouré d’un second réservoir un peu plus grand, l’espace intermédiaire étant rempli par du sable ce qui, en cas de fuite, réduit au minimum les chances d’incendie. La capacité du réservoir sera d’environ 200 litres, c’est-à-dire suffisante pour alimenter une soirée entière le groupe.
64Il suffira d’avoir en réserve 3 ou 4 bidons d’essence pour parer à toute éventualité.
65Le groupe sera monté sur une épaisse plaque de caoutchouc dans le but d’amortir le plus possible le bruit et les trépidations. Le poids total transporté par cette voiture serait donc de : Groupe 2 000. Accus 400. Tableau 150. Réservoirs 250. Environ 3 000 kg.
66Le tableau général comprendra un rhéostat d’excitation, un de mise en marche du groupe et un coupe-circuits généraux, un ampèremètre, un voltmètre, un coupleur pour les différentes connexions des accus, un disjoncteur, un interrupteur de voltmètre, un poste de téléphone domestique multiple permettant de communiquer avec tous les autres téléphones du théâtre.
VOITURE DU MATÉRIEL
67On s’inspirerait, pour la construction de ces voitures, des principes qui ont présidé à la construction des fourgons militaires, ceux du Génie, par exemple. Tout le matériel aurait sa place bien déterminée et dans un ordre d’accessibilité en rapport avec l’utilisation. Tout y trouverait place ; les appareils mobiles : herses, portants, rampes, frises, etc. pour la scène. Les lustres de la salle, les appliques, fils câbles, tulipes, lampes, arcs, enseignes, etc. Un tableau complet, inventaire de la voiture y serait joint et, outre qu’il faciliterait le rangement à chaque départ, permettrait un examen exact et rapide du matériel.
PIÈCES DE RECHANGE
68Les pièces de rechange du groupe et du gazogène y trouveraient place en quantité suffisante pour parer à toute éventualité.
69Des charbons pour la dynamo et les arcs, des garnitures réfractaires pour le gazogène, des bougies d’allumage, de l’huile, de la graisse consistante, de l’acide pour les accus, des chiffons, etc. en un mot tout le matériel d’entretien serait prévu.
70800 lampes étant employées, il en serait emporté au moins 1 500 de toutes couleurs, pour éviter les frais d’envoi fractionnés et les attentes vaines.
71Elles seraient enfermées dans des boîtes en bois, capitonnées de coton. Toutes seraient de 16 bougies.
ÉCLAIRAGE DE LA SALLE
72On renonce de plus en plus, pour l’éclairage des salles de théâtre à l’emploi des lustres.
73Cependant leur emploi donnerait à la salle un cachet de luxe fort agréable. Leurs inconvénients, dans le cas qui nous occupe, pourraient être annulés en ce sens qu’au lieu d’être d’une seule pièce, on les ferait démontables, les différents éléments les composant pouvant se ranger dans une boîte agencée exprès et leur poids réduit au minimum par l’emploi de bois découpé qui, convenablement doré imiterait parfaitement le lustre en bronze coûteux et lourd.
74Ce ou ces lustres en bois ne constitueraient, par exemple, que le tiers de l’éclairage de la salle, les deux autres tiers l’étant par des guirlandes lumineuses. Chaque lampe serait, s’il y a lieu, pourvue de sa tulipe, celle-ci ayant, dans ce cas, un système de fixation particulier, solide et rapide.
75Un tiers de l’éclairage passerait par le jeu d’orgue permettant ainsi, dans la salle même, des effets de lumière.
76Des prises pour baladeuses seraient installées en différents endroits.
ÉCLAIRAGE DE LA SCÈNE
77La scène comprendrait environ 6 à 700 lampes, dont 400 pouvant fonctionner à la fois. Toutes les sources lumineuses seraient à triple effet : bleu, blanc, rouge.
78Il y aurait : une rampe en deux parties, cinq herses, deux séries de six portants et des traînées en nombre variable. Des prises seraient faites sur le circuit-secours. Tous les câbles mobiles seraient revêtus d’une armature de cuir ou d’acier. Aucune partie parcourue par le courant ne serait à nu. Les garnitures de câbles souples disparaîtraient sous le plancher. Tous les portants, herses, etc. seraient protégés par un grillage placé devant les lampes.
JEU D’ORGUE
79Cet appareil serait du dernier modèle et aussi perfectionné qu’il serait possible de l’obtenir. Toutes les commandes électriques y seraient amenées. Les herses, les portants, la salle, la rampe, en triple jeu, bleu, blanc, rouge, pourraient s’y manœuvrer.
80Il y serait donc disposé les circuits suivants :

81Soit 28 manipulateurs.
82Un interrupteur et un coupe-circuits généraux, un voltmètre et un ampèremètre généraux y seraient fixés. Il y aurait aussi un téléphone domestique communiquant aux autres téléphones domestiques du Théâtre.
83Voiture du jeu d’orgue : ce jeu d’orgue serait placé sur une voiture séparée. Pour les représentations, elle serait rapprochée de la scène et un œil de bœuf permettrait à l’électricien de suivre le spectacle.
84Les résistances, toutes montées sur marbre ou fer seraient enfermées dans un espace clos de tôles perforées et une large aération serait prévue au besoin un ventilateur permettrait de créer un courant d’air refroidisseur.
PRIX DE REVIENT DU COURANT
85Le gazogène donnant le Cheval-heure pour une consommation d’environ 650 gr. d’anthracite à 50 F les mille Kg, le Kilowatt Heure-Combustible revient à :
86(50 x 0,650 x 1 000) / (1 000 x 600) = 5,4 centimes.
87En tablant sur un amortissement du matériel-usine en 5 années et sur une moyenne de marche de 2 000 heures par an, le Kilowatt-amortissement, pour un débit horaire de 30 kW revient à :
88Groupe : 14 000 + Gazogène 3 000 +Accus 1 000 + Agencement 2 000 = 20 000 F.
89Kilowatts produits en 5 ans : 30 kW x 2 000 x 5 ans = 300 000 soit
9020 000 / 300 000 = 0,066 F le kW amortissement
91En comptant 0,03 F pour l’entretien, le graissage, les réparations et 0,05 F pour le nettoyage, la mise en marche, la surveillance, le prix de revient total du Kilowatt Heure est de 0,054 F + 0,066F + 0,03 F +0,05 F = 0,20 F.
92Une soirée de marche coûte donc :
9330 kW à l’heure x 5 heures x 0,20 F = 30 F. Sur n’importe quel secteur et en ne comptant le kW qu’à 0,50 F, la même quantité de courant coûterait 150 x 0,50 F = 75 F soit, par jour, 45 F d’économie réalisés par l’usine.
FILS, CÂBLES, RACCORDEMENTS, APPAREILS
94Tous les fils seront de grand isolement et leur section suffisante pour éviter tout échauffement.
95Leurs revêtements extérieurs, pour les fils non accessibles à la main, sera de tresse qui présente l’avantage de ne pas se dépouiller. Les fils et câbles devant être manipulés fréquemment, tels ceux de la scène, seront entre autre protégés par une armature de cuivre ou d’acier.
96Les longueurs de chaque circuit étant soigneusement déterminées les extrémités des câbles seront pourvues de manchons métalliques, isolés extérieurement et qui se connecteront sur des bornes également isolées. Ce montage permettra donc une grande rapidité de pose tout en offrant une sécurité absolue.
APPAREILS – LUSTRES DÉMONTABLES
97Ainsi qu’il l’a été dit, pour l’éclairage de la salle, s’il est fait usage de lustres, ceux-ci seront en bois découpé et démontables. Il en sera de même des autres appareils.
TULIPES – COUPE-CIRCUIT – DOUILLES
98Les tulipes, pour présenter toute sécurité, seront d’un sys […]2.
99Les coupe-circuits seront choisis d’un modèle à plomb interchangeables et noyés. La fusion s’en opérera dans un espace clos pour prévenir tout risque d’incendie.
100Tout l’agencement électrique du théâtre, rampes, portants, herses, traînées, sera fait sous mes ordres par des ouvriers à moi. De cette façon on obtiendra un matériel parfait à des prix exceptionnels.
101De plus, nous aurons ainsi la faculté de donner comme objectif à notre fabrication, outre la solidarité, la légèreté et la facilité de démontage. Tout ce qui pourra être fait en aluminium le sera. On supprimera ainsi les altérations diverses, tout en obtenant la plus grande légèreté possible.
102Les douilles des lampes seront en aluminium à culot isolé, avec vis d’arrêt les immobilisant sur leur pas de vis et les encoches seront hélicoïdales pour permettre l’introduction plus facile des lampes.
PRÉCAUTIONS CONTRE L’INCENDIE
103Des précautions minutieuses seront prises contre l’incendie. Dans les voitures du gazogène et du groupe qui seront éloignées du théâtre et n’y seront reliées que par les câbles d’alimentation, seront disposés : des prises d’eau, des seaux de sable, des toiles mouillées, etc.
104Toutes les pièces de menuiserie entrant dans la construction seront en bois injectés et ignifugés.
ASSURANCES : INCENDIE – PERSONNEL
105Les précautions prises ne dispenseront pas de se couvrir de tous risques de sinistre par une assurance.
106Tout le personnel serait aussi assuré.
TÉLÉPHONE DOMESTIQUE
107Cinq ou six points, convenablement choisis, seront reliés entre eux par de petits téléphones. Par exemple :
la salle des machines
le jeu d’orgue
le contrôle
la direction
etc.
108Ces petits appareils, outre qu’ils éviteront du dérangement au personnel, permettront une économie de temps et une simplification et accélération du service.
RIDEAU ÉLECTRIQUE
109Étant donné le personnel forcément restreint dont on disposera, la manœuvre du rideau pourra être électrique.
110Dans ce cas, la commande se ferait au jeu d’orgue.
ÉCLAIRAGE DES LOGES
111Il serait bon, qu’en dehors du circuit normal d’éclairage, le circuit de secours éclairât aussi les loges.
ENSEIGNES – LAMPES A ARC – PROJECTIONS
112On aurait une ou deux enseignes portant le titre du théâtre qui seraient fixées en des points convenables.
113Si cette dépense est jugée utile, des panneaux spéciaux pourraient être achetés et permettraient l’annonce des pièces représentées. On emploierait utilement pour cela les lampes à vapeur de mercure qui produisent un vif effet sur le public.
114Quatre grosses lampes à arc éclaireraient la façade et les abords du théâtre.
115Des lampes à projections pourraient être branchées sur les prises prévues.
CHAUFFAGE – VENTILATION
116Dans les soirées d’hiver, et surtout pour un théâtre en plein vent, il est indispensable de prévoir un chauffage rapide et intensif.
117La grande puissance dont on dispose permettrait d’obtenir ce résultat, simplement en mettant le groupe en marche quelques heures avant la représentation.
118La dépense ne serait donc plus là que la consommation de charbon et d’huile, c’est-à-dire un maximum de 15 centimes le Kilowatt Heure.
119Étant donné surtout qu’aucun autre chauffage ne serait possible, cette façon de procéder constitue une solution excellente du problème.
120Aucun poêle à feu nu, calorifère, Choubersky ou autre ne peut être utilisé. Un chauffage à vapeur serait compliqué par ses tuyauteries, ses raccords et son générateur, etc. tandis que le chauffage électrique, simplement obtenu par un poêle mobile, sans flamme apparente, sans risques d’incendie, donnant immédiatement et d’une façon continue une chaleur considérable serait merveilleusement approprié.
121Il existe des radiateurs électriques à accumulation de chaleur, c’est-à-dire émettant encore des calories alors même que le courant est coupé.
122On alimenterait donc une vingtaine ou une trentaine de ces poêles (qui consomment 10 HP) pendant deux ou trois heures avant le spectacle. Pendant la représentation, on ne les alimenterait plus que suivant les disponibilités de l’usine, pour les alimenter presque tous pendant les entractes. Le chauffage du théâtre, pendant toute une soirée ne coûterait pas 20 F.
123Une application utile du chauffage, dans le théâtre ambulant, serait celle des chauffe-fers à friser et des bouillottes électriques dont chaque loge serait pourvue. Ils permettraient d’activer le service tout en supprimant les risques d’incendie : explosion de lampes à alcool, bouts d’allumettes jetés à terre, etc.
124Dans le même esprit, si, dans le foyer, pendant les entractes, il était permis de fumer, des allume-cigares électriques seraient installés.
125Pendant les soirées d’été, des ventilateurs rafraîchiront la salle.
126On pourrait aussi avoir recours aux gaz comprimés, en bouteille, que l’on trouve partout et qui, en quelques minutes, abaissent de plusieurs degrés la température d’une pièce.
DEVIS ESTIMATIF
1271 groupe électrogène 36 Kilowatts 14 000 F
1 gazogéne à gaz pauvre 3 000 F
1 batterie d’accumulateur 1 000 F
1 jeu d’orgue 11 000 F
1 500 lampes à incandescence à 0,80 F 1 200 F
Installation de 3 voitures à 1 500 F l’une 4 500 F
INSTALLATION THÉÂTRE
5 herses à 350 F 1 750 F
1 rampe double 500 F
12 portants à 50 F 600 F
12 traînées à 50 F 600 F
5 prises de courant herses à 20 F 100 F
2 rampes à 20 F 40 F
12 portants à 20 F 240 F
12 traînées à 20 F 240 F
INSTALLATION SALLE
Douilles, Fils, Interrupteurs, CC etc.
200 lampes à 12 F la lampe complète 2 400 F
Lustrerie 600 F
Fils et câbles 1 000 F
4 lampes à arcs avec résistances et supports 350 F
1 enseigne 500 F
6 postes complets à 60 F l’un 360 F
MAIN D’OEUVRE DU TOUT 1 000 F
IMPRÉVU 20 F
QUARANTE CINQ MILLE FRANCS 45 000 F
128Le chauffage, la ventilation et les enseignes annonçant les pièces ne sont pas compris dans le montant de ce devis.
129Paris, le 29 août 1908.
CROQUIS ET PLANS
130Un petit carnet de croquis et de plans accompagne le projet primitif. Le lecteur trouvera ci-après les reproductions des plans de salle et de scène initialement projetés3.


