Le cinéma, et après ?
|3. Permancence et conversions de la question esthétique
Persistance d’un cinéma primitif à travers le mutisme dans le cinéma contemporain
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Extrait du texte
« Mais je pense qu’il est beaucoup plus cinématographique de chercher à saisir les pensées d’un personnage au travers d’une réaction quelconque plutôt que d’enfermer tout cela dans une réplique, ce qui équivaut à recourir à un moyen didactique. »
Michelangelo Antonioni, Mon Expérience, 1958.
Un premier état de cette réflexion a fait l’objet en 2004 d’une publication intitulée Des films gueule de bois. Notes sur le mutisme dans le cinéma contemporain1. Il s’agissait alors de plébisciter des cinéastes issus des quatre coins du monde manifestant une vraie défiance envers la parole ; des cinéastes, pour la plupart apparus dans les années 1990 et 2000, dont les films démontrent un penchant intrinsèque pour le mutisme qui relève d’un parti pris formel très fort, quasiment d’une marque de fabrique. Il s’agit donc de réfuter le mutisme comme exercice de style passager, que ce soit pour le meilleur (par exemple Juha de Aki Kaurismaki, très beau film muet de 1999), ou pour le pire (par exemple ...
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