Introduction à la troisième partie

p. 183-184


Texte intégral

1Quand l’ingouvernabilité se manifeste, comment la faire taire et y parvient-on ? Afin de sortir de l’impasse, ou à tout le moins apaiser les tensions, tous les moyens semblent bons : recourir à la force, à la bataille rangée, faire appel à la raison, aux légistes, mobiliser l’écrit, adopter des postures d’apaisement, user d’un leurre, de la discussion ou de la médiation. On le voit, même une fois sorti des difficultés, il reste encore à traiter les séquelles liées à ces périodes où le gouvernement a pu être mis à mal, et parfois violemment. La mémoire des actes est parfois pérenne et fait l’objet de rappels réguliers comme des sortes de mises en garde ou d’avertissements. Certaines contributions rappellent par ailleurs qu’au Moyen Âge, la domination entendue comme l’expression d’un pouvoir ne va pas de soi, qu’elle se heurte parfois à des difficultés importantes et qu’elle est souvent l’objet, in fine, d’une négociation délicate. Mais il ne faut pas non plus oublier le recours à l’Église et à ces procédés de rachat des fautes, l’appel à la justice pour ingliger des condamnations et demander réparation, le recours aux stratégies matrimoniales avec des unions qui sont envisagées comme de vrais paris sur l’avenir engageant les générations futures. On l’aura compris, tous les moyens sont bons pour sortir de l’ingouvernabilité sachant que ces derniers recouvrent tous un objectif commun qui est que le pouvoir, quelle que soit sa forme, demeure solide et à défaut de demeurer solide qu’il vacille le moins possible. Mais comme le montrent certains dossiers, rien n’est jamais totalement acquis.


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