FR : foyer des artistes et régie 3 x 3 et 3 x 3
D : magasin des décors 6 x 3
AH : loge des artistes hommes 6 x 3
AF : loge des artistes femmes 6 x 3
O : orgues 3 x 1
GE : groupe électrogène 6 x 3
CS : bureau du chef de service 3 x 3
CO : magasin de costumes 6 x 3
AM : magasin des accessoires 6 x 3
E : poste de l’électricien
P : planchers 2 m sur 6 et 1,50 m sur 6 fixés 1 sur 2
S : voitures formant plancher de la scène haut 1,30
S2 : avec rampe électrique

Ma machinistes 4m x 3
D décors 4 x 3
C costumes 4 x 3
R régie 4 x 3
O orgue 1 x 2
H loges hommes 6 x 3
CS chef de service 4 x 3
A accessoires 4 x 3
Me meubles 4 x 3
E électricien 4 et 6 x 3
F artistes femmes 6 x 3
GE groupe électrogène

Projet moderne
131Lorsque Gémier rencontre les ingénieurs Henri et Jacques Febvre-Moreau, le Théâtre National Ambulant Gémier s’engage dans sa phase moderne. Ils traitent d’abord la question de l’éclairage, primordiale pour Gémier, et font établir plusieurs devis de jeu d’orgue à la société Force et Lumière Électriques4.
132SOCIÉTÉ ANONYME DE FORCE ET LUMIÈRE ÉLECTRIQUES
Capital 300 000 francs
BUREAUX & ATELIERS 9 rue de Rocroy (Xe Arrt.)
Paris le 12 novembre 1910
133Monsieur FEBVRE-MOREAU
1345 rue Laffitte
PARIS
135Monsieur,
Comme suite à la demande que vous avez bien voulu nous faire, nous avons l’avantage de vous adresser ci-après notre devis concernant la fourniture d’un jeu d’orgue pour effets lumineux.
136Il serait possible de grouper en quantité plusieurs résistances dont le nombre pourrait être augmenté ou diminué proportionnellement à l’intensité du courant, comme vous nous le demandez en vue de réduire l’importance du jeu d’orgue.
137Toutefois, nous ne conseillons pas cette solution car elle a le défaut de répartir l’intensité d’une façon défectueuse dans les divers rhéostats et, en outre, d’enlever à l’appareil toute élasticité en obligeant l’électricien à faire décroître simultanément l’éclairage sur un grand nombre de circuits.
138Nous avons établi notre proposition en nous basant sur une intensité maximum de 30 A. par résistance et en groupant à demeure certains circuits de petite intensité comme ceux des portants en quantité sur des rhéostats calculés en vue de l’intensité ci-dessus.
139Le groupement qui, à notre avis, donne le maximum d’effets lumineux avec le minimum d’éléments est le suivant :5

