Le cinéma ne suffit plus. Le monde-Matrix
p. 207-229
Extrait
1Matrix est souvent envisagé comme un reflet métafilmique des conflits entre digital et analogique. Mais un autre aspect de l’œuvre semble fondamental : son caractère nodal. En effet, Matrix ne se limite pas à une trilogie, mais est composé d’une multiplicité d’œuvres imbriquées, convoquant des médiums et supports variés, tels que la pellicule, l’animation, le jeu vidéo, l’internet.
2L’œuvre des frères Wachosky n’est pas, pour autant, la première à se décomposer en différentes entités. Les films hollywoodiens actuels ne cessent de s’adapter en jeu vidéo, de connaître des développements sur Internet, entre sites officiels, alternate reality game, jeu on line... L’objet-film devient alors ce qu’on pourrait appeler un film-objet, un concept marketing visant à multiplier les produits dérivés. Mais la genèse même de Matrix vient nier ce seul objectif économique. Pour autant, peut-on parler de véritable révolution conceptuelle, d’une nouvelle manière d’appréhender l’œuvre, définie no
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