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Chapitre X. Une reconquête partielle (avril 1950-janvier 1956)

p. 277-298


Extrait

1Après les années difficiles où les deux ennemis ont pour nom l’opprobre et l’oubli, vient le temps des retrouvailles avec la terre de France. Paradoxalement, on n’observe pas de mauvaise conscience chez celui qui a fui son pays. Au contraire, la distance géographique a exacerbé le sentiment d’avoir eu raison malgré tout et d’être resté un bon patriote. Georges Bonnet rêve de retrouver sa place, toute sa place, et donc tous ses mandats ; par-dessus tout, il rêve que ses compatriotes reconnaissent son œuvre. Il revient, cependant, dans un contexte encore modelé par le choc de la Libération et de l’épuration. Une nouvelle classe dirigeante issue des combats de la Résistance s’est installée aux commandes. Robert Lacoste, devenu « Le » ministre de l’Industrie1, Henri Laforest, Yves Péron et Lucien Dutard symbolisent la relève. Yvon Delbos retrouve un portefeuille à l’Éducation nationale et réorganise le vieux parti radical en Dordogne2. Une frange encore silencieuse de la populatio

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