140Dans cette répartition, nous supposons que le circuit blanc de la rampe serait divisé en deux parties commandées chacune par une résistance.
141Les circuits blancs des herses seraient divisés en deux allumages mais nous avons prévu une seule résistance pour les deux allumages de chaque herse qui devront donc, pour les effets, marcher en même temps. De plus, le circuit bleu et le circuit rouge d’une même herse seraient commandés par une seule résistance intercalée soit dans un circuit, soit dans l’autre, à l’aide d’un commutateur à deux directions.
142Pour les portants, une même résistance commanderait quatre appareils groupés en quantité pour le blanc, il en serait de même sur le bleu.
143Les 10 réflecteurs seraient montés en deux groupes de cinq sur une même résistance étant donné la petite intensité absorbée.
144Si on veut porter à 30 le nombre d’éléments prévus au jeu d’orgue, on pourrait avoir pour chaque herse une résistance sur le blanc, une sur le bleu et une sur le rouge.
145Dans ces conditions, on obtiendrait le maximum des effets lumineux avec une grande simplicité de manœuvre obtenue grâce à la perfection de notre système de jeu d’orgue.
146Nous avons établi un devis estimatif avec résistances liquides et nous indiquons le supplément à prévoir pour les résistances métalliques.
147Les premières résistances sont très économiques comme prix d’achat, mais plus volumineuses que les résistances métalliques.
148L’encombrement à prévoir dans le cas où on les adopterait serait :
149Hauteur 2,50 m
Largeur 2,00 m
Longueur 5,00 m
Poids 2 500 kg environ
150Les résistances métalliques sont coûteuses mais d’un encombrement réduit et d’un transport plus facile que les premières.
151Les dimensions à prévoir pour le local nécessaire seraient :
Hauteur 2,50 m
Largeur 2,00 m
Longueur 3,90 m
Poids 2 000 kg environ
152Ces dimensions comprennent l’encombrement du jeu d’orgue, des résistances et du tableau de distribution des circuits de scène.
153Nous avons prévu un groupement des résistances dans des caisses dont le poids ne dépasse pas 150 à 180 kg.
154Paris, le 12 novembre 1910
L’Administrateur Délégué
DEVIS ESTIMATIF
155UN JEU D’ORGUE automatique breveté SGDG commandé à la main par un volant et permettant de graduer l’éclairage sur 26 circuits indépendants. Chaque résistance pourrait être arrêtée en un point quelconque de sa course déterminé à l’avance et on pourrait faire croître insensiblement l’éclairage sur un circuit pendant qu’il décroîtrait sur les circuits voisins et vice-versa.
15626 RÉSISTANCES liquides complètes avec bacs en grès vernissé, bouchons de vidange, cônes fixes et mobiles en alliage durci.
157LES ACCESSOIRES DE POSE :
15878 poulies de renvoi en fonte
300 mètres filin d’acier
26 tendeurs pour compenser l’allongement des filins
1 tourie de sel pour préparer le liquide poulies en porcelaine pour isoler les bacs
Ferrures supportant les renvois
Châssis en bois transportables supportant et renfermant les bacs
L’ensemble ci-dessus, CINQ MILLE DEUX CENTS FRANCS (5200).
159Dans le cas où on adopterait un jeu d’orgue à 30 éléments notre prix serait porté à CINQ MILLE NEUF CENTS FRANCS (5 900)
160Les prix ci-dessus ne comprennent pas l’emballage, le transport ni la mise en place.
161UN TABLEAU DE DISTRIBUTION comportant exclusivement les appareils de commande des circuits dépendant du jeu d’orgue et de la scène et constitué par des panneaux en marbre comportant :
1621 interrupteur bipolaire général avec coupe-circuit 600 A.
2 coupe-circuits bipolaires 30 A. (Salle)
1 coupe-circuit unipolaire 100 A. (Commun Rampe)
2 coupe-circuits unipolaires 25 A. (Rampe Blanc)
2 coupe-circuits unipolaires 25 A. (Rampe couleur)
2 coupe-circuits unipolaires 50 A. (Herses Communs)
4 coupe-circuits unipolaires 30 A. (Herse blanc)
4 coupe circuits unipolaires 15 A. (Herses couleur)
20 coupe-circuits unipolaires 10 A. (Communs Portants)
40 coupe-circuits unipolaires 10 A. (Allumage Portants)
20 coupe-circuits bipolaires 10 A. (Réflecteurs)
15 inverseurs unipolaires à 2 directions 30 A. (Blanc)
1 interrupteur unipolaire 400 A. (Extinction du blanc)
11 inverseurs unipolaires à 2 directions 30 A. (Couleurs)
1 interrupteur unipolaire 200 A. (Extinction des couleurs) connexions entre appareils
Pose des appareils sur les marbres
Plaques émaillées indiquant les destinations
1 châssis en fer supportant le tableau.
L’ensemble ci-dessus MILLE TROIS CENT CINQUANTE FRANCS (1350)
163Non compris l’emballage, port et mise en place.
164Si on adoptait le jeu d’orgue à 30 éléments notre prix serait porté à MILLE CINQ CENTS FRANCS (1 500)
165Le tableau ne comporte pas les appareils des circuits de salle, indépendants du jeu d’orgue. Chaque circuit sera protégé à son arrivée par un coupe-circuit à barrette sur chaque fil d’allumage et sur le commun. Les inverseurs prévus permettent d’éteindre d’un seul coup par la manœuvre d’un des interrupteurs unipolaires généraux un certain nombre de circuits pendant que les autres circuits resteraient en plein feu.
166RÉCAPITULATION
JEU D’ORGUE (26 éléments) 5 200,00 F
TABLEAU DE SCÈNE 1 350,00 F
TOTAL 6 550,00 F
167Dans le cas où on adopterait un jeu d’orgue de 30 éléments, notre devis s’établirait comme suit :
168JEU D’ORGUE (Résistances et accessoires) 5 900,00 F
TABLEAU DE SCÈNE 1 500,00 F
TOTAL 7 400,00 F
169Si on adoptait un jeu d’orgue à résistances métalliques, il faudrait prévoir une dépense supplémentaire de 180 F par résistance, le jeu d’orgue et le tableau étant les mêmes que pour les résistances liquides.
170Paris, le 12 novembre 1910
L’Administrateur délégué
171Quelques mois plus tard, un nouveau devis est établi.
172SOCIÉTÉ ANONYME DE FORCE ET LUMIÈRE ÉLECTRIQUES
Capital 300 000 francs
BUREAUX & ATELIERS 9 rue de Rocroy (Xme Arrt.)
Paris le 15 février 1911
173Monsieur FEBVRE-MOREAU
5 rue Laffitte PARIS
174Monsieur,
Nous avons l’honneur de vous fournir ci-dessous le devis que vous avez bien voulu nous demander pour les appareils d’éclairage de scène : herses, rampes et portants dont vous avez besoin.
175Le matériel que nous avons prévu est de construction extrêmement robuste et aussi léger que possible.
176Notre fourniture comprendrait :
177UNE RAMPE en deux moitiés constituées chacune par un réflecteur comportant deux parties droites, l’une de 3 mètres et l’autre de 1 mètre capables d’être assemblées l’une au bout de l’autre et démontées aisément. La liaison entre les deux parties étant assurée par des tiges de fer rond dépassant une partie pour entrer dans l’autre.
178Le réflecteur de la rampe serait en tôle légère extra mince et incliné de façon à amener les lampes dans le prolongement du plancher de scène pour assurer une bonne répartition de la lumière sans gêner la vue des spectateurs. Le réflecteur serait monté sur des cornières légères assurant sa rigidité.
179Chaque demi-rampe comporterait 50 douilles pour le blanc
25 douilles pour le bleu
25 douilles pour le rouge
180Les trois allumages seraient protégés par des coupe-circuits unipolaires à barrettes ainsi que le fil commun aux trois couleurs.
181Les deux demi-rampes de chacune 4 mètres HUIT CENT QUINZE FRANCS (815)
1822 HERSES de 9 mètres comportant chacune 60 douilles pour le blanc
30 douilles pour le bleu
30 douilles pour le rouge
183Chaque herse comporterait un réflecteur en tôle mince exécuté en trois morceaux de 3 mètres capables d’être assemblés les uns aux autres par emboîtements. Chaque morceau de 3 mètres comporterait à ses deux extrémités une patte de suspension permettant de régler l’inclinaison de la herse. La suspension de la herse complète de 9 mètres devant être assurée par quatre filins tirant simultanément soit un filin à chaque extrémité et deux filins intermédiaires dont chacun serait attaché aux deux pattes voisines des assemblages.
184Nous avons prévu à l’extrémité de chaque morceau de 3 mètres des bornes permettant d’effectuer rapidement la jonction électrique avec le reste de la herse.
185Les coupe-circuits des herses ne sont pas prévus, car leur emplacement logique est au tableau.
186Les lampes seraient réparties sur quatre fils dont un commun.
187Chaque herse représente une dépense de TROIS CENT QUATRE-VINGTS FRANCS soit au total pour deux herses
188SEPT CENT SOIXANTE FRANCS (760)
2 HERSES de 9 mètres comme ci-dessus comportant chacune
40 douilles pour le blanc
20 douilles pour le bleu
20 douilles pour le rouge
189L’une 340 F soit SIX CENT QUATRE-VINGTS FRANCS (680)
19010 PORTANTS modèle léger en bois mouluré de 5,50 m environ de longueur comportant chacun
20 douilles pour le blanc
10 douilles pour la couleur
191Les lampes seraient montées sur des appliques de cuivre d’un modèle court et protégées par des tiges en fil de fer de 5 mm soudés sur des étriers placés de distance en distance.
192Chaque portant comporte un crochet de fixation à la partie supérieure et une prise de courant tripolaire à enveloppe métallique placée à la poutre inférieure ainsi que trois coupe-circuits unipolaires de protection, type à barrette.
193Chaque portant 20 F soit DOUZE CENTS FRANCS (1 200) pour l’ensemble.
10 portants comme ci-dessus avec 10 douilles pour le blanc
10 douilles pour la couleur
L’un 100 F soit pour les 10, MILLE FRANCS (1 000)
19410 RÉFLECTEURS comportant chacun 10 douilles en un allumage
195Chaque réflecteur est constitué par un montant en bois consolidé à la partie inférieure par un fer plat et comportant à la partie supérieure une planche sur laquelle sont montées 10 douilles.
196Les douilles sont placées dans un réflecteur en tôle et les lampes sont protégées par deux coupe-circuits à barrette.
197L’alimentation se fait par une prise de courant bipolaire à enveloppe métallique.
198Chaque réflecteur 80 F soit HUIT CENTS FRANCS (800)
199RÉCAPITULATION
RAMPE 815,00 F
2 HERSES DE 120 l 760,00 F
2 HERSES DE 80 l 680,00 F
10 PORTANTS DE 30 l 1 200,00 F
10 PORTANTS DE 20 l 1 000,00 F
10 RÉFLECTEURS DE 10 1 800,00 F.
TOTAL 5 255,00 F.
200Nos prix s’entendent pour matériel pris dans nos ateliers et ne comprennent pas la fourniture des lampes à incandescence et les câbles sous cuir d’alimentation, non plus que les filins et poulies de fixation des herses.
201Toutes nos herses, rampes et portants sont livrées peintes extérieurement à deux couches de peinture grise et intérieurement à deux couches de blanc gélatineux. Nous restons à votre entière disposition pour tous autres renseignements complémentaires et vous prions d’agréer, Monsieur, l’assurance de notre considération distinguée. L’Administrateur délégué
202Le document ci-dessous constitue la phase ultime du projet moderne.
AVANT-PROJET DE THÉÂTRE AMBULANT DÉMONTABLE
203Étude demandée par M. Gémier à MM. Febvre et Moreau, ingénieurs à Paris6
204Cette entreprise, due à l’initiative de Monsieur Gémier, a pour but d’exploiter un théâtre ambulant donnant des représentation dans toute la France.
205Il n’est pas possible, en effet, dans l’état actuel de l’éducation artistique populaire de créer en un endroit de province déterminé un public assez nombreux pour permettre à un théâtre de prix réduits et au programme varié de subsister longtemps. Il n’en serait pas de même si ce théâtre se déplaçait car si une petite ville ne peut pas alimenter continuellement un théâtre bien agencé, elle peut à coup sûr, l’entretenir pour une représentation.
206Quoique le succès fût de toutes façons assuré, M. Gémier a voulu que rien ne fût négligé dans ce théâtre et que le confort y régnât pour les spectateurs, autant que dans les grands établissements fixes. De plus la machinerie scénique devrait permettre d’y jouer un répertoire varié avec des décors artistiques et un éclairage aussi souple que possible.
207On conçoit dans ces conditions que le matériel nécessaire à une installation semblable, soit d’un encombrement et d’un poids énormes et malgré cela il était indispensable d’étudier une construction susceptible d’être montée et démontée en un temps très court, afin qu’on pût, au besoin, jouer chaque jour en un endroit différent.
208Le moyen de transporter des charges aussi considérables de la façon la plus économique et avec le maximum de sécurité et de rapidité a été également l’objet d’une étude approfondie dont la conclusion a été à l’avantage de la traction sur route à l’aide de machines à vapeur.
ÉTUDE DE LA CONSTRUCTION DÉMONTABLE
209Il importait de donner à ce théâtre les plus grandes dimensions possibles afin d’augmenter les recettes quotidiennes, sans avoir plus de frais généraux. Néanmoins, il était indispensable que l’on pût distinguer les acteurs depuis le dernier rang, et cette considération a limité l’étendue de l’enceinte.
210Le montant des dépenses de construction, de transport et de montage intervient également pour conserver au théâtre ambulant son caractère pratique et dans ces conditions nous avons été conduits à adopter une longueur totale de 35 mètres et une largeur de 20,5 mètres environ, la hauteur variant avec la nature des différentes constructions.
211Plusieurs solutions se présentaient et nous les avons étudiées toutes afin d’en déduire celle qui convenait le mieux.
212Actuellement, il existe trois catégories de constructions qui peuvent être envisagées pratiquement pour une telle entreprise :
2131er - charpentes métalliques avec fermes démontables.
2e - même disposition en bois.
3e - cirque ordinaire.
214La carcasse en fer présente l’avantage de la solidité, mais la portée des fermes étant très grande, leur mise en place nécessite l’emploi d’engins de levage puissants même si elles sont construites en deux parties. La hauteur de la salle se trouve limitée par le poids des poutrelles et le prix de l’ensemble est très élevé quoique justifié par la masse importante de l’ossature métallique.
215La même disposition peut être conservée si le bois est substitué au fer. Les mêmes inconvénients persistent et de plus, la rigidité, excellente au début, ne tarderait pas à décroître avec les montages et démontages répétés.
216La forme adoptée pour les cirques ambulants est extrêmement simple : un mât planté au milieu de l’enceinte supporte le sommet du pavillon, dont les côtés sont maintenus par des fiches placées à la périphérie.
217Dans ce cas la salle est circulaire mais si l’on dispose deux mâts semblables, le cirque peut être allongé et avoir telle forme que l’on désire. Toutefois, nous ne pouvions disposer un mât au milieu de la scène, et la tente n’aurait pas eu la stabilité suffisante pour donner au spectateur l’impression d’un établissement fixe.
218Malgré cela, le principe de cette construction retenait notre attention et des études successives nous ont conduits au projet actuel qui tout en dérivant du cirque à deux mâts, qui depuis longtemps a fait ses preuves, remplit toutes les conditions de simplicité, sécurité et légèreté requises. La tente qui couvre un espace de 38 mètres sur 22 mètres est suspendue par deux portiques constitués chacun par deux mâts. D’un côté, ces mâts forment le cadre de la scène et sont placés symétriquement de l’autre côté. La toile couvrant cet ensemble est donc inclinée de part et d’autre de l’arête supérieure comprise entre les deux portiques et à chaque extrémité. Le pourtour de la toile est maintenu à la hauteur voulue à l’aide de poteaux en bois posés sur le sol.
219De cette façon on conçoit que la hauteur n’est limitée que par celle des mâts et elle a été fixée à 11 mètres.
220Une vergue, suspendue à chacune de ces extrémités par des cordes en chanvre, reliées au sommet des mâts, soutient l’angle de la tente et l’arête horizontale sera maintenue par un transfilage à une poutrelle reliée aux mâts par des haubans. La rigidité sera encore assurée par des traverses transversales maintenant l’écartement des mâts constant et par des haubans d’acier équilibrant les efforts du vent sur la toile. Les rideaux du mur auront une hauteur de 4,50 m et retomberont en pente à 1,60 m environ du pied des poteaux. De cette façon la poussée du vent sera notablement diminuée et la pluie glissera sans s’accumuler dans des poches qui pourraient se produire dans le cas de pente insuffisante.
221Les mâts seront simplement posés sur des semelles arrondies formant assises et facilitant leur mise en place. Les potelets du tour posés sur le sol seront maintenus à l’autre extrémité par des fiches en fer qui passeront dans les cosses de la tente.
222La toile couvrant cette construction sera en trois parties : une toute droite comprise entre les deux portiques, deux autres formant les angles extrêmes de la tente.
223La toile sera tissée en chanvre français et la chaîne et la trame seront doubles ce qui augmentera sa résistance.
224La largeur des laizes sera de 0,80 m, le mètre carré pesant 860 grammes environ. Les coutures doubles seront faites à la machine en fil de chanvre pur goudronné avec recouvrement de 2 cm. Une ralingue en chanvre de 12 mm de diamètre à trois brins sera cousue à la main toutes les deux largeurs. Les trois pièces de la tente seront reliées entre elles par une fermeture à l cm du bas et l’étanchéité sera assurée par un recouvrement de 50 cm maintenu tous les mètres par des pattes en cuir et des boucles à rouleaux.
225Des cosses épissées dans la ralingue du mur et distantes de 1,55 m le soutiendront sur les poteaux et un hauban de chanvre de 7 m de longueur et de 14 mm de diamètre pris dans chaque cosse assurera une tension bien répartie sur la toile.
226Les pinces prévues pour la fixation de ces haubans auront une longueur de 1 m et 40 mm de diamètre. Et seront en fer forgé avec tête bombée renforcée. La partie inférieure du mur sera fixée à l’aide de cosses accrochées par des pinces à talon. En tenant compte de l’inclinaison des parois, la surface utilisable et limitée par les poteaux (au nombre de 68) sera de 25 mètres de longueur et 9 mètres de largeur.
227Le couloir laissé libre entre la toile et les poteaux servira de dégagement.
228La scène serait montée sur un plancher surélevé de 1,30 m et comporterait quatre plans constitués, le premier par les deux mâts, les autres par des poteaux ayant respectivement 7,10 m, 6,60 m et 6 m de hauteur.
229Des traverses relieront les montants entre eux et assureront la rigidité des cadres tout en facilitant la mise en place des décors et des accessoires d’éclairage.
230Le parquet sera constitué par des panneaux de 3 m x 1 et reposera sur des traverses maintenues à la hauteur voulue par des chevalements. L’écartement des deux mâts encadrant la scène est de 10 mètres et cette ouverture légèrement supérieure à celle du théâtre Antoine actuel permettra d’y monter tous les décors répondant aux besoins de la pièce. Le portique de la scène étant à une distance de 8,40 m de l’alignement des potelets, l’espace libre pour les spectateurs sera de 19 mètres de large et 24 mètres de longueur environ en tenant compte de l’avancement de la scène et de la partie laissée nécessairement libre entre le premier rang de sièges et le proscenium.
231Le sol sera couvert par un parquet incliné de telle façon que le dernier rang soit surélevé de 2,50 m environ. Il sera constitué par des panneaux avec barres reposant sur 165 poteaux, en réglant la hauteur. Quinze traverses transversales et onze longitudinales dont certaines seront doublées assureront une stabilité absolue à ce parquet, quelle que soit l’affluence du public dans les couloirs ou aux portes.
AMÉNAGEMENT DE LA SALLE
232Rien non plus n’a été négligé pour la décoration de la salle et tout en lui conservant son caractère de simplicité indispensable, nous avons tenu à ce qu’elle ait un cachet artistique inconnu jusqu’alors pour des entreprises semblables.
233Le velum décoré sera drapé à la partie supérieure de la tente et les côtés seront tendus de peluche de soie ornée de franges. Des motifs seront également peints sur le fronton et le proscenium de la scène de sorte que l’ensemble présentera une harmonie complète et le spectateur pourra se croire transporté dans un théâtre luxueux de Paris.
234Un foyer de 6 mètres sur 8 dont une partie servira de contrôle, permettra au public de se promener durant les entractes et tout y est prévu pour assurer le confort aux spectateurs.
235Un vestiaire sera placé à une extrémité ainsi que les W.C. qui, quoique démontables, seront parfaitement hygiéniques.
ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
236CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Le théâtre dont l’éclairage fait l’objet de la présente étude, étant destiné à séjourner un temps très court dans des villes différentes, on ne peut pas songer à utiliser en chaque endroit le mode d’éclairage qui y est installé.
237Celui-ci est en effet, essentiellement variable et si telle ville possède le gaz, telle autre a l’électricité, la tension de la distribution étant encore indéterminée.
238De plus il eût été fort désagréable de dépendre d’un secteur qui vous eût proposé des conditions exorbitantes et qu’on aurait dû certainement chercher très loin dans certains cas.
239L’obligation s’est donc imposée de produire soi-même l’énergie nécessaire à l’éclairage et il est inutile d’insister sur les avantages multiples que présentait l’électricité dans la circonstance.
240Cette énergie sera produite par des génératrices à courant continu entraînées par des moteurs thermiques dont la puissance et le nombre ne pourront être déterminés qu’après l’étude de répartition des sources lumineuses.
241CHOIX DU COURANT Le courant continu a été adopté pour différentes raisons : souplesse de fonctionnement, facilité de manœuvre, celle du couplage de deux alternateurs présentant de grandes difficultés.
242De plus, si le courant alternatif est avantageux dans les stations fixes à cause du poids moindre des lignes et du prix réduit des machines pour de fortes puissances, il ne l’est plus dans le cas présent où le prix de la génératrice et des accessoires serait supérieur et les canalisations plus encombrantes. Dans le cas de l’accouplement direct également il peut se produire des accidents très graves si le couple du moteur vient à varier si plusieurs alternateurs sont branchés sur le même réseau.
243Ces raisons nous semblent suffisantes pour justifier notre préférence.
244CHOIX DE LA TENSION Quant au choix de la tension, il a été guidé par la préoccupation d’allier une sécurité maxima à un poids minimum et à un montage rapide.
245Dans le cas de basses tensions c’est-à-dire inférieures à cent volts, les canalisations demeurant très grosses et étant donné les fortes intensités que devra débiter la machine le collecteur est très grand.
246Or, cet organe est fort délicat, fait varier le prix de la machine avec sa grosseur et les étincelles qui peuvent se produire pour de multiples raisons (poussières, usure, décalage, à coups) prendraient de grandes proportions dans le cas d’un courant intense.
247Ces étincelles abîment le collecteur, diminuent le rendement de la machine, provoquent une chute de tension et exposent à une marche irrégulière.
248Avec les tensions élevées, 200 volts environ, ces inconvénients disparaissent, mais d’autres surgissent : sécurité moins grande dans la distribution, car les courts circuits peuvent se produire très facilement et avec plus de gravité que dans le cas précédent. Le collecteur a un nombre de lames d’autant plus grand que le voltage est plus élevé et étant donné les conditions très mauvaises dans lesquelles fonctionnent les machines (poussières, intempéries, entretien aléatoire) des accidents seraient fort à craindre.
