Introduction à la première partie

p. 17-18


Texte intégral

1La question des origines de l’ingouvernabilité ne saurait se limiter à faire la liste et à identifier les raisons qui freinent voire empêchent un bon gouvernement de se déployer. Il convient d’essayer d’en comprendre les ressorts profonds tel l’élément déclencheur qui vient mettre le feu aux poudres ou le mouvement larvé qui couve plutôt qu’il n’éclate. Les causes les plus fréquentes s’apparentent souvent à des divergences politiques, des trahisons, des rumeurs ou des conflits familiaux, voire des rivalités interpersonnelles dont certaines restent sur un terrain théorique, tandis que d’autres sont dénoncées sous la plume de certains auteurs et d’autres encore s’expriment en recourant à des actes parfois d’une extrême violence pouvant aller jusqu’à la mort. Les contributions montrent que l’ingouvernabilité peut se lire à différentes échelles au Moyen Âge qu’il s’agisse de la ville, de l’État, du royaume, de la principauté, de l’église, de la seigneurie. L’enquête menée sur le sujet met en exergue tout l’intérêt de cerner les personnalités des acteurs qui sont à l’origine de situations de blocage ou les subissent tout comme il apparaît primordial d’avoir une connaissance très fine des contextes, des chronologies et des aires géographiques au sein desquelles s’observent ces difficultés. L’appréhension d’un tel objet suppose également de garder présent à l’esprit que ce que disent ou montrent les sources est toujours teinté de parti pris ce que les différents contributeurs ont souvent bien mis en exergue en dégageant notamment les zones d’ombre qui peuvent encore demeurer. Identifier précisément les motifs qui grippent la mécanique gouvernementale, évaluer jusqu’à quel point elle peut être empêchée, et en comprendre les raisons, supposent de prendre en compte de nombreux éléments et de croiser les approches ce dont attestent les différents dossiers mobilisés.


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