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Chapitre IX. Six années d’exil (1944-1950)

p. 251-276


Extrait

1Le 5 avril 1944, la petite troupe, Odette, Georges, leur fils Alain-Paul et la gouvernante Ida Archer ont fait le voyage en voiture avec leur chauffeur Delage jusqu’à la gare de Culoz, puis en train jusqu’à Genève. Les voilà au poste frontière situé à la gare de Bellegarde-sur-Valserine, dans l’Ain1, avec l’air affecté de simples voyageurs en transit ; ils prennent congé du policier chargé d’assurer leur protection parce que l’ancien ministre craint un acte de la Résistance. Par la suite, Georges Bonnet est longuement entendu par les autorités helvétiques. Il y justifie l’armistice, son soutien au Maréchal ; il y critique vertement l’état-major qui croyait gagner la guerre ainsi que Staline qui aurait dupé les occidentaux en 19392. Cet entretien de Georges Bonnet révèle un homme assuré de ses choix antérieurs.

2Il s’est entendu avec la directrice de l’hôtel du Roc, Mme Baudenbacher pour rester jusqu’au 20 mai à Saint-Légier-sur-Vevey. D’emblée, le couple cherche à se faire oubl

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