249Les tensions intermédiaires de 110 volts nous ont semblé préférables. Le fonctionnement des machines sera sûr, l’appareillage plus robuste que pour 200 volts et moins lourd que dans le premier cas ; les lames auront une durée plus longue que sous une tension inférieure car leur filament est plus court, et la sécurité de toute l’installation sera absolue sans que les canalisations aient un diamètre trop gros mais rendu nécessaire précédemment soit à cause du fort courant soit à cause de la tension élevée.
250NATURE DES FOYERS LUMINEUX La nature du courant et la valeur de la tension du réseau étant déterminées, il importe de choisir des foyers lumineux utilisant le mieux ce courant.
251En principe nous avons écarté des lampes à feu nu qui si elles ne sont pas surveillées continuellement présentent de gros dangers. Toutefois pour l’éclairage de la scène il est indispensable d’avoir des projecteurs mais dans ce cas les précautions sont prises, tant au point de vue du matériel que de la surveillance pour qu’il n‘y ait aucun accident.
252L’éclairage général sera donc assuré par des lampes à incandescence. Il existe dans l’industrie trois variétés de lampes que nous allons examiner comparativement afin de déterminer celle qui convient le mieux à nos besoins. La lampe à filament de carbone ordinaire, vendue 0,40 F se fait sous toutes intensités lumineuses, elle est très robuste mais consomme beaucoup, 3,5 à 4 watts par bougie. La lampe à filament de carbone métallisé consomme moins, 2 watts par bougie, son prix est plus élevé, 1,20 F environ mais sa solidité égale celle de la lampe ordinaire et l’économie de courant réalisée compense son prix d’achat.
253La lampe à filament métallique consomme peu, 1 watt par bougie environ. Elle est cependant très fragile et convient à notre avis fort mal pour cette installation. Son prix élevé de 2 F ne serait en effet jamais compensé par l’économie du courant car elle se briserait fort souvent et en outre de cela, comme il est difficile de s’en rendre compte sans l’allumer on conçoit la complication qu’entraînerait son utilisation.
254La lampe à filament métallisé retient notre attention car sa solidité est grande, sa lumière agréable et son prix de revient relativement peu élevé.
255Sa consommation étant la moitié de celle de la lampe ordinaire la comparaison est très simple.
256Pour une lampe de 16 bougies la consommation est :
257Lampe ordinaire 16,4 64 watts métallisée 16,2 32 watts Pour 800 heures de durée :
64 x 800 = 51 200 W dans le 1er cas
32 x 800 = 25 600W dans le 2e cas
258En comptant 0,05 F l’hectowatt heure, l’économie réalisée avec une lampe de la seconde catégorie est de : 256 x 0,05 = 12,80 F.
259A raison de trois lampes par an et si 500 brûlent simultanément l’économie sera de 1500 x 12,80 = 19 000 F environ
260Dans nos prévisions nous admettons néanmoins l’adoption des lampes à forte consommation de 3,5 watts par bougie pour tenir compte de la possibilité de mettre des lampes d’une plus forte intensité lumineuse 25 ou 32 bougies, ou d’employer des ampoules ordinaires au cas où la réserve viendrait à faire défaut.
261ÉCLAIRAGE DE LA SALLE Pour obtenir un éclairage rationnel, il ne suffisait pas d’admettre une intensité déterminée à produire par mètre carré de surface du sol.
262Il importe de considérer avant tout l’éclairement résultant et celui-ci dépend non pas uniquement de l’intensité des foyers mais aussi de leur répartition et surtout de la nature des parois limitant l’enceinte.
263Il est donc nécessaire de choisir des sources lumineuses, d’en régler le nombre, la couleur, la répartition et l’intensité pour obtenir aux endroits désirés une illumination convenable.
264Les tentures tapissant la salle sont jaunes ; théoriquement c’est parce qu’elles n’absorbent pas les radiations jaunes ou celles qu’elles transforment en radiations d’une longueur d’onde égale. Il faut donc l’éclairer avec une lumière ayant des ondes d’une fréquence semblable, car l’éclairage sera harmonieux et semblera émaner des tentures elles-mêmes.
265Le rendement par réflexion sera, dans ces conditions, de 80%.
266La lampe à incandescence à filament de carbone métallisé répondra très bien à ces conditions surtout si elle n’est pas survoltée.
267Étant donné la forme de la salle (à l’exclusion de la scène) nous avons pensé qu’il était bon de donner un éclairage plus puissant à l’espace situé sous l’arête horizontale de la tente qui correspond d’ailleurs aux places les plus chères (premières et deuxièmes).
268La partie inclinée se prête, en effet, moins bien à une répartition rationnelle et elle sera de plus éclairée par réflexion.
269Dans ces conditions, nous avons admis une intensité lumineuse moyenne de 8 bougies par mètre carré de surface horizontale pour l’espace situé entre la scène et les poteaux du milieu et 3,5 bougies pour le reste.
270La première surface est de :
19 x 17 = 323 mètres carrés.
Ce qui conduit à :
323 x 8 = 2 584 bougies.
La deuxième surface est de :
175 x 3,5 = 612 bougies.
Remarquons que l’intensité volumique sera de :
2584 / 323,10 = 0,83 bougie par mètre cube dans le premier cas et 612 / 175,6 = 0,58 bougie par mètre cube dans le deuxième cas.
271Chiffres vérifiés par ceux des installations antérieures.
272Quant à la répartition des foyers lumineux, nous avons envisagé les deux solutions possibles, de l’éclairage direct et celle de l’éclairage par transparence.
273C’est à dessein que nous avons écarté l’éclairage par réflexion ou diffusion, car ni la nature ni la couleur du vélum ne se prêtent à une telle disposition. Celui-ci est en effet trop léger pour réfléchir les rayons lumineux et sa teinte les diffuserait mal.
274Dans l’examen qui va suivre, des deux solutions, nous nous sommes efforcés de satisfaire aux trois conditions suivantes. À savoir :
2751er Obtenir un éclairement plus ou moins uniforme ne descendant pas au-dessous d’un minimum fixé.
2e Éclairer les objets de tous côtés.
3e Placer en dehors du champ ordinaire de la vision, les sources lumineuses, surtout celles d’un grand éclat.
276On a donc été amené par ces considérations à ne pas employer une source lumineuse unique mais à répartir la lumière en plusieurs foyers, sans pousser cette division trop loin et à profiter autant que possible de la réflexion et de la diffusion des parois.
277ÉCLAIRAGE DIRECT
278Premières et secondes
279Les calculs précédents nous ont conduits à une intensité lumineuses de 2584 bougies, soit 2 600 environ. Étant donné la nature de la toiture, il nous a semblé prudent de ne suspendre les appareils d’éclairage que dans la partie médiane, car ils pourront être fixés d’une façon plus rigide à la poutrelle qu’à la toile.
280Toutefois, pour avoir une répartition de la lumière plus complète, les lampes seront disposées en partie sur des bandes fixées sur les côtés de la salle et en partie sur des lustres, ce qui ne nuira d’ailleurs pas à l’harmonie de l’ensemble.
281Bandes : Les bandes seront disposées le long de la salle au haut des parois verticales et en encadrement sur le fronton de la scène ; une guirlande ornera également les côtés des loges.
282Pour la salle, la longueur disponible est de 30 mètres, soit à raison de 5 lampes, par mètre, 150 lampes.
Soit au total : 136 + 150 = 286 lampes.
283Les ampoules seront dépolies à leur pointe, ce qui adoucira notablement la lumière sans diminuer de beaucoup le rendement.
284Leur intensité est de trois bougies, soit, en tenant compte de l’absorption du dépolissage 3 x 0,8 = 2,4 bougies.
285Lustres : Pour éviter l’inconvénient d’un foyer unique, nous avons prévu trois lustres disposés irrégulièrement au milieu de la salle.
286Le premier à 3 mètres de la scène.
Le second à 5,65 du premier.
Le troisième à 5,65 du second et 3,70 du poteau.
287Les lampes n’ont pas été réparties en nombre égal sur ces trois lustres car il nous a semblé que celui du milieu devait être le plus important.
288De même celui de la scène doit être plus lumineux que celui du fond dont l’éclat sera rehaussé par la réflexion du vélum drapé sur la partie inclinée.
289Si nous appelons « a » l’intensité lumineuse du lustre du milieu nous donnerons au foyer de la scène une intensité de 2 a / 3 et à celui du fond : a / 2
290L’intensité totale des lustres devant être de :
2 600 – 690 = 1 910 bougies.
On en conclut la valeur de a, on a :
(a + 2a / 3) + (a / 2) = 1910
d’où a = 885
2a / 3 = 585
a / 2 = 440
291Troisièmes
292Il a été prévu 612 bougies pour l’éclairage de la fraction de la salle, occupée par les troisièmes et située sous la partie inclinée de la tente.
293Pour les mêmes raisons que précédemment, cet éclairage sera assuré, d’une part par des bandes fixées le long des côtés et du fond de la salle et d’autre part, par des appliques fixées aux piliers du milieu.
294La longueur dont on dispose pour les côtés est de 9,20 x 2 = 18,40 et de 19 mètres pour le fond.
295Les lampes, au nombre de cinq par mètre, seront dépolies pour les côtés et brillantes pour le fond. Leur intensité lumineuse étant de 2,4 bougies dans le premier cas et 3 bougies dans le second.
296L’intensité totale est donc :
(18,40 x 5 x 2,4) + (19,5 x 3) = 505 bougies.
Il reste donc 612 – 505 = 107 bougies.
297Cette quantité étant relativement faible, nous la porterons à 200 bougies qui seront réparties en deux appliques fixées aux mâts à 3 mètres de hauteur environ.
298Allumages
299Il était utile de répartir l’éclairage de la salle en plusieurs circuits afin qu’il soit possible d’allumer les appareils en totalité ou en partie.
300Il a été prévu 4 allumages :
1er 385 bougies du lustre a 250 2a / 3 340 a / 2 975
2e 500 bougies du lustre a 335 2a / 3 100 a / 2 935
3e les bandes de la scène et des loges
4e les bandes de la salle et les appliques
301Il sera possible, de la sorte, d’éclairer une partie de la salle plus qu’une autre, suivant les besoin de la pièce. D’ailleurs un des deux premiers allumages sera branché sur le jeu d’orgue ce qui permettra les variations graduelles de l’intensité de cet éclairage.
302Canalisations
303Dans le calcul des sections, nous admettrons une densité de courant maxima de 2 ampères par mètre quelle que soit la section.
304Cette faible valeur conduit à une fort mauvaise utilisation des conducteurs car on peut très bien admettre une densité notablement supérieure sans qu’elle conduise à une élévation de température exagérée. Par mesure de sécurité et pour satisfaire aux ordonnances préfectorales nous nous sommes limités à ce chiffre.
305Tous les câbles seront en fil de cuivre de haute conductibilité, étamé de 25 à 30 centièmes de mm de diamètre. Leur isolement kilométrique sera de 1 200 mégohms et constitué comme suit :
3061 couche de caoutchouc naturel
2 couches de caoutchouc vulcanisé
3 rubans enduits
1 bourrage sous tresse
1 gaine de cuir
307Tous les câbles seront à un conducteur, ce qui augmentera encore la sécurité, car étant destinés à être roulés très fréquemment il se pourrait que dans le cas contraire l’isolant se fende et qu’il s’établisse entre les deux conducteurs une perte ou un court-circuit. Chaque extrémité des câbles sera munie d’une cosse qui y sera soudée de façon que le contact soit toujours parfait.
308Alimentation des bandes
309Les bandes seront pourvues de quatre ou cinq lampes au mètre ; chaque groupe de huit en série étant branché en parallèle sur la ligne. Cette disposition a été adoptée pour la grande sécurité qu’elle présente, car la différence de potentiel entre chaque lampe est, de ce fait, réduite à 14 volts. Afin d’en faciliter le montage, les câbles seront eux-mêmes fixés sur les bandes et leur protection sera assurée au moyen de tubes isolants armés dans lesquels ils seront passés. La liaison électrique entre les différentes bandes sera assurée au moyen de prises de courant fixées à leur extrémité et établissant les connexions nécessaires.
310La succession des bandes sera alimentée à chaque extrémité de façon à réduire la section des câbles.
311Le nombre total de lampes commandées par le quatrième allumage est de 136 + 187 = 323
312Chaque circuit alimente donc 162 lampes.
313Les ampoules seront à filament métallique et ne consommeront que un watt par bougie. Étant montées par huit en série l’intensité absorbée par groupe est de 0,25 ampère.
Soit 162 / 8 x 0,25 = 5 ampères par circuit.
314Les appliques seront branchées sur un des fils et l’intensité nécessaire pour leur 200 bougies est de 200 x 0,0318 = 6,36 ampères.
315VARIANTE DE L’ÉCLAIRAGE DIRECT.
316L’éclairage de la salle au moyen de lustres tel que nous l’avons prévu présente l’avantage de sa simplicité. Toutefois, il serait plus décoratif de prévoir traversant la salle dans sa largeur des guirlandes munies de lampes et ornées de cristaux ou de draperies.
317On pourrait disposer de la sorte quatre bandes suivant l’ondulation supérieure des vélums et ayant environ sept mètres de longueur.
318Le nombre de bougies à produire étant de 1 910, chaque guirlande comprendra un nombre de lampes correspondant à 430 bougies environ.
319Les ampoules seront fixées sur une courroie de cuir sur laquelle seront également maintenus les câbles. De cette façon la sécurité sera complète car les fils pourront être maintenus à l’écartement voulu et tout danger de court-circuit est impossible.
320Pour le transport, ces bandes seront roulées sur un treuil les lampes se dressant à la périphérie du tambour et pour les monter il suffira d’en fixer ses extrémités à des crochets, la connexion des câbles d’alimentation se faisant au moyen de prises de courant.
321Cet éclairage serait branché sur deux allumages l’un d’eux pouvant être réglé par le jeu d’orgues.
322ÉCLAIRAGE INDIRECT
323Dans ce cas l’éclairage se ferait par transparence, les foyers lumineux étant placés au dessus d’un velum transparent. La répartition de la lumière serait évidemment plus complète et l’effet obtenu serait très plaisant, mais la comparaison des deux solutions montrera que cette dernière n’est pas sans présenter de graves inconvénients.
324Les calculs nous ont conduits à une intensité lumineuse utile de 2 584 bougies pour les premières et les secondes et de 612 bougies pour les troisièmes.
325Premières et secondes
326Les lampes seront disséminées au-dessus d’un velum drapé à la partie supérieure de la tente ; il y a donc lieu de tenir compte des pertes produites par absorption et par réflexion et la quantité de lumière utile sera de ce fait sensiblement diminuée. Nous tiendrons compte de cette diminution en introduisant un facteur rectificatif pour l’évaluation de l’intensité à produire.
327La valeur de ce coefficient peut être estimée à 0,9 ce qui porte le nombre de bougies à produire à 2 564 x 0,9 = 2 870 bougies.
328Afin d’éviter la monotonie de l’éclairage uniquement par transparence, nous utiliserons comme dans le cas précédent des bandes entourant toute la salle.
329La disposition sera d’ailleurs la même et le nombre de bougies ainsi employées est de 690. Il reste donc : 2 870 – 690 = 2 180 bougies à répartir à la partie supérieure de la salle. En adaptant des lampes d’une intensité lumineuse de 20 bougies nous aurons 2 180 / 20 = 109 lampes.
330La disposition prévue comporte 98 lampes et donnera certainement une grande uniformité dans l’éclairement.
331Troisièmes
332La disposition sera la même que dans le cas de l’éclairement direct. Toutefois, pour que le contraste soit moins brusque entre ces parties les lampes des appliques seront dépolies et le nombre de lampes sera de ce fait accru. Nous avions prévu 200 bougies et en tenant compte du dépolissage nous aurons à produire 200 / 0,9 = 220 bougies.
333Canalisations
334Alimentation du plafond : L’alimentation des lampes du velum sera faite au moyen de câbles différents pour chaque côté passés sur une poulie au sommet de la tente et redescendant le long de la toile. Des dérivations placées horizontalement sous la tente seront prises sur ces câbles au moyen de prises de courant et chaque dérivation portera des fils souples dont l’extrémité sera munie de la lampe à incandescence.
335L’allumage du velum sera double ; les dérivations paires et impaires pouvant être alimentées séparément.
336De plus, les canalisations pourront être branchées sur le jeu d’orgue ce qui permettra d’amener plus graduellement l’éclairage à la valeur entière. Afin d’assurer une solidité maxima aux câbles, nous leur donnerons sur toute leur longueur une section uniforme, les épissures présentant en général une résistance médiocre.
337Alimentation des bandes : Le dispositif est le même que pour l’éclairage direct.
338Allumage : Il a été prévu 4 allumages pour la salle
1 : Dérivation paire du plafond
2 : Dérivation impaire du plafond
3 : Bandes de la scène
4 : Bandes de la salle et appliques
339Appareillage
340Il sera disposé des prises de courant aux endroits suivants : à chacune des dérivations paires et impaires, aux appliques, la dérivation alimentant les appliques et la reliant aux bandes.
341Les prises de courant seront unipolaires et la densité de courant ne devra pas dépasser 10 ampères par cinq de surface de contact. Elles seront pourvues d’un enclenchement à ressort empêchant toute rupture de courant accidentelle.
342L’extrémité des dits câbles alimentant la salle sera munie d’une cosse permettant sa fixation aux bornes du tableau de distribution placé dans la voiture. Les fils souples seront soudés aux dérivations.
343L’isolement sera soigneusement reconstitué et la jonction mécanique sera assurée par des fils d’acier enroulés sur les câbles sur une longueur suffisante.
344L’extrémité des fils sera munie d’une cosse soudée permettant la fixation rapide des douilles.
345Les douilles, à vis, seront d’un modèle étudié spécialement en vue des services qu’elles doivent remplir. Dans le culot en porcelaine sera fixé un verrou à ressort et tout en établissant le contact entre la lampe et la cosse du fil, il maintiendra la douille en place.
346De cette façon, pour connecter la douille aux câbles, il suffira d’introduire chacun des conducteurs dans un trou placé à la partie supérieure.
347Pour enlever les fils il suffira de tirer le verrou au moyen d’une clef.
348Le mode de fixation des câbles sera le même que pour l’éclairage direct.
349COMPARAISON DES SOLUTIONS PROPOSÉES
350Les différentes solutions peuvent être comparées à plusieurs points de vue que nous allons examiner.
351Ce sont
1er Prix de revient
2e Sécurité
3e Facilité de montage
4e Entretien
5e Consommation
6e Décoration
3521er L’avantage est à l’éclairage avec bandes.
2e La sécurité est très grande dans le premier cas, car le nombre de connexions est très réduit et la rigidité des appareils fait qu’aucun court-circuit ne peut s’y produire. Néanmoins avec les guirlandes il n’y aurait pas de risque d’accident ce qui pourrait se produire avec l’éclairage indirect, étant donné le grand nombre de fils ballants.
3e Au point de vue du montage les bandes seront très rapidement mises en place, ainsi que les lustres, mais il n’en est pas de même pour l’éclairage indirect dont les canalisations fort nombreuses demanderont un temps assez long pour être montées.
4e Les lustres n’exigent aucun entretien, leur bandes fort peu sauf le remplacement des cristaux qui pourront se casser dans le montage. Dans le troisième cas, il n’y aurait que des précautions à prendre pour ne pas détruire les épissures.
5e La consommation de l’éclairage indirect est sensiblement supérieure car nous avons dû tenir compte de l’absorption du velum.
6e Au point de vue décoratif nous nous rangeons volontiers à l’avis très autorisé de
353M. Bertin dont la préférence va à l’emploi des bandes transversales. La légèreté des tentures serait en effet un peu écrasée par les lustres alors que les guirlandes ornées feront au contraire ressortir tout le bon goût qui a présidé à la décoration de la salle.
354ÉCLAIRAGE DES COULOIRS, DÉPENDANCES ET D’EXTÉRIEUR
355Couloirs
356L’éclairage des couloirs sera assuré par une centaine de lampes à incandescence d’une intensité lumineuse de 10 bougies et réparties dans les couloirs, tout autour de la scène et de la salle.
357Afin de faciliter le montage de ces lampes, elles seront fixées sur des moulures en bois qui contiendront également les conducteurs. Chaque extrémité de ces bandes sera munie d’une prise de courant ou d’une fiche, de façon qu’elle puisse être connectée avec la bande suivante. Le montage s’effectuera donc très rapidement, car si l’on avait dû fixer séparément chaque douille et ses deux conducteurs il n’aurait pas fallu moins de 2 heures et demi pour les monter toutes à raison de 90 secondes par unité.
358Ces lampes seront commandées par un seul allumage et leur alimentation se fera par deux câbles partant du tableau de distribution de la voiture.
359Contrôle et foyer
360La disposition du foyer et du contrôle n’étant pas définitivement arrêtée, nous n’avons pu étudier l’installation d’éclairage dans tous ses détails. Nous avons prévu environ 50 lampes à incandescence d’une intensité lumineuse de 20 bougies qui pourront être allumées en deux tractions depuis le bureau de contrôle.
361D’ailleurs étant donné que la totalité de ces lampes ne brûlera pas pendant les actes on peut sans inconvénient en augmenter le nombre car on dispose durant les entractes d’une puissance suffisante.
362Deux câbles conduisent l’énergie depuis sa source jusqu’au contrôle où elle sera répartie dans les deux circuits. Le mode de fixation des lampes sera pour des raisons identiques le même que dans les couloirs.
363Dépendances
364Dans les dépendances nous avons compris les coulisses de la scène et les différentes voitures qui seront transformées en loges d’acteurs, bureaux, magasins. Dans l’ignorance de ces aménagements nous avons prévu des canalisations pouvant alimenter en permanence 25 lampes de 16 bougies. La connexion entre les voitures et la ligne se faisant au moyen d’une prise de courant.
365Extérieur
366Extérieurement l’éclairage sera assuré par deux lampes à arc, disposées à l’entrée et quatre fixées à l’extrémité de poteaux.
367Ces lampes seront réglées de façon à fonctionner par trois en séries, sous 110 volts sans l’intervention d’aucune résistance ce qui simplifiera beaucoup le montage. Elles seront protégées par un globe de façon à ne laisser passer ni flamme ni étincelle. Le globe sera grillagé et un habillage étanche le préservera contre l’action de l’eau.
368Leur allumage se fera par deux interrupteurs placés dans la cabine de l’électricien.
369Une canalisation spéciale sera également reliée à des affiches lumineuses qui comporteront environ 100 lampes de 5 bougies.
370ÉCLAIRAGE DE SECOURS
371Il ne sera pas prévu de circuit de secours spécial, chacun des réseaux présentant les sécurités nécessaires et pouvant être branché en cas de besoin sur l’une des génératrices qui fournira le courant. Toutefois il sera fixé sur les bandes des couloirs quelques lampes bleues qui brûleront constamment dans la salle.
372ÉCLAIRAGE DE LA SCÈNE
373L’éclairage de la scène sera assuré au moyen de rampe, herses, portants, réflecteurs, et projecteurs en nombre suffisant pour produire une lumière très intense.
374Les lampes à incandescence prévues sont de 16 bougies avec une consommation spécifique de 3,5 watts, mais il est bien entendu qu’elles pourront être remplacées par d’autres d’une consommation moindre et d’une intensité supérieure.
375Les différents accessoires seront constitués comme suit :

376Chacune des herses sera montée dans un des quatre plans de la scène toutes étant interchangeables de façon à pouvoir éclairer l’un quelconque des plans comme on le désire.
377Les rangs et les herses seront à trois couleurs mais il est inutile d’apporter ces complications aux portants ou réflecteurs qui peuvent être préparés à l’avance suivant la couleur dont on aura besoin.
378On disposera donc de 700 lampes blanches produisant une intensité de 1 200 bougies qui pourra être portée à 1 800 si l’on adopte des lampes à filament métallisé.
379Afin de pouvoir obtenir une variation continue de lumière de 0 au maximum l’ensemble des accessoires sera branché sur un jeu d’orgue. Étant donné que ce jeu devait être placé sur une voiture, ainsi que tout son appareillage, nous avons été conduits à établir des dispositifs spéciaux pour obtenir toutes les combinaisons possibles dans les jeux de lumière et une graduation sans à coups.
380L’encombrement des appareils serait :
Hauteur 2,50 m.
Profondeur 1,15 m.
Longueur 4,25 m.
La commande des appareils se fera depuis un tableau général comprenant un panneau par couleur et constitué comme suit :
Composition du tableau blanc
13 coupe-circuits à barrette amovible 30 amp.
13 inverseurs à rupture brusque 30 amp.
1 interrupteur général 250 amp.
1 lampe témoin à réflexion
Composition du tableau rouge
5 coupe-circuits à barrette amovible 30 amp.
5 inverseurs à rupture brusque 30 amp.
1 interrupteur général de 75 amp.
1 lampe témoin à réflexion
381Les trois tableaux seront montés sur marbre et porteront des plaques indicatrices détaillées. Les inverseurs et coupe-circuits commanderont aux tableaux.
382Blanc Salle premier allumage
Salle deuxième allumage
Rampe premier allumage
Rampe deuxième allumage
Herse I
II
III
IV
Portants face cour
Lointains cour
Face jardin
Lointains jardin
Réflecteurs
383Bleu Rampe
Herse I
II
III
IV
Portants face cour
Lointains cour
Face jardin
Lointains jardin
384Rouge Rampe
Herse I
II
Herse III
Herse IV
385Les inverseurs des tableaux permettent d’envoyer le courant dans chacun des circuits soit directement pour rendre ce circuit autonome soit par l’intermédiaire de l’interrupteur général. La commande des rhéostats se fera par trois volants commandant des arbres généraux pour chacune des couleurs ; sur chacun des arbres on pourra embrayer à volonté les commandes de chaque rhéostat.
386Un tableau permettant de se rendre compte de la position des rhéostats se trouvera établi en-dessous du tableau des coupe-circuits et des inverseurs. On aura par conséquent verticalement en partant du haut pour chaque feu :
387Le coupe-circuit, l’inverseur, le dispositif d’embrayage du rhéostat correspondant, un curseur indiquant la position du rhéostat et deux butées réglables permettant d’arrêter la course de rhéostat à l’endroit désiré. Les rhéostats fournis seraient au nombre de 35 réglant 26 feux, chacun de ces feux nécessitant l’emploi de un ou deux rhéostats.
388Outre les tableau dont il est question ci-dessus, il sera adjoint aux appareils un tableau comptant deux coupe-circuits généraux répartis comme suit :
389Rampe
Herse I
Herse II
III
IV
Portants face cour
Portants lointains cour
Face jardin
Lointains jardin
Réflecteur salle
390La continuité absolue de la variation lumineuse sera assurée par les rhéostats qui comporteront chacun 100 plots, abaissant la tension jusqu’à 40 volts.
391La commande de ces rhéostats se fera pour chacun des 26 circuits indiqués au moyen du curseur qui agira sur un câble équilibré passant sur quatre poulies en entraînant les balais frottant sur les plots, ce mouvement pourra donc se faire aussi lentement qu’on le désire.
392Ce câble sera enroulé sur une poulie qu’un ressort maintient éloignée de l’arbre de commande générale. À l’aide d’un levier on pourra embarquer ces organes et la commande pourra alors être faite au moyen du volant particulier à chaque feu.
393Toutefois, même si l’on a embrayé il est possible de manœuvrer individuellement chaque circuit.
394De même, si les inverseurs sont branchés sur l’interrupteur général, les circuits correspondants n’en sont pas moins soumis à l’action des rhéostats et cela permet de préparer à l’avance tous les jeux de lumière.
395Nous pensons de la sorte pouvoir effectuer tous les efforts désirables avec toute la précision d’intensité nécessaire. De plus, l’ensemble des résistances et des manettes étant sur un même chariot, toute crainte d’incendie disparaît car l’électricien s’apercevrait de suite d’un court-circuit.
AMÉNAGEMENT DE LA SCÈNE
396Le jeu d’orgue prévoit pour la scène :

397Les réflecteurs ne comportent qu’un circuit.
398Pour chaque herse et pour la rampe une série de conducteurs spéciaux les relieront au tableau.
399Pour les portants il ne sera disposé que quatre réseaux sur lesquels seront branchés les vingt appareils ; de même pour les réflecteurs.
400Toutes les canalisations seront en câble souple avec un nombre multiple de conducteurs de façon à simplifier le montage mais leur isolement sera le même que pour la salle.
401Pour la rampe, le câble sera à cinq conducteurs de sections différentes et assurant les quatre allumages.
402Il se terminera d’une part par une prise de courant le liant à la rampe et d’autre part par des cosses permettant de le brancher sur le tableau.
403Pour les herses, les câbles à quatre conducteurs longeront les quatre montants. Une extrémité sera attachée rigidement à la hauteur déterminée. La connexion à la herse sera faite par un fil souple de deux mètres de longueur et muni de prises de courant.
404Pour les portants, les câbles seront fixés sous le plancher de la scène par des crochets sous lesquels ils seront posés.
405Les quatre câbles des quatre circuits seront terminés par des prises de courant spéciales à six départs sur lesquels seront branchés les portants.
406Le branchement se fera par des câbles souples dont l’extrémité munie d’une prise sera attachée à un fil. Ce fil sera relié à un couvercle en fer normalement posé sur un trou pratiqué dans le plancher.
407Pour établir la connexion entre ces portants et le circuit, il suffira donc de tirer le couvercle qui amènera le câble.
408La scène sera munie de vingt trous, six au milieu, sept de chaque côté et correspondant aux vingt portants prévus.
409La disposition sera la même pour les réflecteurs mais avec un seul départ pour les dix réflecteurs. Ce départ se fera au moyen de deux prises de courant décapolaires placées au bout du câble dans le fond et au milieu de la scène. Les trous pour ces appareils seront répartis des deux côtés de la scène.
410DÉTERMINATION DE LA PUISSANCE DES GÉNÉRATRICES
411Le nombre de lampes étant déterminé, il convient à présent d’évaluer la puissance qui sera nécessaire à leur alimentation.
412Remarquons que la quantité de lampes allumées est essentiellement variable et dépendra uniquement de la pièce qui sera jouée ; de plus l’éclairage de la salle ne sera jamais en plein feu en même temps que celui de la scène. La puissance des machines devra donc correspondre seulement à l’intensité lumineuse maxima qui sera utilisée sur la salle et la scène sans tenir compte du nombre total de lampes.
413Pour la scène nous avons 1 200 lampes, mais il n’arrivera jamais que toutes les ampoules blanches et de couleurs soient branchées simultanément et nous admettons un maximum de 80 lampes correspondant à 700 blanches et 100 de couleurs.
414Les quatre projecteurs consomment 4 400 watts
415Quant à la salle, nous avons pensé qu’il était suffisant de n’admettre qu’un allumage de 950 bougies environ, c’est-à-dire le plus important.
416Les couloirs pourront également être allumés pendant toute la représentation ainsi que les dépendances.
417Pour le foyer nous n’avons compté que la moitié des lampes, soit 25 de 20 bougies. À l’extérieur, les arcs et les affiches lumineuses brûleront certainement.
418Dans ces conditions on peut résumer comme suit la puissance nécessaire à l’installation :
419SCÈNE 800 lampes de 16 bougies à 3,50 par bougie soit 800 x 163,5 = 45 000 watts
PROJECTEURS 2 projecteurs 10 amp. 110 volts 2 projecteurs 15 amp. 110 volts
4 400
SALLE 950 bougies à 3,50 watts par bougie 3 325
COULOIRS 100 lampes de 10 bougies à 3,5 watts 3 500
FOYER 25 lampes de 20 bougies à 3,50 watts par bougie 1750
DÉPENDANCES 25 lampes de 16 bougies à 3,5 watts par bougie 1 400
EXTÉRIEUR 2 groupes de 3 arcs consommant chacun 8 amp. sous 110 volts 1 760
ENSEIGNE 110 lampes de 5 bougies à 1 watt par bougie 500
Soit au total 61 635
420Comptons 5 % de perte en ligne et 85% pour le rendement de la dynamo ; la puissance du moteur est de : (61 635 / 0,95) x (1,36 / 0,85) = 104 chevaux
421Nos prévisions correspondent à un maximum et le nombre de combinaisons peut varier sans que le chiffre prévu ne soit dépassé.
422Il est évident, que tant au point de vue bon rendement qu’au point de vue sécurité, il est nécessaire de fractionner cette puissance et d’avoir deux groupes de machines. Si l’on n’a besoin que d’un faible nombre de lampes en scène, il est en effet inutile de faire tourner un moteur de 100 chevaux qui consommera beaucoup et s’il survient une avarie au moteur unique on se trouverait désemparé, alors qu’avec deux génératrices il sera toujours possible de se tirer d’embarras.
423Toutefois si nous adoptons deux unités de même puissance (50 HP) nous retrouverons le même inconvénient que ci-dessus car l’éclairage de la salle et des dépendances exigeant 16 kW il ne restera que 14 kW pour la scène soit 250 lampes si l’on n’a qu’une machine en marche.
424Ce chiffre semble insuffisant pour un grand nombre de cas et quoiqu’on puisse réduire l’éclairage général, il semble plus simple de prévoir un petit groupe supplémentaire de 25 HP environ.
425Cette puissance correspond à l’éclairage autre que celui de la scène et on aura de la sorte une indépendance complète entre ces deux réseaux. De plus nous disposerons constamment d’une énergie supérieure à celle qui est exigée et en cas d’avarie l’intensité lumineuse n’aura pas à s’en ressentir.
426L’énergie nécessaire à l’entraînement des dynamos sera fournie par des moteurs thermiques qui dépendront du choix des tracteurs. La charge utile des camions pourra en effet limiter le poids et par suite la puissance utilitaire des machines et il se peut de plus que la force motrice utilisée pour la traction puisse être employée pour actionner les génératrices. Néanmoins, quel que soit le fractionnement définitif des groupes, ces indications données ci-dessus seront respectées autant que possible.
427Quelle que soit la nature du combustible utilisé pour les moteurs thermiques ils ne sont susceptibles d’aucune surcharge et ils devront être prévus pour la puissance maxima. Les dynamos fonctionneront trois heures par jour, et par intermittence pourront être surchargées de 10 à 15 % et seront en conséquence prévues d’une puissance inférieure de cette valeur à celle des moteurs.
428Nous sommes néanmoins certains qu’une machine de bonne construction ne chauffera pas exagérément étant donné surtout que la force prévue ne sera sans doute jamais atteinte.
429TRANSPORT DU THÉÂTRE AMBULANT
430Le théâtre devant stationner à des distances relativement faibles, le transport par chemin de fer présentait l’inconvénient de faire perdre un temps très long pour charger et décharger tout le matériel. Même s’il avait été placé sur des plate-formes ayant le gabarit des voies, il eût fallu le transporter sur les lieux de l’installation et ce transport n’eut pas toujours été facile.
431La charge totale atteint en effet 65 tonnes et les moyens de traction nécessaires ne se trouveraient certainement pas dans toutes les villes.
432Nous avons donc été conduits à envisager un mode de traction sur route qui va faire l’objet de l’étude suivante :
433Examinons dès maintenant, afin de répartir rationnellement les charges, la façon dont sera opéré le montage.
434Tout d’abord la tente sera mise en place. À cet effet, les mâts seront dressés en les butant au pied et en les tirant du sommet par un tracteur après les avoir passés dans les trous de la toile.
435Les haubans d’acier fixés à un collier à 30 centimètres du haut du mât seront raidis et accrochés aux fiches plantées en terre.
436Les transfilages de la tente seront faits et elle sera levée à l’aide de palans à six brins fixés au collier des mâts. Les poteaux de pourtour seront mis en place, les pinces à talon et les fiches enfoncées, les haubans de la toile tendus et les cosses accrochées au talon. Ce travail exigera six heures environ mais le plancher pourra être disposé pendant ce temps. La mise en place du plancher demandera six heures environ.
437Le velum pourra être monté pendant ce temps. Il sera suspendu par des câbles d’acier tendus entre les vergues des portiques. Pour rectifier la flèche qui se produirait inévitablement quelle que soit la tension du câble, la suspension sera double, le second fil étant absolument horizontal et relié au premier par des câbles plus ou moins longs suivant leur distance aux extrémités et compensant ainsi la courbe due à la pesanteur.
438Le velum étant bien tendu sur ce treillis métallique et les ondulations étant régulièrement formées, le spectateur aura l’impression complète de se trouver sous un plafond fixe et non sous une toile.
439Il sera suspendu par des anneaux et pour le descendre, il suffira de le ramener au milieu et de le laisser tomber dans un sac qui le préservera de toute souillure.
440Quoique le démontage de l’ensemble ne demande qu’un temps égal aux deux tiers du précédent, on conçoit que dans ces conditions il serait impossible d’être prêt chaque soir au moment voulu et nous avons été conduits à doubler une partie du matériel.
441Nous avons pensé qu’il serait bon d’avoir deux hangars avec toute la charpente, les traverses et les potelets du plancher pour la salle et la scène et même le velum.
442Les monteurs auront donc le temps de préparer complètement la tente pour n’avoir qu’à y placer les panneaux du parquet, les fauteuils, le foyer et à terminer l’aménagement du théâtre.
443D’ailleurs, les hommes auront encore fort à faire, l’installation de l’éclairage à elle seule exige un temps assez long, surtout pour la scène.
444Ceci posé, le détail du poids des matériaux employés s’établit comme suit
445Charpente, mâts et poteaux de pourtour 8 520 kg
Plancher de la salle, poteaux, traverses, croisillons 4 000 kg
Scène et plancher de la scène, poteaux, traverses,
contrefiches, séparations, soubassements 1 250 kg
Parquets de la salle et de la scène, anneaux et barres 13 600 kg
Escaliers, marches et limons 800 kg
Ferronnerie, boulons, pinces et armature des mâts
poutrelles, câbles et cordages 300 kg
Poids total 31 170 kg
Toile de la tente et du velum, tenture 2 500 kg
Fauteuils et bancs, ensemble 7 000 kg
Moquette et corde, ensemble 2 000 kg
Contrôle, charpente, toile, décoration 2 000 kg
Jeu d’orgue et tableau général 2 800 kg
Usine électrique (dynamo, accessoires, câbles) 5 000 kg
Atelier de réparation et pièces de rechange 5 000 kg
446Il faut encore prévoir les loges d’artistes au nombre de deux (acteurs et actrices), les deux loges du public, un magasin de décors, un magasin d’accessoires, la régie, le vestiaire, les WC.
447On arrive donc à un total de charge utile compris entre 60 et 65 tonnes. Le hangar étant doublé, sauf les panneaux des parquets et les tentures des murs, on conçoit qu’il serait préférable de pouvoir transporter cette charge sur un seul convoi de façon à diminuer autant que possible les frais de transport.
448Or ce poids comprend
Mâts et poteaux 8 520 kg
Plancher de la salle 4 000 kg
Plancher de la scène 1 250 kg
Ferronnerie 3 000 kg
Tente et velum 2 000 kg
Total 18 770 kg
449Soit en chiffres ronds vingt tonnes, en tenant compte des accessoires nécessaires et de l’outillage, qui devraient être transportés sur un seul train.
450Comme lourdes charges, on peut encore compter le parquet, les tapis, le contrôle, l’atelier, l’usine électrique et le jeu d’orgue, les autres objets étant plus encombrants que lourds. Or, de toutes façons, il est impossible de remorquer plus de trois voitures de 5 mètres ou deux de 7 mètres, sans dispositif spécial de direction. Il est donc nécessaire d’adopter deux sortes de trains pour les poids lourds et les charges légères, les premiers étant de 20 tonnes environ et les seconds de 10.
451La sécurité du transport étant un des points primordiaux de l’entreprise, nous avons mis en concurrence les constructeurs de tous les systèmes afin qu’en tout état de cause nous puissions en déduire le meilleur.
452Remarquons de suite qu’il était impossible, étant donné le poids ou l’encombrement des matériaux d’adopter des camions automobiles. Successivement, nous avons donc fait des essais avec les machines suivantes
453Trains Renard
Tracteurs à pétrole
Tracteurs à gaz pauvre
Tracteurs à vapeur
454La première solution était évidemment très captivante. Chaque voiture est motrice quoiqu’il n’existe qu’un moteur en tête de train, l’adhérence est donc considérable et la charge que l’on peut remorquer dépend uniquement de la puissance du moteur. La force est transmise par un cardan dont l’arbre court tout le long du train et qui commande par un différentiel la paire de roues du centre, chaque véhicule ayant six roues. La direction elle-même est assurée mécaniquement à toutes les voitures et chacune d’elles passe exactement au même endroit que la première. Les différents organes de transmission sont très bien étudiés et les résultats obtenus extrêmement intéressants au point de vue technique. Malheureusement, quand on en approfondit l’examen, on s’aperçoit que s’il existe une économie de force due à l’adhérence individuelle de chaque voiture, les frais d’entretien des différentiels, cardans, ressorts etc. sont très élevés.
455La force à transmettre est en effet considérable et les chocs produits par le roulement de ces masses sur un sol inégal ne sont pas sans endommager tous ces mécanismes très délicats.
456Ils ne sont que la reproduction à chaque wagon des organes de transmission d’une automobile et à connaître l’usage d’une telle voiture, on se rend compte que la sécurité n’est pas absolue et les frais de réparation énormes.
457Un autre point important est que le coût d’un train Renard est élevé et la consommation du moteur à essence dispendieuse.
458Pour parer à ce premier inconvénient, nous avons pensé adopter des tracteurs avec moteur à essence, les camions remorqués étant munis d’une direction indépendante. Or les essais effectués sur des machines différentes n’ont guère été satisfaisants au point de vue consommation et entretien et de l’avis de personnes en utilisant, il résulte que 25% des tracteurs sont constamment en réparation. La sujétion d’avoir une telle quantité de matériel de réserve nous a fait abandonner ce mode de transport d’autant plus qu’il ne se construit pas actuellement de tracteurs d’une puissance suffisante pour remorquer des charges de 20 tonnes.
459Le moteur à gaz pauvre est plus économique et, si le charbon ordinaire présente l’inconvénient de nécessiter des épurateurs et laveurs, le charbon de bois produit un gaz exempt de toute impureté chimique.
460L’installation serait donc très simple et le moteur plus robuste que celui à essence. Toutefois, ces machines sont encore peu industrielles et ne conviennent à notre avis que pour les transports interurbains exigeant un service moins rude que pour le transport en campagne.
461La sécurité ne serait pas encore suffisante et nous avons remarqué en outre que les trépidations font casser les ressorts et très souvent les carters des gros moteurs. Or ces réparations sont longues et pour cette entreprise l’économie de temps est précieuse.
462Il ne restait plus que la locomotive routière à vapeur d’un fonctionnement parfait mais qui, évidemment, ne présente pas le caractère de nouveauté qu’ont les machines précitées. Nous avons cependant été obligés d’y recourir car, seule, il nous semble qu’une machine à vapeur présente la souplesse et la robustesse requises en pareil cas.
463La puissance est illimitée et nous pourrons de la sorte constituer les trains à notre convenance.
464La consommation est très réduite, le combustible se trouvera facilement partout, car tous les charbons conviennent, la vitesse ne sera évidemment pas grande mais très régulière et la moyenne dépassera celle des tracteurs à essence qui, garantis pour quinze kilomètres à l’heure, les font en palier mais deux seulement dans les côtes les plus légères. La chaudière est tubulaire et à réserve de vapeur en sorte que les tubes se conserveront plus longtemps. L’entretien est peu délicat, la conduite facile et étant donné son gros poids, l’adhérence sera excellente. Nous avons adopté des tracteurs de 20 tonnes et d’autres moins puissants de 10. Les premiers ont les caractéristiques suivantes : puissance effective de 56 HP à cylindre compound, régulateur de vitesse, alimentation par injecteur, élévateur d’eau et réservoir auxiliaire sous la chaudière, freins puissants, trois vitesses, montés sur de puissants ressorts et accessoires complets.
465Les tracteurs de 10 tonnes auront une puissance de 28 HP.
466L’adoption des tracteurs à vapeur présente en outre un immense avantage : c’est de permettre d’actionner au moyen des machines des locomotives les dynamos électriques.
467L’économie réalisée sera de ce fait considérable car il aurait fallu les commander par des moteurs à essence d’un prix énorme, et d’un entretien coûteux, la sécurité eût été aléatoire et l’accouplement se faisant directement, les dynamos auraient dû tourner à une vitesse réduite.
468La vitesse des machines à vapeur étant de 200 tours à la minute, nous pouvons prévoir des dynamos à 1000 tours d’un prix réduit, la commande se faisant par courroie.
469Nous avons été conduits à une force nécessaire de 100 HP environ et nous avions pensé adopter deux unités de 50 HP et un petit groupe de réserve.
470Ces conditions seront réalisables et deux fortes locomotives seront accouplées par courroie aux dynamos. Ces dernières seront montées dans un wagon exclusivement réservé à leur usage et dans les parois duquel seront pratiquées des ouvertures pour le passage des courroies.
471Les deux locomotives seront placées côte à côte et leurs roues viendront s’appuyer contre le wagon placé transversalement. De la sorte, la distance sera toujours repérée et la tension de la courroie ne sera pas difficile à régler.
472Quoique le fonctionnement soit très sûr, nous avons prévu un petit groupe électrogène à essence de 25 HP environ qui pourra être mis en route rapidement en cas de nécessité. Il servira également à éclairer le chantier en attendant que l’aménagement de l’usine soit terminé.
473Ce groupe ne sera affecté qu’à cet usage et si l’on a besoin d’une puissance supérieure à celle des dynamos, si peu soit-elle, on aura avantage à mettre la seconde en route, la consommation étant sensiblement proportionnelle à l’énergie requise.
474Le groupe sera placé avec les dynamos pour le réglage desquelles il sera prévu un tableau de distribution important.
475Remarque : les trains contenant les matériaux en double étant séparés de l’usine, ils devront comprendre une source productrice de courant pour éclairer l’installation. Elle sera constituée par une petite dynamo placée à l’avant de la locomotive.
476Constitution des convois
477Ceci posé, nous avons constitué comme suit les convois : deux trains lourds semblables, portant tout le matériel en double.
4781 train lourd comprenant trois voitures de cinq mètres de longueur portant les panneaux du parquet de la salle et de la scène, les tapis, les escaliers, l’atelier avec les pièces de rechange.
4791 train lourd comprenant trois voitures de cinq mètres et portant l’usine électrique, le jeu d’orgue et la régie.
480Ce train aurait au besoin pu être remorqué par une locomotive légère mais de la sorte, nous aurons une machine de réserve qui pourra remorquer un train lourd, son chargement étant réparti entre les autres.
4811 train léger comprenant les deux loges d’artistes
1 train léger comprenant une loge de public et le magasin d’accessoires
1 train léger comprenant une loge de public et le magasin de décors
1 train léger comprenant le vestiaire, les WC et les fauteuils
Disposition des voitures
482Les voitures portant les traverses seront constituées par un châssis de deux mètres de largeur, de cinq mètres de longueur sur lequel sera monté un plateau avec rebords de 50 centimètres environ.
483Il peut supporter un poids de plus de dix tonnes et est pourvu de roues en fer forgé avec doubles jantes échangeables. Les magasins de décors et d’accessoires seront constitués par des roulottes d’une hauteur suffisante et dont les pans latéraux pourront s’ouvrir. La voiture qui transportera les mâts sera constituée par deux trains de roues reliés entre eux à la distance voulue par une traverse. Les mâts seront placés entre deux fourches fixées sur chaque train.
484Le vestiaire sera disposé dans une voiture qui servira également au transport des fauteuils de première.
485Les panneaux seront mobiles et l’intérieur sera pourvu de rayons et porte-manteaux.
486La voiture de régie sera une roulotte de cinq mètres de longueur où seront installés le bureau et la loge de Monsieur Gémier.
487L’atelier renfermera un outillage très complet et permettant les réparations les plus importantes ; il comprendra également les pièces de rechange nécessaires.
488Les loges d’artistes seront constituées par deux roulottes de sept mètres de longueur et dont la disposition intérieure sera la suivante :
489Un lavabo, un vestiaire seront installés dans le fond de la voiture, la porte étant à l’autre extrémité.
490Une tablette de 30 centimètres de large contournera toute la voiture et sera coupée tous les mètres par une séparation.
491À chaque place se trouvera un petit meuble comprenant un tiroir sous la tablette, une glace au-dessus éclairée par deux ampoules électriques, un filet placé à la partie supérieure recevra les bagages. À droite, une armoire porte-manteau pourvue au bas de deux tiroirs, un tabouret serait devant chaque place et la voiture pourrait de la sorte servir à dix artistes.
492SERVICES AUXILIAIRES
493Incendie : Pour éviter tout danger d’incendie, des rondes seront faites à des intervalles réguliers par un pompier civil revêtu d’un costume spécial.
494Il devra même s’en tenir un de permanence sur le plateau de la scène et dans la salle durant les représentations. Pour assurer un prompt secours il sera réparti dans la salle et la scène un grand nombre d’extincteurs d’une contenance de cinq litres environ, et des seaux de sable.
495De plus, au cas où le danger serait menaçant nous avons prévu un revêtement intérieur à l’un des wagons normalement chargé des panneaux du parquet.
496Quand le déchargement sera terminé, ce wagon formant réservoir sera rempli de six à sept mètres cubes d’eau et une tuyauterie raccordée à une pompe par un moteur électrique permettra d’inonder l’endroit incendié.
497Chaque voiture sera également munie d’un extincteur au cas où il viendrait à se déclarer un incendie au cours de route ou à l’arrêt.
498En plus de ces dispositifs, qui ne servent qu’à agir instantanément, un temps très court, des raccordements seront faits sur les bouches d’incendie et la municipalité accordera certainement la permission d’utiliser ses raccords.
499Désinfection : Lorsque le théâtre aura à traverser une contrée où aura régné une épidémie, quelle qu’elle soit, tout le matériel sera désinfecté ; à cet effet, il est prévu deux appareils en argent massif assurant la production de vapeur de formol (procédé Trillat) d’une puissance désinfectante très énergique et sans aucune action sur les objets.
500Il est évident qu’on évitera de passer par des régions semblables mais on doit envisager également la possibilité d’une épidémie parmi le personnel ouvrier dont l’hygiène laisse parfois à désirer.
501Notons que la désinfection sera très facile à faire, car il suffira de manœuvrer l’appareil à l’intérieur même des voitures contenant les matériaux.
502Water-closets : Les WC au nombre de quatre seront disposés dans un petit chalet remorqué séparément et comprenant tous les dispositifs d’aseptisation.
503Un réservoir d’une contenance d’un mètre cube contiendra une réserve d’eau suffisante pour la soirée car une chasse d’eau bien réglée empêchera tout abus.
504L’installation comporte en outre divers accessoires supprimant absolument toute mauvaise odeur.
505Devis pour l’installation du Théâtre Gémier
506CONSTRUCTION : Deux constructions démontables avec charpente en bois et fer comprenant quatre mâts de 0,40 mètre de diamètre à la base et de 16 mètres de hauteur soutenant au moyen de vergues, poutrelles et haubans la toile de la tente.
507Poteaux de pourtour à quatre parements recevant les murs de toile. Traverses reliant ces poteaux pour assurer la rigidité de la clôture.
508Plancher de la salle composé de panneaux de sapin avec coins armés de fer et reposant sur 165 poteaux de longueurs différentes maintenus entre eux par des traverses et présentant de la sorte une inclinaison maxima de 2,50 m environ.
509Charpente de la scène comprenant six poteaux de ferme avec traverses, contrefiches, potelets et arbalétriers.
510Plancher de la scène comprenant des panneaux de sapin surélevés de 1,30 m environ par des traverses et poteaux.
511Ces bois seront assemblés avec des boulons à clavette avec platine et contre platine, le trou étant garni d’un manchon métallique.
512Cinq escaliers avec marches et limons
513Pinces retenant les haubans, câbles, cordages, moufles et toutes ferrures nécessaires 26 450
514Deux tentes en trois parties devant recouvrir la charpente ci-dessus. La toile est en chanvre à double trame et double chaîne, imperméabilisée au sulfate et enduite d’un onguent gras 52 900
515Rideaux du pourtour et doublage soit au total 1 700 mètres carrés pesant 860 gr le mètre carré
516Ralingage de toutes les parties et corde de 12 mm de diamètre
Fermeture à lambias avec pattes de cuir et boucles à rouleaux
Cosses fourrées sur ralingue
Cordage, haubans
Rideaux peluche avec franges et broderies décoratives
Velum de plafond non compris la décoration 22 600
Tapis moquette couvrant l’emplacement des fauteuils de 1re série soit 160 mètres carré 1120
Tapis corde couvrant l’emplacement des secondes et troisièmes soit 300 mètres carré 1 500
Un foyer avec charpente et couverture en toile couvrant un espace de 6 x 8 mètres avec poteaux et cordages nécessaires 11 000
517SOMME I 127 220
518MATÉRIEL DE TRACTION
5194 locomotives routières d’une force effective de 56 HP à cylindres compound, munies d’un régulateur de vitesse, pompe, injecteur, élévateur d’eau avec huit mètres de boyau, réservoir auxiliaire sous la chaudière, freins puissants, à trois vitesses, montées sur de puissants ressorts, complètes avec accessoires et outillage
520Cylindres diamètre 178 et 292 mm
Course 305 mm
Roues motrices diamètre 2,13 m x 0,50 m
Roues d’avant 3,7 m x 0,23 m
Poids 14 tonnes
Charge moyenne 32 tonnes
Vitesse (3) : 4 - 8 – 9 ? kilomètres à l’heure
Volant 1,22 m de diamètre
Révolution 150 par minute 23 300
93 200
5214 tracteurs à cylindres compound d’une force de 28 HP effectifs avec mêmes accessoires que ci-dessus
522cylindres diamètre 111 et 175 mm
course 203
Roues motrices 1,52 m x 0,30 m.
Roues d’avant 0,90 m x 0,13 m.
Poids 6 700 kg
Charge 10 tonnes
Vitesse (2) 8 - 10 km à l’heure
Volant 1,02 m de diamètre
Révolution 225 par minute 14 000
56 000
523Deux chariots spéciaux pour le transport des mâts 3 500
7 000
5244 wagons supportant une charge de 10 tonnes avec roues en fer et doubles jantes montées sur ressorts puissants, plate forme de 5 m x 2 m. 3 000
52512 000
1 magasin de décors
1 magasin d’accessoires
1 voiture pour les fauteuils constitués par une roulotte fermée avec panneaux mobiles et plate forme de 7 m x 2 m. 4 500
13 500
1 voiture de vestiaire de 7 m x 2 m avec aménagement intérieur 5 000
5 000
1 voiture pour le jeu d’orgues
1 voiture pour l’usine électrique
1 voiture pour l’atelier
constitués par une roulotte de 5 m x 2 m. 3 500
10 500
1 voiture de régie 5 m x 2 m avec l’aménagement intérieur 4 000
2 voitures pour loges d’artistes avec aménagement intérieur 4 000
8 000
2 voitures pour loges du public 5 250
10 500
526TOTAL 219 700
SOMME II
527MATÉRIEL ÉLECTRIQUE installation de l’éclairage intérieur de la salle au moyen de bandes contournant les murs et de guirlandes traversant la salle ; l’ensemble assurant un éclairement déterminé dans l’étude
528Fourniture de câbles, appareils, prises de courant et tous accessoires depuis les bornes du tableau de distribution jusqu’aux lampes y compris celles-ci
529Éclairage des couloirs, foyers, loges d’artistes, régie, magasin, etc.
Éclairage extérieur au moyen de six lampes à arc
Enseignes lumineuses à lampes à vapeur de mercure indiquant THÉÂTRE GÉMIER
Enseignes lumineuses indiquant ENTRÉES et SORTIES
Fourniture du tableau de distribution comprenant les appareils de manœuvre, contrôle et sécurité nécessaires à l’installation
câbles de raccordement
L’ensemble 15 000
Non compris l’aménagement de la scène
Jeu d’orgue perfectionné permettant le réglage de 1 200 lampes à incandescence au moyen de 35 résistances
530Les effets lumineux obtenus sont variables à l’infini ; on peut même à volonté en appuyant sur les boutons obtenir la décroissance d’un feu et l’augmentation d’un autre dans un temps très long
531Fourniture des tableaux de manœuvres et des tableaux de distribution, montage de l’ensemble sur un châssis en fer en vue de sa fixation sur la plate forme du wagon 14 000
532Deux dynamos à courant continu d’une puissance en marche de 35 kW sous 115 volts en absorbant 50 HP. Tournant à la vitesse de 850 tours par minute environ avec poulies, glissières, rhéostats et accessoires nécessaires
533Deux dynamos semblables mais d’une puissance de 6 kW environ fixées sur deux des locomotives lourdes
534Un groupe électrogène d’une force de 25 HP environ tournant à la vitesse de 800 tours à la minute et produisant du courant continu à tension de 115 volts 19000
535SOMME III 48 000
536SERVICES AUXILIAIRES
537WC répartis dans deux chalets spéciaux (artistes-public) avec dispositif sanitaire 2 500
5 000
538DÉSINFECTION
539deux appareils en argent massif (Trillat) producteurs de vapeur de formol 500
1 000
540INCENDIE
541extincteurs, seaux, pompes électriques et accessoires détaillés dans l’étude 2 000
2 000
542ATELIER
543un atelier comprenant tout l’outillage nécessaire aux réparations les plus importantes avec forge, machine à percer, appareils de levage, etc. pièces de rechange
544L’ensemble d’un poids de 5 000 kg env. 10 000
545SOMME IV 18 0007
546RÉCAPITULATION
SOMME I 127 220
SOMME II 219 700
SOMME III 48 000
SOMME IV 18 000
412 920
THÉÂTRE GÉMIER8
547Boutard charpentes 60 000
Coterau toiles 28 000
Chrétien ignifuge 8 000
Jeu d’orgue 11 250
Dynamos et tableaux 8100
Matériel de scène 11 400
Aveling & Porter voiture loco 137 000
Hanote 30 000
Jousse & Parsy 25 000
Vedrine 32 000
Dupont bois contreplaqué 1 000
D’Ancona fauteuils 8 125
Erbault tapis 5 000
Éclairage de la salle et affiches 10 000
374 875
somme prévue : 412 920
dépenses 374 875
reste 38 045
atelier, WC, désinfection, imprévu le 20 mars 1911
Statuts de la Société Anonyme du Théâtre Gémier
548Société Anonyme Du Théâtre Gémier Théâtre National Ambulant
Au capital de 800 000 francs divisé en 8 000 actions de 100F9
La décadence des théâtres de province
549C’est très improprement qu’on a donné le nom de crise théâtrale en province aux tentatives désespérées qui sont tentées pour faire vivre une entreprise théâtrale dans des villes ayant moins de 100 000 habitants. Si l’on songe que même dans les villes comme Lyon et Marseille un théâtre doit renouveler son spectacle toutes les semaines, avec, comme conséquence de ces représentations trop fréquentes, tout l’inconvénient des pièces rapidement montées, à peine sues, jouées au petit bonheur dans des décors usagés, on comprend que la crise théâtrale en province n’est à aucun degré une crise mais une maladie chronique, inguérissable qui, malgré les vains efforts des municipalités voue à une mort sans grandeur tous les théâtres fixes.
550À cette agonie du théâtre en province, le système des tournées dramatiques a été un palliatif insuffisant, car s’il amenait dans les petites villes une troupe supérieure à la troupe locale, il ne pouvait rien contre la tristesse du théâtre, la pauvreté de ses décors, la laideur et la misère de la salle. Or, s’il vit d’illusions sur la scène – et c’en sont de piètres que ces décors qui servent éternellement à toutes les tournées – le théâtre a besoin à un égal degré de gaîté et de confortable dans la salle.
Renaissance du théâtre français
551Il est des cas où poser nettement un problème, c’est le résoudre. Or le problème ainsi posé, la solution s’offre d’elle même avec le théâtre mobile, démontable qui va chercher la foule où elle se trouve et lui apporte avec une troupe homogène et des pièces longuement répétées, une salle gaie, inondée de lumière, des décors neufs, une mise en scène soignée.
552La question du théâtre ambulant a été exposée avec une telle netteté par M. Paul-Boncour, rapport du budget des Beaux-Arts 1910, que nous ne pouvons pas mieux faire que de citer les très éloquentes lignes de l’éminent Ministre que nous reproduisons ci après en annexe.
553À la Chambre, au Sénat et en province, chez les préfets, les maires, les conseillers municipaux, le projet de M. Gémier a soulevé partout un même enthousiasme, si complet que beaucoup se sont étonnés qu’une idée qui devait être si féconde en résultats de toute sorte n’ait point encore été réalisée. C’est qu’ici justement avec cette réalisation pratique du théâtre ambulant, nous touchons la grande difficulté de la question. Le théâtre ambulant doit en effet jouer tous les soirs ; il doit donc être démonté, transporté à une moyenne de 40 kilomètres au loin, puis remonté, et tout cela en moins de 20 heures. La chose eût encore été aisément réalisable s’il ne fût agi que d’une simple tente recouvrant une scène sommaire et des bancs rustiques, posés même le sol. Mais le projet de M. Gémier comportait un théâtre luxueux, un vrai théâtre parisien, avec ses fauteuils, ses tapis, ses couloirs spacieux, son foyer élégant, son contrôle, ses décors, sa façade inondée de lumière et, par suite, son usine électrique qui fournira sur la scène des jeux de lumière inconnus même dans les théâtres de Paris. Et c’est tout cela qu’il fallait démonter, transporter et remonter entre minuit et six heures du soir ! N’était-ce pas là un beau rêve irréalisable ?
Le Théâtre ambulant
554Ce le fut longtemps. Aujourd’hui, grâce aux efforts de M. Gémier, à sa persévérance et aussi, nous devons le dire, grâce aux collaborateurs de premier ordre dont il a su s’entourer, le rêve, qui naguère apparaissait une utopie, est réalisé. Dans trois mois, le Théâtre national ambulant Gémier fonctionnera parfaitement en remplissant toutes les conditions nécessaires à son existence. En lisant le rapport et les études de MM. Febvre-Moreau10, les deux ingénieurs qui ont réalisé, sous son inspiration, la conception de M. Gémier, on reste étonné de la façon ingénieuse et élégante dont ont été solutionnées toutes les difficultés de ce problème complexe qu’était le théâtre ambulant. Protégé par plusieurs brevets, le théâtre ambulant reste la propriété de ses créateurs.
555Ainsi équipé, élégant, clair, lumineux, promené à travers la France par ses huit locomotives routières, quelle sera la fortune du Théâtre Ambulant ? À défaut d’une entreprise similaire, nous devons recourir aux approximations prenant comme éléments d’appréciation les deux exploitations les plus voisines du Théâtre Ambulant : les tournées et les exploitations foraines.
La Fortune des théâtres forains
556Les tournées de M. Gémier nous fournissent une base excellente d’appréciation. Alors qu’il jouait dans des salles exiguës dont les recettes variaient de 1 500 à 2 000 F, la moyenne des recettes de la tournée Gémier a été de 2 000 F. Or, le Théâtre Ambulant pourra faire comme maximum 4 000 F dans les petites villes et 4 500 F dans les grandes villes où le prix des places sera légèrement augmenté.
557D’autre part, reportons-nous aux exploitations foraines et sans parler de la fortune des Cocheri, des Gallici-Rancy et autres, relevons simplement les recettes que faisait un cirque que M. Gémier a rencontré plusieurs fois au cours de ses tournées : c’était avec un programme des plus piètres des recettes quotidiennes de 5000 F dont 2 500 F en matinée et 2 500 F en soirée et cela tous les jours et dans des villes de 8 727, 10 530 et 8 588 habitants.
558Et qu’on ne croie pas que la supériorité de ces recettes soit spéciale au genre du cirque. Les théâtres forains font toujours et partout des salles pleines, à tel point que les impresarii en tournée redoutent la concurrence de la baraque de toile, car ils savent qu’entre le vieux théâtre municipal, croulant de vétusté, et la baraque foraine, le public n’hésite pas et va à celle-ci. Il est très profond et éclaire singulièrement la question, ce mot d’un aubergiste normand à un impresario bien connu : « Vous n’avez pas été heureux ce soir. Dame, c’est qu’on ne va guère au théâtre ici. Ah ! si au lieu d’aller au municipal, vous aviez fait votre magie sur la place, pour sûr que vous en auriez eu du monde ! »
Sur la place
559Allons donc sur la place puisque c’est là que va la foule, là qu’est le succès ! Quand, après la publicité qui aura précédé sa venue, le Théâtre Ambulant fera son entrée dans une ville au bruit de ses huit trains, est-il exagéré d’admettre que cet élément bruyant d’intérêt, tombant brusquement sur la petite ville endormie, réveillera toutes les curiosités assoupies et que le spectacle que lui apportera un directeur de l’ingéniosité de Gémier, préparé par une telle publicité « naturelle » fera faire le maximum à chaque représentation ? De tous côtés la confiance s’établit et l’on prévoit un très brillant avenir pour cette nouvelle entreprise. Pour nous, nous allons prendre le contre-pied de tous ces espoirs qui ont pour les justifier le succès d’exploitations très inférieures, et ne tablant que sur des minima nous allons exposer quel serait le rapport du Théâtre Ambulant au cas – disons le mot brutalement – d’un demi-échec.
560Prévisions sans optimisme
561Le Théâtre Ambulant visitera trois villes par semaine. À la première, il donnera le lundi et le mardi, à la seconde le mercredi et le jeudi, et à la troisième le vendredi, le samedi et le dimanche. Des matinées auront lieu les mardi, jeudi, samedi et dimanche. Il jouera donc onze fois par semaine. La saison durera sept mois, d’avril à novembre soit trente semaines à onze représentations chacune faisant un total de trois cent trente représentations.
562Les prévisions pour l’exploitation du théâtre Gémier ont été établies de la façon suivante
Dépenses
563a) frais d’exploitation
564décors, meubles, accessoires 15 000 F
costumes coiffures 8 000 F
personnel 145 950 F
matinées 12 000 F
direction 24 000 F
droits d’auteurs 30 000 F
234 950 F
565b) frais généraux patente, contributions 715 F
566assurances 9 000 F
frais de route, éclairage, droit de place, affichage 100 000 F
garage, entretien durant l’hiver 10 000 F
amortissement de tout le matériel en une moyenne de 5 années soit par an 90 000 F
209 715 F
Total annuel : 444 665 F
Recettes
567Si nous répartissons ces frais annuels sur les 330 représentations qu’ils représentent, nous obtiendrons le chiffre de 1351 francs de frais par représentation. Comme moyenne de recettes, nous allons prendre les chiffres obtenus par M. Gémier durant ses tournées. Si nous rappelons que ces représentations avaient lieu pour la plupart dans des salles exiguës où le maximum variait de 1 500 à 2 500 F alors que le Théâtre Ambulant pourra faire de 3 200 à 4 000 F, est-il exagéré de dire que venant dans des conditions beaucoup plus parfaites, visitant des villes privées même de théâtre fixe, M. Gémier réalisera des recettes très supérieures à celles de ses tournées ? Tenons-nous pourtant à celles-ci et admettons que la moyenne des représentations soit seulement ce qu’elle a été pour les tournées Gémier soit de 2 000 F par jour.
Bénéfice net
568Nous obtiendrons donc
330 représentations à 2 000 F 660 000 F
redevances diverses (rideau-ouvreuses-programmes) 36 000 F
696 000 F
dont il faut déduire les dépenses prévues ci-dessus et exagérées à dessein 444 665 F
soit un bénéfice de 251 335 F
Ce capital est largement suffisant pour constituer des réserves importantes et assurer un dividende rémunérateur du capital.
569Si au lieu de baser nos évaluations sur la moyenne évidemment très faible de 2 000 F par représentation nous la supposions seulement de 2 500 F, nous arriverions alors à un bénéfice net annuel de 416 000 francs environ.
570On peut, sans être taxé d’optimisme, considérer que cette dernière évaluation est une évaluation de grande sagesse. Elle est à peine supérieure aux chiffres déjà obtenus en province par M. Gémier et dans des conditions qui n’admettent aucune comparaison. Si nous en croyons quelques personnes qui ont une certaine compétence dans la question du théâtre en province, ces estimations seraient de beaucoup dépassées par la réalité.
Réalisation financière
571La société anonyme du Théâtre Gémier a été constituée le 23 février 1911 au capital de 800 000 F divisé en huit mille actions de cent francs. Il a été attribué au fondateur deux mille actions de cent francs. Les six mille actions restant ont été souscrites en espèce.
572Ce capital sera employé de la façon suivante
construction du théâtre d’après forfaits avec tous les divers entrepreneurs en chiffre ronds 300 000 F
8 locomotives routières avec leurs trains 137 000 F
fonds de roulement 163 000 F
573Comme on le voit, le capital est largement nécessaire pour assurer brillamment l’exploitation du théâtre. En effet, les prix prévus pour la construction du théâtre ne sauraient être dépassés, puisqu’ils constituent des forfaits passés avec des maisons de construction de premier ordre.
574D’autre part, le capital de roulement est également très large. Il ne faut oublier, en effet, que, dès le théâtre terminé, les recettes commenceront immédiatement.
575EXTRAIT DU RAPPORT SUR LE BUDGET DES BEAUX ARTS (novembre 1910) de M. PAUL-BONCOUR, Ministre du Travail
576« En province donc, comme à Paris, dans les centres agricoles ou ouvriers, il existe un public capable de comprendre les chefs-d’œuvre.
577C’est ensuite que ce public, on ne pourra pas le joindre, et encore moins le réunir dans les théâtres médiocres, mesquins, dont disposent la plupart de nos villes de province, quand même elles en ont.
578Et alors se pose la question du “théâtre ambulant’’. et l’on se demande si l’heure n’est pas venue de revenir à une idée aussi vieille que le théâtre lui-même puisqu’elle fut celle des premiers acteurs français, des primitifs de l’art dramatique, au chariot de Molière, “qui ferait de l’or aujourd’hui, où les routes de France sont autrement roulantes et où les cités sont plus nombreuses que sous le Grand Roi’’.
579Cette idée, il appartient à un poète de la concevoir et à un grand acteur de la réaliser. Catulle Mendès en avait eu l’intuition, et tandis que délibérait la Commission dont nous venons tout à l’heure de résumer les travaux, il fit un rapport que n’ont pas oublié ses collègues sur un projet de théâtre démontable. “Il n’y a pas, disait Catulle Mendès, en un emplacement donné, assez de foule fervente ou même curieuse pour nourrir toute l’année un théâtre à bon marché, mais il y en a partout assez pour l’héberger brillamment. Dès lors, toutes les difficultés résultant de la nécessité d’un innombrable public, se dissipent, reculent et s’effacent littéralement, puisque le théâtre n’est plus enraciné quelque part et qu’il va. Fertilement, il se multiplie. Il est près de toute la foule. Tout en restant une entreprise aux données relativement très modestes, il s’épanouit comme s’il avait 100 000 places, ainsi que le théâtre d’Éphèse ! Avec la distance, il se fait de la grandeur.’’
580Eh bien, ce théâtre va être créé. Depuis cinq ans, patiemment et sans bruit, Gémier a travaillé à l’élaboration artistique et financière de cette belle entreprise, elle est aujourd’hui constituée. Les ingénieurs construisent, les interprètes se recrutent ; dans quelques mois, dès les premiers jours du printemps, cette nouvelle scène et cette nouvelle salle pourront donner leur premier spectacle sur une place publique quelconque. Le prix des places sera modeste : 1 franc, 2 francs et 3 francs. Leur nombre sera supérieur non pas seulement à celui des salles exiguës des théâtres des villes et des casinos, mais même à la plupart des établissements forains. 1500 places au minimum y seront assurées, et ce sera un vrai théâtre avec sa scène machinée, éclairée selon les derniers perfectionnements, ses magasins de décors, d’accessoires, de costumes, ses loges d’artistes, ses bureaux d’administration ; sa salle aura ses couloirs, son foyer ; la troupe sera homogène et composée d’artistes connus ; le répertoire comprendra des pièces modernes et des pièces classiques, françaises ou étrangères.
581Monté, démonté, remonté par ses machinistes, porté sur vingt voitures automobiles, le théâtre ambulant voyagera sur route, à la façon de Molière et Shakespeare. Il pourra, s’il le veut, changer de résidence tous les jours. Il faut qu’il aille même où il n’y a jamais eu de théâtre, où il ne vient jamais de tournées. Il doit être, dans la pensée de ses fondateurs, une œuvre de pénétration littéraire et artistique, allant chercher le public jusqu’au fond des campagnes.
582Une fois de plus, l’initiative privée aura vaincu l’inertie des pouvoirs publics. »
583Les notices légales ont été publiées au Bulletin annexe du Journal Officiel du 3 janvier et 6 février 1911.
Programme et itinéraire
Année 1911
584Le 8 juillet 1911, Gémier donne la répétition générale de son Théâtre National Ambulant sur l’Esplanade des Invalides. C’est le début de la première campagne dont il a été possible de reconstituer l’itinéraire. La programmation est malheureusement incomplète. 56 représentations ont été identifiées pour neuf des douze villes traversées.
585À partir de cette reconstitution, on arrête la programmation suivante :

586Les tarifs pratiqués varient en fonction des villes où le théâtre s’installe. Voici deux relevés auxquels sont confrontés les tarifs du Théâtre Antoine :

587En raison des destructions provoquées par les deux guerres mondiales, les données sont lacunaires. L’itinéraire que suivit le Théâtre National Ambulant en 1911 peut néanmoins être reconstitué. Le lecteur trouvera en note la source de ces informations.

Note 11 : Il n’a pas été possible de reconstituer les dates et les représentations. Ce séjour est attesté par Comoedia, 18 et 24 août 1911.
Note 12 : Idem, Comoedia, 19 septembre 1911.
Note 13 : Idem, Comoedia, 4 octobre 1911.
Année 1912
588La seconde tournée débute à Versailles, le samedi 25 mai 1912. Le transport du théâtre de ville en ville s’effectue par voie ferrée. 45 représentations ont été identifiées pour dix des vingt-quatre villes traversées.
589À partir de ces données, on peut reconstituer la programmation suivante :

590Les tarifs pratiqués varient d’une ville à l’autre.

591L’itinéraire reconstitué laisse apparaître, avec un périple plus long, le souci d’effectuer de très courts séjours dans les villes visitées.


Note 14 : Voir, Le Progrès de la Somme, 9 juin 1912.
Note 15 : Voir, Comoedia, 20 juin et 7 juillet 1912.
Note 16 : Voir, Comoedia, 23 et 25 juin 1911.
Note 17 : Voir, Le Progrès de la Somme, 9 juin 1912.
Note 18 : Voir, Comoedia, 20 juin et 7 juillet 1912.
Note 19 : Voir, Le Progrès de la Somme, 9 juin 1912.
Note 20 : Voir ibid.
Note 21 : Voir, ibid.
Note 22 : Voir, ibid.
Note 23 : Voir, Comoedia, 30 juillet 1912.
Note 24 : Voir, Le Progrès de la Somme, 9 juin 1912.
Note 25 : Voir, ibid.
Note 26 : Voir, Comoedia, 14 et 15 septembre 1912.
Traité de vente du Théâtre Gémier à la Ville de Nantes
592Au cours de l’hiver 1912-1913, les commanditaires du Théâtre National Ambulant vendent la structure à la Ville de Nantes dont le théâtre municipal vient d’être détruit par un incendie. La structure aurait servi d’installation provisoire, place Normand. Les riverains de la place s’y opposant, le théâtre est entreposé et abandonné dans les caves du château des Ducs de Bretagne.

593Ces documents proviennent des archives municipales de Nantes, MU C63D8.



Notes de bas de page
1 « 1 DOSSIER PRÉPARATOIRE À LA CONSTRUCTION 3 étude concernant l’installation électrique, l’éclairage, le chauffage (35 feuillets dactyl.) suivi de 2 devis de la Société anonyme de “Force et Lumière Électriques” datés des 12 novembre 1910 et 15 février 1911 (9 feuillets dactyl.). »
2 Le document est incomplet.
3 Manuscrits Jacques Sarthou, don 1994, D 9409/05, Bibliothèque de l’Arsenal, 3 croquis (6 pièces). Ce carnet est recouvert d’une feuille de papier où sont notées les villes d’une tournée de Papillon dit Lyonnais le juste portant le cachet de la régie générale du Théâtre Antoine. Reproduction Catherine Faivre-Zellner.
4 « 1 Dossier préparatoire à la construction 3 études concernant l’installation électrique, l’éclairage, le chauffage (35 feuillets dactyl.) suivi de 2 devis de la Société Anonyme de “Force et Lumière Électriques” datés des 12 novembre 1910 et 15 février 1911 (9 feuillets dactyl.). »
5 Les chiffres ont été corrigés à la main comme suit :
6 « 1 Dossier préparatoire à la construction 2 étude demandée par M. Gémier à MM. Febvre et Moreau ingénieurs à Paris (59 feuillets). »
7 Dans le document « 1 Dossier préparatoire à la construction 2 étude demandée par M. Gémier à MM. Febvre et Moreau ingénieurs à Paris (59 feuillets) », les pages 53, 54, 55, 56, 57 et 58, document autonome, sont un devis identique à celui-ci. Il s’agit sans doute d’un brouillon comme en témoignent les mentions et corrections manuscrites.
8 « 1 Dossier préparatoire à la construction 5 calculs justificatifs de la structure démontable et devis (6 feuillets). »
9 « 8 Statuts de la Société anonyme du théâtre Gémier (Théâtre National Ambulant) 2 feuillets et 3 photos. »
10 Note manuscrite : « Henri et son frère Jacques ».
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